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Le Soudan amnistie des milliers de combattants sauf ceux poursuivis par la CPI

novembre 13, 2020

Le Soudan a déclaré jeudi 12 novembre l’amnistie générale pour les dizaines de milliers de combattants ayant participé à la guerre civile déclenchée en 2003, à l’exception de ceux poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI), ou accusés de génocide ou de crimes contre l’humanité, selon l’agence Suna.

L’amnistie générale fait suite à la signature d’un accord de paix historique le 3 octobre entre des groupes rebelles et le gouvernement, qui a mis fin à 17 ans d’une guerre meurtrière, notamment au Darfour (ouest). Deux importantes formations armées ont refusé jusqu’à présent de rejoindre l’accord.

Le général Abdel Fattah al-Burhane, président du Conseil souverain, la plus haute autorité du pays, a signé jeudi 12 novembre un décret d’amnistie, qui prend effet immédiatement, «pour tous ceux qui ont porté les armes ou ont participé à des opérations militaires ou de guerre», a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi Suna.

D’après l’agence, la décision «exclut ceux contre lesquels des mandats d’arrêt ont été émis par la Cour pénale internationale ou (…) ceux qui font l’objet de poursuites pour génocide ou crimes contre l’humanité», dont le président déchu Omar el-Béchir recherché par la CPI. Selon un ex-chef d’un groupe armé, les rebelles sont au nombre de 50.000, dont 15.000 appartenant à deux groupes ayant refusé de signer l’accord de paix.

À partir de 2003, la région du Darfour a été secouée par un conflit opposant les forces soudanaises à des rebelles de minorités ethniques. Selon l’ONU, le conflit a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés. Le conflit a touché aussi le Nil bleu et le Kordofan-Sud (sud). En 2009, la CPI a lancé un mandat d’arrêt contre Béchir accusé de crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour, puis en 2010 un mandat d’arrêt pour génocide.

Béchir a été destitué en avril 2019, après des mois de contestation populaire sans précédent, puis arrêté. Détenu à Khartoum, il est jugé dans un procès distinct pour le coup d’État l’ayant porté au pouvoir en 1989 et dans lequel il risque la peine de mort. Le 9 juin, Ali Kosheib, chef des milices Janjawids recherché depuis 2007, est détenu par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés au Darfour

Par Le Figaro avec AFP

La RDC au bord de la guerre civile, estime Ayrault

septembre 28, 2016

Paris – Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a déclaré mercredi que la République démocratique du Congo (RDC) était au bord de la guerre civile et invité une nouvelle fois le président sortant Joseph Kabila à ne pas se représenter.

La République démocratique du Congo est un très grand pays, avec énormément de potentiel économique, humain, mais au bord de la guerre civile (…) parce qu’il y a un président qui est en place et qui veut garder sa place alors qu’il n’a plus le droit de se représenter, a dit M. Ayrault devant les étudiants de l’École des affaires internationales de Sciences-Po à Paris.

La capitale congolaise, Kinshasa, a été secouée les 19 et 20 septembre par des violences entre forces de sécurité et membres de l’opposition ou jeunes exigeant le départ de M. Kabila, dont le mandat expire fin décembre.

Le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a annoncé mardi que ces affrontements avaient fait au moins 53 morts (49 civils et 4 policiers).

La Constitution interdit à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se représenter, mais le chef de l’État ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.

Avec la communauté internationale, la France joue son rôle pour tout faire pour que le dialogue national ait lieu (..) pour que la date des élections soit fixée et pour que le président sortant, dont on garantira la sécurité – bien entendu il ne s’agit pas que cela se déroule dans la violence – annonce clairement qu’il ne se représente pas, a ajouté M. Ayrault.

Sincèrement, qui lui a demandé une protection ? a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, en réaction à ces propos.

Qu’il sache que nous ne sommes ni le Soudan du Sud ni la Libye. Avec Lumumba, nous avons déjà payé le prix de l’ingérence étrangère, a ajouté M. Mende, en faisant référence au héros de l’indépendance congolaise, Partice-Emery Lumumba, éphémère Premier ministre assassiné en 1961.

Il y a quelque chose qui se trame contre ce pays, a ajouté M. Mende.

M. Mende avait déclaré le 22 septembre que son gouvernement avait été choqué par les propos du président français François Hollande, qui avait accusé l’État congolais de s’être rendu coupable d’exactions contre son peuple les 19 et 20 septembre à Kinshasa.

C’est à se demander si la RDC (est) devenue un nouveau département d’outre-mer issu de nouvelles conquêtes de l’Hexagone, avait-il ajouté en faisant déjà référence au chaos qui règne en Libye depuis l’intervention militaire étrangère dans ce pays en 2011 à l’initiative de la France.

Romandie.com avec(©AFP / 28 septembre 2016 21h37)

Le Burundi au bord de la guerre civile

novembre 10, 2015

Editorial du « Monde ». Dans ce petit pays de l’Afrique des Grands Lacs, le Burundi, 10 millions d’habitants, il se passe des choses qui rappellent le pire que la région ait connu : le génocide des Tutsi dans le Rwanda voisin en 1994. Personne ne peut plus ignorer la rhétorique employée dans certains milieux du pouvoir à Bujumbura, la capitale, pour asseoir le régime contesté du président Pierre Nkurunziza. C’est un discours qui relève de l’appel au massacre dans une situation déjà extrêmement volatile.

Bref, il y a tout lieu de s’inquiéter, de s’alarmer même avant qu’il ne soit trop tard. De ce point de vue, la France a bien fait de déposer, lundi soir 9 novembre, une résolution devant le Conseil de sécurité de l’ONU, attirant l’attention sur la spirale de violences ethniques qu’attise le pouvoir burundais. Le pays pourrait bien retomber dans la guerre civile qu’il traversa à la fin des années 1990 et qui prit fin grâce à la médiation de Nelson Mandela. Elle déboucha sur des accords signés en 2000 à Arusha, en Tanzanie, établissant un savant équilibre politique entre la majorité de la population – des Hutu, à 80 % environ – et la minorité tutsi.

C’est cet équilibre que le régime Nkurunziza menace. « L’esprit d’Arusha » interdisait au président de solliciter un troisième mandat, comme il le fit en avril. Et, plus encore, d’organiser à cette fin une élection dans des conditions telles qu’elle se solda par une protestation qui a déjà coûté la vie à 200 personnes quand une police, aux allures de milice au service du pouvoir, ouvrit le feu sur les quartiers contestataires. L’opposition au président Nkurunziza n’est pas exclusivement tutsi, loin s’en faut. Mais les quartiers de la capitale où l’opposition à ce scrutin, et à son résultat, est la plus forte le sont majoritairement. Déjà 200 000 personnes au moins ont fui le pays.

Des habitants de Bujumbura fuient les violences au Burundi samedi 7 novembre. Crédits : AP

Des habitants de Bujumbura fuient les violences au Burundi samedi 7 novembre. Crédits : AP

Menace d’un massacre collectif

Devant un mouvement qui pourrait se transformer en rébellion armée, le pouvoir use maintenant d’un discours incendiaire. La menace formulée est celle d’un massacre collectif. Le président du Sénat, Révérien Ndikuriyo, a parlé de « pulvériser » les quartiers contestataires. Le ministre de la sécurité publique, Alain-Guillaume Bunyoni, a rappelé aux Tutsi qu’ils étaient minoritaires et ajouté : « Si les forces de l’ordre échouent, on a neuf millions de citoyens à qui il suffit de dire faites quelque chose”. » Après le génocide rwandais, ces mots-là ont une terrible résonance. Il faut les prendre au sérieux.

La contestation use aussi de violence. Il y a des armes dans les quartiers. Des proches du régime ont été assassinés. Mais la répression en cours dépasse toute mesure. La police tire à vue. Elle sème la terreur. Elle a interpellé, puis tabassé à mort un jeune homme de 25 ans, Welli Nzitonda, dont le seul tort était d’être le fils d’un opposant, célèbre militant des droits de l’homme, Pierre-Claver Mbonimpa, lui-même victime d’une tentative d’assassinat.

Dans ce climat, le pouvoir joue avec le feu en usant d’un discours criminel. Il prend le risque de déclencher une chasse à l’homme ethnique ou politique. L’ONG International Crisis Group évoque un pays au bord du gouffre. Le secrétaire genéral de l’ONU, Ban Ki-moon, fait part de sa grande inquiétude. Il est urgent de forcer M. Nkurunziza au dialogue, de renouer avec « l’esprit d’Arusha ». Si les choses empirent, personne ne pourra dire que l’« on ne savait pas ».

Lemonde.fr

Ebola: le Liberia craint de retomber dans la guerre civile

septembre 23, 2014

 

Ebola: le Liberia craint de retomber dans la guerre civile
Ebola: le Liberia craint de retomber dans la guerre civile © AFP

L’épidémie d’Ébola risque de replonger le Liberia dans la guerre civile dont il est sorti il y a dix ans, en raison de ses répercussions sanitaires mais aussi économiques et politiques, a estimé le ministre libérien de l’Information Lewis Brown.

« Les hôpitaux luttent, mais les hôtels aussi, de même que les entreprises. Si cela continue, le coût de la vie va grimper. On a une population agitée », a affirmé M. Brown dans un entretien avec l’AFP tard lundi soir à Monrovia, .

« Le monde ne peut pas attendre que le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée retombent dans le conflit, qui pourrait être le résultat de cette lenteur dans la mobilisation » contre Ébola, a déclaré le ministre à la veille de l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies.

Le ministre de la Défense Brownie Samukai avait affirmé le 9 septembre devant le Conseil de sécurité de l’ONU que « l’existence du Liberia était gravement menacée » par le virus.

Le Liberia est entré dans sa onzième année de paix fragile après des guerres civiles qui y ont fait environ 250. 000 morts entre 1989 et 2003.

Il est frontalier de la Sierra Leone – également affectée par une décennie de guerre civile (1991-2001) ayant causé quelque 120. 000 morts – ainsi que de la Guinée.

Ces trois pays sont les plus touchés par l’actuelle épidémie d’Ébola en Afrique de l’Ouest, où au moins 2. 811 personnes en sont mortes sur 5. 864 cas depuis le début de l’année, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 18 septembre.

La présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf a appelé dans un communiqué le 17 septembre ses concitoyens à montrer la même « résilience » que pour sortir de la guerre civile, affirmant qu’Ébola avait frappé le pays au moment où il était en voie de reconstruction.

« La guerre ne nous a pas vaincus, une économie complètement détruite – le plus grave effondrement depuis la Deuxième Guerre mondiale – ne nous a pas vaincus, Ébola ne nous vaincra pas », a-t-elle promis.

L’OMS a estimé mardi que l’épidémie était entrée dans une phase de croissance « explosive » avec 20. 000 personnes risquant d’être contaminées d’ici à novembre si les mesures de lutte n’étaient pas renforcées.

Au Liberia, « tout le monde ne contractera pas ce virus mais tout le monde en ressent les effets à cause de la nature des restrictions que nous avons mises en place » pour enrayer la propagation, a déclaré le ministre Brown, par ailleurs porte-parole officiel de la lutte contre Ébola dans son pays.

« La répercussion du virus Ébola n’est pas seulement perçue comme une situation de santé publique, mais aussi comme une situation politique », a-t-il estimé.

Selon lui, le gouvernement libérien « a besoin de jusqu’à 1. 000 lits » dans dix centres de traitement d’Ébola à travers tout le pays.

« Mais nous n’avons pas la capacité et les ressources pour réaliser cela. C’est ce qui mine la confiance de la population dans cette lutte et en tant que gouvernement nous ne pouvons pas nous permettre le déclin de la confiance de notre peuple », a-t-il dit, appelant à « l’aide de la communauté internationale ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Bouteflika, accroché au pouvoir, malgré ses ennuis de santé

avril 12, 2014

ALGER (Algérie) – Affaibli par des ennuis de santé, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, artisan de la réconciliation après la guerre civile, brigue à l’âge de 77 ans un quatrième mandat, au risque d’apparaître comme un homme accroché au pouvoir.

Après 15 ans à la tête du pays, il détient déjà le record de longévité pour un président algérien. Sans compter les seize années passées comme ministre, presque entièrement à la tête de la diplomatie.

Entre les deux périodes, il a vécu une traversée du désert durant laquelle l’armée –qui a toujours joué un rôle majeur dans le choix du chef de l’Etat–, fit une première fois appel à lui en 1994, en pleine guerre civile, pour prendre les rênes d’un pouvoir de transition. Les discussions n’avaient pas abouti mais seront fructueuses cinq ans plus tard, le conduisant à la présidence.

A la suite d’un AVC il y a an, M. Bouteflika a été hospitalisé pendant près de trois mois à Paris. Depuis son retour mi-juillet, il ne bouge presque plus de chez lui.

Il ne s’est pas exprimé en public ces deux dernières années. Le 3 mars, lui qui jadis était un tribun hors pair, s’exprimant aussi bien en français qu’en arabe, a annoncé, d’une voix à peine audible, sa candidature en déposant son dossier au Conseil constitutionnel.

Son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, a cependant assuré cette semaine que M. Bouteflika allait de mieux en mieux.

– Artisan de la réconciliation –

Durant la campagne, il a brillé par son absence, laissant à M. Sellal et six autres responsables le soin de sillonner le pays à sa place.

Elu à la présidence en avril 1999 dans un pays en pleine guerre civile, Boutef, comme l’appellent familièrement ses compatriotes, s’est employé à rétablir la paix après un conflit ayant fait quelque 200.000 morts, selon des sources officielles.

En septembre 1999, il a obtenu un oui massif au référendum sur la loi de la Concorde civile, qui amnistie les islamistes armés n’ayant pas commis de crimes de sang et de viols et se soumettant à l’autorité de l’Etat. La loi entraînera la reddition de milliers d’islamistes.

Accusé par ses détracteurs de n’être qu’une marionnette de l’armée, M. Bouteflika, ancien officier de l’Armée de libération nationale (ALN), avait dès son élection voulu afficher son indépendance vis-à-vis de cette puissante institution en lançant sa célèbre phrase je ne suis pas un trois-quarts de président.

Après avoir été récemment accusé dans la presse de vouloir diviser l’armée, entre d’un côté les renseignements et de l’autre l’état-major, pour mieux la contrôler, il a qualifié de fictifs les conflits au sein de cette institution.

Toujours impeccablement vêtu d’un costume trois-pièces et cravate même en pleine canicule, M. Bouteflika a été reconduit en 2004, puis en 2009 grâce à une révision de la Constitution supprimant la limitation du nombre de mandats présidentiels.

En 2011, alors que le Printemps arabe balayait plusieurs vieux dirigeants, il a rapidement annoncé des réformes, jugées cependant très insuffisantes par l’opposition.

Un ancien ministre, en poste de 1999 à 2002, se souvient d’un homme versatile et craint par ses collaborateurs. Il était tellement méprisant que ses chefs de gouvernement n’osaient jamais prendre la parole lors des conseils des ministres, indique-t-il.

– Ministre à 25 ans –

Né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc) d’une famille originaire de Tlemcen (ouest algérien), Abdelaziz Bouteflika a rejoint dès 1956 l’ALN en lutte contre la France.

A l’indépendance, à seulement 25 ans, il est devenu ministre des Sports et du Tourisme, sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, avant d’hériter rapidement, en 1963, du portefeuille de la diplomatie, qu’il a conservé jusqu’en 1979.

En juin 1965, il a soutenu Houari Boumediene, alors ministre de la Défense, qui a renversé Ben Bella.

S’affirmant le dauphin de M. Boumediene, dont il a prononcé en larmes l’oraison funèbre en décembre 1978, il a pourtant été écarté. Il a alors choisi l’exil à Dubaï ou encore à Genève.

M. Bouteflika est finalement revenu comme candidat à la présidence en avril 1999, et s’est retrouvé seul en lice après le retrait de six adversaires convaincus qu’il y aurait des fraudes.

Romandie.com avec(©AFP / 12 avril 2014 14h04)

Kenya : le ministre de la Sécurité intérieure tué dans un accident aérien

juin 10, 2012
Des sauveteurs sont sur les lieux de l'accident d'un hélicoptère le 10 juin 2012. Des sauveteurs sont sur les lieux de l’accident d’un hélicoptère le 10 juin 2012. © AFP

Le ministre kényan de la Sécurité intérieure George Saitoti, candidat à l’élection présidentielle et important responsable dans la lutte contre les islamistes somaliens, a été tué dimanche près de Nairobi dans l’accident, aux causes encore indéterminées, de son hélicoptère avec cinq autres personnes à bord.

« Nous avons malheureusement perdu M. Saitoti et le ministre délégué (à la sécurité intérieure) Orwa Ojode », a déclaré à la presse le vice-président kényan Kalonzo Musyoka, arrivé sur les lieux de l’accident, dans une forêt près de Nairobi. Parmi les victimes se trouvent également les pilote et co-pilote de l’appareil — dont une femme — et les deux gardes du corps des responsables gouvernementaux, a ajouté M. Musyoka.

Le vice-président kényan n’a fait aucun commentaire sur la cause possible de l’accident de l’appareil, un hélicoptère de police muni de petites ailes fixes de la société Eurocopter. Cet appareil s’est écrasé à 08h30 locales (05h30 GMT) dans la forêt de Kibiku, dans les collines de Ngong proches de Nairobi, peu après avoir décollé de l’aéroport Wilson à Nairobi à destination de l’ouest du Kenya pour assister à une célébration religieuse.

Le Kenya a subi ces derniers mois une série d’attentats, attribués systématiquement par le gouvernement aux islamistes somaliens shebab, et en tant que ministre de la Sécurité intérieure, M. Saitoti était impliqué dans les mesures de sécurité prises à l’encontre de ces derniers. Mais rien à ce stade ne permet d’accréditer la thèse d’un attentat plutôt que celle d’un accident. L’armée kényane est entrée en octobre dernier en Somalie, où elle mène depuis, conjointement aux forces militaires d’autres puissances régionales, des opérations pour déloger les islamistes shebab de leurs bastions du sud et du centre de ce pays livré à la guerre civile depuis plus de 20 ans;

Brusque chute de l’appareil

« J’ai vu un appareil voler très bas, il est descendu soudainement et nous avons entendu une forte explosion, puis le feu s’est déclaré quand il a touché le sol », a rapporté à l’AFP un témoin, Ole Tolei, un fermier des environs de cette zone rurale. « L’appareil a fait du sur-place, et on a eu l’impression qu’il faisait demi-tour, et alors il est descendu », a témoigné un autre habitant, Henry Lelei. Après l’accident, « nous nous sommes précipité sur place et il y avait une femme qui pleurait. Elle n’était pas brûlée, mais nous ne pouvions pas nous approcher car le feu était trop fort. Quand l’incendie s’est propagé nous avons dû nous enfuir », a-t-il poursuivi.

« Le gouvernement va s’assurer qu’une enquête poussée soit menée. Nous ferons d’autres déclarations ultérieurement », a déclaré le Premier ministre Raila Odinga, qui s’est également rendu sur place. Les corps des occupants de l’appareil ont été brûlés au point d’empêcher toute identification immédiate, ont rapporté des officiers de police sur place. Un journaliste de l’AFP présent sur les lieux a vu les corps calcinés des six personnes sortis des décombres de l’appareil, dont les débris étaient dispersés sur plusieurs dizaines de mètres dans une zone forestière. La police a établi un cordon de sécurité pour tenter d’empêcher une foule de centaines de badauds d’approcher des lieux de l’accident.

Plusieurs fois ministres depuis 1983

George Saitoti était ministre de la Sécurité intérieure depuis la réélection de l’actuel président Mwai Kibaki en 2008. Il avait annoncé son intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle, prévue en principe en mars 2013. Il avait été ministre des Finances dès 1983, puis vice-président du Kenya à partir de 1989, avant d’être limogé en 2002 par le président de l’époque Daniel Arap Moi, après s’être opposé au choix de ce dernier de soutenir Uhuru Kenyatta pour lui succéder à la tête de l’Etat.

M. Saitoti avait alors rejoint le camp de l’opposant de l’époque Mwai Kibaki, et avait occupé d’abord le poste de ministre de l’Education après l’élection de ce dernier en 2002.

Jeuneafrique.com avec AFP