Posts Tagged ‘HRW’

Hongkong : le directeur de Human Rights Watch interdit d’entrée

janvier 12, 2020

Le directeur exécutif de Human Rights Watch Kenneth Roth.

Le directeur exécutif de Human Rights Watch Kenneth Roth. François BOUCHON / Le Figaro 

Le directeur de Human Rights Watch, Kenneth Roth a annoncé dimanche que les autorités de Hongkong lui avaient interdit l’entrée sur le territoire, où il devait présenter le rapport annuel de l’ONG de défense des droits de l’Homme après des mois de manifestations prodémocratie.

«J’avais espéré pouvoir mettre en lumière les attaques de plus en plus fortes menées par Pékin contre les efforts internationaux pour soutenir les droits de l’Homme», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Ce refus de me laisser entrer à Hongkong en est une illustration éclatante».

Par Le Figaro.fr avec AFP

En Mauritanie, les femmes violées risquent aussi la détention, dénonce HRW

septembre 5, 2018

Paris – Les femmes et filles victimes de viol en Mauritanie sont encore plus « mises en danger » par la criminalisation dans ce pays des relations sexuelles hors mariage, ou « zina », car elles peuvent être « poursuivies si elles ne parviennent pas à prouver l’absence de consentement », dénonce Human Rights Watch (HRW).

Dans un rapport de 101 pages publié mercredi, l’organisation de défense des droits de l’homme exhorte les autorités mauritaniennes à instaurer un « moratoire immédiat sur les poursuites et la détention des personnes pour +zina+ » et à « libérer sans tarder » celles détenues dans ce cadre.

« Les femmes et filles victimes de viol appréhendent le fait de porter plainte et d’intenter des poursuites judiciaires car, si elles ne parviennent pas à prouver leur absence de consentement, elles peuvent être pénalement poursuivies et détenues », relève HRW.

Celles qui portent plainte « malgré ce risque font souvent face à des policiers et autorités judiciaires qui ne respectent pas leurs droits fondamentaux », déplore l’organisation, qui s’appuie notamment sur une trentaine d’entretiens avec des femmes et filles réalisés à Nouakchott et à Rosso (Sud).

HRW a rencontré cinq femmes et filles « qui ont dénoncé un viol, mais ont pourtant été elles-mêmes poursuivies pour +zina+ après avoir signalé leur agression à la police ». Celles auxquelles le tribunal avait accordé la liberté provisoire avant le procès « ont été obligées de pointer chaque semaine dans un commissariat », fustige HRW.

« Alors que selon la loi mauritanienne, le crime de +zina+ ne s’applique qu’aux +musulmans majeurs+, certains procureurs vont jusqu’à inculper des filles mineures de +zina+, surtout si elles sont enceintes, même si elles expliquent que leur grossesse est due à un viol », dénonce encore HRW.

« Peu de survivantes d’agressions sexuelles osent s’exprimer » en Mauritanie, rappelle HRW, qui a recueilli le témoignage de Mariama. Cette femme a rapporté avoir été « violée par un chauffeur de taxi à l’âge de 20 ans » et n’en a pas parlé à ses parents par peur. « Alors que j’étais enceinte de huit mois, ma mère s’en est rendu compte et m’a demandé comment c’était arrivé. C’est à ce moment là que je lui ai raconté le viol ».

Pris d’une « rage folle », son père l’a alors « amenée au commissariat et a dit aux policiers » que sa fille « devait être enfermée parce qu’elle avait couché avec un homme, et qu’il ne la voulait plus chez lui », rapporte HRW.

L’ONG rapporte aussi le calvaire de Rouhiya, qui dit avoir fui à 15 ans en juillet 2016 son père « qui abusait d’elle sexuellement » – et dont elle était enceinte – « pour chercher refuge chez un homme de 23 ans qui lui avait promis de l’épouser ». Peu après, a-t-elle rapporté, cet homme l’a « enfermée, droguée et violée collectivement avec trois autres hommes ».

La police l’a retrouvée au bout de deux semaines. Dans sa déclaration aux policiers, Rouhiya a révélé qu’elle connaissait un de ses agresseurs. Les policiers l’ont alors arrêtée et envoyée à la prison nationale pour femmes en l’accusant d’avoir eu des relations sexuelles hors mariage, selon HRW. Rouhiya a depuis été libérée grâce à une ONG et vit dans un foyer.

HRW pointe du doigt les « obstacles institutionnels, juridiques et sociaux que rencontrent les survivantes lorsqu’elles veulent rapporter à la police des incidents d’agressions sexuelles, amener les coupables devant la justice et obtenir un soutien médical et psychosocial ».

Si l’ONG relève des « avancées » ces dernières années concernant la protection juridique des femmes, elle estime que la loi mauritanienne « ne définit et ne pénalise pas convenablement les violences sexuelles ».

Romandie.com avec(©AFP / 05 septembre 2018 13h07

Kenya: HRW dénonce des viols, notamment par la police, pendant les violences électorales

décembre 14, 2017

Nairobi – L’ONG Human Rights Watch a dénoncé jeudi de « nombreux » viols commis au Kenya, notamment par les forces de sécurité, durant un feuilleton électoral de près de quatre mois émaillé de violences et marqué par l’invalidation en justice d’un scrutin présidentiel.

« Environ la moitié des femmes interrogées ont dit avoir été violées par des policiers ou des hommes en uniforme », a indiqué HRW dans un rapport, précisant avoir mené des entretiens avec 65 femmes, trois mineures et trois hommes ayant subi des agressions sexuelles de diverses natures.

« D’autres survivants disent avoir été violés par des civils », a assuré HRW, soulignant que le but de son rapport n’est pas d’établir une liste exhaustive des cas de violences sexuelles mais d’illustrer cette triste tendance par quelques exemples documentés en détail.

La moitié des viols recensés dans ce rapport sont des viols collectifs, a ajouté l’ONG, selon laquelle « de nombreuses attaques ont été accompagnées d’actes de torture et de violences physiques, alors que certains assaillants ont soumis leurs victimes par des menaces verbales ou en pointant vers elles leurs fusils ou leurs couteaux ».

« Les assaillants ont également violenté les enfants ou les époux des femmes durant certaines attaques », a précisé la même source, soulignant que « les récentes élections kényanes ont été marquées par des violences et de graves violations des droits de l’homme, surtout dans des bastions de l’opposition », dans l’ouest du pays, dans les bidonvilles de Nairobi et sur la côte kényane.

Dans son rapport, l’ONG dénonce de manière plus générale le comportement de la police durant la longue période électorale kényane, notamment « l’usage excessif de la force contre des manifestants, les meurtres, passages à tabac et membres coupés d’individus, ainsi que le pillage et la destruction de biens ».

Le chef de la police kényane Joseph Boinnet a réagi en qualifiant les accusations de viols de « tissu de mensonges ».

Au moins 58 personnes ont été tuées entre le 8 août et fin novembre dans les violences ayant accompagné le processus électoral, en grande majorité dans la répression de manifestations de l’opposition par la police, selon un comptage de l’AFP.

HRW a regretté jeudi l’impunité dont bénéficient les forces de police et le refus de nombreux agents d’enregistrer les plaintes contre leurs collègues.

Regrettant que de très nombreuses violations des droits de l’Homme par la police lors des violences ayant suivi la présidentielle de 2007 (1.100 morts) soient restées impunies, HRW a appelé le gouvernement à enquêter sérieusement, cette fois-ci, sur les crimes commis par ses forces de l’ordre.

Le Kenya est sorti extrêmement polarisé du dernier processus électoral présidentiel, qui lui a rappelé ses profondes divisions ethniques, géographiques et sociales et a notamment été marqué par l’invalidation en justice de la réélection du président Uhuru Kenyatta à l’élection du 8 août.

L’opposant Raila Odinga a ensuite boycotté le nouveau scrutin, organisé le 26 octobre et dont M. Kenyatta est sorti vainqueur avec 98% des voix. Une victoire toutefois ternie par la faible participation (39%), principalement en raison du boycottage de l’opposition.

Romandie.com avec(©AFP / 14 décembre 2017 15h26)                                            

Burundi: HRW dénonce les viols commis par des jeunes proches du parti au pouvoir

juillet 27, 2016

Nairobi – Des jeunes miliciens proches du pouvoir burundais et des policiers se sont livrés à des viols collectifs répétés sur des femmes considérées comme proches de l’opposition, depuis le début de la crise en avril 2015, a dénoncé mercredi Human Rights Watch (HRW).

Des membres des Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir (CNDD-FDD) que l’ONU qualifie de milice, ont violé collectivement, de manière répétée, des femmes depuis 2015, accuse l’organisation de défense des droits de l’homme dans un rapport.

Nombre de ces viols paraissent avoir été dirigés contre des parentes d’individus perçus comme des opposants au gouvernement. Des policiers ou des hommes portant des uniformes de police ont aussi commis des viols, affirme HRW.

Des accusations similaires avaient été lancées en janvier par l’ONU. Le Haut commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, avait dénoncé des violences sexuelles commises par des membres des forces de sécurité.

Il avait évoqué 13 cas de violences sexuelles contre des femmes, commis dans les quartiers perçus comme soutenant l’opposition.

Le Burundi est plongé dans une grave crise émaillée de violences depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature pour un troisième mandat, avant d’être réélu en juillet.

Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.

Human Rights Watch décrit un schéma d’abus en plusieurs endroits et dans plusieurs provinces, où des hommes armés de fusils, de bâtons ou de couteaux ont violé des femmes lors d’attaques sur leur maison, le plus souvent de nuit.

Les membres masculins de ces familles, pour certains appartenant à des partis d’opposition, ont aussi été ciblés et parfois tués ou enlevés, assure HRW.

Pour les femmes violées, les séquelles sont multiples: blessures, infection par des maladies sexuellement transmissibles, grossesses non souhaitées, angoisse et dépression.

Les assaillants de la ligue des jeunes du parti au pouvoir au Burundi ont attaché, brutalement battu et violé collectivement des femmes, souvent avec leurs enfants à côté. De nombreuses femmes ont souffert de conséquences physiques et psychologiques à long terme, s’est indignée Skye Wheeler, chercheuse pour HRW.

L’organisation dit avoir interrogé en mai 2016 plus de 70 de ces victimes de viols, rencontrées dans le camp de réfugiés de Nduta, dans l’ouest de la Tanzanie.

Des dizaines de femmes ont indiqué avoir été violées chez elles ou près de leur domicile, selon HRW.

Quatorze d’entre elles ont dit avoir reconnu au moins un de leurs agresseurs comme étant un Imbonerakure. D’autres ont déclaré que les violeurs portaient des uniformes de la police. D’autres n’ont pu identifier les assaillants.

Une femme âgée de 36 ans a raconté à HRW avoir été violée par trois Imbonerakure, dont l’un qu’elle connaissait, dans le quartier de Mutakura à Bujumbura, la capitale, en octobre 2015.

Il me tenaient par les bras et les jambes, a-t-elle expliqué. Pendant qu’ils me violaient, ils disaient: +Tuons-la, c’est la femme d’un (membre du parti d’opposition des) FNL+. Le lendemain, le corps de son mari a été retrouvé dans un fossé près de leur maison.

HRW dit avoir sollicité un commentaire de Pascal Nyabenda, le président du CNDD-FDD, mais n’avoir obtenu aucune réponse.

L’organisation déplore également que ceux qui ont fui en Tanzanie ne sont pas à l’abri des violences sexuelles dans les camps, où le nombre de viols est de manière alarmante très élevé, et notamment les viols d’enfants.

Selon les témoignages recueillis par HRW, ces viols sont commis par d’autres réfugiés burundais ou des Tanzaniens.

Romandie.com avec(©AFP / 27 juillet 2016 11h48)

Crimes d’Hissène Habré : HRW prépare un rapport accablant sur le rôle de la France

mai 31, 2016

Le président François Mitterrand, son premier ministre de l’époque Jacques Chirac déjeunent avec le dictateur Hissene Habre en 1986 au Togo.

Le président François Mitterrand, son premier ministre de l’époque Jacques Chirac déjeunent avec le dictateur Hissene Habre en 1986 au Togo. Crédits : DANIEL JANIN/AFP
Hissène Habré a été condamné lundi 30 mai à la prison à vie pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre, tortures et viols commis durant sa présidence du Tchad de juin 1982 à décembre 1990. Durant toute cette période, l’ex-dictateur a bénéficié d’une aide importante de la France. Que savait Paris de ses crimes ?

Difficile à déterminer sans l’accès aux archives officielles, que les autorités françaises ont refusé à Human Rights Watch (HRW). « Que cherche à cacher l’Etat français ? », demande l’ONG, qui enquête depuis 1999 sur le système de répression d’Hissène Habré et a préparé deux rapports en voie de finalisation : un premier sur les relations entre le Tchad et les Etats-Unis et un second sur la France, rédigé par Henri Thulliez.

Le Monde a eu accès à une version provisoire de ce rapport, qui s’appuie sur de nombreux témoignages et documents. Il montre que Paris a soutenu le régime Habré « au-delà de ce qui était connu » et « devait, au minimum, être informé des plus graves exactions commises » pendant plus de huit ans par les FANT, les Forces armées nationales tchadiennes, et par la DDS, sa police politique.

Paris au plus près des exactions des FANT

Lorsque Hissène Habré prend le pouvoir à N’Djamena, en juin 1982, Paris connaît déjà la violence de ce chef de guerre. En 1974, ses rebelles du Front de libération nationale du Tchad (Frolinat) ont kidnappé trois Européens, dont l’anthropologue française Françoise Claustre. L’année suivante, l’officier français venu négocier sa libération, Pierre Galopin, « est exécuté par les forces d’Habré », rappelle le rapport de HRW.

Après 1982, la France déploie par étapes au Tchad une aide militaire d’envergure : opérations « Manta » (1983-1984) puis « Epervier » (1986-2014). Lorsque, le 30 juillet 1983, les Forces armées nationales du Tchad (FANT) reprennent Abéché et Faya Largeau dans le nord du pays, les officiers français ne sont pas loin. Des centaines de combattants de Goukouni Oueddeï (soutenu par la Libye de Mouammar Kadhafi) seront « victimes d’exactions, de mauvais traitements, de tortures et d’exécutions sommaires ».

L’armée française pouvait-elle l’ignorer ? Le 11 juillet 1983, « 32 mercenaires, sélectionnés par René Dulac (…), ont décollé de l’aéroport du Bourget » pour N’Djamena puis Faya Largeau. Qui dirige « Saxo », cette opération clandestine ? « Dulac a reçu ses ordres lors d’une réunion de crise organisée par la DGSE [Direction générale de la sécurité extérieure] dans les locaux du ministère de la coopération, affirme le rapport de HRW. Le projet est suivi de près par Jean-François Dubos, directeur adjoint du cabinet du ministre de la défense Charles Hernu (1981-1984), ainsi que par Guy Penne et François de Grossouvre, conseillers de Mitterrand. »

Une DGSE « très proche » de la DDS tchadienne

En janvier 1983, Hissène Habré instaure par décret la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS). « Cet organisme s’est rendu responsable d’innombrables exactions pendant toute la durée du régime Habré », écrit HRW en 2013 dans son rapport intitulé « La Plaine des morts ». Dès la création de la DDS, Claude Faure, ancien agent de la DGSE, écrit : « Au Tchad, une équipe du service action de la DGSE est détachée auprès de la DDS tchadienne. Les membres de cette équipe ont pour mission de conseiller et de former les personnels de ce service. »

Paris pouvait-il ignorer les pratiques de torture de la DDS ? A son procès à N’Djaména, en 2014, Saleh Younous, premier directeur de la DDS (1983-1987), a déclaré : « Les renseignements venaient de l’extérieur et de l’intérieur. Nous avions une relation très étroite avec la DGSE, la CIA, le Mossad, les services soudanais, etc. (…) La DGSE était très proche de nous. »

Lemonde.fr

Procès Gbagbo/Blé Goudé: les avocats de la défense dénoncent la méthodologie d’une ONG

mai 18, 2016

        Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé

Les avocats de la défense ont dénoncé, mercredi, à la Cour pénale internationale (CPI), les méthodologies utilisées par Human Rights Watch (HWR) dont l’un des chercheurs comparait en qualité de témoin dans le cadre du procès conjoint de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de son ancien ministre Charles Blé Goudé.

La défense regrette que les enquêtes aient été menées sur la base d’articles de presse et de témoignages de personnes favorables aux adversaires de l’ex-président Laurent Gbagbo.
L’avocat de Laurent Gbagbo, Me Emmanuel Altit, n’a pas manqué de demander au chercheur de Human Rights Watch (HRW) à l’audience du jour, s’il « considère avoir fait un véritable travail de recherche scientifique ».

« Oui, c’est une méthodologie de HRW qui est bien établie, construite au fil des ans et a permis à HRW d’être considérée comme l’une des organisations phare dans le monde. Nos rapports ont une certaine notoriété », lui rétorque le chercheur Matthew Franklin Wells, dit Matt Wells de HRW, le 7ème témoin dans ce procès.

Sur les identités des personnes interrogées par l’ONG, Matt Wells annonce que dans de nombreux cas, « les gens avaient bel et bien leur document d’identité mais à cause de la situation et du fait que des gens ont souvent été tués à cause de leur identité, on ne leur posait pas comme conditions le faite d’avoir leur pièce ».

L’ex-chef de l’exécutif ivoirien, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, leader de l’ex-galaxie patriotique sont poursuivis devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité à l’issue de l’élection présidentielle d’octobre 2010 qui a engendré une crise post-electorale faisant officiellement plus de 3000 morts.

Apanews.net

Burundi: HRW dénonce une répression accrue à l’abri des regards

février 25, 2016

Nairobi – La répression du pouvoir s’est accrue ces dernières semaines au Burundi et se déroule désormais à l’abri des regards, a dénoncé jeudi Human Rights Watch (HRW), appelant au déploiement d’une force de police internationale dans ce pays en crise depuis 10 mois.

Les autorités du Burundi s’en prennent avec une brutalité accrue aux opposants présumés (et) les forces gouvernementales tuent, enlèvent, torturent et arrêtent arbitrairement de nombreuses personnes, à un rythme alarmant, a déclaré l’organisation de défense des droits de l’homme.

Dans son rapport Burundi: les enlèvements et les meurtres sèment la peur, rendu public jeudi, HRW détaille les nouvelles formes de violations des droits de l’homme utilisés par le pouvoir burundais pour venir à bout de ses opposants.

Alors que la découverte de cadavres dans les rues de Bujumbura était un phénomène quotidien pendant la seconde moitié de 2015, de nombreuses violations se produisent désormais à l’abri des regards, les forces de sécurité emmenant des personnes dans le plus grand secret et déclinant ensuite toute responsabilité pour leur sort, explique HRW.

La police, l’armée et les services de renseignement burundais, ainsi que les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir (Imbonerakure), ont recours à des méthodes de plus en plus brutales pour punir et terroriser ceux perçus comme opposants, a dénoncé Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à HRW.

Ces Imbonerakure, que l’ONU a qualifié de milices et qui souvent portent des uniformes de l’armée ou de la police du Burundi, sont de plus en plus associés à ces exactions, selon ces témoignages.

Désormais, des personnes sont tuées et leurs corps abandonnés sur place et dans d’autres cas les corps ont été abandonnés ailleurs, enterrés dans des fosses communes ou emportés vers des destinations inconnues, détaille le rapport.

D’autres ont survécu à des attaques violentes leur ayant causé d’horribles blessures – mutilations, os broyés, gorges tranchées, tentatives de strangulation et passages à tabac à coups de barres de fer, poursuit-il.

Et les victimes et les témoins d’abus sont terrifiés à l’idée de parler à quiconque ou de se déplacer en ville, explique HRW.

Des habitants de Bujumbura ont assuré à HRW que tout indiquait que la chaîne de commandement était en train de se rompre, policiers, militaires et Imbonerakure faisant désormais ce que bon leur semblait, en totale impunité.

D’autre part, les groupes armés d’opposition ont eux aussi accru leurs attaques, tuant des Imbonerakure et d’autres membres du parti au pouvoir, ainsi que des membres des forces de sécurité, a accusé l’ONG.

Enfin, HRW a documenté des cas dans lesquels des réfugiés burundais au Rwanda ont été recrutés et ont reçu une formation militaire afin de rejoindre des groupes armés d’opposition burundais, entre mai et juillet 2015.

Aujourd’hui, ni le gouvernement burundais ni l’opposition armée ne font le moindre effort pour mettre fin à la spirale d’abus, selon l’organisation, déplorant au contraire un durcissement des positions.

HRW estime que le Conseil de sécurité de l’ONU devrait d’urgence s’atteler au déploiement d’une mission politique de l’ONU robuste et dotée d’une importante composante de police internationale, qui serait basée dans les quartiers les plus affectés par les violences.

Sa présence pourrait dissuader ou réduire les abus et les attentats de la part des deux camps, espère-t-elle.

Le Burundi est plongé dans une grave crise émaillée de violences depuis avril 2015 et la candidature controversée du président Nkurunziza à un troisième mandat.

Les violences, désormais armées, ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 240.000 personnes à quitter le pays.

Romandie.com avec(©AFP / 25 février 2016 13h59)

Au moins 75 personnes tuées par la police dans des manifestations en Ethiopie

décembre 19, 2015

Nairobi – Au moins 75 personnes ont été tuées ces dernières semaines par les forces de sécurité éthiopiennes qui ont ouvert le feu contre des manifestations dans la région Oromia, a accusé samedi l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW).

La police et les forces armées ont tiré sur les manifestations, tuant au moins 75 manifestants et en blessant de nombreux autres, selon des militants, a annoncé HRW dans un communiqué.

 Le gouvernement éthiopien n’a pas immédiatement réagi, mais son bilan officiel était jusque-là de cinq morts. Le porte-parole du gouvernement, Getachew Reda, a affirmé que des manifestations pacifiques avaient dégénéré en violences et accusé les manifestants de terroriser les civils.

Les manifestations, dans la région de l’Oromia qui entoure Addis Abeba, avaient commencé le mois dernier pour protester contre un projet d’agrandissement programmé de la capitale qui a suscité des craintes d’expropriation de terres dans des zones traditionnellement occupées par le peuple oromo.

Human Rights Watch a reçu des informations crédibles selon lesquelles les forces de sécurité ont tué des dizaines de manifestants dans les zones de Shewa et Wollega, à l’ouest d’Addis Abeba, début décembre, a déclaré HRW.

Plusieurs personnes ont dit avoir vu les forces de sécurité dans la ville de Walliso, à 100 km au sud-ouest d’Addis Abeba, tirer sur la foule des manifestants en décembre, laissant des corps étendus sur la rue.

La réponse du gouvernement éthiopien aux protestations de l’Oromia a fait des dizaines de morts et accentué le risque d’un bain de sang encore plus important, a estimé Leslie Lefkow, directrice-adjointe de l’organisation pour l’Afrique.

Le fait que le gouvernement qualifie des manifestants très largement pacifiques de +terroristes+ et l’envoi de forces militaires représentent une escalade très dangereuse, a-t-elle ajouté.

Les défenseurs des droits de l’Homme ont à plusieurs reprises dénoncé le recours des autorités éthiopiennes à une législation antiterroriste pour museler l’opposition pacifique.

La région de l’Oromia qui compte près de 27 millions d’habitants est la plus peuplée du pays et a sa propre langue, l’Oromo, différente de la langue officielle, l’amharique.

Romandie.com avec(©AFP / 19 décembre 2015 10h16)

Egypte: HRW dénonce la condamnation à mort de 188 partisans de Mohamed Morsi

décembre 3, 2014

« Les condamnations à mort de masse font perdre rapidement à la justice égyptienne toute réputation d’indépendance qu’elle a pu avoir, » a estimé dans un communiqué Sarah Leah Whitson, la directrice de HRW pour le Moyen-Orient. « Personne ne devrait être envoyé à la potence après des procès si ouvertement injuste.  »

« Au lieu d’examiner les preuves contre chaque personne, les juges condamnent les accusés en masse sans considération pour les normes garantissant un procès équitable, » ajoute le communiqué.

Mardi, 188 personnes ont été condamnées à mort pour le meurtre de 13 policiers lors d’une attaque le 14 août 2013 contre un commissariat de Kerdassa, un village dans la banlieue du Caire.

L’assaut de Kerdassa avait lieu alors que policiers et soldats tuaient plus de 700 personnes dans la capitale dans la dispersion de rassemblements pro-Morsi, faisant du 14 août la journée la plus sanglante de la répression ciblant les partisans du président islamiste.

Depuis que l’armée a destitué M. Morsi en juillet 2013, ses partisans sont la cible d’une sanglante répression qui a fait au moins 1. 400 morts, pour la plupart des manifestants.

Et dans leur lutte contre les pro-Morsi, les autorités sont régulièrement accusées d’instrumentaliser le pouvoir judiciaire. Des centaines de partisans de l’islamiste déchu ont ainsi été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes, qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’histoire récente ».

Jeuneafrique.com