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Covid-19 : l’île Maurice rouvre ses frontières aux vaccinés en manque de soleil

juillet 15, 2021

Presque totalement fermé aux voyageurs internationaux depuis mars 2020, l’Etat confetti de l’océan Indien permet, sous conditions, aux vacanciers de revenir.

L’île Maurice, Etat confetti de l’océan Indien, rouvre ce jeudi 15 juillet ses frontières, presque totalement fermées depuis le début de la pandémie en mars 2020, aux voyageurs internationaux. Mais le bain de soleil a un prix. Non seulement les vacanciers doivent être vaccinés et porteurs d’un test PCR négatif, mais il leur faudra en plus se soumettre à une quarantaine de quatorze jours, dans une « bulle hôtelière ».about:

George Lepoigner, chauffeur de taxi dans la capitale mauricienne Port-Louis, a hâte de voir les touristes revenir vers les plages paradisiaques et les eaux turquoise de son île. « Sans les touristes dans le pays, nous n’avons pas de devises étrangères qui rentrent. Nous n’avons pas les fonds pour continuer à vivre », affirme M. Lepoigner, 55 ans et père de deux enfants.

La pandémie a durement touché l’île Maurice, dont une part importante de l’économie repose sur les revenus générés par le secteur du tourisme. Avant l’irruption de l’épidémie sur l’île en mars 2020, le tourisme et l’hôtellerie totalisaient environ 24 % du PIB et près d’un quart des emplois. Mais au cours de la dernière année fiscale, l’économie tout entière s’est contractée de 15 %. Et le pays s’impatiente de voir revenir ses précieux touristes.

En juin, le ministre des finances Renganaden Padayachy annonçait l’objectif « d’atteindre 650 000 touristes dans les douze prochains mois », précisant que le rétablissement serait « progressif et continu ». Il ajoutait que l’autorité en charge du tourisme allait être dotée de quelque 420 millions de roupies mauriciennes (8,3 millions d’euros) pour promouvoir le pays dans ses marchés clés, comme la Chine, l’Europe et l’Afrique du Sud.

« Un choc brutal et immense »

Mais les professionnels du tourisme devront cependant attendre avant de ressentir un rebond : la réouverture complète des frontières, sans les restrictions, n’est en effet prévue que le 1er octobre. En attendant, les touristes pourront jouir de leur complexe hôtelier et de la plage, mais ne pourront pas profiter du reste de l’île pendant leur quarantaine, pas plus que de certains services, comme les spas.

Selon Le Mauricien, l’un des principaux journaux locaux, 600 touristes étaient attendus jeudi, en provenance d’Europe et de Dubaï. Gilbert Espitalier-Noel, directeur général des hôtels New Mauritius, un acteur important du secteur, note avec morosité ne pas s’attendre à une reprise avant le dernier trimestre 2021.

Les revenus de ses hôtels ont plongé à 940 millions de roupies (18,6 millions d’euros) sur la période allant de juin 2020 à mars 2021, contre 7,6 milliards de roupies (150 millions d’euros) pour la période de juin 2019 à mars 2020. « Bien que nous ayons pris des mesures pour réduire les dépenses, à travers des réductions de salaire, des départs en retraite volontaires et en maintenant les dépenses opérationnelles à leur minimum, l’entretien des hôtels reste significatif », précise-t-il.

Les effets de la crise ne se sont pas limités au tourisme, mais se sont fait sentir dans les transports, l’agriculture ou encore la vente. Evoquant les effets d’entraînement au-delà du secteur touristique, l’économiste Rama Sithanen souligne que « Maurice n’est pas sorti de ce choc brutal et immense ».

Comme d’autres pays dans le monde, l’île, qui a enregistré quelque 2 190 cas d’infections et 20 décès pour une population totale de 1,2 million d’habitants, se bat désormais contre des variants plus virulents du virus, dont le Delta.

Mais pour M. Lepoigner, le retour des touristes ne peut plus attendre. « Même s’il y a un risque de contamination avec le nouveau variant, soit nous mourons de faim, soit nous mourons du Covid. Je choisirai le Covid puisque 99,9 % des Mauriciens ont survécu au virus depuis l’année dernière », lâche-t-il.

Avec Le Monde avec AFP

Maurice: le Premier ministre présentera sa démission lundi, risque de turbulences politiques

janvier 22, 2017

Port-Louis (Île Maurice) – Le premier ministre mauricien, sir Anerood Jugnauth, vétéran de la scène politique, a annoncé samedi qu’il présenterait sa démission lundi et devrait voir son fils Pravind lui succéder, mais cette transition pourrait provoquer des turbulences politiques.

« Je soumettrai ma démission lundi à la présidente de la République. Je cèderai ma place à un leader plus jeune et plus dynamique, Pravind Jugnauth, qui dispose d’une majorité au Parlement », a-t-il déclaré dans un message télévisé.

Sir Anerood, 86 ans, est un cacique de la vie politique mauricienne. Il était Premier ministre depuis décembre 2014, après avoir déjà occupé ce poste entre 1982 et 1995, puis entre 2000 et 2003. Il a aussi été président de la République entre 2003 et 2012.

La démission de ce dirigeant de centre-droit pourrait provoquer des remous dans cette démocratie stable depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1968.

Son fils Pravind est le chef du Mouvement socialiste mauricien (MSM), le principal parti de la coalition au pouvoir, et est ainsi au regard de la Constitution appelé à lui succéder.

Mais la transition pourrait ne pas se dérouler en douceur, la légitimité de Pravind Jugnauth, 55 ans et actuel ministre des Finances, étant contestée par l’opposition.

La démission de sir Anerood, qui a précisé qu’il entendait servir dans le prochain gouvernement, n’est pas une réelle surprise. Il avait indiqué en septembre qu’il pourrait quitter son poste avant la fin de son mandat prévu en 2019.

Depuis la question de sa succession donnait lieu à des débats passionnés dans cet archipel de 1,3 million d’habitants.

Nombre de Mauriciens estiment que le poste de Premier ministre ne peut se transmettre de père en fils, sans en passer par des élections.

Aux termes de la Constitution, la présidente Amenah Gurib Fakim doit, après consultations, nommer le député susceptible de réunir une majorité parlementaire comme Premier ministre.

Dans l’éventualité où ce dernier ne parviendrait pas à obtenir la majorité au Parlement, la présidente devrait dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer de nouvelles élections générales.

La situation de Pravind Jugnauth est d’autant plus précaire que la coalition au pouvoir a perdu en décembre quatre ministres, membres du Parti mauricien social démocrate (PMSD), qui ont rejoint l’opposition pour protester contre un projet de réforme constitutionnelle.

La coalition ne dispose plus que de 41 députés sur les 69 siégeant à l’Assemblée nationale et l’opposition devrait en profiter pour faire vigoureusement entendre sa voix.

« J’invite les partis de l’opposition à conjuguer leurs efforts pour protester contre la passation du pouvoir par sir Anerood Jugnauth à son fils », a ainsi réagi le chef du PMSD et leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval.

Le chef du Parti travailliste, l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam, s’est aussi rangé à cet avis. « Un front commun de l’opposition est nécessaire pour contrer l’arrogance » de la famille Jugnauth, a-t-il observé.

Le dernier grand dirigeant d’opposition, l’ancien Premier ministre et chef du Mouvement militant mauricien (MMM) Paul Bérenger, s’était par avance prononcé en faveur d’une plateforme commune de l’opposition pour empêcher cette passation de pouvoir.

La démocratie parlementaire mauricienne est fondée sur le système en vigueur en Grande Bretagne, qui a colonisé Maurice entre 1810 et 1968, lorsque l’île a accédé à l’indépendance.

Romandie.com avec(©AFP / 21 janvier 2017 21h47)