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Obsèques d’IBK à Bamako : le dernier hommage du Mali à l’ancien président

janvier 21, 2022
Ibrahim Boubacar Keita, en juin 2019 à Bamako. © Vincent FOURNIER/JA

Près de 2 000 personnes se sont rassemblées pour la cérémonie organisée ce vendredi à Bamako pour les obsèques d’Ibrahim Boubacar Keïta. Le Premier ministre Choguel Maïga était présent, au contraire du colonel Assimi Goïta, à la tête de la junte qui dirige le pays depuis le putsch d’août 2020.

La junte qui lui a succédé et qui tient tête aujourd’hui à une bonne partie de la communauté internationale a organisé dans un camp militaire de Bamako des obsèques nationales sous la présidence du Premier ministre de transition, Choguel Kokalla Maïga. Le colonel Assimi Goïta, un des leaders du putsch de 2020 depuis investi président de la transition, était quant à lui absent.

Ibrahim Boubacar Keïta, décédé dimanche chez lui à l’âge de 76 ans après s’être tenu à l’écart de la vie publique, devait être enterré dans l’après-midi dans sa vaste résidence après une cérémonie à la fois plus populaire et privée. Près de 2 000 personnes, y compris d’anciens adversaires, se sont pressées chez lui pour lui dire adieu.

Goïta « empêché »

Le colonel Goïta, qui avait pris part aux obsèques de deux autres anciens chefs de l’État malien décédés en 2020 après le putsch – Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré – , a été officiellement « empêché » de participer à la cérémonie officielle. Celle-ci a rassemblé devant le cercueil recouvert du drapeau national, sur la place d’armes du 34e bataillon du Génie militaire, de nombreuses personnalités, l’ancien président par intérim Dioncounda Traoré, d’anciens ministres, des dignitaires religieux, des diplomates et un des fils du disparu, Bouba Keïta.

La Guinée, également théâtre d’un putsch menée par le colonel Mamadi Doumbouya en septembre 2021 et partenaire privilégié de la junte malienne face aux pressions internationales, avait dépêché son ministre des Affaires étrangères Morissanda Kouyaté. Baba Hakib Haïdara, au nom des collaborateurs de l’ex-président, a salué « un homme d’État ouvert au dialogue ».

UN HOMME D’ESPRIT, UN HOMME DE CULTURE, UN HOMME DE CŒUR

Il était « un homme d’esprit, un homme de culture, mais aussi, je dirais, un homme de cœur », a dit son ancien ministre de la Santé Michel Sidibé, « il s’est toujours battu pour ce pays, il avait ses forces et ses faiblesses mais ce qui le caractérisait c’était sa dignité et son patriotisme, et cela a été mentionné aujourd’hui ».

IBK avait été renversé le 18 août 2020 par des militaires qui, après un deuxième coup d’État en mai 2021, invoquent aujourd’hui les maux accumulés par le passé pour justifier leur refus de rendre le pouvoir aux civils dans un avenir proche.

Par Jeune Afrique avec AFP

Mali : IBK est rentré à Bamako

octobre 22, 2020
L’ex-président malien, Ibrahim Boubacar Keïta – ici en juin 2020 en Mauritanie, est rentré à Bamako le 21 octobre 2020 après près de deux mois aux Émirats arabes unis.

Ibrahim Boubacar Keïta est rentré à Bamako, mercredi soir, après un séjour médical de près de deux mois à Abou Dhabi. L’ancien président malien a rejoint sa villa de Sébénikoro.

Le retour d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) devait être discret. Mais à peine l’ancien président avait-il atterri à Bamako, mercredi vers 22 h, heure locale, que ses soutiens ont convergé vers sa résidence de Sébénikoro pour l’accueillir. Une heure plus tard, lorsque le cortège l’escortant est arrivé, il est passé en trombe devant la foule, avant de s’engouffrer dans la villa.

« Requinqué »

IBK, 75 ans, est rentré des Émirats arabes unis, où il était suivi à la Cleveland Clinic, depuis son arrivée à Abou Dhabi, le 5 septembre dernier. L’ancien président avait quitté Bamako accompagné de son épouse Keïta Aminata Maïga, de son attaché de cabinet, Mahalmoudou Sabane et de ses médecins personnels.

Il était installé à l’Emirates Palace d’Abou Dhabi, le temps d’honorer ses rendez-vous médicaux qui étaient prévus jusqu’à la mi-octobre. Son entourage assure que son état de santé s’est beaucoup amélioré. « Il est requinqué », confie même à Jeune Afrique un proche de l’ancien président sous couvert de l’anonymat.

IBK avait présenté sa démission dans une allocution télévisée le 18 août, à la suite du coup d’État mené par les militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) après plusieurs mois de crise politique et de manifestations organisées par le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) pour réclamer son départ. L’ancien président avait été placé en résidence surveillée, sans moyen de communication.

Sous haute surveillance

Son départ à l’étranger pour des soins médicaux avait très vite été évoqué dans les jours qui ont suivi sa démission. C’était l’une des requêtes de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui avait imposé des sanctions au Mali. IBK avait été admis le 1er septembre dans une clinique de Bamako, après avoir été victime d’un accident ischémique transitoire, un accident vasculaire cérébral relativement bénin s’il est pris en charge rapidement.

Le domicile de l’ancien président malien est toujours placée sous haute surveillance. Les personnes qui y résident, dont son fils Bouba Keïta, sont privés de visites et n’ont accès à aucun moyen de communication avec l’extérieur. Mi-septembre, le fils Keïta avait écrit une lettre à Assimi Goïta, président du CNSP et désormais vice-président de la transition, afin de l’alerter sur ces conditions de détention.

Avec Jeune Afrique

                                      

Le Canada condamne le coup d’État au Mali, déclare le ministre Champagne

août 19, 2020

Can

© Fournis par La Presse Canadienne

OTTAWA — Le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a déclaré que le Canada condamne la junte qui a chassé le président malien du pouvoir cette semaine.

Un président en détresse, Ibrahim Boubacar Keita, a annoncé sa démission à la télévision après que des soldats armés ont tiré en l’air devant son domicile et l’ont placé en détention mardi.

Les soldats se faisant appeler le Comité national pour le salut du peuple ont promis de céder le pouvoir à un gouvernement civil de transition, mais ils n’ont annoncé aucun échéancier.

La condamnation du coup d’État a été forte, reflétant l’inquiétude internationale quant à l’instabilité au Mali et en Afrique de l’Ouest tandis que les attaques d’extrémistes islamiques sont nombreuses et que leurs conséquences économiques ont été parmi les moteurs de la migration illégale vers l’Europe.

Champagne a déclaré que le Canada, dont une poignée de militaires et de policiers travaillant avec l’ONU se trouvent toujours au Mali malgré la fin d’une mission de maintien de la paix d’un an en septembre dernier, a appelé les forces de sécurité maliennes à respecter la constitution et les droits de l’homme.

Il a également affirmé que tous les Canadiens au Mali qui ont besoin d’une aide consulaire d’urgence devraient contacter l’ambassade du Canada à Bamako ou appeler la ligne d’urgence d’Affaires mondiales Canada.

La Presse Canadienne— avec des informations de l’Associated Press

Mali: nouveau rassemblement pour le départ du président Keïta malgré l’appel de la Cédéao

août 11, 2020

Les opposants au pouvoir au Mali ont commencé à se rassembler mardi 11 août à Bamako pour à nouveau réclamer le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, malgré la pluie et l’appel des Etats ouest-africains à privilégier le dialogue, ont constaté des journalistes de l’AFP.

«Nous voulons un vrai changement au Mali, IBK dégage», en référence aux initiales du dirigeant malien Ibrahim Boubacar Keïta, pouvait-on lire sur des pancartes lors de ce rassemblement de quelques milliers de personnes. Des manifestants réclamaient aussi la démission du premier ministre Boubou Cissé, sous la pluie. Plusieurs tenaient un parapluie, au son de vuvuzelas.

C’est la première manifestation contre le pouvoir depuis le 21 juillet quand le mouvement avait annoncé une trêve pour permettre un déroulement dans le calme de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha le 31 juillet. Le Mouvement du 5 juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), une coalition hétéroclite de chefs religieux, politiques, et de la société civile, réclame depuis juin le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2013 puis réélu en 2018 pour cinq ans. Ce nouveau rassemblement est organisé malgré l’appel de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Troubles meurtriers

«Toute la communauté internationale sait qu’il y a des difficultés au Mali. Nous tentons d’aider le peuple malien à les résoudre», a déclaré son envoyé spécial au Mali, l’ex-président du Nigeria, Goodluck Jonathan, lors d’une conférence de presse lundi soir à Bamako. «Il n’y a donc plus lieu d’organiser continuellement des manifestations», a dit Goodluck Jonathan, appelant à «rester strictement dans le cadre du dialogue».

L’ex-dirigeant nigérian est depuis lundi à Bamako où il a assisté le même jour à la prestation des neuf membres de la Cour constitutionnelle, nommés le 7 août conformément aux recommandations de la Cédéao fin juillet pour tenter sortir le pays de la crise politique. La Cour constitutionnelle est considérée comme l’un des éléments déclencheurs de la crise politique actuelle, après qu’elle a invalidé fin avril une trentaine de résultats des élections législatives de mars-avril, dont une dizaine en faveur de la majorité du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Le weekend du 10 juillet, une manifestation à l’appel de l’opposition a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers, les plus graves à Bamako depuis le coup d’Etat de 2012. Le Mali est en outre confronté depuis 2012 à des attaques djihadistes auxquelles se sont mêlés des heurts intercommunautaires. Ces violences, parties du Nord, se sont propagées dans le centre du pays puis au Niger et au Burkina voisins.

Par Le Figaro avec AFP

Sommet de la Cedeao : les dessous de l’opération « Sauver IBK »

juillet 28, 2020

 Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta lors de la visioconférence entre chefs d'États de la Cédeao, le lundi 27 juillet.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta lors de la visioconférence entre chefs d’États de la Cédeao, le lundi 27 juillet. © Présidence malienne DR 

Alors que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta vient mettre en place un gouvernement restreint, ses homologues ouest-africains proposent de prendre des sanctions à l’encontre de « tous ceux qui ne respecteront pas l’ordre constitutionnel ».

Les 15 présidents de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont réaffirmé ce lundi leur soutien au président malien, au cours d’un sommet virtuel qui a duré trois heures. Le chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta (« IBK ») a réagi en début de soirée par un décret lu à la télévision par la secrétaire générale de la présidence, Kamissa Camara.

Elle a annoncé la constitution immédiate, autour du Premier ministre Boubou Cissé, d’une « équipe ministérielle restreinte dont la mission est de négocier avec les parties prenantes, en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale à même de contribuer à l’apaisement de la situation ».

Plusieurs poids lourds de la précédente équipe, qui avait démissionné après les législatives de mars-avril, conservent leurs postes : Tiébilé Dramé à la tête de la diplomatie, le général Ibrahima Dahirou Dembélé à la Défense ou encore Boubacar Alpha Bah à l’administration territoriale.

L’avocat et homme politique Kassoum Tapo devient ministre de la Justice et le général de division M’Bemba Moussa Keïta ministre de la Sécurité.

Le pouvoir a fait un geste en direction de l’opposition en confiant le ministère de l’Économie et des Finances à un ancien banquier, Abdoulaye Daffé, considéré comme étant proche du Chérif de Nioro, le mentor de la figure de proue de la contestation, l’imam Mahmoud Dicko.

Régime de sanctions

Les présidents de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont donc soutenu leur homologue IBK dans sa volonté de maintenir Boubou Cissé à la tête de son gouvernement, estimant qu’il était « libre » de choisir son Premier ministre. Cette nomination constitue, selon eux, une « prérogative régalienne du chef de l’État ». Cette question avait été au centre du huis clos, le 23 juillet à Bamako, entre Muhammadu Buhari, Mahamadou Issoufou, Alassane Ouattara, Nana Akufo-Addo, Macky Sall et IBK.

Le président nigérien Mahamadou Issoufou lors du sommet extraordinaire de la Cedeao sur la crise au Mali
Le président nigérien Mahamadou Issoufou lors du sommet extraordinaire de la Cedeao sur la crise au Mali © © PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE DU NIGER 

Le choix d’un nouveau Premier ministre de consensus constitue pourtant une condition a minima de l’aile modérée du Mouvement du 5 juin (M5-RFP), qui partage les positions de l’imam Mahmoud Dicko.

« Je soutiens la proposition de notre frère Alassane [Ouattara] qui est de prendre des sanctions contre tous ceux qui iront à l’encontre de l’ordre constitutionnel […], a notamment déclaré le chef de l’État guinéen Alpha Condé le 27 juillet au cours de la conférence. Nous devons réaffirmer de façon incontestable la légitimité du président IBK, président élu dans un régime présidentiel, qui doit nommer et garder son Premier ministre et disposer des postes de souveraineté : affaires étrangères, défense, sécurité et finances. Le peuple malien composera ensuite un gouvernement qui reflétera toutes les tendances. » Le sommet a fermement exclu un départ forcé du président Keïta, réclamé par l’aile dure de la contestation. « En défendant le Mali, nous défendons nos propres pays. C’est pourquoi, notre soutien à IBK doit être total et sans condition », a ajouté le président guinéen.

Les dirigeants ouest-africains ont également insisté pour que les mesures prônées soient mises en œuvre « au plus tard » le 31 juillet. Parmi ces mesures, la « démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée, y compris le président du Parlement », Moussa Timbiné. Ces démissions ouvriraient la voie à des législatives partielles. Le sommet a également demandé une « recomposition rapide de la Cour constitutionnelle ».

Trêve fragile

Les dirigeants de la contestation ont jusqu’à présent refusé d’entrer dans un gouvernement d’union nationale, soulignant que les problèmes de mal-gouvernance dépassaient les simples questions électorales. Malgré ces réticences, la Cedeao « encourage » le Mouvement du 5-Juin, qui mène la contestation, à y « participer dans un esprit de patriotisme ».

«Le M5-RFP, réaffirmant sa détermination à mener son combat pour sauver le Mali menacé de disparition en tant qu’État, nation, démocratie et République laïque, exige plus que jamais la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime qui portent l’entière responsabilité de cette sinistre perspective pour notre pays », a réaffirmé ce 28 juillet le mouvement qui mène la contestation.

Le 10 juillet, la troisième grande manifestation contre le pouvoir avait dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012, qui ont fait entre 11 et 23 morts. Le sommet de la Cedeao a demandé à ce qu’une « commission d’enquête » détermine « les responsabilités » dans ces violences.

Le mouvement de contestation M5-RFP, une coalition hétéroclite de religieux, d’opposants politiques et de membres de la société civile, avait annoncé le 21 juillet une « trêve » jusqu’à la fête musulmane de l’Aid prévue le 31 juillet. Samedi 25 juillet, la jeunesse du M5 se réunissait à Bamako à la veille du sommet de la Cedeao, et lançait un appel à la reprise des manifestations après le 3 août.

Par Jeune Afrique avec AFP

Mali: une équipe restreinte pour négocier la formation d’un gouvernement d’union nationale

juillet 27, 2020

 

Le président Ibrahim Boubacar Keïta a décidé lundi de constituer un gouvernement de six membres pour résoudre la crise qui ébranle le pays depuis juin.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a décidé lundi de constituer un gouvernement de six membres autour du premier ministre Boubou Cissé et de lui confier la mission de négocier la formation d’un gouvernement d’union nationale, conformément aux recommandations faites dans la journée par un sommet de l’Afrique de l’Ouest.

«Pour une mise en application des recommandations des chefs d’Etat de la Cédéao faites lors du sommet extraordinaire de ce lundi (…), le président de la république a décidé de former une équipe ministérielle restreinte dont la mission est de négocier avec les parties prenantes, et ce en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale à même de contribuer à l’apaisement de la situation», a déclaré à la télévision la secrétaire générale de la présidence malienne, Kamissa Camara. «Ce gouvernement est constitué des ministères régaliens suivants : la Défense, la Justice, la Sécurité, l’Administration territoriale, les Affaires étrangères et l’Economie et les Finances», a ajouté Mme Camara en ouverture du journal du soir de la chaîne publique ORTM.

Plusieurs ministres reconduits

Sur proposition du premier ministre, reconduit le 11 juin dans ses fonctions après la démission du gouvernement, à la suite d’élections législatives, le chef de l’État a nommé ministre de la Défense le général de division Ibrahima Dahirou Dembélé, très apprécié des troupes et déjà membre du précédent gouvernement. Le portefeuille de l’Administration territoriale reste aux mains de Boubacar Alpha Bah. Le ministère de la Sécurité et de la protection civile est confié au général de division Bemba Moussa Keïta, jusque-là chargé de la réforme du secteur de la sécurité.

L’avocat et homme politique Kassoum Tapo devient ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des sceaux, tandis que le chef de la diplomatie sortant, Tiébilé Dramé, conserve les Affaires étrangères. Un banquier à la retraite, Abdoulaye Daffé, considéré comme étant proche du Chérif de Nioro – le mentor de la figure de proue de la contestation, l’imam Mahmoud Dicko – obtient l’Economie et les Finances. «Ce gouvernement est constitué des ministères régaliens suivants : la Défense, la Justice, la Sécurité, l’Administration territoriale, les Affaires étrangères et l’Economie et les Finances», a déclaré la secrétaire générale de la présidence, Kamissa Camara, dans le journal du soir de la télévision publique ORTM.

Par Le Figaro avec AFP

 

Une manifestation contre Ibrahim Boubacar Keïta dégénère au Mali

juillet 11, 2020

Des manifestants anti-gouvernement brûlent des pneus et barricadent les routes dans la capitale malienne, Bamako, le 10 juillet 2020.

Des manifestants anti-gouvernement brûlent des pneus et barricadent les routes dans la capitale malienne, Bamako, le 10 juillet 2020. © Baba Ahmed/AP/Sipa

 

Une manifestation contre le président malien a fait au moins un mort et 20 blessés vendredi. Des édifices publics ont également été attaqués.

Il s’agissait de la troisième grande manifestation organisée en moins de deux mois par la coalition du Mouvement du 5 juin, formée de chefs religieux, d’hommes politiques et de la société civile, qui conteste le président Keïta, au pouvoir depuis 2013.

Ce mouvement de contestation, emmené par l’imam Mahmoud Dicko, considéré comme très influent, fait craindre aux partenaires du Mali une aggravation de l’instabilité d’un pays déjà confronté depuis 2012 à des attaques jihadistes, auxquelles se mêlent depuis cinq ans des violences intercommunautaires. D’autant plus que depuis 2015, le Burkina Faso et le Niger voisins sont en proie aux mêmes phénomènes.

« Nous avons enregistré 20 blessés (et) un mort à la morgue », a déclaré le docteur Yamadou Diallo, de service des urgences de l’hôpital Gabriel Touré, dans la capitale. Le décès a été confirmé par un responsable de la Primature.

Après le rassemblement, des manifestants ont attaqué le siège l’Assemblée nationale.

« Plusieurs bureaux ont été saccagés, des documents détruits, des biens emportés », a déclaré un responsable de l’institution. « Les forces de l’ordre ont été obligées de tirer », a-t-il ajouté.

Les deux chaînes de la télévision publique malienne ORTM ne diffusaient plus vendredi après-midi.

Incendies sporadiques

Les causes de cette interruption n’étaient pas connues dans l’immédiat, mais elle s’est produite après que des manifestants, à l’issue du rassemblement, se sont dirigés vers le siège de la radio et de la télévision publiques, dont ils ont occupé la cour.

D’autres protestataires bloquaient deux des trois ponts de la ville. Des manifestants ont érigé des barricades sur un de ces ponts et des voitures étaient contraintes de dévier de leur itinéraire.

Des incendies sporadiques se sont déclarés en différents endroits où des pneus ont été brûlés.

Auparavant, des milliers de manifestants s’étaient retrouvés vendredi après-midi après la grande prière musulmane, deux jours après un discours du chef de l’État visant à désamorcer les tensions.

« Le président de la République a déçu dans son dernier discours », a déclaré Nouhoun Sarr, un responsable du mouvement de contestation. « Nous ne voulons plus de ce régime », a de son côté affirmé une manifestante, Sy Kadiatou Sow.

« Tout le monde a parlé au président », a déclaré Issa Kaou Djim, un autre responsable de la contestation, pendant la manifestation. « Maintenant, on ne le considère plus comme président. Mais tout ce que nous allons faire se fera dans le cadre démocratique et républicain », a-il poursuivi.

Appel à la désobéissance civile

Des responsables de la contestation ont par ailleurs réitéré vendredi leur appel à une désobéissance civile, dans un document en dix points dans lequel ils précisent les actions à mener.

Parmi celles-ci figurent le mot d’ordre de « ne plus payer aucune amende ou contravention pendant cette période » dont la durée n’a pas été précisée.

Le document mentionne aussi le blocage de l’entrée des services de l’État sauf ceux liés à la santé, l’occupation des carrefours et la mise en place de « brigades mobiles de communication pour le cas où internet serait coupé ou ralenti ».

Le président Keïta a vainement tenté dans son discours mercredi soir un apaisement, en ouvrant la voie à un réexamen de l’inversion par la Cour constitutionnelle d’une trentaine de résultats des législatives de mars-avril, considérée comme l’élément déclencheur de l’actuelle crise politique.

IBK a laissé entendre qu’une Cour nouvellement formée pourrait revenir sur cette décision, qui a profité à une dizaine de membres de sa majorité, à commencer par celui qui allait ensuite être élu à la présidence du Parlement.

Le Mouvement du 5 juin réclame la dissolution du Parlement, la formation d’un gouvernement de transition dont il désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir.

Dans un communiqué diffusé vendredi soir, il a tenu le pouvoir pour responsable des violences et exhorté les forces de l’ordre à protéger « les manifestants aux mains nues qui ne défendent que les valeurs démocratiques, laïques et républicaines ».

 Par Jeune Afrique avec AFP

Mali : le mouvement de contestation rejette l’option d’un gouvernement d’union nationale

juin 21, 2020

Une manifestation réclamant le départ du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, le 5 juin 2020 à Bamako.

Une manifestation réclamant le départ du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, le 5 juin 2020 à Bamako. © Baba Ahmed/AP/SIPA

 

Les dirigeants de la contestation en cours contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta ont rejeté samedi soir les pistes proposées par des médiateurs ouest-africains pour sortir le pays de la crise et réitéré leur demande de voir le chef de l’État démissionner.

« Dans les circonstances actuelles, aucun gouvernement, même “d’union nationale”, dont le M5-RFP n’est ni demandeur, ni preneur, ne saurait résoudre les problèmes du Mali », a affirmé dans un communiqué le mouvement contestataire, qui prône une « refondation » aux contours flous du Mali.

« Aussi, le M5-RFP réitère sa demande de démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta et (de) son régime », selon le communiqué.

À l’appel du « Mouvement du 5 juin » (M5-RFP), coalition hétéroclite dont la figure emblématique est l’influent imam Mahmoud Dicko, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi à Bamako pour réclamer le départ immédiat du chef de l’État, au pouvoir depuis 2013.

Médiation de la Cedeao

Au soir de cette manifestation, les chefs de la diplomatie du Niger, du Nigeria et de la Côte d’Ivoire, en mission de bons offices au Mali au nom de la Cedeao, ont évoqué la « nécessité » de mettre en place un « gouvernement consensuel d’union nationale », une option à laquelle le président Keïta a récemment ouvert la voie.

Ils prônaient également l’organisation d’élections législatives partielles dans des circonscriptions où une intervention de la Cour constitutionnelle a été favorable au camp présidentiel, ce qui avait suscité la colère de l’opposition. Leurs efforts de médiation ont reçu samedi le « plein soutien » du secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Samedi soir, le M5-RFP a estimé que les envoyés de la Cedeao n’avaient tenu « aucunement compte de la source de tous les maux et de toutes les crises du Mali, à savoir la mauvaise gouvernance, la corruption et la violation des principes républicains et démocratiques dont le Président Ibrahim Boubacar Keïta est le seul et unique responsable ».

Il dénonce également la « totale illégalité » d’éventuelles élections partielles et souligne sa « détermination à mettre en oeuvre tous les moyens légaux et légitimes » pour obtenir le départ du président, « qui seul peut aujourd’hui sauver le Mali ».

 Par Jeune Afrique avec AFP

Mali: Ibrahim Boubakar Keïta remporte une présidentielle contestée par l’opposition

août 16, 2018

Le leader de l’opposition et candidat à la présidentielle au Mali, Soumaïla Cissé, à Bamako le 13 août 2018, au lendemain du vote dont il rejette par avance les résultats / © AFP / ISSOUF SANOGO

Le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta a été élu pour un second mandat à la tête du Mali, une victoire célébrée jeudi par ses partisans mais que l’opposition va contester « par tous les moyens démocratiques ».

A 73 ans, le chef de l’Etat, qui partait favori après avoir viré largement en tête au premier tour, dirigera pour cinq années supplémentaires ce pays du Sahel toujours confronté à la menace jihadiste malgré cinq années d’opérations militaires internationales.

IBK a recueilli 67,17% des voix au second tour du 12 août, contre 32,83% à l’opposant Soumaïla Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans, selon des résultats officiels annoncé jeudi matin, qui doivent encore être validés par la cour constitutionnelle.

« Je vous remercie du fond du coeur pour la confiance renouvelée et je souhaite que (Dieu) dans toute sa miséricorde, m’accorde la grâce de continuer à la mériter durant les cinq ans à venir », a déclaré le président Keïta, sur sa page Facebook, sa première réaction officielle depuis la publication des résultats.

M. Cissé devrait s’exprimer vendredi. Mais son chef de campagne, Tiébilé Dramé, a estimé que chiffres « ne reflètent pas la vérité des urnes » et résultaient d’un « trucage monstrueux », évoquant un « jour noir pour le Mali ».

Mali : Ibrahim Boubacar Keita réélu président / © AFP / AFP

« Nous allons utiliser tous les moyens démocratiques pour faire respecter le vote des Maliens », a dit M. Dramé, prévoyant notamment de « déposer des recours devant la cour constitutionnelle pour faire annuler des résultats frauduleux » dans certaines régions.

« Nous lançons un appel vibrant à la mobilisation citoyenne », a-t-il ajouté, alors que jusqu’ici, les appels à la population pour qu’elle « se lève » de Soumaïla Cissé, isolé au sein de l’opposition, sont restés lettre morte.

Dans le quartier général de campagne de M. Keïta, une cinquantaine de cadres de la majorité ont accueilli l’annonce avec des cris de victoire et des accolades, au son d’une musique électronique reprenant en boucle le refrain « IBK, président! ».

A la présidentielle de 2013, IBK l’avait emporté avec 77,6% » des suffrages sur, déjà, Soumaïla Cissé.

Une femme vote lors du 2e tour de la présidentielle, le 12 août 2018 à Bamako, au Malin / © AFP / Michele CATTANI

– ‘C’est la victoire qui compte’ –

« 77% ou 50%, nous avons gagné, c’est la victoire qui compte et nous sommes contents », se réjouissait un membre de son équipe de campagne, Drissa Kanambaye.

« Vous savez, quand vous égorgez un poulet, ça se débat avant de rendre l’âme. On ne leur en veut pas pour ça, c’est la démocratie », ajoutait-il, au sujet de l’opposition.

Pour son second mandat, qui débutera le 4 septembre, Ibrahim Boubacar Keïta aura la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg. Sa mise en oeuvre accumule les contretemps et n’a pas empêché les violences de se propager du nord vers le centre du pays et vers le Burkina Faso et le Niger voisins.

Un responsable de l’élection présidentielle au Mali durant le décompte des voix du second tour, le 12 août 2018 à Bamako / © AFP/Archives / Michele CATTANI

Comme attendu, la participation a été faible, de 34,54%, contre 43,06% au premier tour.

Au QG de Soumaïla Cissé, des partisans de l’opposant scandaient « C’est Soumaïla qui a gagné! ».

En fin de matinée, le fonctionnement des réseaux mobiles était toujours perturbé dans Bamako, où les forces de sécurité étaient plus nombreuses que d’habitude mais où les habitants vaquaient à leurs occupations habituelles.

Le scrutin n’a pas passionné une population lassée par la persistance des attaques jihadistes, auxquelles se mêlent souvent des violences intercommunautaires. Près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté bien que le Mali soit redevenu le premier producteur africain de coton et que son économie enregistre une croissance supérieure à 5% depuis plusieurs années.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

L’ONU mène également dans le pays sa plus importante mission actuelle, tandis que la force du G5 Sahel s’y déploie progressivement.

– Opposition combative –

Bien que son bilan soit mitigé, Ibrahim Boubacar Keïta était allé au second tour en toute confiance, laissant dire l’opposition qui l’accusait de fraude.

Mali: IBK remporte une présidentielle contestée par l’opposition / © AFP /

Avec ses 41,70% des suffrages récoltés au premier tour, il disposait d’une confortable avance sur Soumaïla Cissé (17,78%).

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait appelé mardi « toutes les parties à conserver le calme jusqu’à la conclusion du processus électoral, (tout) en évitant les rhétoriques incendiaires ».

Grâce à un renforcement de la présence militaire, le second tour s’est déroulé dans un climat plus apaisé que le premier. Un président de bureau de vote a bien été tué près de Tombouctou (nord) par des jihadistes présumés, mais seuls 490 bureaux –sur 23.000– n’ont pu ouvrir, soit moitié moins que le 29 juillet.

Romandie.com avec(©AFP / (16 août 2018 17h06)

Présidentielle au Mali: IBK et Soumaïla Cissé s’affronteront au second tour

août 3, 2018

Ibrahim Boubacar Keïta (IBK, à gauche) et Soumaïla Cissé. © Montage Vincent Fournier/Emmanuel Daou Bakary pour JA

 

Le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta affrontera Soumaïla Cissé lors d’un second tour prévu le 12 août. Selon les résultats proclamés jeudi 2 août par le ministre de l’Administration territoriale, IBK a obtenu 41,42% des voix, et son principal rival, Soumaïla Cissé, 17,80%.

Comme en 2013, le second tour de la présidentielle malienne opposera donc le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), au chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé. Ibrahim Boubacar Keïta a obtenu 41,42% des suffrages exprimés, Soumaïla Cissé est pour sa part crédité de 17,80%, a annoncé jeudi le ministre de l’Administration territoriale.

Selon les chiffres officiels, le taux de participation est faible : seulement 43,06% des électeurs se sont rendus aux urnes dimanche 29 juillet.

Aliou Diallo arrive à la troisième place, avec 7,95 %, juste devant Cheick Modibo Diarra, qui a obtenu 7,46% des suffrages exprimés. Les autres candidats arrivent loin derrière. Housseini Amion Guindo a obtenu 3,89% des voix, et  Oumar Mariko est en sixième position, avec 2,42%.

Les autres candidats affichent des étiages très faibles, allant de 1,77% pour Arouna Sangaré à 0,36% pour Kante Djénéba Ndiaye, la seule femme sur les 24 candidats en lice.

De nombreuses fraudes selon l’opposition

Mercredi, avant même l’annonce de ces chiffres, deux tiers des 24 candidats au premier tour avaient dénoncé des résultats « affectés par des irrégularités » dans une série de circonscriptions, évoquant des « bourrages d’urnes » et l’« achat de votes » dans une déclaration commune signée par le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, 68 ans.

Joint par Jeune Afrique, Mahamadou Camara, le porte-parole d’IBK, avait balayé ces critiques, accusant en retour l’opposition. « Nous avons des images sur lesquelles on peut voir des partisans de l’URD [le parti de Soumaïla Cissé, ndlr] corrompre des électeurs ! », a-t-il assuré, promettant même de « saisir la Cour constitutionnelle après la proclamation des résultats provisoires ».

Jeuneafrique.com