Posts Tagged ‘Guy-André Kieffer’

Côte d’Ivoire/Disparition de Guy-André Kieffer : Simone Gbagbo pousse le pouvoir à dire la vérité

juin 22, 2016

« On m’accuse, on me salit (…) Que l’enquête concernant cette affaire aille à son terme! », a lancé l’épouse de l’ex-président, Laurent Gbagbo, qui a, déjà, été entendue par la justice française dans cette affaire.

« Il faut qu’on sache qui était Kieffer (notre photo), je suis intéressée de le savoir, je ne le connais pas et n’avais jamais entendu parler de lui », a poursuivi Mme Gbagbo, interrogée par ses avocats, lors de ce procès repris, lundi, 20 juin, après une semaine de suspension.

« Aujourd’hui Gbagbo (Laurent Gbagbo, ndlr) n’est plus au pouvoir, moi, je suis en prison et ils n’ont plus intérêt à réveiller une affaire qui pourrait se retourner contre eux-mêmes. Ils vont faire le mort sur le dossier », a-t-elle poursuivi, dans une allusion au pouvoir en place.

Le journaliste indépendant a disparu, le 16 avril 2004, sur un parking de la capitale économique ivoirienne alors qu’il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo.

Guy-André Kieffer enquêtait sur des malversations financières, notamment, dans la filière cacao, dont le pays est le premier producteur mondial.
L’enquête menée, en France, s’est orientée vers des cercles proches du pouvoir de Laurent Gbagbo.

En novembre 2014, le juge d’instruction français saisi de l’affaire, Cyril Paquaux, a introduit des commissions rogatoires internationales, mais, attend, désormais, le retour de la partie ivoirienne.
Lundi, Mme Gbagbo avait, catégoriquement, nié avoir été en contact avec des escadrons de la mort, affirmant qu’elle n’avait « envoyé personne aller faire la guerre ».

L’ex-première dame ivoirienne comparaît, alors qu’elle purge, déjà, une première peine de 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », prononcée l’an dernier.

La crise post-électorale en Côte d’Ivoire de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois, avait été provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.

Afriqueeducation.com avec AFP

Côte d’Ivoire : l’affaire Kieffer transférée à la cellule spéciale d’enquête sur les crimes de la crise postélectorale

août 17, 2015
Des Ivoiriens regardent, le 15 avril 2010, une affiche montrant Guy-André Kieffer, disparu à Abidjan le 16 avril 2004. © Issouf Sanogo/AFP

Des Ivoiriens regardent, le 15 avril 2010, une affiche montrant Guy-André Kieffer, disparu à Abidjan le 16 avril 2004. © Issouf Sanogo/AFP

Exclusif. Alors que sur le front de la justice française, rien ne semble bouger, en Côte d’Ivoire, l’instruction du dossier Guy-André Kieffer a enregistré un rebondissement majeur.

La justice ivoirienne a décidé d’inscrire à la cellule spéciale d’enquête sur les crimes de la crise postélectorale le dossier Guy-André Kieffer, du nom journaliste franco-canadien disparu le 16 avril 2004 à Abidjan. « Cette affaire est importante, c’est pourquoi l’instruction est confiée désormais à cette cellule spéciale d’enquête qui a plus de moyens. Ce sont les magistrats Victor Coulibaly (doyen des juges d’instructions), Christophe Richard Adou (procureur de la République près du Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau) et Ali Yéo (procureur général à la Cour d’appel d’Abidjan) » qui sont dorénavant en charge du dossier, a confié à Jeune Afrique une source proche de l’enquête.

Selon nos informations, de nouvelles auditions ont eu lieu en mai dernier. En visite en Côte d’Ivoire du 11 au 14 août pour la dédicace de son livre Le Frère Perdu paru aux éditions La Découverte, Bernard Kieffer, le frère cadet du journaliste, a été reçu en audience par les autorités judiciaires et politiques du pays, qui lui ont assuré que l’enquête allait se poursuivre. « J’ai eu une oreille attentive des autorités ivoiriennes, qui m’ont assuré que des recommandations seraient faites », avait-il confié à Jeune Afrique lors de son séjour ivoirien.

Vers une relance de l’instruction en France ?

En France, le juge Cyril Paquaux, qui a succédé dans ce dossier au juge Patrick Ramaël, muté à Aix en Provence, a réuni en septembre dernier les avocats des parties civiles pour pour étudier avec eux des pistes afin de relancer l’instruction.

Jeuneafrique.com par Baudelaire Mieu

Côte d’Ivoire – Affaire Kieffer : Simone Gbagbo sort de son silence

décembre 9, 2014

Simone Gbagbo.
Simone Gbagbo. © AFP

Simone Gbagbo a été présentée mardi matin au tribunal d’Abidjan pour une audience de procédure. L’ex-Première dame ivoirienne avait déjà été entendu par un juge le 1er décembre, jour de son arrivée à Abidjan.

Pour la première fois depuis l’enlèvement de Guy-André Kieffer, le 16 avril 2004 à Abidjan, Simone Gbagbo, qui a été présentée mardi 9 décembre au matin au tribunal d’Abidjan pour une audience de procédure, a accepté de répondre aux questions d’un juge ivoirien sur la disparition du journaliste français.

Le 1er décembre, après plus de trois ans de détention à Odienné, dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire, l’épouse de Laurent Gbagbo a été transférée dans un lieu secret à Abidjan en vue de son procès pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Jusqu’à présent, l’ex-première dame ivoirienne refusait de s’exprimer sur le dossier Kieffer, sous prétexte que, le jour de son arrestation, en avril 2011, elle jouissait, en tant que députée, de l’immunité parlementaire.

À son arrivée à Abidjan, changement de tactique. Elle a répondu au juge qui l’interrogeait sur ses liens avec son beau-frère Michel Legré, l’homme qui avait servi d’appât le jour du rapt. Elle a reconnu qu’elle voyait Legré lors de réunions familiales, mais a nié toute autre relation avec lui et s’est dite totalement étrangère à l’affaire Kieffer.

Dans ce dossier, la justice ivoirienne cherche également à entendre Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, l’ex-chef de la garde de Simone Gbagbo. Problème : ce prisonnier est souvent pris de crises de démence, sans que les médecins pénitentiaires sachent si elles sont simulées ou non.

Jeuneafrique.com avec AFP

Côte d’Ivoire : Séka Séka muet, Ramaël piétine dans l’affaire Kieffer

novembre 14, 2011

L’ex-garde du corps de Simone Gbagbo, Anselme Séka Yapo dit « Séka Séka », refuse de reconnaître toute implication dans la disparition de Guy-André Kieffer. Mais au cours de son séjour à Abidjan, le juge Ramaël en charge du dossier a réalisé des progrès sur une autre affaire, très proche : celle du bref enlèvement de l’avocat français Xavier Ghelbert, en 2006.

Alors que la chute de Laurent Gbagbo en avril dernier devait permettre de donner un coup d’accélérateur à l’affaire Guy André Kieffer, du nom journaliste français porté disparu à Abidjan, le 16 avril 2004, le juge français Patrick Ramaël a quitté Abidjan le 13 novembre sans avoir fait de progrès notables dans ce dossier dont il a la charge.

Le magistrat du tribunal de grande instance de Paris a pourtant passé deux semaines en Côte d’Ivoire, où il devrait retourner très prochainement. « L’affaire Kieffer n’est pas bouclée. En revanche, celle de Xavier Ghelbert a enregistré des avancées. Ramaël s’est rendu au nord pour auditionner des militaires pro-Gbagbo impliqués dans cette affaire et cela a été concluant », explique un proche du dossier.

Les difficultés éprouvées par le juge Ramaël dans l’affaire Kieffer résultent de la non coopération du commandant Anselme Séka Yapo alias « Séka Séka », l’ex-aide camp de la première dame déchue Simone Gbagbo, qui est considéré comme un élément clé dans l’enlèvement, puis la disparition du journaliste français. « Anselme Séka a nié toute implication au cours de son audition avec le juge Ramaël », explique une source proche du dossier.

Patrice Baï, comme Séka Séka

Une deuxième difficulté est aussi venue de Patrice Baï, cousin de Laurent Gbagbo et ex-chef de la garde rapprochée civile de la présidence ivoirienne. Plusieurs fois cités par des témoins, il a refusé de reconnaître la moindre implication dans l’affaire Kieffer », poursuit notre informateur.

Pourtant, lors de son premier voyage de l’année 2011, en mai, Ramaël avait perquisitionné le palais de la présidence dans le quartier des affaires du Plateau. Une opération qui avait mis en évidence l’existence de cellules de détention dans les sous-sol du bâtiment, étayant les déclarations de plusieurs témoins selon lesquelles Guy-André Kieffer y aurait transité pour une destination inconnue.

Le magistrat français a également mené une opération à la résidence du couple Gbagbo, à Cocody, où il a fait des découvertes dans les bureaux de l’ex-première dame. « Plusieurs dossiers concernant Guy-André Kieffer, pas seulement ses articles, mais des informations précises sur ses faits et gestes, alors que le couple Gbagbo a toujours affirmé ne pas le connaître », révèlent plusieurs sources concordantes.

Jeuneafrique.com par Baudelaire Mieu, à Abidjan

Côte d’Ivoire : l’affaire Kieffer relancée

novembre 8, 2011

Le juge français Patrick Ramaël est de nouveau en Côte d’Ivoire pour son enquête sur les affaires Guy-André Kieffer et Xavier Ghelbert. Il a recueilli de nombreuses confidences d’anciens proches du pouvoir de Laurent Gbagbo mais bute sur la non-coopération de Séka Séka, l’ancien aide de camp de Simone Gbagbo.

Le juge français Patrick Ramaël a de nouveau foulé le territoire ivoirien fin octobre, pour une quinzaine de jours, avec pour objectif de boucler deux dossiers chauds. D’une part l’affaire Kieffer, du nom journaliste franco-canadien disparu à Abidjan, le 16 avril 2004, et de l’autre celle du bref enlèvement, le 7 novembre 2004, de l’avocat Xavier Ghelbert, lors d’une mission pour un audit sur la filière café-cacao pour le compte de l’Union Européenne.

« C’est le dernier voyage du juge Ramaël à Abidjan pour ces affaires. Il a pu compiler de nombreux éléments situant les responsabilités des uns et des autres, confie une source proche du dossier. Maintenant, il s’agit de reconstituer le puzzle pour aller à un procès, un procès qu’il préfère voir se tenir en Côte d’Ivoire ».

Révélations

Jusqu’à la chute de Laurent Gbagbo, la justice ivoirienne privilégiait une piste liée à des citoyens français. Depuis, elle a abandonné cette hypothèse, faute de preuve suffisante. Lors de son précédent voyage en Côte d’Ivoire, en mai dernier, Patrick Ramaël avait entendu Jean-Tony Oulai, l’un des principaux suspects qui avait réussi à quitter le territoire français en début d’année, malgré son contrôle judiciaire.

Plusieurs responsables de premier plan de l’ancien régime ont d’ailleurs contacté directement les services du juge français pour faire des révélations au magistrat français. Mais, pour le moment, celui-ci a pour priorité de parvenir à faire collaborer le commandant de gendarmerie Anselme Séka Yapo alias « Séka Séka », l’ancien aide de camp de Simone Gbagbo, l’ex-Première dame toujours en détention dans le nord du pays.

« Séka Séka, l’acteur clé »

En 2009, le commandant avait été entendu en tant que témoin par le juge français. « Séka Séka est un acteur clé dans ses affaires. À l’époque, il bénéficiait de la protection du régime de Laurent Gbagbo et il était impossible de le faire parler », confie une source judiciaire. Arrêté le 15 octobre à Abidjan dans un avion en partance pour Conakry, l’ex-aide de camp est détenu au secret par les autorités ivoiriennes. Selon nos informations, celui-ci ne semble pas vouloir collaborer pour le moment avec le juge Ramaël.

Jeuneafrique.com par Baudelaire Mieu, à Abidjan

Assassinat de Robert Guéï et son épouse, dispariton de Kieffer…Seka Seka passe aux aveux

novembre 3, 2011

Après son arrestation le 15 octobre, dans un appareil de la compagnie Asky dérouté sur Abidjan alors qu’il effectuait la liaison Lomé Conakry, Séka Séka a été entendu à plusieurs reprises dans les locaux de la Direction de la surveillance du territoire(Dst), où il est détenu. Le commandant de gendarmerie est poursuivi pour arrestation illégale, séquestration et meurtre, notamment de l’ancien président, Robert Guéï, et de son épouse Rose, ainsi que du journaliste Guy André Kieffer, dit ‘’GAK’’, disparu à Abidjan en avril 2004.

Au cours des auditions effectuées par le procureur militaire, Ange Kessy, l’ancien aide de camp de Simone Gbagbo, tout en chargeant plusieurs officiers et sous-officiers, aurait expliqué avoir conduit l’opération d’enlèvement de Robert Guéï, le 19 septembre 2002, dans les sous-sols de la cathédrale Saint-Paul du Plateau. Pour cette opération baptisée ‘’l’assentiment du général Guéï ’’, il était en étroite collaboration avec Patrice Baï, le cousin et le chef de la garde privée de Laurent Gbagbo. Après sa capture, Robert Guéï aurait été amené dans le bunker de la résidence présidentielle de Cocody pour un interrogatoire, avant d’être tué, trois balles tirées à bout portant.

Cette ‘’exécution’’ aurait été attribuée par Séka Séka au général de brigade et commandant de la Garde républicaine à l’époque, Bruno Dogbo Blé. Le corps de Robert Guéï, aurait été, par la suite, transporté, puis laissé sur le boulevard de la Corniche à Cocody.
Visé dans l’affaire Kieffer, Séka Séka devrait aussi être interrogé par le juge Patrick Ramaël, attendu dans les prochains jours à Abidjan. En novembre 2010, peu avant la visite de Claude Guéant, le juge s’était rendu en Côte d’Ivoire pour tenter de réaliser cette audition (LC n’’597°. En vain. Le contexte est devenu aujourd’hui totalement favorable.

L’Expression

Disparition de Guy-André Kieffer: un juge français en mission en Côte d’Ivoire

novembre 2, 2011

Abidjan, 2 nov 2011 (AFP) – Le juge français Patrick Ramaël est à Abidjan dans le cadre de son enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer en 2004 en Côte d’Ivoire, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

Arrivé lundi, le magistrat français doit passer deux semaines sur place pour son enquête sur l’affaire Kieffer et le rapt de Xavier Ghelber, un avocat parisien en mission d’audit sur la filière cacao pour le compte de l’Union européenne, brièvement enlevé par des hommes en armes le 7 novembre 2004 à l’hôtel Ivoire d’Abidjan, a indiqué à l’AFP cette source.

Journaliste indépendant, Guy-André Kieffer a disparu le 16 avril 2004 sur un parking d’Abidjan alors qu’il enquêtait sur des malversations, notamment dans la filière cacao, dont le pays est premier producteur mondial.

L’enquête menée en France s’est orientée vers des cercles proches du pouvoir de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.

Ce dernier a été arrêté le 11 avril à Abidjan, après une crise de plus de quatre mois, dont deux semaines de guerre, née de son refus de céder le pouvoir au nouveau chef de l’Etat Alassane Ouattara, vainqueur du scrutin de novembre 2010. La crise a fait quelque 3.000 morts.

Le juge Ramaël a déjà effectué plusieurs déplacements à Abidjan – le dernier remontant à mai 2011 – dans le cadre de l’enquête Kieffer et avait entendu en avril 2009 l’épouse du président déchu Simone Gbagbo, également en détention depuis avril dernier.

Il pourrait chercher à entendre le commandant Anselme Séka Yapo, ex-chef de la sécurité de Mme Gbagbo, arrêté le 15 octobre dans un avion de ligne à Abidjan, où il était en transit après plusieurs mois de fuite.

Accusé de nombreuses exactions sous l’ancien régime, « Séka Séka », comme il est surnommé, est soupçonné d’implication dans la disparition de Kieffer. Il avait été entendu comme témoin par le juge Ramaël en 2009.

AFP