
Ce fut une triste nuit encore que celle du dimanche à lundi 11 juin 2018, lorsque nous recevons la nouvelle de la disparition de Maitre Ambroise Hervé MALONGA.
Depuis son séjour injustifié dans les geôles de la maison d’arrêt de Brazzaville, Maitre Ambroise Hervé MALONGA en est sorti diminué et traînant une maladie contractée dans ses locaux de la mort.
Le gouvernement refusa de lui accorder un visa de sortie pour se faire soigner à l’extérieur a cause de son implication dans la défense du Colonel Marcel TSOUROU
Maitre Ambroise MALONGA était reconnu pour son écoute à l’égard de chaque Congolais, ses discours de libertés publiques, son talent à raconter les grands avocats qui l’ont précédé, comme maître Vergès, son passage au bâtonnier de Brazzaville dont la fin se relira de génération en génération restera un modèle du droit au Congo.
Brave et brillant défenseur de la cause des Disparus du Beach, il en savait aussi trop dans cette triste affaire susceptible de rebondir un jour car toujours pendante en France.
Maitre Ambroise MALONGA laisse l’image d’un homme de justice qui savait lire le droit pour une juste cause. Malgré les menaces qui pesaient contre sa personne, Maitre Ambroise MALONGA n’a pas hésité de dénoncer la collision des certains officiers de la sécurité publique dont, le tristement célèbre, général Jean-François NDENGUET avec la justice.
Maitre Ambroise Hervé MALONGA s’illustrait également comme le défenseur de personnalités condamnées par l’histoire injuste et sanglante de la politique congolaise des 20 dernières années. Sa vie et sa carrière d’avocat auront été semées d’actes courageux. Un courage qui certainement lui coûte la vie aujourd’hui, car sa disparition ne serait pas étrangère au pouvoir en place. Né en 1952 Maitre Ambroise Hervé MALONGA fut président de la Convention des Républicains, (CR) et aussi bâtonnier au barreau de Brazzaville.
En 1997, comme Nestor Makoundzi Wolo, Hervé Ambroise Malonga devient membre de la Cour constitutionnelle nouvellement créée. Celle-ci accordera en juillet au président de la République Pascal Lissouba, la prolongation de son mandat pour tenir compte de la guerre qui sévit dans le pays. Pour ce motif, lorsque Denis Sassou N’guesso gagne la guerre, Hervé Ambroise Malonga et Nestor Makoundzi Wolo sont arrêtés le 27 novembre 1998; ils sont accusés de « forfaiture ». Il seront libérés trois mois plus tard affaiblis par les conditions de détention jusqu’à leur mort.
Toutefois, le Congo perd un autre digne fils, grand défenseur du droit et des libertés.
Avec Dac-presse.com par Jean-Claude BERI