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Le monde unanime dans ses hommages à la reine Élisabeth II

septembre 8, 2022
La reine Élisabeth II.

La reine Élisabeth II Photo : Getty Images/Dan Kitwood

Le monde s’est associé jeudi au deuil des Britanniques après la mort d’Élisabeth II, « une reine de cœur » dont « la dignité » et « le sens du devoir inaltérable » ont suscité une pluie d’hommages unanimes.

Adressant leurs pensées à la famille royale et à son peuple, chefs d’État ou de gouvernement se sont dits personnellement affectés par le décès de la souveraine, qui, en 70 ans de règne, a rencontré quasiment tous les grands responsables de la planète.

Minute de silence à l’ONU; drapeaux en berne sur le Capitole, mais aussi dans le sultanat d’Oman; jours de deuil au Brésil ou en Jordanie : les marques de respect se sont multipliées aux quatre coins du globe.

Le drapeau des États-Unis en berne.

Le drapeau des États-Unis est mis en berne à la Maison-Blanche après le décès de la reine Élisabeth II. Photo : Reuters/Evelyn Hockstein

Joe Biden a salué une femme d’État d’une dignité et d’une constance incomparables. Élisabeth II était plus qu’une monarque. Elle incarnait une époque, a ajouté le président américain, qui l’avait vue pour la dernière fois en juin 2021.

Son règne est défini par la grâce, l’élégance et un sens du devoir inaltérable, a renchéri Barack Obama.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi noté la grâce, la dignité et le dévouement d’Élisabeth II.

« Il n’y a pas de mots pour rendre hommage, même partiellement, à l’importance primordiale de cette reine, à son sens du devoir, à son intégrité morale, à son dévouement et à sa dignité. »— Une citation de  Angela Merkel, ancienne chancelière allemande

La mort d’Élisabeth II a mis d’accord même les pires ennemis

Pendant de nombreuses décennies, Élisabeth II jouissait à juste titre de l’amour et du respect de ses sujets, ainsi que d’une autorité sur la scène mondiale, a commenté le président russe Vladimir Poutine.

Faisant part de sa profonde tristesse, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déploré une perte irréparable.

Aux États-Unis, l’ancien président républicain Donald Trump a abondé dans le sens des démocrates Joe Biden et Barack Obama, louant une souveraine qui laisse, selon lui, un extraordinaire héritage de paix et de prospérité.

Je garde le souvenir d’une amie de la France, une reine de cœur qui a marqué à jamais son pays et son siècle, a souligné le président français Emmanuel Macron.

Justin Trudeau.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau lors d’une déclaration sur le décès de la reine Élisabeth II. Photo : La Presse Canadienne/Darryl Dyck

Elle était aussi une amie remarquable de l’Irlande, selon son président, Michael D. Higgins, mais aussi une présence constante dans la vie des Canadiens, qui la chériront toujours, a dit le premier ministre Justin Trudeau.

Profondément attristé, le pape François a fait savoir qu’il priait pour Élisabeth II et Charles III.

Le gouvernement argentin a exprimé son chagrin, les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et cubain Miguel Diaz-Canel leur tristesse.

Elle nous manquera terriblement, a souligné la reine du Danemark Margrethe II.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, s’est lui aussi dit profondément attristé par la mort de la souveraine.

De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué en Élisabeth II un modèle de continuitédont le calme et le dévouement ont donné de la force à beaucoup.

En Inde, le premier ministre Narendra Modi s’est également dit peiné par sa disparition. Le gouvernement argentin a de son côté exprimé son chagrin.

Le roi des Belges Philippe et son épouse ont rendu hommage jeudi à une monarque d’exception qui a profondément marqué l’Histoire avec sa personnalité hors du commun.

Le roi d’Espagne Felipe VI a même jugé qu’elle avait écrit les chapitres les plus pertinents de l’Histoire ces sept dernières décennies.

La reine Élisabeth II a symbolisé la réconciliation avec l’Allemagne, contribuant à panser les plaies de la Seconde Guerre mondiale, a notamment souligné le chef de l’État allemand Frank-Walter Steinmeier.

Sa mort laisse un immense vide dont le souvenir restera gravé en lettres d’or dans les annales de l’histoire mondiale, estime le président du Pakistan, Arif Alvi.

Sa vie et son héritage resteront gravés dans les mémoires partout dans le monde, a renchéri le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué en Élisabeth II un modèle de continuitédont le calme et le dévouement ont donné de la force à beaucoup.

Tout au long de sa riche carrière, elle a été une source d’inspiration et de noblesse, a dit l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.

Le premier ministre israélien Yaïr Lapid a jugé que cette figure exceptionnelle symbolisait la dévotion et l’amour pour sa patrie.

De Joe Biden, qui l’avait rencontrée pour la première fois en 1982, à Angela Merkel, qui a évoqué l’honneur de la recevoir une dernière fois à la fin de son mandat l’an dernier, plusieurs personnalités ont fait part de leurs souvenirs de la reine, y compris dans des enceintes inattendues.

Le footballeur Pelé a ainsi révélé qu’il était un grand admirateur de la souveraine depuis son séjour au Brésil en 1968, où elle avait assisté à un match dans le stade bondé du Maracana.

Nous nous souviendrons toujours d’elle avec affection, surtout qu’elle a vécu ici quand elle était une petite princesse, a également déclaré sur Twitter le premier ministre de Malte, Robert Abela.

Radio-Canada avec Agence France-Presse

Décès de Jean-Marc Vallée : pluie d’hommages de Québec à Hollywood

décembre 27, 2021
Matthew McConaughey et Jean-Marc Vallée sont debout l'un en face de l'autre.

Matthew McConaughey et Jean-Marc Vallée sur le plateau de tournage du film «Dallas Buyers Club». Photo: Remstar

Ceux et celles qui ont connu le réalisateur de C.R.A.Z.Y. sont sous le choc depuis l’annonce de son décès. Du cinéaste Jean-Marc Vallée, les personnes avec qui il a tourné se rappelleront la signature unique et le travail acharné. De l’être humain, tous et toutes soulignent le charme, l’intelligence et la gentillesse extrême.

L’autrice et scénariste Chantal Cadieux, la mère de ses deux fils, a publié un message émouvant après avoir appris la triste nouvelle : Tu es parti rejoindre les étoiles sans préavis. Tu en étais une. Tu as fait des films merveilleux et tu m’as donné deux fils qui le sont encore plus! Repose en paix, Jean-Marc… Bouleversant et imprévisible jusqu’à la fin.

En entrevue à RDI, elle a dit qu’elle et ses deux fils étaient inondés de bons mots et de beaux messages. Ça fait vraiment du bien.

C’était vraiment un passionné. Jean-Marc, c’était quelqu’un qui voulait faire des films depuis toujours. […]. Il a mis tout son cœur à l’ouvrage et il a travaillé beaucoup. C’était vraiment quelqu’un qui plongeait dans ses projets et qui les menait à terme.

Ce n’était pas seulement un grand réalisateur québécois, c’était un grand réalisateur mondiala soutenu l’acteur Michel Côté au micro de l’émission Tout un matin.

La gorge nouée par l’émotion, Michel Côté, qui a joué dans Liste noire (1995) et dans C.R.A.Z.Y. (2005) sous la direction de Jean-Marc Vallée, n’a que des éloges pour le réalisateur : C’était un plaisir de travailler avec lui. Il devenait très intense des fois, parce qu’il était complètement dans son émotion, mais jamais négativement.

« C’était un gars formidable. »— Une citation de  Michel Côté, acteur

RDI en direct / matin week-end

Un grand héritage au cinéma mondial

Sur les réseaux sociaux et dans les médias, les hommages déferlent, tant de la part des fans de ses œuvres et de personnalités politiques que de celle des gens qui ont côtoyé Jean-Marc Vallée sur les plateaux de tournage.

Son ami, le réalisateur Denis Villeneuve, qui, comme lui, mène une carrière étincelante à Hollywood, lui a fait ses adieux dans un message transmis sur Twitter : Hey vieux, qu’est-ce qui t’a pris de partir si tôt? […] Je t’aime mon ami.

Quelle nouvelle tragique, a réagi le premier ministre du Québec, François Legault, sur Twitter. Jean-Marc Vallée m’a ému de C.R.A.Z.Y. à Big Little Lies. Il était d’une extrême gentillesse. Mes condoléances à tous les proches de cet artiste exceptionnel.

Justin Trudeau a souligné le legs exceptionnel du cinéaste : Son art aura marqué le Québec, le Canada et le monde. Mes pensées vont à sa famille, ses amis et ses fans alors qu’ils pleurent son décès si soudain.

L’actrice américaine Shailene Woodley, une des vedettes de Big Little Lies, une série dont il a réalisé la première saison pour HBO et qui a été récompensée par plusieurs prix Emmy, a affirmé sur les réseaux sociaux avoir été complètement sous le choc en apprenant sa mort : J’imagine que tu en feras une grande aventure digne des livres d’histoire.

D’autres têtes d’affiche de cette série ont réagi avec stupéfaction. Mon cœur est brisé. Mon ami. Je t’aime, a écrit l’actrice Reese Witherspoon. Le monde a perdu l’un des plus grands et des plus purs artistes et rêveurs. Et nous avons perdu notre ami adoré, peut-on lire dans un message de la comédienne Laura Dern.

La pianiste québécoise Alexandra Stréliski a remercié celui qui a fait voyager sa musique par le truchement de ses films. début du widget?

Un talent indéniable

Cameron Bailey, directeur du Festival international du film de Toronto (TIFF), lui a rendu hommage en parlant de son talent prodigieux et de son feu.

Cette fougue a également marqué Pierre Even, producteur de C.R.A.Z.Y. et de Café de Flore (2011). À l’émission RDI matin, il a confié ne pas avoir été surpris du succès de Jean-Marc Vallée à Hollywood, où le cinéaste a tourné plusieurs films.

Jean-Marc était très exigeant dans le travail, avec une grande volonté de […] toujours pousser à l’extrême ce qu’il voulait faire, a-t-il affirmé. C’était un travailleur acharné. Il n’y a pas de chance là-dedans, c’est vraiment le travail.

« Jean-Marc nous emmenait dans sa folie avec lui. On était avec lui et on voulait tout donner pour lui. C’est ça qui a créé son succès à Hollywood : tout le monde était derrière lui pour l’aider à mettre sa vision à l’écran. »— Une citation de  Pierre Even, producteur

Au fil des ans, Jean-Marc Vallée a réussi à créer un style unique, selon M. Even, qui a dit avoir de la difficulté à parler au passé du réalisateur, qu’il connaissait depuis vingt ans.

En entrevue à RDI matin, le chroniqueur et critique de cinéma Michel Coulombe a également souligné le talent et l’éthique de travail irréprochable du cinéaste, qu’il a rencontré pour la première fois il y a une trentaine d’années.

À cette époque-là, déjà, on voyait l’incroyable talent de Jean-Marc, sa grande détermination et sa volonté de faire des choses qui dépassent même les horizons du Québec, a-t-il mentionné. C’était inscrit chez lui dès le début.

« On l’a vu tout au long de son parcours américain : chaque fois que des acteurs travaillaient avec lui, ils lui rendaient hommage parce qu’il les amenait au plus haut niveau. »— Une citation de  Michel Coulombe, chroniqueur et critique de cinéma

Jean-Marc Vallée serait mort après avoir subi un malaise, selon nos informations.

Avec Radio-Canada

France: Près de 100 incidents recensés lors des hommages à Samuel Paty

octobre 16, 2021

La journée en mémoire de l’enseignant s’est déroulée dans le calme dans les écoles, hormis « quelques incidents », a indiqué Jean-Michel Blanquer sur RTL.

Il y a un an, jour pour jour, Samuel Paty était sauvagement assassiné devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine. À la veille de l’anniversaire de sa mort, des commémorations ont été organisées dans tous les établissements scolaires de France, en mémoire de l’enseignant. D’après Jean-Michel Blanquer, cette journée de recueillement s’est déroulée « dans un grand calme ». « Il y a eu quelques incidents, on en a recensé 98. C’est beaucoup moins que ce qu’il y a eu quand il y a eu des attentats précédemment », a fait savoir le ministre de l’Éducation nationale au micro de RTL, ce samedi 16 octobre.

Parmi ces signalements, l’Éducation nationale recense sept « menaces » individuelles ou collectives De l’aveu de l’ancien recteur, ces incidents ont pu être « de très petites choses ». « Il ne faut pas généraliser. Parfois, ce sont des propos à l’emporte-pièce, nous les prenons au sérieux », a assuré Jean-Michel Blanquer, précisant que les établissements scolaires avaient fait preuve « d’unité et de dignité ». Sur France 2, le ministre avait également évoqué dans la matinée « des interruptions pendant les hommages, un élève qui dit n’importe quoi ou un élève qui est menaçant ». « Tout ceci reste des cas très isolés et que nous traitons, il y a un suivi », a-t-il précisé.

Une vigilance totale

Des millions d’élèves en France ont célébré la mémoire du professeur d’histoire-géographie, à travers une minute de silence, un chant, un débat sur la liberté d’expression. Jean-Michel Blanquer avait prévenu qu’en cas de perturbations lors des hommages, les concernés seraient « sanctionnés ». La veille, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait appelé les préfets à une « vigilance totale » lors de cet hommage, et plus particulièrement « dans et aux abords des établissements scolaires ».

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty avait été poignardé puis décapité à Éragny-sur-Oise (Val-d’Oise), à quelques centaines de mètres de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. Le jeune assassin de 18 ans, un réfugié russe d’origine tchétchène, lui reprochait d’avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Il avait été tué peu de temps après par la police. Avant son passage à l’acte, il avait pris connaissance de la polémique autour des caricatures avec une vidéo sur Internet de Brahim Chnina, père d’une collégienne. L’adolescente, visée par une exclusion pour indiscipline, avait menti à son père : elle avait assuré avoir été sanctionnée pour s’être élevée contre la demande de Samuel Paty faite aux élèves musulmans, selon elle, de se signaler lors de ce cours.

Par Le Point avec AFP

Ouattara, Saïed, Condé, Guelleh, Bongo, Bazoum… Les hommages du continent à BBY

mai 5, 2021
Béchir Ben Yahmed lors d’une soirée de « La Revue » le 6 mai 2010, à Paris

Chefs d’État, intellectuels, lecteurs… Depuis le décès, le 3 mai à Paris, de Béchir Ben Yahmed, fondateur de « Jeune Afrique » et de « La Revue », les messages saluant sa mémoire se multiplient.

Béchir Ben Yahmed, fondateur et patron historique de Jeune Afriques’est éteint lundi à l’âge de 93 ans à l’hôpital parisien Lariboisière. Depuis l’annonce du décès de ce témoin privilégié des soubresauts de l’Afrique et du Moyen-Orient, les hommages affluent. Qu’ils soient chefs d’États, Premiers ministres, journalistes ou lecteurs émus, les témoignages de respect et d’estime se multiplient, publics comme privés.

L’un de ses amis les plus chers et les plus fidèles, Alassane Ouattara – le journaliste considérait être pour l’Ivoirien « une sorte de frère aîné » – a été l’un des premiers à réagir. « C’est avec une immense tristesse que j’apprends le décès de mon aîné Béchir Ben Yahmed, un ami depuis une quarantaine d’années, un grand intellectuel, un excellent journaliste et un infatigable entrepreneur », s’est ainsi ému le président.

Son Premier ministre, Patrick Achi, a évoqué un « homme du dialogue des cultures, des continents et des hommes ». « Créatif, généreux, exigeant, il avait le génie de la presse », a-t-il ajouté.

« C’est une certaine Afrique qui s’en est allée »

Peu après l’annonce du décès de BBY, c’est un autre chef d’État, fraîchement élu, qui a été parmi les premiers à saluer la mémoire du fondateur de JA. « C’est une certaine Afrique qui s’en est ainsi allée, à travers ce grand témoin de notre histoire, a écrit le président du Niger, Mohamed Bazoum. Mes condoléances attristées à l’équipe de Jeune Afrique. Je suis convaincu qu’elle saura porter très haut le flambeau de cette belle aventure. » Son prédécesseur, Mahamadou Issoufou, lui a emboîté le pas, rendant hommage à « un géant ». Un terme également employé par Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine.

« Je salue la mémoire d’un pionnier qui a mis sa plume au service du continent », a écrit pour sa part le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. BBY a été un acteur de la lutte pour la cause du tiers-monde, l’indépendance des pays africains, l’État de droit et la démocratie. » Le président sénégalais, Macky Sall, a quant à lui fait part de sa peine, insistant sur le « parcours exceptionnel » du fondateur de Jeune Afrique. 

Les présidents guinéen Alpha Condégabonais Ali Bongo Ondimbabissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, comorien Azali Assoumani ont fait part de leurs condoléances par le biais de messages personnels adressés à Danielle Ben Yahmed, l’épouse de BBY, et à ses fils, Marwane et Amir Ben Yahmed.

« La disparition de Béchir Ben Yahmed signe indubitablement le départ d’un serviteur passionné qui mit, des décennies entières, des compétences exceptionnelles d’intelligence, de créativité et de plaidoirie en faveur de la dignité et du bien-être de l’Afrique », a quant à lui écrit le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh.

Kaïs Saïed lisant l’un des numéros de sa collection de « Jeune Afrique », en septembre 2019, dans l’entre-deux tours de la présidentielle en Tunisie.

C’est également le cas de Kaïs Saïed, le président tunisien, qui a salué « l’une des figures de proue du mouvement national tunisien qui a contribué, aussi bien par son engagement politique que par sa plume, à l’indépendance de son pays natal ».

« Béchir Ben Yahmed restera à jamais gravé dans la mémoire du monde des médias tunisiens, français et africains », écrit le chef de l’État, grand lecteur de Jeune Afrique, dont il conserve chez lui des dizaines de numéros.

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a également rendu hommage « au nom du Royaume du Maroc », à cet homme « d’une grande lucidité et d’une grande constance de conviction, ainsi que le Maroc et les Marocains peuvent en témoigner ».

De son côté, l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar Daoud, a adressé ses condoléances à la famille Ben Yahmed en saluant une figure « connue et appréciée pour ses qualités humaines et professionnelles », qui laissera « le souvenir d’un homme qui a fait siens la cause et le combat du peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance ».

Le Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana, a lui aussi adressé une lettre de condoléances à Danielle Ben Yahmed. Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’État du Plan et du Développement et numéro deux du gouvernement béninois, ainsi qu’Olivier Boko, proche conseiller du président Patrice Talon, ont également présenté leurs hommages.

Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac, a lui écrit sa « peine » après la disparition de celui qui a « réussi à faire de Jeune Afrique un puissant outil d’analyses pour la lecture et la compréhension de l’histoire contemporaine africaine ». François Fall, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, a pour sa part salué « un baobab qui aura contribué à l’éveil du continent ».

Le Béninois Serge Ékué, président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), ou encore le Sénégalais Makhtar Diop, à la tête de la Société financière internationale (IFC), ont également fait part de leurs condoléances.

L’Élysée salue « un homme de conviction »

La présidence française a longuement rendu hommage à une « plume alerte, dont la lucidité clinique n’épargnait aucun chef d’État, ni africain, ni français ». Emmanuel Macron a notamment salué « un homme de presse et de conviction qui a accompagné et éclairé les indépendances africaines, qui a insufflé une fraternité d’âme entre les États de ce continent, et qui a incarné la profondeur du lien indéfectible entre la France et l’Afrique ».

Les chefs d’État et ministres n’ont pas été les seuls à réagir. Personnalités politiques et intellectuels, artistes, écrivains, nombreux ont été celles et ceux qui ont adressé leurs condoléances de manière publique ou privée. C’est notamment le cas de Lakhdar Brahimi, ancien ministre algérien des Affaires étrangères, de Tiébilé Dramé, ancien ministre malien des Affaires étrangères, du Sénégalais Karim Wade, ex-ministre et fils de l’ancien président Abdoulaye Wade. « L’Afrique perd son plus grand patron de presse », s’est pour sa part ému le Congolais Moïse Katumbi, rendant hommage aux soixante années que BBY a passées « au service de l’information ».

Écrivains, cinéastes, journalistes…

La Prix Goncourt franco-marocaine Leïla Slimani, ancienne journaliste à Jeune Afrique, le peintre marocain Mehdi Qotbi, le cinéaste tunisien Férid Boughedir et l’ancien ministre français de la Culture Frédéric Mitterrand, qui a collaboré à La Revue, ont également adressé leurs condoléances à la famille du défunt. « C’est grâce à Béchir Ben Yahmed et à Jeune Afrique qu’une très grande partie de ma génération est née au panafricanisme, a quant à lui écrit le philosophe camerounais Achille Mbembe. Il aura eu un impact considérable sur la formation de notre conscience historique. »

Les hommages des professionnels des médias n’ont pas manqué. De l’Ivoirien Venance Konan, directeur général de Fraternité Matin, et son confrère Noël Yao, au Marocain Mohamed Khabbachi. Ce dernier, patron du site Barlamane et ancien directeur général de la MAP, salue « le parcours du combattant » d’un homme dont « le nom résonne dans toute l’Afrique et le monde arabe ».

Les anciens collaborateurs de JA ont également été nombreux à rendre hommage à Béchir Ben Yahmed : Francis Kpatindé, dans Le MondePascal Airault, dans L’OpinionChristophe Boisbouvier et Jean-Baptiste Placca, sur RFI, le Camerounais Célestin Monga, aujourd’hui enseignant à Harvard, sans oublier l’ancien rédacteur en chef de Jeune Afrique Hamid Barrada, l’une des références du journalisme au Maroc, les Sénégalais Cheikh Yérim Sow et Cécile Sow, Mohamed Selhami, fondateur de Maroc HebdoGuy Sitbon, Jean-Claude Hazena, Jean-Pierre Séréni…

Beaucoup de quotidiens et de sites d’information du continent également rendu hommage à Béchir Ben Yahmed, de Walf Quotidien (Sénégal) à Wakat Séra (Burkina Faso), en passant par Le Djely (Guinée) ou encore Les Dépêches de Brazzaville.

Par Jeune Afrique

Attentat en Tunisie: hommages et premières arrestations

juin 29, 2015

La Tunisie a annoncé lundi les premières arrestations après le pire attentat de son histoire, commis il y a trois jours dans un hôtel en bord de mer. Les ministres allemand, français et britannique de l’Intérieur se sont rendus sur place.

Vendredi, un étudiant tunisien de 23 ans a tué 38 personnes à Port El Kantaoui, près de Sousse, au sud de Tunis, avant d’être lui-même abattu. Les victimes sont en majorité des touristes étrangers. La Grande-Bretagne a payé le plus lourd tribut avec – probablement – une trentaine de morts.

L’attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI). Cette organisation ultraradicale sème la terreur dans plusieurs pays arabes, notamment en Syrie et en Irak où elle occupe de larges pans de territoire.

Le ministre tunisien de l’Intérieur Najem Gharsalli a annoncé les premières arrestations. « Nous avons commencé par arrêter un premier groupe, dont le nombre est important, du réseau qui était derrière ce criminel terroriste », a-t-il dit en allusion à l’auteur de l’attaque. Il n’a cependant pas précisé le nombre ou l’affiliation des personnes arrêtées.

« Moments difficiles »
M. Gharsalli s’exprimait lors d’une conférence de presse à l’hôtel Imperial Marhaba, où a eu lieu la tuerie. Il était accompagné de ses trois homologues européens, le Français Bernard Cazeneuve, l’Allemand Thomas de Maizière et la Britannique Theresa May.

« Je promets aux victimes que ces tueurs criminels seront présentés à la justice pour être punis de manière juste », a-t-il dit. Il a remercié ses homologues européens de leur présence « en ces moments difficiles ».

Fleurs sur la plage
Theresa May a assuré que « les terroristes ne l’emporteront pas. Nous serons unis (…) pour défendre nos valeurs ». Dix-huit Britanniques figurent parmi les 38 morts, mais ce bilan pourrait s’alourdir et atteindre « environ 30 » morts, selon Londres.

Avant leur conférence de presse, les quatre ministres se sont recueillis, une gerbe de fleurs à la main, avant de les déposer sur le site du drame.

Les autorités tunisiennes ont affirmé avoir identifié jusqu’ici 20 des 38 victimes. Parmi elles, des ressortissants belges, allemands, irlandais et portugais. Trente-neuf autres personnes ont été blessées.

Lundi, sur les lieux du carnage, des fleurs continuaient d’être déposées avec ces messages: « Nous sommes désolés », « Nous sommes musulmans, pas terroristes ».

Armer la police touristique
Le 18 mars, la Tunisie avait déjà été frappée en plein coeur par un attentat au musée du Bardo, dans la capitale. Deux Tunisiens avaient tué 22 personnes (21 touristes étrangers et un policier), avant d’être abattus. Là aussi, l’EI avait revendiqué l’attaque.

Après l’attaque de vendredi, le gouvernement a décidé d’armer la police touristique pour protéger hôtels, plages et sites touristiques. Elle sera aussi renforcée dès mercredi par un millier d’agents de sécurité supplémentaires. Tunis va aussi fermer toutes les mosquées hors du contrôle des autorités et « diffusant un discours de haine », selon M. Gharsalli.

Destination phare
Avec 1000 km de littoral, d’innombrables plages et des sites archéologiques de renommée internationale, la Tunisie a très longtemps été l’une des destinations phare des tours opérateurs européens. Mais depuis la révolution de 2011, bouleversements politiques, tensions économiques et sociales et montée du djihadisme ont pesé sur le secteur crucial du tourisme.

Depuis 2011, des dizaines de soldats et policiers ont été tués par des djihadistes en Tunisie. Parallèlement, ce pays fournit le plus gros contingent de ressortissants – environ 3000 – à des groupes extrémistes en Syrie, en Irak et en Libye.

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