Il venait tout juste de prendre ses fonctions au Conseil des ministres qu’un sondage du Mirror le propulsait déjà à la seconde place des politiciens les plus hot de la planète. Devant Vladimir Poutine torse nu dans son treilli ; devant Barack Obama en jean droit dans les jardins de la Maison-Blanche ; devant Yanis Varoufakis, bad boy du mondialisme en chemise beige… À l’époque, seul le jeune Eduardo Leite, maire de Pelotas, petite ville du Sud-Est du Brésil, restait devant. Seize mois plus tard, gageons sans crainte qu’il ne ferait malheureusement plus le poids. Regard de braise, sourire de loup, costumes fittés, selfies musclés… Justin Trudeau, 45 ans, ne laisse désormais que peu de place à ses concurrents – par ailleurs peu nombreux. Il est un «super-héros du style» pour The Guardian, «trop beau» pour FranceInfo, «l’homme vivant le plus stylé en 2016» selon l’édition américaine de GQ, et «une obsession féminine» pour le National Post, premier quotidien canadien.

Physiquement, c’est un peu la fusion entre Hugh Grant, Woody Harrelson et Joaquin Phoenix. Médiatiquement, un mix entre le prince William et Barack Obama. Justin Trudeau, c’est une sorte de héros Disney à la sauce Instagram, un gendre idéal et un gentleman fantasmé. L’homme de la situation, le good boy assumé. Celui qui redore l’image plan-plan du Canada, avec Ryan Gosling et Xavier Dolan. Celui qui a motivé la création d’un nouvel acronyme, à savoir PILF (comprendre «Politician I’d Like to Fuck»).

PILF, BFF et MDR

Le 14 février, même Ivanka Trump, féroce progéniture de Donald, avait l’air «affamée» – c’est en ces termes que la presse américaine l’a qualifiée – devant l’irrésistible premier ministre canadien, lors d’une table ronde sur les femmes dans l’entreprise. Les photos ont fait le tour de Twitter et le sujet de discussion «Trouve quelqu’un qui te regarde comme Ivanka Trump regarde Justin Trudeau» a enflammé Reddit.com, la si scrutée plateforme démocratique américaine. Avant Ivanka, Kate Middleton, Angela Merkel et Emma Watson avaient déjà montré leurs «Bambi eyes».

Justin Trudeau a ce pouvoir, physique avant tout, de rendre médiatiquement supercool ses rendez-vous politiques. Quand il voit Barack Obama, il snobe la sacro-sainte poignée de main en faveur de l’amical hug. Lors de sa rencontre avec le prince Harry aux Invictus Games de Toronto en mai 2016, il pouffe de rire avec le frère de William avant de verser une larme en entendant le témoignage d’un participant lors de l’ouverture des susdits jeux, dédiés aux vétérans de guerre handicapés. En septembre 2016, sur le tarmac de l’aéroport de Victoria, Canada, c’est avec fair-play qu’il essuie un refus du prince George, 3 ans, de le saluer – c’est-à-dire que le premier ministre avait osé lui proposer un low-five. Que ce soit clair, médiatiquement parlant, Justin Trudeau et son sex-appeal peuvent aujourd’hui tout risquer, des baisers langoureux échangés en public avec sa femme, Sophie Grégoire-Trudeau, aux rires partagés à gorge déployée – en passant par les blagues douteuses à l’accent québécois.

Plastique de rêve et costumes parfaits

Que ce soit dit aussi, Justin Trudeau a des capacités yogiques hors du commun. Vous vous souvenez sans doute de sa posture du paon, opérée dans une salle de conférence politique en 2013, preuve ultime de son niveau avancé. Pose qui a évidemment donné lieu à moults «memes» sur la Toile – celle de Justin s’appuyant sur la tête de Donald Trump, notamment – et moultes nouvelles obsessions sur le corps du premier ministre canadien.

Avant d’être senior yogi, Justin Trudeau a été boxeur amateur, le temps d’un vrai-faux match contre le sénateur conservateur Patrick Brazeau en 2012, retransmis en direct sur les chaînes d’info. Dans les images devenues virales du jeune Trudeau sur le ring, on entend un commentateur hurler «Non, je ne veux pas voir cette jolie bouche saigner !» et toute une génération de Canadiennes découvre les biceps tatoués du jeune député fédéral de l’époque.

Ajoutez à cela sa luxuriante chevelure, son regard espiègle et son striptease en 2011 (pour une gala de charité), et la Trudeau-mania est née comme ça. Elle n’a jamais vraiment connu la crise depuis. Encore tout récemment, une photo des fesses de Justin Trudeau moulées dans son pantalon de costume faisaient le tour de la planète Twitter – et des magazines féminins en ligne.

Un pantalon certainement pas choisi au hasard par celui que la presse masculine surnomme le JFK du Canada, qui sait vaguement quelle chemise porter dans telle ou telle circonstance, et a osé le smoking kaki pour son mariage (un must selon GQ US), auquel il est arrivé dans une Mercedes-Benz 300 SL Roadster.

Cerise sur le capot, la puissance de son roadster est inversement proportionnel à son degré de machisme. «Je suis un féministe. Je suis fier d’être un féministe #upfordebate», postait-il en septembre 2015 sur son compte Twitter. La même année, alors qu’un journaliste lui demandait pourquoi son cabinet comptait autant de femmes (autant que les hommes, en fait), il répondait du tac au tac : «Parce qu’on est en 2015.» Et voilà qui est aussi sexy qu’une paire de fesses moulée dans un pantalon.

Madame/lefigaro.fr