Au terme de la course qui l’a couronné, le cycliste Hugo Houle a dédié sa victoire à son frère, décédé tragiquement en 2012. Photo : Getty Images/Marco Bertorello
Le Québécois Hugo Houle a enregistré une victoire d’étape historique, mardi, au Tour de France. Le cycliste d’Israel-Premier Tech est le deuxième Canadien à enlever les honneurs d’une course de la mythique Grande Boucle.
Houle a pris la tête de la course avec 38,8 km à franchir, puis s’est échappé en solitaire, en route vers la consécration. Il a été accompagné sur le podium par son compatriote et coéquipier Michael Woods (Israel-Premier Tech), détenteur de la 3e place.
Avant le triomphe du coureur de Sainte-Perpétue, un seul Canadien avait remporté une étape, soit Steve Bauer, qui agit maintenant comme directeur sportif d’Israel-Premier Tech, justement. Il avait réalisé l’exploit en 1988.
Au lendemain d’une quatrième et dernière journée de repos, les concurrents se sont lancés vers les Pyrénées pour en découdre en montagne pendant trois manches. La première parcourait 178,5 km entre Carcassonne et Foix.
La COVID-19 continue toutefois d’importuner les cyclistes. Les Français Mikaël Chérel (AG2R Citroën) et Aurélien Paret-Peintre (AG2R Citroën), ainsi que l’Allemand Max Walscheid (Cofidis) ont été contraints d’abandonner avant l’entame de la 16e étape en raison d’un résultat positif.
Pas moins de 11 coureurs ont dû renoncer en raison du coronavirus depuis le départ de Copenhague qui avait réuni 176 participants.
Hugo Houle a suivi l’échappée jusqu’à la toute fin. Photo: Getty Images/AFP/Anne-Christine Poujoulat
Hugo Houle a pris le 3e rang de la 13e étape du Tour de France, vendredi, un parcours de 193 km du Bourg d’Oisan à Saint-Étienne.
Le Québécois a été devancé au sprint par le Danois Mads Pedersen et par le Britannique Fred Wright. C’est la meilleure performance d’un Canadien depuis que Michael Woods a terminé 3e de la huitième étape en 2021. Le précédent meilleur résultat d’étape de Houle était une 7e place à la 12e étape en 2020.
Le seul Canadien à avoir remporté une étape de la Grande Boucle est Steve Bauer, qui a dominé la première étape en 1988. Il est le directeur sportif d’Israel-Premier Tech.
Il n’y a pas de regrets à y avoir, a souligné Houle après la course. J’y ai mis tout ce que j’avais. Je suis content. C’est mon meilleur résultat sur le Tour de France, une 3e place, pour moi, c’est très bien. Je savais que j’étais en forme depuis le début du Tour, mais il fallait le montrer, alors je suis content d’avoir roulé devant et d’être allé chercher cette 3e position.
« C’était une très belle journée, j’ai pris beaucoup de plaisir à rouler avec des machines comme ça devant. »— Une citation de Hugo Houle
Sports – Entrevue
« Dans la tournure des événements, d’avoir résisté au peloton et d’aller chercher un podium sur le Tour de France, je me rapproche de mon objectif de gagner une étape. » – Hugo Houle
Guillaume Boivin, coéquipier de Houle, a terminé l’étape dans le peloton, à 5 min 45 s de Pedersen. Antoine Duchesne (Groupama – FDJ) a pris le 63e rang à 6:03, tandis que Michael Woods (Israel-Premier Tech) a terminé 97e à 6:17.
Houle s’est hissé au 35e échelon du classement général avec son résultat du jour. Woods est 62e, Duchesne occupe le 91e rang et Boivin est 134e.
La journée de travail de Houle lui a valu des félicitations du premier ministre du Québec, François Legault, qui a salué sa performance sur Twitter.
Toute une performance du Québécois Hugo Houle au Tour de France, a écrit M. Legault. Quelle fierté pour le Québec! Bravo!
Le maillot jaune est resté la propriété du Danois Jonas Vingegaard (Jumbo), qui a conclu cette étape au sein du peloton, à quelques minutes de l’échappée.
Pedersen, champion du monde en 2019, a inscrit la troisième victoire danoise de la semaine après Magnus Cort Nielsen et Vingegaard.
Le peloton est sorti des Alpes à grande vitesse malgré la chaleur sensiblement supérieure à 30 degrés. Une échappée de sept coureurs s’est formée en deux temps : Ganna, Küng et Jorgenson dès le 30e km, puis Houle, Pedersen, Simmons et Wright 21 km plus loin.
Les équipes Lotto, jusqu’à la chute de son sprinteur australien Caleb Ewan, et Alpecin se sont dévouées pour gérer l’écart de l’ordre de deux minutes. La poursuite a cessé à 47 km de l’arrivée avant que BikeExchange décide de relancer l’allure, puis capitule aux 15 km.
À l’avant, Pedersen a porté la première attaque à 12 km de la ligne et a gardé avec lui Wright et Houle. Au sprint, le Danois a devancé Wright pour remporter son premier succès dans le Tour.
Mads était très, très solide, a reconnu Houle. J’étais content d’avoir réussi à prendre la roue quand il a attaqué dans le faux plat. Il a surpris un peu tout le monde […] Au final, contre Mads Pedersen, à ma grosseur, c’était compliqué un peu! Mais je suis très satisfait de la façon dont j’ai couru aujourd’hui. Je ne peux pas vraiment faire mieux. Il y avait un groupe de costauds. On a bien résisté au peloton.
Le Danois a glané la 24e victoire de sa carrière qui comporte un sommet, le titre mondial en 2019 à Harrogate, dans le froid et la pluie, tout l’opposé des conditions à Saint-Étienne.
Par La Presse canadienne avec Agence France-Presse