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Arabie: des dizaines d’arrestations pour «indécence» et «harcèlement»

décembre 29, 2019

Plus de 200 personnes ont été arrêtées ces derniers jours en Arabie saoudite pour «indécence» et «harcèlement», dans la première campagne du genre depuis l’assouplissement des normes sociales dans le royaume ultraconservateur.

Pendant la semaine dernière, quelque 120 hommes et femmes ont été arrêtés pour avoir notamment porté des «vêtements inappropriés», a indiqué la police de Ryad dans une série de tweets depuis mardi. Elle a ajouté que des sanctions, dans la nature n’a pas été précisée, ont frappé les contrevenants.

En plus, 88 autres personnes ont été arrêtées la semaine dernière pour «harcèlement», a ajouté la police dans des déclarations distinctes.

Ces arrestations ont suivi les plaintes de plusieurs femmes sur les réseaux sociaux concernant des cas de harcèlement pendant le festival de musique électronique MDL Beast près de Ryad au début du mois.

C’est la première campagne de rappel à l’ordre moral depuis que le prince héritier Mohammed ben Salmane a commencé à assouplir les restrictions sociales.

Sa politique s’est traduite notamment par la réouverture des cinémas, l’autorisation donnée aux femmes de conduire et l’organisation de concerts et d’évènements sportifs. L’assouplissement sociales a été bien accueilli par de nombreux Saoudiens, dont les deux tiers ont moins de 30 ans.

Mais en septembre, l’Arabie saoudite a déclaré qu’elle punirait les auteurs d’atteintes à la «décence publique» avec l’annonce de l’octroi de visas de tourisme. Les hommes et les femmes doivent éviter les «vêtements moulants» ou des gestes d’affection en public, a notamment statué sur un site internet en anglais l’Autorité du tourisme, ajoutant que «les femmes doivent couvrir leurs épaules et leurs genoux».

Les directives sur la décence, approuvées pour la première fois par le gouvernement en avril, sont apparues vagues et ont suscité des craintes sur leur interprétation.

Elles ont également alimenté les craintes d’un retour de la police religieuse qui veillait à la séparation entre femmes et hommes en public, au respect du code vestimentaire islamique et à l’obligation de fermer les commerces pendant les prières. Mais les pouvoirs des ses agents, autrefois craints, ont été réduits et ils restent hors de vue pour le moment.

Par Le Figaro avec AFP

Faite de la musique congolaise

juin 21, 2011

La Musique Congolaise Brille par une Pauvreté Textuelle Caractérisée

L’actuelle génération des musiciens congolais ont, sans doute, contribué à une industrialisation de la chanson congolaise. Rechignant à l’effort, leur musique brille par une pauvreté textuelle caractérisée. Des paroles légères qui frisent parfois l’indécence, sans oublier un chapelet de noms d’hommes politiques congolais aux mœurs sociales dissolues.

Parmi les griefs portés contre les musiciens de la République démocratique du Congo aujourd’hui, l’on retient celui d’avoir la Rumba congolaise.

En République démocratique du Congo, la Rumba incarnée par l’actuelle génération des musiciens relève plus « du culturel » que de la « culture ». Par cette analyse, Afrik.com fait allusion à « un mouvement profane, éphémère, trompeur et décevant ». Un divertissement puéril ; sans plus. Nietzsche en son temps vivait « un automne de la culture » ; Hannah Arendt, elle, répétait qu’on « ne pouvait réduire la culture à une industrie culturelle ».

On n’a pas le temps de savourer une gamme que déjà s’entend, un cheveu dans la soupe, le nom d’un homme politique congolais. Le genre a dérapé vers une source au succès.

De là-haut, le grand architecte de l’Univers de la Rumba congolaise moderne, Luambo Makiadi Franco, doit fulminer : ses successeurs dilapident l’héritage que lui-même reçut notamment des Wendo, Bowane, Tino Baroza.

Y a-t-il une chanson de cette nouvelle génération qui dépasse le genre mineur ? Niet. Dieu merci, ces bénédictins d’un temps, d’une saison, bientôt disparaîtront. Malheureusement, comme en Economie la mauvaise monnaie chasse la bonne, la musique faite par l’actuelle génération a enseveli sous les décombres de la médiocrité celle léguée par les Luambo et Essous.

Aucun doute, les chanteurs actuels disposent de quelque savoir musical. Mais ils sont dénués de quelque imagination. Or, « l’imagination est plus importante que le savoir », dixit Einstein. La guerre des textes a cessé d’exister au grand dam de la vie. Verckys composa « Nakomi Tunaka », « Mpassi Mermans » lui répondit par « A mon avis ». Verckys dégaina de nouveau par Sakumuna. Pour répondre à « Pont sur le Congo » de Franklin Boukaka, African Jazz sortit « Ebalé ya Congo ». Et, pour railler leurs détracteurs, les « Mando Négro » se dépassèrent dans Molangi.

UNE AUTRE TARE : LA REDONDANCE

Une autre tare définit les chanteurs des temps présents, c’est la redondance : d’une œuvre à une autre, on a le sentiment qu’il s’agit d’une même chanson. Et le timbre vocal, et l’harmonie : tout se ressemble. C’est en vain qu’on attend les variations d’un bon chorus, comme savaient le faire Nico et Géry Gérard. Les chanteurs du moment sont tel un écrivain qui, prolifique durant toute sa vie, écrit en vérité le même livre avec le même style. Bonjour la monotonie.

Certes les bénédictins de la rumba actuelle ont de belles voix ! Mais ils ne savent pas les marier, du moins ils n’éprouvent aucune envie de savoir les placer. Pour ces artistes, chanter c’est comme prendre un ascenseur : monter/descendre/monter/descendre. Ils montent et descendent là où il n’est pas nécessaire de le faire. Travaillent-ils avec de vrais arrangeurs ?

Le bémol s’impose. Constituez une « attaque » avec les maîtres de chant, Evoloko, Emeneya, Bozi ou Likinga Redo, les chanteurs du moment s’éclipseront vite. Or il est un aspect originel de la Rumba congolaise, c’est la guerre des voix…

L’ABSENCE DE LA GUERRE DES VOIX, UN IMPARFAIT DU PRESENT

Qui ignore la splendide guerre qui oppose Daliens Ntesa et Youlou Mabiala dans Radio trottoir ? Michel Boyibanda et Sam Mangwana, eux, s’agressent agréablement dans To yeba yo trop. Evoloko et Vadio se « mesurent » dans Atinga. Il n’y a ni vainqueur ni vaincu, entre Likinga et Evoloko, dans Pétrole. Match non pas nul, mais sublime. King Kester Emeneya inflige une gifle de chant à Pépé Kallé dans Amena, si bien que l’éléphant de la musique zaïroise ne se contente que de quelques rôles dans le refrain.

« Oui, dans ma propre chanson, j’abdique face au bachelier en chant, tellement il y est intenable », avoua-t-il un jour à Paris, en 1990. Et de poursuivre : « Il est difficile de malmener Emeneya dans une chanson ; il te répondra du tac au tac ». Avec sa manière de chanter dans le contretemps, cela déstabilise le plus chevronné des maîtres du tempo.

Djenga K. Espérant écrabouille tout le monde dans La mignonne de Bozi Boziana, au point que ce dernier est presque absent dans sa propre composition. Même Lay, le Zeus du ténor, est inaudible dans cette splendide œuvre. Mais ce dernier prend sa revanche, justement dans Autopsie de Djenga K. : il monte si haut dans les aigus que ses compères (y compris le compositeur de la chanson) ont l’impression de patauger dans les bas-fonds des graves.

Papa Wemba, lui, a souvent perdu le duel des voix dans une « attaque » : il est plus divin seul qu’en chorale (Matebu, Esclave, Maria, etc, des œuvres d’une beauté divine). Mais il a remporté aussi plusieurs batailles. En témoigne la manière dont il contre les variations de Bozi, la puissance de Djenga K. et de Lita Bembo dans Mère Otan. Mieux encore, si Kinshasa-Brazza est une chanson à faire écouter aux élèves de chant, c’est grâce au Dionysos du chant qu’est Papa Wemba.

« Dans cette chanson, Papa Wemba sait qu’il doit maintenir une longue distance entre Bozi et lui. S’il descend d’un centimètre, il se perd, car en bas Bozi règne en maître et en puissance », a , analysé Théo Blaise Kounkou.

En fait, qu’est-ce « qu’une guerre juste » ? Pour les gens compliqués, il s’agit d’une guerre qui sert à conquérir une valeur, quitte à verser du sang. Eh bien, pour les gens simples, les mélomanes de la bonne Rumba congolaise, la « guerre juste » est celle qui égaye les âmes, tant sur le fond que sur la forme. Seul le passé, cette lumière abondante, procure cet amour. Le vrai amour. La Rumba actuelle n’est que vacuité et lumière ténébreuse.

Le cas suivant l’illustre bien : pour son mariage et son cinquantième anniversaire, un Congolais de France, Albert Tchey, précise bien sur les cartons d’invitation que les invités ne danseront que la Rumba congolaise des années 70-80 et la Salsa. Et pour cause : la Rumba actuelle demeure au ras des pâquerettes.

Pour rappel, le samedi 11 juin 2011, au stade de France, à l’occasion de la « Nuit africaine », toutes les musiques africaines ou presque seront à l’honneur. Parmi elles, la Rumba congolaise, un genre en pleine glaciation depuis plus de vingt ans, même si le FEMOCA (Festival des musiques originaires d’Afrique noire) tente, par ses moyens, de le dégeler.

Bienvenu IPAN (Kongotimes)avec Érick Mampouya