Au vu de témoignages et de documents montrant la relation très compliquée du président avec l’écrit, un journaliste s’interroge sur son éventuel illettrisme.
Parmi les nombreuses questions posées par la presse américaine sur leur atypique président (Trump est-il manipulé par les Russes ? Trump est-il fou ?), voici peut-être la plus insolite : Trump sait-il lire ? David Pakman, qui anime un talk-show politique aux États-Unis, se la pose le plus sérieusement du monde. Et, documents et témoignages à l’appui, se retrouve dans l’impossibilité de pouvoir y répondre oui.
Ainsi son biographe Tony Schwartz, « coauteur » officiel de The Art of Deal. Durant les 18 mois où il a quasi quotidiennenemnt côtoyé l’homme d’affaires, Schwartz n’a jamais vu un seul livre sur le bureau de Trump. Et doute sérieusement que celui-ci ait jamais lu « un véritable livre de toute sa vie d’adulte ».
Bon, Trump n’aime pas lire. Il se nourrit, à l’instar de François Hollande, de notes, de mémos. Rien d’étonnant de la part de l’homme d’affaires. Sauf que… pas seulement. Il semble avoir de sérieuses difficultés de lecture. Et, comme tout cancre qui bute sur chaque mot, a déployé des stratégies d’évitement pour ne pas avoir à lire.
Prompteur
Pakman site des témoins expliquant que Trump ne lit pas les notes qu’on lui soumet, ne faisant que jeter un œil sur la première page. Il diffuse l’interview d’un journaliste de Saturday Night Live qui s’était lui aussi posé des questions lorsque Donald Trump avait tellement résisté à se servir d’un prompteur – arguant qu’il préférait improviser – avant de faire dans sa lecture de grossières erreurs.
Le journaliste a enfin exhumé les images d’une audition de Donald Trump devant une cour de justice. Dans ses mains, un épais document juridique. Et hors champ, une juge qui lui demande de le lire et de lui donner son avis. Après avoir beaucoup maugréé, « C’est long, très long », protesté qu’il n’a pas ses lunettes [aucune photo n’a jamais montré Trump avec des lunettes], il consent enfin à regarder le document. Le fixe un temps assez long… avant de paraphraser le sujet de la note sans convaincre qu’il l’a vraiment compris.
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