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États-Unis: Gary Cohn, conseiller économique de Trump, claque la porte

mars 6, 2018

Nouvelle secousse de taille à la Maison Blanche: Gary Cohn, principal conseiller économique de Donald Trump, a annoncé mardi sa démission face à la décision très controversée du président américain de taxer les importations d’acier et d’aluminium.

Cet ancien numéro deux de la banque Goldman Sachs, vent debout contre la politique du magnat de l’immobilier sur ce dossier, rejoint l’impressionnante liste de proches collaborateurs de M. Trump ayant quitté le navire au cours des derniers mois.

La réaction des marchés sera scrutée avec attention après ce départ qui intervient au moment où le président américain semble déterminé à dérouler une politique isolationniste qui sème la consternation à travers le monde et effraie une partie de son propre camp.

Ce n’est pas la première fois que Gary Cohn, 57 ans, est ouvertement en désaccord avec M. Trump. En août 2017, il avait critiqué ce dernier pour sa réaction après les violences racistes de Charlottesville (Virginie), mais n’avait pas franchi le pas de la démission.

« Ce fut un honneur de servir mon pays et de mettre en place des politiques pro-croissance favorables aux Américains, avec en particulier le vote d’une réforme fiscale historique », a indiqué, dans un communiqué laconique, celui qui dirigeait l’influent Conseil économique national (NEC).

Dans un tweet matinal, M. Trump avait contesté l’idée d’un fonctionnement chaotique de la Maison Blanche, assurant que la cascade de départs au sein de son équipe n’était que le fonctionnement normal de la West Wing. « Il n’y pas de Chaos, juste une Energie fantastique », avait-il lancé, dans une étonnante formule.

« Gary (…) a fait un travail extraordinaire pour mettre en place notre programme, aidant à aboutir à une réforme fiscale historique et à libérer une nouvelle fois l’économie américaine », a-t-il souligné après le départ de son proche collaborateur, sans évoquer leurs désaccords de fond.

M. Trump a menacé la semaine dernière d’imposer des droits de douane de 25% pour l’acier et de 10% pour l’aluminium sur les importations aux Etats-Unis afin de protéger ces secteurs jugés cruciaux pour la sécurité nationale.

– Tensions chez les républicains –

Recevant mardi à la Maison Blanche le Premier ministre suédois Stefan Löfven, il s’en est pris avec virulence aux Européens qui « rendent pratiquement impossible pour nous de faire des affaires avec eux ».

« L’Union européenne ne nous a pas bien traités. Et c’est une situation commerciale très, très injuste », a-t-il martelé.

Cette nouvelle salve de Donald Trump, qui a affirmé il y a quelques jours à la stupéfaction des économistes et historiens que les guerres commerciales étaient « bonnes et faciles à gagner », ne devrait pas contribuer à décrisper la situation.

La plupart des partenaires commerciaux de Washington ont clairement indiqué qu’ils n’entendaient pas rester les bras croisés.

L’Union européenne a dit préparer des mesures de rétorsion contre des importations américaines dont les motos Harley-Davidson, les jeans Levi’s et le whiskey bourbon.

Mardi, le Mexique, qui fait partie avec les Etats-Unis et le Canada de l’accord nord-américain de libre-échange (Aléna), a menacé de taxer les biens américains « sensibles politiquement » en cas d’imposition de taxes sur les importations d’acier et d’aluminium mexicains.

La cible principale des taxes américaines est la Chine mais plusieurs analystes ont fait observer que ce pays ne représentait que 2% des importations américaines d’acier.

M. Trump a contesté cette évaluation, affirmant qu’une partie des importations transitait par d’autres pays. « On peut voir qu’un pays qui n’a même pas un haut-fourneau nous envoie 3% d’acier et cela vient de la Chine », a-t-il affirmé sans toutefois citer lequel.

Mais ses velléités d’imposer des taxes suscitent de fortes réticences au sein même de son parti républicain, majoritaire au Congrès, traditionnellement favorable au libre-échange.

Le président de la Chambre des représentants Paul Ryan a appelé mardi Donald Trump à renoncer à sa décision et à lui préférer des mesures « chirurgicales » et « ciblées » pour éviter une guerre commerciale risquée.

Admettant qu’il existait « clairement des abus » en matière de dumping, M. Ryan a affirmé à la presse que les mesures protectionnistes souhaitées par la Maison Blanche pourraient entraîner des « dommages collatéraux.

M. Ryan est élu du Wisconsin (nord), berceau de Harley-Davidson.

Romandie.com avec(©AFP / 07 mars 2018 00h57)                                            

Charlottesville: Gary Cohn, le conseiller économique de Donald Trump, critique la réaction du président

août 25, 2017

Le conseiller économique en chef de Donald Trump, Gary Cohn, le 5 juin 2017 à Washington / © AFP / NICHOLAS KAMM

Il ne le nomme pas directement mais le message est limpide: le conseiller économique en chef de Donald Trump, Gary Cohn, dont le nom circule pour diriger la Fed, n’a pas apprécié les propos du président américain après les violences racistes de Charlottesville.

Une semaine après les rumeurs sur son possible départ de l’administration qui avaient fait tanguer Wall Street, l’influent chef du Conseil économique national (NEC), qui est juif, sort de son silence.

« Les citoyens qui prennent position pour l’égalité et la liberté ne peuvent jamais être mis sur le même plan que les suprémacistes blancs, les néo-nazis et le KKK », affirme-t-il dans un entretien publié vendredi par le Financial Times.

« Cette administration peut et doit mieux faire pour condamner de manière constante et sans équivoque ces groupes et faire tout ce que nous pouvons pour apaiser les divisions qui existent au sein de nos communautés », poursuit-il.

Une femme de 32 ans a été tuée à Charlottesville quand un sympathisant néo-nazi de 20 ans, James Fields, a intentionnellement percuté avec son véhicule des contre-manifestants.

M. Cohn était présent au côté de Donald Trump le 16 août devant les ascenseurs dorés de la Trump Tower lorsque ce dernier avait provoqué une vague d’indignation en affirmant que la responsabilité des violences qui ont secoué Charlottesville devait être recherchée « des deux côtés » et qu’il y avait « des gens très bien » dans les deux camps.

Les propos présidentiels avait été immédiatement salués par David Duke, un ancien leader du Ku Klux Klan, qui avait remercié le locataire de la Maison Blanche pour son « honnêteté » et son « courage ».

« En tant que juif américain, je ne laisserai pas des néo-nazis qui braillent +Les juifs ne nous remplaceront pas+ être la cause du départ du juif que je suis », dit encore Gary Cohn dans son entretien au quotidien britannique.

– Silence de Trump –

« En tant qu’Américain patriote, je suis réticent à quitter mon poste (…) car je pense que j’ai le devoir de tenir mon engagement de travailler pour les Américains », explique celui qui, selon le New York Times, avait même préparé une lettre de démission.

« Mais je me sens aussi tenu d’exprimer mon désarroi sur ce qui s’est passé au cours des deux dernières semaines », poursuit l’ancien banquier, dont c’est la première prise de position sur le sujet.

Le nom de Gary Cohn, ancien numéro deux de Goldman Sachs, est régulièrement cité pour diriger la Réserve fédérale américaine (Fed) si Donald Trump décidait de ne pas renouveler son actuelle présidente, Janet Yellen.

Ses propos contrastent singulièrement avec ceux du secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, également juif et également présent lors de la désormais célèbre conférence de presse improvisée de la Trump Tower, qui avait défendu le magnat de l’immobilier, assurant que ses propos avaient été déformés.

Donald Trump, qui goûte peu les critiques dans ses rangs, n’avait pas réagi aux propos de son proche conseiller économique vendredi en milieu de journée.

Le sénateur républicain du Tennessee Bob Corker, qui a jugé il y a quelques jours que Donald Trump n’avait « pas encore réussi à démontrer qu’il avait la solidité et les compétences nécessaires pour réussir », a eu droit à un traitement différent.

« Etrange déclaration de Bob Corker quand on sait qu’il me demande en permanence s’il devrait se représenter en 2018 », a ironisé le président américain sur Twitter. « Le Tennessee n’est pas content! ».

Romandie.com avec(©AFP / 25 août 2017 19h57)