Posts Tagged ‘gouvernement ukrainien’

Ukraine: le président Porochenko prêt à introduire la loi martiale en cas d’échec du sommet de Minsk

février 11, 2015

Kiev – Le président ukrainien Petro Porochenko s’est dit prêt mercredi à introduire la loi martiale sur tout le territoire ukrainien en cas d’échec du sommet de paix de Minsk, où l’Ukraine et les Européens parleront d’une seule voix.

Tout dépendra du résultat du sommet: soit nous arrivons à arrêter l’agresseur par la voie diplomatique, soit ce sera un tout autre régime. Moi-même, le gouvernement et le Parlement sommes prêts à introduire la loi martiale sur tout le territoire ukrainien (…) en cas d’escalade du conflit, a-t-il déclaré lors d’une réunion du Conseil des ministres, quelques heures avant de retrouver à Minsk les dirigeants russe, allemand et français.

C’est la première fois que le gouvernement ukrainien évoque la possibilité d’introduire la loi martiale pour tout le pays.

Celle-ci autorise l’instauration d’un couvre-feu, la censure, des limitations de la liberté de circulation ou l’interdiction d’ONG ou de partis politiques dont l’activité menace la souveraineté du pays.

Les autorités pro-occidentales ont été jusqu’à présent réticentes à utiliser cette option, qui pourrait provoquer l’arrêt des crédits ou d’investissements étrangers cruciaux pour l’Ukraine, y compris de la part du Fonds monétaire international, alors que le pays risque le défaut de paiement.

Nous sommes pour la paix mais s’il le faut, nous allons casser la gueule (à l’ennemi). Si nous devons défendre notre terre, nous allons le faire. Malheureusement, nous devons être prêts pour ces deux options, a lancé le président ukrainien.

M. Porochenko a également affirmé que Kiev, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel parleraient d’une seule voix à Minsk pour réclamer un cessez-le-feu inconditionnel. Je vous assure que l’Ukraine et l’Union européenne auront une position commune lors du sommet de Minsk et parleront d’une seule voix, a-t-il assuré.

La priorité est un cessez-le-feu sans conditions préalables, a ajouté le président.

M. Porochenko a une nouvelle fois rejeté l’idée d’une fédéralisation de l’Ukraine proposée par la Russie, qui permettrait aux régions séparatistes prorusses de bloquer, avec un droit de veto, l’orientation prooccidentale de la politique de l’Ukraine.

L’Etat voisin tente avec insistance d’exporter l’idée d’une fédéralisation. L’ironie, c’est que l’Etat voisin est le plus centralisé de la région, a souligné M. Porochenko, dans une claire allusion à la Russie.

La décentralisation que nous sommes en train d’élaborer n’a rien à voir avec une fédéralisation. L’Ukraine a été et restera un Etat unitaire, a-t-il insisté.

Romandie.com avec(©AFP / 11 février 2015 13h46)

Ukraine: explosion d’une usine d’armement sous contrôle rebelle

septembre 20, 2014

Donetsk (Ukraine) – Une usine d’armement contrôlée par les rebelles prorusses près du fief séparatiste de Donetsk (est de l’Ukraine), a explosé samedi matin après un tir d’artillerie, quelques heures après la signature d’un mémorandum entre la rébellion et le gouvernement ukrainien.

Selon la mairie de Donetsk, l’usine d’explosif N° 47, située dans la banlieue nord-ouest de la ville, a été touchée une première fois par un tir d’artillerie en milieu de matinée. Ivan Prikhodko, vice-président du conseil de quartier de Vorochilovskï où elle est située, a précisé à la chaîne de télévision 112 Ukrayina que les explosifs stockés dans l’usine ont ensuite provoqué une seconde explosion.

Il a ajouté que le dépôt principal, contenant 2,5 tonnes d’explosifs, n’avait heureusement pas été atteint, que les dégâts provoqués à l’usine étaient assez importants mais que l’explosion n’avait pas fait de victimes. Cette usine, datant de l’ère soviétique, appartient au conglomérat d’Etat ukrainien Ukroboronprom.

A 11H30 (08H30 GMT), des journalistes de l’AFP ont assisté de loin à une série de très fortes explosions qui a dégagé un énorme panache de fumée blanche au-dessus du site. Le bâtiment est situé en secteur contrôlé par les rebelles, à une dizaine de kilomètres de l’aéroport de Donetsk contrôlé par l’armée ukrainienne.

La mairie a assuré dans un communiqué que le niveau de radiations ou de pollution dans l’air de Donetsk n’avait pas été affecté par l’explosion.

Ces déflagrations surviennent après la conclusion, dans la nuit de vendredi à samedi, d’un mémorandum entre le gouvernement ukrainien, la Russie, les rebelles et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), afin de consolider le cessez-le-feu conclu le 5 septembre.

Ce mémorandum prévoit la mise en place d’une zone tampon de 30 km de part et d’autre de la ligne de front.

Romandie.com avec(©AFP / 20 septembre 2014 15h44)

Ukraine : le Premier ministre annonce des sanctions contre la Russie

août 8, 2014

Kiev – Le Premier ministre ukrainien a annoncé vendredi avoir mis au point des sanctions qui pourront viser 172 particuliers et 65 entreprises, essentiellement russes, accusés d’avoir soutenu l’annexion de la Crimée ou de financer l’insurrection prorusse dans l’est du pays.

Le projet de loi présenté par Arséni Iatseniouk, qui doit être examiné mardi par le Parlement, prévoit une série de mesures de rétorsion comme des interdictions d’entrée dans le pays ou le gel d’actifs, mais aussi l’interdiction de procéder à certaines opérations financières.

Le chef du gouvernement a également cité l’interdiction du transit des ressources naturelles, alors que près de la moitié du gaz russe consommé en Europe transite par le territoire ukrainien.

Le texte autorise le Conseil national de sécurité et de défense à appliquer de telles mesures, et une liste de 172 personnes et 65 entreprises, dont le contenu n’a pas été dévoilé.

Dans le pire des scénarios, l’Ukraine pourra subir des pertes, non seulement à cause des sanctions mais aussi à cause de la politique agressive du Kremlin, de sept milliards de dollars dès la première année, a averti M. Iatseniouk.

Après le crash de l’avion de Malaysia Airlines, abattu le 17 juillet en zone rebelle, le gouvernement ukrainien avait décidé de créer un comité chargé de préparer des sanctions contre la Russie et contre les citoyens russes qui soutiennent les insurgés.

Romandie.com avec(©AFP / 08 août 2014 14h24)

Oligarque ukrainien arrêté: un partenaire de Poutine pourrait être visé

mars 14, 2014

KIEV – L’arrestation à Vienne de l’oligarque ukrainien Dmytro Firtach pourrait avoir pour but d’attaquer son partenaire russe Arkadi Rotenberg, un proche de Vladimir Poutine, écrit vendredi le journaliste ukrainien d’investigation Serguiï Lechtchenko dans le quotidien en ligne Ukraïnska Pravda.

Proche du clan du président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch, M. Firtach a été arrêté jeudi par la police autrichienne dans le cadre d’une enquête du FBI et d’un mandat d’arrêt d’un tribunal américain. Il est soupçonné d’activité de corruption et de formation d’une organisation criminelle.

Les ennuis de Firtach pourraient avoir une signification géopolitique (…) Les témoignages de Firtach au FBI pourraient lancer une grande enquête criminelle contre des gens au sommet de l’Etat russe qui ont mis en colère le gouvernement américain avec leur tentative de mener une guerre pour la Crimée, écrit Serguiï Lechtchenko, journaliste connu pour ses enquêtes anti-corruption visant les hauts responsables ukrainiens.

Selon lui, l’un des partenaires actuels de Firtach est Arkadi Rotenberg, oligarque et partenaire de judo de Vladimir Poutine.

Ukraïnska Pravda affirme que M. Firtach a eu dans le passé des liens avec le mafieux russo-israélien Semion Moguilevitch, considéré par le FBI américain comme l’un des criminels les plus dangereux du monde.

Quatorzième fortune de l’Ukraine, selon le magazine Forbes Ukraine, Dmytro Firtach est à la tête d’une fortune de 673 millions de dollars (près de 500 millions d’euros), grâce à ses activités dans le secteur du gaz.

Via le groupe Rosukrenergo, entreprise mixte avec le géant semi-public russe Gazprom, il s’est enrichi dans l’exportation du gaz russe et turkmène en Ukraine. De nombreux experts et responsables politiques ukrainiens ont dénoncé l’absence de transparence et la corruption de ce groupe.

Pendant son passage à la tête du gouvernement ukrainien entre 2007 et 2010, Ioulia Timochenko avait mené une bataille féroce contre l’oligarque et ses activités.

Les oligarques ukrainiens ont été la cible de sanctions décidées par l’Union européenne, gelant pour fraude les avoirs de M. Ianoukovitch, de l’ex-Premier ministre Mykola Azarov et de seize anciens ministres, hommes d’affaires et de responsables des forces de l’ordre ukrainiens.

Romandie.com avec(©AFP / 14 mars 2014 13h07)

Ukraine : Ianoukovitch accepte la démission de son gouvernement

janvier 28, 2014

Alors que les lois réprimant toute forme de manifestation ont été abrogées mardi, le Premier ministre et le gouvernement de Ianoukovitch ont démissionné.

Le gouvernement ukrainien tente de mettre fin à la crise politique qui secoue le pays.

Le gouvernement ukrainien a démissionné mardi, tandis que le Parlement a abrogé une série de lois répressives pour tenter de régler la crise que traverse l’Ukraine dont l’UE et la Russie devaient aussi débattre à Bruxelles. Le président Viktor Ianoukovitch a accepté la démission du Premier ministre Mykola Azarov et par conséquent de l’ensemble des ministres, dans un décret publié sur le site internet de la présidence.

Le gouvernement actuel continue cependant à gérer les affaires courantes en attendant la formation d’une nouvelle équipe, y est-il précisé. « J’ai pris la décision de demander au président d’accepter ma démission du poste de Premier ministre, pour créer les conditions supplémentaires d’un compromis politique et d’un règlement pacifique du conflit », avait quelques heures plus tôt annoncé Mykola Azarov. « Ce n’est pas la victoire, mais un pas vers la victoire », avait alors réagi Vitali Klitschko, l’un des principaux chefs de l’opposition. « Cela calmera les gens pendant un mois au plus. Nous devons maintenant casser le système », a également déclaré l’ex-champion de boxe au journal allemand Bild Zeitung.

Lois abrogées

Au Parlement, réuni depuis la matinée en session extraordinaire, les lois du 16 janvier qui répriment presque toute forme de manifestation ont été abrogées. Elles avaient été fermement dénoncées par les Occidentaux et ont entraîné la radicalisation du mouvement de contestation né du refus du président ukrainien fin novembre de signer un accord de libre-échange avec l’UE, y préférant un rapprochement avec Moscou, ce qui a été vécu par beaucoup comme une trahison.

Cette législation prévoyait des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour le blocage des bâtiments publics et des amendes ou une détention administrative pour les manifestants portant des masques et des casques, comme de nombreux contestataires actuellement à Kiev. Elle punissait par ailleurs de travaux d’intérêt général les auteurs de diffamation sur l’internet, ce qui a été vu comme une forme de censure. 361 députés ont voté l’abrogation de ces lois, deux contre, un résultat accueilli par de nombreux applaudissements dans la salle, où le Parti des régions de Viktor Ianoukovitch est majoritaire. La séance a ensuite été ajournée jusqu’à 14 heures GMT. Les élus doivent alors notamment débattre d’une amnistie des manifestants interpellés pendant les heurts avec la police. Une minute de silence avait été observée en début de séance à la mémoire des personnes tuées à Kiev dans les récentes violences (trois selon un bilan officiel).

Sommet russo-européen

Européens et Russes, qui s’accusent mutuellement d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Ukraine, se sont retrouvés pour un bref sommet s’annonçant largement dominé par la situation dans cette ex-République soviétique. Le président Vladimir Poutine, arrivé en début d’après-midi à Bruxelles, accompagné du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, devait s’y entretenir avec les principaux responsables de l’UE, dont Catherine Ashton, le numéro un de la diplomatie européenne. Cette dernière partira ensuite pour une visite de 48 heures à Kiev, où elle doit rencontrer le chef de l’État ukrainien, ainsi que les dirigeants de l’opposition.

Côté américain, le vice-président Joe Biden a prévenu Viktor Ianoukovitch, au cours d’une conversation téléphonique, que « décréter l’état d’urgence ou prendre toute autre mesure sécuritaire aussi sévère ne ferait qu’aggraver la situation ». Dans la capitale ukrainienne, dont le centre ressemble de plus en plus à un camp retranché avec ses hautes barricades, le calme était revenu après les incidents, parfois violents, des semaines précédentes.

Quelques milliers de personnes étaient présentes dans l’après-midi sur la place de l’Indépendance, haut lieu depuis deux mois du mouvement de contestation et qui a été le théâtre d’impressionnantes manifestations au plus fort de la crise. Au ministère de la Justice, occupé dimanche soir par des opposants radicaux qui l’ont par la suite évacué, deux policiers en civil montaient la garde mardi matin devant l’entrée. Hors de Kiev, le siège de l’administration de près de la moitié des régions est toujours occupé par les contestataires qui réclament le départ des gouverneurs nommés par le chef de l’État. Les négociations entre le président, qui a fait des concessions, et l’opposition s’étaient intensifiées ces derniers jours. Toutefois, Arseni Iatséniouk, chef de file des députés de la formation Patrie de l’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, a formellement refusé lundi soir le poste de Premier ministre que lui avait proposé samedi Viktor Ianoukovitch.

Lepoint.fr