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La Russie a commencé le transfert d’armes nucléaires vers la Biélorussie, assure Loukachenko

mai 25, 2023

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a annoncé que Vladimir Poutine lui a assuré avoir signé le décret permettant le transfert de charges nucléaires.

En mars, Vladimir Poutine annonçait le déploiement d’armes nucléaires vers la Biélorussie. Selon le président biélorusse Alexandre Loukachenko, la Russie a d’ores et déjà commencé le transfert des charges nucléaires. Pour l’heure, le Kremlin n’a fait aucun commentaire.

« Le transfert des charges nucléaires a commencé, ça a déjà commencé », a déclaré Alexandre Loukachenko, répondant à une question d’un journaliste russe dans une vidéo diffusée par la chaîne Telegram officieuse de la présidence biélorusse, Pul Pervogo.

Alexandre Loukachenko, qui était à Moscou jeudi pour un sommet régional, n’était pas en mesure d’indiquer si les armes en question étaient déjà dans son pays. « Peut-être, je rentre et je verrai », a dit le dirigeant biélorusse et principal allié russe. Alexandre Loukachenko a expliqué que Vladimir Poutine lui avait dit la veille avoir signé le décret permettant le transfert.

La crainte d’une escalade du conflit

Le président russe avait annoncé le 25 mars que Moscou allait déployer des armes nucléaires « tactiques » sur le territoire biélorusse, un pays situé aux portes de l’Union européenne, nourrissant la crainte d’une d’escalade du conflit en UkraineL’annonce avait suscité des critiques de la communauté internationale, les Occidentaux en particulier, d’autant que le dirigeant russe a depuis le début de son assaut contre son voisin ukrainien en février 2022 évoqué la possibilité d’un recours à l’arme atomique.

L’opposante en exil Svetlana Tikhanovskaïa a dénoncé jeudi une menace pour tout le continent européen. « Cela ne met pas juste en danger la vie des Biélorusses, mais crée aussi une nouvelle menace pour l’Ukraine, pour toute l’Europe », a écrit sur Twitter Svetlana Tikhanovskaïa. « Lorsqu’on parle d’armes nucléaires tactiques, la plupart sont aussi puissantes que celle qui a tué 140 000 personnes à Hiroshima », a-t-elle ajouté. Les armements nucléaires dits « tactiques » peuvent provoquer d’immenses dégâts, mais leur rayon de destruction est plus limité que celui d’armes nucléaires « stratégiques ».

Début avril, la Russie avait indiqué avoir commencé à former les militaires biélorusses à l’utilisation d’armes nucléaires « tactiques ».

En outre, Vladimir Poutine a indiqué par le passé que dix avions avaient déjà été équipés en Biélorussie pour l’utilisation de telles armes et qu’un entrepôt spécial serait terminé d’ici au 1er juillet. Le pays n’est pas directement engagé sur le terrain en Ukraine mais a prêté son territoire à l’armée russe pour qu’elle puisse lancer son assaut en février 2022.

Le Point par M.R. avec AFP

États-Unis: Joe Biden donne le feu vert à l’entraînement de pilotes ukrainiens sur des F-16

mai 19, 2023
Des avions de combats volent en formation serrée.

Voilà des mois que le gouvernement ukrainien réclame des chasseurs F-16 pour mieux combattre les Russes. (Photo d’archives): Getty Images/Ministère de la Défense de la Corée du Sud

Le président des États-Unis a accordé vendredi son « soutien à une initiative commune visant à entraîner des pilotes ukrainiens sur des avions de combat de quatrième génération, y compris des F-16 », a déclaré un haut responsable de la Maison-Blanche, en marge du sommet du G7 qui s’est ouvert au Japon.

Il s’agit d’un pas important dans le soutien militaire aérien fourni par l’Occident aux forces ukrainiennes, dont les dirigeants réclament depuis des mois des chasseurs modernes de type F-16 pour reprendre le contrôle de l’espace aérien des zones occupées par les Russes et pour soutenir la progression des forces terrestres.

Il n’est toutefois pas question d’envoyer immédiatement de tels avions sur le champ de bataille. Plusieurs étapes restent encore à franchir.

Pendant que l’entraînement se déroulera ces prochains mois, notre coalition de pays participant à cet effort décidera quand fournir des avions, combien [d’appareils seront offerts] et qui les fournira, a précisé le porte-parole de Washington.

Il s’agit d’un changement important dans la politique de l’administration Biden qui s’était déclarée catégoriquement contre la livraison de chasseurs F-16 aux Ukrainiens en janvier dernier.

Aujourd’hui, la Maison-Blanche, sans s’engager à livrer des avions elle-même aux Ukrainiens, s’est dite ouverte à ce que d’autres pays le fassent.

La formation des nouveaux pilotes ne devrait également pas avoir lieu aux États-Unis, a précisé le responsable du gouvernement américain. Ces opérations devraient se faire en Europe, en présence de personnel et d’instructeurs américains. La formation de plusieurs mois devrait commencer dans les semaines à venir, selon la même source.

Le Danemark, qui possède une quarantaine de F-16, a d’ores et déjà annoncé qu’il contribuera à la formation des pilotes ukrainiens. Le Danemark déploiera tous ses efforts pour en faire une contribution prioritaire, a assuré le ministre danois des Affaires économiques, Troels Lund Poulsen.

Le premier ministre britannique Rishi Sunak, son collègue belge Alexander De Croo et la ministre de la Défense néerlandaise Kajsa Ollongren ont tous salué cette annonce et promis de travailler avec leurs partenaires pour renforcer les capacités aériennes de l’Ukraine.

Kiev salue une décision historique

À Kiev, cette décision a été qualifiée d’historique par le président Volodymyr Zelensky, qui se réjouit que son homologue américain soit désormais prêt à autoriser les alliés de l’Ukraine à lui fournir ces avions. Cela va considérablement aider notre armée de l’air, s’est félicité le président ukrainien Zelensky.

Je compte discuter de la mise en œuvre pratique de cette décision lors du sommet du G7 à Hiroshima, a écrit le président Zelensky sur son compte Twitter.

L’Ukraine demande depuis des mois à ses alliés occidentaux de lui fournir des avions performants qui lui permettraient de frapper les troupes russes en profondeur dans les zones occupées.

En mars dernier, des pilotes ukrainiens avaient été évalués sur des simulateurs en Arizona afin de déterminer leur niveau de compétence sur des avions de chasse occidentaux. L’armée de l’air ukrainienne ne dispose pour le moment que de chasseurs de fabrication russe ou soviétique, à savoir des MIG et des Soukhoï.

Seule une poignée de pays européens disposent actuellement d’une réserve suffisante de F-16 pour en livrer à l’Ukraine. Les Pays-Bas et la Pologne ont déjà fait part de leur volonté d’en exporter en Ukraine, mais les États-Unis doivent auparavant approuver ce transfert en raison de la technologie américaine sensible dont sont dotés ces avions.

Développé par General Dynamics [Lockheed Martin] dans les années 1970, le F-16 Falcon a été fabriqué à plus de 4500 exemplaires. Très performant et polyvalent, c’est l’un des chasseurs les plus vendus et utilisés dans le monde.

Le Canada ne dispose pour sa part d’aucun chasseur F-16. L’essentiel de sa chasse est composé de CF-18 Hornet qui seront un jour remplacés par des F-35.

Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse et CNN

Ukraine-France: Macron et Zelensky appellent à de nouvelles sanctions contre la Russie

mai 14, 2023

Le président ukrainien s’est entretenu avec son homologue français ce dimanche soir à Paris sur les besoins humanitaires et militaires de l’Ukraine.

Les deux chefs d'Etat ont echange une poignee de main, une breve accolade et quelques mots dans la cour du palais presidentiel, au son de la Garde republicaine, avant d'entrer dans l'Elysee.
Les deux chefs d’État ont échangé une poignée de main, une brève accolade et quelques mots dans la cour du palais présidentiel, au son de la Garde républicaine, avant d’entrer dans l’Élysée.© LUDOVIC MARIN / AFP

Après l’Italie samedi puis l’Allemagne ce dimanche, Volodymyr Zelensky est en France. Le président ukrainien est arrivé peu avant 21 heurs à la base aérienne de Vélizy-Villacoublay, où il a été accueilli par la première ministre, Elisabeth Borne, et la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna. Il a ensuite été accueilli sur le parvis de l’Élysée par Emmanuel Macronr. Les deux chefs d’État ont échangé une poignée de main, une brève accolade et quelques mots dans la cour du palais présidentiel, au son de la Garde républicaine, avant d’entrer dans l’Élysée.

Les présidents français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky appellent à accroître la pression sur la Russie par de « nouvelles sanctions », selon une déclaration commune des deux pays publiée à l’issue de leur entretien. « L’Ukraine et la France s’accordent sur la nécessité d’accroître nos pressions collectives sur la Russie par de nouvelles sanctions afin d’affaiblir la capacité de ce pays à poursuivre sa guerre d’agression illégale », déclarent les deux pays.

À l’occasion de ce dîner, les deux chefs d’État ont également évoqué « le soutien » de la France « en réponse aux besoins urgents de l’Ukraine, sur les plans militaire et humanitaire ». La France va former et équiper plusieurs bataillons ukrainiens avec des « dizaines » de véhicules blindés et chars légers, ont annoncé les deux pays. « Dans les semaines à venir, la France formera et équipera plusieurs bataillons avec des dizaines de véhicules blindés et de chars légers, dont des AMX-10R », est-il précisé dans une déclaration commune.

Fourniture d’armes et formations de soldats

En début d’année, Paris s’était engagé à céder à l’Ukraine des AMX-10 RC, des chars légers et rapides. Les annonces formulées dimanche sont nouvelles, a relevé un conseiller de l’Élysée, sans plus de précisions. La France concentre aussi ses « efforts sur le soutien des capacités de défense aérienne de l’Ukraine », souligne la déclaration commune.

Elle a déjà livré des systèmes anti-aériens de courte portée Mistral, de moyenne portée Crotale et examine avec l’Italie la livraison de systèmes sol-air plus sophistiqués SAMP/T, a rappelé l’Elysée. Concernant la demande ukrainienne d’avions de chasse, « la question est un peu prématurée », a réitéré un conseiller du président Macron, en rappelant qu’il fallait d’abord pour cela former des pilotes, un processus long et complexe.

« En plus de sa contribution nationale, la France participe activement aux mesures de l’Union européenne et de l’OTAN en matière d’assistance militaire à l’Ukraine et de formation des soldats ukrainiens », a ajouté la déclaration commune des deux pays. Sur l’année 2023, elle vise la formation de 2 000 Ukrainiens en France et de près de 4 000 en Pologne où elle a déployé plus de 200 soldats pour cela.

Plusieurs déplacements

Après un passage en Italie samedi, Volodymyr Zelensky était en visite à Berlin plus tôt dans la journée. Le président ukrainien est arrivé en Allemagne dans la nuit de samedi à dimanche. Il a été accueilli en début de matinée par le chef de l’État du pays. Ils se sont entretenus notamment sur la livraison de nouvelles armes d’une valeur de 2,7 milliards d’euros annoncée par l’Allemagne.

Il a salué dimanche le soutien apporté à Kiev par l’Allemagne, qu’il a qualifiée de « véritable amie » et d’« alliée fiable ». « Dans la période la plus difficile de l’histoire moderne de l’Ukraine, l’Allemagne s’est révélée être notre véritable amie et notre alliée fiable, qui se tient résolument aux côtés du peuple ukrainien dans la lutte pour la défense de la liberté et des valeurs démocratiques », a-t-il écrit dans le livre d’or de la présidence allemande, selon le message consulté par l’Agence France Presse.

En France, il s’agit de la deuxième visite du chef de l’État ukrainien à Paris depuis le début de l’offensive russe dans son pays en février 2022. Emmanuel Macron l’avait déjà reçu le 8 février à l’Élysée, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz. Interrogé sur cette nouvelle visite, l’Élysée n’a ni confirmé ni dément.

Le Point par M.R. avec AFP

Vladimir Poutine juge l’avenir de la Russie en jeu dans la guerre en Ukraine

mai 9, 2023
Le président russe Vladimir Poutine.

Le président russe Vladimir Poutine prononce son discours lors du défilé militaire du Jour de la Victoire marquant le 78e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale sur la place Rouge à Moscou. Photo: AP/ Gavril Grigorov

Vladimir Poutine a promis lundi la « victoire » dans la « guerre » en Ukraine qu’il estime orchestrée par l’Occident pour détruire la Russie, traçant un parallèle avec la Deuxième Guerre mondiale dans les commémorations des 78 ans de la défaite nazie.

Mais le puissant chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, engagé depuis des mois dans la bataille de Bakhmout, a lancé à l’inverse sur Telegram une longue diatribe pour dénoncer l’incapacité des autorités russes à défaire l’Ukraine, accusant même la hiérarchie militaire de vouloir tromper le président russe.

Plus d’un an après avoir lancé son armée à l’assaut de son voisin qu’il accuse de nazisme et après une série de cuisants échecs, M. Poutine s’efforce de présenter ce conflit comme voulu par les Occidentaux.

« La civilisation est de nouveau à un tournant. Une guerre a été lancée contre notre patrie. »— Une citation de  Le président russe Vladimir Poutine

Des chars roulent sur la place Rouge.

Parade à Moscou Photo: Reuters/Moscow News Agency

M. Poutine a fait cette déclaration depuis l’emblématique place Rouge à Moscou, devant des milliers de soldats, l’élite politique et une poignée de dirigeants de pays d’ex-URSS.

Il a salué les forces russes, notamment les centaines de milliers de réservistes qu’il a mobilisés. L’avenir de notre État, de notre peuple dépend de vous, a martelé le maître du Kremlin, accusant encore Américains et Européens d’utiliser l’Ukraine pour aboutir à la chute et à la destruction de notre pays.

Pour la Russie, pour nos vaillantes forces armées, pour la victoire, hourra!, a-t-il lancé, avant que commence un défilé de milliers d’hommes et de blindés sous le soleil printanier.

Le président Poutine sur la place Rouge.

Le président Poutine prononce un discours lors du défilé militaire du Jour de la Victoire sur la place Rouge. Photo: Getty Images/Dmitry Astakhov

Cette cérémonie annuelle est censée exalter la puissance russe, comme la victoire de 1945 occupe une place centrale dans l’identité et le nationalisme portés par M. Poutine.

Cette année, les commémorations interviennent au moment où l’armée est plus que jamais enlisée dans sa campagne militaire, après avoir enregistré de lourdes pertes, tandis que se prépare une contre-offensive ukrainienne.

Un lanceur de missile balistique intercontinental russe Yars.

Un lanceur de missile balistique intercontinental russe Yars roule sur la place Rouge lors du défilé militaire du Jour de la Victoire dans le centre de Moscou, le 9 mai 2023. Photo: Getty Images/Gavril Grigorov

Lundi, date à laquelle le monde occidental marque la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait promis à la Russie la défaite, la même que pour les nazis.

Rompant pour de bon avec la tradition soviétique du 9 mai, Kiev accueillait mardi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour la Journée de l’Europe.

Il a exhorté l’UE à accélérer les livraisons de munitions d’artillerie. Il a également remercié la responsable Ursula von der Leyen pour la décision européenne de fournir un million d’obus d’artillerie à Kiev, avant d’insister sur le calendrier.

Nous avons discuté de la question clé : la rapidité d’approvisionnement et de livraison de ces munitions. On en a déjà besoin sur le champ de bataille, a-t-il ajouté.

L’armée russe affaiblie?

Sur le terrain, après 15 mois d’offensive, l’armée russe apparaît affaiblie par les pertes et les tensions entre l’état-major et les paramilitaires de Wagner. Elle reste empêtrée dans son combat pour la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l’Est depuis des mois.

Le chef de Wagner a choisi la date hautement symbolique du 9 mai pour accuser la hiérarchie militaire d’intrigue et de ne pas avoir tenu sa promesse de livrer des munitions, ainsi que des unités de l’armée régulière de fuir le champ de bataille à Bakhmout.

Pourquoi l’État n’arrive-t-il pas à défendre le pays? a-t-il lancé, affirmant que ce qui est montré à la télévision russe ne reflète pas la réalité.

Si tout est fait pour tromper le commandant en chef [Vladimir Poutine], alors soit le commandant en chef vous déchirera le c.., soit ce sera le peuple russe qui sera furieux si la guerre est perdue, a-t-il insisté dans son habituel langage fleuri.

Protection renforcée

Des tireurs d'élite sur un toit à Moscou.

Des tireurs d’élite sur le toit d’un bâtiment lors d’un défilé militaire le Jour de la Victoire, à Moscou. Photo: Reuters/Moscow News Agency

Les commémorations du 9 mai se déroulent aussi sous protection renforcée du fait de la multiplication des attaques en territoire russe attribuées à Kiev par Moscou. Elles se produisent alors qu’une vaste contre-offensive ukrainienne semble imminente et peut-être déjà en cours.

L’attaque la plus spectaculaire, même si elle a soulevé beaucoup de questions, a été une frappe présumée de deux drones contre le Kremlin la semaine dernière, que Moscou affirme avoir déjouée tout en la qualifiant de tentative d’assassinat de M. Poutine.

L’Ukraine a démenti tout rôle dans cette opération, laissant entendre qu’il pouvait s’agir de l’initiative d’un mouvement rebelle russe ou d’une mise en scène du pouvoir.

Il y a eu également des frappes contre des installations énergétiques russes, des sabotages de voies ferrées et de multiples tentatives ou assassinats de personnalités, comme celle qui a blessé samedi l’écrivain nationaliste Zakhar Prilépine.

Résultat, des défilés et manifestations prévus dans plusieurs villes et régions russes ont été supprimés, notamment dans les régions frontalières de l’Ukraine et en Crimée annexée, les autorités avançant un risque terroriste.

À Moscou, la traditionnelle marche du Régiment des Immortels qui rassemble des dizaines de milliers de Russes célébrant les vétérans de 1945 dans les rues de la capitale a été annulée.

Le maître du Kremlin a peu de bonnes nouvelles du front. Ses troupes, qui combattent depuis l’été pour Bakhmout, à l’importance stratégique contestée et en grande partie détruite, ne l’ont toujours pas conquise face à une résistance ukrainienne acharnée.

Les forces russes en contrôlent aujourd’hui la majeure partie, mais cette avancée s’est faite lentement et au prix de lourdes pertes.

Parallèlement, Moscou poursuit ses bombardements sur l’Ukraine. Mardi, l’armée de l’air ukrainienne a affirmé avoir abattu 23 missiles de croisière russes sur les 25 missiles lancés pendant la nuit sur le pays.

L’administration militaire de Kiev a dit avoir abattu une quinzaine de cibles aériennes ennemies autour de la capitale, sans signaler de victimes ni de dégâts importants.

Des sirènes d’alerte ont également été déclenchées dans plusieurs régions ukrainiennes.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Menace nucléaire: quand le compteur s’accélère

mai 8, 2023

La guerre nucléaire est souvent présentée comme une fin potentielle de l’humanité. Ces derniers mois, elle ressurgit en sourdine sur différents fronts. Elle court dans les déclarations russes comme une menace à peine voilée après l’invasion de l’Ukraine. Au même moment, les États-Unis sont engagés dans une démonstration de force au sujet de Taïwan avec la Chine, qui a lancé un vaste programme de renforcement de ses forces nucléaires. Même très faible, le risque d’une attaque nucléaire refait surface : attention, grave danger, préviennent d’éminents spécialistes de l’atome.

L’été dernier, la Ville de New York a publié une vidéo décrivant les étapes que les habitants devaient suivre en cas d’attaque nucléaire. Rentrez à l’intérieur, rapidement et loin des fenêtres. Restez-y. Soyez à l’écoute, informez-vous. La menace, soudainement, prenait des allures plus concrètes. Elle a atterré de nombreux New-Yorkais qui se sont demandé pourquoi la diffuser à ce moment-là.

D’un point de vue scientifique, ce message de fausse alerte a également surpris, mais pour d’autres raisons. On était horrifiés par sa naïveté, se souvient Rachel Bronson, PDG du Bulletin of the Atomic Scientists, un organisme fondé en 1945 par Albert Einstein et des confrères du projet Manhattan à l’origine de la première bombe atomique.

Le conseil – Abritez-vous à l’intérieur. Rapidement – est-il vraiment utile en cas d’attaque nucléaire? Quel effet aurait une bombe atomique lancée sur Manhattan? Prenons l’exemple de la Tsar Bomba.

Avec sa charge de 57 mégatonnes, c’est la bombe la plus puissante jamais créée et testée. Elle a explosé en octobre 1961 dans l’Arctique soviétique et a généré une boule de feu de 2,3 kilomètres de diamètre. L’éclair d’une telle explosion est visible à plus de 1000 kilomètres de distance. Larguée sur une zone densément peuplée comme New York, cette bombe ferait des millions de morts, selon l’outil de simulation en ligne Nukemap.

Le cœur de la zone de déflagration atteindrait un rayon de 3,14 km (30,9 km²). Dans ce périmètre (environ la moitié de Manhattan qui fait 59,1 km²), les habitants seraient exposés à des radiations probablement mortelles et décéderont dans le mois de l’explosion. Parmi les survivants, 15 % décéderont éventuellement d’un cancer.

Le souffle de l’explosion balayerait tout sur un rayon d’environ 4,62 km (67,1 km²), aussi appelé le périmètre de la boule de feu. Comme son nom l’indique, la lumière émise par la chaleur est si intense qu’elle déclenche des incendies et provoque de graves brûlures à grande distance.

Dans un cercle plus large de 8,91 km – désigné comme le heavy blast damage radius –, la zone serait elle aussi fortement sinistrée : les radiations y laissent peu de chances de survie, même des bâtiments en béton pourraient être gravement endommagés ou démolis.

Sur la carte, la moitié de Long Island et le nord-est du New Jersey seraient également touchés, notamment les trois grands aéroports new-yorkais, Newark à l’ouest, JFK au sud et La Guardia à l’est. Au nord, le Bronx n’y échapperait pas : la plupart des bâtiments résidentiels s’effondreraient, les blessures et les décès seraient nombreux, et les risques d’incendies, élevés.

Plus loin encore, les radiations thermiques s’étendraient sur une zone de 60 km (11 300 km2), pour atteindre des villes aussi éloignées de Manhattan que Stamford, dans l’État du Connecticut, ou encore Bedminster, dans le New Jersey, qui abrite le Trump National Golf Club. Les habitants pourraient souffrir de brûlures au troisième degré suffisamment sévères pour entraîner des blessures handicapantes et des amputations.

Le bilan humain d’une telle attaque est estimé à 7,74 millions de morts et 4,46 millions de blessés en 24 heures. Tous les dégâts mentionnés diffèrent en fonction de l’altitude d’explosion, analyse Nukemap, ce site en ligne créé par Alex Wellerstein, un historien des sciences et professeur adjoint au Stevens Institute of Technology, dans le New Jersey.

La sinistre projection repose sur le lancement d’une seule bombe, mais l’inventaire mondial comprendrait plus de 12 000 ogives, dont plus de 9000 ont été mises en stock pour une utilisation potentielle, selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), un institut international indépendant de recherche sur les conflits et les armes.

Difficile de dresser un portrait précis de la situation, certains pays affichant plus de transparence (les États-Unis) que d’autres (Israël).

Le cargo soviétique Anosov repart de Cuba chargé de missiles, conformément à l’accord américano-soviétique sur le retrait des missiles russes de Cuba en 1962. Photo : Getty Images

La survie, « pas une garantie »

Depuis la crise des missiles de Cuba en 1962, le monde n’a jamais été aussi proche de l’utilisation effective d’armes nucléaires. Le message a été porté par le président américain Joe Biden en octobre 2022. Avec cette mise en garde lâchée comme un missile : attention à l’Armageddon. Il est aussi véhiculé par d’éminents physiciens et scientifiques qui ont historiquement entretenu une relation particulière avec le contrôle des armes nucléaires grâce à leur expertise technique et analytique.

Alors que la crise des missiles de Cuba a duré 13 jours, la situation actuelle se détériore depuis plus d’un an. Plus longtemps cela dure, plus le danger s’accentue, alerte le mouvement Pugwash, une organisation internationale qui rassemble des personnalités des mondes universitaire et politique autour des menaces contre la sécurité mondiale.

Son secrétaire général, le physicien italien et professeur Paolo Cotta Ramusino, s’efforce de maintenir des relations avec ses confrères russes et dit s’être rendu récemment en Russie, en octobre et décembre derniers. Il y a de l’inquiétude là-bas, se contente-t-il de répéter, en entrevue à Radio-Canada, sans en révéler davantage. Le contrôle de la situation est assuré par les politiciens.

Fidèle à la mission de son organisation, M. Cotta Ramusino défend la désescalade militaire et le retour du dialogue entre les parties. Pugwash s’est vu décerner le prix Nobel de la paix en 1995 pour ses efforts sur le désarmement nucléaire et tire son nom d’une ville de Nouvelle-Écosse où ses conférences ont vu le jour en 1957.

« Il faut trouver des compromis et arrêter la guerre. »— Une citation de  Paolo Cotta Ramusino, physicien et secrétaire général de Pugwash

Entre dissuasion militaire et menaces plus ou moins explicites, les postures qui attisent les incitations à une première frappe sont particulièrement préoccupantes, écrit aussi l’éminent physicien américain Richard L. Garwin dans un article scientifique co-signé le 13 mars 2023 avec Frank N. von Hippel, sur le site spécialisé The Bulletin of the Atomic Scientists.

Le parcours de ce grand spécialiste du nucléaire est éloquent : après avoir joué un rôle crucial dans le développement de la première bombe à hydrogène, il est devenu un ardent défenseur du contrôle des armements et conseiller de tous les présidents américains, d’Eisenhower à Obama. À 95 ans en 2023, il continue son combat pour éviter un holocauste nucléaire, selon ses termes. En ce sens, il invite la Chine, la Russie et les États-Unis à un dur travail de négociations réelles.

« Le succès – et la survie – ne sont pas garantis d’avance. »— Une citation de  Richard L. Garwin, physicien, membre de l’Académie nationale des sciences américaine

Ce tabou sur la fin de tout

Dans l’espace public, le spectre nucléaire ressurgit sporadiquement à coup de déclarations-chocs. La partition de guerre se joue sur un rythme crescendo/diminuendo. Au quatrième jour de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, Vladimir Poutine a d’emblée annoncé la mise en alerte de la force de dissuasion nucléaire de son armée.Début de la liste de 6 éléments. Passer la liste?

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Vladimir Poutine

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Vladimir Poutine.

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Jake Sullivan.

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Antony Blinken.

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Joe Biden.

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Vladimir Poutine.

Une seule et unique frappe nucléaire représente un risque majeur pour la pérennité de l’humanité, selon les scénarios américains, indique Pavel Podvig, spécialiste des forces nucléaires russes à l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (Unidir) à Genève.

Il n’y a aucune façon de contrôler l’escalade qu’elle engendrerait. Même un simple exercice de démonstration au-dessus de la mer Noire, qui ne blesserait personne et ne ferait aucun dégât, lancerait le signal de tuer beaucoup de gens, affirme M. Podvig.

Cette même analyse est partagée par les porte-parole de Pugwash, mouvement qui fut actif pendant la guerre froide et servit d’espace de réflexion et de canal de communication entre le bloc communiste de l’Est et les démocraties occidentales.

Ses membres – leaders politiques, scientifiques, diplomates, experts en affaires mondiales – devaient se réunir de nouveau au Qatar au printemps, mais la rencontre a été reportée en 2024.

Nous travaillerons toujours, pour le temps dont nous disposons, avec cette idée : ne jamais utiliser d’armes nucléaires, insiste le physicien Cotta Ramusino.

Un avion de transport militaire russe Iliouchine Il-80, également connu sous le nom « l’avion de l’Apocalypse », et un avion de chasse MiG-29 lors d’une répétition pour un défilé aérien, dans le cadre d’une parade militaire marquant l’anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale, à Moscou, le 7 mai 2022.Photo: Reuters/Shamil Zhumatov

Des garde-fous qui s’effritent

Mais ce qui inquiète surtout les experts en la matière, c’est le délitement du contrôle des armes nucléaires par les traités existants.

Le traité ABM (1972) interdisant les missiles antibalistiques, et qui a longtemps constitué un garde-fou des tensions nucléaires entre les États-Unis et l’URSS, est caduc depuis 2002. Celui sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé en 1987, a expiré en 2019 après les retraits américain puis russe.

Le traité New Start reste le seul à réglementer la taille et la composition des arsenaux des États-Unis et de la Russie. Or l’annonce récente par Vladimir Poutine de la suspension de la participation russe à ce traité, qui doit expirer en 2026, fragilise davantage l’équilibre mondial de sécurité.

Rien n’indique pour l’instant qu’il y ait des négociations en vue d’un suivi, ce qui signifierait qu’il n’existera plus aucun traité régissant le nombre d’armes nucléaires, déplore, en entrevue, Wilfred Wan, directeur du programme sur les armes de destruction massive pour le SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute).

La Russie et les États-Unis possèdent à eux seuls plus de 90 % des forces nucléaires dans le monde. Les sept autres États qui en sont dotés (Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord) développent ou déploient de nouveaux systèmes d’armes, ou ont annoncé leur intention de le faire. Finie, donc, l’ère du désarmement post-guerre froide, observe Wilfred Wan, du SIPRI.

Le nombre d’armes nucléaires dans le monde avait pourtant considérablement diminué ces trois dernières décennies, en passant d’un record d’environ 70 300 en 1986 à une estimation de plus de 12 500 au début de 2023. Aujourd’hui, les États continuent de moderniser leurs forces nucléaires restantes à un rythme soutenu et plusieurs ajoutent de nouveaux types d’armes, selon divers rapports. Des armes plus utilisables sur le champ de bataille, observe M. Wan.

Il rappelle que les risques associés ne s’évaluent pas seulement en nombre de morts, mais aussi en termes d’impact environnemental et social que ces armes peuvent produire – les migrations, les famines causées.

La Chine est en pleine expansion de son arsenal. Le ministère américain de la Défense prévoit que Pékin pourrait disposer d’environ 1500 têtes nucléaires en 2035, selon un rapport publié en 2022, soit plus du triple de son armement actuel évalué à 410 ogives par la Fédération des scientifiques américains (FAS).

La Corée du Nord a intensifié ses essais de missiles, dont le plus inquiétant a eu lieu le 4 octobre, quand elle a effectué un tir balistique au-dessus du Japon. L’Iran continue d’augmenter sa capacité d’enrichissement de l’uranium. L’Inde modernise son arsenal nucléaire, qui compte quelque 160 ogives, tout comme le Pakistan (170).

Quand le recours à une seule ogive peut mener au désastre, c’est surtout l’engagement formel des États à restreindre leurs capacités nucléaires qui importe, plus que le nombre maximal d’armes autorisé, résume le chercheur onusien Pavel Podvig.

Photo: Selon une enquête de la Commission européenne européens, 84 % des répondants sont favorables à la fin du changement d’heure.  Crédit: iStock

90 secondes avant minuit

Pour dépeindre efficacement la gravité actuelle de la situation, un groupe de scientifiques a annoncé en janvier dans le Bulletin of the Atomic Scientists que l’horloge de l’Apocalypse serait avancée de 90 secondes avant minuit. Considérant qu’à minuit, tout explose, l’heure fatidique n’a jamais été aussi proche.

L’ajustement ne repose pas sur des données spécifiques, mais sur le jugement d’experts qui évaluent toute une palette de paramètres. Ils redoutent aujourd’hui les possibilités d’escalade par accident, intention ou erreur de calcul ou que le conflit échappe au contrôle de quiconque. Ils s’inquiètent entre autres de la violation des protocoles internationaux et des risques de la guerre menée sur les sites des réacteurs nucléaires de Tchernobyl et de Zaporijia, en Ukraine.

L’image-choc du décompte, réévalué annuellement depuis 1947, offre un outil de communication accessible pour démocratiser la très technique question du nucléaire conçue pour tenir le public à l’écart, selon Rachel Bronson, PDG du Bulletin.

Son site spécialisé tente d’y remédier. L’opinion publique, mieux informée sur le nucléaire, agira comme une force motrice auprès des décideurs politiques, espère Mme Bronson… dans l’héritage des scientifiques fondateurs du Bulletin qui, ayant contribué à la mise au point des premières armes atomiques, ont cherché à conscientiser les populations sur leurs dangers irréversibles.

C’est aussi la mission que poursuit le secrétaire général de Pugwash à travers le monde : En nucléaire, il n’y a pas de forte probabilité, c’est la probabilité qui compte.

Radio-Canada par Maud Cucchi, illustrations: Mathieu Blanchette

Deux Canadiens tués dans les combats à Bakhmout, en Ukraine

mai 1, 2023
Cole Zelenco et Kyle Porter.

Cole Zelenco, 21 ans, et Kyle Porter, 27 ans, ont été tués lors de combats dans la région de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, le 26 avril. Ils auraient été bombardés par l’artillerie russe. Photo : Photo Fournie à CBC

Deux Canadiens qui combattaient aux côtés de l’armée ukrainienne ont été tués dans les combats à Bakhmout, selon CBC News. L’un des deux hommes avait d’ailleurs déclaré au diffuseur public, avant sa mort, que les conditions sur le front tenaient de la « boucherie ».

Cole Zelenco, 21 ans, et Kyle Porter, 27 ans, respectivement originaires de Calgary en Alberta, et de St. Catharines, en Ontario, servaient tous deux au sein de la Légion internationale ukrainienne, qui était rattachée à la 92e brigade mécanisée.

Cette unité a encaissé le plus gros des impacts liés à la défense, par les forces ukrainiennes, de la ville de Bakhmout face à l’assaut russe.

Une carte de l'emplacement de Bakhmout, en Ukraine.

La ville de Bakhmout (le point sur la carte, dans l’est de l’Ukraine) est le siège de combats particulièrement violents entre troupes ukrainiennes et russes. Photo : Google Maps

Située dans la région du Donbass, dans l’est du pays, cette municipalité est le théâtre de la plus longue bataille de la guerre jusqu’à présent; des milliers, voire des dizaines de milliers d’hommes ont été blessés ou tués de chaque côté de la ligne de front

Quelques jours avant sa mort, M. Porter était en contact avec CBC News; il avait transmis plusieurs messages texte où il évoquait son anxiété à propos des conditions difficiles sur le front.

Laissez-moi voir comment je vais survivre aux prochains jours…, a-t-il écrit trois jours avant sa mort.

C’était un casse-pipe la première fois et je ne m’attends pas à ce que ce soit mieux, cette fois-ci.

Dans une entrevue, leur officier, un combattant de la Légion surnommé le dentiste, a fait savoir qu’en date du 26 avril, vers 18 h, heure locale, les deux Canadiens faisaient partie d’un groupe plus vaste de soldats qui avaient le mandat de tenir une importante ligne de ravitaillement vers Bakhmout.

Toujours selon cet officier, l’unité a été lourdement bombardée par les Russes. MM. Porter et Zelaco, en compagnie d’au moins trois autres soldats ukrainiens, ont cherché à se mettre à l’abri dans un bunker renforcé, mais un obus est tombé directement sur cet emplacement. Tous ont été tués.

Ils étaient tous deux très fiers de ce qu’ils accomplissaient, a encore indiqué le commandant. Nous étions comme une famille. J’ai l’impression d’avoir perdu mes frères.

Les deux hommes ont précédemment servi au sein des Forces armées canadiennes, mais ont quitté ses rangs avant de se rendre en Ukraine.

Un décompte officieux effectué par CBC News indique qu’il s’agirait des quatrième et cinquième Canadiens tués dans le cadre de la guerre en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, en février 2022.

Une campagne de sociofinancement a été lancée pour rapatrier la dépouille de M. Zelenco; celle-ci a été récupérée et se trouve maintenant à Kharkiv. Quelque 30 000 $ auraient déjà été amassés pour couvrir les frais de transport et le coût des funérailles.

Le corps de M. Porter n’a pas encore été récupéré, mais son commandant a fait savoir que des membres de son unité espéraient y parvenir prochainement.

Un bénévole ayant longtemps œuvré à Calgary et qui est maintenant installé à Kharkiv, Paul Hugues, a indiqué qu’il prévoyait aider la famille de M. Porter à rapatrier son corps au Canada.

Avec Radio-Canada

L’Ukraine reçoit ses premiers missiles Patriot

avril 19, 2023
Un missile sur roues pointant vers le ciel.

Les bombardements russes se sont intensifiés, l’arrivée des batteries de missiles américains Patriot aidera Kiev à défendre son territoire. Photo : La Presse Canadienne/Sean Murphy

Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksii Reznikov, a confirmé l’arrivée de missiles de défense américains Patriot en Ukraine, mercredi matin. Washington avait promis en octobre dernier de fournir à Kiev ce système d’armement sophistiqué, destiné à contrer les bombardements russes.

Le système de défense antimissile Patriot à moyenne portée est conçu pour intercepter des missiles volant à haute altitude. Avec la Russie qui bombarde massivement les villes ukrainiennes depuis bientôt 15 mois, privant des millions de personnes d’électricité, d’eau et de chauffage, ces missiles viendront sécuriser le ciel ukrainien, selon le ministre de la Défense de l’Ukraine.

Un chantier de démolition d'un immeuble détruit par les bombes.

Plusieurs villes ukrainiennes ont été victimes d’attaques russes, dont Marioupol et Bakhmout, où les experts estiment que 95 % et 60 % de ces villes ont été dévastés. Photo: Reuters/Pavel Klimov

Des unités ukrainiennes avaient reçu une formation en début d’année aux États-Unis pour l’utilisation de ces missiles.

Le ministre de la Défense s’est réjoui sur son compte Twitter de la livraison des Patriot en Ukraine. Il a notamment affirmé qu’« un rêve se réalisait avec l’acquisition des missiles Patriot ».

« J’avais demandé des missiles Patriot pour protéger notre liberté et notre indépendance et on m’avait dit que c’était impossible. Aujourd’hui, l’impossible est rendu possible. »— Une citation de  Oleksii Reznikov, ministre de la Défense de l’Ukraine

Appui de Séoul

Par ailleurs, l’Ukraine pourrait bientôt compter sur un nouvel appui militaire. Le président de la Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, a confié lors d’une entrevue avec l’agence de presse Reuters que son pays pourrait fournir des armes à l’Ukraine s’il existait une situation que la communauté internationale ne pourrait tolérer, comme une attaque à grande échelle contre les civils, un massacre ou une violation sérieuse du droit de la guerre.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a vivement critiqué l’annonce du président sud-coréen qui juge que Séoul a malheureusement pris une position assez inamicale dans toute cette histoire.

Le président sud-coréen en conférence.

La Corée du Sud, qui n’avait jusqu’à présent vendu aucune arme à l’Ukraine, pourrait revenir sur sa décision si la situation se dégradait. Photo : La Presse Canadienne/Lim Hun-Jung

La Corée du Sud est l’un des plus importants exportateurs de matériel militaire dans le monde. Depuis le début du conflit, Séoul n’a fourni que de l’aide humanitaire et financière à l’Ukraine en raison d’une politique qui l’empêche de vendre des armes à une nation en guerre.

« Le début de livraisons d’armes signifierait indirectement un certain degré d’implication dans ce conflit [pour Séoul]. »— Une citation de  Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov

Alliée des États-Unis, la Corée du Sud, qui s’était opposée à la livraison d’armes aux Ukrainiens, craint de possibles représailles de son voisin, la Corée du Nord, un allié historique de Moscou.

Je me demande ce que diront les habitants de ce pays [la Corée du Sud] quand ils verront les armes russes les plus modernes chez leurs voisins les plus proches, nos partenaires de la Corée du Nord, a menacé l’ex-président russe Dmitri Medvedev.

Radio-Canada avec les informations de l’AFP, Associated Press et Reuters

Pâque orthodoxe : une centaine de prisonniers de guerre ukrainiens rentrent chez eux

avril 16, 2023
Des soldats souriants se font remettre des drapeaux de l'Ukraine.

La plupart des détenus libérés ont été faits prisonniers dans la région de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine Photo: Reuters

Des dizaines de familles ukrainiennes ont eu une raison de plus de célébrer la Pâque orthodoxe dimanche. Quelque 130 prisonniers de guerre ont pu retrouver leurs proches, résultat d’un échange de détenus avec la Russie, qui souligne la fête la plus importante du calendrier liturgique des deux pays.

Des photos transmises par les autorités ukrainiennes montrent des soldats marchant en colonne le long d’une route, certains aidant des blessés. Accueillis par leurs compatriotes, ils ont ensuite été conduits vers des autobus nolisés, des drapeaux aux couleurs de l’Ukraine autour des épaules.

Andriy Yermak, directeur de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a écrit sur le réseau social Telegram que cet échange s’était déroulé en plusieurs étapes au cours des derniers jours.

« La vie de notre peuple a la plus grande valeur pour nous. »— Une citation de  Andriy Yermak, directeur de cabinet du président ukrainien

Des soldats, des marins, des gardes-frontières et d’autres membres des forces ukrainiennes ont ainsi été libérés. Plusieurs d’entre eux ont combattu dans la région de Bakhmout, ville minière de l’est du pays qui a été le théâtre d’une offensive russe particulièrement soutenue, a indiqué M. Yermak.

Une colonne de soldats marche sur une route, les premiers portant un homme visiblement blessé.

Selon les autorités ukrainiennes, 130 prisonniers ont été libérés par les forces russes. Photo : Reuters

Le chef du groupe Wagner, une organisation paramilitaire russe qui s’emploie à la conquête de Bakhmout depuis des mois, a confirmé que son groupe avait restitué une centaine de prisonniers aux forces ukrainiennes.

De son côté, Kiev n’a donné aucune indication sur le nombre ou la fonction des prisonniers russes qui ont été inclus dans cet échange, le quatorzième du genre depuis le début de l’invasion russe en février 2022.

Vendredi, l’Ukraine avait annoncé avoir récupéré 82 dépouilles de soldats tombés au combat dans des régions désormais contrôlées par les Russes.

Des célébrations timides

Une dame âgée marche avec un panier de provisions.

Les Ukrainiens ont célébré la Pâque orthodoxe de façon modérée, en raison des risques de bombardement. Photo: Reuters/Kai Pfaffenbach

Dimanche marque la deuxième Pâque orthodoxe depuis le déclenchement de la guerre. Cette année encore, les célébrations en Ukraine ont été soumises à de fortes restrictions de la part des autorités, qui craignaient des frappes ciblées ou des attentats.

Le couvre-feu en place a entre autres empêché les fidèles de participer aux traditionnels services religieux de nuit. Les autorités ukrainiennes ont exhorté cette semaine les résidents à ne pas s’agglutiner dans les églises dimanche.

Qu’à cela ne tienne, certains se sont tout de même rassemblés sur les places publiques des villes, passant rapidement faire bénir leurs œufs et leurs paniers de provisions par des prêtres, comme le veut la coutume.

Un prêtre asperge des fidèles d'eau bénite.

La Pâque orthodoxe est la célébration religieuse la plus importante de l’année, tant en Russie qu’en Ukraine. Photo : Reuters

Dans un discours pascal diffusé en ligne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a une fois de plus appelé à l’unité de son peuple pour repousser l’envahisseur russe.

« La foi dans la victoire nous unit tous toujours, et surtout aujourd’hui, à la Pâque, une fête familiale pour les Ukrainiens, un jour de chaleur, d’espoir et de grande unité. Nous formons une grande famille, les Ukrainiens. Nous avons une grande maison, l’Ukraine. Nous avons un grand objectif : la victoire pour tous. »— Une citation de  Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine

Vladimir Poutine et le rôle consolidant de l’Église

Le président russe Vladimir Poutine a lui aussi pris la parole pour souligner la Pâque orthodoxe, profitant de l’occasion pour insister sur le rôle consolidant de l’Église pour la société et la jeunesse.

Le patriarche Kirill et Vladimir Poutine s'embrassent.

Le patriarche Kirill, chef de l’Église orthodoxe russe, embrasse le président de la Russie, Vladimir Poutine, lors d’une cérémonie religieuse pour la Pâque, le 16 avril 2017 à Moscou. Photo: Reuters/Sergei Karpukhin

M. Poutine était accompagné du chef de l’Église russe, le patriarche Kirill, qui s’est souvent exprimé en faveur de l’invasion de l’Ukraine.

« Pendant de nombreuses années, votre sage parole pastorale a servi à consolider la société […] Aujourd’hui, alors que nous devons composer avec de graves défis, elle est particulièrement importante. »— Une citation de  Vladimir Poutine, premier ministre de la Russie

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude pour votre travail infatigable et désintéressé visant à préserver les valeurs historiques, spirituelles, morales et familiales durables, à éduquer et à éclairer les jeunes, a déclaré le président russe dans un message après une cérémonie à la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse, Associated Press et Reuters

Guerre en Ukraine : Kiev répond à Lula qu’elle ne renoncera pas à la Crimée

avril 7, 2023

Jeudi, le président brésilien Lula avait suggéré à l’Ukraine de céder la péninsule de Crimée à la Russie pour mettre fin à la guerre.

Le president bresilien, Lula, jeudi 6 avril lors d'une conference de presse au Bresil.
Le président brésilien, Lula, jeudi 6 avril lors d’une conférence de presse au Brésil.© Mateus Bonomi / http://www.agif.com.br / Mateus Bonomi/AGIF

L’Ukraine a affirmé vendredi qu’elle ne renoncerait pas à la Crimée, une péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, en échange de la fin de la guerre, rejetant ainsi une suggestion du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

« Il n’y a aucune raison légale, politique ou morale justifiant qu’on abandonne ne serait-ce qu’un centimètre de territoire ukrainien », a écrit sur Facebook le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nikolenko, tout en assurant apprécier « les efforts du président brésilien pour trouver un moyen d’arrêter l’agression russe ».

« Tout effort de médiation pour rétablir la paix en Ukraine doit être fondé sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale pleine et entière de l’Ukraine en accord avec les principes de la charte des Nations unies.

Zelensky ne peut pas « tout vouloir »

Jeudi, Lula avait suggéré à l’Ukraine de céder la péninsule de Crimée à la Russie pour mettre fin à la guerre, estimant que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne pouvait « pas tout vouloir ».

Le chef de l’État brésilien a formulé fin janvier une proposition, aux contours encore flous, de médiation d’un groupe de pays dans le conflit en Ukraine. Lula doit présenter ce projet à son homologue chinois Xi Jinping à Pékin la semaine prochaine. Le président brésilien s’est dit « confiant » quant aux chances de succès de ce projet, espérant que le groupe de pays « sera créé » à son retour de Chine.

La Russie a estimé à plusieurs reprises ces derniers jours que des pourparlers étaient impossibles en l’état et a juré de poursuivre son opération militaire. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré vendredi que des négociations de paix sur l’Ukraine n’étaient envisageables que si elles visaient à l’établissement d’un « nouvel ordre mondial » sans domination américaine.

Avec Le Point par L.L avec AFP

En Ukraine, le retour d’enfants enlevés par la Russie

mars 23, 2023
En Ukraine, le retour d'enfants enleves par la Russie
En Ukraine, le retour d’enfants enlevés par la Russie© AFP/SERGEI CHUZAVKOV

Ala sortie d’un bus à Kiev, un petit garçon de 10 ans saute dans les bras de son père. Il fait partie d’un groupe de 17 enfants revenus, grâce à une ONG, de « déportation » en Russie ou de territoires ukrainiens occupés.

Denys Zaporojtchenko n’avait pas vu son fils, ainsi que ses deux filles également dans le bus, depuis six mois et demi.

Tous habitaient ensemble à Kherson, dans le sud occupé de l’Ukraine lorsqu’ils ont été séparés, raconte-t-il, le 7 octobre, un mois avant la reconquête de la ville par les forces ukrainiennes.

Alors que des combats terribles s’annonçaient à Kherson avec la contre-offensive ukrainienne, M. Zaporojtchenko affirme avoir accepté d’envoyer ses enfants loin de la guerre en « camps de vacances » plus au Sud, en Crimée annexée.

Les responsables russes de l’école où étaient scolarisés ses enfants « avaient promis de les envoyer pour une semaine ou deux dans ce camp », poursuit-il. « Mais quand on a réalisé qu’il n’aurait pas fallu faire ça, c’était trop tard. »

Il précise avoir pu échanger avec ses trois enfants par téléphone pendant ces longs mois de séparation.

Pour l’Ukraine, ces enfants, comme quelque 16.000 autres au moins, ont été « enlevés » par les Russes. Moscou dément, s’auréole de les avoir « sauvés » de la guerre et d’avoir mis en place des procédures pour les réunir avec leurs familles.

La Cour pénale internationale (CPI) a, elle, émis la semaine dernière un mandat d’arrêt historique contre Vladimir Poutine, en estimant qu’il était présumé responsable du « crime de guerre de déportation illégale » de mineurs.

Selon des chiffres officiels du parquet général ukrainien datant de ce jeudi, 16.226 enfants ont été déportés depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022.

Depuis cette date, 465 enfants sont morts, 940 ont été blessés et 395 sont portés disparus du fait du conflit.

« Intimidation et chantage »

Myroslava Khartchenko, juriste pour l’ONG Save Ukraine qui a organisé le rapatriement des 17 enfants, affirme que les autorités russes ont utilisé « l’intimidation, la manipulation et le chantage » pour s’emparer des bambins.

« Ils disent (aux parents) qu’ils ont une heure pour réfléchir et que si les Ukrainiens arrivent, ils amèneront des mercenaires américains qui +vous frapperont et vous violeront et que c’est votre unique chance de sauver vos enfants+ ».

L’ONG répond, elle, aux demandes de parents désespérés qui n’ont pas réussi à récupérer leurs enfants, face au refus de l’administration russe.

Sans l’aide d’organisations gouvernementales ou internationales, faute d’accord diplomatique entre Kiev et Moscou, l’ONG doit se plier à des procédures administratives mises en place par les Russes pour chaque rapatriement.

Pour la première fois, l’association a réussi à organiser un retour groupé en Ukraine.

Elle a affrété un bus, en emmenant à bord certaines des mères, qui a fait un très long détour via la Pologne, le Bélarus, la Russie puis la Crimée, faute d’avoir eu l’autorisation de franchir la ligne de front dans le sud ukrainien.

Rééducation politique

Plusieurs enfants, interviewés mercredi par l’AFP, disent ne pas avoir subi de mauvais traitements, mais racontent une forme d’éducation politique pour les convertir au discours du Kremlin.

« Si tu ne chantais pas l’hymne national (russe), ils t’obligeaient à écrire des notes explicatives. Et au Nouvel an, ils nous montré (le discours de) Poutine », raconte Taïssia Volynska, 15 ans, originaire de Kherson.

Yana Zaporojtchenko, la fillette de 11 ans de Denys, dit qu’il y avait « beaucoup » d’inspections de responsables russes dans son camp. « Ils nous demandaient de chanter et de danser quand il y avait des inspections », indique la jeune fille.

Inessa Vertoch, 43 ans, qui a attendu son fils « jour après jour », dit l’avoir retrouvé « plus sérieux ». « Il me regarde et me dit +Maman, je ne veux pas te raconter, tu ne dormirais plus la nuit+ ».

Myroslava Khartchenko, de Save Ukraine, assure que des psychologues prendront en charge chacun de ces enfants.

Et elle insiste auprès des parents pour qu’ils ne retournent pas vivre dans « des zones dangereuses ».

Par Le Point avec AFP