Pendant des années, en matière de respect des engagements budgétaires, la RDC semblait préférer la méthode Coué aux alertes de la société civile et des bailleurs internationaux. Scrutant les écarts entre les dépenses exécutées et les autorisations de décaissement accordées, la Cour des comptes pointait, pour l’exercice 2018, des dépassements d’environ 2 milliards de dollars, soit 42 % du budget annuel. Regardant de plus près certains démembrements de la pyramide publique, elle notait, en 2020, un écart estimé à 961 % des crédits, rien que par le ministère des Mines.
En juillet dernier, c’est l’Observatoire de la dépense publique (Odep) qui s’inquiétait de la non-conformité des réalisations budgétaires avec les prévisions, théoriquement contraignantes, et se préoccupait notamment du paiement jugé irrégulier, en six mois, d’environ 50 millions de dollars américains en faveur de la dette commerciale.
Suspicions de gabegie financière
Quelques mois plus tôt, l’ONG spécialisée dans les finances de l’État avait appelé au « patrouillage » des institutions budgétivores, rappelant que le flou en matière de reddition des comptes publics laissait planer des suspicions de gabegie financière, notamment à la présidence de la République. Et que la consommation d’un budget supérieur à celui qui avait été attribué devait faire l’objet, a minima, d’une régularisation.
À sept semaines seulement du début de 2023, c’est le gouvernement lui-même qui a évoqué « une situation préoccupante ». Rien que pour janvier, il reconnaît avoir dépensé plus de 750 millions de dollars, alors que les recettes mobilisées n’étaient que de 520 millions. Concrètement, la somme manquante aurait été piochée dans les obligations du Trésor et les appuis budgétaires des bailleurs.
Les causes ? Le ministre des Finances accuse les dépenses sécuritaires, les départs à la retraite et le fonctionnement des institutions. Les solutions ? Le même homme recommande la suspension des paiements de la dette intérieure, la réduction du seuil des paiements en cash et le ralentissement des dépenses « non contraignantes » pour le fonctionnement des institutions.
La tentation de la planche à billets
Certes, tout semble prioritaire dans cette RDC qui tente à la fois de résoudre les problèmes d’insécurité dans l’est de son territoire et de tenir le calendrier des scrutins de décembre. Aucune de ces difficultés ne semble toutefois avoir été impossible à prévoir, au moment de l’élaboration du budget 2023.
Si les tribunaux ne se saisissaient pas des fautes de gestion en matière budgétaire, les observateurs craignent que les dirigeants se laissent tenter par l’usage de la planche à billets, mirage s’il en est, notamment dans le contexte actuel d’inflation généralisée.
Le Fonds avait alloué au pays plus de 280 millions de dollars en droits de tirage spéciaux, quelques semaines avant le coup d’État de septembre 2021.
Des cadres du Fonds monétaire international (FMI) – une équipe menée par Clara Mira –, viennent de boucler une visite virtuelle avec les autorités guinéennes, au cours d’échanges organisés du 28 février au 4 mars. Face à l’équipe du personnel du FMI, il y avait notamment Lanciné Condé, le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, ses homologues du Budget, Moussa Cissé, de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, Ibrahima Abé Sylla, et le gouverneur de la Banque centrale Karamo Kaba. L’équipe a pu également s’entretenir avec le Premier ministre Mohamed Béavogui.
Incertitude politique prolongée
À l’issue de ces échanges, l’équipe du FMI a jugé l’économie guinéenne « résiliente » et caractérisée par une croissance « élevée et soutenue » du secteur minier. Les dirigeants du Fonds ont constaté « une reprise progressive – modérément plus lente que prévu » du secteur non-minier. Pour cette année, le FMI anticipe une croissance de 5 % du PIB de la Guinée, grâce notamment à la production minière, nonobstant l’atténuation des conséquences du Covid-19 sur l’économie, et le règlement attendu par le gouvernement de ses arriérés de paiement. L’institution multilatérale a toutefois alerté quant aux dangers posés par les autres facteurs, comme les effets globaux de l’invasion russe en Ukraine, et les risques d’« une incertitude politique prolongée » qui pourraient « peser sur les perspectives ».
De leurs côtés les autorités guinéennes ont tenu à rassurer les représentants du Fonds. En août 2021, le FMI avait alloué 205,3 millions de Droits de tirage spéciaux (DTS) à la Guinée (environ 284 millions de dollars), afin notamment d’atténuer les effets de la crise du Covid-19 sur les économies et permettre une relance soutenue. Au total, le Fonds a accordé 33 milliards de dollars en DTS aux pays africains, dont 23 milliards de dollars pour les pays subsahariens, précisait en février à Jeune Afrique, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI.
MAMADI DOUMBOUYA A CONVOQUÉ LES OPÉRATEURS ÉCONOMIQUES POUR LES METTRE EN GARDE CONTRE LA SPÉCULATION SUR LES PRIX
Les autorités guinéennes se sont en particulier engagées à utiliser les 205,3 millions de DTS « avec prudence et transparence », afin de « soutenir les investissements dans les infrastructures et les secteurs sociaux », ce qu’espèrent les services du Fonds monétaire. Outre les DTS alloués en août, les créances de la Guinée auprès du FMI atteignent 26,78 millions de DTS prêtés, eux, dans le cadre d’une facilité élargie de crédit de 152,75 millions de DTS, signée en décembre 2016. « En outre, en 2014 et en 2020, le FMI a apporté une aide d’urgence dans le cadre de la facilité de crédit rapide et accordé un allégement de la dette afin de dégager des ressources » au pays, rapporte l’institution multilatérale.
Protéger la population vulnérable
Les cadres du FMI ont, par ailleurs, appelé le gouvernement guinéen à « continuer à protéger les plus vulnérables contre les conditions difficiles ». Une tâche « essentielle » selon le Fonds, alors que les tensions inflationnistes sont de plus en plus persistantes. Le 10 mars, le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, à la tête de l’exécutif depuis le coup d’État perpétré le 5 septembre 2021, a convoqué les opérateurs économiques pour les mettre en garde contre la spéculation sur les prix (déjà élevés), notamment des denrées de première nécessité.
Deux jours auparavant, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, des Guinéennes n’ont pas manqué d’entonner des slogans, comme : « Doumbouya, le marché est cher ! » Pour ne rien arranger, l’arrivée du mois de ramadan est imminente (début avril à début mai 2022). Cette période de jeûne en islam est accompagnée généralement d’une hausse des prix…
« Son successeur devra bénéficier de la plus grande indépendance dans ses avis pour assurer l’adhésion de la population », plaide le Collège des médecins.
Le DNSP du Québec, le Dr Horacio Arruda, a démissionné lundi soir. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers
La démission du Dr Horacio Arruda offre une occasion de revoir comment le gouvernement du Québec et la direction nationale de santé publique (DNSP) gèrent la pandémie de COVID-19, estiment des experts interrogés par Radio-Canada.
C’est notamment le cas du Dr André Veillette, immunologiste et chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), qui n’a pas mâché pas ses mots envers l’ancien patron de la direction nationale de santé publiqueDNSP dans une entrevue accordée à l’émission Tout un matin.
Il a été très utile pour rallier la population au combat contre la pandémie, mais avec le temps, il devenait de plus en plus fatigué et il y a certaines de ses décisions ou recommandations qui devenaient controversées. Il semblait aussi être un peu déphasé avec ce que la science internationale disait, a-t-il commenté mardi.
Alors un moment donné, ça devient évident que ces choses-là vont arriver. Je pense que l’idée, c’est de tourner la page et espérer que si on a commis des erreurs, peut-être dans la façon dont la santé publique donnait leurs avis, j’espère qu’on va prendre cette opportunité-là pour les corriger.
Au début de la pandémie, il était difficile d’asseoir des recommandations sur des données scientifiques probantes, qui n’étaient tout simplement pas au rendez-vous, concède M. Veillette. Mais les connaissances scientifiques sur la COVID-19 se sont ensuite améliorées, sans que M. Arruda n’en soit au diapason.
C’est sûr qu’une fois qu’on a considéré ces données-là, évidemment, on peut moduler en fonction de la politique ou des besoins sociaux ou d’autres considérations. Mais d’abord et avant tout, ça devrait être basé sur de la science. On ne peut pas faire des choses à l’encontre de la science, plaide-t-il.
Et c’est là où je pense que, ces derniers temps, M. Arruda avait certaines difficultés. Moi, je préconisais qu’il devrait y avoir davantage d’avis d’experts indépendants du gouvernement qui influencent le ministère de la Santé et le premier ministre. Je pense que c’est possible de faire ça.
« Quand M. Arruda parlait de ses experts, on ne savait jamais de qui il parlait. Il disait : »mes experts m’ont dit ci, m’ont dit ça ». Je pense que ce serait plus important d’avoir plus de transparence. Qui sont les experts? »— Une citation de Dr André Veillette, immunologiste et chercheur à l’IRCM
L’immunologiste André Veillette, lors d’une entrevue pour l’émission Découverte (archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-FRANCOIS MICHAUD
De l’importance d’obtenir des avis d’experts indépendants
Selon le chercheur, il serait plus approprié qu’il y ait une certaine distance entre les experts et le gouvernement , et que ce dernier recueille l’opinion de conseillers scientifiques indépendants qui ne font partie du gouvernement, qui ne sont pas payés par le gouvernement.
Ce n’est pas juste pour le virus, c’est pour la ventilation, c’est pour la santé mentale, les comportements de la population, poursuit M. Veillette.
On a besoin de ces avis indépendants et je pense qu’il devrait y avoir quand même une certaine transparence quand ces avis sont émis. Est-ce qu’ils devraient être rendus publics ou non? Je ne le sais pas, mais ça devrait être clair qu’il y a un comité indépendant d’aviseurs.
« Je pense qu’ils doivent revoir le mécanisme d’avis d’experts. Les experts, on devrait les connaître, ça devrait être de vrais experts, […] pas des experts du gouvernement qui sont payés par le gouvernement. Vous savez, quand votre employeur vous demande votre opinion, que c’est lui qui paie votre salaire, c’est sûr que votre opinion peut être assez influencée par cette situation. »— Une citation de Dr André Veillette, immunologiste et chercheur à l’IRCM
Le Collège des médecins du Québec a abondé dans le même sens dans un tweet où il salue le Dr Arruda pour avoir mobilisé la population pour respecter les mesures sanitaires dès le début de cette longue pandémie
Son successeur devra bénéficier de la plus grande indépendance dans ses avis pour assurer l’adhésion de la population, plaide l’ordre professionnel des médecins québécois.
Le président du Collège des médecins du Québec, Mauril Gaudreault (archives)
PHOTO : RADIO-CANADA
Des rôles à différencier
Maude Laberge, chercheuse au Centre de recherche du CHU de Québec pour l’axe Santé des populations et pratiques optimales en santé et professeure à l’Université Laval, est aussi de cet avis. Selon elle, il faut mieux départager les rôles du gouvernement et de la direction nationale de santé publiqueDNSP.
La science, ça peut être tenir compte de la science et des données probantes qu’on a, mais il y a aussi d’autres éléments dont le gouvernement va tenir compte que la santé ne va pas tenir compte, a-t-elle expliqué dans une entrevue accordée à l’émission Première heure.
Elle donne l’exemple de la pression que des tenanciers de bars ou des propriétaires de restaurant peuvent exercer sur le gouvernement pour ouvrir leurs portes, pour des raisons économiques. C’est tout à fait possible que ces gens fassent pression sur le gouvernement, mais par contre, [ils] ne devraient pas faire pression sur la santé publique, observe-t-elle.
« Ce n’est pas quelque chose que le directeur national de santé publique devrait nécessairement prendre en compte lorsqu’il fait ses recommandations, mais je pense que le gouvernement, le premier ministre, peut tenir compte des recommandations de la santé publique sans être calqué exactement non plus dessus dans ses décisions. »— Une citation de Maude Laberge, chercheuse au Centre de recherche du CHU de Québec
À l’instar du Dr Veillette, elle reconnaît qu’il était pratiquement inévitable que des erreurs aient été commises au moment on construisait l’avion en plein vol. Plus récemment, Québec aurait cependant eu avantage à s’appuyer sur une diversité des opinions pour appuyer ses décisions.
Il y a un moment où la population est beaucoup plus fatiguée par rapport aux mesures, et l’adhésion est plus difficile à avoir, et donc, le discours a besoin d’être très clair. Et on a eu une certaine confusion ces derniers temps par rapport à certaines mesures, par rapport à certains revirements, observe la professeure Laberge.
Donc je pense que, parfois, dans la rapidité à prendre des décisions, il y a peut-être des acteurs clés qui n’ont pas toujours été consultés pour s’appuyer sur la diversité des opinions avant de faire une recommandation et qui peut avoir donné lieu à certaines erreurs.
La chercheuse croit qu’il serait dorénavant avantageux que le directeur national et de la santé publique et le gouvernement du Québec offrent des points de presse distincts pour s’assurer qu’on ne mélange pas la santé publique et les décisions, [qui] sont celles du gouvernement.
Il y a peut-être une transparence qui est nécessaire là [afin] de ne pas faire poser le fardeau sur la santé publique alors que ce n’est pas nécessairement le seul élément que considère le gouvernement quand il prend des décisions, souligne-t-elle.
L’élargissement annoncé du passeport vaccinal doit se faire plus rapidement et couvrir un vaste ensemble de commerces et de lieux publics, selon le Collège des médecins du Québec (archives). Photo : The Canadian Press/Ryan Remiorz
Le Collège des médecins du Québec (CMQ) demande au gouvernement Legault de mettre en place plus rapidement d’autres restrictions visant les personnes non vaccinées. Il insiste aussi sur le besoin d’une communication plus efficace de la part des autorités.
Mais l’élargissement annoncé du passeport vaccinal doit se faire plus rapidement et couvrir un vaste ensemble de commerces et de lieux publics, selon le Collège.
Restreindre l’accès aux non-vaccinés
C’est paradoxal qu’on vive en couvre-feu, que les hôpitaux soient sous pression, parfois au stade 4 de délestage, et que les non-vaccinés puissent se rendre librement dans les magasins grandes surfaces ou d’autres lieux publics tels que la Grande Bibliothèque ou le Musée des Beaux-Arts, ajoute le président du Collège des médecins du QuébecCMQ, le Dr Mauril Gaudreault, par courriel.
Il me semble évident que les gens qui n’ont pas encore été chercher leur première dose, leur deuxième dose et leur troisième dose de vaccin ne devraient pas pouvoir aller dans les lieux publics, autres que les lieux essentiels, soutient également la Dre Cécile Tremblay, microbiologiste-infectiologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (Centre hospitalier de l’Université de MontréalCHUM).
Tout ce qu’on va faire pour étendre les restrictions à l’accès public aux gens qui ne sont pas vaccinés va aller dans la bonne direction, a-t-elle précisé en entrevue à ICI RDI samedi, réagissant aux propos tenus vendredi par le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, qui a affirmé que la vaccination obligatoire sera la seule manière de ramener le Canada vers une situation et une vie normales.
Le Collège des médecins du QuébecCMQ voit en des restrictions ciblées une mesure d’équité, puisque la population vaccinée ne peut plus souffrir en silence les contraintes des mesures sanitaires pendant que les personnes non vaccinées occupent un lit sur deux en courte durée et la majorité des lits aux soins intensifs.
Les non-vaccinés sont surreprésentés parmi les hospitalisations et les décès depuis le début de la campagne de vaccination. Dans des données transmises à Radio-Canada, le ministère de la Santé et des Services sociaux a indiqué vendredi que 75 des 234 personnes décédées de la COVID-19 dans les 28 jours précédents – soit près de 33 % – n’étaient pas adéquatement vaccinées, alors qu’ils ne forment que 18 % de la population admissible.
De plus, la surcharge des hospitalisations et le délestage privent des milliers et des milliers de patients d’une intervention chirurgicale sans cesse repoussée, détériorant davantage dans certains cas leur état de santé, souligne le Collège.
Une communication plus efficace
Imposer la vaccination au Canada ? Photo: Radio-Canada
La communication du gouvernement du Québec doit être plus transparente et cohérente auprès de la population, selon le Collège des médecins du QuébecCMQ. Les messages portant sur le dépistage, les tests rapides ou l’isolement sèment actuellement la confusion.
Cette façon de faire nuit actuellement à la cohésion et à la confiance, peut-on lire dans l’infolettre signée par le Dr Gaudreault.
Actuellement, c’est vrai qu’il y a un flou, en particulier sur les conditions de confinement, sur à qui s’applique le dépistage, opine le Dr Vincent Oliva, président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (Fédération des médecins spécialistes du QuébecFMSQ), en entrevue samedi. Puis ça, je pense que ça mériterait d’être précisé très rapidement.
Le cabinet du ministre Christian Dubé réplique que le gouvernement tient plusieurs points de presse chaque semaine, en plus de breffages techniques pour les journalistes.
Nous sommes transparents envers les Québécois, conclut-il.
Radio-Canada par Frédérik-Xavier Duhamel avec des informations de Jean-Philippe Hughes et de LaPresse canadienne
Fin décembre, une délégation libyenne s’est vue empêcher d’accéder à l’hôtel le plus en vue de Bangui. Un ultime rebondissement dans le bras de fer qui a longtemps opposé la Libye et la Centrafrique autour de la gestion de cet établissement.
Drôle de scène que celle qui s’est déroulée devant le Ledger Plaza de Bangui, le 29 décembre. Ce jour-là, des employés mécontents interdisent l’accès du palace à des représentants des autorités libyennes. La délégation, dirigée par le vice-président du Conseil présidentiel libyen, Abdallah Hussein al-Lafi, est arrivée le matin même dans la capitale centrafricaine.
Celui-ci a rapidement pu rencontrer le président Faustin-Archange Touadéra et devait descendre au Ledger Plaza. Mais l’établissement, qui appartient au groupe Laico (Libyan African Investment Company), est depuis plusieurs années au cœur d’un bras de fer entre Tripoli et Bangui. Les Libyens ont même eu toutes les peines du monde à en reprendre le contrôle.
Écarté contre son gré
Financé par Mouammar Khadafi, il a été inauguré en 2012, au lendemain de la chute du Guide. En 2013, lorsque la Séléka renverse François Bozizé, elle y prend ses quartiers. L’hôtel devient un lieu de trafic et de pouvoir, et le restera après le départ des rebelles. C’est en 2014 que le Libyen Ziad al-Zarzour en prend la tête. Il tisse alors son réseau et gagne chaque jour en influence, au point que Tripoli finit par en prendre ombrage. Il faudra toutefois attendre septembre 2021 pour que le PDG soit écarté – contre son gré – au profit d’un Tunisien, Chokri Ben Abdallah, directeur administratif et financier de l’hôtel de 2016 à 2018.
LES EMPLOYÉS DE L’HÔTEL CRAIGNAIENT QUE L’ANCIEN DIRECTEUR, ZIAD AL-ZARZOUR, NE REVIENNE AUX AFFAIRES
Quel rapport avec le sit-in du 29 décembre ? Une source interne raconte que les employés de l’hôtel craignaient que l’ancien directeur ne revienne aux affaires. D’autant que Chokri Ben Abdallah, qui est réputé très connecté et bénéficiant de l’appui des autorités centrafricaines, est arrivé à Bangui par le même vol que la délégation libyenne. Des craintes qui sont surtout le reflet des tensions entre la nouvelle équipe dirigeante et l’ancienne.
Chokri Ben Abdallah est en effet très critique à l’égard de son prédécesseur, dont il conteste la gestion. « Il y a eu des détournements et des malversations financières à coup de milliards de francs CFA », assure-t-il à Jeune Afrique. Le groupe Laico reprochait de son côté à Ziad al-Zarzour d’avoir profité de la crise libyenne pour s’émanciper de la tutelle de la maison-mère. Contacté, celui-ci n’a pas souhaité répondre aux accusations portées à son encontre, promettant une « sortie médiatique » dans les prochains jours pour « rétablir les faits ».
Équilibrer les finances
L’installation de son successeur à la tête du Ledger avait d’ailleurs été compliquée, le sortant ayant activé ses réseaux – notamment banguissois – pour tenter de sauver sa tête. Mais Tripoli a pesé de tout son poids pour imposer Chokri Ben Abdallah. Et pour marquer la fin de cet improbable feuilleton, les autorités libyennes ont tenu à organiser, le 15 septembre dernier, une cérémonie d’installation du nouveau DG dans ses fonctions, en présence de la ministre centrafricaine du Tourisme, Maria Lionelle Saraiva-Yanzere.
« La priorité, pour ces prochains mois, sera d’équilibrer les finances tout en essayant de faire venir le plus de clients possible et de récupérer les collaborations perdues, explique aujourd’hui Chokri Ben Abdallah. Elle est aussi de rassurer les membres du personnel, de les mettre en confiance pour leur permettre de travailler librement et d’être efficace. » Depuis la mi-septembre, l’hôtelier tente de « convaincre [ses] partenaires de revenir dans le jeu ». Il a aussi plusieurs fois rencontré les dirigeants de la Commercial Bank Centrafrique (CBCA), à qui l’hôtel doit 500 milliards de F CFA.
«Entre juillet et septembre, nous avons sous-estimé la situation», déclare Guy Parmelin dans un journal dominical.
Le tout nouveau président de la Confédération helvétique, Guy Parmelin, a reconnu des erreurs dans la gestion de la pandémie, dans une interview au quotidien du dimanche SonntagsBlick.
«Entre juillet et septembre, nous avons sous-estimé la situation», déclare-t-il dans le journal dominical. «Nous pensions pouvoir maîtriser le virus», précise Guy Parmelin, reconnaissant que les autorités «en étaient loin».
Guy Parmelin a pris ses fonctions le 1er janvier, mais en tant que conseiller fédéral en charge de l’économie, il a joué un rôle important dans la gestion de la crise sanitaire depuis un an. Il conserve ce portefeuille pendant sa présidence d’un an.
La Suisse a connu une première vague relativement modérée par comparaison à la violence avec laquelle la pandémie frappait ses voisins européens, mais depuis l’automne le pays connaît une très forte deuxième vague. Depuis des semaines, le pays alpin de 8,6 millions d’habitant affiche plus de 4000 infections nouvelles par jour et une centaine de morts quotidiens. Les vaccinations ont commencé dans plusieurs cantons du pays mais à un rythme encore lent. Qui plus est, ici comme ailleurs en Europe, le variant britannique – plus contagieux – du nouveau coronavirus a été détecté à au moins cinq reprises.
Samedi, les présidents des Verts et des Vert’libéraux ont réclamé au conseil fédéral de prendre des mesures strictes de lutte contre la pandémie accompagnées d’aides économiques, plutôt que l’actuelle politique «à hue et à dia».
Jean-jacques Bouya recadré par la banque mondiale avec son mensonge du boulevard énergétique imaginaire. Lisons le constat de la banque mondiale sur l’énergie au Congo, un bilan médiocre.
La Banque mondiale estime que les investissements réalisés par le Congo-Brazzaville dans son secteur électrique, sont insuffisants et doivent être augmentés. Elle incite également le pays à se doter d’une véritable politique nationale dans le secteur électrique afin de résoudre son déficit énergétique.
En effet, révèle l’organisation, entre 2006 et 2013, le pays n’a injecté dans le secteur, qu’environ 1,2 million $. Dans le même temps, les interventions financées par les partenaires ont permis d’augmenter de près d’un tiers, la capacité énergétique nationale. « L’essentiel des investissements depuis 2006 a été financé sur ressources externes en dehors de toute politique énergétique définie», déplore la Banque mondiale. Ce qui rend difficile la coordination des interventions des partenaires extérieurs et l’évaluation des impacts de ces actions.
Si la capacité de production du pays a augmenté, 35% de ces installations ne sont pas disponibles pour production; la faiblesse des investissements ne permettant par une bonne maintenance des infrastructures.
En outre, les coûts d’exploitation et de maintenance dépassent les recettes de la Société nationale d’électricité, ce qui alimente le cercle vicieux du déficit aussi bien financier qu’électrique.
La consommation électrique nationale au Congo-Brazzaville est d’environ 110 kWh par personne par an contre une moyenne africaine de 488 kWh et mondiale de 3 100 kWh par personne.
Concessionnaire de ports, opérateur de lignes ferroviaires et actionnaire de sociétés agricoles, le groupe français Bolloré a su se rendre incontournable dans les circuits économiques en Afrique, où il est présent dans pas moins de 46 pays.
Les opérations africaines ont contribué à hauteur de 2,5 milliards d’euros au chiffre d’affaires du groupe en 2017, soit 25% de l’activité hors intégration récente de Vivendi. L’entreprise a en outre prévu d’investir 300 millions d’euros en 2018 sur le continent.
ACTIVITES PORTUAIRES
Du stockage au transport des marchandises, Bolloré Africa Logistics est incontournable en Afrique de l’Ouest. Le groupe gère directement les terminaux de conteneurs de 10 ports de la région, de Conakry en Guinée, à Pointe-Noire au Congo. Il opère aussi dans 16 terminaux à conteneurs sur le continent par l’intermédiaire de partenariats public-privé.
En Côte d’Ivoire, Bolloré a annoncé pour juin 2019 la construction à Abidjan d’un deuxième terminal portuaire capable d’accueillir les plus grands porte-conteneurs fréquentant les côtes africaines.
Le groupe assure déjà depuis 2004 la gestion et l’exploitation du premier terminal du port d’Abidjan, leader en Afrique de l’Ouest et façade maritime des pays de la sous-région (Mali, Niger et Burkina Faso).
En 2017, le groupe a racheté une partie de son concurrent Necotrans, peu après le placement en redressement de cette société, au terme d’un long affrontement judiciaire. Le groupe Bolloré avait obtenu la gestion du port de Conakry suite à une intervention du gouvernement guinéen en 2011, alors qu’une filiale de Necotrans gérait le terminal à conteneurs depuis 2008. Bolloré avait été condamné en 2013 à verser plus de 2 millions d’euros à Necotrans.
ACTIVITES FERROVIAIRES
Le groupe Bolloré détient la majorité dans trois concessions ferroviaires en Afrique: Sitarail (Côte d’Ivoire, Burkina Faso), Camrail (Cameroun) et Benirail (Bénin).
L’histoire récente du groupe a été marquée par une catastrophe ferroviaire qui a fait 79 morts et 600 blessés fin 2016 à Eseka, dans le centre du Cameroun. L’enquête camerounaise a établi la « responsabilité » de Camrail car elle n’aurait pas respecté « certaines règles de sécurité ».
En termes d’investissements, Bolloré Africa Logistics peine à avancer dans son projet d' »Épine dorsale », une ligne de chemin de fer de 3.000 km reliant Cotonou à Abidjan en passant par Niamey et Ouagadougou.
En 2008, le Bénin et le Niger avaient lancé un appel d’offre en commun pour construire et gérer le tronçon ferroviaire de 1.000 km reliant Cotonou à Niamey. Il avait été remporté par Petrolin, la société de l’homme d’affaires Samuel Dossou, puis lui avait été retiré en 2013 au profit du groupe Bolloré, via la société Benirail, provoquant un conflit entre les deux groupes.
En octobre 2017, la justice béninoise a donné raison à Petrolin, déboutant Bolloré. Après des années de bataille judiciaire, et des mois de négociations, le projet est toujours au point mort. Les présidents des deux pays africains ont indiqué le 7 avril envisager une coopération avec la Chine.
Sur le tronçon Abidjan-Ouagadougou (1.260 km) les travaux de réhabilitation attendus depuis 2015 ont été lancés en décembre 2017. Prévus pour durer huit ans et estimés à environ 400 millions d’euros, ils doivent permettre à la Sitarail de transporter chaque année 5 millions de tonnes de marchandises et 800.000 voyageurs.
ACTIVITES AGRICOLES
Bolloré détient 38,8% de la holding luxembourgeoise Socfin, qui gère environ 187.000 hectares de plantations, principalement de palmiers à huile et d’hévéas, en Afrique et en Asie.
Ces activités de production d’huile de palme ont valu à la Socfin des accusations d’accaparements de terres.
Des paysans africains et asiatiques réunis en « Alliance internationale des riverains des plantations Socfin Bolloré » ont lancé en 2015 des actions de protestation contre l' »accaparement » de leurs terres par la Socfin, décrivant une expansion « continue » de ces plantations depuis 2008.
Dans cette affaire, la Socfin a attaqué en justice des médias et ONG pour diffamation, mais le tribunal correctionnel de Paris les a relaxés en mars 2018.
Bolloré poursuit aussi pour diffamation le journaliste Tristan Waleckx et la présidente de France Télévisions pour un documentaire. Sont notamment ciblés les extraits consacrés aux activités de la Socapalm, filiale de Socfin au Cameroun, dans lesquels des sous-traitants dénoncent leurs conditions de travail.
Montpellier – Le frère de Laeticia Halliday, Grégory Boudou, a été placé en garde à vue mercredi à Montpellier (sud-est) dans le cadre d’une enquête financière portant sur la gestion de la discothèque familiale dans la région, ont indiqué à l’AFP les autorités judiciaires.
Interpellé mercredi matin à Agde (sud-est), M. Boudou, 41 ans, a été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Montpellier, a précisé le procureur de la ville de Béziers, Yvon Calvet, confirmant une information du quotidien Midi Libre.
Il a ajouté qu’il ferait un point sur cette affaire jeudi après-midi.
Grégory Boudou est entendu dans le cadre d’une enquête portant sur des « détournements de fonds », a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
Grégory Boudou, nommé exécuteur testamentaire de sa soeur dans le cadre de l’héritage contesté de la star Johnny Hallyday, est le gérant de la discothèque l’Amnésia, fondée par son père André Boudou au Cap d’Agde (sud-est de la France).
André Boudou avait été condamné en 2007 à 24 mois de prison dont 6 mois ferme pour fraude fiscale et abus de biens sociaux dans la gestion de sa discothèque.
Dans l’affrontement judiciaire autour de l’héritage de Johnny Hallyday, la famille de Laeticia a été visée par des critiques de plusieurs des proches de Laura Smet et David Hallyday – les deux premiers enfants du chanteur décédé – s’étonnant notamment de la présence d’Elyette Boudou, la grand-mère de Laeticia, à la tête des sociétés gérant les droits et l’image du chanteur ou de la désignation de Grégory Boudou comme exécuteur testamentaire.
Elyette Boudou, octogénaire, avait affirmé récemment au Midi Libre qu’elle avait été désignée malgré elle à cette place par sa petite-fille Laeticia.
« Je lui avais dit (à Laeticia ndlr) +il vaut mieux que tu mettes quelqu’un de plus jeune+ », avait-t-elle déclaré au journal.
Le patrimoine de Johnny Hallyday représenterait plusieurs dizaines de millions d’euros: propriétés, voitures de luxe et droits issus d’au moins un millier de chansons.