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Remaniement ministériel en RDC: Bemba à la Défense, Kamerhe à l’Économie

mars 24, 2023

Un remaniement du gouvernement a été annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi en République démocratique du Congo, maintenant en fonction le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde mais redessinant l’équipe ministérielle à neuf mois de la prochaine présidentielle.

Parmi les nouveaux poids lourds du gouvernement figure, à la Défense, l’ancien vice-président (2003-2006) Jean-Pierre Bemba. Ex-chef de guerre, Jean-Pierre Bemba avait été condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis en République centrafricaine avant d’être acquitté en appel en 2018, au terme de dix ans d’emprisonnement.

Il est nommé vice-Premier ministre et ministre de la Défense, alors que la RDC, aux prises avec des violences armées depuis près de trente ans dans sa partie orientale, connaît un pic de tension avec son voisin le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23 qui occupe, depuis l’année dernière, de larges pans de la province du Nord-Kivu.

Autre retour en grâce : Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel en 2022. Il est nommé à l’Économie, au rang, lui aussi, de vice-Premier ministre. Il y a cinq postes de vice-Premier ministre.

Un remaniement était présenté comme imminent depuis trois mois, après la démission, fin décembre, de trois ministres membres du parti de l’homme d’affaires Moïse Katumbi, candidat à la prochaine présidentielle, qui avaient quitté le gouvernement en solidarité avec leur mouvement politique en rupture avec la coalition au pouvoir.

La présidence a averti jeudi en début de soirée d’une « communication importante » à venir, avant qu’une porte-parole de Félix Tshikedi n’apparaisse à la télévision nationale après minuit pour lire la composition du nouveau gouvernement.

La prochaine présidentielle est prévue le 20 décembre prochain. Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a annoncé depuis des mois qu’il serait candidat à sa réélection.

Jean-Michel Sama Lukonde est Premier ministre depuis février 2021. Le président Tshisekedi l’avait nommé pour conforter sa majorité après avoir mis fin à la coalition qu’il formait au sommet de l’État avec son prédécesseur, Joseph Kabila.

Par RFI (Avec AFP)

Ecosse : démission surprise de la Première ministre indépendantiste

février 15, 2023
Ecosse : demission surprise de la Premiere ministre independantiste
Première ministre indépendantiste, Nicola Sturgeon© POOL/AFP/Jane Barlow

« Je suis un être humain » : à la surprise générale, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a annoncé mercredi sa démission après huit ans au pouvoir, un départ qui porte un coup aux velléités d’indépendance de la nation britannique.

Tout en faisant de l’indépendance écossaise le combat d’une vie, qu’elle portait avec détermination sans arriver à surmonter l’opposition de Londres, Mme Sturgeon a décidé de jeter l’éponge.

Visiblement émue, parfois au bord des larmes, la dirigeante de 52 ans a indiqué devant la presse à Edimbourg qu’elle céderait son poste dès que le Parti national écossais (SNP) aurait désigné son successeur.

« Ce travail est un privilège, mais aussi très difficile », a-t-elle souligné. « Je suis un être humain », a expliqué celle qui disait encore en janvier, après la démission de la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, avoir « plein d’énergie ».

« J’aurais pu faire quelques mois de plus, peut-être six mois, un an », a-t-elle estimé. « Mais avec le temps j’aurais eu de moins en moins d’énergie pour mon travail et je ne peux le faire qu’à 100 %, c’est ce que le pays mérite ».

Assurant avoir longuement mûri sa décision, elle a cité les changements dans sa famille et les obsèques d’un proche, la difficulté de pouvoir « prendre un café avec un ami, ou sortir, seule, pour une marche ».

Son départ, sans successeur évident (elle a refusé d’apporter un soutien à quelqu’un), porte un coup à la cause indépendantiste, dont elle était une figure incontestée, déterminée et appréciée du public, et qu’elle soutenait depuis son adolescence.

Née dans la ville industrielle d’Irvine, au sud-ouest de Glasgow, Nicola Sturgeon a rejoint le SNP à l’âge de 16 ans. Peter Murrell, son mari, est directeur général du parti.

Elle a pris la tête du SNP et du gouvernement écossais – première femme à ce poste – après la démission en 2014 de son prédécesseur Alex Salmond. Les Ecossais avaient alors voté à 55 % en faveur d’un maintien au sein du Royaume-Uni.

Loi sur les transgenres

Elle avait depuis avec patience repris le combat pour l’indépendance, revigoré par le Brexit auquel les Ecossais s’étaient majoritairement opposés. Elle a milité pour l’organisation d’un nouveau vote. Ces dernières années, les sondages, fluctuants, ont penché régulièrement en faveur d’un « oui » à l’indépendance.

Mais le gouvernement britannique y reste fermement opposé, conforté récemment par la Cour suprême, laissant tout projet de référendum dans l’impasse.

Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a sobrement réagi au départ de Mme Sturgeon en la remerciant pour son « long service » et lui souhaitant « le meilleur pour la suite ». Son ministre pour l’Ecosse Alister Jack a salué « une redoutable politicienne » mais appelé Edimbourg à profiter de son départ pour « abandonner son obsession pour l’indépendance, source de division ».

Au pouvoir, Nicola Sturgeon a accumulé les succès électoraux, obtenant une nouvelle fois en mai 2021 une majorité pro-indépendance au Parlement local avec les Verts. Mais sa stratégie électorale consistant à vouloir transformer les législatives, prévues dans moins de deux ans, en un référendum de facto sur une sécession, a été peu appréciée des électeurs.

Si elle a assuré ne pas avoir pris sa décision en raison des « pressions de court terme », Nicola Sturgeon a été personnellement fragilisée par l’adoption en décembre d’une loi très controversée facilitant la transition de genre, permise dès 16 ans et sans avis médical.

Londres a indiqué vouloir s’y opposer et la mesure a été critiquée par des féministes, y compris l’autrice à succès de la saga Harry Potter J. K. Rowling qui vit en Ecosse. Les détracteurs du texte estiment que des prédateurs sexuels peuvent s’en servir pour accéder à des lieux réservés aux femmes.

Juste après le vote, un scandale est venu leur donner de l’eau au moulin : une femme transgenre condamnée pour avoir violé des femmes avant sa transition avait été incarcérée dans une prison pour femmes, créant de vives réactions. Elle a finalement été transférée vers une prison pour hommes, poussant Nicola Sturgeon à un rare revirement.

Avec Le Point par AFP

Grande-Bretagne: Rishi Sunak limoge un de ses ministres en raison de ses démêlés fiscaux

janvier 29, 2023
Rishi Sunak limoge un de ses ministres en raison de ses demeles fiscaux
Rishi Sunak limoge un de ses ministres en raison de ses démêlés fiscaux© AFP/JUSTIN TALLIS

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a limogé dimanche l’un de ses ministres, épinglé pour avoir omis de déclarer ses démêlés avec le fisc, dans un geste de fermeté face à une affaire encombrante.

Ministre sans portefeuille et président du parti conservateur, Nadhim Zahawi, 55 ans, s’est rendu coupable d’une « violation grave du code ministériel », a estimé Rishi Sunak au regard des conclusions de l’enquête indépendante qu’il avait diligentée lundi.

« En conséquence, je vous informe de ma décision de vous démettre de vos fonctions au sein du gouvernement », a écrit le dirigeant conservateur.

Au pouvoir depuis bientôt 100 jours dans un Royaume-Uni en proie à une succession de grèves et une inflation qui dépasse les 10 %, Rishi Sunak affiche une posture d’autorité en limogeant Nadhim Zahawi plutôt qu’en lui demandant de démissionner.

Surtout, il cherche à traduire en actes sa promesse, formulée lors de son arrivée à Downing Street fin octobre, de faire preuve d' »intégrité, professionnalisme et responsabilité », après la succession de scandales sous Boris Johnson et le chaos sur les marchés financiers sous Liz Truss.

Accusant sans relâche le chef du gouvernement d’être « faible », l’opposition travailliste ne relâche pas la pression et exhorte à présent Rishi Sunak a s’expliquer sur ce qu’il savait des ennuis fiscaux de Nadhim Zahawi.

Celui-ci avait trouvé un accord de principe avec le fisc en août 2022, alors qu’il était ministre des Finances de Boris Johnson, avant de l’entériner le mois suivant.

« Déclarations inexactes »

Selon la presse, Nadhim Zahawi a réglé ce qu’il devait au fisc, assorti de pénalités, pour près de cinq millions de livres sterling (5,7 millions d’euros).

Mais il a attendu le 21 janvier pour l’admettre publiquement. « Un délai pour corriger des déclarations publiques inexactes incompatibles avec l’exigence de transparence », selon l’enquête du conseiller éthique Laurie Magnus.

Celui-ci a conclu que Nadhim Zahawi aurait dû déclarer l’enquête fiscale dont il faisait l’objet et aurait également dû mettre à jour sa déclaration d’intérêts une fois soldé son litige avec le fisc.

Il a ainsi étrillé les « omissions » de Nadhim Zahawi, qui n’a pas « suffisamment tenu compte » des principe de la vie publique consistant à être « ouvert, honnête et un dirigeant exemplaire par son propre comportement ».

Le différend portait sur la vente par Nadhim Zahawi de parts dans l’institut de sondage YouGov, qu’il avait fondé en 2000, estimées à 27 millions de livres sterling (30 millions d’euros au taux actuel), détenues via une société d’investissement, Balshore Investments, enregistrée à Gibraltar et liée à la famille Zahawi.

Il avait invoqué une « négligence » et non un acte délibéré. Après avoir brandi la menace de poursuites en diffamation, il a dans sa réponse à Rishi Sunak dimanche fait part de son inquiétude face au comportement de certains médias.

Conflits d’intérêt

Nadhim Zahawi, né de parents kurdes à Bagdad, est arrivé enfant au Royaume-Uni où il a fait fortune, avant de se lancer en politique. Au gouvernement, il a notamment supervisé la campagne de vaccination contre le Covid-19.

Après 13 ans au pouvoir, les conservateurs ont vu ces dernières années leur réputation entachée par des affaires de conflits d’intérêt, alimentant des accusations de corruption de la part de l’opposition travailliste, largement en tête des sondages à moins de deux ans des prochaines élections générales.

Alors ministre des Finances, Rishi Sunak s’était lui-même retrouvé au coeur d’une polémique l’année dernière, après la révélation par la presse que sa richissime épouse Akshata Murty, de nationalité indienne, bénéficiait d’un statut fiscal avantageux.

Rishi Sunak avait été exonéré de toute violation du code ministériel, mais son épouse avait annoncé peu après qu’elle renonçait à ce statut, qui lui permettait d’éviter de payer au fisc britannique des impôts sur ses revenus perçus à l’étranger.

Il y a près de 10 jours, Rishi Sunak s’est vu infliger une amende pour n’avoir pas porté sa ceinture de sécurité alors qu’il tournait une vidéo à l’arrière d’une voiture.

Quand il était ministre des Finances de Boris Johnson, il avait reçu une amende dans le scandale du « Partygate », pour avoir été présent lors d’un rassemblement pour l’anniversaire du Premier ministre, en violation des règles anti-Covid.

Par Le Point avec AFP

Burkina: le gouvernement demande le retrait des troupes françaises, Paris veut des clarifications

janvier 23, 2023
Burkina: le gouvernement demande le retrait des troupes francaises, Paris veut des clarifications
Des manifestants demandant le retrait des troupes françaises, à Ouagadougou © AFP/Archives/Olympia De Maismont

Le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso a confirmé lundi que Ouagadougou avait demandé le départ des troupes françaises basées dans le pays dans un délai d’un mois, mais Paris a répondu attendre des clarifications de la part du président de transition Ibrahim Traoré.

« Ce que nous dénonçons c’est l’accord qui permet aux forces françaises d’être présentes au Burkina Faso. Il ne s’agit pas de la fin des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France« , a déclaré lundi midi le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, dans une interview sur la Radio-Télévision du Burkina (RTB).

« Les forces françaises sont basées à Ouagadougou sur la demande du Burkina Faso et de ses autorités. Cette dénonciation est dans l’ordre normal des choses, elle est prévue dans les termes de l’accord militaire », a-t-il poursuivi, indiquant que la procédure laissait « un mois à l’autre partie pour accéder à cette requête ».

Le Burkina héberge actuellement un contingent de près de 400 forces spéciales françaises, la force Sabre.

Dans un courrier du ministère burkinabè des Affaires étrangères adressé à Paris et daté de mercredi, dont l’AFP a eu copie, Ouagadougou « dénonce et met fin dans son entièreté à l’accord » du 17 décembre 2018 « relatif au statut des forces armées françaises intervenant » dans la lutte antijihadiste dans le pays sahélien.

« Nous avons bien reçu la note verbale (du ministère burkinabè) transmise à notre ambassade », a indiqué lundi à l’AFP la porte-parole du Quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre, dans une déclaration écrite.

« Comme l’a dit le président de la République (Emmanuel Macron) hier, nous attendons que le président de la transition burkinabè (Ibrahim Traoré) clarifie la portée de cette note », a-t-elle ajouté.

Paris souhaite que la demande de départ soit confirmée par le président Traoré lui-même avant d’en prendre acte. Des sources concordantes françaises font état de désaccords au sein du gouvernement burkinabè sur le maintien ou non des troupes françaises.

« Au stade actuel nous ne voyons pas comment faire plus clair que cela », avait déclaré auparavant lundi M. Ouédraogo.

Selon lui cette demande de départ des forces françaises « n’est pas liée à un événement en particulier ».

« C’est lié à la volonté, aujourd’hui des autorités de la transition et de l’ensemble des Burkinabè, d’être les acteurs premiers de la reconquête de notre territoire », a-t-il ajouté, précisant attendre des pays amis « du soutien surtout sur le plan matériel » pour aider les forces de sécurité.

Départ de l’ambassadeur

La France, ex-puissance coloniale, est contestée au Burkina depuis plusieurs mois.

En décembre, les autorités burkinabè avaient demandé à Paris le remplacement de l’ambassadeur du France, Luc Hallade, dans leur collimateur pour notamment avoir fait état de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.

Lundi, M. Ouédraogo a indiqué que le gouvernement avait « reçu toutes les assurances sur le fait que les autorités françaises vont accéder à cette requête dès cette semaine ».

Mais selon une source diplomatique, son sort n’est pas encore scellé et il se trouve toujours à Ouagadougou.

Les derniers échanges bilatéraux officiels ont eu lieu le 10 janvier entre le capitaine Traoré et la secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou qui avait assuré que la France n’imposerait rien mais qu’elle était « disponible pour inventer un avenir ensemble ».

Depuis son arrivée au pouvoir en septembre à la faveur d’un putsch, le capitaine Traoré et son gouvernement ont manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats notamment en matière de lutte contre le jihadisme.

Les nouvelles autorités ont ces dernières semaines engagé un rapprochement avec la Russie.

Le Premier ministre burkinabè a fait une discrète visite à Moscou en décembre et avait déclaré il y a deux semaines qu’un partenariat avec la Russie était « un choix de raison ».

Ces derniers développements rappellent le précédent du Mali voisin: l’été dernier, la junte au pouvoir à Bamako avait intimé aux forces françaises de quitter le pays après neuf ans de présence.

De multiples sources rapportent que les autorités maliennes ont commencé à faire venir dès fin 2021 le groupe paramilitaire russe Wagner, dont les agissements sont décriés dans différents pays, ce que la junte dément.

Au Burkina, les autorités assurent en coulisses à Paris ne pas vouloir s’adjoindre les services de Wagner, dont une équipe de liaison est venue prospecter dans ce pays riche en ressources minières, selon plusieurs sources françaises.

Le Burkina Faso, en particulier dans sa moitié nord, est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI). Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés.

Par Le Point avec AFP

Le Burkina Faso « donne un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire »

janvier 22, 2023

Le gouvernement burkinabè a demandé cette semaine le départ des troupes françaises de son sol dans un délai d’un mois, ont indiqué samedi soir l’Agence d’information burkinabè (AIB) et une source proche du gouvernement.

Des soldats des Forces armées françaises au Sahel pendant l’opération Bourgou IV, au nord du Burkina Faso, le 10 novembre 2019. © Michele Cattani / AFP

« Le gouvernement burkinabè a dénoncé, mercredi dernier, l’accord qui régit depuis 2018 la présence des forces armées françaises sur son territoire« , a indiqué l’Agence d’information burkinabè (AIB). « Cette dénonciation, faite le 18 janvier 2023, donne, selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018, un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè », poursuit l’agence nationale.

Selon une source proche du gouvernement, les autorités ont demandé « le départ des soldats français dans un bref délai ». « Ce n’est pas la rupture des relations avec la France. La notification concerne uniquement les accords de coopération militaire », a-t-elle précisé. La France, ex-puissance coloniale est contestée au Burkina Faso depuis plusieurs mois. Plusieurs manifestations, la dernière vendredi, ont récemment eu lieu à Ouagadougou pour exiger le retrait du contingent français, de près de 400 forces spéciales.

Diversifier les partenariats

La semaine dernière, Paris avait dépêché la secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou pour y rencontrer le président de transition. « La France n’impose rien, elle est disponible pour inventer un avenir ensemble », a-t-elle martelé, assurant ne vouloir « influencer aucun choix, ni aucune décision, personne ne peut dicter ses choix au Burkina ».

LA RUSSIE EST UN CHOIX DE RAISON DANS CETTE DYNAMIQUE

Les autorités du Burkina, arrivées au pouvoir par un coup d’État en septembre, le deuxième en huit mois, ont manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats, notamment en matière de lutte contre le jihadisme, qui mine le pays depuis 2015. Parmi les nouveaux partenaires envisagés, la question d’un éventuel rapprochement avec la Russie est régulièrement évoquée.

« La Russie est un choix de raison dans cette dynamique », et « nous pensons que notre partenariat doit se renforcer », a souligné samedi le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambèla, à l’issue d’une entrevue avec l’ambassadeur de Russie, Alexey Saltykov. Début décembre, il avait fait une visite discrète à Moscou.

L’été dernier, la junte au pouvoir au Mali voisin avait intimé aux forces françaises de quitter le pays après neuf ans de présence. De multiples sources rapportent que la junte malienne a commencé à faire venir dès la fin de l’année 2021 le groupe paramilitaire russe Wagner, aux agissements décriés dans différents pays, ce que la junte dément.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Canada: Ottawa signe avec Lockheed Martin pour acheter 88 chasseurs F-35

janvier 9, 2023

Le gouvernement Trudeau prévoit une pleine capacité opérationnelle pour l’ensemble de la flotte d’ici 2034.

Le F-35 Lightning II vu de face.

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper s’était d’abord engagé en 2010 à acheter 65 F-35, sans appel d’offres, avant que les inquiétudes concernant le coût et les capacités du chasseur furtif ne l’obligent à revenir à la planche à dessin. Photo: CBC/Mike Hillman

C’est officiel : les CF-18 vieillissants des Forces armées canadiennes (FAC) seront remplacés par des F-35, et non par des Gripen.

La ministre de la Défense nationale, Anita Anand, a confirmé dans une conférence de presse virtuelle lundi matin la conclusion d’une entente avec le gouvernement américain ainsi qu’avec les fournisseurs Lockheed Martin et Pratt & Whitney.

En vertu de cet accord, les FAC mettront la main sur 88 avions de chasse. Le coût du projet, incluant l’équipement, la technologie et les installations connexes, est estimé à 19 milliards de dollars.

En faisant l’acquisition de cette flotte, nous améliorerons les capacités du Canada dans notre espace aérien, et nous permettrons une coordination plus étroite et plus fluide avec nos alliés, a fait valoir la ministre Anand, lundi.

« Cette nouvelle flotte de chasseurs assurera la capacité du Canada à remplir ses obligations militaires chez nous et lui permettra de respecter ses engagements dans le cadre du NORAD et de l’OTAN. »— Une citation de  Anita Anand, ministre de la Défense nationale

Le gouvernement Trudeau prévoit une pleine capacité opérationnelle pour l’ensemble de la flotte entre 2032 et 2034. Les CF-18 actuels auront 50 ans en 2032.

Le communiqué de l’annonce indique qu’il s’agit du plus important investissement dans l’Aviation royale canadienne au cours des 30 dernières années.

Il précise en outre que l’acquisition des chasseurs sera effectuée de manière progressive.

En conférence de presse, le ministre Anand a d’ailleurs confirmé les informations rapportées le mois dernier par La Presse canadienne selon laquelle la Défense nationale fera d’abord l’acquisition d’une première tranche de 16 chasseurs F-35.

Les quatre premiers avions devraient être prêts pour 2026. Ils pourraient toutefois n’atterrir en territoire canadien qu’en 2029, puisque les installations militaires de Bagotville, au Québec, et de Cold Lake, en Alberta, devront être adaptées en conséquence, ont expliqué vendredi de hauts fonctionnaires du gouvernement canadien.

Des CF-18 sur le tarmac de la base militaire de Bagotville.

La base militaire de Bagotville abrite l’une des deux unités d’avions de chasse au Canada. Photo: Radio-Canada/Vicky Boutin

L’entente annoncée lundi écarte pour de bon le constructeur aéronautique Saab, qui avait terminé deuxième dans le processus d’appel d’offres lancé par le gouvernement canadien, et vers qui Ottawa se réservait le droit de se tourner en cas d’échec des pourparlers avec les Américains.

La société suédoise, qui produit l’avion de chasse Gripen, s’était d’ailleurs plainte du déroulement de ces négociations, l’automne dernier, arguant que de telles discussions n’avaient pas lieu d’être en vertu des règles commerciales en vigueur.

Un sentiment de déjà vu

Ce n’est pas la première fois que le Canada se tourne vers les États-Unis pour remplacer ses CF-18 désuets.

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper s’était engagé en 2010 à acheter 65 F-35, sans appel d’offres, avant que les inquiétudes exprimées par le vérificateur général du Canada concernant le coût et les capacités du chasseur ne l’obligent à revenir à la planche à dessin.

Justin Trudeau, de son côté, s’était fait élire en 2015 en promettant de ne pas acheter ces avions, jugés trop chers à son goût. Sept ans plus tard, tout porte à croire qu’il a maintenant changé d’avis.

L’avion a mûri, a plaidé la ministre Anand, lundi. Et nous voyons maintenant que beaucoup de nos alliés, huit pays en particulier, utilisent le F-35.

Le Canada devrait payer environ 85 millions de dollars américains (114 M$ CA) par avion de chasse – ce qui, selon les responsables, est le même prix que les États-Unis.Début du widget . Passer le widget?

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L’accord présenté lundi par Mme Anand coïncide avec le sommet des Trois Amigos qui réunit cette semaine à Mexico le premier ministre Trudeau, le président américain Joe Biden et son homologue mexicain Andres Manuel Lopez Obrador.

Par Radio-Canada avec les informations de La Presse canadienne

Congo-Enseignement professionnel : le gouvernement doit plus de 18 milliards FCFA aux universités partenaires

décembre 20, 2022

La dette du gouvernement vis-à-vis des universitaires et instituts partenaires est actuellement chiffrée à plus de 18, 246 milliards dont 6 437 787 550 milliards FCFA l’Université privée Marrakech;  2,500 milliards FCFA pour les autres instituts à l’étranger et 9, 307 milliards pour les instituts privés nationaux.  

Le ministre de l’Enseignement technique et professionnel, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé, qui a donné ces chiffres devant la représentation nationale, le 19 décembre, au cours de la séance de questions orales avec débat au gouvernement, a déploré le comportement « incivique » des étudiants finalistes de l’université de Marrakech. En effet, le ministre a été interpellé sur la situation exacte des boursiers congolais dans quelques pays africains dont le Maroc. « S’agissant de la situation actuelle, le gouvernement déplore le comportement incivique de nos étudiants qui ont poussé le bouchon plus loin jusqu’à publier une lettre ouverte à la très haute attention de sa majesté, le roi du Maroc », a-t-il dénoncé devant les députés, précisant que cet acte risque d’entacher les relations diplomatiques et fraternelles entre les deux pays.

C’est depuis 2014 que les bacheliers de l’enseignement technique et professionnel sont orientés dans divers pays d’Afrique, particulièrement l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Maroc, la Namibie, la République démocratique du Congo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la Tunisie. Selon le ministre Maguessa, c’était une décision nécessaire et responsable du gouvernement de donner aux bacheliers de l’enseignement technique et professionnel la possibilité de poursuivre des études post-baccalauréat puisqu’au plan national, ils n’ont aucune possibilité. A titre illustratif, sur les 7000 bacheliers de 2022, seuls 30% peuvent poursuivre les études dans les instituts publics et privés, grâce au soutien de l’Etat, a-t-il rappelé.

En effet, pour diverses raisons, l’exécution de cette décision pose de sérieux problèmes depuis quelques années. « C’est effectivement dans l’ordre de ces difficultés que depuis un certain temps, la situation des étudiants boursiers de l’Etat congolais à l’université privée de Marrakech défraie depuis quelques jours la chronique… Nos échanges avec la direction de cette université ont permis de fixer la dette définitive à la somme de 6 438 787 750 FCFA. Au cours de notre mission de 2021, un relevé de conclusions fixant les échéances de paiement de la dette a été signé entre les parties. L’engagement de la partie congolaise devrait être certifiée par le ministère des Finances, en tenant compte de nos capacités financières », a expliqué le ministre.

Pas question de délivrer les diplômes à partir du Maroc

Il a également rappelé que c’est la dernière promotion composée de cinquante-quatre étudiants qui vient de finir et qui conditionne son rapatriement par la remise des diplômes de fin de formation. Pour lui, cette condition est énoncée à tort parce que les étudiants ne sont pas partie prenante des accords qui lient l’université privée de Marrakech au gouvernement congolais. « Le gouvernement félicite cette jeunesse qui réussit par l’effort. Il reste de définir les modalités de délivrance des diplômes avec l’université privée de Marrakech, suivant la possibilité d’urgence afin de permettre à nos diplômés de commencer leur vie professionnelle. Il n’est pas question que les diplômes soient délivrés individuellement et à partir du Maroc à nos étudiants. Faire ainsi, serait favorisée la fuite des cerveaux », a-t-il précisé.

Le ministre de l’Enseignement technique et professionnel a aussi rappelé que quarante étudiants des premières promotions avaient refusé le rapatriement de décembre 2021 parce qu’ils avaient trouvé quelques emplois au Maroc. Mais, ces étudiants n’ont jamais reçu ni diplômes ni attestations, moins encore de relevé de notes. « Le gouvernement a formé des cadres qui doivent résolument se mettre au service de la République. La situation du Maroc étant la plus préoccupante à ce jour, et en attendant que celle des autres universités, particulièrement celle de l’Afrique de l’Ouest, soit consolidée, nous allons rapatrier d’ici à la fin de cette année 104 boursiers du Maroc, soit cinquante-quatre de la dernière promotion, vingt-deux des promotions antérieures de l’université privée de Marrakech ; vingt-huit étudiants des instituts publics ayant bénéficié de la bourse d’Etat du Maroc, quatre de l’Algérie et huit de la Tunisie », a conclu Ghislain Thierry Maguessa Ebomé.

Notons que sur les sept ministres interpellés par l’Assemblée nationale, seulement quatre étaient présents. Il s’agit notamment du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso; des ministres en charge de l’Enseignement supérieur, des Affaires sociales et de l’Enseignement technique et professionnel. Les ministres d’Etat, Firmin Ayessa, Claude Alphonse N’Silou et Jean Jacques Bouya étant absents. Des questions sur la décentralisation, les vacataires et la faculté de droit de l’Université Marien-Ngouabi et du projet Lisungi ont été également abordées.  

Avec Sacer-infos par Stany Frank

France-Déclaration de patrimoine contestée: Caroline Cayeux quitte le gouvernement

novembre 28, 2022

Declaration de patrimoine contestee: Caroline Cayeux quitte le gouvernement
Déclaration de patrimoine contestée: Caroline Cayeux quitte le gouvernement© AFP/Archives/Ludovic MARIN

En délicatesse avec la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Caroline Cayeux a démissionné lundi de son poste de ministre déléguée aux Collectivités territoriales, pour une déclaration de patrimoine jugée « sous-évaluée ».

« Suite à ma déclaration de patrimoine, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique m’a indiqué qu’elle l’estimait sous-évaluée », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Elle y affirme avoir « tenu compte de ses observations » et s’être « alignée » mais, « en dépit de cela, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique persiste à mettre en doute ma sincérité ».

L’ancienne maire de Beauvais, âgée de 74 ans, explique donc avoir décidé de démissionner « afin de ne pas gêner l’action du gouvernement ».

L’Élysée avait annoncé auparavant avoir mis fin aux fonctions de Mme Cayeux « à sa demande », et précisé que ses attributions seraient reprises par sa collègue chargée de la Ruralité, Dominique Faure. Cette dernière passe du rang de secrétaire d’État à celui de ministre déléguée.

La HATVP, contactée par l’AFP, a indiqué qu’elle ne communiquerait pas dans l’immédiat, dans l’attente de la réunion de son collège mardi.

Ex-figure du RPR, de l’UMP puis de LR, cette représentante selon ses dires de la « droite sociale » avait fait l’objet d’une polémique dès son arrivée au gouvernement, en raison de propos datant de 2013. Elle avait alors qualifié le mariage pour tous et l’adoption pour les couples de même sexe, de « réforme de caprice et de dessein qui va contre la nature ».

Interrogée sur cette déclaration, Mme Cayeux avait répondu en juillet dernier: « Je maintiens évidemment mes propos. Mais j’ai toujours dit que la loi, si elle était votée, je l’appliquerais ». Puis avait ajouté: « Je dois vous dire quand même, j’ai beaucoup d’amis parmi ces gens-là. Franchement, c’est un mauvais procès qu’on me fait et ça m’a beaucoup contrariée ».

L’utilisation du terme « ces gens-là », en référence aux couples de même sexe, avait provoqué un tollé. Mme Cayeux avait ensuite déclaré « regretter » des propos passés « stupides et maladroits ».

Soutien de Fillon

Les oppositions n’ont pas tardé à ironiser sur ces nouveaux déboires du gouvernement.

« Rapide comme l’éclair ce passage au gouvernement ! Décidément le fric et la Macronie, c’est une histoire sans fin ? », a raillé le vice-président RN de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu.

« Caroline Cayeux démissionne. Non pas pour ses propos LGBT-phobes, qui ne dérangeaient pas Macron, mais suite à un désaccord avec la HATVP sur sa déclaration de patrimoine. Décidément, la Macronie est engluée dans les affaires d’argent, de conflit d’intérêt et d’opacité… « , a déploré le député LFI Bastien Lachaud, tout comme sa collègue Clémence Guetté, pour qui « on ne voit plus la fin des scandales macronistes ».

« La vraie question est : qui n’a pas de démêlé avec la justice ou la HATVP dans ce gouvernement ? », a tweeté pour sa part le patron du PS Olivier Faure.

Elle devait son portefeuille aux Collectivités à une bonne connaissance de leurs arcanes. A son arrivée au gouvernement en juillet 2022, elle était à la tête de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), un établissement public voulu par Emmanuel Macron pour assurer la coordination entre l’État et les collectivités territoriales.

Maire de Beauvais depuis 2001, elle présidait depuis 2014 « Villes de France », une association qui regroupe les localités de 20.000 à 100.000 habitants.

Politiquement, Mme Cayeux s’est affichée comme un soutien sans faille de François Fillon lors de la primaire de l’UMP en 2012, puis à la présidentielle de 2017. Elle ne l’a pas lâché, malgré les affaires.

C’est en 2018 qu’elle a claqué la porte des Républicains, en désaccord avec Laurent Wauquiez. Rupture partisane qui ne l’avait pas empêchée d’être réélue dès le premier tour des municipales en 2020 à Beauvais, sous l’étiquette divers droite mais soutenue par la République en Marche. Elle a été une active supportrice d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2022.

D’abord enseignante, puis responsable d’un organisme de formation professionnelle, cette licenciée d’anglais, titulaire d’un diplôme supérieur de droit international privé, est née à Paris le 1er novembre 1948.

Par Le Point avec AFP

Congo: Le pasteur ministre Léon Ibombo critique une prophétie de sa propre église lui demandant de quitter le gouvernement

novembre 10, 2022
 Le pasteur ministre Léon Ibombo critique une prophétie de sa propre église lui demandant de quitter le gouvernement

Avant d’être ministre de la république, Juste Léon Ibombo s’était réfugié dans la Bible après la trahison de son épouse avec son cousin Edgar Nguesso. Pour la circonstance à l’instar de tous les escrocs de la Bible, il s’était autoproclamé Pasteur évangéliste. C’est à Poto Poto dans le troisième arrondissement de Brazzaville que son église « Assemblée Jésus Christ est vivant » a vu le jour. On apprend avec étonnement que le pasteur Juste Léon Ibombo critique une prophétie venant des fidèles de son église lui demandant de quitter le gouvernement. Lui qui est pasteur émet des sérieux doutes sur la volonté de Dieu.

Le ministre des PTT, Juste Léon Ibombo ne cesse de répéter que c’est Dieu qui a voulu qu’il soit au gouvernement et que la prophétie lui demandant de démissionner ne viendrait pas de lui mais de Satan. « Ibombo est un farceur…Quand il s’agit d’autres prophéties, il les attribue à Dieu, mais bizarrement celle qui demande son départ du gouvernement est satanique» s’étonne un fidèle de cette église.

Il est claire qu’à l’instar de la majorité des hommes dits de Dieu, Juste Léon Ibombo est aussi un profiteur de la naïveté des congolais sur la religion. Comme l’a su bien le dire un fidèle, s’il était vraiment un serviteur de Dieu, il n’aurait jamais critiqué sa prophétie lui demandant de quitter le gouvernement et de s’adonner exclusivement à l’évangile.

Depuis la divulgation de cette prophétie, le pasteur Juste Léon Ibombo n’est plus en sainteté avec les fidèles par qui Dieu est passé. Il ne cesse de répéter que souhaiter son départ du gouvernement est être contre lui et lui vouloir du mal. « Cette prophétie n’est pas de Dieu et tout ce qui n’est pas de Dieu est à éloigner de soi » explique-t-il.

Il sied de rappeler que son entrée au gouvernement sa situation sociale a radicalement échangé et il peut désormais tout se permettre même avoir des femmes qu’il ne rêvait jamais approcher.

Avec Le Congolais.fr

Italie : Giorgia Meloni et son gouvernement ont prêté serment

octobre 22, 2022

La nouvelle Première ministre issue du parti post-fasciste Fratelli d’Italia succédera officiellement à Mario Draghi, ce dimanche 23 octobre, à Rome.

Giorgia Meloni a prete serment devant le president italien Sergio Mattarella, au palais du Quirinal, comme le reste de son gouvernement.
Giorgia Meloni a prêté serment devant le président italien Sergio Mattarella, au palais du Quirinal, comme le reste de son gouvernement.© FABIO FRUSTACI / ANSA / AFP

La nouvelle Première ministre Giorgia Meloni et ses ministres, qui forment le gouvernement le plus à droite et le plus eurosceptique d’Italie depuis 1946, ont prêté serment samedi 22 octobre, dans la matinée, au palais présidentiel du Quirinal à Rome. La cérémonie sous les ors de ce palais dominant Rome, résidence des papes et des rois d’Italie avant de devenir le siège de la présidence de la République, s’est déroulée en présence du chef de l’État, le président Sergio Mattarella.

Giorgia Meloni, vêtue d’un très sobre tailleur noir, a été la première à prêter serment, suivie de ses deux vice-Premiers ministres issus des deux partis partenaires de sa coalition, Matteo Salvini, le chef de la Ligue antimigrants, et Antonio Tajani, haut responsable du parti Forza Italia de Silvio Berlusconi. Tous se sont succédé devant Sergio Mattarella pour prononcer, debout, le serment traditionnel : « Je jure d’être fidèle à la République, de respecter loyalement la Constitution et les lois, et d’exercer mes fonctions dans l’intérêt exclusif de la nation. »

Félicitations hongroises, silence à Paris, Berlin et Madrid

L’Union européenne, très circonspecte dans un premier temps face à l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en Italie, s’est dite prête à « coopérer » avec le gouvernement eurosceptique de Giorgia Meloni. « Félicitations à Giorgia Meloni pour sa nomination comme Première ministre, la première femme à obtenir ce poste », a tweeté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Je compte sur une coopération constructive avec le nouveau gouvernement, face aux défis que nous devons relever ensemble. »

« Travaillons ensemble pour le bien de l’Italie et de l’UE », a pour sa part écrit le président du Conseil européen Charles Michel. « L’Europe a besoin de l’Italie. Ensemble, nous surmonterons toutes les difficultés », a renchéri la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, dans un tweet écrit en italien.

Ces réactions en chœur des trois principales institutions européennes contrastaient avec le silence des grandes capitales Berlin, Paris et Madrid. Le très conservateur Premier ministre hongrois Viktor Orban, bête noire de Bruxelles, a été l’un des seuls dirigeants européens à féliciter Giorgia Meloni, saluant « un grand jour pour la droite européenne ». L’extrême droite européenne était aussi à la fête : « Partout en Europe, les patriotes arrivent au pouvoir et, avec eux, cette Europe des nations que nous appelons de nos vœux », s’est réjouie Marine Le Pen.

Un gouvernement pour rassurer Bruxelles et l’Otan

La liste des ministres choisis par Giorgia Meloni, qui avec son parti post-fasciste Fratelli d’Italia a remporté une victoire historique aux législatives du 25 septembre avec 26 % des voix, reflète son désir de rassurer les partenaires de Rome, inquiets face à l’arrivée au pouvoir en Italie d’un chef de gouvernement d’extrême droite. La nomination aux Affaires étrangères, avec le titre de vice-Premier ministre, de l’ex-président du Parlement européen Antonio Tajani a ainsi été aussitôt saluée vendredi soir par le président du Parti populaire européen, l’Allemand Manfred Weber, comme « une garantie d’une Italie pro-européenne et atlantiste ».

Autre gage donné à Bruxelles, Giancarlo Giorgetti, un représentant de l’aile modérée de la Ligue, déjà ministre dans le gouvernement sortant de Mario Draghi, qui hérite du portefeuille crucial de l’Économie. Le populiste Matteo Salvini doit se contenter du portefeuille des Infrastructures et Transports alors qu’il convoitait celui plus prestigieux de l’Intérieur, qui échoit à un technocrate. Sur les 24 ministres figurent seulement 6 femmes, cantonnées à des portefeuilles mineurs.

À l’issue de la cérémonie de prestation de serment, Giorgia Meloni et ses ministres ont été reçus par le président pour un bref toast. Étaient également présents les proches de la Première ministre, notamment son compagnon de 41 ans, le journaliste Andrea Giambruno, et leur fille de 6 ans, Ginevra. La Première ministre a ensuite quitté le palais du Quirinal sans faire de déclarations.

La passation des pouvoirs entre Mario Draghi et Giorgia Meloni se tiendra dimanche à 10 h 30, heure française, au palais Chigi, siège du gouvernement à deux pas du Parlement, et sera suivie du premier conseil des ministres. Cette étape essentiellement protocolaire sera marquée par la remise symbolique par Mario Draghi à sa successeure de la clochette utilisée par le président du Conseil pour réguler les débats en conseil des ministres.

Par Le Point avec AFP