Posts Tagged ‘Hosni Moubarak’

Mort de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak

février 25, 2020

Le président égyptien Hosni Moubarak, au Caire en 2006.

Le président égyptien Hosni Moubarak, au Caire en 2006. © MEIGNEUX/SIPA

 

L’ancien raïs égyptien Hosni Moubarak, renversé par le soulèvement populaire du Printemps arabe de 2011, vient de décéder à 91 ans.

L’ex-président égyptien Hosni Moubarak vient de mourir ce 25 février à l’âge de 91 ans, à l’hôpital militaire Galaa au Caire, a indiqué à l’AFP son beau-frère le général Mounir Thabet. Face à un état de santé très altéré, il avait été placé, selon une information partagée par son fils Alaa sur les réseaux sociaux, en unité de soins intensifs sous respiration artificielle. La famille se trouvait toujours à l’hôpital mardi en milieu de journée, a ajouté le général en précisant que la présidence égyptienne se chargerait d’organiser les funérailles de Moubarak, qui a dirigé l’Egypte pendant trois décennies, entre 1981-2011.

Après sa chute à la faveur du Printemps arabe le 11 février 2011, plusieurs procédures judiciaires avaient été déclenchées contre l’ex-chef de l’État et ses proches. Il avait notamment été condamné en mai 2015 à trois ans de prison pour avoir détourné plus de 10 millions d’euros de fonds publics alloués à l’entretien des palais présidentiels.

Par jeuneafrique.com avec AFP

Egypte : la justice approuve la remise en liberté d’Hosni Moubarak

mars 13, 2017

L’ex-président a été acquitté, le 2 mars, par la Cour de cassation, des accusations de « complicité » dans la mort de manifestants en janvier 2011, durant la révolte qui a provoqué sa chute.

M. El-Deeb a précisé que M. Moubarak, actuellement retenu dans un hôpital militaire du Caire, pourrait « rentrer chez lui lorsque les docteurs diront qu’il peut sortir ». Toutefois il n’est pas autorisé à se rendre à l’étranger, d’après son avocat.

M. Moubarak, 87 ans, a passé le plus clair de son temps dans un hôpital militaire en résidence surveillée depuis son arrestation, en 2011. Il avait été condamné à la prison à vie en juin 2012 mais un nouveau procès avait été ordonné par la justice.

En novembre 2014, un autre tribunal qui le rejugeait avait finalement ordonné l’abandon des accusations, blanchissant ainsi Hosni Moubarak, mais le parquet avait introduit un recours en cassation. Le 2 mars, la Cour de cassation a finalement confirmé l’abandon des charges.
Il s’agissait de la dernière procédure judiciaire visant M. Moubarak.

L’ex-raïs, qui a régné trente ans d’une main de fer sur l’Egypte, a été jugé dans plusieurs affaires depuis son retrait du pouvoir, en février 2011.

Lemonde.fr

Le procureur général de Suisse attendu en Egypte pour discuter les fonds gelés de Moubarak

janvier 14, 2016

 

Le procureur général de la Confédération suisse, Michael Lauber, est attendu samedi en Egypte pour discuter les fonds gelés par des banques de son pays dans des comptes appartenant à l’ancien président égyptien Hosni Moubarak et ses proches, a-t-on appris de source judiciaire jeudi au Caire.
M. Lauber devra discuter avec les autorités égyptiennes la manière de régler le gel de ces fonds depuis la révolte de 2011 qui avait conduit à la démission forcée de M. Moubarak.
Les fonds bloqués seraient de l’ordre de 700 millions de francs suisses (695 millions de dollars américains).

Des medias suisses avaient affirmé en 2013 que les deux fils Alaa et Gamal de l’ex rais détiennent environ 300 millions de dollars parmi les montants gelés au niveau de la banque Crédit Suisse.

M. Moubarak et ses deux fils avaient vu une peine de 3 ans de prison confirmée samedi contre eux par la Cour de cassation dans une affaire de bien mal acquis.

Les trois hommes sont poursuivis en justice dans d’autres affaires.

Plusieurs hauts responsables de l’ère Moubarak ont été jugés dans des affaires généralement liées à la corruption, avant d’être acquittés en appel ou condamnés à de légères peines de prison.

Apanews.net

 

Egypte: prison à vie pour 230 militants anti-Moubarak

février 4, 2015

Le Caire – Deux cent trente militants de la révolte qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir en 2011 ont été condamnés mercredi en Egypte à la prison à vie, dont un leader du soulèvement, Ahmed Douma, ont indiqué à l’AFP des sources judiciaires.

Trente-neuf mineurs ont également été condamnés à 10 ans de prison par la cour criminelle du Caire pour des heurts entre manifestants et forces de l’ordre en décembre 2011.

Tous, à l’exception de M. Douma, ont été condamnés par contumace, a indiqué un responsable de la cour, précisant que ces 229 prévenus avaient été remis en liberté par un précédent tribunal.

Le jeune militant de 26 ans a applaudi l’énoncé du verdict, suscitant la colère du juge Mohamed Nagy Chehata qui a menacé de le condamner, une nouvelle fois, pour outrage à la justice, et s’est exclamé: tu n’es pas place Tahrir (épicentre du soulèvement de 2011)? Comporte-toi correctement et ne parle pas trop.

Les peines prononcées mercredi sont les plus lourdes infligées à des militants des mouvements laïcs et libéraux qui ont chassé M. Moubarak du pouvoir.

Depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013 et réprimé dans le sang ses partisans, les condamnations à mort et à de longues peines de prison se sont multipliées. Les procès de masse expédiés parfois en quelques minutes ont suscité un tollé international. Les Etats-Unis se sont ainsi dits profondément troublés par le verdict de mercredi.

Les juges se montrent souvent plus répressifs que le gouvernement et certaines décisions ont même mis dans l’embarras les autorités, y compris le président Abdel Fattah al-Sissi, architecte de la destitution de M. Morsi.

Le tribunal a estimé que les 269 condamnés étaient coupables d’agression des forces de l’ordre et d’incendie de bâtiments étatiques, selon le responsable. Tous doivent payer collectivement une amende d’environ 1,9 million d’euros, selon le responsable.

Les condamnés ont notamment été reconnus coupables de l’incendie du prestigieux Institut d’Egypte, à proximité de la place Tahrir au Caire.

Fondé en 1798 par Napoléon Bonaparte, l’Institut abritait quelque 200.000 ouvrages, certains rarissimes, relatifs notamment à l’histoire du pays.

En Egypte, la peine de prison à vie se traduit par 25 années de détention. Les condamnés peuvent faire appel du verdict.

– ‘Haine de la révolution’ –

C’est un verdict (…) qui montre la haine personnelle du juge pour la révolution et ses militants, a déploré Mohamed, le frère de M. Douma.

Depuis la destitution de M. Morsi, 1.400 manifestants islamistes ont été tués, des centaines condamnés à mort et environ 15.000 personnes emprisonnées.

Des dizaines de militants laïcs et de gauche sont également derrière les barreaux pour avoir enfreint une loi controversée limitant le droit de manifester. M. Douma a ainsi été condamné à trois ans de prison pour avoir organisé une manifestation illégale contre les autorités mises en place par M. Sissi.

Et lors d’une audience précédente du procès, le juge Chehata l’avait déjà condamné à trois ans de prison pour insulte au pouvoir judiciaire.

Ce juge a rendu certains des verdicts les plus sévères prononcés ces derniers mois. Lundi, il a confirmé la condamnation à mort de 183 islamistes pour avoir tué 13 policiers en août 2013 dans une banlieue du Caire.

C’est lui également qui avait condamné trois journalistes d’Al-Jazeera à des peines de sept à 10 ans de prison pour diffusion de fausses informations en soutien aux Frères musulmans de M. Morsi. Dimanche, l’un des condamnés, l’Australien Peter Greste, a été remis en liberté et expulsé sur décret présidentiel.

Défenseurs des droits de l’Homme dénoncent régulièrement une justice sélective.

En novembre, un tribunal a abandonné l’accusation de complicité de meurtre qui pesait contre M. Moubarak, jugé pour la mort de centaines de manifestants durant le soulèvement de 2011.

Et les deux fils de l’ancien Raïs, Alaa et Gamal, ont été remis en liberté récemment, en attendant leur nouveau jugement dans une affaire de corruption.

Romandie.com avec(©AFP / 04 février 2015 21h56)

Egypte: les deux fils de Moubarak remis en liberté dans une affaire de corruption

janvier 22, 2015

Le Caire – Un tribunal égyptien a ordonné jeudi la remise en liberté des deux fils de l’ex-président Hosni Moubarak en attendant leur nouveau jugement dans une affaire de corruption, a affirmé un responsable du tribunal.

Leur avocat Farid al-Deeb a indiqué à l’AFP qu’Alaa et Gamal Moubarak ont atteint la période maximale légale de détention provisoire et peuvent donc quitter la prison.

Les deux fils doivent être jugés de nouveau avec leur père, l’ex-Raïs renversé en 2011 par une révolte populaire, pour le détournement de plus de 10 millions d’euros d’argent public alloués à l’entretien des palais présidentiels.

Dans cette affaire, les deux fils avaient écopé de quatre ans de prison en mai tandis que M. Moubarak avait été condamné à trois ans de réclusion. Mais après un appel interjeté par les avocats de la famille, la Cour de cassation a annulé le 13 janvier ce verdict et ordonné un nouveau procès.

Dans une autre affaire, un tribunal a blanchi en novembre les trois hommes d’autres accusations de corruption. Et l’accusation de complicité de meurtre a été abandonnée contre M. Moubarak, jugé pour la mort de centaines de manifestants durant la répression du soulèvement de 2011.

La remise en liberté du clan Moubarak représente un dilemme pour l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, souvent accusé par les défenseurs des droits de l’Homme d’avoir instauré un régime plus autoritaire encore que celui de l’ex-Raïs, depuis qu’il a destitué et fait arrêter l’islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013.

M. Moubarak va rester en détention dans un hôpital militaire du Caire même si techniquement il est libre, a affirmé son avocat, tandis que les médias étatiques ont indiqué que son éventuelle remise en liberté dépendait d’une nouvelle décision de la justice.

Les procès du clan Moubarak sont désormais éclipsés par ceux intentés contre M. Morsi et les dirigeants de sa confrérie islamiste des Frères musulmans, qui sont quasiment tous derrière les barreaux.

Romandie.com avec(©AFP / 22 janvier 2015 13h12)

Égypte : Sissi refuse de commenter l’abandon des charges contre Moubarak

décembre 1, 2014

Abdel Fattah al-Sissi, le président égyptien.
Abdel Fattah al-Sissi, le président égyptien. © AFP

Après l’abandon controversé de l’accusation de complicité de meurtre contre Hosni Moubarak, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a assuré dimanche soir que son pays « se dirige vers l’établissement d’un État démocratique et moderne, fondé sur la justice ».

« La nouvelle Égypte, qui est le résultat des deux révolutions du 25 janvier [2011] et du 30 juin (2013], se dirige vers l’établissement d’un État démocratique et moderne, fondé sur la justice, la liberté, l’égalité et la lutte contre la corruption », a affirmé, le 30 novembre au soir, Abdel Fattah al-Sissi dans un communiqué de la présidence.

« Cette nouvelle Égypte regarde vers l’avenir et ne peut jamais revenir en arrière », a assuré le président égyptien. Des déclarations qui interviennent au lendemain de la décision d’un tribunal égyptien d’abandonner l’accusation de complicité de meurtre contre l’ancien chef d’État Hosni Moubarak, par ailleurs acquitté des accusations de corruption.

Pas de commentaire

Abdel Fattah al-Sissi a souligné qu’il ne pouvait « pas commenter cette décision, les autorités égyptiennes insistant régulièrement sur l’indépendance de la justice ».

Le président a également ordonné au gouvernement de revoir à la hausse les compensations allouées aux familles des martyrs et des blessés de la révolution de 2011. Pas suffisant pour calmer les esprits.

Lundi, six partis politiques de gauche ont organisé une conférence de presse commune pour dénoncer l’abandon des charges contre Hosni Moubarak. « Le jour du verdict (…) est un jour noir dans l’histoire de l’Égypte », a asséné Hamdeen Sabbahi, opposant de longue date et candidat malheureux à la présidentielle de mai remportée par Abdel Fattah al-Sissi.

« Le président doit dire de quel côté il se trouve en ce moment décisif : avec le peuple, la révolution et ses objectifs, ou avec ceux qui dans les médias prêchent le retour de Moubarak et de son régime, a-t-il ajouté.

Jeuneafrique.com avec AFP

 

Egypte: Moubarak pourrait bénéficier d’une libération anticipée

novembre 30, 2014

Le Caire – L’ex-président égyptien Hosni Moubarak, blanchi de l’accusation de complicité de meurtres de manifestants mais toujours détenu en raison d’une précédente condamnation, pourrait bénéficier d’une remise de peine, a indiqué son avocat dimanche à l’AFP.

Un tribunal égyptien a abandonné samedi l’accusation de complicité de meurtre qui pesait contre l’ancien président âgé de 86 ans pour la mort de centaines de manifestants durant le soulèvement populaire qui l’a chassé du pouvoir en 2011. Il a par ailleurs été acquitté d’accusations de corruption.

Néanmoins celui qui a dirigé pendant trois décennies le pays d’une main de fer est toujours en détention dans un hôpital militaire car il purge une peine de prison de trois ans dans le cadre d’un autre jugement pour corruption.

Le temps passé par M. Moubarak en détention provisoire est pris en compte dans le décompte de sa peine, a indiqué à l’AFP son avocat Farid el-Deeb. Selon lui, M. Moubarak a déjà purgé les deux tiers de sa peine.

Arrêté en 2011, M. Moubarak a déjà passé au moins deux années en détention provisoire.

Selon un récent amendement législatif, une fois que les deux-tiers de la peine sont purgés, il peut y avoir libération, a ajouté M. el-Deeb.

Un millier de personnes ont manifesté samedi soir près de la place Tahrir pour protester contre le verdict de M. Moubarak. La police a dispersé le rassemblement et deux personnes ont été tuées et quatorze blessés dans les heurts, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.

Au moins 85 personnes avaient été arrêtées dans ces violences, toutes ont été relâchées à l’exception de quatre personnes, a indiqué à l’AFP Ramy Ghanem, un avocat des droits de l’Homme et membre du front de défense des manifestants.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a confirmé dimanche l’arrestation de quatre personnes qu’il a désignées comme étant des éléments des Frères musulmans, la confrérie du président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l’armée en juillet 2013.

La confrérie a été déclarée organisation terroriste par les autorités et depuis la destitution de M. Morsi, au moins 1.400 de ses partisans ont été tués, pour la plupart des manifestants. Plus de 15.000 personnes ont également été emprisonnées, tandis que des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes.

Le pouvoir s’en est également pris à l’opposition laïque et de gauche, emprisonnant des dizaines de jeunes militants pour avoir enfreint une loi controversée limitant le droit de manifester.

Romandie.com avec(©AFP / 30 novembre 2014 13h16)

Égypte: L’ancien président Hosni Moubarak acquitté par un tribunal du Caire

novembre 29, 2014

Un tribunal égyptien a abandonné samedi les accusations de complicité de meurtre qui pesaient contre l’ex-président Hosni Moubarak, soupçonné d’avoir ordonné de tirer sur les manifestants qui réclamaient son départ en 2011. Des centaines de personnes étaient mortes durant cette révolte qui mettait fin à 30 ans de pouvoir.

L’ex-raïs de 86 ans, qui est entré dans la salle d’audience sur un brancard, a aussi été acquitté d’accusations de corruption dans un autre dossier. Il devrait cependant rester en détention, car il purge une peine de prison de trois ans dans le cadre d’une autre affaire de corruption.

Après l’annonce du verdict par le juge Mahmoud Kamel al-Rashidi, la joie a éclaté dans le tribunal et les deux fils de M. Moubarak, eux aussi accusés de corruption, ont embrassé sur le front l’ancien président, qui s’est contenté d’un sourire discret. Les accusations pesant contre Alaa et Gamal Moubarak ont été abandonnées en raison de la prescription des faits.

Une partie des accusations de corruption contre M. Moubarak portait sur une affaire de vente de gaz naturel égyptien à Israël, qui se serait faite en dessous des prix du marché.

Dans le procès pour complicité de meurtre de manifestants, sept hauts responsables de la sécurité, dont l’ex-ministre de l’Intérieur Habib al-Adly, ont également été acquittés par le tribunal.

Eclipsé par Mohamed Morsi
Plus de 846 personnes ont été tuées durant le soulèvement populaire de 2011 qui a duré 18 jours. Les manifestants réclamant le départ de M. Moubarak avaient affronté les forces de l’ordre et brûlé des postes de police, la brutalité et les abus de la police étant l’une des causes de la révolte.

Lors d’un premier procès, M. Moubarak avait été condamné en juin 2012 à la prison à perpétuité. Cette sentence avait été annulée pour des raisons techniques.

Très médiatisés au départ, ces procès sont aujourd’hui éclipsés par ceux de son successeur, l’islamiste Mohamed Morsi. Ce dernier a ét renversé en juillet 2013 par l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi.

M. Morsi et la quasi-totalité des dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans sont derrière les barreaux et encourent la peine de mort dans divers procès. Ils sont rétroactivement accusés par les médias et une grande partie de l’opinion publique d’être derrière les violences qui ont secoué le pays depuis 2011.

Romandie.com

Egypte: la police tire en l’air pour disperser des activistes

janvier 25, 2014

La police égyptienne a eu recours à des tirs de sommation à balles réelles pour disperser un millier de jeunes « révolutionnaires ». Ceux-ci tentaient de rallier la place Tahrir, au Caire, pour marquer le troisième anniversaire du soulèvement contre Hosni Moubarak, a constaté un journaliste de Reuters.

Les policiers ont aussi utilisé des grenades lacrymogènes et de la grenaille pour empêcher les activistes laïques à l’origine de la « révolution du Nil » de rallier la place emblématique du soulèvement de 2011, où sont rassemblés des milliers de partisans du nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al Sissi.

La place Tahrir est survolée par des hélicoptères militaires et bouclée par l’armée. Celle-ci ne laisse y accéder que les admirateurs de son chef, qui l’appellent à se porter candidat à l’élection présidentielle prévue dans les six prochains mois.
Attentats meurtriers

Les Frères musulmans, dont le président Mohamed Morsi a été renversé par les généraux l’été dernier, ont eux aussi appelé à des manifestations dans les principales villes du pays, faisant craindre de nouvelles violences après une série de heurts et d’attentats meurtriers vendredi.

Vendredi, quatre attentats avaient visé la police au Caire, faisant six morts. Ils ont été revendiqués par un groupe jihadiste qui s’inspire d’Al-Qaïda, Ansar Beït al-Maqdess, qui a recommandé aux « Musulmans » de rester éloignés des installations des forces de sécurité.

Ce groupe d’insurgés islamistes s’attaque depuis longtemps aux forces de l’ordre dans la péninsule du Sinaï d’où il vise également le territoire israélien à l’aide de roquettes.

Des groupes islamistes ont multiplié les attaques contre la police et l’armée depuis le renversement du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, en juillet. La dispersion sanglante des sit-ins de ses partisans en août au Caire a renforcé leur état d’esprit hostile au pouvoir en place. Elle avait fait plus d’un millier de morts.

Romandie.com

Égypte : le général Abdel Fattah al-Sissi doit encore convaincre les jeunes

janvier 19, 2014
Les jeunes égyptiens, grands absents du référendum. Les jeunes égyptiens, grands absents du référendum. © AFP

Les jeunes égyptiens, grands absents du référendum. Les jeunes égyptiens, grands absents du référendum. © AFP

La Constitution approuvée en Egypte ouvre la voie de la présidence au chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, mais le général doit convaincre une partie des jeunes qui a soutenu la destitution du président islamiste Mohamed Morsi mais boudé le référendum, redoutant un retour à l’ère Moubarak.

Certes, la participation, de 38,6%, dépasse celle du référendum constitutionnel de 2012, sous Morsi, et le score du oui est plus qu’écrasant – plus de 98% – mais pour le politologue Hassan Nafaa, l’issue de ce scrutin, première étape de la « transition démocratique » promise par l’armée, est « décevante ». Car, souligne ce professeur à l’Université du Caire, « les jeunes ont refusé de participer à ce référendum parce qu’ils estiment que ce qui se passe actuellement est une contre-révolution qui tente de revenir sur les acquis de la révolte de 2011 », le mouvement populaire qui a mis fin à 30 années de règne sans partage du président Hosni Moubarak.

Or, durant les premiers mois qui ont suivi la destitution de Morsi par l’armée le 3 juillet, les mouvements de la jeunesse n’ont pas protesté contre la très sanglante répression qui a visé les manifestations des partisans islamistes du président déchu. Ils ne sont redescendus dans la rue que quand le gouvernement a proclamé une loi restreignant le droit de manifester, plaçant aussi dans le collimateur de la police les mouvements laïcs et progressistes de la révolte de 2011.

Les jeunes, les grands absents du référendum

Sentant monter ce mécontentement dans les rangs autres que ceux des islamistes, décimés ou emprisonnés, le général Sissi s’était adressé au jeunes, représentant « plus de 50% » des 85 millions d’Égyptiens, pour les exhorter à voter au référendum. Mais ils ont été les grands absents des files d’attentes les deux jours du scrutin mardi et mercredi, ont constaté les journalistes de l’AFP et les observateurs indépendants.

Le gouvernement a invoqué samedi la période des examens pour expliquer ce phénomène. Le général Sissi, chef de l’armée mais également ministre de la Défense et vice-Premier ministre du gouvernement intérimaire qu’il a lui-même installé après avoir destitué M. Morsi, avait promis d’être candidat à la présidentielle si le peuple le « réclamait », liant de facto son destin au référendum sur une nouvelle Constitution pas si différente de la précédente.

En annonçant la destitution et l’arrestation de M. Morsi le 3 juillet, Sissi a promis des élections législatives et présidentielles en 2014. « L’état actuel des choses en Égypte lui ouvre la voie de la présidence », dit M. Nafaa, évoquant notamment « une importante partie des Egyptiens qui voient encore les Frères musulmans (la confrérie de M. Morsi) comme un danger pour la société ».

« Ça nous rappelle l’ère Moubarak »

Les mouvements de la jeunesse, fer de lance de la révolte anti-Moubarak, puis des manifestations monstres du 30 juin contre Morsi, dénoncent désormais des tentatives de museler les libertés. Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la promulgation de la loi interdisant toute manifestation n’ayant pas obtenu l’aval du ministre de l’Intérieur. Parce qu’ils sont accusés d’avoir enfreint cette loi, les militants pro-démocratie les plus en vue sont derrière les barreaux, condamnés ou en attente de procès. Tout cela, mené sur fond de « campagne médiatique contre les jeunes révolutionnaires », estime M. Nafaa, « diminue la popularité des autorités et laisse penser que certains tentent de voler ‘la révolution du 30 juin’ au profit d’un réseau d’intérêts autrefois liés au régime Moubarak ».

Mohamed Ghorab, militant au sein de la campagne « Non aux procès militaires de civils », qui a appelé à voter non au référendum, est l’un de ces jeunes. Pour lui, « c’est assez ironique que la Constitution parle de liberté d’expression alors que ceux qui lui ont dit non sont maintenant en prison ». Avant d’ajouter : « Ça nous rappelle l’ère Moubarak ». Et, prévient James Dorsey, de l’école S. Rajaratnam d’études internationales basée à Singapour, « ceux qui ont fait la révolution contre Moubarak ne veulent pas revenir à un pouvoir autoritaire ». « Est-ce que le nouveau régime croit aux libertés politiques ? Pour le moment, rien n’indique que ce soit le cas », conclut ce spécialiste du Moyen-Orient.

Comme pour tenter de conjurer ces critiques naissantes, l’armée a fait savoir le lendemain du référendum que le général Sissi a insisté sur le fait qu’aucune « figure » du pouvoir de Moubarak ne siégerait au futur gouvernement, soulignant que « l’Égypte ne reviendra pas en arrière ». En outre, le journal privé Al-Watan rapportait dimanche que « les chefs militaires devaient rencontrer des jeunes et des représentants de la révolution de 2011 ».

Jeuneafrique.com avec AFP