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La distanciation sociale sans doute nécessaire jusqu’en 2022, selon des chercheurs d’Harvard

avril 14, 2020

Plusieurs périodes de distanciation sociale seront sans doute nécessaires jusqu’en 2022 pour empêcher que le nouveau coronavirus n’engorge les hôpitaux de malades aux États-Unis, estiment des chercheurs d’Harvard dans une étude publiée mardi par la revue Science. L’équipe d’Harvard a modélisé la pandémie de Covid-19, la maladie causée par le virus, en partant de l’hypothèse qu’elle serait saisonnière comme d’autres virus de la même famille, dont des coronavirus responsables du rhume, qui aiment l’hiver.

Leur simulation a dû s’accommoder de nombreuses inconnues sur le nouveau venu, baptisé SARS-CoV-2, notamment sur le niveau et la durée de l’immunité acquise par une personne contaminée. «Une mesure ponctuelle de distanciation sociale sera probablement insuffisante pour que l’incidence de SARS-CoV-2 reste dans les limites de la capacité des services de réanimation aux Etats-Unis», a résumé l’un des auteurs, Stephen Kissler, dans une conférence téléphonique mardi avec des journalistes.

Avec Le Figaro

États-Unis: Le cours magistral de politique de Mark Zuckerberg à Harvard

mai 26, 2017

 

Le fondateur de Facebook, qui a quitté en cours de scolarité la grande université américaine, était invité à donner le discours d’adieux aux diplômés de 2017.

 

Zuckerberg lors de son discours à l’université de Harvard, jeudi 25 mai. Steven Senne / AP

Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook, a ajouté jeudi 25 mai son nom à une liste particulièrement prestigieuse de personnalités, allant de J. K. Rowling à Steven Spielberg en passant par Alan Greenspan : celle des orateurs ayant donné le fameux discours d’adieux aux diplômés de l’université de Harvard. Comme Bill Gates, qui a lui aussi donné cette allocution avant lui, M. Zuckerberg est pourtant ce que les Américains appellent un « drop-out » : il a quitté la grande université avant d’en être diplômé.

Dans ce long discours, M. Zuckerberg est, bien sûr, revenu sur son passage à Harvard – racontant diverses anecdotes, dont la rencontre avec sa future femme Priscilla Chan, avec qui il a fait connaissance… à la fête organisée par ses amis au moment où il pensait qu’il allait être expulsé de l’université, après avoir créé un site, FaceMash, qui permettait de comparer la beauté des jeunes femmes du campus. Au passage, il ne s’est pas privé d’égratigner, sans jamais le nommer, le film The Social Network de David Fincher, qui raconte de manière quelque peu romancée les débuts de Facebook et dont Mark Zuckeberg a toujours contesté certains passages.

Mais le long discours de M. Zuckerberg, qui prend rarement la parole en public en dehors de Facebook, s’est surtout concentré sur la vision politique, que le jeune PDG de Facebook développe de plus en plus fréquemment depuis le début de l’année. Selon lui, le principal défi de la génération actuelle de jeunes étudiants – dans laquelle M. Zuckerberg, 33 ans, s’englobe volontiers – est non seulement de trouver son but (« la véritable source du bonheur », selon lui), mais aussi de construire une société dans laquelle chacun trouvera le sien.

Revenu universel et assurance-maladie

« Quand nos parents ont reçu leur diplôme, leur but dans la vie venait, de manière simple, de leur travail, de leur église, de leur communauté. Mais, aujourd’hui, la technologie et l’automatisation détruisent de nombreux emplois. Le nombre de membres diminue dans toutes les communautés. Beaucoup de gens se sentent déconnectés et déprimés et tentent de remplir un vide. (…) J’ai rencontré des ouvriers qui savent que leurs emplois n’existeront plus et qui cherchent à trouver leur place », a dit M. Zuckerberg, qui a débuté en janvier un « tour des Etats-Unis » lors duquel il visite tous les Etats américains, où il ne s’était jamais rendu.

Pour ce faire, la nouvelle génération doit trouver « ses » projets, assure le fondateur de Facebook. S’il pense que cette génération, dite des « millenials », est différente des précédentes, parce qu’elle est plus connectée, plus entreprenante et plus internationaliste, les recettes des décennies précédentes peuvent aussi s’appliquer à elle, juge-t-il. « Chaque génération a ses grands travaux. Plus de 300 000 personnes ont travaillé à mettre un homme sur la Lune. Des millions de volontaires ont vacciné les enfants dans le monde entier contre la polio. Des millions de personnes ont construit le pont Hoover et d’autres grands projets. Ces projets n’ont pas juste donné un but aux personnes qui les accomplissaient, ils ont donné au pays tout entier la fierté d’être capable de faire de grandes choses. » De grands projets mais lesquels ? M. Zuckerberg cite pêle-mêle la lutte contre le changement climatique, la recherche médicale, la modernisation de la démocratie par le vote en ligne… Autant de projets dans lesquels Facebook ou sa fondation personnelle sont impliqués.

Mais ces projets, prévient M. Zuckerberg, ne pourront voir le jour que si les Etats-Unis travaillent à rendre leur société moins inégalitaire, qui autorise l’échec. « Facebook n’était pas mon premier projet (…). J. K. Rowling a reçu douze refus avant de publier Harry Potter. Même Beyonce a dû écrire des centaines de chansons avant d’arriver à Halo. Les plus grands succès naissent de la liberté d’échouer. » Pour aboutir à cette liberté, M. Zuckerberg, qui reconnaît au passage avoir compté parmi les étudiants les plus privilégiés grâce au soutien financier de sa famille, il faut, estime-t-il, un nouveau contrat social : revenu universel, couverture santé étendue, garde d’enfants bon marché… Qui paiera pour tout cela ? « Donner à chacun la liberté de poursuivre son but n’est pas gratuit. Ce sont les gens comme moi qui devraient payer pour cela », dit M. Zuckerberg, dont l’entreprise est pourtant régulièrement critiquée, notamment en Europe, pour ses pratiques d’optimisation fiscale.

« Une bataille d’idées »

Autant de propositions aux antipodes de la politique actuelle menée par le président Donald Trump, que M. Zuckerberg n’évoque jamais directement dans son discours, tout en soulignant « les temps incertains » dans lesquels nous vivons, et la politique anti-immigration du président américain, qu’il avait déjà critiquée à plusieurs reprises durant la campagne électorale. « Il y a des laissés-pour-compte de la mondialisation partout dans le monde. C’est difficile de se soucier des gens qui vivent ailleurs quand nous ne nous sentons pas bien chez nous. Il y a une pression à se renfermer. »

Pour M. Zuckerberg, le changement ne viendra « pas des Nations unies », mais du niveau le plus local. « C’est le grand combat de notre époque. Les forces de la liberté, de l’ouverture et des communautés globales, contre les forces de l’autoritarisme, de l’isolationnisme et du nationalisme. Les forces de la libre diffusion de la connaissance, du libre-échange et de l’immigration contre ceux qui s’y opposent. Ce n’est pas une bataille entre nations, c’est une bataille d’idées. Il y a dans tous les pays des personnes qui sont pour l’ouverture mondiale et d’autres qui y sont opposées. »

Sans être nécessairement le fait d’opposants à la mondialisation, la visite de M. Zuckerberg dans son ancienne université a cependant suscité quelques protestations… Sur le site Internet du journal de Harvard, dont plusieurs titres ont été détournés mercredi 24 mai par un pirate pour se moquer du fondateur de Facebook.

Lemonde.fr par Damien Leloup

Donald Kaberuka rejoint Harvard aux États-Unis

septembre 10, 2015
Donald Kaberuka, lors d'une interview accordée à Jeune Afrique. © Eric Larrayadieu/J.A.

Donald Kaberuka, lors d’une interview accordée à Jeune Afrique. © Eric Larrayadieu/J.A.

A peine parti de la Banque africaine de développement, le Rwandais Donald Kaberuka donnera jusqu’au printemps 2016 des conférences sur les questions de développement dans la prestigieuse université américaine Harvard.

Neuf jours après son départ officiel de la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka rejoint la prestigieuse université américaine Harvard. Au sein du Centre pour le leadership public (Center for public leadership – CPL), qui a officialisé la nouvelle le 10 septembre, le Rwandais se concentrera sur les questions touchant aux études économiques et au développement international, notamment en Afrique.

Fondé en 2000 au sein d’Harvard, le CPL forme chaque année de talentueux profils avec l’objectif de les préparer à devenir des leaders capables de prendre des décisions dans des environnements complexes et changeants.

Vaste expérience

« M. Kaberuka apporte une vaste expérience de gestion du changement et a fait face au niveau de décision le plus élevée à des défis sociaux, politiques et financiers complexes. Nous vivons dans un monde de plus en plus connecté, et CPL a la responsabilité d’aider ses étudiants à élargir leurs points de vue, a expliqué Patricia Bellinger, directrice exécutive de CPL. Le continent africain est un sujet important à comprendre. L’impressionnant travail de M. Kaberuka sur la scène économique mondiale et en matière de développement économique de l’Afrique en particulier ajoute une dimension essentielle et riche à notre enseignement. »

Donal Kaberuka assurera des conférences au CPL jusqu’au printemps 2016. Il collaborera également avec une autre division de Harvard, le Centre pour le développement international.

« Les dirigeants de tous les secteurs de la vie publique ont une responsabilité à partager leurs expériences avec la prochaine génération », a insisté Donald Kaberuka, dans le communiqué diffusé par le CPL.

Avant de diriger la BAD pendant dix ans, ce dernier a été ministre des Finances du Rwanda de 1997 à 2005.

Jeuneafrique.com

USA: Elle a 11 ans et va entrer à l’Université Harvard

juin 3, 2015
Ria Chevuru, 11 ans!

Ria Chevuru, 11 ans!

Ria Chevuru a 11 ans et elle entre à l’Université d’Harvard.

Si normalement, à cet âge, on joue dehors et aux jeux vidéos, on regarde la télévision et on boit de la slush avec nos amis, cette jeune américaine d’origine indienne choisit de faire autrement.

Depuis peu, Ria est diplômée de l’Académie d’Arizona Connections. Le mieux? Elle était aussi première de sa classe.

L’année prochaine, elle entre à l’Université Harvard où elle va étudier en en cryptographie neuronale et en intelligence artificielle.

Lors de sa remise des diplômes, elle dit simplement: « Nous ne sommes pas ici juste pour vivre et mourir, nous sommes là pour faire quelque chose pour le monde ».

« Je veux atteindre cet objectif et aider le monde. Je veux aider les autres ».

Ria ne s’inquiète pas pour la différence d’âge, « Je veux juste interagir avec des personnes dotées de cerveaux comme le mien et partager mes pensées » déclare-t-elle.

Crédit Photo: Capture d’Écran YouTube

Mondedestars.com

États-Unis: Des étudiants suspendus à Harvard pour tricherie

février 1, 2013

BOSTON (Reuters) – Une soixantaine d’étudiants ont été suspendus à Harvard, l’une des plus prestigieuses universités des Etats-Unis, pour avoir triché lors d’un examen de fin d’année scolaire 2011-2012.

Le scandale, peu courant dans cet établissement, s’est produit à la faculté des Arts et Sciences. Michael Smith, président de la faculté, a expliqué vendredi par courriel qu’un professeur avait noté des ressemblances dans les copies d’un examen effectué à la maison, mais qui interdisait le travail en groupe.

Une suspension à Harvard dure généralement deux semestres, mais peut être prolongée jusqu’à quatre semestres. « Le travail sur les cas fautifs est terminé, mais celui concernant l’intégrité des étudiants est loin d’être achevé », estime Michael Smith.

Reuters

La Dernière Étape Avant la Disparition du Noir d’Afrique 3

juillet 14, 2011

Les Universités Américaines s’offrent des Terres

Après les États et les entreprises étrangères, les grandes facultés d’outre-Atlantique investissent massivement sur le continent noir. Et les paysans locaux n’en bénéficient guère.

De grandes universités américaines comme Harvard (Boston, Massachusetts) et Vanderbilt (Nashville, Tennessee) font l’acquisition de vastes superficies de terres agricoles en Afrique. C’est ce qui ressort d’une nouvelle enquête réalisée par l’Oakland Institute, un institut de recherche militant situé en Californie.

Selon ses auteurs, ces contrats d’achat ou baux de location, négociés par l’intermédiaire de fonds spéculatifs britanniques ou européens, risquent de chasser de leurs terres des milliers de personnes. Les investisseurs étrangers profitent d’accaparements de terres qui souvent n’apportent pas les bénéfices promis en matière d’emplois et de développement économique, et en plus portent en germe des problèmes sociaux et environnementaux dans ces pays les plus pauvres de la planète.

D’après ce rapport qui couvre sept pays africains, Harvard, Vanderbilt et de nombreuses autres universités américaines ont beaucoup investi dans les terres du continent ces dernières années. L’essentiel des capitaux transite par Emergent, une société de gestion d’actifs londonienne qui gère l’un des principaux fonds d’acquisition de terres africaines. Elle est dirigée par d’anciens cambistes des banques américaines JP Morgan et Goldman Sachs.

Les clients d’Emergent aux Etats-Unis auraient investi jusqu’à 500 millions de dollars (350 millions d’euros) dans les terres les plus fertiles du continent noir, dans l’espoir d’obtenir un rendement de 25 %. Emergent assure avoir traité les contrats de manière responsable.

« Les fonds de dotation universitaires et les fonds de pension sont évidemment des investisseurs privilégiant le long terme, affirme un porte-parole de la firme. Nous investissons dans l’agriculture en Afrique, nous y créons des entreprises et des emplois. Nous le faisons avec un grand sens des responsabilités… Les sommes engagées sont élevées, pouvant atteindre des centaines de millions de dollars. Il n’y a aucune spoliation. Nous voulons augmenter la valeur des terres. La taille est un facteur important, car les économies d’échelle permettent d’accroître la productivité ».

Superficies Énormes

Des entreprises chinoises et moyen-orientales ont déjà été pointées du doigt pour avoir accaparé de vastes terrains dans des pays en développement en vue d’y effectuer à bon compte des cultures alimentaires destinées aux populations de leurs pays d’origine.

Pourtant, les fonds occidentaux sont les instigateurs de nombreux gros contrats, souligne l’Oakland Institute. La firme qui gère le fonds d’investissement de Harvard a décliné tout commentaire. « La société de gestion de Harvard a pour politique de ne pas discuter des investissements ou de la stratégie d’investissement, et je ne peux donc ni confirmer ni infirmer les allégations contenues dans le rapport », répond un porte-parole. Vanderbilt préfère également garder le silence.

A en croire l’Oakland Institute, les investisseurs ont vanté exagérément aux communautés intéressées les avantages des accords. « Les entreprises ont été en mesure de créer des niveaux complexes de sociétés et de filiales afin d’éviter d’attirer l’attention des autorités de tutelle, par ailleurs mal armées. A bien analyser les contrats, on s’aperçoit que nombre d’entre eux créeront peu d’emplois et évinceront des milliers et des milliers d’occupants de ces terres », dénonce Anuradha MITTAL, directrice de l’Oakland Institute.

En Tanzanie, aux termes du protocole d’accord signé entre le gouvernement local et Agrisol Energy, le groupe d’exploitation agricole américain représentant l’université de l’Iowa, les deux principaux emplacements retenus pour le projet sont Katumba et Mishamo.

Or c’est précisément là que sont installés des camps abritant jusqu’à 162 000 personnes déplacées. Leur fermeture est prévue avant le démarrage du projet de 700 millions de dollars. Les réfugiés travaillent cette terre depuis quarante ans.

Paysans Délaissés

En Ethiopie, la politique dite de « villagisation » menée par le gouvernement pour fixer les populations et éviter une urbanisation incontrôlée a entraîné l’expulsion de dizaines de milliers de personnes de leurs terres ancestrales et leur relogement dans de nouveaux centres.

Parallèlement, d’énormes contrats sont conclus avec des sociétés étrangères. Le plus important est celui signé au Sud-Soudan, où jusqu’à 9 % des terres auraient été cédées ces dernières années. C’est une société texane, Nile Trading and Development, qui a négocié la transaction avec une coopérative locale. Le bail de quarante-neuf ans, portant sur la location de 400 000 hectares dans l’Equatoria-Central pour environ 25 000 dollars, autorise l’entreprise à exploiter toutes les ressources naturelles, y compris le pétrole et le bois.

La société, avec à sa tête l’ancien ambassadeur des Etats-Unis Howard Eugene DOUGLAS, entend demander à bénéficier des crédits carbone soutenus par les Nations unies, qui lui rapporteraient des millions de livres de revenus par an.

Au Mozambique, où les investisseurs pourraient mettre la main sur 7 millions d’hectares, des fonds spéculatifs occidentaux travailleraient avec des entreprises sud-africaines pour acheter de grandes superficies de forêts et de terres agricoles pour le compte d’investisseurs en Europe et aux États-Unis.

Les contrats stipulent que l’État mozambicain acceptera jusqu’à vingt-cinq années d’exonération d’impôts, sans qu’il y ait beaucoup d’emplois créés en contrepartie. « Personne ne peut croire que ces investisseurs soient motivés par le désir de nourrir les Africains, de créer des emplois ou d’améliorer la sécurité alimentaire », martèle OBANG METHO, du Mouvement de solidarité pour une nouvelle Ethiopie.

« Ces accords, qui pour beaucoup resteront en vigueur pendant quatre-vingt-dix-neuf ans, n’apporteront pas le progrès aux populations locales et ne leur donneront pas de quoi manger. Ils permettent seulement aux dirigeants corrompus et aux investisseurs étrangers de s’en mettre plein les poches ».

Opacité

« Ce sont des contrats énormes, ce qui les rend d’autant plus scandaleux. Le sacrifice de petites fermes et de forêts africaines sur l’autel d’une stratégie d’investissement hautement rentable, fondée sur des ressources naturelles, risque de pousser les prix alimentaires à la hausse et d’aggraver les changements climatiques », s’insurge ANURADHA MITTAL.

« D’après des études effectuées par la Banque mondiale et d’autres institutions, les entreprises étrangères ont acheté ou loué ces trois dernières années près de 60 millions d’hectares de terres africaines, soit la superficie d’un pays grand comme la France », soulignent quant à eux les auteurs du rapport.

« La plupart de ces accords se caractérisent par leur opacité, et ce en dépit des profondes répercussions du renforcement du contrôle sur les marchés alimentaires mondiaux et les ressources agricoles par les sociétés financières », poursuivent-ils.

« Nous avons relevé des cas de spéculateurs s’emparant de terres agricoles alors que de petits paysans, considérés comme les occupants illégitimes, sont expropriés par la force, sans aucune indemnisation », s’indigne Frédéric MOUSSEAU, directeur politique de l’Oakland Institute.

« Cela déstabilise la filière alimentaire dans le monde et cette instabilité représente une menace bien plus grande que le terrorisme pour la sécurité du monde. Plus d’un milliard d’habitants de la planète ont faim. La majorité des pauvres dépendent toujours des petites exploitations agricoles pour leur survie, et les spéculateurs les dépouillent de leur moyen d’existence en leur faisant miroiter des progrès qui ne se réaliseront jamais ».

Quand les Fonds d’Investissements se Partagent l’Afrique

Les investissements étrangers se multiplient en Afrique où les spéculateurs tentent de s’accaparer de plus en plus de terres agricoles. L’équivalent de la superficie de la France a d’ores et déjà été vendu en 2009.

Kofi ANNAN s’inquiète pour le développement du continent, d’autant que ces acquisitions auraient déjà poussé des milliers d’Africains à quitter leurs fermes.

Le rapport de l’Oakland Institue souligne que toutes ces entreprises étrangères souhaitent, à travers ces investissements massifs, assurer leur main-mise sur le marché mondial de l’agriculture, et se placer sur le secteur des productions liées aux énergies renouvelables.

Les entreprises chinoises et moyen-orientales ne sont pas en reste. Ces dernières se sont aussi empressées de s’accaparer de terrains agricoles gigantesques en vue d’y développer des produits alimentaires à destination de leur pays d’origine. Les biocarburants et les fleurs coupées sont également très prisés

« Cela crée une insécurité très importante qui pourrait être plus dangereuse que le terrorisme », alerte le rapport. « Pour ces investisseurs, il est très facile de conclure à une vente. Très souvent, ils proposent au chef tribal en échange de ses terres une bouteille de whisky Johnny Walker », assure la directrice de l’Institut, Anuradha Mittal.

Elle ajoute : « Les même entreprises financières qui nous ont conduit à la récession mondiale en gonflant la bulle immobilière par des manœuvres financières risquées font maintenant exactement la même chose avec l’offre alimentaire mondiale ».

Madame MITTAL précise : « En Afrique, cela se traduit par le déplacement de petits agriculteurs, des dégâts environnementaux, des pénuries d’eau et davantage d’instabilité politique comme les émeutes de la faim qui ont précédé les révolutions tunisienne et égyptienne ».

L’enquête de l’Oakland Institue, menée en Ethiopie, Tanzanie, Sud-Soudan, Sierra Leone, Mali et Mozambique, se termine par un chiffre édifiant. Les fonds de pension internationaux et autres spéculateurs auraient déjà acheté, en 2009, l’équivalent d’une superficie égale à celle de la France. L’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi ANNAN se dit « troublé », nous indique Business Insider : « Il n’est ni juste, ni soutenable que des terres agricoles soient ainsi mises à l’écart des communautés locales, et que des denrées alimentaires soit exportées quand la famine guette à chaque pas de porte. Les populations ne supporteront pas ces abus, et nous ne le devrions pas non plus ».

Par John VIDAL, Claire PROVOST (Courrier international)

Source: Érice Mampouya