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RDC: 3 jours « ville morte » contre l’insécurité dans un territoire de l’Est

mai 25, 2013
RDC: 3 jours 'ville morte' contre l'insécurité dans un territoire de l'Est RDC: 3 jours « ville morte » contre l’insécurité dans un territoire de l’Est © AFP

La société civile de Beni, un territoire de l’Est de la République démocratique du Congo, a décrété trois jours de « ville morte » pour protester contre l’insécurité « très préoccupante » et l' »impuissance » des autorités, indique-t-elle dans un communiqué.

« Après (un) aperçu général, la situation est caractérisée par des tueries, viols, vols en main armés, des enlèvements sous l’oeil impuissant des autorités tant politico-admnistratives que militaires », estime Teddy Kataliko, président de la société civile de Beni, cité dans le document.

« Suite à la situation sécuritaire très préoccupante (. . . ), il s’est tenu une réunion extraordinaire à Oicha avec toutes les couches et composantes de la société civile » de Beni, situé dans la province riche et instable du Nord-Kivu, selon les termes du communiqué.

En conséquence, selon le communiqué, la société civile de Beni « décide de décréter trois jours de journées ville morte à partir de ce samedi 25 mai ».

D’autre part, la société civile de Beni prévoit à partir de lundi la « suspension du paiement des taxes et impôts de caractère local, provincial et national jusqu’au rétablissement de la paix ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali: les jours du Premier ministre de transition, contesté, semblent comptés

juillet 25, 2012
Mali: les jours du Premier ministre de transition, contesté, semblent comptés Mali: les jours du Premier ministre de transition, contesté, semblent comptés © AFP

Les jours du Premier ministre malien de transition, Cheick Modibo Diarra, semblaient comptés mercredi au lendemain de l’appel à sa démission lancé par les grands partis politiques qui l’accusent « d’incompétence » et d’amateurisme » face à l’occupation du Nord par les islamistes.

Dans un communiqué très virulent publié mardi, trois mois jour pour jour après son entrée en fonction, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR) qui s’était opposé au coup d’Etat du 22 mars, reproche tout spécialement à M. Diarra de n’avoir « aucune stratégie » pour libérer le Nord.

Le FDR regroupe 140 partis politiques, syndicats et organisations de la société civile: parmi eux figure l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma) du président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, en convalescence à Paris depuis deux mois après une violente agression dans son bureau à Bamako par une foule opposée à son maintien au pouvoir.

Une telle hostilité de la part du FDR rend presque impossible la mise en place d’un gouvernement d’union nationale qu’a promis de former Cheick Modibo Diarra, sous la pression des voisins ouest-africains du Mali excédés par l’impuissance de l’actuel gouvernement à agir, aussi bien dans le Nord, qu’à l’encontre des nombreuses exactions commises à Bamako.

Ils lui ont donné jusqu’au mardi 31 juillet pour former ce gouvernement d’union nationale qui ait, en particulier, la légitimité de demander une intervention militaire pour combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses alliés dans le Nord, ce que n’a jamais fait M. Diarra.

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est disposée à envoyer une force de quelque 3. 000 hommes avec le soutien technique et logistique de pays comme la France, ancienne puissance coloniale dans la région.

Les chefs d’état-major de la Cédéao doivent se réunir « d’urgence » mercredi à Abidjan pour étudier le rapport d’une mission d’experts militaires de la région qui s’est récemment rendue au Mali.

« Effectivement, le navire tangue », note un diplomate africain en poste à Bamako. « Nous sommes un certain nombre de pays dans la sous-région (ouest-africaine) à observer que l’actuel gouvernement de transition peine à résoudre les problèmes urgents », dit-il.

« Il doit partir »

Aly Diakité, de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM, principale centrale syndicale membre du FDR), estime qu’en vue de la formation d’un gouvernement d’union, M. Diarra « demande déjà aux partis politiques des noms de ministrables. On nous dit qu’il offre dix postes à la classe politique. Il n’a aucune légitimité pour ça et il doit partir ».

Un retour rapide à Bamako de Dioncounda Traoré, qui avait nommé Cheick Modibo Diarra, apparaît comme le seul moyen de dénouer la crise rapidement. Une délégation malienne composée de militaires et de civils se trouvait à Paris pour discuter d’un tel retour, a appris l’AFP de sources concordantes.

Après l’agression qu’il a subie le 21 mai à Bamako, au cours de laquelle il a été frappé par des dizaines de jeunes surexcités, M. Traoré ne peut rentrer que dans des conditions de sécurité que ne semble pas en mesure de lui offrir une armée malienne en pleine déconfiture.

Les hommes du capitaine Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’Etat qui avait renversé le président Amadou Toumo Touré le 22 mars – précipitant la chute du nord du pays aux mains des islamistes – continuent à agir à Bamako en toute impunité, bien qu’ils aient accepté de rendre le pouvoir le 6 avril.

Ils sont accusés d’y avoir commis de nombreuses exactions contre des hommes politiques, hommes d’affaires et journalistes supposés proches du président renversé, sans qu’aucune enquête n’ait à ce jour abouti.

Au moins 20 soldats présumés proches du dirigeant renversé sont portés disparus depuis fin avril, selon Human Rights Watch qui accuse « des soldats fidèles » au capitaine Sanogo d’en être responsables et qui craint qu’ils ne soient morts.

Jeuneafrique.com avec AFP

Le Cameroun entre défis et immobilisme après la réélection du président Biya

octobre 24, 2011

La réélection à 78 ans du président Paul Biya fait craindre que le Cameroun ne s’enfonce dans l’immobilisme alors que les défis abondent dans un pays dont un habitant sur quatre vit avec à peine un peu plus d’un euro par jour.

Les partisans du chef de l’Etat, réélu une nouvelle fois le 9 octobre, assurent qu’après quelque trente ans de pouvoir, il va réaliser de grandes choses pendant son prochain septennat.

« Le plan du président Biya est de faire quelque chose de sa victoire. Il a proposé un programme » de grands projets, souligne Grégoire Owona, ministre chargé des Relations avec les Assemblées et secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti présidentiel.

Les défis s’offrant au pays sont considérables. Un tiers des 20 millions de Camerounais n’a pas accès à l’eau potable et à l’électricité et une personne sur quatre vit avec moins de 1,1 euro par jour. Le taux de croissance (3,2% en 2010) est le plus faible de la sous-région malgré des richesses minières.

Mais beaucoup sont sceptiques.

« Maintenant qu’il (Biya) a gagné, il va rester au pouvoir. Cela a toujours été son objectif dominant. Il change de mots d’ordre mais en réalité le même mode d’action demeure c’est-à-dire une politique essentiellement préoccupée par conserver le pouvoir et bénéficier des privilèges », estime le politologue et universitaire camerounais Mathias Nguini Owona.

« Il a annoncé le passage des +Grandes ambitions+ (slogan de M. Biya lors de la présidentielle de 2004) aux +Grandes réalisations+ (slogan du nouveau mandat). Mais je n’y crois pas parce que c?est sa rhétorique habituelle », estime-t-il.

Peu après son arrivée au pouvoir en 1982, M. Biya avait très vite parlé de « rigueur et moralisation » de la gestion publique. Mais, « il n’y a qu’à réprendre ses discours ces dernières années, dans laquelle il désespère devant l’ampleur de la corruption » souligne Alain Fogue, universaitaire et opposant. « C’est révélateur du phénoménène qui est devenu une pandémie: la rigueur est bien molle.  »

M. Biya « peut ponctuellement agir pour l’intérêt de la collectivité mais (. . . ) s?il faut choisir entre agir pour la communauté et rester au pouvoir, le choix qu?il fera c?est de rester au pouvoir », pense le politologue Nguini Owona.

Un autre politologue, militant du RDPC, Richard Keuko, s’insurge: « A quoi ça sert de rester au pouvoir pour (y) rester ? Je ne vois aucune personnalité rester au pouvoir pour rester. Il (M. Biya) a annoncé qu’il allait transformer le pays en un +immense chantier+ » dès janvier 2012, précise-t-il, soutenant que M. Biya en a « la capacité ».

Certains craignent aussi un mouvement social. En février 2008, des émeutes contre la vie chère et contre le projet de suppression de la limitation du nombre de mandats présidentiels, adopté quelques semaines plus tard, avaient coûté la vie à 40 personnes, selon un bilan officiel, à au moins 139 d’après des ONG.

L’opposition n’est pas non plus exempte de critiques.

Avant l’annonce vendredi des résultats, le principal rival du président, John Fru Ndi, dont les résultats diminuent à chaque élection (35,97 en 1992, 17,4% en 2004, 10,71% en 2011) et six autres candidats avaient déclaré rejeter une « mascarade électorale » et appelé à manifester.

Mais le politologue Nguini Owona estime que le chef de l’opposition « est dépité de ne pas arriver à défaire le système (Biya) et ça exprime aussi une certaine forme d’impuissance ».

« La volonté de manifester n’est pas critiquable sauf que le système étant un système qui verrouillé l’espace public, il interprète toute volonté de manifester comme une entreprise de déstabilisation ».

L’analyste pense que « l’opposition doit fondamentalement se remettre en cause ».

Jeuneafrique.com avec AFP