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Zimbabwe: Tsvangirai renonce à faire reconnaître les fraudes électorales par la justice

août 16, 2013

HARARE (Harare Province) – Morgan Tsvangirai, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 31 juillet au Zimbabwe, a renoncé vendredi à porter en justice les fraudes électorales massives qu’il dénonce, ouvrant définitivement la voie à l’exercice d’un nouveau mandat du président Robert Mugabe, réélu à 89 ans.

M. Mugabe, au pouvoir sans discontinuer depuis 33 ans, a été réélu au premier tour avec 61% des voix, contre 34% à M. Tsvangirai. Son parti a en outre remporté plus des deux-tiers des sièges au parlement.

Le Premier ministre (Tsvangirai) a retiré sa plainte, a déclaré Douglas Mwonzora, porte-parole du MDC (Mouvement pour un changement démocratique), le parti de M. Tsvangirai. La raison principale est que le procès allait être une parodie de justice.

Le MDC n’a notamment pas obtenu de la Commission électorale d’importants documents qui lui aurait permis d’étayer sa plainte et de prouver les fraudes.

Battu dans les urnes, M. Tsvangirai s’était promis d’explorer toutes les voies légales pour faire reconnaître les manipulations massives des listes électorales, dénoncées par son parti et par des observateurs locaux.

Mais lundi, Robert Mugabe avait conseillé à ceux qui contestent sa victoire d’aller se faire pendre, ajoutant du ton assuré dont il est coûtumier: Nous ne reviendrons jamais sur notre victoire.

Face à ce qu’il considère comme la machine du pouvoir en marche contre lui, M. Tsvangirai abandonne donc également l’idée de contester par la voie juridique la victoire du vieux président Mugabe, au pouvoir depuis l’indépendance de cette ex-colonie britannique.

Les pays occidentaux, qui n’avaient pas pu envoyer d’observateurs, ont crié à la fraude, ainsi que le Botswana, seul pays africain à donner de la voix. Le président sud-africain Jacob Zuma a en revanche chaudement félicité M. Mugabe.

L’Union africaine et la SADC, l’organisation régionale d’Afrique australe, qui avaient envoyé des observateurs sur place, ont validé l’élection. Un sommet des chefs d’Etat de la SADC est convoqué samedi et dimanche au Malawi, et pourrait définitivement apporter à Robert Mugabe la caution de ses pairs.

Ce scrutin devait mettre fin à une cohabitation contre nature entre les deux hommes, M. Tsvangirai étant le Premier ministre du président Mugabe depuis 2009. Ce gouvernement dit d’union nationale avait été imposé par la communauté internationale à la suite des élections de 2008.

A l’époque, M. Tsvangirai était arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, sans atteindre la barre des 50%. Entre les deux tours, les partisans du président avaient déclenché une campagne de terreur qui avait fait près de 200 morts parmi les supporteurs de Tsvangirai.

Ce dernier avait finalement retiré sa candidature pour éviter une guerre civile, abandonnant sans combattre la victoire au chef de l’Etat.

Après cette nouvelle défaite, Morgan Tsvangirai a estimé que les élections du 31 juillet étaient une énorme farce et a exigé une vérification par la justice des listes électorales, des bulletins de vote et des certificats d’inscription des électeurs.

Les listes électorales n’ont été rendues publiques qu’à la veille du scrutin, ce qui a rendu impossible toute vérification ou tout recours.

Or, le MDC affirme avoir des preuves de doubles ou triples inscriptions sur les registres. Par ailleurs, de nombreux électeurs n’ont pas pu voter faute de trouver leur nom sur les registres, d’autres ne se sont pas rendus dans le bon bureau de vote, d’autres encore n’avaient pas les documents d’identité requis.

Le Zimbabwe Election Support Network, un organisme indépendant de contrôle du scrutin, a par exemple évoqué un effort systématique pour priver un million de personnes de leur droit de vote. Il estime que plus de 750.000 électeurs étaient absents des listes électorales dans les villes, bastions de M. Tsvangirai.

Selon la Cour électorale, près de 305.000 personnes ont été empêchées de voter. Près de 3,5 millions de personnes ont accompli leur devoir électoral sur environ 6,4 millions d’électeurs inscrits.

Dans les documents judiciaires consultés par l’AFP, le MDC affirmait également qu’une société israélienne a été payée 10,5 millions de dollars pour manipuler les listes électorales.

Romandie.com avec (©AFP / 16 août 2013 19h24)

Zimbabwe/Mugabe à ses opposants: Allez vous faire pendre

août 12, 2013

HARARE (Harare Province) – Le président zimbabwéen Robert Mugabe a conseillé lundi à ceux qui contestent devant la justice sa large victoire aux élections du 31 juillet d’aller se faire pendre, dans son premier discours depuis sa réélection.

Ceux qui sont choqués par la défaite peuvent aller se faire pendre s’ils le souhaitent. Nous ne reviendrons jamais sur notre victoire, a lancé le chef de l’Etat, âgé de 89 ans, au pouvoir depuis l’indépendance en 1980 et reconduit pour cinq ans, après un scrutin entaché de fraudes massives selon l’opposition et des observateurs locaux.

Son adversaire malheureux, le Premier ministre Morgan Tsvangirai, a déposé vendredi un recours devant les tribunaux pour tenter de faire invalider le scrutin, estimant que les listes électorales avaient été manipulées pour favoriser la victoire du président sortant.

M. Mugabe a été réélu au premier tour avec 61% des voix, contre 34% à M. Tsvangirai.

Tout ce que je vois, a déclaré lundi M. Tsvangirai dans un communiqué, c’est une nation endeuillée par l’audace de si peu de gens qui ont pu voler à tant d’autres.

Les voleurs ont laissé un grand nombre de preuves sur les lieux du crime, comme nous allons le démontrer dans la pétition populaire que nous avons déposée la semaine dernière, a ajouté le leader de l’opposition.

Nous leur livrons la démocratie sur un plateau, a rétorqué Mugabe.

C’est à prendre ou à laisser, mais le peuple a fait un acte démocratique, a dit le président à l’occasion de la fête célébrant les héros de la lutte pour l’indépendance.

Les pays occidentaux, qui n’avaient pas pu envoyer d’observateurs, ont crié à la fraude, ainsi que le Botswana, seul pays africain à donner de la voix.

Les élections générales du 31 juillet devaient mettre fin à un fragile gouvernement de cohabitation formé sous la pression des pays voisins il y a quatre ans par MM. Mugabe et Tsvangirai afin de redresser l’économie du pays et de lui éviter une guerre civile après une campagne électorale très violente en 2008.

Romandie.com avec (©AFP / 12 août 2013 13h02)

Zimbabwe: le parti de Tsvangirai rejette le résultat des élections

août 2, 2013

HARARE (Harare Province) – Le parti du Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai a rejeté par avance vendredi le résultat des élections générales qui devraient être largement remportées par le président Robert Mugabe, mais dont l’organisation a été entachée de nombreuses irrégularités.

Nous avons décidé de rejeter ces élections et ses conséquences, ce qui inclut le gouvernement qui en résultera. Nous le rejetons totalement et nous ne le reconnaîtrons pas, a déclaré le porte-parole Douglas Mwonzora à l’AFP, après une réunion du comité central du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).

Nous avons examiné la déclaration de la mission des observateurs de la SADC (la Communauté des Etats d’Afrique australe) nous suppliant d’accepter les résultats de l’élection. Nous rejetons cet appel pour la raison que même la SADC n’a pas réussi à entériner l’élection comme honnête, a-t-il expliqué.

Ils ont dit qu’elle a été pacifique, ils ont dit qu’elle a été libre, mais ils ont réservé leur réponse pour ce qui est de l’honnêteté, ce qui signifie qu’ils reconnaissent qu’elle a été malhonnête. Nous ne pouvons pas être exhortés par la SADC d’approuver quelque chose de malhonnête, a poursuivi M. Mwonzora.

Morgan Tsvangirai avait dès jeudi qualifié le scrutin d’énorme farce, estimant qu’il était nul et non avenu, et le MDC a dénoncé toute une série d’irrégularités.

De très nombreux électeurs des villes –traditionnellement hostiles à M. Mugabe– n’ont notamment pas trouvé leur nom sur des listes électorales qui n’ont été rendues publiques qu’à la veille du scrutin, rendant impossible toute vérification sérieuse et tout recours.

A la mi-journée, le chef des observateurs de la SADC, le Tanzanien Bernard Membe, avait appelé M. Tsvangirai à accepter les résultats, soulignant que compte tenu des circonstances, ces élections s’étaient bien passées et n’avaient pas de raison d’être annulées.

Nous disons que cette élection a été libre, très libre même… Nous n’avons pas dit qu’elle était honnête, simplement parce la question de l’honnêteté est vaste et nous ne voulions tirer aucune conclusion à ce stade, avait déclaré M. Membe.

Le camp de Robert Mugabe, qui, à 89 ans est au pouvoir depuis trente-trois ans, estime que son champion pourrait enlever jusqu’à 75% des voix, et disposer des deux tiers des sièges à l’Assemblée nationale.

Les résultats officiels doivent en principe être annoncés lundi.

Romandie.com avec (©AFP / 02 août 2013 16h18)