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RDC : Kabila veut-il réellement lutter contre les FDLR ?

février 16, 2015

Joseph Kabila, le 3 février 2015 à Bata, en Guinée équatoriale.
Joseph Kabila, le 3 février 2015 à Bata, en Guinée équatoriale. © AFP/Carl De Souza

Le gouvernement congolais a annoncé dimanche qu’il renonçait à l’aide des Nations unies dans son offensive annoncée contre les rebelles hutus rwandais actifs dans l’est de la République démocratique du Congo. Explications.

Kinshasa dit stop

« La République démocratique du Congo vient de renoncer à l’aide de la Monusco » (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC), a déclaré dimanche 15 février le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, sur la télévision publique nationale. « Le président a tenu à rappeler que la République démocratique du Congo était un État souverain », a ajouté Lambert  Mende.

L’annonce a été faite dimanche par le chef de l’État, Joseph Kabila, lors d’une réunion avec 18 ambassadeurs de plusieurs pays en RDC et le chef de la Monusco, Martin Kobler.

Pourquoi ce sursaut de nationalisme pour un gouvernement qui ne parvient pas à contrôler l’ensemble du territoire placé sous sa protection ? En fait, c’est aussi du côté de l’ONU que provient le blocage. Samedi, un haut responsable de l’ONU à New York avait déclaré que la Monusco avait « effectivement mis fin à son soutien aux FARDC » (Forces armées de la RDC). La raison : Kinshasa avait dépassé la date limite du 13 février qui lui avait été imposée pour remplacer deux généraux nommés fin janvier et avec lesquels la Monusco dit ne pas pouvoir travailler.

Deux généraux au cœur de la polémique

Les deux hommes au cœur de la discorde sont les généraux de brigade Bernard Mandefu, chef de l’opération Sokola 2 chargée de lutter contre les groupes armés dans le sud de la province du Nord-Kivu, et donc en premier lieu contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), et le général Sikabwe Fall, chef de la région militaire du Nord-Kivu.

Avant d’être nommé à la 21e région militaire, le général Fall avait dirigé la zone opérationnelle de l’Ituri pendant plus de 4 ans. Il a notamment conduit les opérations militaires dénommées « Safisha [Nettoyez] » contre les miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI).

L’ONU, qui ne peut travailler avec des personnes qu’elle suspectent de crimes de guerre ou contre l’humanité, les accuse de s’être rendus coupables par le passé de graves violations des droits de l’Homme. Mais elle n’a jamais voulu dire publiquement ce qu’elle leur reproche exactement, ce qui n’aidera pas à calmer les accusations de complicité au moins passive avec les FDLR qui visent l’ONU, essentiellement du côté de Kigali.

Complicités au sein des FARDC ?

Mais Kinshasa, qui tergiverse depuis des mois sur la question du désarmement des FDLR, est aussi soupçonné par les Rwandais de manipuler les FDLR. Alors que l’on attendait le lancement d’une offensive conjointe FARDC-Monusco contre les FDLR, Kabila a refusé de donner son aval à une telle opération et l’armée a annoncé le 29 janvier qu’elle allait passer seule à l’offensive, comptant cependant sur un soutien logistique, stratégique et opérationnel de la part de la Monusco. Pour expliquer cette décision de faire cavalier seul, des officiels congolais estiment que l’ONU avait à tort accusé Kinshasa d’être complice des FDLR.

Plusieurs diplomates et analystes doutent que Kinshasa ait réellement l’intention de désarmer par la force les FDLR, qui ne compteraient plus aujourd’hui qu’en environ 1 500 à 2 000 combattants disséminés essentiellement au Nord et au Sud-Kivu. L’offensive n’a toujours pas réellement démarrée sur le terrain, malgré les assertions de Kinshasa.

La milice qui n’a plus lancé d’offensive sérieuse contre le Rwanda depuis le début de la décennie 2000 est régulièrement accusée de crimes graves contre les populations civiles congolaises et de tirer ses ressources de trafics de minerais ou de bois dont les Kivus regorgent, avec la complicité locale de certains officiers congolais.

Jeuneafrique.com avec AFP

RDC : l’ONU stoppe son soutien à l’armée congolaise dans la lutte contre les FDLR

février 14, 2015

La Monusco (Mission de l'ONU en RDC) patrouille le 5 novembre 2013 à Chanzu, au nord de Goma.
La Monusco (Mission de l’ONU en RDC) patrouille le 5 novembre 2013 à Chanzu, au nord de Goma. © AFP

L’ONU « a mis fin » à son soutien à l’armée congolaise en vue d’une offensive contre des rebelles hutu rwandais dans l’est de la République démocratique du Congo après que Kinshasa a dépassé la date limite pour remplacer deux généraux controversés, a indiqué samedi un haut responsable de l’ONU.

« Le délai de deux semaines initialement donné » pour écarter ces généraux accusés d’exactions par l’ONU « a expiré » et la Monusco (Mission de l’ONU en RDC) « a effectivement mis fin à son soutien aux FARDC » (forces gouvernementales), a expliqué ce responsable sous couvert d’anonymat.

« L’étape suivante, a-t-il ajouté, est l’envoi de lettres formelles aux autorités congolaises compétentes concernant la fin du soutien aux FARDC pour ces opérations anti-FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), ce qui sera fait à la fin de la semaine ».

Les autorités congolaises « auront alors le temps de se conformer aux règles » de l’ONU, a-t-il conclu, laissant ainsi ouverte la possibilité d’un revirement de Kinshasa. Il s’agit d’une nouvelle étape d’un bras de fer entre l’ONU et le gouvernement congolais autour d’une l’offensive annoncée par Kinshasa contre les rebelles rwandais mais qui n’a pas véritablement commencé sur le terrain.

Accusés de violation des droits de l’homme

Le gouvernement a laissé passer la date limite du 13 février fixée par l’ONU pour remplacer deux généraux appelés à jouer un rôle clef dans cette offensive. Or, l’ONU accuse ces deux officiers d’avoir commis des violations des droits de l’homme et les règles onusiennes interdisent aux Casques bleus de fournir de l’aide à des unités militaires dans ces conditions.

La Monusco fournit des rations et du carburant aux forces congolaises et en cas d’offensive, elle aurait pu aussi les appuyer avec des hélicoptères et des drones notamment. Mercredi, un porte-parole de la Monusco avait seulement indiqué que l’ONU « faisait une pause » dans son soutien en attendant le remplacement des deux généraux mais le gouvernement congolais a opposé jeudi une fin de non recevoir à cet ultimatum.

L’armée congolaise seule au front

Kinshasa a expliqué que pour les écarter il faudrait que les généraux Bruno Mandevu et Sikabwe Fall aient fait « l’objet d’une condamnation » par la justice militaire, ce qui n’est pas le cas. Le 29 janvier, l’armée congolaise avait annoncé qu’elle allait lancer seule l’offensive, la Monusco se contentant de promettre un soutien logistique et stratégique.

Plusieurs chefs des FDLR sont accusés d’avoir participé au génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda. Les membres les plus anciens de cette milice sont présents depuis 1994 en RDC, où elle est accusée de commettre des atrocités (meurtres, viols…) et des pillages.

Jeuneafrique.com avec AFP

RDC: Washington veut l’assurance que la présidentielle aura lieu en 2016

février 9, 2015

Kinshasa – Les États-Unis attendent d’avoir au plus vite l’assurance que la prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo aura lieu en 2016, a déclaré lundi à Kinshasa l’émissaire américain pour la région des Grands Lacs, Russell Feingold.

Nous aimerons voir le calendrier [électoral] complet aussi vite que possible, et que celui-ci confirme en particulier que l’élection présidentielle aura lieu avant fin 2016, a déclaré M. Feingold lors d’une conférence de presse.

Nous espérons qu’il comportera un engagement clair à tenir l’élection présidentielle avant la fin de 2016 comme le demande la Constitution, a-t-il insisté.

Pour ce qui est de savoir s’il faut tenir des élections locales [en 2015], franchement, c’est du ressort du peuple et du gouvernement congolais, pour autant que de telles élections ne sont pas utilisées pour retarder celles qui sont prévues par la Constitution, a ajouté M. Feingold.

Nous [les États-Unis] sommes opposés à ce que l’on modifie les constitutions pour favoriser les dirigeants déjà au pouvoir, ou à ce que l’on revoie les processus électoraux pour maintenir un chef d’État en poste, a ajouté M. Feingold,

Ce n’est pas une politique que nous appliquons uniquement vis-à-vis de la RDC. C’est une approche valable pour tous les pays de la région et au-delà, a encore dit le représentant spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs.

Âgé de 43 ans et au pouvoir depuis 2001, le président congolais Joseph Kabila ne peut se représenter au terme de son mandat, qui expire fin 2016, mais ses détracteurs le soupçonnent de chercher à tout faire pour rester au pouvoir au-delà de cette date, ce que dément le gouvernement, dénonçant des procès d’intention.

Le Parlement congolais a adopté le 25 janvier une nouvelle loi électorale après plusieurs jours de violences meurtrières provoquées par l’examen de ce texte au Parlement.

A l’origine des troubles : une disposition qui ouvrait la possibilité d’un report de la prochaine présidentielle, en liant sa tenue aux résultats d’un recensement général de la population non encore commencé et susceptible, selon certains analystes, de durer trois ans. La disposition controversée a été retirée, mais les opposants à la loi estiment toujours que celle-ci peut donner lieu à un glissement du calendrier électoral et être utilisée pour retarder la présidentielle.

Une fois la loi électorale promulguée, la Commission électorale nationale indépendante devra publier le calendrier complet des élections à venir jusqu’à la fin de 2016 : élections locales, provinciales et sénatoriales en 2015, et législatives et présidentielle en 2016.

La Communauté internationale attend cet échéancier pour décider du soutien financier qu’elle pourrait accorder au processus électoral congolais.

Romandie.com avec(©AFP / 09 février 2015 19h51)

RDC : le gouvernement reconnaît que la présidentielle pourrait être retardée à 2017

janvier 16, 2015

Kinshasa – Le gouvernement congolais a reconnu vendredi que la prochaine élection présidentielle censée avoir lieu en 2016 pourrait être retardée à 2017 alors que l’opposition l’accuse d’œuvrer pour le maintien au pouvoir du président Kabila au-delà du terme de son mandat.

La présidentielle peut se tenir en 2016 comme elle peut se tenir en 2017, a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo dans un entretien diffusé par la radio française RFI.

Il est possible qu’on tienne les élections avant la fin de 2016 et c’est ce à quoi nous nous attelons, a nuancé M. Mende.

Cependant, a-t-il également déclaré, nous avons aujourd’hui un sénat qui a dépassé de trois ans le mandat qui lui a été attribué, le ciel n’est pas tombé sur nos têtes.

Jeudi, une coalition de partis d’opposition a appelé la population de Kinshasa à occuper le Parlement le 19 janvier pour empêcher l’adoption de loi électorale en cours d’examen par les députés et écrite selon eux pour permettre à M. Kabila de rester au pouvoir bien au-delà de la fin 2016.

Ils sont simplement en train de dramatiser les choses, a déclaré M. Mende à RFI.

M. Mende n’avait pu être joint à la mi-journée par l’AFP.

M. Kabila dirige la RDC depuis 2001. La Constitution entrée en vigueur en 2006 à l’issue de la transition politique ayant suivi la deuxième guerre du Congo (1998-2003) lui interdit de briguer un nouveau mandat.

Le projet de loi contesté lie la tenue des prochaines présidentielle et législatives aux résultats du recensement général de la population devant commencer cette année.

Le gouvernement argue que ce nouveau décompte des habitants assurera aux élections un caractère pleinement représentatif alors que le dernier recensement général remonte à 1984, mais l’opposition s’inquiète du temps nécessaire pour accomplir cette tâche.

Certains analystes estiment qu’un recensement général de la population en RDC, pays grand comme près de cinq fois la France, largement dépourvu d’infrastructures, et où sévissent encore une cinquantaine de groupes armés dans la partie est, pourrait prendre jusqu’à trois ans.

Romandie.com avec(©AFP / 16 janvier 2015 13h52)

RDC: des centaines de magistrats en grève illimitée pour obtenir une hausse de salaire

novembre 3, 2014

KINSHASA – Plusieurs centaines de magistrats de la République démocratique du Congo ont entamé lundi une grève illimitée pour demander une hausse de salaire promise en 2011 par le président Joseph Kabila, a appris l’AFP auprès de l’un des fers de lance du mouvement.

Nous avons décrété une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire pour le gouvernement respecte ses engagements. En 2011, le chef de l’Etat lui-même a dit que le dernier magistrat (le moins expérimenté) devait toucher 1.600 dollars, a déclaré lundi soir Shabani Watenda, magistrat à Kinshasa.

Jusqu’à présent, on n’a jamais vu cet argent, on ne l’a jamais touché! Aujourd’hui, le dernier magistrat touche – salaire et prime compris – 600.000 francs congolais (environ 600 dollars). Quand un magistrat tombe malade, on doit tous se cotiser!, a-t-il dénoncé.

Il a souligné que la grève était suivie par plusieurs centaines de magistrats sur toute la RDC. Personne ne va travailler jusqu’à ce que nous touchions cet argent. Nous allons nous organiser pour mettre des piquets. Aucun magistrat ne pourra retrouver son cabinet, a-t-il insisté.

Le 14 septembre 2011, le président Kabila, alors candidat à la présidentielle qui s’est déroulée le 28 novembre de la même année, avait vanté le bilan positif de son quinquennat, expliquant notamment que la paie des magistrats était passée de 724 dollars en 2008 à 1.600 USD en 2011.

Mi-septembre, le Syndicat des magistrats du Congo (Synamac) – qui revendique la moitié des quelque 3.500 magistrats du pays – avait lancé une grève illimitée pour obtenir les 1.600 dollars. Le mouvement avait été finalement suspendu une dizaine de jours plus tard, sur la promesse d’avancées.

Le Synamac cautionne en partie la nouvelle grève. Les jeunes magistrats se sont mobilisés (…) sans même consulter le syndicat pour demander que le budget (2015) tienne compte de leurs revendications. Nous sommes d’accord sur le fond, mais pas la forme, a justifié à l’AFP son président, Nsambayi Mutenda.

Les meilleures conditions socio-professionnelles des magistrats contribuent à la qualité et l’indépendance de la justice, écrit pour sa part lundi dans un communiqué Me Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj).

Nous condamnons avec fermeté la politique de clochardisation et de caporalisation des magistrats qu’applique actuellement le gouvernement congolais dans le but de maintenir le pouvoir judiciaire sous sa dépendance, a-t-il ajouté, demandant aux parlementaires de s’assurer que l’amélioration des conditions socio-professionnelles des magistrats (sera) prise en compte dans le budget 2015.

Le système judiciaire congolais est régulièrement critiqué dans des rapports d’organisations locales et étrangères, qui dénoncent des ingérences politiques dans certains dossiers et signalent de faibles moyens de fonctionnement qui ne permettent pas de travailler dans des conditions optimales.

Romandie.com avec(©AFP / 03 novembre 2014 20h49)

RDC : le chef du bureau local des droits de l’Homme de l’ONU a quitté le pays

octobre 18, 2014

Kinshasa – Le chef du Bureau des droits de l’Homme des Nations unies en République démocratique du Congo, déclaré indésirable par le gouvernement congolais, a quitté Kinshasa, a-t-on appris samedi de source aéroportuaire.

M. Scott Campbell, qui dirige cet organisme depuis septembre 2011, a décollé vendredi soir à bord d’un avion de ligne à destination de Bruxelles, a-t-on indiqué à l’aéroport international de Ndjili, à Kinshasa.

Interrogé par l’AFP, Carlos Araujo, porte-parole de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) a indiqué que M. Campbell était parti pour des vacances qu’il avait demandées depuis longtemps.

Jeudi, le gouvernement congolais avait demandé à l’ONU de rappeler M. Campbell, le déclarant persona non grata en RDC.

La veille, les services de M. Campbell avaient publié un rapport dénonçant des bavures policières pendant une grande opération antibanditisme à Kinshasa entre novembre 2013 et février, dont neuf meurtres et 32 disparitions forcées.

Le rapport précisait qu’il s’agissait là uniquement des cas documentés par l’ONU et que le nombre de victimes de l’opération pourrait être beaucoup plus élevé.

Les autorités congolaises ont estimé en substance que ce rapport caractérisait la mauvaise foi et l’esprit partisan animant selon elles le travail de M. Campbell, qu’elles accusent de dénigrer systématiquement la RDC.

Vendredi, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, avait déclaré lors d’une conférence de presse que M. Campbell pourrait quitter la RDC sous 48 heures.

Dans un communiqué publié samedi, le chef de la Monusco, Martin Kobler, a demandé au gouvernement congolais de reconsidérer sa décision.

J’exprime ma plus grande confiance à Scott Campbell et dans le travail réalisé par toute son équipe et je prends l’entière responsabilité des conclusions et recommandations de [leur dernier] rapport, fait savoir M. Kobler dans ce texte.

Avec plus de 20.000 Casques bleus, déployés principalement dans l’Est de la RDC où sévissent des dizaines de groupes armés, la Monusco est la plus grosse opération de maintien de la paix de l’ONU au monde.

Pour la Monusco, les rapports onusiens sur les droits dans le pays sont des catalyseurs importants assurant la bonne gouvernance qui mène à stabilité, et les défenseurs des droits de l’Homme jouent un rôle important en RDC et doivent pouvoir effectuer leur travail sans entraves.

La France, qui a joué un rôle important au Conseil de sécurité pour renforcer le mandat de la Monusco afin d’aider Kinshasa a mettre au pas toutes les milices présentes dans le pays a regretté la décision congolaise contre M. Campbell.

Cela risque de porter atteinte à la crédibilité des efforts entrepris pour améliorer la situation des droits de l’Homme dans ce pays, a déclaré le Quai d’Orsay vendredi, invitant les autorités congolaises à respecter leurs engagements dans ce domaine.

Romndie.com avec(©AFP / 18 octobre 2014 15h27)

RDC : une cinquantaine d’opposants mettent en garde Kabila contre un 3e mandat

mars 28, 2014

Une cinquantaine d’élus congolais, majoritairement issus de l’UDPS, ont mis en garde jeudi le pouvoir contre « toute initiative » qui permettrait au président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat présidentiel.

Ils sont une cinquantaine, principalement des élus de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d’opposition, à s’opposer fermement à « toute initiative » qui permettrait au président Joseph Kabila de rester au pouvoir « au-delà de 2016 », le terme de son deuxième et dernier mandat, selon la Constitution.

Les élus UDPS, suivis par une dizaine de députés de petits partis de l’opposition et ses alliés, « exigent le respect des échéances, de la durée et du nombre des mandats dans l’organisation des élections et ce conformément aux dispositions pertinentes reprises à l’article 220 de la Constitution », a déclaré jeudi 27 mars le député Samy Badibanga (UDPS).

Mais « au lieu de préparer l’alternance démocratique dans le respect des règles de l’art », le pouvoir « fait de la résistance et voudrait expérimenter des formules périlleuses qui ont valeur d’usine à gaz », a-t-il ajouté.

Les députés de l’UDPS et leurs alliés « rejettent » aussi « toute idée d’organiser les élections provinciales au scrutin indirect », estimant qu’à terme l’objectif est de faire « élire le président de la république au scrutin indirect, d’instaurer un septennat et d’établir un système des mandats illimités ».

Vendredi dernier, la Majorité présidentielle avait indiqué qu’elle envisageait « sérieusement » un référendum pour modifier la Constitution pour changer le mode de scrutin des élections provinciales censées avoir lieu en 2015, tout en niant la moindre volonté de « comploter […] contre la Constitution ».

Pour l’opposant Vital Kamerhe, chef de l’Union pour la nation congolaise (UNC), « cela servira de prétexte à une révision constitutionnelle plus large destinée à permettre au président Kabila de se maintenir au pouvoir ».

Dans le même temps, le gouvernement congolais a décrété jeudi un deuil national de trois jours après la mort de 251 réfugiés congolais dans le naufrage d’un bateau sur le lac Albert, à la frontière entre l’Ouganda et la RDC, un des pires accidents de ces dernières années.

Jeuneafrique.com avec AFP

Congo: Lancement d’un projet d’adduction d’eau potable en milieu rural

août 4, 2013
Geste symbolique de l'eau par le président  Denis Sassou Nguesso

Geste symbolique de l’eau par le président Denis Sassou Nguesso

Le président de la République Denis Sassou N’Guesso a lancé le 3 août à Kingoma (département de la Bouenza), le projet «eau pour tous» destiné à améliorer l’accès des populations rurales à l’eau potable.

Le chef de l’Etat inaugurant le premier forage du projet eau pour tous Financé par le gouvernement congolais à plus de 192 milliards de francs CFA, ce projet sera réalisé en 3 ans par la société brésilienne Asperbras. Il portera sur la construction de 4000 forages d’eau potable devant couvrir plus de 2000 villages répartis dans les différents départements du pays.

«Il s’agit de toucher les populations de la majorité de nos villages. En matière d’ingénierie technique, le projet tiendra compte du gabarit des villages et de leur composition. Il est donc prévu un forage pour les villages de moins de 300 habitants, un à deux forages pour les villages de 300 à 1000 habitants, deux à trois forages pour les villages de 1000 à 3000 habitants et enfin trois à quatre forages pour les villages de plus de 3000 habitants», a indiqué le ministre en charge de l’aménagement du territoire et de la délégation générale aux grands travaux, Jean jacques Bouya.

Chaque point d’eau comportera un forage équipé d’une pompe solaire, un kit solaire pour l’alimentation électrique de la pompe, un mini laboratoire d’analyse d’eau, des bacs de stockage d’eau surélevés de 3000 litres, des robinets de puisage et un système d’assainissement.

Confrontées jadis aux difficultés d’accès à l’eau potable, les populations de Kingoma savourent déjà les bienfaits du projet «eau pour tous» grâce à l’implantation de quelques forages par la société Asperbras. Kingoma est un village peuplé de 3000 habitants, situé dans le district de Madingou.

«Nous consommions au départ de l’eau de puits qui nous causait de problèmes. Ces forages vont nous épargner de longues distances à parcourir, ainsi que des maladies liées à l’insalubrité de l’eau», a dit Jean Marie Kissayi, habitant de Kingoma.

Le projet «eau pour tous» devrait permettre d’augmenter le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural au Congo estimé à environ 10%. Les responsables des villages seront formés à l’entretien des forages afin d’assurer la maintenance pour une pérennisation des ouvrages.

«Le forage est le meilleur remède si l’on peut apporter quelques corrections au niveau des eaux souterraines. L’eau de surface est difficile à traiter dans les petits villages. Parce qu’il vous faut apporter des produits chimiques, un technicien expérimenté. Tout cela, le pays n’en a pas toujours. Déjà, notre Société nationale de distribution d’eau peine à Brazzaville et Pointe-Noire où il y a des revenus à plus forte raison dans les villages», a confié Alphonse Gantsiélé, chef de service des ouvrages de production d’eau à la délégation générale aux grands travaux.

Congo-site.com par Christian Brice Elion

Congo: Le Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville en pleine mutation

avril 19, 2013

Engagés depuis quelque temps, les travaux de réfection du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville permettront de redorer le blason de cet établissement sanitaire public en améliorant les conditions d’accueil, de prise en charge et d’hospitalisation des malades.

Le Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville en pleine mutation
 
Ces travaux estimés à plusieurs milliards de francs CFA sont financés par le gouvernement congolais. Ils s’étalent sur plusieurs années et touchent différents services et compartiments du CHU. D’ores et déjà, ce programme a permis de réfectionner le bloc opératoire, le service de réanimation polyvalente et quelques ascenseurs.

Les travaux de réhabilitation de l’ancien bâtiment de cinq étapes sont en phase terminale. Ils incluent la réhabilitation et l’équipement des salles des malades, des bureaux du personnel médical, des blocs sanitaires, des ascenseurs. La réhabilitation du service de l’hygiène hospitalière et de celui des urgences en attendant sa délocalisation.

Il est aussi prévu la réhabilitation de la station d’épuration des eaux qui sera dotée d’une capacité de 800.000m3. Blaise Koumou, directeur de la société Elind en charge des travaux explique : «C’est une affaire qui a débuté en 2008, puis s’est arrêtée. Nous avons repris les travaux il y a environ trois mois grâce à un financement obtenu en 2012. Nous avons commencé par le curage des caniveaux et en ce moment nous sommes sur la station elle-même. La station aura besoin de beaucoup d’eau et il faudrait une quantité d’eau importante dans les canalisations. Après avoir été traitée à la station d’épuration, l’eau sera transférée dans le collecteur naturel la Mfoa».

Le CHU compte actuellement cinq forages d’eau qui ne lui permettent guère de garantir une autonomie. De l’eau fournie par la Société nationale de distribution d’eau (SNDE) servira pour le bon fonctionnement de la station d’épuration et des sanitaires de l’hôpital.

Plus grand centre hospitalier du pays, le CHU de Brazzaville compte 791 lits et quelque 1671 agents médicaux et paramédicaux. Cette structure sanitaire fait souvent l’objet des critiques des usagers qui déplorent les mauvaises conditions d’accueil et de prise en charge des patients.

Par ailleurs, pour éviter les flux des évacuations sanitaires obérant les finances publiques et des ménages, le gouvernement a décidé de renforcer le plateau technique du CHU en mettant en place un certain nombre d’infrastructures. C’est notamment le cas de l’imagerie à résonance magnétique (IRM), du centre d’hémodialyse, du centre national de traitement de la drépanocytose, des unités de prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de stérilisation dont les structures sont en train d’être érigées dans l’enceinte même du CHU. L’implantation de ces structures s’accompagne d’un programme de formation du personnel chargé d’en assurer la gestion.

«Après ces travaux, d’autres vont se poursuivre car il s’agit de la réhabilitation complète du CHU. Nous sommes en train de prendre les dispositions pour que le centre soit maintenu en bon état», a indiqué le directeur général du CHU de Brazzaville, Bernard Ovoulaka qui a fait ce jour la ronde des chantiers.

Sur l’entretien du CHU, il a confié que celui-ci «ne se fait pas seulement par une société prestataire. Nous avons d’autres impératifs à l’hôpital, notamment le personnel que nous encadrons par exemple les filles et garçons de salle qui n’ont pas la même déontologie qu’une personne de l’extérieur. Nous avons institué la corbeille d’urgence grâce à laquelle le gouvernement a mobilisé des fonds pour que les malades arrivant en urgence soient pris en charge».

 
Congo-site.com par

RDC : selon Lambert Mende, Bosco Ntaganda est au Rwanda

mars 17, 2013

Le général Bosco Ntaganda est recherché par la CPI. Le général Bosco Ntaganda est recherché par la CPI. © Walter Astrada/AFP

Le général Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a quitté samedi l’est de la République démocratique du Congo pour se rendre au Rwanda voisin, a indiqué dimanche le gouvernement de RDC.

Le général Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a quitté samedi l’est de la République démocratique du Congo pour se rendre au Rwanda voisin, a indiqué dimanche le gouvernement de RDC.

« Le général mutin a traversé hier (samedi) et il est au Rwanda aujourd’hui », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

Rebelle devenu général de l’armée de RDC, puis radié, Bosco Ntaganda fait l’objet de deux mandats d’arrêts de la CPI pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans la région de l’Ituri (nord-est de la RDC) en 2002 et 2003.

Selon le porte-parole du gouvernement, il a traversé la frontière en même temps que des centaines de combattants d’une faction de la rébellion congolaise du Mouvement du 23 mars (M23), faction qu’il est accusé de diriger.

Lambert Mende a appelé le Rwanda à ne pas accueillir le général Ntaganda, en vertu d’un accord-cadre pour ramener la paix dans la région des Grands Lacs signé à Addis Abeba en février par onze pays.

« Il y a un engagement clair: pas d’asile, pas d’accueil aux criminels recherchés par la justice internationale, pas d’accueil à ceux qui sont sous sanction des Nations Unies. (…) Nous attendons de voir comment Kigali va exécuter ses engagements », a déclaré Lambert Mende.

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