Posts Tagged ‘GRC’

Canada-Crimes sexuels : des agents de la GRC ne prennent pas les plaintes au sérieux

octobre 2, 2022
L'emblème de la GRC.

Depuis, 2019, la GRC a fait l’objet de 43 conclusions défavorables dans des cas d’enquêtes sur des agressions sexuelles. Photo : CBC/Robert Short

Malgré les promesses et les plans d’action, de nombreux agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) peinent toujours à prendre au sérieux les allégations d’agression sexuelle et les questions relatives au consentement, selon l’organisme civil chargé de surveiller la GRC.

Depuis 2019, la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC (CCETP) a émis 43 conclusions défavorables au corps de police dans des cas d’enquêtes sur des agressions sexuelles, a appris CBC.

Certains de ces dossiers d’enquête ont été mis en ligne, avec les lieux et les noms caviardés par souci de confidentialité.

L’un de ces dossiers, conclu en 2021, concerne une femme qui s’était plainte d’un chauffeur de camion. Selon la plaignante, le chauffeur, qui l’avait fait monter à bord alors qu’elle faisait de l’autostop, l’aurait poussée à l’extérieur du véhicule après qu’elle eût refusé ses avances sexuelles.

Des passants ont trouvé la femme blessée sur le bord de la route et ont appelé le 911.

La femme s’est ensuite entretenue avec des enquêteurs de la GRC pendant plus de six heures. Pendant l’entretien, les enquêteurs en ont profité pour questionner la plaignante sur sa mémoire et son état émotionnel.

La femme s’est plainte du comportement des enquêteurs, entraînant l’implication de la CCETP.

Entre mythes et stéréotypes

Après une enquête indépendante, l’organisme de surveillance a conclu que les agents de la GRC avaient mené leur travail de manière déraisonnable.

La Commission a constaté que l’approche et l’interrogatoire de la femme par certains membres de la GRC étaient fondés sur des mythes et des stéréotypes inappropriés concernant le comportement des victimes d’agression sexuelle, peut-on lire dans le résumé du dossier.

À titre d’exemple, la Commission a relevé des questions qui consistaient à comparer le comportement de la femme à une idée préconçue de la façon dont elle devrait réagir. Or, la Commission a noté qu’il est largement reconnu en droit qu’il n’existe pas de réaction uniforme ou prévisible de la victime à une agression sexuelle.

Dans une autre affaire, deux agents de la GRC ont rejeté le témoignage d’une femme qui s’était plainte qu’un homme avait touché sa région génitale par-dessus ses vêtements, sans son consentement. Selon le résumé de la CCETP, les agents ont laissé entendre que l’incident ne constituait pas une infraction criminelle et ont fermé son dossier.

Ils ont néanmoins offert à la femme la possibilité de suivre le processus de justice réparatrice, qui donne aux victimes la possibilité de s’adresser aux responsables après un crime. Mais lorsqu’elle a contacté l’agent de liaison du programme de justice réparatrice, elle a appris que le dossier n’avait jamais été transmis.

La femme a ensuite porté plainte auprès de la Commission, qui lui a donné raison. La CCETP a qualifié l’enquête d’inadéquate et donc déraisonnable.

La commissaire Brenda Lucki.

La commissaire Brenda Lucki a soutenu 41 des 45 recommandations non contraignantes effectuées par la CCETP depuis 2019. Photo : La Presse Canadienne/Sean Kilpatrick

La Commission a également constaté que les membres de la GRC ont fait preuve d’un manque de compréhension des preuves requises pour étayer une accusation d’agression sexuelle, et ont affiché une attitude inappropriée envers la plaignante, indique le résumé de cas.

Dans un autre cas, l’organisme de surveillance a constaté qu’un agent manquait de connaissances et de formation sur la question de savoir si le retrait d’un préservatif pendant un rapport sexuel constituait une infraction criminelle — malgré une décision récente de la Cour suprême du Canada sur la question.

Une enquête grossièrement inadéquate

L’organisme de surveillance a critiqué un autre agent de la GRC pour ce qu’il a qualifié d’enquête grossièrement inadéquate. Selon la Commission, l’agent en question a arrêté une femme sur la base d’une allégation d’agression sexuelle sans parler aux témoins qui auraient pu être consultés pour corroborer les principales allégations. L’agent a également procédé à l’arrestation alors que celle-ci n’était pas une option disponible  en vertu du Code criminel.

Au bout du compte, aucune accusation n’a été portée — une information que le policier a négligé de transmettre à la principale intéressée.

La Commission a constaté que cette enquête était profondément déficiente. Même les étapes les plus élémentaires de l’enquête n’ont pas été respectées, a déclaré l’organisme de surveillance.

Si accablantes soient-elles, ce genre de conclusions ne surprend en rien Humera Jabir, avocate au sein de l’association West Coast Legal Education and Action Fund.

L’avocate est d’avis que l’ampleur des problèmes dépasse de loin le petit nombre de cas soumis à la Commission.

Même si la CCETP fait des constatations défavorables, cela ne concerne qu’un faible pourcentage des cas qui ont été signalés à la police, a-t-elle déclaré.

« Plusieurs personnes ne font pas de signalement parce qu’ils n’ont pas confiance que la police traitera leur cas avec sérieux. »— Une citation de  Humera Jabir, avocate au sein de l’association West Coast Legal Education and Action Fund

Me Jabir souhaite voir le gouvernement fédéral légiférer afin de rendre la police davantage imputable.

C’est qu’en vertu des lois actuellement en vigueur, les recommandations de la CCETP à la GRC ne sont pas contraignantes; la GRC est libre d’y donner suite ou de les ignorer.

Depuis 2019, la CCETP a formulé 45 recommandations concernant les enquêtes sur les agressions sexuelles de la GRC. Ces recommandations visent les politiques, les procédures et les protocoles d’enquête ainsi que la formation des enquêteurs.

La commissaire de la GRC, Brenda Lucki, a soutenu 41 de ces recommandations. Elle en a partiellement soutenu une et en a rejeté trois.

Des changements à l’horizon

Le gouvernement libéral a présenté au printemps dernier un projet de loi qui élargirait le mandat de la CCETP afin de lui permettre d’accepter les plaintes concernant les agents frontaliers.

S’il est adopté, le projet de loi C-20 exigerait également que les dirigeants de la GRC et de l’Agence des services frontaliers du Canada rendent compte chaque année au ministre de la Sécurité publique des progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations de la Commission.

Entre-temps, la GRC soutient que son équipe d’examen des agressions sexuelles est en voie de mettre à jour son manuel opérationnel pour faciliter les enquêtes sur la violence sexuelle.

Un cours en ligne sur les bases du consentement et les préjugés fréquemment associés aux crimes sexuels est également en voie d’élaboration, a ajouté la porte-parole Robin Percival.

Cette dernière a également précisé qu’une formation sur les traumatismes est obligatoire pour tous les employés de la GRC qui interagissent avec le public.

La GRC considère que toutes les plaintes du public sont importantes et s’efforce de les traiter le plus rapidement possible, tout en veillant à ce qu’elles soient évaluées de manière approfondie et appropriée. La GRC accorde une grande importance à l’examen indépendant de ses politiques et des actions de ses membres, a déclaré M. Percival.

À cette fin, la GRC accueille favorablement les conclusions et les recommandations formulées par la CRCC à la fin de ses enquêtes, a ajouté la porte-parole.

Radio-Canada d’après un texte de Catharine Tunney, de CBC

Canada: Au tour de la GRC de demander à la cour de rejeter la poursuite du Dr Ngola

juillet 30, 2022
Jean-Robert Ngola

Le Dr Jean-Robert Ngola, qui a quitté Campbellton pour exercer sa profession au Québec, a demandé que sa cause soit entendue par un jury. Photo :CBC/Mia Sheldon

Après le gouvernement du Nouveau-Brunswick, c’est au tour de la Gendarmerie royale du Canada de demander à la cour de rejeter la poursuite déposée par le Dr Jean-Robert Ngola. Ce dernier dit avoir subi du racisme et des menaces après avoir été accusé, en 2020, d’avoir omis de s’isoler et d’être à la source d’une éclosion de COVID-19 dans la région de Campbellton.

Le Dr Jean-Robert Ngola, 52 ans, a déposé en janvier une poursuite contre la GRC, le gouvernement du Nouveau-Brunswick et Facebook.

Les avocats du procureur général du Canada, qui représentent la GRC, ont demandé à la Cour du Banc de la Reine à Moncton, la semaine dernière, de rejeter la déclaration des faits modifiée déposée en avril par le Dr Ngola parce que, selon eux, elle ne révèle pas une cause raisonnable d’action.

Le Cabinet du procureur général du Nouveau-Brunswick a aussi récemment demandé à la cour de rejeter la poursuite intentée par le Dr Ngola. Selon la Couronne, la poursuite n’a pas de motifs raisonnables.

En date de jeudi, l’entreprise Facebook, aussi connue sous le nom de Meta, n’avait pas encore déposé sa réponse en cour, selon le personnel du tribunal.

La partie plaignante va bientôt répliquer

L’un des avocats du Dr Ngola, Joël Étienne, explique qu’ils sont en train de formuler leur réplique à la prise de position de la GRC et du gouvernement provincial. Elle devrait être déposée bientôt.

Selon Me Étienne, aucun document déposé en cour par les défendeurs ne constitue une réponse factuelle à la plaidoirie du Dr Ngola.

Il ajoute que son client est déterminé à obtenir justice.

Une cause liée à un voyage

Le médecin Jean-Robert Ngola, qui travaillait à Campbellton à l’époque, a été accusé en vertu de la loi sur les mesures d’urgence du Nouveau-Brunswick de ne pas s’être isolé en rentrant d’un court déplacement au Québec à la mi-mai 2020. L’accusation découlait de l’enquête de la GRC.

Il s’agissait d’une affaire non criminelle qui était traitée comme une infraction. Toute personne reconnue coupable de cette infraction est passible d’une amende variant de 240 $ à 10 200 $.

L’accusation a toutefois été retirée en juin 2021 parce que la Couronne a reconnu qu’il n’y avait pas de possibilité raisonnable d’obtenir une condamnation.

Le Dr Ngola a alors réclamé des excuses au premier ministre, qui a catégoriquement refusé de le faire.

Le nom du médecin figure sur une petite enseigne à côté de la porte.

L’ancien bureau du Dr Jean-Robert Ngola à Campbellton (archives) Photo: Radio-Canada/Serge Bouchard

Le Dr Ngola a expliqué qu’il était allé chercher sa fille de 4 ans à Montréal le 13 mai 2020 parce que la mère de l’enfant devait aller en Afrique pour assister à des funérailles. Il a aussi fait un arrêt à Trois-Rivières, a-t-il indiqué. Il a reçu par la suite un résultat positif au test de dépistage de la COVID-19.

En conférence de presse sur la COVID-19 le 27 mai suivant, le premier ministre Blaine Higgs a affirmé qu’un professionnel de la santé ne s’était pas isolé selon les règles en vigueur. Il n’a pas identifié cette personne, mais il a dit qu’elle était dans la cinquantaine et qu’elle était allée au Québec pour des raisons personnelles.

Le nom du Dr Ngola a rapidement circulé dans les réseaux sociaux et il a été la cible de commentaires disgracieux, notamment sur Facebook.

Dans son exposé de la demande modifiée, le Dr Ngola porte les accusations suivantes contre la GRC :

  • délit de faute dans l’exercice d’une charge publique;
  • négligence durant l’enquête;
  • diffamation;
  • poursuite abusive;
  • atteinte à la Charte canadienne des droits et libertés.

La COVID-19 a été dépistée chez 41 personnes lors de l’éclosion survenue à la fin mai 2020 à Campbellton. Deux d’entre elles, des octogénaires, ont succombé à la maladie.

Le Dr Jean-Robert Ngola a quitté Campbellton. Il exerce la médecine au Québec.

Par Radio-Canada d’après un reportage de Bobbi-Jean MacKinnon, de CBC

Canada: Six personnes allèguent avoir été agressées sexuellement par un ancien agent de la GRC

juillet 4, 2022
Graeme Willson et Bon Callan, adolescents, dans deux photos côte à côte.

Graeme Willson, à gauche, et Bon Callan, à droite, lorsqu’ils étaient adolescents. Tous deux allèguent avoir été agressés sexuellement, à l’époque, par l’ancien agent de la GRC Don Cooke. Photo : Famille de Graeme Willson/Famille de Bob Callan

Quatre hommes et deux femmes allèguent qu’un ancien agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Don Cooke, les a agressés sexuellement lorsqu’ils étaient adolescents, en Colombie-Britannique et à Terre-Neuve. Don Cooke, aujourd’hui âgé de 64 ans, nie ces allégations. Il a fait l’objet d’une enquête criminelle concernant certaines d’entre elles, mais n’a fait face à aucune accusation. Trois poursuites civiles sont toujours en cours contre Don Cooke et la GRC.

Avertissement : Des détails et témoignages contenus dans ce texte peuvent être éprouvants pour certains lecteurs.

Les allégations s’échelonnent sur plusieurs années. Sur une période d’environ 15 ans, plusieurs victimes alléguées se sont manifestées auprès de CBC/Radio-Canada pour s’exprimer à ce sujet.

Graeme Willson a été le premier à raconter son histoire en 2007. Même si certaines de ses pensées étaient alors confuses, son souvenir central semblait net : il a affirmé avoir été agressé sexuellement à plusieurs reprises par un agent de la GRC en service alors qu’il était adolescent à Abbotsford, en Colombie-Britannique, en 1982.

J’ai été agressé, victimisé et harcelé à plusieurs reprises par l’agent Don Cooke, avait-il alors déclaré.

Il décrivait l’agent de la GRC comme un policier qui utilise son autorité pour manipuler […] et détruire les gens.

Graeme Willson avait souligné que sa famille et lui avaient signalé les agressions alléguées à la GRC en 1982, mais qu’ils avaient eu l’impression de ne pas avoir été crus. Depuis lors, sa vie était un véritable gâchis, avait-il dénoncé.

Graeme Willson s'exprime lors d'une entrevue.

Graeme Willson lors de son entrevue avec CBC, en 2007. Photo : Radio-Canada

Lors de son entrevue avec CBC, Graeme Willson a aussi rapporté que le service de police d’Abbotsford lui avait confié qu’il enquêtait sur des allégations similaires faites contre Don Cooke par plusieurs autres hommes.

Quand j’ai entendu [qu’il pouvait y en avoir d’autres], ça m’a fait pleurer, avait révélé Graeme Willson.

Selon lui, ce service de police lui a indiqué que les autres victimes présumées étaient des adolescents qui faisaient partie d’une équipe de hockey mineur locale dont Don Cooke était l’entraîneur, à peu près à la même époque que lors de ses propres allégations.

Les allégations de Graeme Willson n’ont jamais été prouvées.

Ni la police d’Abbotsford ni la GRC n’ont répondu aux demandes de commentaires de CBC/Radio-Canada au sujet de ces allégations.

Don Cooke a poursuivi la GRC

Don Cooke, à présent à la retraite, a fait l’objet d’une enquête criminelle sur les allégations d’agression sexuelle des membres de l’équipe de hockey qu’il entraînait. En 2009, le procureur de la Couronne de la Colombie-Britannique a toutefois décidé de ne pas porter d’accusations. Les raisons qui ont motivé sa décision n’ont pas été rendues publiques.

La police d’Abbotsford n’a pas, non plus, rendu publics les détails de son enquête.

Don Cooke a décliné la demande d’entrevue de CBC/Radio-Canada.

Dans un courriel, son avocat avance qu’une enquête approfondie des allégations a été menée par la police et que le procureur de la Couronne a confirmé par écrit qu’aucune accusation ne serait portée et que la police et le procureur de la Couronne fermaient leur dossier.

En 2010, Don Cooke a intenté une poursuite contre la GRC au sujet de l’enquête sur les plaintes déposées contre lui. Il y attestait que les allégations n’étaient pas fondées et que l’enquête elle-même avait révélé son homosexualité au sein de la GRC, qu’il a qualifiée d’ homophobe. Par conséquent, il ne pouvait plus travailler en tant qu’agent de la GRC, avait-il déclaré. Don Cooke avait affirmé qu’il avait souffert de dépression et de crises de panique, à la suite de cet épisode.

Un agent de la GRC ouvre une cellule de prison.

L’agent de la GRC d’Abbotsford Don Cooke visite les nouvelles installations de la police sur le chemin Marshall en 1984. Photo : Dave Paller/Abbotsford News/The Reach

Dans sa déclaration, il a également maintenu que l’un des joueurs de hockey était amer et en colère parce qu’il l’avait suspendu de l’équipe. Quant à Graeme Willson, il était peu fiable, selon Don Cooke, parce qu’il avait déjà échoué à un test au détecteur de mensonges.

La poursuite a été réglée de façon privée.

Par ailleurs, la police d’Abbotsford a déclaré qu’elle n’avait aucune trace de la plainte déposée par la famille de Graeme Willson en 1982.

En 2005, Graeme Willson a même intenté une poursuite contre Don Cooke, mais l’a abandonnée lorsque ce dernier n’a pas été inculpé. Aigri par le fait que ses allégations ne semblaient pas être crues, Graeme Willson s’est éloigné de ses amis et de sa famille et a rompu le contact avec son avocat.

Il a été retrouvé mort en 2017 dans un campement de sans-abri de la Colombie-Britannique. Il a été déterminé qu’il avait fait une surdose au fentanyl.

Trois poursuites civiles contre Don Cooke et la GRC toujours en cours

En 2012, l’un des anciens joueurs de hockey, Bob Callan, a intenté une poursuite au civil contre Don Cooke et la GRC.

Bob Callan, aujourd’hui âgé de 53 ans, allègue que des agressions sexuelles se sont produites à l’aréna d’Abbotsford, dans les douches de l’équipe, dans le véhicule privé de Don Cooke et dans le sous-sol de la maison qu’il partageait avec un autre membre de la GRC.

C’est un prédateur, il profite des gens, il utilise son pouvoir en tant que roi de la montagne, selon Bob Callan.

Il raconte qu’il ne s’est jamais plaint à l’époque parce que Don Cooke l’a menacé. On m’a dit qu’en raison de sa position, de ses connaissances des méthodes de la police, je serais tué, je disparaîtrais, a-t-il expliqué.

Bon Callan dans un aréna à Abbotsford, en Colombie-Britannique.

Bob Callan, maintenant âgé de 53 ans, allègue qu’il a été agressé sexuellement à l’adolescence par Don Cooke, qui était son entraîneur de hockey mineur à l’époque. Photo : Radio-Canada/Dave Rae

Peu après le dépôt de la poursuite de Bob Callan, un autre homme d’Abbotsford, Tom Thiessen, a déposé sa propre plainte au civil contre Don Cooke et la GRC.

Maintenant âgé de 55 ans, Tom Thiessen allègue qu’à l’âge de 14 ans, il a été maintenu au sol et essentiellement violé.

C’est très écoeurant, a-t-il lancé.

Tom Thiessen raconte qu’il a rencontré l’agent Don Cooke lors d’un contrôle routier, alors qu’il se promenait avec son nouveau vélo.

J’en étais si fier, et il m’a dit la même chose, qu’il venait d’avoir un nouveau vélo et que peut-être, un jour, nous pourrions faire une promenade, a-t-il affirmé.

De multiples balades dans la voiture de patrouille de la GRC de Don Cooke et des visites au domicile de ce dernier ont suivi, selon Tom Thiessen. Ensuite, les visites ont débouché sur des combats de lutte impromptus, puis sur des attouchements occasionnels et enfin, sur une agression sexuelle, d’après lui.

J’étais juste effrayé par tout ce qui se passait , a-t-il déclaré.

Tom Thiessen allègue que Don Cooke l’a agressé à plusieurs reprises alors qu’il était en service, notamment dans le champ d’un fermier près de la maison familiale, toujours dans sa voiture de police.

En 2019, dans la foulée des poursuites intentées par Bob Callan et Tom Thiessen, un autre ancien joueur de hockey, coéquipier de Bob Callan, s’est joint à eux.

Travis Piers a déposé une poursuite distincte contre Don Cooke et la GRC, alléguant que de 1982 à 1985, il a été agressé sexuellement à de nombreuses occasions par Donald Cooke.

La GRC est en pourparlers avec les parties civiles

Cette année, deux femmes de Terre-Neuve allèguent que Don Cooke a entretenu des relations sexuelles malveillantes avec chacune d’entre elles lorsqu’elles étaient adolescentes, à partir de 1986. Ce dernier y avait été transféré après son séjour en Colombie-Britannique.

CBC/Radio-Canada a accepté de ne pas identifier les deux femmes, car elles craignaient d’être stigmatisées dans la petite communauté où elles ont vécu.

L’une d’entre elles a affirmé avoir été terrifiée par Don Cooke, qui l’aurait, selon elle, enfermée dans une cellule de détention de la GRC.

Les deux femmes ont appris l’existence des poursuites civiles en cours contre Don Cooke et la GRC en Colombie-Britannique par hasard, lors d’une recherche sur le Web, et ont communiqué avec les hommes qui les ont intentées. Elles ont, depuis, fourni des déclarations destinées à appuyer les allégations des hommes.

Toutes deux ont affirmé qu’elles avaient gardé le silence pendant des décennies parce qu’elles avaient honte de ce qui s’était passé et parce qu’elles pensaient être les seules.

La GRC et les trois hommes responsables des poursuites ont entamé des pourparlers qui pourraient mener à un règlement. S’ils parviennent à un accord, les détails seront probablement gardés privés en vertu d’une entente de non-divulgation, une pratique courante dans de tels cas.

Tom Thiessen se dit enragé de la façon dont tout s’est déroulé.

Ça me met très en colère que personne n’ait écouté, qu’il soit toujours [libre]. […] Tout le monde doit payer et le système ne l’a pas arrêté quand il aurait dû le faire, déplore-t-il.

Bob Callan est également en colère, mais il est aussi déterminé à poursuivre le processus civil. Il admet cependant avoir de la difficulté, parfois, à se détacher de ces souvenirs.

On pense tellement à la façon dont on aurait dû s’en sortir, ou à ce qu’on aurait pu faire différemment. Pourquoi on s’est retrouvé dans cette position, vous savez, pour être si vulnérable, témoigne-t-il.

Il s’exprime maintenant pour que d’autres puissent connaître cette histoire et, espère-t-il, en tirer des leçons.

Radio-Canada d’après un reportage de Paul Hunter

Canada: Un enfant de 6 ans disparu au Nouveau-Brunswick

janvier 25, 2022
Kenton Murphy.

Kenton Murphy a une silhouette élancée, pèse de 18 à 22 kg (45 à 50 lb). Il a les yeux bleus et les cheveux blonds. Photo: Gracieuseté/GRC

Les services policiers du Nouveau-Brunswick recherchent un garçon de 6 ans.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) au Nouveau-Brunswick dit avoir lancé l’alerte Amber au nom du Service de police de Miramichi afin de retrouver Kenton Murphy, qui a été vu pour la dernière fois tôt lundi matin, vers 2 h 30, dans une maison de la région de Douglastown, à Miramichi.

Le garçon, selon la Gendarmerie royale du CanadaGRC, aurait été enlevé de la maison par sa mère, Ashley Rose Munn, 33 ans, entre 2 h 30 et 6 h.

Ashley Munn n’a pas la garde de Kenton Murphy, précise la Gendarmerie royale du CanadaGRC, qui dit s’inquiéter pour le bien-être de l’enfant.Ashley Rose Munn.

Ashley Rose Munn, 33 ans Photo: Gracieuseté/GRC

Ashley Munn mesure environ 168 centimètres (5 pieds 6 pouces) et pèse environ 76 kilogrammes (168 livres). Elle a les cheveux bruns et les yeux bleus. Elle a été vue pour la dernière fois au volant d’un véhicule utilitaire sport Nissan Xterra 2008 noir, immatriculé JET 685 au Nouveau-Brunswick.

Kenton Murphy a une carrure mince, il pèse de 18 à 22 kilogrammes (45 à 50 livres). Le garçon a les yeux bleus et les cheveux blond foncé. Il a été vu pour la dernière fois portant un pyjama bleu à motif camouflage.

Les policiers demandent aux gens qui les apercevraient de ne pas s’approcher d’eux. Si vous voyez Ashley Munn ou Kenton Murphy, appelez le 911 immédiatement, recommande la Gendarmerie royale du Canada GRC.

Avec Radio-Canada

Canada: La GRC croit avoir retrouvé les corps des deux fugitifs au Manitoba

août 7, 2019

Fu

© Fournis par Canadian Press Enterprises Inc

GILLAM, Man. — La chasse à l’homme qui dure depuis plus de deux semaines dans l’ouest du pays est enfin terminée. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a retrouvé les corps de deux hommes dans le nord du Manitoba, mercredi matin, et les policiers croient qu’il s’agit des deux fugitifs soupçonnés d’avoir commis trois meurtres en Colombie-Britannique.

Une autopsie sera pratiquée à Winnipeg, a précisé la commissaire adjointe Jane MacClatchy en conférence de presse, pour confirmer légalement qu’il s’agit bien de Bryer Schmegelsky, âgé de 18 ans, et de Kam McLeod, âgé de 19 ans.

L’intervention permettra du même coup de déterminer la cause des décès.

Les deux corps ont été retrouvés dans un secteur où la végétation est très dense, à environ un kilomètre de l’embarcation endommagée qui avait été repérée la semaine dernière sur les rives du fleuve Nelson, dans la région de Gillam, au Manitoba.

Des plongeurs avaient alors été dépêchés sur place pour effectuer des recherches dans le cours d’eau, qui n’avaient donné aucun résultat, mais d’autres recherches effectuées par des équipes spécialisées ont permis de repérer les corps dans un secteur qualifié d’«inhospitalier» en raison de la végétation.

La chasse à l’homme avait débuté le 23 juillet lorsque les deux jeunes hommes, d’abord présentés comme des disparus, sont officiellement devenus des suspects du meurtre de l’Australien Lucas Fowler et de sa copine américaine Chynna Deese.

Ils ont ensuite été formellement accusés, le 24 juillet, du meurtre de Leonard Dyck, un professeur de l’Université de la Colombie-Britannique. Des mandats d’arrêt pancanadiens avaient à ce moment été lancés.

La GRC en Colombie-Britannique, responsable de l’enquête sur les trois meurtres, doit également tenir une conférence de presse en fin de journée mercredi.

Une question de temps

En conférence de presse, la commissaire adjointe de la GRC Jane MacClatchy a rendu hommage à la ténacité et à l’ingéniosité des policiers sur le terrain. Bien que les suspects n’avaient pas été vus depuis le 22 juillet, les enquêteurs étaient persuadés qu’il ne s’agissait que d’une question de temps avant qu’ils soient retrouvés.

«Nos policiers savaient qu’il suffirait de découvrir un seul élément de preuve pour faire avancer cette enquête», a-t-elle déclaré.

Cette découverte est survenue vendredi dernier, le 2 août, quand des objets liés aux deux hommes ont été trouvés sur le rivage du fleuve Nelson. Cette piste a permis de réduire la zone de recherche et finalement de trouver les cadavres.

«Je sais que les dernières semaines ont été extrêmement difficiles pour les familles de toutes les personnes touchées par la série d’événements. J’espère que l’annonce d’aujourd’hui leur apportera un certain réconfort», a mentionné avec empathie Mme MacClatchy.

La Presse canadienne