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Tchad : un an après la mort de Déby, la transition dans l’impasse ?

avril 18, 2022

CONTEXTE. Fin du prédialogue entre les politico-militaires et le gouvernement à Doha, élections, transfert du pouvoir aux civils : l’horloge tourne pour la transition.

Mahamat Idriss Deby Itno, le fils du president Idriss Deby Itno, dirige depuis un an le Conseil militaire de transition (CMT).
Mahamat Idriss Déby Itno, le fils du président Idriss Déby Itno, dirige depuis un an le Conseil militaire de transition (CMT).© BRAHIM ADJI / Tchad Presidential Palace / AFP

Il y a un an, l’armée annonçait que le président tchadien Idriss Déby Itno, à la tête d’un pouvoir très autoritaire depuis 30 ans, avait été tué au front contre une énième rébellion. Soit neuf jours après la présidentielle qu’il a remportée dès le premier tour, pour un sixième mandat. Le même jour, le 20 avril 2021, son fils Mahamat Idriss Déby Itno, jeune général de 37 ans, est proclamé chef d’une junte de 15 généraux et président de la République de transition, en accord avec le président de l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi, successeur constitutionnel en cas de décès du chef de l’État.

Il est aussitôt adoubé par la communauté internationale, France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA) en tête, les mêmes qui sanctionnent des militaires putschistes ailleurs en Afrique. Parce que son armée est indispensable dans la guerre contre les djihadistes au Sahel et que Mahamat Déby promet de remettre le pouvoir aux civils dans les 18 mois. Mais la situation s’est figée depuis.

Qu’a promis la junte il y a un an ?

Le nouvel homme fort de N’Djamena dissout immédiatement le Parlement, limoge le gouvernement, abroge la Constitution, mais promet des « élections libres et démocratiques » après une transition de dix-huit mois. Renouvelable « une fois », tempère, le lendemain, une « Charte de transition ». Le général Déby s’engage aussi à ne pas se présenter à la future présidentielle.

Paris, l’UE et l’UA demandent que la transition ne dépasse pas 18 mois, ce qui suppose l’organisation d’élections à l’automne 2022.

Premier coup de canif dans ces engagements deux mois plus tard : Mahamat Déby envisage une prolongation de la transition, si les Tchadiens ne sont pas « capables de s’entendre », et « remet à Dieu » son « destin » personnel pour la présidentielle.

Autre promesse importante : un « Dialogue national inclusif » ouvert à « toutes » les oppositions, politiques et armées, donc à la cinquantaine de groupes et groupuscules rebelles qui harcèlent le pouvoir depuis 30 ans.

Pourquoi ce sera difficile, voire impossible, à tenir ?

Aujourd’hui, les élections sont une chimère à six mois de la date butoir théorique, tant les positions sont aux antipodes et les retards irréversibles.

Un « prédialogue de paix », impératif pour leur participation au dialogue inclusif, s’ouvre à Doha le 13 mars avec « tous » les groupes armés. Une « main tendue », comme l’affirme Mahamat Déby, qui tranche avec l’intransigeance de son père. C’est là que le bât blesse : plus de 250 membres d’une cinquantaine de mouvements rebelles sont, depuis un mois, dans la capitale du Qatar mais refusent de parler directement aux émissaires de la junte et ne parviennent même pas à s’entendre entre eux.

L’opposition y voit une manœuvre dilatoire du pouvoir pour saboter par avance ces pourparlers en imposant au médiateur qatari, qui s’y opposait, un nombre hallucinant d’interlocuteurs, recette garantie pour un dialogue de sourds.

Un mois après, à Doha, aucun progrès tangible ne perce et le maintien du dialogue national prévu le 10 mai à N’Djamena semble illusoire. D’autant que l’opposition politique – que Mahamat Déby laisse manifester, chose inconcevable sous son père – boude depuis début avril l’organisation du forum et menace de le boycotter, accusant la junte de perpétuer les « violations des droits humains » et de préparer une candidature du général Déby à la présidentielle.

Quels scénarios possibles ?

« Le calendrier de la transition ne sera pas respecté », prédit Thierry Vircoulon, spécialiste de l’Afrique centrale à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

« Doha n’avance pas, un accord sera très difficile à trouver, ce qui repousse la transition », abonde Roland Marchal, du Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris.

Pourtant, samedi 16 avril, la junte a promis que la date du 10 mai sera maintenue. « Le dialogue attendu par tous doit impérativement déboucher sur des institutions démocratiques », martèle le gouvernement de transition nommé par Mahamat Déby à l’adresse des sceptiques.

Mais pour l’heure, la perpétuation du régime du père semble l’hypothèse la plus probable. Son pouvoir très autoritaire s’appuyait sur sa toute-puissante armée, dont l’encadrement est verrouillé par son ethnie zaghawa. Or, le fils a rapidement « consolidé son pouvoir en s’entourant des caciques de l’ancien régime », assure Thierry Vircoulon, « il y a une vraie continuité entre le père et le fils, le système Déby est toujours en place ». « Ce sont toujours les mêmes qui sont au pouvoir, autour des Zaghawas », renchérit Roland Marchal.

Ce statu quo pourrait d’ailleurs convenir à une majorité de Tchadiens comme à la communauté internationale, qui y voient un gage de stabilité dans une région tourmentée – avec la Centrafrique, la Libye et le Soudan pour voisins – et contre l’activisme des djihadistes de Boko Haram et du groupe État islamique autour du lac Tchad. « Sur la sécurité, les choses sont assez gérées pour l’instant, les groupes armés ne représentent pas une menace », assure Thierry Vircoulon. Depuis un an, les rebelles n’ont lancé aucune offensive.

Par Le Point avec AFP

Sénégal: neuf enfants morts dans l’incendie d’une école coranique

mars 5, 2013

 

Sénégal: neuf enfants morts dans l'incendie d'une école coranique Sénégal: neuf enfants morts dans l’incendie d’une école coranique © AFP

Le président sénégalais Macky Sall a annoncé lundi la « fermeture » d’écoles coraniques « ne répondant pas aux normes » et pour « mettre un terme à l’exploitation des enfants » après la mort de neuf d’entre eux, âgés de sept à douze ans, dans un incendie à Dakar, dans la nuit de dimanche à lundi.

« Il faudra fermer tout établissement qui ne réponde pas aux normes », a affirmé Macky Sall, après une visite sur le lieu de l’incendie, une école coranique située dans le quartier populaire de la Médina, proche du centre-ville.

Le gouvernement « va identifier partout des sites comme celui-ci pour qu’ils soient fermés, les enfants récupérés et remis à leurs parents » et les autres « enfants venus de la sous-région remis aux autorités de leurs pays respectifs », a dit M. Sall.

Le chef de l’Etat a annoncé « des mesures urgentes et fortes pour, surtout, mettre un terme à l’exploitation des enfants simplement sous le prétexte qu’ils sont +talibés+ », des disciples d’écoles coraniques.

« Nous ne sommes pas contre la charité mais nous sommes contre la mendicité des enfants », a-t-il ajouté, avant de dénoncer ceux « qui continuent à organiser au nom de l’islam ces conditions comme celles-ci qui entraînent la mort des enfants ».

Selon un bilan fourni à l’AFP par les sapeurs-pompiers, « neuf corps sans vie d’enfants ont été découverts, en plus d’un brûlé grave », après l’incendie dans le quartier de la Médina.

Le drame est survenu dans une école coranique où se trouvaient au moins « 51 enfants », a indiqué le ministre porte-parole du gouvernement Abdou Latif Coulibaly. Il a annoncé « une enquête et une autopsie des victimes ».

L’endroit où ont péri les enfants est difficile d’accès, à travers des ruelles étroites débouchant sur une impasse, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Ca a été une des difficultés des sapeurs-pompiers: comment accéder au lieu de l’incendie. L’endroit est un véritable labyrinthe », a dit un responsable des pompiers.

« Tout a brûlé », témoigne une habitante, désignant des restes calcinés de deux baraques noircies par les flammes.

Le maire de Dakar, Khalifa Sall, a évoqué la question du respect des normes de construction. « La Médina était un des quartiers les mieux lotis de Dakar, mais les sapeurs-pompiers n’avaient même pas de (voie) pour accéder » sur le lieu de l’incendie « parce que les gens ont construit partout », a dit M. Sall.

Ce drame pose de nouveau la question des « talibés » au Sénégal, des enfants confiés à des maîtres coraniques qui les exploitent en les faisant mendier dans les rues et vivre généralement dans des conditions très précaires.

Jeuneafrique.com

Egypte: rencontre entre le pouvoir et l’opposition patronnée par l’armée

décembre 12, 2012
 

Des milliers d'opposants au président égyptien Mohamed Morsi se sont pressés mardi devant son palais, à quelques kilomètres d'une manifestation de partisans du chef de l'Etat, dans un climat de tensions qui a amené l'armée à convoquer une réunion mercredi entre les protagonistes.(c) Afp

Des milliers d’opposants au président égyptien Mohamed Morsi se sont pressés mardi devant son palais, à quelques kilomètres d’une manifestation de partisans du chef de l’Etat, dans un climat de tensions qui a amené l’armée à convoquer une réunion mercredi entre les protagonistes. (c) Afp

LE CAIRE (AFP) – Pouvoir et opposition devaient se rencontrer mercredi après-midi au Caire à l’initiative de l’armée égyptienne, dans un contexte d’impasse politique totale à quelques jours d’un référendum sur un projet de Constitution controversé.

Ce référendum sera organisé sur deux jours -les 15 et 22 décembre- au lieu de la seule journée du 15, a fait savoir la commission électorale via la télévision d’Etat.

Cette mesure pourrait permettre de faire face à une pénurie de juges chargés de la surveillance du vote, que de nombreux magistrats entendent boycotter.

La rencontre pouvoir-opposition, convoquée par le ministre de la Défense et commandant des forces armées, le général Abdel Fattah al-Sissi, doit se tenir dans un club militaire.

Elle doit rassembler « au nom de l’amour de l’Egypte » le président islamiste Mohamed Morsi, le gouvernement et les principales personnalités politiques de tous bords, a annoncé mardi le général Sissi.

La principale formation de l’opposition, le Front du salut national (FSN) devait tenir une réunion mercredi pour décider ou non d’être présent. Selon les médias égyptiens, le président Morsi aurait quant à lui décidé de venir.

Cette crise, la plus grave que connaisse le pays depuis l’élection de M. Morsi en juin, a remis sur le devant de la scène l’influente armée égyptienne, éclipsée au profit du chef de l’Etat ces derniers mois.

Ce référendum est au coeur de nombreuses manifestations rivales et parfois violentes de partisans et d’adversaires du président islamiste qui se sont tenues ces derniers jours.

L’opposition de gauche et libérale estime que le projet constitutionnel ouvre la voie à une islamisation accrue de la législation et manque de garanties pour les libertés.

Le camp présidentiel assure en revanche qu’il permettra de doter le pays d’un cadre institutionnel stable après près de deux ans d’une transition politique chaotique.

Calme dans la matinée

Mardi, des manifestations rivales ont rassemblé des milliers de personnes, devant la présidence dans le quartier d’Héliopolis pour l’opposition, à quelques kilomètres de là pour les islamistes pro-Morsi.

Le calme régnait mercredi matin aux abords du palais présidentiel, près duquel de petits groupes de personnes ont passé la nuit sous des tentes.

Les deux manifestations de mardi se sont déroulées sans incident majeur malgré les tensions des derniers jours, notamment mercredi soir où des affrontements entre partisans des deux camps avaient fait sept morts.

La presse de mercredi reflétait le clivage de l’opinion. Le journal des Frères musulmans, Liberté et Justice, affirmait que l’Egypte « se mobilise en faveur de la légitimité » incarnée par M. Morsi, tandis que al-Watan, indépendant, titrait sur « la révolte d’un peuple contre le clan du président ».

Le vote sur deux jours permettra de faire voter successivement deux zones distinctes du pays, permettant aux juges de se déplacer d’une région à l’autre entre les deux tours. La capitale le Caire voterait dès samedi prochain.

La plus importante association de magistrats du pays, le Club des juges, a indiqué que 90% de ses adhérents entendaient boycotter la supervision du vote.

Le vote des Egyptiens vivant à l’étranger s’est quant à lui ouvert mercredi pour quatre jours.

Selon les chiffres officiels 586.000 Egyptiens expatriés peuvent voter dans 150 représentations diplomatiques. Les taux de participation électorale des Egyptiens de l’étranger sont en général très faibles.

L’armée a été appelée par M. Morsi en renfort de la police pour assurer la sécurité jusqu’à l’annonce des résultats.

Les Etats-Unis ont averti mardi, pour la seconde fois en deux jours, le président égyptien et l’armée qu’ils refuseraient tout « retour aux mauvais jours de l’ère Moubarak », le président déchu début 2011, pour le maintien de l’ordre.

Le département d’Etat américain a exhorté les forces de sécurité égyptiennes à « faire preuve de retenue et à respecter le droit de manifester pacifiquement ».

Le NouvelObs

Obama défait RomnObama défait Romney et remporte un second mandat historiqueey et remporte un second mandat historique

novembre 7, 2012

Barack Obama a remporté mardi l'élection présidentielle américaine face au républicain Mitt Romney, décrochant à 51 ans un second mandat historique à la tête de la première puissance mondiale

  • Barack Obama a remporté mardi l’élection présidentielle américaine face au républicain Mitt Romney, décrochant à 51 ans un second mandat historique à la tête de la première puissance mondiale
  • Le président démocrate sortant a enlevé suffisamment d'Etats-clé pour réduire à néant les espoirs de M. Romney de le déloger de la Maison Blanche, dans une course serrée qui s'est comme prévu résumée à un mano a mano dans les régions cruciales que les deux candidats arpentaient depuis des moisLe président démocrate sortant a enlevé suffisamment d’Etats-clé pour réduire à néant les espoirs de M. Romney de le déloger de la Maison Blanche, dans une course serrée qui s’est comme prévu résumée à un mano a mano dans les régions cruciales que les deux candidats arpentaient depuis des mois
  • A Boston, dans le quartier général de M. Romney, à l'inverse, un silence de plomb est tombé sur l'assistanceA Boston, dans le quartier général de M. Romney, à l’inverse, un silence de plomb est tombé sur l’assistance
  • Quelque 30 millions d'Américains avaient déjà voté par anticipation. Mardi, des dizaines de milliers d'autres ont posté fièrement sur les réseaux sociaux des photos du petit autocollant "J'ai voté", que les électeurs arborent généralement au revers de leur veste les jours d'électionQuelque 30 millions d’Américains avaient déjà voté par anticipation. Mardi, des dizaines de milliers d’autres ont posté fièrement sur les réseaux sociaux des photos du petit autocollant « J’ai voté », que les électeurs arborent généralement au revers de leur veste les jours d’élection

Barack Obama a remporté mardi l’élection présidentielle américaine face au républicain Mitt Romney, décrochant à 51 ans un second mandat historique à la tête de la première puissance mondiale.

M. Obama, premier président noir des Etats-Unis, porté au pouvoir il y a quatre ans sur des slogans d' »espoir » et de « changement », a réussi à convaincre une majorité de ses compatriotes qu’il était le mieux placé pour les guider pour quatre années supplémentaires, malgré un bilan économique en demi-teinte.

Le président démocrate sortant a enlevé suffisamment d’Etats-clé pour réduire à néant les espoirs de M. Romney de le déloger de la Maison Blanche, dans une course serrée qui s’est comme prévu résumée à un mano a mano dans les régions cruciales que les deux candidats arpentaient depuis des mois.

Jamais depuis les années 1930 un président des Etats-Unis n’avait été réélu avec un taux de chômage supérieur à 7,2%. Un seul démocrate, Bill Clinton, a enchaîné deux mandats pleins à la tête du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

M. Obama a remporté plusieurs Etats âprement disputés dont le New Hampshire (nord-est), la Pennsylvanie (est), le Michigan (nord) et le Wisconsin (nord), et surtout l’Ohio (nord), le « Graal », selon les estimations des télévisions américaines, autant d’Etats que le républicain espérait enlever.

Victoire plus étroite qu’en 2008

Mais la victoire de M. Obama sera toutefois plus étroite qu’en 2008, lorsqu’il avait largement dominé John McCain: M. Romney a aussi gagné des Etats qui avaient été remportés il y a quatre ans par le démocrate, dont la Caroline du Nord (sud-est) et l’Indiana (centre).

Une immense clameur a saisi le quartier général de la soirée de campagne de M. Obama, le palais des congrès « McCormick Place » de Chicago où étaient réunies des milliers de personnes, quand les télévisions ont annoncé le triomphe de leur champion.

Le président, qui a passé la soirée dans sa maison familiale du sud de Chicago avec ses proches avant de se rendre dans un grand hôtel de la ville pour regarder les résultats, était attendu sur une grande scène en soirée pour un discours de victoire.

Le public en intérieur ne pouvait pas toutefois rivaliser avec les 240.000 personnes qui avaient écouté son premier discours de président élu, quatre ans plus tôt dans un grand parc urbain situé un peu plus au nord au bord du lac Michigan.

A Boston, dans le quartier général de M. Romney, à l’inverse, un silence de plomb est tombé sur l’assistance.

M. Romney, un ancien entrepreneur de capital-risque multimillionnaire de 65 ans, avait centré sa campagne sur la critique du bilan économique du président. M. Obama s’était quant à lui posé en défenseur de la classe moyenne.

En début de soirée, les deux candidats avaient empoché sans coup férir les fiefs de leurs partis respectifs: les Etats du nord-est pour le démocrate et la ceinture du « Vieux Sud », de la Géorgie au Texas, ainsi que la « colonne » rurale du Midwest, du Texas au Dakota du Nord pour le républicain.

Longues heures d’attente

Après un an et demi de campagne acharnée, des milliards de dollars dépensés, des dizaines de milliers de kilomètres parcourus et de mains serrées, des dizaines de millions d’Américains se sont déplacés pour départager les deux hommes. Certains ont parfois dû attendre de longues heures avant de glisser leur bulletin dans l’urne.

M. Obama, qui avait voté dès le 25 octobre, a tué le temps et évacué le stress en jouant un match de basket – qu’il a gagné d’environ 20 points – dans son fief de Chicago (Illinois, nord) avec des amis et des collaborateurs. Il s’était rendu dans la matinée dans une de ses permanences pour remercier des bénévoles.

Mitt Romney avait de son côté voté en compagnie de son épouse, Ann, dans son fief de Belmont au Massachusetts (nord-est). Il a poursuivi sa campagne jusqu’au bout, se rendant à Cleveland, dans l’Ohio, puis à Pittsburgh, en Pennsylvanie pour y rencontrer des bénévoles de sa campagne.

Il avait assuré avoir écrit son discours de victoire en avance.

Quelque 30 millions d’Américains avaient déjà voté par anticipation. Mardi, des dizaines de milliers d’autres ont posté fièrement sur les réseaux sociaux des photos du petit autocollant « J’ai voté », que les électeurs arborent généralement au revers de leur veste les jours d’élection.

Même avec la légitimité de sa réélection, les promesses de M. Obama risquent de se heurter au puissant Congrès, où l’on s’acheminait vers un statu quo mardi soir.

Les républicains ont réussi à conserver le contrôle de la Chambre des représentants, entièrement renouvelée, tandis que les démocrates paraissaient en mesure de conserver le contrôle du Sénat après avoir remporté plusieurs sièges emblématiques, dont l’ancien de Ted Kennedy au Massachusetts.

Mardi, les électeurs se prononçaient également sur plus de 170 référendums locaux.

En Californie, les électeurs devaient décider s’ils voulaient, pour la première fois aux Etats-Unis, imposer l’étiquetage de produits OGM, tandis que la légalisation du cannabis, même à des fins récréatives, était en jeu dans l’Oregon, le Colorado et l’Etat de Washington.

Reuters par Stephen COLLINSON et Tangi QUEMENER

Mali: Paris exhorte Sanogo à l’ordre constitutionnel sans demander le retour d’ATT

mars 25, 2012

La France, ex-puissance coloniale du Mali, a exhorté dimanche  le chef des putschistes maliens à revenir à l’ordre constitutionnel, sans  réclamer explicitement un retour au pouvoir du président malien Amadou Toumani  Touré (ATT) qu’elle se défend d’avoir lâché.

Lors d’un entretien samedi avec le capitaine Amadou Sanogo, l’ambassadeur  français Christin Rouyer a rappelé « que la France condamnait le coup de force »,  « que le retour à l’ordre constitutionnel était un impératif absolu, qu’il  fallait s’en tenir au calendrier électoral constitutionnel, avec la date limite  du 8 juin », a déclaré le ministre à la Coopération, Henri de Raincourt.

Le 8 juin est la date officielle de la fin de mandat du président Touré.  Un  premier tour d’un scrutin présidentiel était jusqu’à présent prévu le 29 avril.

L’ambassadeur a expliqué aux mutins « qu’ils sont en train de se fourvoyer,  qu’ils se sont mis dans une impasse et qu’il faut absolument, sinon on va au  devant des plus grandes difficultés, revenir à l’ordre constitutionnel », a  insisté le ministre, invité de l’émission Internationales (RFI, TV5Monde, Le  Monde).

Pour la France « il n’y a aucun problème pour organiser des élections » et la  Constitution malienne prévoit qu’en cas d’empêchement du président le président  de l’Assemblée nationale assure l’intérim et permette un scrutin présidentiel,  a-t-il fait valoir.

Le leader de la junte « a enregistré » les demandes françaises mais « sur le  fond, le capitaine n’a pas encore répondu », a-t-il ajouté.

Henri de Raincourt a aussi indiqué que pour la France, Amadou Toumani Touré  restait « le président du Mali » car « rien n’est stabilisé », et s’est vivement  défendu que Paris l’ait lâché.

Sans réclamer son retour au pouvoir dans les plus brefs délais afin de  diriger le Mali jusqu’au scrutin présidentiel, le ministre s’est borné à  indiquer que Paris n’avait pas réussi à le joindre.  « Nous essayons d’entrer en  contact avec le président malien, nous n’y sommes pas parvenus », a-t-il dit,  précisant que « les autres pays, y compris africains, n’ont pas non plus réussi à  se mettre en contact » avec lui.

Le sort du président Touré reste pour l’instant toujours inconnu.  On ignore  si, protégé par des militaires loyalistes il préparerait la contre-offensive,  comme l’assurait jeudi son entourage, ou s’il est prisonnier des mutins.

Interrogé pour savoir si Paris ne l’avait pas en fait lâché depuis un certain  temps, en raison de son manque d’efforts pour combattre Al-Qaïda au Maghreb  islamiques (Aqmi) qui détient six otages français, le ministre a assuré qu’il  n’en était rien.

« La France n’a jamais abandonné le président Touré » et « je le lui ai  confirmé » encore mercredi en fin d’après-midi, quelques heures à peine avant le  putsch qui a conduit à son renversement, a révélé Henri de Raincourt.

« La France n’a jamais changé de position et n’avait pas de double langage »,  a-t-il insisté, tout en reconnaissant dans le même temps que « l’insécurité  gagnait du terrain dans le Sahel » et que si le Niger et la Mauritanie faisaient  de très gros efforts dans la lutte contre Aqmi, « au niveau du Mali, nous  sentions bien une certaine fragilité et faiblesse ».

Le ministre à la Coopération a enfin indiqué que l’ambassadeur français avait  appelé les mutins à « rouvrir le plus rapidement possible les frontières de façon  à ce que les avions humanitaires puissent arriver » dans le pays.  Car il y a  « une crise alimentaire et humanitaire assez sévère dans ce secteur  géographique », a-t-il fait valoir.

A la suite du putsch, la France a suspendu sa coopération avec le Mali tout  en maintenant son aide « en faveur de la population, en particulier l’aide  alimentaire ».

Jeuneafrique.com