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Burkina-Faso- Assassinat de Sankara : l’ex-président Blaise Compaoré condamné à la perpétuité

avril 6, 2022

Le verdict est tombé dans le procès des assassins de l’ancien président burkinabè. L’ex-président Compaoré, absent du procès, a été condamné à la perpétuité. Tout comme Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando.

Thomas Sankara, en 1986. © Pascal Maitre/JA

Blaise Compaoré, en exil depuis 2014 en Côte d’Ivoire, a été condamné par contumace, le 6 avril, à la prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, tué avec douze de ses compagnons lors d’un coup d’État en 1987. Le tribunal militaire de Ouagadougou a également condamné à la perpétuité le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016, et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987.

Dans le détail, Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando ont été reconnus coupables d’« attentat à la sûreté de l’État ». Kafando a en outre été reconnu coupable d’« assassinat », Compaoré et Diendere de « complicité d’assassinat ». Ces deux derniers ont cependant été acquittés des faits de « recel de cadavre », pour cause de prescription. Le tribunal a également maintenu les mandats d’arrêt émis à l’encontre de Compaoré et de Kafando.

Idrissa Sawadogo et Nabonssouindé Ouedraogo, reconnus coupables d’assassinat, ont été condamnés à 20 ans de prison ferme. Yamba Élysée Ilboudo, lui aussi reconnu coupable d’assassinat, a écopé de 11 ans de prison. Jean-Pierre Palm et Tibo Ouedraogo ont été condamnés à 10 ans de prison. Nida Tonde, dit « Mang-Baaba », a été condamné à trois ans de prison.

Cinq ans de prison avec sursis ont été prononcés contre Djakalia Dème et Pascal Sidibi Belemlilga. Bossobè Traoré, qui comparaissait pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État et de complicité d’assassinat, a été acquitté.

Les différentes parties ont désormais quinze jours pour faire appel.

Grands absents

L’énoncé du verdict est intervenu au terme d’un long procès démarré en octobre dernier devant le tribunal militaire de Ouagadougou. Le jour de la première audience, le 11 octobre, douze des quatorze accusés étaient présents, dont le général Gilbert Diendéré, 61 ans, un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987. Tous doivent répondre des chefs d’inculpation suivants : « complicité d’assassinat », « assassinat », « recel de cadavres » et « attentat à la sûreté de l’État ».

Le principal accusé, l’ancien président Blaise Compaoré, porté au pouvoir par ce putsch et ami proche de Sankara, est absent, ses avocats ayant dénoncé « un simulacre de procès » devant « un tribunal d’exception ». Soupçonné d’être le commanditaire de l’assassinat de Sankara – ce qu’il a toujours nié -, il a été chassé du pouvoir en 2014 par la rue et vit depuis en Côte d’Ivoire. Le parquet militaire a requis 30 ans de prison contre lui.

Trente ans ont également été requis contre l’autre grand absent, l’adjudant-chef Hyacinthe Kafando, ancien commandant de la garde de Compaoré, en fuite depuis 2016 et soupçonné d’avoir mené le commando qui a assassiné Thomas Sankara et ses compagnons.

L’écrasante majorité des accusés présents plaide non coupable, dont le général Diendéré qui risque une peine de 20 ans de prison, durée de celle qu’il purge actuellement pour une tentative de coup d’État en 2015. Les prévenus racontent une tentative d’arrestation de Sankara qui a « mal tourné », à la suite de divergences avec Blaise Compaoré « sur la marche de la révolution« .

Complot international

D’anciens collaborateurs du président tué lèvent le voile sur les relations tendues entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara et sur l’existence d’un « complot international » ourdi contre un leader progressiste qui voulait bouleverser l’ordre du monde et éradiquer la pauvreté dans son pays. « Le drame du 15 octobre 1987 est arrivé sous la pression de certains chefs d’État, tels que Félix Houphouët Boigny de la Côte d’Ivoire », témoigne Abdoul Salam Kaboré, ministre des Sports de Sankara.

C’EST LA CRÉATION D’UN PARTI POLITIQUE UNIQUE QUI A MIS LE FEU AUX POUDRES

Entendu en visioconférence depuis la France, ancienne puissance coloniale au Burkina, Moussa Diallo, aide de camp du président assassiné, assure que les événements d’octobre 1987 « ont été prémédités » et que le président Houphouët Boigny, grand ami de la France, était « au centre de ce complot ».

Houphouët Boigny avait dit à Thomas Sankara : « Il faut que vous changiez, si vous ne changez pas, nous allons vous changer », selon Serge Théophile Balima, ancien directeur de la télévision burkinabè.

À LIREQuand Thomas Sankara était surveillé par la CIA

« Blaise Compaoré voulait le pouvoir. C’est la création d’un parti politique unique qui a mis le feu aux poudres » car Compaoré « ne voulait pas de l’unification des organisations du Comité national de la révolution (CNR) », a expliqué aux enquêteurs Valère Somé, politologue burkinabè dont la déposition a été lue au procès. Selon un commandant militaire, Blaise Sanou, « celui qui était accro au pouvoir, c’était Blaise Compaoré ». « C’est également à cause (de cette soif) du pouvoir qu’il a voulu modifier la constitution après 27 ans de règne », ce qui a provoqué sa chute en 2014.

Coup d’État

Le procès a été interrompu à plusieurs reprises à la suite du coup d’État du 24 janvier mené par le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba qui a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré. L’une de ces interruptions a été motivée par un requête des avocats de la défense auprès du Conseil constitutionnel qui a investi Damiba le 16 février. Ils estiment qu’on ne peut pas condamner des accusés pour « attentat à la sûreté de l’État » alors que le coup d’État est en lui-même une telle atteinte. Une requête rejetée par le Conseil constitutionnel.

Par Jeune Afrique avec AFAvec AFP

Procès Sankara au Burkina : trente ans de prison requis contre Blaise Compaoré

février 8, 2022
Le général Diendéré au tribunal militaire de Ouagadougou, le 9 novembre 2021. © General Diendere at the Military Tribunal of Ouagadougou, Tuesday, November 9, 2021. General Diendere will be questioned as an accused from this Tuesday. Le General Diendere au Tribunal Militaire de Ouagadougou, le mardi 9 novembre 2021. Le General Diendere sera interroge en tant qu accuse a partir de ce mardi. © Sophie Garcia/Hans Lucas

L’ancien président burkinabè, en exil en Côte d’Ivoire, a été désigné par le parquet comme le principal responsable de l’assassinat de Thomas Sankara. Trente ans de prison ont également été requis contre Hyacinthe Kafando et vingt contre Gilbert Diendéré, alors que le procès historique touche bientôt à son terme.

Trente ans de prison ferme ont été requis ce mercredi contre Blaise Compaoré, soupçonné d’être le principal commanditaire de l’assassinat de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons en 1987. Le parquet militaire a demandé au tribunal de reconnaître l’ancien président du Burkina Faso coupable « d’attentat à la sûreté de l’État », de « recel de cadavre » et de « complicité d’assassinat ».

Une réquisition énoncée en l’absence du principal concerné. Chassé du pouvoir par la rue en 2014, Blaise Compaoré vit depuis en Côte d’Ivoire. Il ne s’est pas présenté devant ses juges, ses avocats dénonçant « un tribunal d’exception ». Il a toujours nié toute implication dans les événements du 15 octobre 1987.

Vingt ans à l’encontre de Diendéré

Trente ans de prison ont également été requis contre l’autre grand absent, Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016. L’ancien commandant de la garde de Compaoré est soupçonné d’avoir mené le commando qui a tué Thomas Sankara et ses collaborateurs. Le parquet a réclamé sa condamnation pour « attentat à la sûreté de l’État » et « assassinat ». Outre ces deux absents de marque, douze autres accusés étaient présents lors de ce procès fleuve qui a débuté en octobre. L’écrasante majorité avait plaidé non coupable.

La veille, mardi 7 février, vingt ans de prison ont été requis contre le général Gilbert Diendéré, l’un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987. Il purge déjà une peine de vingt ans de réclusion pour avoir pris le pouvoir au terme du coup d’État de 2015. De trois à vingt ans d’emprisonnement ferme ont également été demandés pour cinq accusés, en plus d’une peine de onze ans avec sursis. Enfin, le parquet a requis l’acquittement de trois accusés « pour faits non constitués » et des deux derniers pour « prescription ».

« Personne n’a avoué »

Lors de son réquisitoire, mardi matin, le parquet militaire a retracé la chronologie des évènements du 15 octobre 1987. Selon lui, alors que le chef de l’État burkinabè se rendait au Conseil de l’entente, le siège du Conseil national de la révolution où s’est produite la tuerie, vers 16h20, « ses bourreaux étaient déjà sur place ». Lorsque Thomas Sankara est entré dans la salle de réunion, « le commando, scindé en deux groupes, a investi les lieux en abattant les gardes du chef de l’État. Le commando a ensuite ordonné au président Sankara et à ses collaborateurs de sortir de la salle. Ils seront tour à tour abattus », a poursuivi l’accusation.

HÉLAS, AUCUN ACCUSÉ NE S’EST REPENTI

Suspendu après le coup d’État militaire survenu au Burkina il y a deux semaines, le procès a repris le 2 février avec les plaidoiries des parties civiles, qui se sont achevées lundi 7 février. « Après quatre mois de débat, c’est un sentiment de soulagement qui anime les familles », a indiqué Me Prosper Farama, l’avocat de la famille Sankara. « Hélas, au cours de ce procès, aucun accusé n’a avoué, aucun ne s’est repenti. Personne ! Nous demandons au tribunal de rendre justice aux familles. Nous ne voulons pas une vengeance, nous demandons simplement justice », a-t-il ajouté. Le procès doit se poursuivre avec les plaidoiries des avocats de la défense.

Par Jeune Afrique avec AFP

Procès Sankara : Diendéré, victime autoproclamée

novembre 12, 2021

Damien Glez © Damien Glez

Droit dans ses rangers, Gilbert Diendéré a nié toute implication dans l’assassinat de Thomas Sankara. À l’audience, il s’est déclaré « non coupable », et même victime…

Sur les événements du 15 octobre 1987 qui coûtèrent la vie au président burkinabè Thomas Sankara et douze de ses compagnons, tout semblait avoir été su et rien n’avait été formellement dit. Dans l’esprit du Burkinabè lambda –volontiers autoproclamé sankariste –, les responsabilités semblaient établies.

« Faire dire » est sans conteste l’enjeu principal du procès actuel qu’on n’espérait plus, tant il semblait ancré dans une historicité moins contemporaine que l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 1998. De témoignages en reconstitutions journalistiques, parfois sur le simplissime mode du « à qui profite le crime », tout semblait transparent sur le rôle présumé et la présence supposée, le jour J, de Blaise Compaoré, Hyacinthe Kafando, Arzouma « Otis » Ouédraogo ou Gilbert Diendéré. Tout ?

Aplomb spectaculaire

Ces derniers jours d’audience ont permis d’assister aux auditions contradictoires du colonel-major à la retraite Jean-Pierre Palm et approximative de l’ex-chauffeur militaire Yamba Élysée Ilboudo. Du fretin si menu, dans le casting du procès, que personne ne s’émeut outre mesure de quelque arrangement avec la vérité. Mais quand apparut la star du feuilleton judiciaire, le 9 novembre, les auditions prirent des allures de climax.

En l’absence du bénéficiaire du putsch – Compaoré exilé – et de ceux qui firent vraisemblablement feu – Kafando en fuite et « Otis » neutralisé –, la vedette du prétoire reste Gilbert Diendéré. Au moment des faits, ce dernier était chef de corps adjoint du Centre de formation commando (CNEC, dont étaient issus les assaillants) membre de la division information du Haut Commandement des forces armées populaires et responsable de la sécurité du « Conseil de l’entente », lieu des assassinats du 15 octobre 1987.

Il vaut mieux entendre certaines choses que d’être sourd : « la quatorzième victime », c’est ce que le général aurait failli être, si l’on en croit sa déclaration sous serment. « Boîte noire » des turpitudes du régime qui suivit le coup d’État, Diendéré affiche un aplomb spectaculaire en se proclamant victime potentielle devant les familles de victimes effectives.

Désarmé et inconscient ?

Non coupable des chefs d’attentat à la sûreté de l’État, complicité d’assassinat, recel de cadavre et subornation de témoins ? Le scénario de l’accusé vedette est simplissime : s’il s’est effectivement retrouvé sur les lieux du drame – intrigué par les déflagrations –, ce serait juste après la mort de Sankara, en tenue de sport et avec un niveau d’information nul sur le complot.

DIENDÉRÉ EXPLIQUE QU’ILS N’ÉTAIENT QUE DES HUMAINS BIEN NATURELLEMENT TÉTANISÉS PAR CETTE VIOLENCE

Désarmé, inconscient de « qui était avec qui », il aurait donc subi l’événement. Dédouanant au passage Blaise Compaoré, il explique qu’un membre du commando lui aurait indiqué avoir pris l’initiative d’une arrestation de Sankara malencontreusement achoppée. Quid de ceux qui étaient censés intercepter les assassins ? Diendéré explique qu’ils n’étaient que des humains bien naturellement tétanisés par cette violence…

Le calme légendaire du général, grand échalas socialement affable, frise l’énigme. Comment pouvait-il être à ce point droit dans ses bottes qu’il ne chercha pas à fuir avec les autres compaoristes, à l’insurrection populaire de 2014 ? Comment pouvait-il être à ce point stoïque qu’il incarna – il nie en être à l’origine – le putsch absurde et avorté de 2015, qui le conduira en prison pour une vingtaine d’années ?

Si on lui posait la question, « Golf » (surnom du général) répondrait sans doute que ne fuient, ne complotent et ne troquent leur jogging que ceux qui ont des choses à se reprocher. Tout est simple au pays de Diendéré…

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Assassinat de Thomas Sankara : enfin la vérité ?

septembre 28, 2021
Thomas Sankara.

Qui a tué l’ancien président burkinabè, icône de la révolution ? C’est un procès historique qui doit s’ouvrir le 11 octobre à Ouagadougou, au cours duquel seront notamment jugés Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando.

L’heure du procès a enfin sonné, mettant fin à plus de trente ans d’attente, durant lesquels l’enquête judiciaire a d’abord été enterrée, avant d’être relancée après la chute du régime de Blaise Compaoré, en 2014. Le 11 octobre, à 9 heures, s’ouvrira, dans la salle des banquets de Ouaga 2000, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses douze compagnons, le 15 octobre 1987. Un procès historique dont les audiences seront publiques tant cette affaire d’État cristallise l’attention des Burkinabè – et de nombreux Africains – depuis trois décennies. 

En tout, 14 prévenus sont appelés à comparaître devant le tribunal militaire de Ouagadougou. Parmi eux, des membres du commando qui a tué Sankara, des complices, mais aussi et surtout trois hommes dont beaucoup pointent depuis longtemps la responsabilité directe dans cet assassinat : Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando. Ancien aide de camp de Sankara et ex-commandant adjoint de la gendarmerie nationale, Moussa Diallo était l’un des intimes du président assassiné. En amont du procès, ce témoin de premier plan qui a longtemps gardé le silence s’est longuement confié à JA. Et livre des détails inédits sur la fin sanglante de la révolution burkinabè.

Avec Jeune Afrique par Benjamin Roger

Burkina Faso : Le procès du putsch manqué de 2015 à nouveau reporté

juillet 23, 2019

 

Le procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso a de nouveau été renvoyé au 29 juillet, dans l’attente d’une décision du Conseil constitutionnel saisi par les avocats du général Gilbert Diendéré, un des principaux accusés.

C’est le deuxième renvoi depuis le 15 juillet, date à laquelle devaient commencer les plaidoyers de la défense. Les avocats du général Diendéré ont informé avoir déposé une «question prioritaire d’inconstitutionnalité». «Le tribunal doit, sans chercher à apprécier, surseoir à appliquer les dispositions qui posent problème et saisir le conseil constitutionnel qui doit statuer dans un délai maximum d’un mois», avait expliqué Me Mathieu Somé, un des avocats du général Gilbert Diendéré.

Le 16 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire après 27 ans au pouvoir.

Au total, 84 accusés sont jugés depuis février 2018, dont le général Gilbert Diendéré, principal accusé et cerveau présumé du coup de force manqué, qui avait fait 14 morts et 270 blessés. Lors du putsch, le général Diendéré avait pris la tête du Conseil national pour la démocratie, organe dirigeant des putschistes, avant de rendre le pouvoir face à la pression populaire et à l’armée loyaliste.

Le procureur du tribunal militaire de Ouagadougou a requis la prison à vie à l’encontre des généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, les deux principaux accusés du procès du putsch manqué de 2015, après avoir demandé la reconnaissance de leur culpabilité pour «attentat à la sûreté de l’état», «trahison», «meurtres et coups et blessures».

Par Le Figaro.fr avec AFP

Burkina: la défense conteste le tribunal au procès du putsch manqué de 2015

mars 21, 2018

Ouagadougou – La défense a persisté à contester la légalité du tribunal, au procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, qui a repris mercredi à Ouagadougou en présence des principaux accusés, les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé.

Les avocats s’étaient retirés dès l’ouverture du procès le 27 février, entraînant sa suspension pendant trois semaines, parce qu’ils contestaient la légalité du tribunal militaire, composé de deux magistrats professionnels et de trois militaires ayant le rôle d’assesseurs.

84 accusés sont jugés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du putsch qui a fait 14 morts et 270 blessés. Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Le RSP était la garde prétorienne de Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir.

Le général Diendéré, en treillis, est apparu détendu à l’ouverture de l’audience dans un quartier huppé du sud de Ouagadougou, devant un public fourni. Le général Bassolé, en costume, a montré un visage plus fermé.

Comme il y a trois semaines, les autorités ont pris des mesures de sécurité drastiques: périmètre bouclé dans un rayon de 150 mètres autour du tribunal par la gendarmerie et l’armée et interdiction de tout appareil électronique, notamment les téléphones portables, dans la salle d’audience.

La défense a demandé la « récusation des deux magistrats professionnels », a indiqué l’un des avocats du général Diendéré, Me Christophe Birba. Selon Me Mathieu Somé, un autre avocat, le décret ayant créé le tribunal militaire n’est plus valable car il a été « supprimé ».

« Cette stratégie de défense est bien connue: discréditer la juridiction, dire que la juridiction n’est pas légitime… beaucoup de dictateurs ont utilisé cette procédure », a rétorqué Me Guy Hervé Kam, un des avocats des parties civiles. Pour Me Prosper Farama, un autre avocat, « la demande (de récusation) formulée tardivement est irrecevable ».

Le tribunal ne s’est pas prononcé sur les demandes de la défense.

Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d’Etat, et les autres personnes poursuivies sont accusés d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires.

Le général Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de l’ex-président Blaise Compaoré, est poursuivi pour « trahison » sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci semble affirmer son soutien au putsch de septembre 2015.

L’audience a été suspendue et doit reprendre jeudi.

Romandie.com avec(©AFP / 21 mars 2018 19h06)                                            

Putsch manqué au Burkina: le procès de Gilbert Diendéré et de ses coaccusés s’ouvre mardi

février 25, 2018

 

Le général Gilbert Diendéré à l’aéroport de Ouagadougou, le 18 septembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Le procès de 84 accusés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, soupçonnés d’être les cerveaux du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, s’ouvre mardi devant la justice burkinabè.

L’audience doit débuter à 9 heures (locales et GMT) devant la Chambre de jugement du tribunal militaire, délocalisée pour la circonstance à la Salle des banquets de Ouaga 2000, un quartier huppé au sud de Ouagadougou.

Les accusés risquent tous de lourdes peines au terme de ce procès censé durer plusieurs mois, selon des sources judiciaires, qui ont précisé que « lecture de l’ordonnance de plus de 15 000 pages annoncera la couleur de ce procès marathon ».

Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute de M. Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après vingt-sept ans au pouvoir.

Dispositif de protection

Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d’État, et les autres personnes poursuivies sont notamment accusés d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires.

Le général Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie, est lui poursuivi pour « trahison » sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci semble affirmer son soutien au putsch de septembre 2015.

Selon des sources sécuritaires, un important dispositif de protection est prévu pour l’audience, mobilisant plusieurs centaines d’agents de sécurité à l’intérieur et aux abords de la salle d’audience, et des véhicules blindés, après l’annonce de velléités de manifestation le jour du procès.

« Demander pardon au peuple »

Pour l’Association des blessés du coup d’État du 16 septembre 2015 (ABCE), le procès qui s’ouvre « donne l’espoir de panser (leurs) blessures et d’envisager une réconciliation ».

Ce procès devra être l’opportunité pour les accusés de « reconnaître leurs torts et demander pardon au peuple », estime le secrétaire général adjoint de l’ABCE, Christophe Lompo.

« Nous attendons que la lumière soit faite, la vérité dite et que les réparations et indemnisations aux parents des martyrs et aux blessés soient faites », a espéré de son côté le président de l’ABCE, Honoré Sawadogo.

Test grandeur nature

« Au-delà des ayants droit des victimes et des blessés, ce procès interpelle l’ensemble des démocrates, patriotes et révolutionnaires et appelle à la plus grande vigilance », a jugé le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), Chrysogone Zougmoré, qui apporte une assistance judiciaire aux victimes.

Selon le MBDHP, ce procès est un « test grandeur nature de la crédibilité de la justice burkinabè », accusée très souvent d’être aux ordres du pouvoir.

Pour sa part, la Nouvelle alliance pour le Faso (Nafa), le parti de Djibrill Bassolé, a dénoncé la « mainmise de l’exécutif sur le tribunal militaire ».

« Trop de décisions iniques et arbitraires ont été prises à mon encontre en violation flagrante de mes droits pour que je fasse confiance à la justice militaire », a confié mardi Djibrill Bassolé dans un entretien au quotidien privé Le Pays.

Grand déballage

Le général Gilbert Diendéré, principal accusé, ancien chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, s’est attaché les services de cinq avocats pour ce procès, a confié un de ses proches, sous couvert de l’anonymat.

« Il est prêt pour ce procès, prêt pour un grand déballage », a-t-il assuré. « C’est un procès d’essai pour le Burkina Faso, parce qu’il y a beaucoup de dossiers pendants. C’est à travers celui-là que le peuple va tester notre justice », a confié un proche du général Gilbert Diendéré, le principal accusé.

Selon des sources judiciaires, le général Diendéré a demandé que des hauts responsables de l’armée puissent comparaitre comme témoins, de même que l’actuel président Roch Marc Christian Kaboré et l’ancien président de la transition Michel Kafando.

Pour certains analystes, le procès du putsch de 2015 pourrait apporter des éclaircissements sur des affaires non résolues, comme l’assassinat du président Thomas Sankara en 1987 ou du journaliste Norbert Zongo en 1998, dans lesquelles les noms du général Diendéré ou de la garde prétorienne de Blaise Compaoré sont souvent cités.

Jeuneafrique.com

Burkina-Faso/Congo: Sassou négocie l’exil du putschiste Dienderé à Brazzaville

novembre 8, 2017

Gilbert Dienderé


En détention préventive depuis l’échec du coup d’État le plus bête au Monde, le général Burkinabé Gilbert Dienderé serait-il en passe d’être libéré pour un exil doré au Congo? Des tractations en ce sens pilotées par Denis Sassou Nguesso du Congo et Alassane Ouattara de la Côte D’Ivoire sont en cours.

Au soir du jeudi 17 septembre 2015, Gilbert Diendere signait sa descente aux enfers en s’érigeant comme leader d’un putsch contre les autorités de la transition au Burkina Faso. Face aux pressions internationales, mais et surtout à la détermination du peuple Burkinabé et des militaires loyalistes, le rêve de Gilbert Diendéré se poursuivait dans une cellule de la prison de Ouagadougou où il est détenu.

Pendant son court moment de gloire, le général Gilbert Diendere a bénéficié du soutien indéfectible de certains dictateurs Africains à l’instar de Denis Sassou Nguesso qui a mal digéré la chute de son collègue Blaise Compaoré.

Mais face à un peuple déterminé aucune dictature ne peut s’imposer. La victoire de Roch Marc Christian Kabore à la présidentielle a depuis donné l’occasion à Denis Sassou Nguesso de créer un pont entre Brazzaville et Ouagadougou.

Roch Christian Marc Kaboré s’est d’abord rendu à Oyo dans le village de Denis Sassou Nguesso où la situation du général Gilbert Diendéré a été évoquée. Le chef de l’État Congolais a demandé à son interlocuteur d’agir avec dextérité sur le dossier des Putschistes emprisonnés.

Ces négociations en coulisse ont permis aujourd’hui la mise en résidence surveillée du général Djibril Bassolé impliqué aussi dans le coup d’État. Gilbert Diendéré quant à lui rejoindra le Congo Brazzaville selon le compromis trouvé entre Alassane Ouattara, Denis Sassou Nguesso et Roch Marc Christian Kaboré.

Sacer-infos.com par Stany Franck

Burkina : 107 personnes inculpées pour le putsch raté du général Diendéré

avril 12, 2017

Le général Gilbert Diendéré à l’aéroport de Ouagadougou, le 18 septembre 2015. © Theo Renaut/AP/SIPA

Selon nos information, 107 personnes ont été inculpées par le juge d’instruction en charge de l’enquête sur le putsch raté de mi-septembre 2015 du général Gilbert Diendéré. Le procès concernant ce dossier n’est toutefois pas attendu avant la fin de l’année.

Depuis l’ouverture de l’enquête sur le coup d’État manqué de septembre 2015 du général Diendéré et du Régiment de sécurité présidentielle, la justice militaire burkinabè a inculpé 107 personnes pour leur implication présumée, a appris Jeune Afrique ce mercredi 12 avril.

« Le juge d’instruction veut clôturer l’enquête, et va convoquer  incessamment les avocats des accusés pour recueillir leurs observations avant de transmettre le dossier au parquet militaire pour clôture car il n’y a plus d’acte à poser », a confié sous couvert de l’anonymat une source proche de l’enquête.

En décembre dernier, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Alioune Zanré avait fait état de l’inculpation de 90 personnes pour leur participation présumée à la tentative de putsch de 2015. Parmi ces dernières, plus de 40 sont détenues à la Maison d’arrêt et de correction des armées. Il s’agit pour la plupart des militaires de l’ex-garde de l’ancien président  Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en octobre 2014.

Alioune Zanré avait également précisé qu’une dizaine de civils étaient poursuivis pour complicité avec les auteurs présumés du putsch parmi lesquels Léonce Koné, connu pour avoir dirigé le directoire du  Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP) au lendemain de l’insurrection populaire ou encore l’homme d’affaires et ex-président du parti de Compaoré, Eddie Komboigo. Me Hermann Yaméogo, patron de l’UNDD est aussi mis en cause à l’instar des journalistes Adama Ouédraogo dit Damiss et Caroline Yoda.

Un procès avant la fin de l’année

Depuis donc, de nouveaux noms sont venus gonfler la liste des personnes mises en cause dans ce dossier. Celui du député Salif Sawadogo −membre du CDP − par exemple. D’après nos informations,  l’ex députée et par ailleurs épouse du général putschiste, Fatou Diendéré, et l’ancien ministre des Sports, René Émile Kaboré, tous deux en fuite, font l’objet de poursuite pour complicité.

Le général Diendéré, le principal accusé − il est accusé de crimes contre l’humanité et d’atteinte à la sûreté de l’État − a vu son temps de détention prolongé de six mois par la justice militaire. Idem pour le général Djibrill Bassolé, poursuivi lui aussi pour atteinte à la sûreté de l’État.

Pour l’instant, la justice militaire n’avance aucune date pour les premières audiences de ce procès. « Nous devons  forcément juger l’affaire avant la fin de cette année », a toutefois assuré à Jeune Afrique une source judiciaire. Et de conclure : « Notre souhait était de juger l’affaire en juin mais ça m’étonnerait que l’on puisse tenir ce délai à présent. »

Jeuneafrique.com par

Burkina Faso: Deux journalistes burkinabè arrêtés et incarcérés dans le cadre du putsch manqué

décembre 15, 2015

 

Deux journalistes burkinabè ont été interpellés et mis sous mandat de dépôt dans le cadre du putsch perpétré en mi-septembre dernier par le général Gilbert Diendéré et des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), a-t-on appris mardi de sources médiatiques.
Selon la Radio Omega FM qui donné l’information mardi matin, il s’agit des journalistes Adama Ouédraogo dit Damiss de L’Observateur Paalga et Caroline Yoda de la télévision privée BF1.

Le premier a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), tandis que la seconde a été déférée à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Leur interpellation et incarcération seraient intervenues lundi. ‘’Il leur est reproché d’avoir été impliqués dans le putsch, mais ce n’est pas lié à leur travail de journaliste », a précisé une source judiciaire proche du dossier.

Le 16 septembre 2015, des éléments de l’ex-RSP, avec à leur tête, le général Gilbert Diendéré, ont pris en otage le président de Transition Michel Kafando, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida et deux membres du gouvernement.

Le lendemain matin, un communiqué annonçait la mise en place du Conseil national de la démocratie (CND) dirigé par le général Diendéré. Une résistance farouche du peuple burkinabè s’est alors opérée pour aboutir à l’échec du coup d’Etat et au retour des organes de la transition.

Dans le rapport de la Commission d’enquête mise en place pour le putsch manqué, remis au Premier ministre en novembre dernier, il ressort des noms de commanditaires, d’exécutants du coup d’Etat manqué.

Parmi ces noms cités figurent aussi bien des militaires que des civiles. Certaines personnes interpellées séjournent actuellement à la MACA ou à la MACO.

Au nombre des personnes en prison, les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, par ailleurs ancien ministre des affaires étrangères, les politiciens Léonce Koné et Hermann Yaméogo de l’ex-majorité présidentielle.

Apanews.net