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Grande-Bretagne: Le président de la BBC démissionne après une affaire de conflit d’intérêts

avril 28, 2023
Deux hommes marchent devant les bureaux de la BBC.

Le président de la BBC Richard Sharp a annoncé sa démission vendredi. Photo: Reuters/Toby Melville

Épinglé pour un coup de pouce aux finances privées de Boris Johnson, le président de la BBC Richard Sharp a annoncé vendredi sa démission, une nouvelle turbulence pour le géant audiovisuel public dont l’impartialité est régulièrement mise en cause.

Ancien banquier, autrefois patron de l’actuel Premier ministre Rishi Sunak quand il était chez Goldman Sachs, Richard Sharp, 67 ans, avait été nommé en 2021, sur recommandation de Boris Johnson, alors chef du gouvernement.

Peu de temps auparavant, il avait joué les entremetteurs pour aider le même Boris Johnson à obtenir une garantie pour un prêt de 800 000 livres sterling (1,36 M$).

Une violation « par inadvertance »

Un rapport d’enquête indépendant publié vendredi a conclu à une violation des règles sur les nominations publiques.

Le texte estime qu’en omettant de déclarer le rôle qui avait été le sien dans l’obtention par Boris Johnson d’une garantie pour le prêt, Richard Sharp avait risqué de donner l’impression qu’il n’était pas indépendant vis-à-vis de celui qui était alors Premier ministre.

On voit l'homme en complet, dans une salle.

Richard Sharp a démissionné pour éviter une «distraction» par rapport au «bon travail» du géant de l’audiovisuel britannique. Photo : AFP

Il estime aussi qu’il risquait de donner l’impression d’influencer Boris Johnson pour obtenir son soutien, en l’avertissant de sa candidature à la présidence de la BBC avant de la soumettre formellement.

Le rapport conclut que j’ai enfreint le code de gouvernance pour les nominations publiques, mais que cette violation n’invalide pas nécessairement la nomination, a expliqué Richard Sharp en annonçant sa démission.

Invoquant une violation par inadvertance, il fait valoir qu’il veut faire passer en premier les intérêts de la BBC, estimant que cette affaire pourrait représenter une distraction par rapport au bon travail du géant de l’audiovisuel britannique.

Sa démission sera effective à la fin du mois de juin.

Dans une lettre à Richard Sharp, la ministre de la Culture Lucy Frazer a dit comprendre et respecter sa décision, le remerciant pour son travail à la présidence de la BBC, dont l’impartialité fait régulièrement débat.

Des voix se lèvent pour un processus de nomination « véritablement indépendant »

Au coeur d’une vive polémique en début d’année, brièvement suspendu pour avoir comparé la rhétorique du gouvernement sur les réfugiés à celle de l’Allemagne nazie des années 1930, le présentateur Gary Lineker a estimé que le président de la BBC ne devrait jamais être choisi par le gouvernement. Ni maintenant, ni jamais, a-t-il tweeté.

Boris Johnson regarde la caméra, à l'extérieur.

L’ancien premier ministre britannique Boris Johnson avait recommandé la nomination de Richard Sharp à la BBC. Photo: Getty Images

Principale formation d’opposition, le parti travailliste a aussi appelé à un processus véritablement indépendant pour désigner le futur président de la BBC

Richard Sharp aurait dû déclarer qu’il avait cette relation financière trouble avec le Premier ministre de l’époque, a déclaré Lucy Powell, responsable des questions de Culture au sein du parti travailliste, insistant sur les dégâts indicibles de cette affaire sur l’image de la BBC.

Le chef des Libéraux-démocrates Ed Davey a quant à lui appelé à un processus rigoureux, transparent et indépendant, plaidant même pour un vote de la commission parlementaire chargée des médias.

Le Premier ministre Rishi Sunak a refusé de s’engager sur une nomination apolitique pour le successeur de Richard Sharp.

Cent ans pour la BCC

Institution incontournable du paysage audiovisuel britannique, la BBC a fêté à l’automne dernier son centenaire en plein doute, tourmentée par la concurrence des plateformes payantes et les menaces qui planent sur son financement public.

La BBC s’est aussi retrouvée ces dernières années sous le feu des critiques des conservateurs au pouvoir, l’accusant de couverture biaisée, notamment sur le Brexit, et d’être centrée sur les préoccupations des élites urbaines plutôt que des classes populaires.

Le gouvernement – alors dirigé par Boris Johnson – a gelé début 2022 pour deux ans la redevance (159 livres, soit 271 dollars canadiens par an), alors que l’inflation met les finances des ménages à rude épreuve. Il avait aussi évoqué sa suppression à terme, une menace controversée jusque dans les rangs du parti conservateur.

Sous pression budgétaire, le groupe a annoncé en mai un plan visant à faire 500 millions de livres (852 millions d’euros) d’économies par an. Un millier d’emplois (sur un total d’environ 22 000 postes) sont supprimés, des chaines sont fusionnées et d’autres passent exclusivement en ligne.

Radio-Canada avec Agence France-Presse

Grande-Bretagne: Rishi Sunak limoge un de ses ministres en raison de ses démêlés fiscaux

janvier 29, 2023
Rishi Sunak limoge un de ses ministres en raison de ses demeles fiscaux
Rishi Sunak limoge un de ses ministres en raison de ses démêlés fiscaux© AFP/JUSTIN TALLIS

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a limogé dimanche l’un de ses ministres, épinglé pour avoir omis de déclarer ses démêlés avec le fisc, dans un geste de fermeté face à une affaire encombrante.

Ministre sans portefeuille et président du parti conservateur, Nadhim Zahawi, 55 ans, s’est rendu coupable d’une « violation grave du code ministériel », a estimé Rishi Sunak au regard des conclusions de l’enquête indépendante qu’il avait diligentée lundi.

« En conséquence, je vous informe de ma décision de vous démettre de vos fonctions au sein du gouvernement », a écrit le dirigeant conservateur.

Au pouvoir depuis bientôt 100 jours dans un Royaume-Uni en proie à une succession de grèves et une inflation qui dépasse les 10 %, Rishi Sunak affiche une posture d’autorité en limogeant Nadhim Zahawi plutôt qu’en lui demandant de démissionner.

Surtout, il cherche à traduire en actes sa promesse, formulée lors de son arrivée à Downing Street fin octobre, de faire preuve d' »intégrité, professionnalisme et responsabilité », après la succession de scandales sous Boris Johnson et le chaos sur les marchés financiers sous Liz Truss.

Accusant sans relâche le chef du gouvernement d’être « faible », l’opposition travailliste ne relâche pas la pression et exhorte à présent Rishi Sunak a s’expliquer sur ce qu’il savait des ennuis fiscaux de Nadhim Zahawi.

Celui-ci avait trouvé un accord de principe avec le fisc en août 2022, alors qu’il était ministre des Finances de Boris Johnson, avant de l’entériner le mois suivant.

« Déclarations inexactes »

Selon la presse, Nadhim Zahawi a réglé ce qu’il devait au fisc, assorti de pénalités, pour près de cinq millions de livres sterling (5,7 millions d’euros).

Mais il a attendu le 21 janvier pour l’admettre publiquement. « Un délai pour corriger des déclarations publiques inexactes incompatibles avec l’exigence de transparence », selon l’enquête du conseiller éthique Laurie Magnus.

Celui-ci a conclu que Nadhim Zahawi aurait dû déclarer l’enquête fiscale dont il faisait l’objet et aurait également dû mettre à jour sa déclaration d’intérêts une fois soldé son litige avec le fisc.

Il a ainsi étrillé les « omissions » de Nadhim Zahawi, qui n’a pas « suffisamment tenu compte » des principe de la vie publique consistant à être « ouvert, honnête et un dirigeant exemplaire par son propre comportement ».

Le différend portait sur la vente par Nadhim Zahawi de parts dans l’institut de sondage YouGov, qu’il avait fondé en 2000, estimées à 27 millions de livres sterling (30 millions d’euros au taux actuel), détenues via une société d’investissement, Balshore Investments, enregistrée à Gibraltar et liée à la famille Zahawi.

Il avait invoqué une « négligence » et non un acte délibéré. Après avoir brandi la menace de poursuites en diffamation, il a dans sa réponse à Rishi Sunak dimanche fait part de son inquiétude face au comportement de certains médias.

Conflits d’intérêt

Nadhim Zahawi, né de parents kurdes à Bagdad, est arrivé enfant au Royaume-Uni où il a fait fortune, avant de se lancer en politique. Au gouvernement, il a notamment supervisé la campagne de vaccination contre le Covid-19.

Après 13 ans au pouvoir, les conservateurs ont vu ces dernières années leur réputation entachée par des affaires de conflits d’intérêt, alimentant des accusations de corruption de la part de l’opposition travailliste, largement en tête des sondages à moins de deux ans des prochaines élections générales.

Alors ministre des Finances, Rishi Sunak s’était lui-même retrouvé au coeur d’une polémique l’année dernière, après la révélation par la presse que sa richissime épouse Akshata Murty, de nationalité indienne, bénéficiait d’un statut fiscal avantageux.

Rishi Sunak avait été exonéré de toute violation du code ministériel, mais son épouse avait annoncé peu après qu’elle renonçait à ce statut, qui lui permettait d’éviter de payer au fisc britannique des impôts sur ses revenus perçus à l’étranger.

Il y a près de 10 jours, Rishi Sunak s’est vu infliger une amende pour n’avoir pas porté sa ceinture de sécurité alors qu’il tournait une vidéo à l’arrière d’une voiture.

Quand il était ministre des Finances de Boris Johnson, il avait reçu une amende dans le scandale du « Partygate », pour avoir été présent lors d’un rassemblement pour l’anniversaire du Premier ministre, en violation des règles anti-Covid.

Par Le Point avec AFP

L’acteur britannique Julian Sands porté disparu en Californie

janvier 19, 2023

Julian Sands n’a plus donné de nouvelles à son entourage depuis le 13 janvier. L’acteur britannique était parti randonner dans le sud de la Californie.

Le comedien de 65 ans est notamment connu pour son role dans le film Chambre avec vue.
Le comédien de 65 ans est notamment connu pour son rôle dans le film Chambre avec vue. © Ana M. Wiggins / Avalon / MAXPPP / PHOTOSHOT/MAXPPP

L’acteur britannique Julian Sands, rendu célèbre par des films comme Chambre avec vue et Warlock, est porté disparu depuis près d’une semaine dans une chaîne de montagnes enneigée en Californie, ont indiqué jeudi les autorités, soulignant que la météo freinait les recherches. « Le vendredi 13, vers 19 h 30, un randonneur identifié comme Julian Sands, 65 ans, de North Hollywood, a été porté disparu dans la zone de Baldy Bowl, sur le mont Baldy », a indiqué à l’AFP une porte-parole du bureau du shérif du comté de San Bernardino, Mara Rodriguez.

Des équipes de sauvetage ont entamé des recherches au sol mais ont dû les suspendre samedi soir en raison de l’état des sentiers et du risque d’avalanche dans ces montagnes proches de Los Angeles. « Toutefois, nous continuons à effectuer des recherches par hélicoptère et à l’aide de drones lorsque les conditions météorologiques le permettent », a-t-elle précisé. « Nous lancerons de nouvelles recherches au sol quand la météo s’améliorera et quand la sécurité de nos équipes au sol sera assurée », a noté la porte-parole.

Des conditions météo difficiles

Les autorités du comté de San Bernardino avaient fait état de conditions météorologiques difficiles la semaine dernière sur Twitter et ont alerté mercredi sur la dangerosité des randonnées sur le mont Baldy en cette période à cause des vents violents et de la glace. Âgé de 65 ans, l’acteur britannique Julian Sands a élu domicile en Californie. Après Chambre avec vue, Julian Sands a tourné dans de nombreux autres films et séries télévisées populaires, notamment Warlock (1989), Arachnophobie (1990) et Smallville.

Avec Le Point par AFP

Attaqué par son ex-maîtresse, l’ex-roi d’Espagne demande l’immunité devant la justice britannique

novembre 8, 2022
Attaque par son ex-maitresse, l'ex-roi d'Espagne demande l'immunite devant la justice britannique
Attaqué par son ex-maîtresse, l’ex-roi d’Espagne demande l’immunité devant la justice britannique© AFP/Archives/Óscar del Pozo

Accusé de harcèlement par son ancienne maîtresse devant la justice britannique, l’ancien roi d’Espagne Juan Carlos a cherché à obtenir l’immunité mardi à Londres pour la période antérieure à son abdication en 2014.

Corinna zu Sayn-Wittgenstein-Sayn a été la maîtresse de Juan Carlos entre 2004 et 2009. Elle affirme qu’après leur rupture, à partir de 2012, elle a été espionnée et harcelée pendant huit ans sur ordre de l’ancien monarque. Cette femme d’affaires danoise de 58 ans mais aussi ses enfants auraient subi des menaces, sa maison aurait été visitée…

Il aurait exigé qu’elle lui rende des cadeaux, tels que des oeuvres d’art, des bijoux ainsi que de l’argent pour un montant de 65 millions d’euros.

L’ex-roi, âgé de 84 ans, dément fermement ces accusations.

Corinna zu Sayn-Wittgenstein-Sayn, également connue sous le nom de Corinna Larsen, a déposé plainte pour harcèlement en octobre 2020 à Londres, où elle vit. Elle réclame une indemnisation pour préjudice psychologique et perte de revenu due à l’anxiété, ainsi qu’une ordonnance d’éloignement.

Mais avant d’évoquer ce dossier se pose la question de l’immunité de Juan Carlos, qui vit en exil depuis 2020 aux Emirats arabes unis.

En mars, la Haute Cour de Londres a estimé qu’il ne bénéficiait pas de l’immunité personnelle, n’étant plus chef d’Etat ou membre de la famille royale. Même dans le cas des actions antérieures à son abdication en juin 2014, les actes de « harcèlement » qui lui sont reprochés par son ex-maitresse « ne relèvent pas de la sphère d’activité gouvernementale ou souveraine » pour laquelle il bénéficierait d’une immunité en droit anglais, a jugé la Cour.

En juillet, il a cependant obtenu l’autorisation de faire appel de ce refus de lui faire bénéficier de l’immunité.

La cour a entendu les arguments des deux parties mardi et l’audience s’est terminée en fin d’après-midi. La décision devrait être rendue dans quelques semaines. Ni l’ancien roi, ni son ancienne maîtresse n’ont assisté à l’audience.

L’avocat de Juan Carlos, Tim Otty, a plaidé que l’immunité est « un obstacle procédural » et ne dit « rien sur la légalité ou la moralité de la conduite alléguée ».

En revanche, l’avocat de Corinna Larsen, James Lewis, a affirmé que l’appel devait être rejeté, mettant en avant que le harcèlement présumé avait impliqué du personnel de « renseignement et de surveillance » agissant en tant qu' »agents » de l’ancien roi.

Un podcast polémique

Quelle que soit l’issue de ce recours, Juan Carlos n’obtiendra pas de protection pour des actes commis après qu’il a quitté ses fonctions. Or, la plupart des faits dénoncés par Corinna Larsen sont postérieurs à 2014.

Devenu chef de l’Etat en 1975, après la mort du dictateur Franco qui l’avait désigné comme son successeur, le roi Juan Carlos Ier a été salué à l’international pendant des décennies, et respecté au niveau national, pour avoir permis le retour de la démocratie en Espagne.

Sa popularité s’est effondrée après des scandales personnels et des révélations sur son train de vie fastueux en Espagne à partir de 2012, dont la relation avec Corinna Larsen.

Cette relation est devenue publique lorsque le monarque s’est cassé une hanche alors qu’il était en vacances au Botswana avec sa maîtresse et a dû être rapatrié par avion. La révélation, survenue pendant une période de chômage record en Espagne, avait provoqué la colère dans son pays.

Juan Carlos a abdiqué au profit de son fils Felipe VI, qui a pris ses distances avec lui.

Le procès a démarré alors que Corinna zu Sayn-Wittgenstein-Sayn témoigne sur cette relation dans un podcast, intitulé « Corinna et le roi », réalisé par deux journalistes londoniens et dont la sortie lundi coïncidant avec les premières audiences a fait polémique en Espagne.

Corinna Larsen confie combien sa relation lui a ouvert les portes d’un monde « dangereux » et raconte comment elle s’est retrouvée mêlée contre son gré aux enquêtes pénales en Espagne sur l’origine de la fortune de Juan Carlos. Des enquêtes pour corruption et malversations classées depuis mars.

Par Le Point avec AFP

Nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak veut réparer les « erreurs » de Liz Truss

octobre 25, 2022
Nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak veut reparer les "erreurs" de Liz Truss
Nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak veut réparer les « erreurs » de Liz Truss© AFP/Daniel LEAL

Le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak a promis mardi de réparer les « erreurs » commises par l’éphémère Première ministre Liz Truss, avertissant de « décisions difficiles » à venir en pleine crise économique et sociale.

Signe du niveau d’instabilité et des coups de théâtre qui se succèdent au Royaume-Uni, l’ex-banquier et ministre des Finances devient le troisième Premier ministre en deux mois et le cinquième en six ans. Et ce, cinq jours seulement après l’annonce de la démission de Liz Truss, restée 49 jours à Downing Street en raison de la tempête provoquée par son programme économique.

« J’unirai notre pays non avec des mots, mais des actes », a assuré M. Sunak sur le perron du 10, Downing Street, après s’être vu demander par le roi Charles III de former un nouveau gouvernement. Il a promis de « réparer » les « erreurs » commises sous Liz Truss. « Je placerai stabilité économique et confiance au coeur de l’agenda de ce gouvernement ».

Dans un discours à la tonalité grave, il a expliqué qu’il n’était « pas intimidé » par l’ampleur de la tâche et a réitéré le soutien britannique envers l’Ukraine dans la « guerre terrible » livrée par Moscou, qui doit, a-t-il dit, se « terminer par un succès » pour Kiev.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit prêt à « continuer à renforcer » les liens entre l’Ukraine et le Royaume-Uni.

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui fait part de sa volonté de continuer ensemble « d’oeuvrer pour faire face aux défis du moment, dont la guerre en Ukraine et ses multiples conséquences pour l’Europe et pour le monde ».

Stabilité aux Finances

Rishi Sunak, 42 ans, s’est également dit « conscient » du travail à effectuer pour « rétablir la confiance », allusion aux scandales sous Boris Johnson auquel il a exprimé sa « gratitude ».

Contrainte à partir après la tempête provoquée par son plan massif de baisses d’impôts, Liz Truss, avait précédé Rishi Sunak au palais de Buckingham pour présenter au roi sa démission, après un mandat d’une brièveté record.

Elle a souhaité « tous les succès » possibles à son successeur, « pour le bien de notre pays », et réaffirmé son plaidoyer pour l’audace au pouvoir.

Le nouveau Premier ministre, le premier originaire d’une ex-colonie britannique et le plus jeune depuis le 19e siècle, prend les rênes d’un pays confronté à une grave crise économique et sociale. L’inflation dépasse les 10 %. Le risque d’une récession plane. Les grèves se multiplient face à la chute du pouvoir d’achat.

Rishi Sunak a commencé aussitôt à former un gouvernement avec un double défi: donner des gages aux marchés, à fleur de peau depuis les annonces budgétaires de septembre, et rassembler une majorité très divisée après 12 ans de pouvoir.

Sur le plan économique, il a opté pour la stabilité en confirmant Jeremy Hunt, 55 ans, au ministère des Finances. Depuis sa nomination en catastrophe mi-octobre, ce dernier a ramené un semblant de calme sur les marchés en annulant presque toutes les baisses d’impôts annoncées trois semaines plus tôt et averti de mesures difficiles à venir, faisant craindre un retour de l’austérité. Il doit présenter de nouvelles mesures budgétaires le 31 octobre.

Rishi Sunak a également confirmé les ministres des Affaires étrangères James Cleverly et de la Défense Ben Wallace, qui avaient soutenu la tentative avortée de retour de Boris Johnson la semaine dernière.

L’ultraconservatrice Suella Braverman est renommée à l’Intérieur, moins d’une semaine après sa démission de ce poste qui avait contribué à la chute de Liz Truss.

Un proche allié du nouveau dirigeant britannique fait également son retour au gouvernement: Dominic Raab retrouve le ministère de la Justice qu’il occupait sous Boris Johnson mais aussi le titre de vice-Premier ministre.

Brexiter

A la tête d’un parti extrêmement divisé, Rishi Sunak a prévenu les députés de son camp qu’ils devaient « s’unir ou mourir ».

Il a exclu des élections anticipées, réclamées par l’opposition. Selon un sondage Ipsos publié lundi, 62 % des électeurs souhaitent un tel scrutin avant la fin 2022.

Brexiter de la première heure, qui passe pour un travailleur pragmatique, Rishi Sunak est pressé de détailler ses projets, après s’être imposé sans programme ni vote des adhérents. Il était le seul candidat à avoir obtenu les soutiens nécessaires des députés de son parti.

Pendant la précédente campagne, l’été dernier, au cours de laquelle il avait été battu par Liz Truss, l’ancien chancelier de l’Echiquier (2020-2022) avait insisté sur la nécessité de lutter contre l’inflation et avait adopté une position dure sur l’immigration.

Par Le Point avec AFP

Grande-Bretagne: Boris Johnson ne se lancera pas dans la course au 10 Downing Street

octobre 23, 2022
Boris Johnson.

L’ex-premier ministre Boris Johnson est rentré d’urgence de vacances dans les Caraïbes pour jauger ses appuis en vue d’une nouvelle course à la chefferie du Parti conservateur britannique. Photo : Reuters/Henry Nicholls

L’ex-premier ministre britannique Boris Johnson s’est retiré dimanche soir de la course au 10 Downing Street dans un coup de théâtre spectaculaire à quelques heures de la clôture des mises en candidature.

Alors que ces mises en candidature doivent se clore lundi à 14 h, heure locale, M. Johnson a affirmé dans un communiqué qu’il avait obtenu les 100 parrainages nécessaires pour se présenter.

Toutefois, a-t-il déclaré, ces derniers jours, je suis arrivé à la triste conclusion que ce ne serait tout simplement pas la bonne chose à faire. On ne peut pas gouverner efficacement si on n’a pas un parti uni au Parlement, a-t-il ajouté.

Il s’est dit convaincu qu’il aurait eu, s’il avait été candidat, une bonne chance […] de retourner à Downing Street et s’est estimé bien placé pour mener son camp lors des prochaines législatives, prévues dans deux ans.

Ce retrait pourrait ouvrir la voie à la nomination de l’ex-ministre des Finances Rishi Sunak dès lundi : il est pour l’instant le seul candidat à disposer des 100 soutiens nécessaires. L’autre candidate, la ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, en est loin.

Lors d’une fin de semaine d’intenses tractations, M. Sunak, 42 ans, s’est lancé dimanche dans la course pour succéder à Liz Truss, qui a démissionné après seulement 44 jours au pouvoir.

Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays, a-t-il déclaré en annonçant sa candidature sur Twitter, promettant intégrité, professionnalisme et responsabilité.

Le camp de Boris Johnson avait affirmé tout le week-end que l’ex-premier ministre de 58 ans, revenu samedi de vacances dans les Caraïbes, avait lui aussi atteint les 100 soutiens, contredisant au moins trois décomptes officieux qui lui donnaient dimanche soir entre 57 et 76 soutiens déclarés.

J’ai parlé à Boris Johnson et il va certainement se présenter, avait affirmé un de ses proches, le ministre Jacob Rees-Mogg.

Rishi Sunak.

Vendredi soir, Rishi Sunak était le premier à avoir atteint les 100 parrainages de députés conservateurs nécessaires pour poursuivre la course. Photo : Reuters/Henry Nicholls

La deuxième candidate déclarée, la ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, avait selon son entourage été approchée par Boris Johnson, qui lui aurait demandé de se désister en sa faveur. Mme Mordaunt a déclaré sur la BBC qu’elle était candidate pour gagner.

Le soutien à Rishi Sunak augmente d’heure en heure, avait aussi déclaré Dominic Raab, ancien vice-premier ministre de Boris Johnson.

Parmi ses récents soutiens les plus remarqués, on note celui de l’ancienne ministre de l’Intérieur Suella Braverman, influente dans l’aile droite du parti et depuis des années fidèle à Boris Johnson.

Boris, trop englué dans les scandales?

Même s’ils ne le soutiennent pas, de nombreux députés conservateurs ont pris le soin de professer leur affection pour Boris Johnson, contraint à démissionner début juillet après un trop-plein de scandales et de mensonges. Cet éternel optimiste et ancien héros du Brexit reste populaire auprès de la base du parti.

Cependant, pour beaucoup, y compris dans son camp, il est trop controversé pour revenir à Downing Street, d’autant qu’il fait toujours l’objet d’une enquête parlementaire, qui doit démarrer prochainement, pour établir s’il a menti au Parlement au sujet du partygate, ces fêtes illégales à Downing Street durant le confinement anti-COVID.

Ce serait un désastre garanti, a déclaré dimanche Steve Baker, ministre pour l’Irlande du Nord, prédisant qu’un gouvernement Johnson imploserait en quelques mois.

Liz Truss parle lors d'une conférence de presse.

La première ministre britannique Liz Truss a annoncé sa démission le 20 octobre 2022 devant le 10 Downing Street, à Londres. Photo: Getty Images/Rob Pinney

Rishi Sunak, gardien de l’orthodoxie budgétaire et bourreau de travail, leur apparaît comme un meilleur choix au moment où le pays traverse une profonde crise économique et sociale, encore aggravée par les errements calamiteux de Liz Truss, qui ont déstabilisé les marchés et fait chuter la livre.

M. Sunak avait régulièrement mis en garde cet été contre le plan économique de Liz Truss. Il n’avait pas convaincu les militants du parti, qui avaient le dernier mot et l’avaient élue.

La campagne pour la remplacer ne durera au mieux que quelques jours.

Si Penny Mordaunt ne se retire pas et atteint les 100 parrainages, les députés conservateurs voteront lundi après-midi, de manière indicative, pour indiquer à la base du parti qui est leur préféré.

Les membres pourront ensuite voter en ligne jusqu’au 28 octobre. Le vote indicatif des députés n’existait pas cet été, quand les quelque 140 000 votants du parti avaient élu Liz Truss, alors que les députés lui préféraient Rishi Sunak.

Le prochain premier ministre conservateur sera le troisième en deux mois et le cinquième depuis 2016.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

La première ministre britannique Liz Truss démissionne

octobre 20, 2022

Les membres du Parti conservateur étaient profondément divisés au sujet de son programme de relance économique.

Mme Truss parle lors d'une conférence de presse.

La première ministre britannique Liz Truss a annoncé sa démission devant le 10, Downing Street, à Londres. Photo : Getty Images/Rob Pinney

Confrontée aux attaques de l’opposition et à une crise de confiance au sein du Parti conservateur, la première ministre britannique Liz Truss quitte ses fonctions 45 jours après avoir succédé à Boris Johnson.

Vainqueure de la course à la chefferie pour la succession de Boris Johnson, emporté par le scandale du « Partygate », Liz Truss a pris les commandes du gouvernement conservateur le 5 septembre dans un contexte politique et économique difficile.

À peine un mois après son arrivée à la tête du gouvernement, elle battait déjà des records d’impopularité dans la population alors que les membres de son parti étaient profondément divisés au sujet de son programme de relance économique.

Contrainte de faire volte-face sur plusieurs promesses phares de sa campagne et de changer de ministre des Finances en catastrophe à la suite d’un mini-budget qui a semé la panique sur les marchés financiers, Liz Truss a déposé les armes jeudi lors d’un discours prononcé devant sa résidence de fonction du 10, Downing Street, à Londres.

Liz Truss entre au 10, Downing Street, en compagnie de son conjoint.

Liz Truss est rentrée au 10, Downing Street, après avoir annoncé sa démission lors d’une brève allocution. Photo : Reuters/Toby Melville

« Dans le contexte actuel, je ne peux livrer le mandat pour lequel j’ai été élue par le Parti conservateur. »— Une citation de  Liz Truss, première ministre du Royaume-Uni

Son ou sa successeur(e) sera choisi au sein des députés conservateurs qui se sont donné huit jours pour déterminer qui assumera l’intérim à la tête du gouvernement.

Sur les bancs de l’opposition, le chef du Parti travailliste, Keir Starmer, a réclamé le déclenchement d’élections générales anticipées dès maintenant.

La première ministre britannique Liz Truss s’est finalement résignée jeudi à démissionner après seulement six semaines au pouvoir ressemblant à un chemin de croix pour la dirigeante conservatrice. La situation était devenue pour elle complètement insoutenable, comme l’explique Marie Isabelle Rochon.

Invitée à former un gouvernement par la reine Élisabeth II, le 6 septembre, Liz Truss avait deux jours plus tard annoncé au Parlement un gel de la facture d’énergie des particuliers et des entreprises et la relance de l’extraction de pétrole et de gaz pour tenter de calmer la crise énergétique engendrée par la guerre en Ukraine.

Le décès de la reine, le même jour, avait totalement occulté les débuts de son gouvernement pendant une dizaine de jours.

Déjà moins populaire que son prédécesseur, Boris Johnson, Liz Truss a connu ses premiers revers lorsque son ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, a annoncé un mini-budget destiné à relancer la croissance en tablant sur des baisses d’impôts de dizaines de milliards de livres essentiellement financées par de la dette nationale.

Panique sur les marchés

Plombée par l’affolement des marchés, la valeur de la livre a encaissé une baisse historique qui a ébranlé le nouveau gouvernement et la confiance du public.

Le Royaume-Uni traverse une crise sociale et économique majeure aggravée par la flambée des prix de l’énergie et un taux d’inflation de 10,1 %, un sommet en 40 ans.

Pour calmer la panique des marchés, la Banque d’Angleterre a dû intervenir d’urgence sur le marché obligataire en invoquant un risque important pour la stabilité financière du Royaume-Uni.

L’opposition travailliste a une avance de 33 points sur les conservateurs dans les sondages, du jamais vu depuis la fin des années 1990.

Un homme debout au parlement britannique.

Le chef de l’opposition, le travailliste Keir Starmer. Photo : via Reuters/Jessica Taylort/Hoc

Ébranlée et contestée au sein de son propre parti, Liz Truss a annoncé lors du congrès du Parti conservateur qu’elle renonçait à supprimer la tranche d’imposition la plus élevée pour les contribuables les plus riches en excluant de réduire les dépenses publiques, le tout en promettant néanmoins des baisses d’impôts.

Des volte-face qui ont semé de sérieux doutes dans le pays sur sa politique économique et les capacités de son gouvernement à la mettre en œuvre.

Après avoir remplacé Kwasi Kwarteng aux Finances par Jeremy Hunt, son ancien adversaire dans la course pour Downing Street, Liz Truss avait annoncé un nouveau revirement en renonçant à maintenir à 19 % l’impôt sur les sociétés qui augmentera à 25 %, comme l’avait prévu le gouvernement précédent.

Quatre ministres des Finances plus tard

Jeremy Hunt, quatrième ministre des Finances du Royaume-Uni depuis le début de l’année, a finalement annoncé l’annulation du programme économique de Liz Truss dans sa quasi-totalité.

Attaquée de toutes parts, la première ministre s’était fait représenter par une autre ministre pour répondre aux questions qui fusaient à la Chambre des communes où on l’accusait de se cacher sous son bureau.

Moins d’une semaine après avoir dû limoger son ministre des Finances et ami proche, Kwasi Kwarteng, elle a perdu mercredi sa ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, responsable du dossier délicat des traversées illégales de la Manche, qui atteignent des niveaux records au Royaume-Uni.

Officiellement, Mme Braverman a démissionné pour avoir utilisé son courriel personnel pour l’envoi de documents officiels, enfreignant ainsi le code ministériel. Dans sa lettre de démission, Mme Braverman a exprimé ses graves inquiétudes sur la politique du gouvernement qui, selon elle, renonce à ses promesses, notamment dans le dossier migratoire.

Suella Braverman salue de la main.

Suella Braverman, occupait le poste de ministre de l’Intérieur (Home Office) au sein du gouvernement Truss. Photo : La Presse Canadienne/AP/Frank Augustein

Le déroulement totalement chaotique d’un vote mal expliqué en Chambre sur la reprise de la fracturation hydraulique dans le pays, une technique controversée d’extraction de gaz et de pétrole, dont le gouvernement voulait faire un test de loyauté est finalement venu à bout de la détermination de la première ministre Truss.

Jeudi matin, plus d’une douzaine de députés conservateurs réclamaient la démission de leur cheffe.

En Écosse, la première ministre Nicola Sturgeon n’a pas pris de pincettes sur son compte Twitter pour décrire la situation qui prévaut à la tête de l’État britannique.

« Il n’y a pas de mots pour décrire adéquatement cette pagaille. […] La réalité est que les gens ordinaires en paient le prix. Les intérêts du Parti conservateur ne devraient concerner personne en ce moment. »— Une citation de  Nicola Sturgeon, première ministre d’Écosse.

Des réactions à l’étranger

À Washington, le président américain Joe Biden a remercié Mme Truss tout en assurant la coopération de son administration avec le gouvernement britannique, rappelant au passage que les deux pays sont de grandsalliés liés par une amitié durable.

« Je remercie la première ministre Liz Truss pour son partenariat sur toute une série de questions, notamment celle de tenir la Russie responsable de sa guerre contre l’Ukraine. Nous poursuivrons notre étroite coopération avec le gouvernement britannique. »— Une citation de  Joe Biden, président des États-Unis

De son côté, le président français, Emmanuel Macron, s’est gardé de faire tout commentaire sur la vie politique britannique tout en soulignant que Mme Truss et lui avaient eu des échanges toujours très constructifs.

La France, en tant que nation et peuple ami du peuple britannique, souhaite avant tout la stabilité dans le contexte que nous connaissons, qui est un contexte de guerre et de tension énergétique, a ajouté le chef de l’État français.

Par Radio-Canada avec les informations de Reuters et Agence France-Presse

Les conservateurs britanniques choisissent Liz Truss pour succéder à Boris Johnson

septembre 5, 2022
Liz Truss sourit après son élection.

Liz Truss deviendra la troisième femme première ministre du Royaume-Uni, après Margaret Thatcher et Theresa May. Photo : La Presse Canadienne/AP/Vctoria Jones

Liz Truss a remporté lundi la course pour succéder à Boris Johnson et devenir première ministre britannique, avec pour défi immédiat de s’attaquer à la crise historique du pouvoir d’achat qui frappe le Royaume-Uni.

Mme Truss, qui a mené une campagne très à droite, axée sur les baisses d’impôt, deviendra mardi la troisième femme à diriger le gouvernement britannique, après Margaret Thatcher et Theresa May.

Sans surprise, la ministre des Affaires étrangères âgée de 47 ans s’est imposée (57 %) devant son ancien collègue des Finances Rishi Sunak (43 %), selon les résultats annoncés par Graham Brady, responsable de l’organisation du scrutin interne déclenché par la démission de Boris Johnson au début juillet.

La sélection de Mme Truss a été annoncée lundi à Londres, après une course à la direction de deux mois, au terme de laquelle seuls les 180 000 membres cotisants du Parti conservateur étaient autorisés à voter. Elle accédera automatiquement au poste de première ministre en raison de la majorité dont bénéficient les tories à la Chambre des communes.

La reine Élisabeth II devrait nommer formellement Mme Truss mardi. La cérémonie aura lieu en Écosse, où la monarque est en vacances, plutôt qu’au palais de Buckingham à Londres. Durant ses 70 ans de règne, la reine a vu se succéder 15 chefs gouvernement, en incluant Liz Truss.

Sitôt élue, Mme Truss a livré un discours devant les membres du Parti conservateur.

« Je proposerai un plan audacieux pour réduire les impôts et développer notre économie. Je m’attaquerai à la crise de l’énergie, en m’occupant des factures d’énergie des contribuables […] mais aussi aux problèmes d’approvisionnement à long terme que nous avons. »— Une citation de  Liz Truss, nouvelle cheffe des conservateurs britanniques

Restée fidèle jusqu’au bout à Boris Johnson, qu’elle a fait applaudir en énumérant le Brexit, sa victoire face aux travaillistes et son soutien à l’Ukraine, Liz Truss va s’installer au 10 Downing Street dans un contexte économique et social explosif, marqué par une inflation qui dépasse les 10 %, une hausse exorbitante des factures d’énergie prévue à l’automne et des grèves qui s’éternisent.

Dans une campagne très à droite, parfois au point de sembler déconnectée de l’aggravation dramatique de la crise économique pendant l’été, Mme Truss – tardivement convertie au conservatisme comme au Brexit – a séduit les membres du Parti conservateur en promettant des baisses d’impôt massives et en adoptant un ton très dur contre les syndicats.

Elle a cependant refusé de dire comment elle résoudrait la crise du coût de la vie.

Appels à la solidarité

Le premier ministre sortant Boris Johnson s’est exprimé sur Twitter à l’issue du vote pour lancer un appel l’unité.

« Félicitations à Liz Truss pour sa victoire décisive. Je sais qu’elle a le bon plan pour s’attaquer à la crise du coût de la vie, unir notre parti et poursuivre le grand travail d’unification de notre pays. Il est maintenant temps pour tous les conservateurs de la soutenir à 100 %. »— Une citation de  Boris Johnson, premier ministre du Royaume-Uni

Similairement, l’ancienne première ministre conservatrice Theresa May a appelé les membres de son parti à travailler ensemble pour relever les défis auxquels notre pays est confronté, tout en garantissant son soutien à la nouvelle dirigeante.

À deux ans d’élections où l’opposition travailliste, qui dispose d’une nette avance dans les sondages, espère déloger les conservateurs au pouvoir depuis 2010, le chef du Labour Party, Keir Starmer, a d’abord félicité Mme Truss pour sa victoire avant d’imputer aux précédents mandats conservateurs des salaires bas, des prix élevés et une crise du coût de la vie.

Le premier ministre irlandais Micheal Martin a fait part de son impatience alors que les relations entre les deux pays ont été affaiblies par les conséquences du Brexit.

Premier dirigeant étranger à réagir après l’annonce officielle, le chancelier allemand Olaf Scholz a fait part de sa hâte de travailler avec la nouvelle dirigeante britannique, tandis que le premier ministre indien Narendra Modi s’est dit confiant quant à un renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays.

De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré espérer le respect intégral des accords entre le Royaume-Uni et l’UE.

Alors que des voix se sont élevées pour demander des élections anticipées, Liz Truss a semblé exclure ce scénario, en soulignant qu’elle mènerait son parti vers une large victoire en 2024.

Les prochaines élections générales devraient avoir lieu en décembre 2024 ou en janvier 2025 au plus tard, soit cinq ans après celles qui ont conduit Boris Johnson au pouvoir.

Radio-Canada avec les informations de Reuters, Agence France-Presse et Associated Press

Elizabeth II recevra le nouveau Premier ministre dans sa résidence écossaise, une première

août 31, 2022
Elizabeth II recevra le nouveau Premier ministre dans sa residence ecossaise, une premiere
Elizabeth II recevra le nouveau Premier ministre dans sa résidence écossaise, une première© AFP/ANDY BUCHANAN

C’est une première pour Elizabeth II : la reine de 96 ans restera dans sa résidence écossaise de Balmoral, où elle se trouve actuellement, pour y recevoir le nouveau Premier ministre britannique au lieu de rentrer à Londres, bousculant la transition.

Vu ses difficultés croissantes à se déplacer, la presse s’interrogeait sur un retour de la monarque pour officialiser au palais de Buckingham, comme le veut la tradition, l’entrée dans ses fonctions du 15e chef de gouvernement en 70 ans de règne.

La cheffe de la diplomatie Liz Truss est considérée comme la grande favorite face à l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak pour remporter l’élection interne au Parti conservateur et remplacer Boris Johnson au 10, Downing Street.

Le palais a confirmé mercredi que le ballet très codifié qui entoure le changement de Premier ministre serait modifié. Après la fin du vote vendredi et la proclamation du résultat lundi, Boris Johnson se rendra mardi à Balmoral, où la reine passe habituellement la fin de l’été, pour officiellement présenter sa démission.

Il sera suivi de son remplaçant, a précisé un porte-parole.

Cette décision a été présentée comme une manière de faciliter l’organisation de la passation de pouvoir pour l’agenda du Premier ministre, en évitant des modifications de dernière minute. Elle va cependant quelque peu compliquer la transition : le trajet de quelques centaines de mètres pour rallier Downing Street au palais de Buckingham sera remplacé par un voyage de 800 kilomètres, retardant potentiellement les discours d’adieu et de prise de fonctions et le processus laborieux de formation du nouveau gouvernement.

Climat social explosif

« Je ne parle pas de mes conversations avec la reine, aucun Premier ministre ne le fait jamais », a déclaré Boris Johnson, interrogé sur ce changement de protocole. « Mais ce que je peux vous dire, c’est que nous ferons certainement en sorte que la passation de pouvoir soit arrangée d’une manière qui lui convienne parfaitement, quoi qu’elle veuille ».

L’audience de Balmoral constituera le premier contact officiel entre la reine, la cheffe de l’Etat, et le Premier ministre qui prendra ses fonctions après une série de scandales qui ont poussé Boris Johnson vers la sortie. Et ce dans un contexte explosif pour le Royaume-Uni, confronté à une grave crise liée à l’augmentation du coût de la vie qui provoque des grèves inédites depuis les années 1980.

Liz Truss, dont la victoire est quasi assurée au vu des sondages réalisés parmi les quelque 200.000 adhérents appelés à voter, a promis des baisses d’impôts massives et s’est montrée réticente quant à des aides directes. Mais l’aggravation de la crise ces dernières semaines, avec une inflation à plus de 10 % et même attendue à 22 % dans le scénario du pire de la banque Goldman Sachs, crée une pression considérable pour une intervention rapide après un été de quasi-vacuité du pouvoir.

Outre ce premier rendez-vous, Elizabeth II a une audience hebdomadaire avec le chef du « gouvernement de Sa Majesté », qui a eu lieu essentiellement au téléphone depuis le début de la pandémie de Covid-19 en 2020. A compter de cette date, elle s’est retirée essentiellement au château de Windsor, en périphérie ouest de Londres, où est mort son époux Philip en avril 2021 peu avant ses 100 ans.

Depuis une nuit à l’hôpital il y a près d’un an pour des examens jamais précisés, la reine se montre de plus en plus rarement en raison de problèmes pour se déplacer. Elle délègue une part croissante de ses fonctions à son fils Charles, qui avait notamment prononcé en mai à sa place pour la première fois le discours du trône au Parlement, l’une de ses prérogatives protocolaires essentielles.

Début juin, les Britanniques avaient célébré pendant quatre jours les 70 ans de règne d’Elizabeth II, qui est le monarque le plus âgé du monde en exercice. Pendant ce jubilé de platine, elle n’est apparue qu’à deux brèves reprises au balcon du palais de Buckingham devant des dizaines de milliers de personnes.

Fin juin, elle a effectué plusieurs apparitions publiques en Ecosse, souriante et munie d’une canne au cours d’un défilé des forces armées à Edimbourg.

Par Le Point avec AFP

Royaume-Uni : le geste offensant d’une nouvelle ministre fait des vagues 

juillet 9, 2022

L’actuelle ministre de l’Éducation britannique a été filmée adressant un doigt d’honneur à la foule, rapporte « Courrier international »

Andrea Jenkyns, ministre de l'Education britannique, a ete filmee adressant un doigt d'honneur a la foule
Andrea Jenkyns, ministre de l’Éducation britannique, a été filmée adressant un doigt d’honneur à la foule© PAUL ELLIS / AFP

Ce petit geste, relayé en masse sur les réseaux sociaux, est à l’origine d’une nouvelle polémique autour du gouvernement de Boris Johnson. Le jeudi 7 juillet, peu avant sa nomination au ministère de l’Éducation, Andrea Jenkyns a été filmée en train d’adresser un doigt d’honneur à une foule de manifestants venue réclamer la démission de Boris Johnson devant le 10, Downing Street, rapporte le Courrier international. L’opposition n’a pas tardé à réagir à ces images soulignant le mépris de la nouvelle ministre.

Dans ce même extrait, on l’entend crier « rira bien qui rira le dernier », révèle le Times, qui précise que « l’extrait aurait été filmé peu de temps avant l’annonce de la démission de Boris Johnson à la tête du parti conservateur, et avant qu’elle soit nommée ministre ». Qualifiée comme « une fidèle inconditionnelle de Boris Johnson » par le tabloïd Metro, ce doigt d’honneur adressé à la foule s’inscrivent dans la lignée des scandales qui ont suivi l’élection du Premier Ministre.

Une succession de scandales au gouvernement

The Guardian évoque même un « héritage scandaleux ». Évoquant le « Wallpapergate », une polémique autour du prix des rénovations du 10, Downing Street, le quotidien britannique rappelle que « plusieurs interrogations sur les événements survenus durant son règne chaotique pourraient rester en suspens ». Sans oublier le « Partygate », ce scandale relatif aux fêtes organisées par des membres du gouvernement sans le moindre respect des règles sanitaires en vigueur. 

Par Le Point avec AFP