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Canada: Des maisons des aînés à 800 000 $ la chambre

juin 9, 2022

« C’est inexplicable que ça coûte ce prix-là », souligne le consultant et professeur en sciences infirmières Philippe Voyer.

Chantier de contruction.

Les maisons des aînés coûteront au moins 2,8 milliards de dollars au total, selon la dernière évaluation du ministère de la Santé. Photo : Radio-Canada

Experts et entrepreneurs du milieu de l’hébergement pour aînés s’inquiètent de la possibilité de voir le concept de maison des aînés être mis de côté en raison de la hausse importante des coûts.

Au cours des prochains mois, des dizaines de maisons des aînés seront livrées au gouvernement afin d’héberger, à terme, près de 3500 personnes âgées en perte d’autonomie.

Annoncée à moins de 400 000 $ la chambre en 2019, la dernière évaluation du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’élève en moyenne à plus de 800 000 $, pour un total de 2,8 milliards de dollars.

Le consultant et professeur titulaire responsable de la formation continue à la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval, Philippe Voyer, se désole d’une telle hausse des coûts.

C’est inexplicable que ça coûte ce prix-là, souligne M. Voyer. Il connaît bien le concept de maison des aînés pour avoir accompagné des entrepreneurs et le gouvernement dans le développement de nouvelles approches de soins auprès de la clientèle en perte d’autonomie.

M. Voyer cite quelques projets récents de CHSLD et de ressources intermédiaires (RI) lancés par le privé à moins de 300 000 $ la chambre. Des projets inspirés du concept de maison des aînés avec des maisonnées, des chambres et des toilettes individuelles ainsi que des aires communes.

Selon lui, ces bâtiments au privé et les maisons des aînés sont des produits qui sont équivalents et qui répondent bien aux besoins populationnels.

Pour moi, ce que je trouve désolant, c’est que les gens remettent en question le concept de maison des aînés alors que ce sont les coûts de construction qui sont problématiques.

Le chantier de construction d'une maison des aînés, où l'on aperçoit une grue.

Une maison des aînés en construction Photo : Radio-Canada

Interrogée plus tôt cette semaine par Radio-Canada, la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, reconnaissait que les maisons des aînés coûtent plus cher [car] on travaille avec des matériaux de qualité, on veut que ces maisons soient solides pendant de nombreuses années.

« C’est tellement un bon modèle qu’on est en train de faire […] Les experts, les gériatres nous disent de faire ces maisons-là. »— Une citation de  Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants

Guillaume Houle, porte-parole de l’Association de la construction du Québec, nous disait récemment qu’il y a tellement eu de fluctuations depuis le début de la pandémie que les entrepreneurs doivent se protéger face à des hausses des coûts et parce que la chaîne d’approvisionnement est complètement déréglée.

Au Parti québécois, le chef parlementaire Joël Arseneau suggérait cette semaine, en conférence de presse, de mettre un terme au projet de maison des aînés.

« Chaque fois qu’on se penche sur le dossier, les coûts explosent. […] Continuer à s’enfoncer dans un puits sans fond, dans un projet ruineux, alors que les besoins sont ailleurs, bien, ce serait poursuivre dans la mauvaise voie. »— Une citation de  Joël Arseneau, chef parlementaire du PQ

Du privé à moins de 300 000 $

À Terrebonne, en banlieue de Montréal, Sébastien Barrette et ses partenaires ont ouvert en février 2021 la Maison l’Étincelle, après une interruption des travaux en raison de la pandémie.

Un milieu d’hébergement pour aînés en perte d’autonomie de 144 unités, regroupant ressources intermédiaires et résidence privée pour aînés avec des problèmes cognitifs.

Ça ressemble en tout point aux maisons des aînés […] avec des maisonnées de 16 personnes, explique M. Barrette, qui a eu recours aux services de Philippe Voyer.

Nous, ici, on a été capables de le faire à moins de 250 000 $ par chambre, précise le gestionnaire.

Un homme souriant assis en face de la caméra.

Sébastien Barrette, copropriétaire de la Maison l’Étincelle à Terrebonne Photo : Radio-Canada

Ce qu’il entend sur la hausse du coût des maisons des aînés le préoccupe. Il y a un tsunami d’aînés en perte cognitive qui s’en vient, rappelle-t-il.

Jusqu’où pourra-t-on répondre à la demande de dizaines de milliers de personnes, compte tenu du prix des maisons des aînés? s’interroge M. Barrette.

À Vaudreuil-Dorion, sur la Rive-Sud de Montréal, le groupe de Jean-François Blanchard va construire pour l’automne prochain 111 nouvelles chambres au Manoir Harwood, un CHSLD privé.

La pandémie a eu au moins une bonne chose : on a eu le temps de réfléchir et de s’inspirer des maisons des aînés, un concept excellent, dit-il.

Prix moyen par chambre : 230 000 $

À Québec, le milieu de vie Humanitae, spécialisé dans une clientèle atteinte d’alzheimer, regroupe 170 unités avec des maisonnées de 12 à 15 chambres. Un bâtiment construit à moins de 300 000 $ l’unité en 2019.

Lors de la campagne électorale de 2018, la Coalition avenir Québec (CAQ) avait fait de l’hébergement des aînés un thème central de son programme.

Les maisons des aînés étaient le projet d’une génération, disait François Legault, alors que sa candidate Marguerite Blais rappelait l’intention du parti d’en finir avec les listes d’attente en CHSLD.

Avec Radio-Canada par Daniel Boily et Davide Gentile

Canada: L’aréna de Victoria sera transformé en foyer d’hébergement en mars

janvier 29, 2021

 Le Save-On-Foods Memorial Center a accueilli des sans-abris l'été dernier.

© David Eby/Twitter Le Save-On-Foods Memorial Center a accueilli des sans-abris l’été dernier.

Jusqu’à 45 itinérants pourront trouver refuge dans l’aréna de Victoria à partir du mois de mars, a annoncé mercredi le ministre responsable du Logement en Colombie-Britannique, David Eby.

Le ministre a déclaré dans un communiqué que la société d’État BC Housing a signé un bail renouvelable avec le gérant de l’aréna, GSL Group, pour la période du 1er février au 30 mai. Après l’installation des équipements, qui devrait prendre un mois, les premiers sans-abris devraient pouvoir y dormir en mars, a précisé David Eby, qui est aussi le procureur général de la province.

Il ajoute que la priorité sera donnée aux personnes qui campent dans les espaces publics de Victoria par manque de logements et qui sont vulnérables à la COVID-19. Les Autochtones, les personnes qui vivent dehors depuis longtemps, qui sont âgées de plus de 55 ans et qui ont une santé fragile seront placées en tête de liste pour les admissions.

L’association PHS Community Services gérera le lieu de mai à septembre, indique le ministre, qui s’attend à ce que les résidents aient accès à de la nourriture, des douches et des services sanitaires et sociaux, dont la réduction des méfaits et le traitement de la dépendance.

Le Save-On-Foods Memorial Center a déjà servi d’hébergement d’urgence l’été dernier quand les campements de l’avenue Pandora et du parc Topaz ont été évacués. Les personnes ont ensuite été orientées vers des hébergements à plus long terme et l’aréna a fermé en septembre.

Le révérend Al Tysick, directeur général de l’association caritative Dandelion, reste perplexe. «On nous donne deux messages à la fois», dit-il. «D’un côté, on nous dit que tout le monde aura un logement et maintenant, on nous dit que 45 personnes auront un hébergement. Pourquoi ces deux messages à la fois», demande-t-il.

«Un logement, c’est un endroit on où on a ses propres toilettes, sa propre télévision, son propre espace, rappelle-t-il. Dans un hébergement, on est avec les autres, on respire leur air, on partage les toilettes et on se fait voler ses affaires.»

Dans le communiqué, le ministre Eby assure que la Ville de Victoria et le gouvernement provincial vont continuer à travailler pour fournir aux résidents de l’aréna un logement à long terme.

Par  Adrien Blanc avec les informations de On The Island, CBC

Le Premier ministre finlandais se propose d’héberger des réfugiés

septembre 5, 2015

Helsinki – Le Premier ministre finlandais, Juha Sipilä, a annoncé à la télévision publique samedi qu’il se proposait d’héberger des réfugiés dans une maison à la campagne qu’il occupe rarement du fait de ses fonctions à Helsinki.

Située à Kempele, à plus de 500 km au nord de la capitale, ma maison sert peu actuellement, a justifié M. Sipilä, centriste qui a déjà lancé de multiples appels aux Finlandais pour se montrer solidaires envers ceux qui arrivent dans le pays.

J’espère que cela deviendra une sorte de mouvement populaire qui donnera envie à beaucoup de prendre leur part de responsabilité dans cette crise du logement des réfugiés. Je veux apporter ma pierre à l’édifice pour montrer que la Finlande est un pays multiculturel, a-t-il déclaré.

Laissant sa maison à disposition à partir de janvier, il a estimé que cette luxueuse propriété pourrait accueillir trois ou quatre familles, soit jusqu’à vingt personnes. La municipalité travaille déjà sur les modalités techniques devant permettre l’ouverture de cet hébergement.

Les capacités d’accueil de la Finlande pour demandeurs d’asile sont actuellement saturées, le pays recevant un flux inhabituel de réfugiés qu’il n’avait pas anticipé.

Vendredi, le gouvernement a porté à 25.000 à 30.000 son estimation du nombre de demandes d’asile en 2015, soit sept à huit fois plus qu’en 2014.

Peu densément peuplée, la région du nord-ouest où M. Sipilä a proposé sa maison est particulièrement touchée par la pénurie de logements, avec l’arrivée de jusqu’à 300 réfugiés chaque jour depuis la Suède voisine.

Le Premier ministre en a visité un à Oulu, tout près de sa maison de Kempele, samedi après-midi, et a écouté les élus et fonctionnaires locaux raconter leurs difficultés à trouver des hébergements. La ville de Kempele, avec 17.000 habitants, n’a pas encore réussi à offrir un seul lit.

M. Sipilä gouverne avec une coalition où figurent les Vrais Finlandais, parti eurosceptique et anti-immigration qui souhaite maintenir le nombre d’asiles accordés aux niveaux récents, soit entre 750 et 1.050 chaque année.

Romandie.com avec(©AFP / 05 septembre 2015 17h29)