Alors que le couple vient d’être inculpé, un document versé à la procédure pour s’opposer à leur remise en liberté provisoire laisse entrevoir un dossier complexe.
La justice américaine a inculpé pour « usurpation d’identité » un couple qui a vécu pendant trente-cinq ans sous le nom de bébés décédés, un dossier teinté de soupçons d’espionnage. Walter Primrose et son épouse Gwynn Morrison, tous deux nés en 1955, ont été arrêtés à Hawaï vendredi. Selon des documents judiciaires, une perquisition à leur domicile a permis de mettre la main sur une vieille photo du couple habillé avec des uniformes du KGB.
Un juge fédéral a estimé jeudi, lors d’une audience téléphonique, que le sexagénaire présentait un « risque de fuite » et a ordonné son maintien en détention. Son épouse comparaîtra la semaine prochaine devant le magistrat. Selon l’acte d’inculpation, ils ont étudié ensemble dans les années 1970 au Texas, s’y sont mariés en 1980 et ont, pour une raison inconnue, endossé en 1987 les identités de Bobby Fort et Julie Montague, des bébés décédés des années plus tôt et enterrés dans des cimetières des environs.
Ils se sont remariés en 1988 sous ces nouveaux noms. En 1994, il est devenu garde-côte en tant que Bobby Fort, a exercé cette fonction pendant vingt ans, avant de prendre un emploi chez un sous-traitant du ministère de la Défense. Au fil des années, ils ont obtenu de nombreux papiers sous leurs fausses identités, dont des permis de conduire et plusieurs passeports. Ils ont finalement été repérés en 2018 en essayant de s’inscrire dans le système de sécurité sociale des militaires et des garde-côtes.
Des photos en uniforme du KGB
L’acte d’accusation ne porte pas sur des chefs d’espionnage, mais un document versé à la procédure pour s’opposer à leur remise en liberté provisoire laisse entrevoir un dossier complexe. « Les agents fédéraux ont saisi des lettres » adressées aux accusés « sous d’autres noms que Bobby, Julie, Walter ou Gwynn », ce qui laisse penser qu’ils utilisaient plusieurs alias, et ont retrouvé des photos où ils portent des uniformes du KGB, écrit la procureure fédérale Clare Connors.
Un proche de Gwynn Morrison a déclaré aux agents qu’elle avait vécu en Roumanie quand le pays était encore dans le bloc communiste, ajoute-t-elle. Quant à son époux, en tant que contractuel du Pentagone, il devait signaler tous ses voyages à l’étranger et a omis de le faire pour plusieurs séjours au Canada, poursuit la procureure. L’avocate de Gwynn Morrison, Megan Kau, a déclaré dans un bref commentaire à l’Agence France-Presse que sa cliente ne reconnaissait pas les faits qui lui sont imputés.
Le candidat d’extrême droite a officialisé le nom de sa formation politique, « Reconquête ». De brèves tensions ont émaillé le début de son discours devant quelque 13 000 personnes, au Parc des expositions, à Villepinte.
Des supporteurs du candidat d’extrême droite Eric Zemmour, le 5 décembre 2021, au Parc des expositions de Villepinte. CYRIL BITTON / DIVERGENCE POUR « LE MONDE »
Le candidat d’extrême droite Eric Zemmour entendait faire une démonstration de force lors de son premier meeting de campagne présidentielle dimanche 5 décembre à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Ses opposants ont eux aussi fait entendre leur voix, et manifesté à Paris.
M. Zemmour a pris la parole en fin d’après-midi, au Parc des expositions, face à ses troupes rassemblées derrière son nouveau slogan, « Impossible n’est pas français », expression assortie d’un rameau d’olivier. Ce premier meeting depuis l’officialisation de son entrée en campagne, mardi 30 novembre, a rassemblé 13 000 personnes dimanche, selon les organisateurs. « Près de 15 000 Français qui ont bravé le politiquement correct, les menaces de l’extrême gauche et la haine des médias », a commencé par dire le candidat.
Plusieurs personnes exfiltrées
Le polémiste désormais candidat s’est ensuite plaint d’être attaqué par « le pouvoir et ses relais médiatiques », avant d’enchaîner : « La meute est désormais lancée à mes trousses. Mes adversaires veulent ma mort politique. Les journalistes veulent ma mort sociale et les djihadistes veulent ma mort tout court. »
Réfutant les accusations de racisme et de misogynie, le candidat s’est vanté d’être le « seul de la liberté de penser, la liberté de parole, la liberté de débattre, la liberté des mots sur la réalité pendant qu’ils rêvent tous d’interdire mon meeting et de me condamner ». « Comment pourrais-je penser cela, moi, petit juif berbère venu de l’autre côté de la Méditerranée ? », s’est-il encore justifié.
Entre deux « on est chez nous » et des « vive la France » scandés par la foule, le meeting s’est déroulé dans une ambiance électrique et hostile à l’égard des journalistes, hués à plusieurs reprises par les supporteurs d’Eric Zemmour. Pendant les premières minutes du discours du candidat d’extrême droite, l’ambiance s’est considérablement tendue, ont constaté les journalistes sur place. Des échauffourées ont éclaté à l’arrière de la salle, selon les images diffusées par des journalistes de Brut et du Huffington Post. Elles montrent des altercations et des personnes lançant des chaises. Selon les journalistes du Monde présents sur place, plusieurs personnes ont été exfiltrées par le service d’ordre en charge du meeting et des dizaines de jeunes militants.
Aussi, alors que plus de 400 journalistes ont été accrédités, des membres de l’émission « Quotidien »,de la chaîne TMC,avaient été pris à partie plus tôt dans l’après-midi, d’abord par un groupe de jeunes militants, puis par une foule de plus en plus importante. Ils ont été mis brièvement « à l’abri par sécurité », selon l’équipe du candidat d’extrême droite.
Le nom du parti officialisé
Eric Zemmour a profité de ce grand raout pour officialiser le nom de son parti, « Reconquête », avec adhésion payante. « La reconquête est désormais lancée. La reconquête de notre économie, la reconquête de notre sécurité, la reconquête de notre identité, la reconquête de notre souveraineté, la reconquête de notre pays », a fait valoir le candidat d’extrême droite.
« L’immigration zéro deviendra un objectif clair de notre politique », a déclaré Eric Zemmour. Celui-ci a annoncé vouloir « renvoyer tous les clandestins présents illégalement sur le sol Français », « expulser immédiatement les délinquants étrangers », « déchoir les criminels binationaux de leur nationalité française », et a promis de soumettre ces questions au peuple français par référendum.
M. Zemmour a par ailleurs proposé un « processus de simplification administrative sous l’égide directe de l’Elysée », la création « d’un grand ministère de l’industrie chargé du commerce extérieur, de l’énergie, de la recherche et des matières premières » et que la France sorte du commandement militaire intégré de l’OTAN.
En optant pour la date du 5 décembre, le polémiste a calqué son calendrier sur le congrès du parti Les Républicains (LR), qui a choisi samedi sa candidate, Valérie Pécresse, au profil plus modéré que son rival, Eric Ciotti. « Je tends la main aux électeurs, aux cadres, aux sympathisants des Républicains, dont beaucoup ont été représentés par mon ami Eric Ciotti. Votre place est parmi nous, à nos côtés dans ce combat pour la France », a dit Eric Zemmour.
Le candidat s’en est également pris au président de la République, Emmanuel Macron, qu’il a accusé d’avoir « vidé de leur substance notre économie, notre identité, notre culture, notre liberté, notre énergie, nos espoirs, nos existences ». « Il a tout vidé parce qu’il est à lui tout seul, le grand vide, le gouffre. En 2017, la France a élu le néant et elle est tombée dedans », a-t-il encore ajouté.
Faire « taire » Zemmour
Initialement prévu au Zénith, dans le 19e arrondissement de Paris, le meeting a finalement été délocalisé à Villepinte, à une vingtaine de kilomètres. L’équipe d’Eric Zemmour l’explique par « l’engouement populaire », mais admet aussi des raisons de sécurité, alors qu’une cinquantaine d’organisations syndicales, partis de gauche et associations avaient appelé à manifester de Barbès à La Villette pour faire « taire » M. Zemmour.
Quelque 2 200 manifestants selon la Préfecture de police, 10 000 selon les organisateurs, ont défilé dans les rues de Paris dimanche pour dénoncer la candidature à l’élection présidentielle du polémiste d’extrême droite. Ils sont arrivés peu avant 16 heures dans le calme à La Villette, selon notre journaliste Pierre Bouvier.
D’autres militants hostiles au candidat d’extrême droite se sont regroupés à Villepinte, où 46 personnes, qui se trouvaient dans une zone interdite aux manifestations ont été interpellées, selon la préfecture de police. L’association Action antifasciste Paris-Banlieue, qui a notamment appelé sur Twitter ses sympathisants à « saboter » le meeting d’Eric Zemmour, affirmait vouloir « maintenir la pression » ce dimanche après-midi.
Le président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, le socialiste Stéphane Troussel, avait lancé une pétition pour faire annuler le meeting par les propriétaires du lieu, le groupe Viparis, en l’interpellant sur sa « charte de la diversité ». La démarche a scandalisé le camp Zemmour. Elle a aussi été contestée par Jean-Luc Mélenchon, interrogé vendredi sur BFM-TV, pour qui « la démocratie, c’est d’écouter aussi ce qui vous déplaît ». Le candidat de La France insoumise tenait, lui, meeting à La Défense, en début d’après-midi.
Des personnalités de La Manif pour tous présentes
Villepinte devait permettre de mesurer les ralliements, alors que l’organisation est critiquée en interne pour sa fragilité et que des militants plus radicaux ont intégré la campagne, comme l’ancien mégrétiste et proche des identitaires Grégoire Tingaud, qui sera chargé de coordonner les référents régionaux. Le financier Charles Gave, qui a retiré son soutien, et le souverainiste Philippe de Villiers ne seront pas présents dimanche.
En revanche, plusieurs personnalités de La Manif pour tous, qui réunit les opposants au mariage entre personnes de même sexe, sont présentes à Villepinte : l’ancien député conservateur Jean-Frédéric Poisson, qui a renoncé à sa propre candidature en 2022 et s’occupera des législatives, ainsi que Christine Boutin, qui présidait avant lui le petit Parti chrétien-démocrate (devenu VIA, la voie du peuple), et Laurence Trochu, présidente du Mouvement conservateur, associé jusqu’à présent à LR.
Une figure des « gilets jaunes », Jacline Mouraud, est aussi présente pour soutenir Eric Zemmour et « représenter la France populaire », tout commel’ancienne conseillère régionale RN Agnès Marion. Celle-ci « espère » un discours autour du « grand déclassement » et du « grand remplacement », cette théorie ethniciste, revendiquée par Eric Zemmour, du remplacement des populations européennes par des immigrés non européens. Pierre-Jean Chalençon, homme d’affaires collectionneur d’objets liés à Napoléon, accusé d’avoir organisé des dîners clandestins pendant le confinement, et l’animateur de télévision Eric Naulleau sont également au meeting d’Eric Zemmour. A leurs côtés se trouve aussi Karim Ouchikh, un proche de l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus.
Ce sont de rocambolesques escroqueries dont il devra s’expliquer devant la justice. Comme l’indique Le Parisien, un jeune homme ainsi que sa complice vont être jugés mardi 26 octobre au tribunal correctionel de Paris dans une affaire d’usurpations d’identités liée à la Première dame, Brigitte Macron. Entre mars et avril 2018, l’accusé se serait fait passer pour le neveu de l’épouse du chef de l’État dans des mails frauduleux envoyés sous le nom de Pierre-Olivier Costa, le directeur de cabinet de Brigitte Macron, avec l’adresse « dir.cab@presidence-france.fr ».
Avec cette manoeuvre, le fraudeur aurait tenté de bénéficier de nombreux avantages comme rencontrer l’ambassadrice de France en Birmanie, profiter d’un hôtel de luxe à Marrakech, au Maroc, assister au Grand Prix de Formule 1 d’Australie ou encore se rendre à un concert de musique classique à Hong Kong.
Le Parisien révèle également qu’une autre identité aurait été usurpée, celle de Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, pour tenter d’obtenir des faveurs dans un palace marocain, auprès de la compagnie Air China, du constructeur automobile Tesla, de la prestigieuse marque Tom Ford ou encore du Ritz, à Paris, pour privatiser la salle de spa.
L’accusé avait déjà été condamné pour des escroqueries
Si un grand nombre de ces escroqueries ont échoué et que le préjudice financier reste limité, les magouilles des deux malfaiteurs ont parfois été jusqu’au bout. Le quotidien explique notamment que le duo a pu profiter d’un hôtel 5 étoiles, avec un accueil VIP et des tarifs réduits pour une suite, à Hong Kong. L’établissement était alors persuadé d’héberger le neveu et la fille de Brigitte Macron.
Reconnu « menteur pathologique, mythomane, fabulateur » par les psychiatres, l’accusé a déjà été condamné à une dizaine de reprises pour des faits d’escroquerie. Par le passé, il avait notamment été mis en examen pour une autre affaire, en 2016, dans laquelle il s’était fait passer pour le fils d’un ministre de François Hollande dont il partageait le patronyme.
Se remettre d’un vol d’identité peut prendre des années. Il faut affronter une panoplie d’embûches, encaisser de durs coups et faire face à de mauvaises surprises. Mais la guerre ne semble jamais vouloir se terminer.
Les données personnelles sont précieuses. Parlez-en à Marie-Ève Aubry qui a été victime d’un vol d’identité et qui vit encore avec les conséquences, près de 15 ans plus tard. Un cas parmi d’autres qui met en lumière les limites de la lutte contre ce genre de fraude.
En 2006, Marie-Ève Aubry tente de contracter une assurance pour sa voiture. Or, elle se fait répondre qu’elle en possède déjà une et qu’elle a même fait une réclamation.
Elle réalise alors qu’elle s’est fait usurper son identité après s’être fait voler son numéro d’assurance sociale des années auparavant. Débute alors un cauchemar interminable.
« J’ai fait le saut. C’est là que je me suis rendu compte que mon permis de conduire avait été usurpé, vraiment à plein d’endroits », se souvient-elle.
Marie-Ève Aubry a réalisé en 2006 qu’elle s’est fait usurper son identité.
Depuis, elle ne compte plus les problèmes qu’elle a rencontrés : des centaines de dollars en contraventions pour des infractions au Code de la sécurité routière, l’interruption de ses prestations familiales et même un mandat d’arrestation à son endroit.
Je me disais : je peux me faire arrêter n’importe quand, ça n’a aucun bon sens! – Marie-Ève Aubry, victime de vol d’identité
Aujourd’hui, elle se promène toujours avec ses empreintes digitales sur elle. Elle n’a pas le choix d’être vigilante, assure-t-elle.
« C’est vraiment débilitant parce qu’à un moment donné, on ne sait plus vers où et qui se tourner, par quel bout le prendre. On entre dans la bureaucratie. C’est les 12 travaux d’Astérix! », admet-elle.
Elle mène depuis près de 15 ans un combat juridique et administratif pour prouver qui est « la vraie Marie-Ève Aubry ». Encore la semaine dernière, elle dit avoir reçu un appel d’un cabinet d’avocats à propos d’une carte de crédit qu’elle n’a jamais détenue.
Des histoires d’horreur de la sorte, le président du Bureau canadien du crédit Sylvain Paquette en voit chaque jour.
« Ce n’est pas rare un cas comme ça. Moi-même j’ai été victime d’un vol d’identité en 2006. Ça m’a pris trois ans, malgré l’expérience que j’avais, pour réhabiliter mon crédit. Pour le simple citoyen, ça peut prendre 10 ans, 15 ans. Ce n’est pas évident, surtout si les fraudeurs s’échangent les données personnelles sur des forums de fraude entre eux », explique-t-il.
Le phénomène serait en pleine expansion, selon l’analyste en fraude. Il rapporte que la Sûreté du Québec aurait constaté une augmentation d’environ 80 % du nombre de fraudes depuis 2013.
Les stratagèmes des fraudeurs sont multiples, les techniques se raffinent et les outils aussi.
Sylvain Paquette a démontré à Radio-Canada comment les malfaiteurs s’y prennent pour arnaquer les gens. Il a utilisé une application mobile pour faire un appel qui permet de masquer son numéro de téléphone et d’afficher celui de la banque de son choix.
« Les fraudeurs vont vous appeler avec le numéro d’une institution financière. Si vous regardez sur votre afficheur, vous allez voir un numéro qui va apparaître. Si vous rappelez, vous allez tomber sur quelqu’un qui représente vraiment l’institution financière en question. C’est donc une façon pour les fraudeurs de recueillir vos données personnelles », indique-t-il.
Changer de numéro d’assurance sociale
Les vols d’identité seraient en forte hausse au Québec.
Si les fraudeurs cherchent absolument à mettre la main sur le numéro d’assurance sociale, c’est qu’il est la clef dans le cas d’un vol d’identité.
Pour Sylvain Paquette, une partie du problème réside dans le fait que les gens ne protègent pas suffisamment leurs données personnelles.
De son côté, Marie-Ève Aubry tente toujours de faire changer ce précieux numéro, mais le processus est très complexe, notamment parce que le fardeau de la preuve incombe aux victimes.
« C’est interminable prouver que tu as été victime d’un vol d’identité auprès des institutions. […] Tant que je n’ai pas un nouveau numéro d’assurance sociale, mon crédit est nul », affirme-t-elle.
Elle exhorte les hauts dirigeants à se pencher sur ce dossier problématique et surtout à s’attaquer au manque de ressources pour les victimes de vol d’identité.
« J’aimerais bien rencontrer la ministre de la Justice pour lui dire : « Écoutez, je ne suis pas seule. Qu’est-ce qui va arriver? Qu’est-ce qui va être fait? » », déclare-t-elle.
Le président du Bureau canadien du crédit croit également qu’une réforme législative s’impose pour punir davantage les fraudeurs.
Il estime que seulement une victime sur 20 en matière de vol d’identité porterait plainte, ce qui signifie que les escrocs ont amplement le temps de faire de nombreuses victimes et beaucoup d’argent.
Un Italien, soupçonné d’avoir usurpé l’identité de la star américaine George Clooney pour créer une griffe de mode et arnaquer des personnes en ligne, a été arrêté avec sa femme en Thaïlande après des années de cavale, a annoncé la police ce dimanche.
Francesco Galdelli, 58 ans, et Vanja Goffi, 45 ans, ont été arrêtés ce samedi dans une maison de la banlieue de Pattaya (centre) lors d’une opération conjointe entre les autorités thaïlandaises et italiennes.
«Durant l’interrogatoire, Francesco a avoué s’être fait passer pour George Clooney et avoir lancé un marque de vêtements en ligne pour arnaquer des personnes», a déclaré la division thaïlandaise de répression du crime dans un communiqué.
Fausse promo et fausses Rolex
En 2010, George Clooney avait témoigné contre le couple, et un complice, lors d’une audience à Milan. On lui avait alors présenté une pile de photos publicitaires le représentant avec les vêtements de cette ligne de mode ainsi que des documents censés arborer sa signature, que la star américaine avait désignés comme des faux.
«C’est un faux, sur cette photo je fume, or moi je ne fume pas», «faux, je n’ai pas une montre comme ça» ou «faux, cette signature n’est pas la mienne», avait-il égrené.
Selon la police, le couple était aussi recherché en Italie pour d’autres forfaits, notamment pour avoir vendu de fausses montres Rolex en ligne. Le couple – recherché sur une notice rouge d’Interpol depuis 2013 – se moquait parfois de leurs victimes en envoyant des paquets de sel à la place des montres.
Ces crimes leur avaient valu le surnom de «Bonnie et Clyde italiens», en référence au couple de célèbres braqueurs américains de la Grande dépression.
La luxueuse résidence du couple était surveillée notamment grâce à un drone, a indiqué la police italienne dans un communiqué. «Ils sont restés en Thaïlande à partir de 2014 et n’ont jamais quitté le pays », a déclaré la police, ajoutant qu’un tribunal les jugerait en vertu des lois thaïlandaises sur l’immigration avant le début de procédures d’extradition.
Pattaya, la station balnéaire thaïlandaise où ils s’étaient réfugiés, est connue pour être un haut lieu de la prostitution et du crime en Thaïlande.
Le porte-parole de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu, a accusé Moïse Katumbi, qui affirme avoir été empêché de rentrer en République démocratique du Congo pour se présenter à l’élection présidentielle, d’avoir une « identité confuse ».
« Moïse Katumbi a une identité confuse du fait d’avoir renoncé à la nationalité italienne sans avoir fait une quelconque démarche de recouvrement de la nationalité congolaise auprès du gouvernement », a déclaré à la presse le porte-parole de la Majorité présidentielle, André-Alain Atundu, mardi 14 août.
Une déclaration qui intervient alors que l’avocat parisien de Moïse Katumbi, Eric Dupond-Moretti, a réfuté cette accusation de double nationalité, interdite par la loi congolaise.
Le président Joseph Kabila, qui ne peut pas se représenter, a désigné un dauphin, laissant espérer par sa décision de respecter la Constitution un apaisement dans le processus électoral.
Transparence et liberté de vote
Plusieurs mouvements citoyens se sont néanmoins inquiétés mardi dans un communiqué « d’un processus électoral chaotique qui est loin de garantir la transparence et la liberté de vote ». Ces mouvements (Lucha, Filimbi…) ont annoncé un suivi quotidien de l’actualité électorale pour mettre « à la disposition de tous des informations de qualité sur le dit processus ».
La commission électorale a de son côté indiqué qu’elle ne solliciterait pas l’assistance technique de la Mission des Nations unies (Monusco). « Notre budgétisation du déploiement du matériel et du personnel en vue des élections est basée sur l’hypothèse zéro assistance internationale en termes de logistique et de transport », a déclaré un haut responsable à plusieurs journalistes.
Plus de 1,1 milliard de personnes, essentiellement en Afrique et en Asie, sont incapables de prouver leur identité avec un document officiel ce qui les prive de l’accès aux services de santé, de protection sociale ou d’éducation, déplore la Banque mondiale. Parmi ces personnes « invisibles », « plus d’un tiers sont des enfants qui n’ont pas été répertoriés » à leur naissance, a-t-elle précisé dans un communiqué à l’occasion de son assemblée annuelle à Washington.
Cette situation résulte souvent des troubles frappant les pays qui conduisent à des déplacements forcés de populations. A travers le lancement d’un programme baptisé « ID4D » (Identification for development initiative), la Banque mondiale escompte aider les pays à recenser et identifier ces personnes en s’appuyant sur la technologie digitale.
« Avec un septième de la population de la planète vivant sans aucune pièce d’identité officielle, les familles sont privées d’accès aux soins de santé, à l’éducation mais aussi aux services sociaux et financiers », a regretté Eric Jing, l’un des membres du conseil de ce programme.
La Haye – La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a annoncé samedi l’ouverture d’une enquête pour déterminer comment les noms d’au moins quatre témoins protégés au procès de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont été dévoilés par erreur.
L’affaire a éclaté vendredi au cours d’une session à huis clos du procès Gbagbo pour crimes contre l’humanité mais qui a été diffusée par erreur sur la chaîne publique de la CPI. Cet incident va faire l’objet d’une enquête , a déclaré à l’AFP une responsable du tribunal, Sonia Robla.
Une vidéo de cette audience a largement circulé sur les réseaux sociaux, y compris sur Youtube. Elle montre un juge de la CPI, Cuno Tarfusser, en train de demander le huis clos à la requête du procureur Eric MacDonald.
Mais les micros sont restés ouverts et on entend le procureur dire qu’il souhaite soulever la question de la protection des témoins. Pour des raisons de sécurité liées à l’identité des témoins, la CPI surveille les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, a-t-il déclaré.
Certains blogueurs, journalistes et membres du public qui suivent le procès dans la galerie du tribunal réservée au public ou sur internet postent des commentaires en direct sur le procès sur Twitter, explique M. MacDonald aux trois juges.
Ces blogueurs tentent de déterminer l’identité des témoins 9, 10 et 11, ajoute-t-il, selon une traduction en français de ses déclarations retransmises sur un clip de Youtube. Le procureur se met ensuite à prononcer leurs noms qu’on peut entendre clairement sur la chaîne publique du tribunal.
Une quatrième identité a ensuite été dévoilée, selon des médias.
L’incident de vendredi n’est pas le premier de ce type au cours du procès, qui a débuté la semaine dernière, de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, ancien chef du mouvement des Jeunes patriotes fidèles à l’ex-président ivoirien.
Mercredi déjà, le premier témoin de l’accusation, identifié sous le matricule P547, a accidentellement donné son nom alors qu’il racontait comment les forces loyales à M. Gbagbo avaient ouvert le feu sur des manifestants non armés.
Le juge Tarfusser avait alors immédiatement mis fin à l’audition et ordonné aux journalistes de ne pas citer le nom de ce témoin. Les journalistes présents au tribunal avaient du communiquer leur nom à des responsables de la sécurité du tribunal.
La protection des témoins dans le cadre des procès devant la justice internationale est cruciale.
De nombreux témoins redoutent des représailles s’ils témoignent contre ceux qui sont jugés et la CPI tente de cacher leur identité, certains changeant de pays à plusieurs reprises pour démarrer une nouvelle vie.
MM. Gbagbo et Blé Goudé comparaissent devant la Cour pénale internationale de La Haye pour leurs rôles présumés dans la crise née du refus de l’ex-chef de l’Etat de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle de fin 2010.
Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans les deux camps, transformant en champ de bataille certaines zones du premier producteur mondial de cacao, moteur économique de l’Afrique de l’Ouest.
M. Blé Goudé et son mentor sont accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, présumés commis notamment par les Jeunes patriotes.
Ils ont plaidé non-coupable à l’ouverture du procès alors que l’accusation assure que l’ancien président, âgé de 70 ans, s’est accroché au pouvoir par tous les moyens.