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Kenya: annonce du résultat de la présidentielle à 12h30 GMT

octobre 30, 2017

Nairobi – La Commission électorale kényane annoncera à 12H30 GMT le résultat de l’élection présidentielle du 26 octobre, en dépit du fait que le scrutin n’a pas pu se tenir dans quatre comtés de l’ouest du pays acquis à l’opposition, qui a boycotté l’élection.

« Satisfaits que les résultats des élections ne seront pas affectés par le vote dans les zones où le scrutin a été reporté, nous invitons les candidats à la présidentielle pour l’annonce du résultat à 15H30 (12H30 GMT) aujourd’hui », a déclaré Consolata Nkatha, la vice-présidente de la Commission (IEBC).

La victoire du président sortant Uhuru Kenyatta, 56 ans, dont la réélection à la présidentielle du 8 août avait été annulée le 1er septembre par la Cour suprême, ne fait aucun doute, l’opposition ayant boycotté ce second scrutin.

L’IEBC a précisé avoir compilé et vérifié les résultats provenant des 266 circonscriptions où le vote a pu avoir lieu jeudi. Elle considère que le résultat global sur l’ensemble du pays ne peut plus être remis en cause, même si le scrutin pouvait finalement être organisé dans l’Ouest.

L’écrasante majorité des bureaux de vote de quatre comtés de l’ouest (Homa Bay, Kisumu, Migori et Siaya) – sur les 47 que compte le pays – n’avaient pas ouvert leurs portes jeudi, en raison d’une situation chaotique et de graves troubles sécuritaires dans ces bastions de l’opposition.

Ainsi, le vote n’avait pu avoir lieu dans 25 circonscriptions (sur 291 au total – 290 à laquelle s’ajoute la circonscription de la diaspora), représentant quelque 9% du corps électoral.

La Commission avait tenté d’organiser à nouveau le scrutin samedi dans ces circonscriptions, avant d’y renoncer in extremis, estimant que la sécurité de son personnel n’y était pas garantie.

Le leader de l’opposition, Raila Odinga, 72 ans et trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007, 2013), avait boycotté le scrutin, n’ayant pu obtenir les réformes de l’IEBC qu’il réclamait.

Plongé dans l’incertitude, le Kenya a aussi connu ces derniers jours des violences meurtrières: au moins neuf personnes ont été tuées par balle depuis jeudi dans les places fortes de l’opposition, les bidonvilles de la capitale Nairobi et l’ouest du pays.

Depuis le 8 août, au moins 49 sont mortes – et des dizaines blessées – pour la plupart dans la répression brutale des manifestations par la police.

Romandie.com avec(©AFP / 30 octobre 2017 12h14)                                            

Kenya: la Commission électorale reporte la présidentielle à samedi dans quatre comtés de l’ouest

octobre 26, 2017

 

Des partisans de l’opposition affrontent la police en périphérie de Nairobi, en marge de l’élection présidentielle, jeudi 26 octobre. © Khalil Senosi/AP/SIPA

L’élection présidentielle est reportée à samedi dans quatre comtés de l’ouest du Kenya, touchés ce jeudi par de violents affrontements entre partisans de l’opposition et la police, ayant occasionné trois morts, a annoncé le président de la Commission électorale (IEBC). Alors que le président Uhuru Kenyatta appelle les Kényans à voter en masse, le principal opposant, Raila Odinga, a demandé à ses partisans de boycotter le scrutin.

« Dans les zones touchées (par les violences), qui incluent les comtés suivants : Homa Bay, Kisumu, Migori et Siaya (…), la commission a reporté les élections au samedi 28 octobre », a annoncé ce jeudi Wafula Chebukati lors d’une conférence de presse. Le Kenya compte 47 comtés.

Ce midi, le Kenya donnait l’image d’un pays coupé en deux. Alors que le vote se déroulait normalement dans les fiefs d’Uhuru Kenyatta, les bureaux de votes étaient presque vides dans les quartiers de la capitale favorables à l’opposition, comme à Mathare et à Kibera. « La situation est très différente de la première élection, en août, déclare Douglas Namale, un habitant. La mobilisation est très faible, et certaines parties du bidonville sont inaccessibles ».

Des échauffourées ont en effet éclaté ce matin dans les bidonvilles de Nairobi entre les partisans de l’opposition et la police, déployée en masse. À Nakuru, dans la vallée du rift, particulièrement touchée par les violences post-électorales de 2007-2008, une observatrice rapporte que le vote se déroule dans le calme, mais que la participation reste plus faible qu’en août.

Jeuneafrique.com par AFP et – à Nairobi

Kenya: l’IEBC « ne peut pas organiser une élection crédible », selon Roselyn Akombe

octobre 20, 2017

 

Roselyn Akombe, membre démissionnaire de l’IEBC au Kenya, ici le 11 août 2017, juste avant que Uhuru Kenyatta (g.) ne reçoive son certificat de victoire à la présidentielle, invalidée par la suite par la Cour suprême. © Sayyid Abdul Azim/AP/SIPA

Figure importante de la très controversée Commission électorale kényane (IEBC), Roselyn Akombe a déclenché une nouvelle tempête politique en démissionnant, mercredi 18 octobre. La désormais ex-commissaire dit craindre pour sa vie et se trouve aujourd’hui aux États-Unis. Elle explique à Jeune Afrique les raisons de sa démission.

Alors que le président de l’IEBC a lui-même mis en doute la possibilité de tenir des élections crédibles le jeudi 26 Octobre, la commissaire, qui a travaillé pour les Nations Unies pendant plus de dix ans, revient pour Jeune Afrique sur les raisons de son départ et sur le processus électoral en cours au Kenya.

Jeune Afrique : Pourquoi avez- vous décidé de quitter la commission électorale ?

Roselyn Akombe : Car je pense que dans l’état actuel des choses, l’IEBC ne peut organiser une élection crédible le 26 Octobre. D’autre part, je me suis rendue compte que je n’étais plus en capacité de participer activement au travail de la commission. En effet, les décisions au conseil doivent être votées à l’unanimité. Depuis quelques mois, à chaque fois que nous tentons d’apporter des réformes, elles sont rejetées par quatre commissaires.

Des commissaires reçoivent directement leurs instructions de partis politiques

Nous sommes trois commissaires, dont le président de l’IEBC, Wafula Chebukati et moi-même, à être sur la même ligne, tandis que les autres s’opposent à tout. Il n’y a même plus de discussion possible. Leur comportement est partisan : ces commissaires reçoivent directement leurs instructions de partis politiques.

De quel(s) parti(s) parlez vous ?

Je ne veux pas pointer du doigt, mais c’est bien connu. Il y en a certains disent que « tout va bien », alors que c’est faux.

Pourquoi partir seulement maintenant, à une semaine des élections, alors que vous avez participé à tout le processus ?

Ce n’était pas une décision facile. J’ai envoyé de nombreux mémos listant mes préoccupations, demandant à ce que nous tentions de régler ces problèmes. J’ai réalisé que rien ne changerait, que malgré tous nos efforts, nous ne pourrions apporter les réformes nécessaires. Et puis, le retrait d’un des candidats aurait dû changer la donne. Jusque-là, j’avais apporté mon soutien.

J’ai été menacée à de nombreuses reprises. C’est pour cela que j’ai dû quitter le pays


Vous avez déclaré à plusieurs reprises vous en sentir en danger. Qui vous menace ?

Oui, j’ai été menacée à de nombreuses reprises. J’ai signalé ces menaces mais rien n’a été fait. C’est pour cela que j’ai dû quitter le pays.

La Commission électorale se trouve aujourd’hui face à un dilemme. Doit-elle organiser des élections avant le premier novembre, comme le stipule la Constitution, au risque de tenir un scrutin non crédible ou de déclencher une crise constitutionnelle ? Quelle-est, selon vous, la solution ?  

Je répète mon appel au dialogue. Je suis consciente de l’ordre que la Cour Suprême nous a donné le 1er septembre d’organiser les élections sous 60 jours et je le respecte. Mais nous aurions pu retourner devant la justice en lui présentant les différents défis auxquels nous faisions face.

Prenons l’exemple de la technologie : nous avions dans un premier temps prévu deux candidats pour cette nouvelle élection. Mais depuis un arrêt de la Haute Cour (en date du 11 octobre, NDLR), nous pouvons avoir jusqu’à huit candidats. Il est trop tard pour ajouter de nouveaux candidats dans le système.

Le risque de tenir une élection non crédible est plus important que les enjeux d’une crise constitutionnelle

L’entreprise française Safran/Morpho nous a clairement dit qu’il lui faudrait au moins deux semaines de plus pour mettre tout à jour correctement. Mais la Commission, elle, continue comme si de rien n’était.

Je ne pense pas qu’il faille se conformer à une décision de justice que nous ne sommes pas en mesure d’appliquer. Mais la commission a voulu prendre des raccourcis, au lieu de penser dans le temps long.  Le risque de tenir une élection non crédible, qui peut encore une fois être annulée par la Cour suprême, est plus important que les enjeux d’une crise constitutionnelle.

Aujourd’hui, nous avons besoin d’un dialogue entre les différents bords politiques, et rien ne pourra remplacer cela.

Au Burundi en 2015, l’Union Européenne a quitté le pays. Pourquoi un traitement différent au Kenya ?

Pensez-vous que les élections doivent donc être reportées, avec une nouvelle Commission électorale ?

C’est l’organisation même de la Commission électorale qui pose problème, au-delà des personnes qui la composent.

Les deux pôles, l’un représenté par le président Wafula Chebukati, l’autre par le directeur exécutif, Ezra Chiloba, ne fonctionnent pas bien ensemble. Il devrait y avoir un seul centre de décision.

Aujourd’hui, selon vous, la démocratie kényane est-elle en danger ?

Les Kényans se sont battus pour obtenir la démocratie, et aujourd’hui, nous ne pouvons garantir un processus crédible. Il y a de sérieux problèmes.

Je ne comprends pas la position des observateurs internationaux. L’Union africaine, les Nations unies auraient dû s’exprimer, appeler au dialogue, au lieu de soutenir ce processus électoral.

Pourquoi avoir deux poids et deux mesures ? Au Burundi en 2015, la mission de l’Union Européenne a quitté le pays en estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour la tenue d’une élection crédible. Pourquoi un traitement différent au Kenya ?

Jeuneafrique.com par

Kenya: le président de la commission électorale hausse le ton

octobre 18, 2017

Nairobi – Le président de la Commission électorale kényane Wafula Chebukati a émis mercredi de forts doutes sur sa capacité à organiser une élection présidentielle crédible le 26 octobre et dénoncé les « interférences » de la classe politique.

Quelques heures après la démission d’une des sept commissaires de la Commission électorale (IEBC), Roselyn Akombe, M. Chebukati s’est livré à une critique virulente des dirigeants politiques kényans, de tous bords.

« Je donne un carton jaune à tous les dirigeants politiques du pays (…) En tant qu’arbitre, je veux adresser un sévère avertissement aux joueurs de ce match, dans tous les camps, (pour leur signifier) qu’ils devraient cesser toutes tentatives d’interférer avec le processus », a-t-il déclaré en conférence de presse.

M. Chebukati a également observé que l’IEBC était minée par des dissensions internes, qui avaient sapé son autorité et l’avait empêché de garantir son bon fonctionnement.

« J’ai fait plusieurs tentatives pour obtenir des changements majeurs, mais toutes mes propositions ont été rejetées par une majorité de commissaires », a-t-il dénoncé.

« Dans de telles conditions, il est difficile de garantir une élection libre, équitable et crédible », a-t-il ajouté, précisant cependant que la Commission était sur le plan technique et logistique prête à organiser l’élection du 26 octobre.

M. Chebukati a notamment demandé aux membres du secteur administratif de l’IEBC – le personnel non élu contrairement aux commissaires – qui ont été mis en cause après l’annulation en justice du scrutin présidentiel du 8 août, de se mettre en retrait.

« Sans des changements majeurs au niveau de membres clés du personnel du secrétariat, une élection libre, équitable et crédible sera sûrement rendue impossible », a-t-il insisté.

Se refusant à démissionner, M. Chebukati a proposé au président Uhuru Kenyatta et au leader de l’opposition Raila Odinga, qui a exclu de participer au scrutin du 26 octobre, de se rencontrer en sa présence pour discuter.

« En tant qu’arbitre cette compétition, je lance une invitation aux candidats à (participer) à une rencontre que je présiderai afin qu’ils puissent se parler », a-t-il déclaré.

Le 1er septembre, la Cour suprême avait annulé la confortable réélection de M. Kenyatta (54,27% des voix) en critiquant vertement l’IEBC pour avoir organisé une élection qui n’était « ni transparente, ni vérifiable ».

Romandie.com avec(©AFP / 18 octobre 2017 13h56)                                            

Kenya: Odinga pose ses conditions pour participer à la présidentielle

septembre 5, 2017

Le leader de l’opposition au Kenya Raila Odinga lors d’un meeting à Nairobi, le 3 septembre 2017 / © AFP/Archives / TONY KARUMBA

Le leader de l’opposition kényane Raila Odinga a engagé mardi les hostilités autour de la date de la nouvelle élection présidentielle, fixée au 17 octobre, après l’invalidation du scrutin d’août, en posant certaines conditions à sa participation.

La Commission électorale (IEBC) a décidé lundi que le nouveau scrutin présidentiel aurait lieu le 17 octobre, soit dans la limite des deux mois imposée par la Constitution, en raison de l’invalidation par la Cour suprême pour irrégularités de la réélection le 8 août du sortant Uhuru Kenyatta.

Mais M. Odinga, en position de force après avoir gagné son recours en justice, a jeté une ombre sur cette date. « Il n’y aura pas d’élection le 17 octobre, sauf à ce que les termes et conditions que nous avons énumérés dans ce communiqué soient remplis par l’IEBC », a-t-il prévenu.

Le vétéran de l’opposition, 72 ans, qui depuis l’annulation vendredi du premier scrutin ne cesse de s’en prendre à la Commission électorale, a d’abord reproché à celle-ci d’avoir choisi cette date unilatéralement.

Il a ensuite listé ses desiderata, parmi lesquels un audit du système électronique de l’IEBC, la démission de plusieurs de ses membres et la possibilité pour toute personne éligible de se présenter à la nouvelle élection.

La Commission avait décidé lundi que seuls MM. Kenyatta et Odinga figureraient cette fois-ci sur les bulletins de vote et que les six autres candidats, qui avaient réuni moins de 1% des voix lors de la première élection, ne pourraient pas se représenter.

L’un d’eux, Ekuru Aukot, a immédiatement contesté cette décision et devait présenter mardi devant la Cour suprême une motion lui demandant de clarifier qui serait autorisé à concourir ou non le 17 octobre.

– Aucune confiance dans l’IEBC –

Saisie par l’opposition, la Cour suprême avait annulé contre toute attente le résultat du scrutin du 8 août, à l’issue duquel M. Kenyatta avait été proclamé vainqueur avec 54,27% des voix, contre 44,74% à M. Odinga.

La Cour avait justifié cette décision, inédite sur le continent africain, en estimant que l’élection n’avait « pas été conduite en accord avec la Constitution », et que des « illégalités et irrégularités (en avaient) affecté l’intégrité ».

La Commission électorale a été très critiquée pour les irrégularités commises dans la transmission des résultats. La Cour suprême a ainsi observé qu’elle avait « échoué, négligé ou refusé » de conduire les élections conformément à la loi.

Candidat malheureux en 1997, 2007 et 2013, M. Odinga ne lui accorde aucune confiance. « La Commission, telle qu’elle est constituée en l’état, ne devrait pas conduire cette élection », a-t-il répété mardi, accompagné des principaux leaders de sa coalition d’opposition Nasa.

« Nous disons qu’il y a un certain nombre de responsables électoraux qui devraient être renvoyés chez eux et que d’autres devraient faire l’objet d’une enquête et être inculpés pour les crimes odieux qu’ils ont commis lors des dernières élections », a-t-il poursuivi.

Le président Kenyatta a pour sa part exclu que l’IEBC soit remaniée en profondeur.

– Audit du système électronique –

M. Odinga a également réclamé mardi un audit approfondi du système électronique de la Commission, qui selon lui, « ne nous a pas donné accès à ses serveurs », malgré une injonction en ce sens de la Cour suprême.

L’opposition affirme que le système de transmission des résultats a été piraté, et que ceux émanant des bureaux de vote ont été modifiés électroniquement en faveur de M. Kenyatta.

M. Odinga a notamment mis en cause l’entreprise française Safran, dont l’ex-filiale Morpho avait fourni les kits de reconnaissance biométrique des électeurs. Morpho est depuis devenue OT Morpho, après avoir été rachetée en mai par le groupe Oberthur Technologies.

« La compagnie française Safran devrait expliquer ce qui s’est exactement produit. Le gouvernement français devrait mener une enquête sur cette compagnie », a plaidé l’opposant.

Sollicitée par l’AFP, OT Morpho a défendu la fiabilité de son système « qui fait appel à des technologies éprouvées », « n’a pas été piraté » et « n’a pas fait l’objet de tentative d’intrusion ».

La Cour suprême doit publier d’ici au 22 septembre les motivations de son jugement. L’IEBC a dit attendre cette date pour savoir ce qui lui est exactement reproché et quelles améliorations elle doit apporter pour la prochaine élection.

Les menaces de l’opposition de ne pas prendre part au scrutin du 17 octobre, si elle n’obtient pas gain de cause pour ses revendications, risquent de raviver les tensions.

La proclamation de la victoire de M. Kenyatta le 11 août avait été suivie de violences qui avaient fait au moins 21 victimes, pour la plupart tuées par la police, dans plusieurs bastions de l’opposition dans l’Ouest et à Nairobi.

Romandie.com avec(©AFP / 05 septembre 2017 17h45)                

Kenya: la nouvelle élection présidentielle aura lieu le 17 octobre

septembre 4, 2017

Les juges de la Cour suprême du Kenya annoncent l’annulation de l’éléction présidentielle, le 1er septembre 2017. © Sayyid Abdul Azim/AP/SIPA

La Cour suprême kényane avait invalidé ce 1er septembre l’élection d’Uhuru Kenyatta et ordonné l’organisation de nouvelles élections sous 60 jours. Trois jours plus tard, la plus haute juridiction du pays a donné une nouvelle date pour le prochain scrutin, à savoir le 17 octobre.

Le Kenya organisera une nouvelle élection présidentielle le 17 octobre, après l’invalidation par la Cour suprême du scrutin du 8 août à l’issue duquel le président sortant Uhuru Kenyatta avait été déclaré vainqueur, a annoncé ce lundi 4 septembre la Commission électorale (IEBC). La Commission a été très critiquée pour les irrégularités commises dans la transmission des résultats. La Cour suprême a ainsi observé qu’elle avait « échoué, négligé ou refusé » de conduire les élections conformément à la loi.

L’IEBC a répété ce lundi attendre avec impatience le jugement complet de la Cour suprême, sensé détailler ce qui lui est reproché, et qui doit être publié au plus tard le 22 septembre.

« A la lumière du jugement de la Cour suprême, il est impératif qu’un jugement détaillé soit communiqué pour permettre à la commission d’identifier les secteurs qui nécessitent des améliorations dans l’organisation de cette nouvelle élection, a-t-elle noté. La Commission appelle toutes les parties à la patience et à la compréhension alors que nous travaillons ensemble pour organiser des élections libres, justes, crédibles et pacifiques ».

Selon l’IEBC, un appel d’offre doit d’ailleurs être lancé pour émettre de nouveaux bulletins de vote en vue de ce scrutin, rapporte Laure Broulard, correspondante de Jeune Afrique au Kenya :

Le vendredi 1er septembre, la  majorité des sept juges de la Cour suprême avaient invalidé l’élection du président sortant, Uhuru Kenyatta, donné vainqueur avec 54,27% des voix contre 44,74% à Raila Odinga, 72 ans.

L’opposant, déjà battu en 1997, 2007 et 2013, avait immédiatement remis en cause les résultats et saisi la Cour suprême pour demander l’invalidation du scrutin. Très virulent, Raila Odinga réclame désormais le départ des responsables de la Commission électorale (IEBC), qu’il accuse d’avoir intentionnellement favorisé Uhuru Kenyatta allant jusqu’à traiter les membres de la commission de « hyènes ».

Après avoir déclaré dans un premier temps qu’il respectait le jugement de la Cour, le président a changé de ton le lendemain en s’en prenant à des juges qui avaient « décidé qu’ils avaient plus de pouvoirs que plus de 15 millions de Kényans ayant fait la queue pour voter ». « Il y a un problème et nous devons le régler », avait-il mis en garde.

Le monde judiciaire s’est offusqué de ces remarques du président sortant. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Kenya, Isaac Okero, les qualifiant de « menaçantes et inappropriées ».

« Un comportement qui honore l’Afrique »

Dans un message posté sur son profil Facebook ce lundi, Raila Odinga, s’est félicité d’avoir entre temps reçu le soutien de Peter Munya, gouverneur du district de Meru. Celui qui est aussi à la tête du Parti de l’unité nationale (PNU) a accepté de rejoindre la NASA, la « Super alliance nationale », nom de la coalition formée autour de Raila Odinga pour contrer Uhuru Kenyatta.

« Nous nous battons pour l’État de droit et trouvons cela normal que tous ceux qui se sont sentis lésés par la mascarade électorale du mois dernier ait choisi de rejoindre nos rangs, écrit l’opposant sur le réseau social. Nous accueillons à bras ouverts tous les Kényans avec le même état esprit qui souhaitent rejoindre la NASA tandis que nous poursuivons avec résolution nos efforts pour libérer notre bien-aimée nation ».

La décision de la Cour suprême a été une surprise pour nombre d’observateurs de la vie politique kényane et a été saluée, notamment, par l’Union africaine, dont le président en exercice, le président guinéen Alpha Condé, a applaudi ce lundi « un comportement qui honore l’Afrique et prouve que désormais la démocratie s’installe sur le continent ».

Jeuneafrique.com

Kenya: manifestation après le meurtre d’un responsable électoral

août 1, 2017

Nairobi – Quelques dizaines de militants des droits de l’homme sont descendus mardi dans les rues de Nairobi pour dénoncer le meurtre d’un haut responsable de la Commission électorale qui a stupéfait le pays à une semaine des élections générales du 8 août.

Le corps de Chris Msando, un responsable chargé de superviser le système informatique de la Commission électorale kényane (IEBC), a été retrouvé samedi avec des marques de torture au cours du week-end, en bordure d’une forêt dans les environs de la capitale.

« C’est une source de très, très profonde inquiétude et nous voulons dire à l’IEBC qu’il y a beaucoup de gens qui sont préoccupés par ce meurtre », a déclaré George Kegoro, le directeur de la Commission kényane des droits de l’homme, qui a mené la marche vers les locaux de la Commission.

« Le Kenya a une malheureuse histoire d’assassinats par opportunisme politique et il y a une effrayante similarité dans la séquence d’événements (entourant la mort de M. Msando) qui laisse le sentiment que nous avons déjà vu ça auparavant », a-t-il ajouté.

M. Msando était chargé de superviser le système électronique d’identification des électeurs et de comptage des voix, considéré comme essentiel pour éviter un éventuel trucage du scrutin.

Son assassinat a entraîné des condamnations unanimes de la part des défenseurs des droits de l’homme et dans la communauté internationale.

Dans un communiqué conjoint, les ambassadeurs des États-Unis et de la Grande-Bretagne se sont dits « gravement préoccupés » et ont offert l’aide de leurs pays pour mener l’enquête.

La semaine dernière, M. Msando était apparu à la télévision pour rassurer sur la fiabilité du système électronique. Celui-ci avait failli lors de l’élection de 2013, ce qui avait poussé l’opposition à contester devant la Cour suprême, en vain, la victoire dès le premier tour d’Uhuru Kenyatta à la présidentielle.

Le président de l’IEBC, Wafula Chebukati, a demandé mardi que la sécurité des membres de la Commission soit assurée, mais a aussi relativisé la possibilité que des informations sensibles liées à l’élection aient été obtenues de M. Msando.

« Qui que ce soit qui l’ait torturé, je ne pense pas qu’il ait obtenu quelque chose », a-t-il déclaré à la presse. « Nous avons des fournisseurs de service et, pour l’instant, aucun employé de la commission n’a les mots de passe, donc ne spéculons pas. »

L’opposition, qui n’a cessé tout au long de la campagne de mettre en garde contre de possibles fraudes, a réclamé mardi que l’IEBC fasse appel à un expert étranger du Commonwealth ou de l’ONU, pour garantir la fiabilité du système électronique.

L’IEBC estime que la reconnaissance biométrique des 19,6 millions d’électeurs inscrits garantira la régularité du scrutin.

Resté silencieux depuis l’identification du corps de M. Msando lundi, le gouvernement a réagi tardivement mardi après-midi. Le président Kenyatta s’est déclaré « profondément choqué et attristé » par ce meurtre.

L’IEBC est en charge de l’organisation des élections du 8 août, où les Kényans sont appelés à désigner leurs président, gouverneurs, députés, sénateurs, élus locaux et représentantes des femmes à l’assemblée.

Après une campagne acrimonieuse, l’élection présidentielle, réédition du duel de 2013, s’annonce serrée entre le sortant Uhuru Kenyatta et son rival Raila Odinga.

Romandie.com ave(©AFP / 01 août 2017 16h12)                   

Kenya: un haut responsable de la Commission électorale assassiné

juillet 31, 2017

Nairobi – Un responsable chargé de superviser le système informatique de la Commission électorale kényane (IEBC) a été retrouvé mort assassiné, moins d’une semaine avant les élections générales du 8 août, a annoncé lundi le président de cette commission.

Le corps de Chris Msando a été identifié à la morgue de la capitale Nairobi, a indiqué à la presse le président de l’IEBC, Wafula Chebukati.

« Il n’y a aucun doute: il a été torturé et assassiné. La seule question dans notre esprit est: Qui (l’a tué) et pourquoi a-t-il été tué quelques jours avant les élections? », a-t-il ajouté.

Numéro deux du service informatique de l’IEBC, M. Msando était chargé de superviser le système électronique d’identification des électeurs et de comptage des voix, considéré comme essentiel pour éviter un éventuel trucage du scrutin.

Tous les yeux sont tournés vers ce système électronique, qui avait failli lors de l’élection de 2013, ce qui avait poussé l’opposition à contester devant la Cour suprême, en vain, la victoire dès le premier tour d’Uhuru Kenyatta.

Avant le scrutin du 8 août, l’opposition n’a cessé de mettre en garde contre de possibles fraudes. La commission électorale assure de son côté que la reconnaissance biométrique des 19,6 millions d’inscrits garantira la régularité de l’élection.

Une source proche de l’IEBC a affirmé à l’AFP que M. Msando avait aidé à corriger certaines failles dans ce système informatique qui auraient pu permettre de manipuler le décompte des voix.

M. Msando devait également mener lundi un exercice de test du système électronique de vote, qui a été repoussé à mercredi après l’annonce de sa mort.

Tout en demandant à ce que la protection de ses membres soit assurée, l’IEBC a réclamé une enquête « rapide et minutieuse ». « Ce que nous voulons, c’est la justice. La justice pour Chris, la Justice pour l’IEBC et la Justice pour le pays », a indiqué la Commission dans un communiqué.

Elle s’est également dite consciente de l’inquiétude suscitée par ce décès en vue de l’élection et a assuré être préparée à tout événement imprévu, y compris « la possible absence de personnels clés ».

M. Msando avait disparu au cours du week-end. L’IEBC avait d’abord fait savoir qu’il avait été aperçu pour la dernière fois vendredi soir et avait envoyé samedi matin un texto à un collègue suggérant « qu’il était conscient et parfaitement informé de son itinéraire du jour ».

Un employé de la morgue a expliqué que son corps avait été amené samedi par la police, en compagnie de celui d’une femme. Les deux corps, qui étaient nus et portaient des traces de torture, avaient été jetés dans une forêt à Kiambu, en dehors de Nairobi.

Les raisons pour lesquelles il a fallu presque 48 heures pour identifier le corps de M. Msando ne sont pas claires.

La section kényane de l’ONG International Commission of Jurists (ICJ) a affirmé dans un communiqué que M. Msando avait rapporté à la police avant son décès avoir été l’objet de « menaces de mort », mais que celle-ci ne lui avait pas accordé de protection rapprochée.

Il a été inscrit par la police comme « personne inconnue » à la morgue, ce qui « apparaît être une procédure standard pour la plupart des exécutions extra-judiciaires », a également observé l’ONG.

La coalition d’opposition Nasa a condamné un « meurtre odieux » et s’est dite « profondément inquiète » de ses possibles implications.

Human Rights Watch a appelé les autorités à enquêter sur ce meurtre, notant qu’il intervenait alors que l’IEBC « était sur le point de vérifier ses systèmes, à une semaine des élections ».

L’IEBC est en charge de l’organisation des élections du 8 août, où doivent être désignés le président et les gouverneurs, députés, sénateurs, élus locaux et représentantes des femmes à l’assemblée.

La présidentielle, réédition du duel de 2013, s’annonce serrée entre le sortant Uhuru Kenyatta et son rival Raila Odinga.

Romandie.com avec(©AFP / 31 juillet 2017 21h02)