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Tunisie: Hamadi, guide au musée du Bardo, sauveur de 30 touristes

mars 19, 2015

Tunisie: Hamadi, guide au musée du Bardo, sauveur de 30 touristes
Tunisie: Hamadi, guide au musée du Bardo, sauveur de 30 touristes © AFP

Hamadi, un guide touristique tunisien, accompagnait un groupe d’Italiens lorsqu’ils ont été surpris par l’attaque du musée du Bardo à Tunis. Modestement, il raconte comment sa connaissance des couloirs du bâtiment lui a permis d’exfiltrer 30 touristes.

« Le jour J j’étais au deuxième étage (du musée) vers 11H30, une demi-heure avant que ça commence. (Puis) j’ai entendu des coups de feu », explique à l’AFP Hamadi Ben Abdessalam, guide depuis 1970 et qui visitait le musée le plus célèbre de Tunisie avec 47 touristes italiens.

« Ma première impression c’est que ce n’était pas un attentat, j’ai dit à mes clients que quelque chose tombait du plafond, mais ce sont les Italiens qui m’ont dit que c’était une attaque terroriste », poursuit-il, les traits tirés.

Hamadi n’a pas voulu y croire jusqu’à ce qu’il voit de ses propres yeux les impacts de balles et les douilles.

« On s’est mis tous à genoux, à ce moment là, tout le monde a paniqué », relate cet homme âgé d’une soixantaine d’années, le visage mangé par une barbe naissante poivre et sel.

Heureusement pour le groupe qui l’accompagnait, Hamadi connaissait bien le quartier et toutes les sorties du musée.

« Je suis parti à droite et 30 personnes m’ont suivi (. . . ) et comme je suis du quartier et que je connaissais les sorties de secours, j’ai pris la direction d'(une) sortie de secours », se souvient-il.

L’attentat, revendiqué jeudi par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a coûté la vie à 20 touristes étrangers et à un Tunisien au tout début de la saison touristique.

« C’est une première en Tunisie, personne ne s’y attendait », s’emporte Hamadi.

Une bonne partie des victimes étaient des croisiéristes en escale pour découvrir la capitale tunisienne et le musée national, le plus prestigieux du pays. C’est un groupe d’entre eux qu’il accompagnait, comme souvent le mercredi, jour d’arrivée de ces navires.

Hamadi se souvient aussi, la larme à l??il, du moment lorsque sains et saufs, lui et les trente Italiens sont arrivés mercredi soir au port de la Goulette, en banlieue de Tunis.

« Arrivés au port, nous avons vécu quelque chose d’extraordinaire », raconte encore le guide, très ému.

« On était applaudis par les passagers du bateau, les gens nous prenaient dans leur bras, tout le monde pleurait: les guides, la police. C’était quelque chose de vraiment fantastique qui nous a libérés de cette panique! ».

Jeuneafrique.com

Tunisie : Ali Larayedh présente son gouvernement

mars 8, 2013
Le Premier ministre tunisien, Ali Larayedh, le 7 mars 2013 à Tunis. Le Premier ministre tunisien, Ali Larayedh, le 7 mars 2013 à Tunis. © AFP/Fethi Belaid

Accouchement au forceps du gouvernement tunisien d’Ali Larayedh. Le nouveau né reste dans la lignée du précédent exécutif, sauf pour les ministères de souveraineté devenus indépendants.

Il a fallu qu’Ennahdha parti au pouvoir se rende à l’évidence. Pour sortir la Tunisie d’une impasse politique et d’une crise socio économique sans précédent, elle devait accepter un nouveau gouvernement, suggéré et soutenu par l’ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali depuis juillet 2012. Aujourd’hui, c’est chose faite. Ali Larayedh, successeur de Jebali et ancien ministre de l’Intérieur, a bouclé son tour de table sans avoir élargi le nouvel exécutif à d’autres familles politiques que celles de la troïka préalablement en place.

Le noyau dur de cette alliance entre Ennahdha, le Congrès pour la république (CPR) et Ettakatol est donc toujours présent pour gérer les affaires de l’État. Le remaniement porte sur la moitié du gouvernement et est marqué par l’arrivée de nombreux indépendants tandis que certains ministères, comme celui de l’Environnement, deviennent des secrétariats d’État. Cette composition non élargie signifie beaucoup. Ennahdha, au fur et à mesure de négociations marathon qui ont duré 15 jours, a concédé peu de choses si ce n’est l’indépendance des ministères régaliens.

>> Sondage : quelle feuille de route pour le gouvernement tunisien ?

Les revendications portant sur la dissolution des ligues de protection de la révolution, la révision des nominations effectuées depuis les élections du 23 octobre 2011, ainsi que sur la fin de la mission du nouvel exécutif au 31 décembre, n’ont pas abouti. Ainsi, les ministères régaliens échoient comme prévu à des indépendants dont trois magistrats : Lotfi Ben Jeddou, procureur de la République à Kasserine, à l’Intérieur ; Rachid Sabbagh, ancien président du Conseil supérieur islamique, à la Défense ; Leïla Bahria, juge, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Le ministre Othman Jerandi est quant à lui un ancien diplomate de carrière et le ministère de la Justice sera dirigé par un juriste, Noureddine Ben Ammou. Industrie, Enseignement, Santé, Culture, Sport, Équipement et Justice transitionnelle sont des portefeuilles toujours détenus par les mêmes formations.

« Chaises musicales »

Cependant, ce n’est pas tant la composition de cette équipe ou la répartition entre les différents partis qui est essentielle, mais la feuille de route qui sera adoptée et les relations avec la classe politique et la société civile qui en résulteront. Des proches du chef du gouvernement affirment que les priorités sont très proches de celles fixées par les principaux partis lors de la consultation qu’avait menée Hamadi Jebali avant que son initiative d’un gouvernement de technocrates ne soit déboutée par Ennahdha – avec comme conséquence sa démission, le 21 février. D’autres estiment que le nouvel exécutif adoptera la même ligne que le précédent, puisque les portefeuilles sont attribués aux mêmes personnes – dont le bilan mitigé avait entraîné une crise gouvernementale.

D’entrée de jeu, la tâche de l’équipe Larayedh ne sera donc pas facile. D’autant que les augmentations du prix des carburants accentuent la grogne sociale et que d’importants mouvements de grève sont annoncés. « Ils ont tourné en rond pendant des mois pour finir par nous offrir un savant jeu de chaises musicales où on ne prend pas tout à fait les mêmes mais où on recommence », assène un médecin de la santé publique en colère pour ses conditions. Tout aussi désabusé, le constitutionnaliste Ghazi Grairi déclare quant à lui « qu’il n’y a pas de quoi pavoiser ! »

Composition du nouveau gouvernement tunisien :

  • Lotfi Ben Jeddou, procureur de la République à Kasserine, à l’Intérieur
  • Othman Al Jarandi, journaliste de formation et diplomate de carrière aux Affaires étrangères
  • Rachid Sebbagh, magistrat, à la Défense et Conseil supérieur islamique
  • Abdelwaheb Maatar, ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle au commerce
  • Jamel Gamra, ancien Président Directeur Général de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) au Tourisme
  • Salem Labiadh, sociologue et militant d’Ennahdha au ministère de l’Éducation
  • Noureddine B’hiri, ministre chargé des Affaires politiques auprès du chef du couvernement

Jeuneafrique.com par Frida Dahmani

Tunisie : le Premier ministre Hamadi Jebali démissionne

février 19, 2013
 
Hamadi Jebali a confirmé sa démission, mardi 19 février. Hamadi Jebali a confirmé sa démission, mardi 19 février. © AFP

Le premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, a officiellement démissionné, mardi 19 février en début de soirée. Cette annonce fait suite à l’échec des négociations autour de sa proposition de former un nouveau gouvernement de technocrates sans appartenances politiques. Il a déclaré ne pas vouloir participer à un autre gouvernement si une date n’était pas fixée pour les futures élections.

Jeuneafrique.com

Crise en Tunisie : le coup de poker de Hamadi Jebali

février 11, 2013

En faisant cavalier seul, Hamadi Jebali a aquis une stature d'homme d’État. En faisant cavalier seul, Hamadi Jebali a aquis une stature d’homme d’État. © AFP

Faute de consensus au sein de la troïka sur un remaniement ministériel, le chef du gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, met sa démission dans la balance. Et menace de passer en force en affrontant ouvertement l’aile dure d’Ennahdha, son propre parti.

Hamadi Jebali a souvent affirmé que sa lettre de démission était prête. Mais, samedi 9 février, le chef de l’exécutif tunisien a pris tout le monde de court, surtout sa famille politique, Ennahdha, en la mettant dans la balance pour pouvoir former un gouvernement de technocrates « sans appartenance apolitique ». Les ministres de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères sont en particulier concernés par cette décision, alors qu’Ennahda refuse depuis des mois de lâcher ces portefeuilles. Quant aux futurs membres du gouvernement, ils devront aussi s’engager à ne pas participer aux prochaines élections, affirme Jebali.

L’assassinat de Chokri Belaïd, secrétaire général du parti El Watad, le 6 février, aurait pu affaiblir sa position. Son gouvernement est plus que jamais critiqué pour la crise économique et son parti pointé du doigt pour avoir une responsabilité morale dans l’exécution du militant démocrate. Mais grâce à sa fermeté il pourrait gagner son pari, malgré les menaces d’agitation brandies par les radicaux de son camp, car il a non seulement l’appui des partis laïcs, mais aussi la force de la loi avec lui. Selon celle dite d’organisation provisoire des pouvoirs publics, le chef du gouvernement peut « créer, modifier et supprimer les ministères et les secrétariats d’État, et fixer leurs attributions et prérogatives, après délibération du Conseil des ministres et information du président de la République ».

Mini-putsh

Jebali presse aussi l’Assemblée nationale constituante (ANC) de fixer des élections au plus vite. Problème : la Constitution est encore en friche.

Le défi est de taille. Car si Hamadi Jebali a été parmi les premiers à reconnaître, en juillet 2012, le manque de performance de ses ministres et la difficulté de coordonner une équipe comptant pas moins de soixante membres, il peine depuis lors à opérer un remaniement convenant à Ennahdha, à Ettakatol et au Congrès pour la République (CPR), les trois partis à la tête de la Tunisie. Cet originaire de Sousse , incarcéré pendant 16 ans dont 10 en isolement sous Ben Ali, est certes monté au créneau avec courage, assurant avoir pris sa décision à l’insu de tous – y compris de son propre parti -, il n’a cependant rien révélé quant à cette nouvelle équipe ni à la date de son entrée en fonction.

Jebali presse aussi l’Assemblée nationale constituante (ANC) de fixer des élections au plus vite, mais la Constitution est encore en friche. Le type de régime politique n’a pas été choisi et il est nécessaire de préparer la loi électorale et de relancer les instances de gestion des élections. Reste qu’avec ses airs placides, Hamadi Jebali a opèré ce qui ressemble à un mini-putsch en se démarquant de l’emprise de Rached Ghannouchi et du Conseil consultatif d’Ennahda dans la gestion des affaires.

Ambiguités

Pourtant, l’ancien directeur du journal d’Ennahdha, El-Fajr, est d’abord un fidèle du parti islamiste, tout acquis à sa famille politique malgré ses divergences avec une aile dure qui refuse de céder le moindre centimètre sur les ministères régaliens. Mais le pays va trop mal, selon lui, pour tergiverser. Et en faisant cavalier seul, Jebali acquiert une stature d’homme d’État, tout en confirmant indirectement les dysfonctionnements d’une troïka gouvernementale qui aura du mal à survivre à un remaniement.

L’ancien prisonnier qui taillait des pièces d’échecs dans des savonnettes, pourrait changer la donne – ainsi que le devenir de l’islam politique – en Tunisie.

La position de cet homme de 63 ans – atteint de troubles cardiaques et spécialiste des lapsus malencontreux – sera quand même délicate car il demeure Secrétaire général d’Ennahdha. Dans ces conditions, comment envisage-t-il de conduire une équipe d’indépendants ?  « Hamadi Jebali représente une tendance moderne et modérée mais, étant minoritaire, il ne pèsera pas lourd lors des grandes prises de décision », avaient prédit des observateurs. Ils se sont trompés.

L’ancien prisonnier qui taillait des pièces d’échecs dans des savonnettes, pourrait rallier les modérés, les conservateurs et changer la donne – ainsi que le devenir de l’islam politique – en Tunisie. Certains rappellent cependant que l’impopularité gouvernementale n’est pas due à un simple manque de compétences, mais également aux ingérences politiques dans les affaires judiciaires et aux positions liberticides du gouvernement.

Jeuneafrique.com par Frida Dahmani, à Tunis

Tunisie: le ministre des Finances claque la porte du gouvernement islamiste

juillet 27, 2012

Tunisie: le ministre des Finances claque la porte du gouvernement islamiste 

Tunisie: le ministre des Finances claque la porte du gouvernement islamiste © AFP

Le ministre tunisien des Finances, Houcine Dimassi, a présenté sa démission en raison de divergences politiques avec le gouvernement dirigé par l’islamiste Hamadi Jebali, a-t-on appris vendredi de sources officielles.

« Je confirme cette démission qui a été acceptée », a indiqué à l’AFP Ridha Kazdaghli, membre du cabinet du chef du gouvernement.

Il s’agit du deuxième ministre à claquer la porte du gouvernement depuis l’entrée en fonction fin 2011 de l’équipe au pouvoir composée par le parti islamiste Ennahda et deux partis de centre gauche, Ettakatol et le Congrès pour la république (CPR).

Dans une déclaration écrite dont l’AFP a obtenu copie, M. Dimassi, qui était l’un des rares indépendants à siéger au gouvernement, a expliqué sa démission par des « désaccords grandissants » avec le gouvernement en matière de politiques économique, monétaire et sociale.

M. Dimassi a dénoncé la « politique électoraliste de la plupart des membres du gouvernement » qui a pour conséquence, selon lui, de faire « exploser les dépenses de l’Etat ».

Ces « dérapages » ont, d’après lui, pour « objectif de gagner la sympathie de certaines catégories sociales dans la perspective des prochaines élections ».

M. Dimassi explique également sa décision par son opposition à un projet de loi soumis à l’Assemblée nationale constituante en vue de la réhabilitation et de l’indemnistation de Tunisiens ayant été notamment injustement incarcérés sous l’ancien régime.

Le parti islamiste Ennahda, auquel appartient M. Jebali, a soulevé la controverse en réclamant une indemnisation pour ses partisans et dirigeants opprimés sous l’ancien président Ben Ali, au même titre que les « martyrs de la révolution » qui a chassé ce dernier du pouvoir en janvier 2011.

« Ce projet nécessite des dépenses supplémentaires considérables, compte tenu du nombre important de bénéficiaires potentiels », et ce « au détriment de la situation économique et financière difficile », écrit le ministre démissionnaire.

Dans sa déclaration, cet économiste a aussi dénoncé la manière « arbitraire » et « injuste » avec laquelle le gouverneur de la Banque centrale Mustapha Kamel Nabli avait été limogé et remplacé cette semaine par Chedly Ayari.

En juin dernier, le ministre de la Réforme administrative (Congrès pour la République), Mohamed Abbou, avait démissionné pour protester contre des entraves présumées dans la lutte contre la corruption dans l’administration.

Jeuneafrique.com avec AFP

Tunisie : l’ancien Premier ministre de Kaddafi, Baghdadi Mahmoudi, a été extradé vers la Libye

juin 24, 2012

Baghdadi Mahmoudi avait été arrêté pour entrée illégale sur le territoire tunisien. Baghdadi Mahmoudi avait été arrêté pour entrée illégale sur le territoire tunisien. © AFP

Après neuf mois de polémique et de controverse juridique, Tunis a finalement réglé le dossier Baghdadi Mahmoudi. Détenu en Tunisie depuis septembre 2011, le dernier Premier ministre de Mouammar Kaddafi a été extradé dimanche 24 juin vers la Libye.

Selon l’agence Associated Press, l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi qui était détenu en Tunisie depuis le 21 septembre 2011 a été extradé vers la Libye dimanche matin. L’information a été recueillie auprès de la présidence tunisienne.

Mahmoudi avait été interpellé près de la frontière algérienne, puis condamné en comparution immédiate à six mois de prison pour « entrée illégale » sur le territoire, avant d’être enfin acquitté. Sous le coup d’une demande d’extradition de la part de la Libye, Mahmoudi attendait la décision finale de la présidence tunisienne, fonction occupée par Moncef Marzouki.

Si la chambre d’accusation près la Cour d’appel de Tunis avait approuvé en novembre 2011 la demande des autorités de Tripoli, le cas Mahmoudi avait fait l’objet d’une sorte de bras de fer entre la présidence et le gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahdha du Premier ministre Hamadi Jebali.

Jeuneafrique.com