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Vient de paraître : « Henri Lopes : Coups doubles » sous la direction de Anthony Mangeon

juillet 5, 2021

À travers un ouvrage paru le 22 juin dernier aux Editions Sépia, huit contributeurs présentent les jeux de dédoublements multiples de l’un des représentants de la littérature congolaise, Henri Lopes

Couverture "Henri Lopes : Coups doubles"

Photo : Couverture « Henri Lopes : Coups doubles »

Avec le concours de l’Université de Strasbourg, ont contribué à cet ouvrage : Ninon Chavoz, Céline GahunguBo Hyun KimNicolas Martin-Granel,  Catherine MazauricSylvère MbondobariBernard Mouralis et Anthony Mangeon, directeur de la publication.

Dans « Henri Lopes : Coups doubles », les contributeurs ont établi que, durant cinquante ans, Henri Lopes a mené une double carrière, politique et littéraire. Il est aussi devenu l’auteur d’une œuvre double, d’abord par ses lieux de publication, ensuite par ses orientations esthétiques. Ses romans abondent en doubles de l’écrivain, en effets de miroir.

Face à ces jeux de dédoublements multiples, le présent ouvrage se veut à son tour un coup double critique, où chacun des huit contributeurs revient à deux reprises aux récits lopésiens, de « Tribaliques » (1971) à » Il est déjà demain » (2018). Aux analyses de l’œuvre dans son ensemble (« coups de filet ») succèdent ainsi des lectures de détail, qui s’attachent à des figures récurrentes (« coups de projecteur ») ou à un roman en particulier (« coups de sonde »).

Cet ouvrage se conclut sur l’étude des « coups de maître », qui font d’ores et déjà d’Henri Lopes un « classique africain ».

Anthony Mangeon exerce actuellement en tant que directeur de l’unité de recherche configurations littéraires, Université de Strasbourg.

  • Broché – format : 15,5 x 24 cm • 350 pages
  • ISBN : 979-10-334-0164-3
  • EAN13 : 9791033401643
  • EAN PDF : 9782140183164
  • (Imprimé en France)

Livre papier : 30 €

Version numérique* : 23,99 €

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

Henri Lopes, le romancier du métissage

mars 22, 2015

lopes

« Le Méridional » est le huitième roman d’Henri Lopes. Il y est question de l’histoire congolaise, des révolutions et encore et toujours du métissage, cher au cœur de ce romancier talentueux.

Avec son nouveau roman Le Méridional qui vient de paraître dans la collection « Continents noirs », le Congolais Henri Lopes renouvelle son univers romanesque, tout en nous replongeant dans les thèmes qui lui sont chers : histoire, métissage, amour de la culture. La nouveauté de ce roman réside aussi dans la légèreté de son écriture qui mêle le descriptif, le sensationnel, le comique, l’élégiaque. Cela donne un récit agréable à lire, qui est autant un clin d’œil à l’histoire qu’une interrogation personnelle sur le sens de la vie et le rôle de l’art dans la construction et la reconstruction toujours recommencée de ce sens.

Il n’est sans doute pas accidentel que le narrateur du Méridional, originaire du Congo, soit un chercheur universitaire qui est en train de peaufiner un ouvrage historique et érudit sur les soldats noirs dans les guerres européennes. Enquêteur, explorateur dans l’âme, l’homme est aussi un amateur de l’art, de la poésie, de belles femmes et de mers chaudes. Un peu comme l’auteur sans que le roman soit tout à fait autobiographique. Il y a quelque chose de la recherche proustienne dans la démarche de ce narrateur anonyme dont l’identité poreuse s’enrichit de toutes les autres, en particulier de celle du « Méridional » énigmatique dont la vie riche en aventures est au cœur de ce beau livre.

Entre la France et le Congo

L’histoire se déroule entre le Congo et la France. Si dans les premières pages du roman on est à Paris, très vite, on se retrouve dans la calme volupté pré-printannière de l’île de Noirmoutier, en Vendée, où le narrateur débarque à la recherche d’une retraite tranquille pour la rédaction de son livre.

L’auteur connaît bien cette île qu’il fréquente depuis les années 1950 lorsque, adolescent, il s’est retrouvé dans un internat à Nantes pour terminer ses études secondaires. « Plus récemment, je suis venu souvent à Noirmoutier, explique le romancier, pour rendre visite à ma mère qui y avait trouvé refuge dans ses vieux jours. »

Il connaît ses venelles, ses cafés, ses hommes et femmes, frustes et sans malice, qui peuplent le roman. Mais avant d’être un paysage géographique, l’île est un paysage de l’imaginaire, son éloignement fait d’elle la cachette idéale pour le héros du roman Gaspard Libongo qui s’y est réfugié, fuyant son passé ténébreux de révolutionnaire congolais. Libongo a fui son Congo natal, ses mondanités, ses révolutions post-coloniales et est venu s’enterrer dans cette île lointaine.

Ce Gaspard Libongo, dont le narrateur fait connaissance dans un bistrot local, a caché les détails de son passé, se dérobant habilement aux questions de ses amis et voisins qui l’ont adopté comme l’un des leurs, malgré sa peau basanée. Ceux-ci l’ont surnommé affectueusement le « méridional ». Mais lorsque le patron du bistrot où l’homme avait ses habitudes se fait assassiner, la négritude de ce dernier le rend suspect aux yeux de la population et de la police. Il est arrêté et écroué à la maison d’arrêt où le narrateur est le seul à lui rendre visite régulièrement.

Le prisonnier se révèle amateur de littérature et de poésie : Saint-John Perse, Alain Bosquet, Verlaine… En contrepartie des livres que le narrateur lui apporte à chacune de ses visites, l’homme accepte de lui livrer l’histoire de ses origines coloniales et métissées, celle de son passé de révolutionnaire marxiste, mais aussi le récit de sa fuite en France.

La « pachanga Libongo »

Gaspard Libongo fut une figure légendaire de la vie mondaine et politique de la capitale congolaise au sortir de la colonisation. Grand danseur du rumba devant l’éternel, il fréquentait dans les années 1960 les bars à la mode de Poto-Poto où son style de danse baptisé la « pachanga Libongo » a fait longtemps fureur.

Il a connu moins de succès dans la révolution pendant laquelle il s’était fait enrôler dans les milices marxistes avant de s’en détourner à cause de leurs excès. Mais les plus belles pages de la vie congolaise de Gaspard Libongo sont celles consacrées à son enfance passée dans un milieu métis de Franco-Congolais. Les échanges sur le métissage entre le protagoniste et le narrateur rejoignent les angoisses existentielles qui ne cessent de hanter l’œuvre d’Henri Lopes depuis vingt ans : « Qu’est-ce que cela voulait dire aujourd’hui d’être métis ? N’y avait-il pas une nomenclature, des catégories de métis à distinguer ? Au long de l’histoire ? Aujourd’hui ? Donnions-nous au mot le même sens que celui que lui prêtait Senghor ? Pourquoi les Noirs américains, les Sud-Africains, les Africains anglophones gardaient-ils leur distance par rapport à ce concept ? »

Henri Lopes a publié en 1972 Tribaliques, son premier livre qui l’a fait connaître. Ce recueil de nouvelles a été suivi de romans où ce romancier talentueux aborde avec un sens de récit consommé les thèmes qui lui tiennent à cœur, dont la question du métissage. Avec son nouveau roman Le Méridional, son huitième opus, il poursuit son travail d’exploration de l’espace sans frontières entre le blanc et le noir. Quelle meilleurs métaphore de cet espace métis aux frontières mouvantes que cette île ouverte à tous vents où le romancier a campé son histoire.

Rfi.fr Par Tirthankar Chanda

Le Méridional, par Henri Lopes. « Continents noirs », mars 2015, 211 pages, 17,90 euros.

OIF – Henri Lopes : « Les chefs d’État savent qui je suis »

octobre 3, 2014

À Jeune Afrique, le 15 septembre, il explique avoir le soutien de Denis Sassou Nguesso.
À Jeune Afrique, le 15 septembre, il explique avoir le soutien de Denis Sassou Nguesso. © Jacques Torregano pour J.A.

Inamovible ambassadeur du Congo en France, écrivain dans l’âme, l’ancien Premier ministre se rêve maintenant en successeur d’Abdou Diouf à la tête de la Francophonie. Rencontre avec Henri Lopes, un candidat atypique.

Septuagénaire racé dont l’élégance métissée a depuis longtemps oublié de vieillir, Henri Lopes est un candidat atypique. Alors que ses concurrents pour le secrétariat général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) font le tour des capitales, multiplient les conférences de presse et distribuent des plaquettes déclinant leurs mérites, celui qui est depuis seize ans l’inamovible ambassadeur du Congo en France ne fait pas campagne et s’abstient de tout programme.

Son expérience malheureuse de 2002, quand le sommet de Beyrouth lui préféra un certain Abdou Diouf, lui a appris une chose : « Ce sont les chefs d’État qui décident le jour J à la fois de la personne et de la feuille de route qu’elle sera tenue d’appliquer. Tout ce qui se dit avant n’a guère d’importance. » Quant à sa propre notoriété, elle est, assure-t-il, « acquise » : qu’on ne compte pas sur lui pour entamer, à 77 ans, une tournée d’exhibition.

Henri Lopes, il est vrai, est plus que le représentant en France d’un président, le congolais Denis Sassou Nguesso, à qui il doit d’être à nouveau candidat. Il y a l’écrivain de qualité bien sûr, publié chez Présence africaine, au Seuil puis chez Gallimard, auteur de neuf romans (le dixième est prévu pour février 2015), dont certains sont devenus des classiques de la littérature africaine d’expression française enseignée dans les lycées et les universités. Et puis il y a l’homme, dont le parcours est intimement mêlé à l’histoire du Congo.

Lopes est une figure majeure de cette période troublée

Né sur l’autre rive, à Kinshasa (alors Léopoldville), un jour de septembre 1937, dans une famille où s’entrecroisent les ascendances belge, française et congolaise, le jeune Henri s’installe à Brazzaville avec sa mère à l’âge où d’autres entrent à l’école primaire. Vingt ans plus tard, le voici étudiant en histoire à Paris, où il fait son apprentissage politique au sein de la mythique Fédération des étudiants d’Afrique noire en France, en pleine fièvre des indépendances.

De retour au Congo en 1965, il est tour à tour professeur, directeur de l’enseignement, puis ministre de l’Éducation nationale en 1969, nommé à ce poste par le très progressiste Marien Ngouabi. À l’époque, le Congo est à gauche toute, politiquement rouge vif. On s’appelle camarade, et le marxiste Lopes figure parmi les fondateurs du Parti congolais du travail (PCT).

Ministre des Affaires étrangères en 1972, Premier ministre de 1973 à 1975, ministre des Finances de 1977 à 1980 : Lopes est une figure majeure de cette période troublée, chaotique et sanglante (le président Ngouabi, pour qui il conserve une grande affection, sera assassiné) et qui l’expose parfois en première ligne. En 1973, à la suite d’une tentative de putsch manquée l’année précédente au cours de laquelle il fut brièvement arrêté, il préside la Cour révolutionnaire de justice chargée de juger les partisans du rebelle Ange Diawara. Plusieurs condamnations à mort par contumace sont prononcées – aucune ne sera exécutée. Un déchirement pour cet « opposant philosophique » à la peine de mort et, aujourd’hui encore, un traumatisme dont l’ombre portée irrigue Le Méridional, titre du manuscrit qu’il vient de remettre à son éditeur parisien.

En 1981, Denis Sassou Nguesso le laisse partir pour l’Unesco, loin du marigot congolais. Henri Lopes restera près de deux décennies place Fontenoy, sous la houlette d’Ahmadou Mahtar Mbow puis de Federico Mayor, et finira directeur général adjoint. Quatre de ses romans les plus connus, dont Le Lys et le Flamboyant et Le Pleurer-Rire (« mon best-seller », sourit-il), seront écrits pendant ces années de calme feutré, au coeur du 7e arrondissement de Paris.

Proche de Sassou Nguesso – qu’il connaît depuis la fin des années 1960 – pendant la guerre civile de 1997, Lopes est nommé ambassadeur en France en octobre 1998. Après avoir été enseignant, homme politique puis fonctionnaire international, le voici diplomate, sans cesser d’être écrivain. Une cinquième vie dont la longévité tient autant à ses compétences qu’à la phobie de l’instabilité qui est l’une des constantes de son président. La sixième est-elle en vue ? « J’y suis prêt », dit-il. Si certains en doutaient, cet entretien le prouve.

Jeune afrique : Pourquoi être à nouveau candidat au secrétariat général de l’OIF ?

Henri Lopes : J’ai le défaut de me sentir encore jeune, de penser que je ne suis pas le même qu’auparavant, et d’estimer que mon âge et mon expérience sont des atouts. En France, Georges Clemenceau n’a-t-il pas pris des décisions importantes à 76 ans ? Nelson Mandela n’a-t-il pas été élu à 77 ans à la tête de l’Afrique du Sud ? Ces exemples sont à méditer. Pour ma part, j’ai deux passions : l’écriture, même si je n’ai pas pu m’y consacrer à plein temps faute de moyens, et la défense de la langue française. Toute ma carrière, j’ai milité pour sa promotion, en particulier en Afrique. D’ailleurs, je crois aujourd’hui que le français est devenu une langue africaine.

La francophonie est-elle, selon vous, menacée ?

Oui, et s’il est une région du monde où elle est en péril, c’est bien l’Europe : à Bruxelles par exemple, l’anglais s’impose de plus en plus. De même, l’intelligentsia française ne paraît pas très concernée par la francophonie, et l’OIF suscite souvent des sourires en coin. A contrario, en Afrique, il y a une vraie demande de francophonie. Notre continent est la seule région du monde où le français va prospérer, et ce sur une zone qui s’étend de Nouakchott jusqu’à Brazzaville. C’est bien là que se trouve le réservoir de la francophonie.

En Afrique francophone, beaucoup de jeunes, pour qui l’OIF est une institution un brin surannée, se tournent vers l’anglais et les pays anglophones. Comment y remédier ?

Soyons clairs : l’anglais progresse partout, nous ne pouvons pas nous y opposer. Mais cela n’est pas incompatible avec la francophonie. Même le Nigeria, qui est la première puissance économique du continent, se met au français pour pénétrer les marchés qu’il convoite en Afrique de l’Ouest. D’une manière générale, je pense que tout Africain doit être bilingue et parler l’anglais, ou du moins en maîtriser les rudiments.

Vous dites que les jeunes se détournent de la francophonie ? C’est une chose qu’il nous faut prendre en compte de manière à ce que cette francophonie demeure, à leurs yeux, attrayante, et pour qu’elle soit incontournable pour les États anglophones. Il est vrai que l’OIF est une organisation récente, avec peu de moyens et beaucoup de responsabilités. Il nous faut, ensemble, réfléchir à l’avenir de la francophonie. Quitte à s’inspirer de démarches passées, comme celle de l’Unesco dans les années 1960, qui avait formé des professeurs : elle avait su comprendre et identifier un besoin précis et proposer un plan d’action efficace. C’est un bon exemple à suivre.

Quelles seront vos premières actions si vous êtes choisi pour diriger l’OIF ?

Il me semble fondamental de tirer les leçons du passé pour pouvoir agir. Si je suis désigné, je nommerai donc une commission pour faire le bilan de l’état du français dans tous les pays de la francophonie et pour décider de ce qui doit être fait. Il faudra aussi repenser le rôle politique de notre organisation : il n’est pas question de faire de l’OIF une ONU aux petits pieds, ni de reproduire ce qui existe déjà.

Qu’est-ce qui ferait de vous un bon secrétaire général ?

De par mon parcours, je pense incarner les trois dimensions qui font la spécificité de l’OIF. La première est culturelle et a été mise en avant dès la création de l’organisation, en 1970. La deuxième est politique, et elle est cruciale – le président Abdou Diouf l’a démontré avec brio. Enfin, l’OIF est bien une organisation internationale, avec ce que cela implique – et sans fausse modestie, j’ai dix-huit années d’expérience de haut niveau à l’Unesco. Tout cela fait que je pense être un candidat crédible, d’autant que j’ai également un solide réseau de connaissances parmi les chefs d’État et les hauts fonctionnaires du continent. À ceux qui disent qu’il faut désigner un ancien président, je réponds en citant l’exemple de l’ONU : aucun secrétaire général des Nations unies n’a jamais dirigé de pays.


Avec Abdou Diouf et Jacques Chirac, alors chef de l’État français, en janvier 2006.
© Jean-Pierre Muller / AFP

Certains candidats insistent, dans leur programme, sur les questions économiques. Pas vous. Pourquoi ?

Tout d’abord, moi, je n’ai pas de programme. Pourquoi ? Parce que ce sont les chefs d’État qui vont se réunir en novembre au Sénégal qui, en plus de choisir le prochain secrétaire général de l’OIF, définiront sa feuille de route. C’est comme ça que cela fonctionne. Quant à la dimension économique que vous mentionnez, c’est bien sûr une priorité, mais ce n’est pas une nouveauté : un partenariat étroit a déjà été noué avec le Forum francophone des affaires. Faut-il faire plus ? C’est aux chefs d’État d’en décider. Et peut-être s’inspireront-ils, quand ils se verront à Dakar, du rapport de Jacques Attali sur « la dimension économique de la francophonie ».

L’OIF peut-elle être efficace dans tous ces domaines ? Peut-elle s’occuper à la fois de culture, de politique, d’économie…

La francophonie est un peu comme le vif-argent dans la main : il bouge, il s’étend à tout un spectre d’activités. Il ne s’arrête pas à ce que vous venez d’énumérer. L’OIF accorde également une place importante au développement durable ; elle pourrait être amenée à s’occuper des questions de santé à cause de l’épidémie d’Ebola et des préoccupations qu’elle suscite chez les présidents africains. Toutefois, c’est vrai, il faudra bien faire des choix : je vous le redis, les moyens de l’organisation sont limités et dépendent, comme c’est le cas pour toutes les organisations internationales, de la bonne volonté des bailleurs de fonds.

Tous mes concurrents me semblent bons et notre diversité sert la francophonie.

Vous revendiquez de ne pas avoir de programme. Vous ne donnez pas non plus l’impression de faire campagne quand d’autres candidats courtisent les chefs d’État…

Moi aussi, je pourrais être dans la séduction ou faire campagne, mais je connais bien le système et sais comment tout se joue. Il faut rappeler que les deux précédents secrétaires généraux [Boutros Boutros-Ghali et Abdou Diouf] n’avaient pas non plus fait campagne. Donc, non, je ne vais pas distribuer de programme. En revanche, peut-être vais-je préciser mes idées dans un fascicule et le soumettre lors de l’Assemblée générale de l’ONU à la fin du mois, avant que les chefs d’État ne fassent leur choix.

N’est-il pas regrettable qu’il n’y ait pas un candidat africain unique ?

Non, cela signifie que les Africains sont devenus démocrates ! En ce qui me concerne, c’est vrai que je n’ai pas fait l’unanimité jusqu’ici. Mais qui, parmi les autres candidats, peuvent le prétendre ? Tous mes concurrents me semblent bons et notre diversité sert la francophonie.

Avez-vous sollicité le soutien de chefs d’État du continent ?

Je me suis beaucoup entretenu avec « mon » chef d’État, le président Denis Sassou Nguesso. J’aurais pu solliciter plusieurs de ses homologues, mais, par pudeur, j’attends qu’éventuellement ils se manifestent. Je ne veux pas avoir l’air de mendier leur soutien et, de toute façon, la plupart d’entre eux me connaissent déjà.

Qui a eu l’idée de votre candidature : vous ou le président Sassou Nguesso ?

L’idée vient de lui. Il pense lui aussi que je suis l’homme de la situation pour la Francophonie.

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Jeuneafrique.com Propos recueillis par F. Soudan et J. Tilouine

Premier festival Etonnants Voyageurs à Brazzaville du 13 au 17 février

décembre 18, 2012

Une centaine d’écrivains, cinéastes, photographes et musiciens feront escale à Brazzaville du 13 au 17 février, lors de la première édition du Festival Etonnants Voyageurs au Congo, placée sous le signe de « L’Afrique qui vient ».

L’édition internationale du festival de Saint-Malo revient ainsi en Afrique après une année d’arrêt en 2012, mais « faute de soutien du gouvernement malien », il ne se tiendra plus à Bamako mais à Brazzaville, explique Michel Le Bris, co-directeur de la manifestation avec l’écrivain d’origine congolaise Alain Mabanckou.

C’est ce dernier qui a proposé l’organisation du festival dans son pays natal.

Romancier, poète et professeur de littérature francophone à Los Angeles, Alain Mabanckou, auteur en 2012 du « Sanglot de l’homme noir », doit publier en janvier « Lumières de Pointe-Noire », au Seuil. Il a obtenu le Renaudot pour « Mémoires de porc-épic » en 2006.

Une anthologie, « L’Afrique qui vient », établie par l’écrivain, avec des textes de 26 auteurs venus d’Afrique du Sud, du Nigéria, du Togo, du Bénin, d’Egypte ou encore de Djibouti, sera aussi publiée le 13 février chez Hoëbeke.

Parmi les écrivains présents à Brazzaville, l’une des capitales historiques des lettres africaines, se retrouveront des francophones comme Patrick Deville, prix Femina 2012, Lyonel Trouillot, Henri Lopes, Léonora Miano, Goncourt des lycéens 2006, ou l’académicien Erik Orsenna mais aussi les Sud-africains André Brink et Breyten Breytenbach ou le Nigérian Ben Okri.

De 2006 à 2011, l’édition internationale des Etonnants Voyageurs s’est déroulée en alternance au Mali et à Port-au-Prince, en Haïti, à l’exception de 2010 où le séisme du 12 janvier avait empêché sa tenue.

En quelques années, cette manifestation s’est imposée en Afrique « comme le lieu d’affirmation d’une nouvelle génération d’auteurs africains », soulignent les organisateurs.

La radio France Inter prévoit le 15 février une journée entière en direct de Brazzaville, dont la matinale de Patrick Cohen.

Créé au printemps 1990, notamment par Michel Le Bris, le festival Etonnants Voyageurs, qui explore les littératures du monde, se déroule chaque année à Saint-Malo. Il a rejoint en février 2012 la Word Alliance, rassemblement des plus importants festivals de littérature, de Toronto à Pékin en passant par New York, Jaipur, Edimbourg, Berlin et Melbourne.

Jeuneafrique.com avec AFP

Littérature: Le célèbre écrivain et politicien congolais Henri Lopès, était l’invité du Journal Télévisé

novembre 5, 2011

La République bananière du Congo ne paie ses dettes

septembre 17, 2011

Le PDG ODZALI bloque les comptes du Congo en France

Incroyable, mais vrai ! Les comptes du Congo Brazzaville en France sont saisis depuis août 2011 par, le Kani, membre du parti au pouvoir (PCT), le PDG des Brasseries africaines de Brazzaville (BAB), François ODZALI.

L’homme d’affaires veut ainsi recouvrer 23 milliards 51 millions 130.781 francs CFA que l’Etat lui doit, en guise de dédommagement, après le pillage que sa société avait subi pendant la guerre du 5 juin 1997.

L’heure est grave !

Les conséquences de cette saisie sont nombreuses. Notamment à l’ambassade du Congo en France auprès de l’Unesco à Paris. Les personnels diplomatiques ne toucheront plus leurs salaires, puisque leur argent qui est transféré dans les comptes de ces deux missions diplomatiques est bloqué au profit de Monsieur François ODZALI, aussi longtemps que ce dernier n’aura pas obtenu sa créance. Les bourses des étudiants en France ne seront plus payées. De même, les indemnités de survie pour les diplomates et agents locaux malades ne seront plus payées.

Du coup, tous ces Congolais qui attendent leur argent via l’ambassade du Congo en France et la délégation du Congo auprès de l’Unesco en France, ne pourront plus faire face à certaines obligations de nature contractuelle comme les loyers et les avances bancaires.

Un casse-tête pour les autorités congolaises !

Cette situation met naturellement mal à l’aise l’Ambassadeur du Congo en France monsieur Henri LOPES. Il s’est adressé au ministère français des Affaires étrangères et européennes, pour rappeler le principe de l’immunité diplomatique dont sont couverts les biens appartenant aux missions diplomatiques (comme les comptes bancaires), conformément à la convention de Vienne.
Partant de ce principe, M. Henri LOPES a sollicité une main levée sur ces comptes. Malheureusement, aucune démarche ne saurait aboutir avant octobre 2011 a-t-on fait comprendre à Son Excellence Henri LOPES.

Selon nos informations, le gouvernement congolais a décidé, pour contourner la difficulté, que l’argent en provenance du Congo Brazzaville et destiné à son ambassade en France, ne soit plus transféré par voie bancaire, mais transporté physiquement à la main, dans les valises diplomatiques, jusqu’à ce que les comptes soient débloqués.

A la dernière minute, selon certaines indiscrétions, quelques citoyens qui veulent allumer le feu, sont en train de s’activer pour saisir les valises diplomatiques en provenance du Congo Brazzaville pour la France.

Mais, à quoi pourrait-on assister demain ?

Si l’Etat congolais accepte la proposition de son ambassade en France, l’on assistera à une fouille systématique de ces valises, puisqu’il est interdit de transporter de grosses sommes d’argent par cette voie.
Du coup, la fameuse « immunité diplomatique » décrite dans la convention de Vienne volera aussi en éclats et même là aussi, cette proposition ne fera pas non plus plaisir certainement à Monsieur François ODZALI et ses huissiers que nous avons joint tout récemment en France.
Rappel des raisons de la démarche de Monsieur ODZALI

François ODZALI, a agi ainsi parce qu’il a constaté que l’État congolais qui avait promis de le dédommager, n’applique toujours pas depuis l’an 2000 la décision du tribunal de grande instance de Brazzaville (Cf. Ordonnance du 05 janvier 2000 sur les modalités de paiement de la créance de 23 milliards 51 millions 130.781 francs CFA).

Il a donc saisi, en compagnie de ses avocats, le tribunal de grande instance de Paris, en vertu de la Convention de coopération en matière judiciaire signée le 1er janvier 1974 entre la République du Congo et la République Française.

Et, le tribunal de Paris a rendu une ordonnance, le 12 mai 2011 en forme des référés, dont l’exécution s’est traduite par une saisie – attribution concernant la République du Congo ou l’une de ses émanations, notamment la SNPC et l’ex – Cotrade. Cette saisie – attribution a été effectuée par la société civile professionnelle d’huissiers de justice de France.

A Brazzaville par contre, cette affaire risque de faire beaucoup de victimes dans le rang des magistrats qui ont rendu le verdict et des avocats de l’État qui n’avaient pas interjetés l’appel de cette décision qui semble être fallacieuse aux dires de certains dignitaires qui ont requis l’anonymat que Talassa a interrogé.

A ce jour, le pouvoir diabolique de Brazzaville craint qu’il ouvre une boîte de pandore avec certaines personnes qui ont aussi subit des affres de guerre et d’autres qui ont des décisions en main, le cas de Serge BERREBI.

Les jours qui viennent nous diront davantage sur ce bras de fer entre l’homme d’affaires et son gouvernement qui a pourtant beaucoup d’argent mais qui n’aime pas payer ses dettes.
Nous y reviendrons dans nos prochaines diffusions….

DICTATEURS ET COHORTE, REPENTEZ-VOUS !

Le « printemps arabe » vient de frôler l’Afrique centrale par l’Angola

Qui a dit que le Printemps Arabe représente un phénomène socio politique très contagieux et épidémique qui, à l’instar du Choléra n’épargnera aucune dictature en Afrique ?

Qui a dit qu’après le tour des pays du Maghreb, le printemps Arabe, un peu à l’image des saisons, va devoir changer de zones géographiques en s’installant dans le Bassin du Congo et tout le Golfe de Guinée, devenu le sanctuaire des régimes autocratiques et impopulaires.

La déconstruction de la Françafrique, œuvre personnelle de Jacques FOCCART en vue de pérenniser le néocolonialisme, serait-elle déjà en marche ? Qui sait ?

Rien. Absolument, rien ne pourrait empêcher, ici et maintenant, que les vents du Printemps ne frappent à la porte de nos régimes pseudo démocratiques d’Afrique noire, membres de la tristement célèbre « Françafrique ».

En effet, tant que la misère sociale sera présente et plus accélérée que d’habitude, tant que les élections ne seront qu’une ruse indigène au profit des Chefs d’État impopulaires et tyrans, l’idée de changement ne quittera les esprits des populations plongées dans la pauvreté et les privations de tout genre.

Heureux, aussi, ceux qui, en bons citoyens visionnaires et très prudents, n’ont cessé de penser à l’effet de contagion du « Printemps Arabe » dans les pays du Golfe de Guinée, en Afrique centrale, une zone maritime très riche en pétrole et en ressources minières, fauniques et floristiques : le Bassin du Congo, un eldorado pour toutes les grandes puissances Occidentales ( !)

L’analyse prémonitoire d’un sage d’Epéna au DG du journal Talassa

En séjour très prolongé à Epéna, dans la Likouala, courant juin 2011, le DG de Talassa monsieur Ghys Fortuné DOMBE BEMBA, toujours à l’affût de l’information, avait eu la chance de rencontrer un sage de cette localité, M. EKAYA-MOTOMBA.

Ce dernier, octogénaire et sûr dans ses propos avait déclaré ceci : « Mon fils ! Ce qui se passe présentement chez nos frères arabes, pourrait bien nous arriver et nous surprendre à la manière d’une tornade en pleine saison sèche ! ».

Très intéressé par ces propos, le DG de Talassa n’avait pas hésité de demander au vieux EKAYA-MOTOMBA, les vraies raisons de ses propos quelque peu philosophique ou onirique.

« Mon fils, tu sais, les Blancs ne font jamais les choses à moitié car lorsqu’ils adoptent une nouvelle pilule ou un nouveau vaccin à nous administrer, ils le font tour à tour, de manière chronologique. Voilà pourquoi, après le tour des Arabes d’Afrique du Nord, ma grande sagesse Bantou me dit que nous serons, tôt ou tard, servis et… ».

Le Maghreb et le Golfe de Guinée : la recomposition de la carte politique et économique du monde

Cette recomposition de la carte économique du 3ème millénaire vise, entre autres, le contrôle et l’exploitation des deux plus grandes zones pétrolières et très stratégiques d’Afrique que sont : le Maghreb avec sa Mer Méditerranée ensuite l’Afrique centrale, donc, le Golfe de Guinée et son Bassin du Congo, deuxième poumon écologique du monde.

A la vérité, 51 ans après les indépendances africaines, tous les « grands maîtres du monde » ne pourront abandonner, éternellement, ces immenses richesses entre les mains sales de nos dictateurs !

Après avoir déboulonné et chassé du pouvoir tous les grands dictateurs arabes d’Afrique du Nord, à savoir les Généraux Hosni MOUBARAK et Ben ALI, sans oublier le Colonel KADHAFI, le vent du changement et de la reconquête des droits et libertés publics, commence à frapper, timidement à la porte de l’Afrique centrale.

En effet, après le printemps Arabe, on parle de plus en plus d’un autre printemps à savoir le printemps Bantou qui, avouons-le, pourrait bien commencer à souffler en Angola où, depuis quelques jours, le climat social est plus ou moins marqué par une série de remous sociaux politiques inhabituels.

L’Angola, 1.346.700 Kilomètres m2, près de 11 millions d’habitants et surtout grand producteur de pétrole va-t-il servir de porte d’entrée du virus contagieux des revendications populaires et remous politiques en Afrique centrale ? Qui sait ?
Dictateurs de toute l’Afrique Centrale, il est temps de vous amender !

Pour avoir été longtemps au pouvoir et échoué dans l’organisation des élections transparentes, libres et démocratiques, les Chefs d’État dictateurs d’Afrique centrale et leurs courtisans ont intérêt à se raviser afin d’éviter de subir le triste sort de KADHAFI, Ben ALI et MOUBARAK.

Il est plus que temps pour tous nos « Dictateurs éclairés », de lire les signes du temps, de tourner le dos aux courtisans zélés en dialoguant sans délais avec le peuple profond.

Et, dans le but de civiliser le processus démocratique et apaiser le climat politique, les Dictateurs éclairés d’Afrique centrale devraient aussi respecter et écouter les syndicats, l’Opposition, la société civile et notamment les défenseurs des droits de l’homme qui ne méritent nullement le mépris et le bannissement dont ils sont victimes de la part des gouvernants.

L’heure est au dialogue et au consensus. L’heure est à l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes.

– Que l’amélioration des conditions de vie des populations soit une réalité et non un chapelet de promesses creuses et soporifiques.

– Que des milliers d’emplois durables soient créés au profit des jeunes diplômés sans emploi qui, pour la plupart, mourront sans avoir connu ce que c’est qu’un bulletin de paie !

– Que le tribalisme et le clientélisme politique soient combattus au sommet de l’État.

– Que les salaires des ministres, sénateurs, députés, maires, sous-préfets et autres gouvernants, soient revus à la baisse !

La paix sociale est à ce prix. Le reste ne sera que ruse indigène et manipulation de l’opinion. A bon entendeur, salut !

A quelques jours du début des grandes pluies, il est du devoir des dictateurs d’Afrique centrale de se remettre en cause, d’écouter silencieusement les soupirs des populations.

Nous y reviendrons au retour de notre envoyé spécial en Angola.

Par Ghys Fortuné DOMBE BEMBA & Colonel BAZ (Talassa)

Source: Patrick Eric Mampouya