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Pakistan: l’ex-Premier ministre Imran Khan blessé dans une tentative d’assassinat

novembre 3, 2022
Pakistan: l'ex-Premier ministre Imran Khan blesse dans une tentative d'assassinat
Pakistan: l’ex-Premier ministre Imran Khan blessé dans une tentative d’assassinat© AFP/Arif ALI

L’ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan était jeudi dans un état stable après avoir été blessé par balle lors d’un rassemblement politique dans le cadre d’une « longue marche » à travers le pays pour revenir au pouvoir.

M. Khan, qui avait été renversé en avril par une motion de censure, mène depuis vendredi une « longue marche » rassemblant plusieurs milliers de ses supporteurs entre la ville de Lahore (est) et la capitale Islamabad, pour obtenir la tenue d’élections anticipées.

Il s’agissait d’une « tentative de le tuer, de l’assassiner », a déclaré à l’AFP l’un de ses proches conseillers, Raoof Hasan.

L’ancien champion de cricket a été blessé à la jambe droite par des coups de feu tirés dans sa direction et dans celle d’autres officiels de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), qui se tenaient debout au sommet d’un conteneur placé sur un camion avançant lentement au milieu de la foule, près de Gujranwala (Est).

« Il y avait un gars devant le conteneur qui tenait ce pistolet automatique. Il a tiré une rafale. Tous ceux qui étaient debout au premier rang ont été touchés », a déclaré à l’AFP Fawad Chaudhry, ancien ministre de l’Information du gouvernement Khan, derrière lequel il se tenait.

Des gens ont tenté de saisir l’arme, a-t-il raconté. « Dans la bagarre, il a raté la cible. Il y avait énormément de sang sur le conteneur ». Une vidéo montre M. Khan et son équipe s’accroupissant brusquement alors que l’on entendait les tirs.

Selon M. Chaudhry, six personnes qui se tenaient sur le conteneur ont été touchées et un spectateur a été tué.

Dans un tweet, le président pakistanais, Arif Alvi, a dénoncé une « odieuse tentative d’assassinat ».

Assassinats politiques

La ministre de l’Information, Marriyum Aurangzeb, a annoncé qu’un assaillant avait été appréhendé, et a confirmé l’authenticité d’une vidéo circulant en ligne dans laquelle il explique son acte.

« Je l’ai fait parce que (Khan) trompait le public. J’ai essayé de le tuer, j’ai fait de mon mieux », explique l’homme aux cheveux ébouriffés, les mains attachées dans le dos, à l’intérieur de ce qui semble être un poste de police.

Il ajoute avoir été mis en colère par la musique émanant du cortège au moment de l’appel à la prière.

La police n’a pas immédiatement commenté l’incident, ni confirmé les informations selon lesquelles un second assaillant aurait été tué.

Faisal Sultan, le docteur qui a soigné M. Khan à l’hôpital de Lahore, et son ancien conseiller santé quand il était chef du gouvernement, a confirmé qu’il était dans un état stable.

Le Premier ministre, Shehbaz Sharif, a déclaré « condamner fermement » cette attaque et « prier pour un prompt rétablissement d’Imran et des autres blessés ».

Plusieurs assassinats politiques ont émaillé l’histoire récente du pays, qui est par ailleurs aux prises depuis des décennies avec des mouvements islamistes violents qui contestent l’influence du pouvoir central.

Cette attaque fait notamment resurgir le souvenir de l’attentat qui avait coûté la vie en en 2007 à Benazir Bhutto, la première femme de l’ère moderne à avoir dirigé un pays musulman. Les commanditaires de son assassinat n’ont jamais été identifiés.

Mourir pour son pays

Des coups de feu avaient été tirés et un kamikaze s’était fait exploser près de son véhicule alors qu’elle saluait ses partisans à Rawalpindi. Elle était revenue au Pakistan quelques semaines plus tôt pour participer aux élections, après plusieurs années d’exil.

Le jour même de son retour au pays, son convoi avait été la cible d’un autre attentat sanglant à Karachi, dans lequel plus de 130 personnes avaient trouvé la mort.

Malgré son éviction, M. Khan conserve un large soutien dans la population. Depuis avril, il a organisé de vastes rassemblements dans tout le pays – attirant des dizaines de milliers de partisans – pour faire pression sur la fragile coalition au pouvoir.

Chaque jour depuis le début de cette marche, M. Khan, 70 ans, est monté sur ce conteneur pour s’adresser à des milliers de ses partisans venus des villes traversées.

Il continue d’affirmer que sa chute a été le fruit d’une « conspiration » ourdie par les États-Unis, et critique sans répit le gouvernement de son successeur, ainsi que l’institution militaire.

Imran Khan était arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives du PTI, sur une plateforme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption.

Mais sous son mandat, la situation économique s’était dégradée et il avait perdu l’appui de l’armée, qui était accusée d’avoir contribué à le faire élire.

Ces derniers mois, il s’était plusieurs fois déclaré prêt à mourir pour son pays, et son entourage a souvent fait état de menaces à son encontre.

Par Le Point avec AFP

Pakistan: tollé après des propos d’Imran Khan liant viol et tenue vestimentaire

juin 24, 2021
Pakistan: tolle apres des propos d'Imran Khan liant viol et tenue vestimentaire
Pakistan© AFP/Aamir QURESHI

Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a suscité jeudi l’indignation des organisations de defense des droits des femmes après avoir affirmé que les victimes de viols étaient « très peu vêtues ».

Dans une interview à l’émission de télévision Axios, l’ancien champion de cricket a établi un lien entre le comportement des hommes et la tenue vestimentaire des femmes, des propos jugés « dangereusement simplistes » par une dizaine d’ONG qui lui ont demandé de s’excuser.

« Si une femme est très peu vêtue, cela produira un effet sur les hommes à moins qu’ils ne soient des robots. C’est une question de bon sens », a déclaré Imran Khan interrogé sur l’épidémie de violences sexuelles et de viols qui sévit au Pakistan. Il n’a pas précisé de quels vêtements il parlait, dans un pays où l’immense majorité des femmes porte une tenue traditionnelle très couvrante.

Plus d’une dizaine d’organisations de défense des droits des femmes dont la Commission pakistanaise des droits humains, un organe indépendant, ont demandé au Premier ministre de s’excuser pour ces propos.

Les déclarations du Premier ministre « sont dangereusement simplistes et ne font que renforcer l’opinion générale selon laquelle les femmes sont des victimes « conscientes » et les hommes des agresseurs « démunis », ont estimé ces organisations.

Elles « octroient l’impunité à ceux qui sont coupables de viol, actes de sodomie et agressions », a déclaré à l’AFP Karamat Ali, responsable de l’Institut pakistanais pour le travail, l’éducation et la recherche, signataire de la déclaration.

« Je frémis à l’idée que bien des violeurs se sentent cautionnés aujourd’hui (par les propos du) Premier ministre approuvant leur crime », a tweeté Kanwal Ahmed, membre d’une organisation de défense des droits des femmes.

Début avril, Imran Khan avait déjà déclenché la polémique pour avoir établi un lien entre le viol et la manière dont les femmes s’habillent.

Il avait ensuite expliqué que la raison pour laquelle les femmes se voilent dans l’islam est de se soustraire à la tentation.

Les victimes de viols sont souvent considérées avec suspicion au Pakistan et les plaintes pour agression sexuelle y font rarement l’objet d’enquêtes sérieuses.

Une grande partie du Pakistan vit sous un code patriarcal, basé sur la notion d' »honneur », qui systématise l’oppression des femmes.

Mais le mécontentement gagne du terrain face à la manière dont les cas d’abus sexuels sont traités.

Des manifestations de protestation massives avaient eu lieu en 2020 après le viol d’une mère en présence de ses enfants qui s’était retrouvée à court de carburant sur une route.

Un responsable de la police lui avait reproché de conduire seule la nuit sans la présence d’un conjoint.

Par Le Point avec AFP