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Écoles fermées au Nouveau-Brunswick : une mère dénonce les inégalités et l’impact sur l’apprentissage

octobre 18, 2021

Une mère de trois enfants, Lamia Chami, s’inquiète de l’impact des fermetures à répétition dans certaines écoles du Nouveau-Brunswick. Elle croit que le système d’éducation évolue « à deux vitesses » : pendant que certains élèves sont en isolement et se contentent de faire les classes virtuellement, d’autres poursuivent leur apprentissage sur les bancs d’école.

Depuis le retour en classe cet automne et l’arrivée de la quatrième vague au Nouveau-Brunswick, certaines écoles ont été épargnées, tandis que d’autres ont été particulièrement touchées par des éclosions.

© Imgorthand/Getty Images Depuis le retour en classe cet automne et l’arrivée de la quatrième vague au Nouveau-Brunswick, certaines écoles ont été épargnées, tandis que d’autres ont été particulièrement touchées par des éclosions.

Elle demande au ministre de l’Éducation de se pencher sur des solutions rapides pour arriver à un système scolaire équitable dans le contexte de la crise sanitaire, en particulier dans les écoles primaires où les enfants ne sont pas vaccinés.

Lamia Chami, mère de trois enfants et titulaire d'un doctorat en sciences de l'éducation, estime que les élèves du Nouveau-Brunswick ne reçoivent pas tous la même éducation.

© /Radio-Canada Lamia Chami, mère de trois enfants et titulaire d’un doctorat en sciences de l’éducation, estime que les élèves du Nouveau-Brunswick ne reçoivent pas tous la même éducation.

Également titulaire d’un doctorat en sciences de l’éducation, Lamia Chami estime que pour une bonne partie de la pandémie, tous les élèves de la province étaient dans le même bateau ».

Mais depuis le retour en classe cet automne et l’arrivée de la quatrième vague dans la province, certaines écoles ont été épargnées, tandis que d’autres ont été particulièrement touchées par des éclosions.

À son avis, les enseignants doivent également faire du rattrapage avec plusieurs élèves lorsqu’ils peuvent retourner en classe. Les enfants qui sont plus jeunes ont tendance à oublier des choses », explique-t-elle.

Iniquité entre les élèves de la province

Selon la mère de famille, ce ne sont pas tous les ménages au Nouveau-Brunswick qui sont outillés pour l’enseignement à la maison. Dans son cas, il fallait un ordinateur pour chacun de ses enfants, ce qu’elle n’avait pas en sa possession.

Un de mes enfants est à la maison depuis plusieurs semaines et il recevra un ordinateur seulement lundi », se désole-t-elle.

Les enseignants et les écoles vivent beaucoup de stress et de pression, ce que je comprends. Mais le gouvernement devrait pouvoir aider les écoles qui sont aux prises avec plusieurs cas de COVID-19 », juge la mère de famille.

Difficile pour les parents

Mère célibataire avec un emploi, Lamia Chami a de la difficulté à conjuguer l’éducation à distance de ses enfants et son propre travail.

Ce ne sont pas tous les parents qui sont capables ou qui ont le temps d’enseigner aux enfants », déplore-t-elle.

Elle juge également que les communications des écoles pour informer les parents des cas de COVID-19 et des procédures d’enseignement virtuel, le cas échant, arrivent toujours tard le soir, laissant peu de temps aux parents pour s’y préparer.

Le ministre de l’Éducation reconnait les problèmes

Le ministre de l'Éducation et du Développement de la petite enfance, Dominic Cardy, se dit en faveur de la vaccination obligatoire pour les élèves de la province (archives).

© /Radio-Canada Le ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Dominic Cardy, se dit en faveur de la vaccination obligatoire pour les élèves de la province (archives).

Le ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Dominic Cardy, est d’accord avec Lamia Chami et croit que la hausse de cas dans la province crée des inégalités dans l’enseignement des jeunes Néo-Brunswickois.

Il dit travailler avec les enseignants de la province pour trouver des solutions pour le rattrapage, mais rappelle que cela risque de prendre encore du temps.

S’il estime que l’arrivée des tests rapides dans les écoles contribuera à conserver un plus grand nombre d’écoles ouvertes, Dominic Cardy continue de rappeler l’importance de la vaccination dans l’entourage des élèves qui n’ont pas encore reçu leurs deux doses.

Le ministre espère également voir la vaccination des jeunes de 5 à 11 ans être approuvée et mise en place dès que possible.

Il n’écarte pas la possibilité de rendre la vaccination obligatoire pour tous les élèves de la province pour pouvoir fréquenter les établissements scolaires du Nouveau-Brunswick. Il appelle les élus de la province à se mettre d’accord sur la question.

Depuis le 7 septembre, une centaine d’écoles ont été touchées par des cas de COVID-19.

Avec Radio-Canada par Sarah Déry 

Le fossé se creuse entre pays riches et pauvres, alerte le FMI

octobre 5, 2021

Alors que la croissance mondiale sera plus faible qu’attendu, Kristalina Georgieva s’inquiète de la hausse des inégalités causée par la crise sanitaire.

La directrice generale du Fonds monetaire international, Kristalina Georgieva,  s'est montree inquiete du fosse grandissant entre les pays riches qui profitent globalement de la reprise et les pays pauvres affectes par le manque de vaccins et les poussees inflationnistes.
La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva,  s’est montrée inquiète du fossé grandissant entre les pays riches qui profitent globalement de la reprise et les pays pauvres affectés par le manque de vaccins et les poussées inflationnistes.© SALVATORE DI NOLFI / KEYSTONE / EPA

La croissance économique mondiale sera « légèrement » plus faible qu’attendu cette année, a prévenu mardi 5 octobre la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, inquiète du fossé grandissant entre les pays riches qui profitent globalement de la reprise et les pays pauvres affectés par le manque de vaccins et les poussées inflationnistes.

« Nous sommes confrontés à une reprise mondiale qui reste entravée par la pandémie et son impact », a résumé Kristalina Georgieva lors d’une conversation virtuelle à l’université de Bocconi, à Milan, avant les réunions d’automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Kristalina Georgieva devait initialement se rendre en personne en Italie. Sollicitée par l’Agence France-Presse, sa porte-parole n’a pas précisé pour l’heure pourquoi ce voyage a finalement été annulé.

En juillet, le Fonds avait révisé à la hausse sa prévision de croissance mondiale à + 6 % cette année. Mais c’était avant que le variant Delta ne fasse de nouveaux ravages dans le monde. « Nous sommes incapables d’avancer correctement, c’est comme si nous marchions avec des pierres dans nos chaussures ! » a expliqué la dirigeante dans une métaphore. L’institution de Washington publiera dans une semaine ses prévisions actualisées en ouverture des réunions annuelles.

De lourdes conséquences sur le long terme pour les pays émergents et en développement

Les États-Unis et la Chine, les deux premières puissances économiques, restent « les moteurs essentiels de la croissance, même si leur élan ralentit », constate Kristalina Georgieva. Quelques économies avancées et émergentes poursuivent leur expansion, « dont l’Italie et plus largement l’Europe ». En revanche, « dans de nombreux autres pays, la croissance continue de se dégrader, entravée par le faible accès aux vaccins et une réponse politique limitée, en particulier dans certains pays à bas revenus », déplore-t-elle.

La « divergence » dans la reprise est telle que les économies avancées vont revenir à leurs niveaux d’avant la pandémie « d’ici à 2022 » quand la plupart des pays émergents et en développement « mettront encore de nombreuses années à se remettre » de la crise provoquée au printemps 2020 par la pandémie de Covid-19. Plus la reprise prend du temps, plus l’impact à long terme sera important dans ces pays, notamment en termes de pertes d’emplois, qui frappent durement les jeunes, les femmes et les personnes travaillant au noir, déplore Kristalina Georgieva.

L’obstacle le plus immédiat est la « grande fracture vaccinale », dit-elle. « Trop de pays avec trop de peu d’accès aux vaccins laissent trop de personnes sans protection contre le Covid », déplore-t-elle, exhortant à augmenter « fortement » la livraison de doses. La pandémie a fait près de 4,8 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse lundi.

La vaccination et la hausse des prix de l’énergie au cœur des inquiétudes

« Les nations plus riches doivent tenir leurs promesses de dons immédiatement », tempête la directrice générale du Fonds alors que le FMI et la Banque mondiale ont fixé comme objectif de faire vacciner 40 % de la population mondiale d’ici à la fin de cette année et 70 % d’ici à la première moitié de 2022. Outre les problèmes d’immunisation, certains pays émergents et économies en développement sont confrontés à des pressions sur les prix qui « devraient persister », selon le FMI.

L’augmentation des prix alimentaires mondiaux, plus de 30 % au cours de l’année écoulée, est « particulièrement préoccupante », souligne Kristalina Georgieva. « Conjuguée à la hausse des prix de l’énergie, cela met encore plus de pression sur les familles les plus pauvres. » Kristalina Georgieva estime ainsi que les risques et les obstacles à une reprise mondiale équilibrée « sont encore plus marqués » qu’il y a quelques mois.

Elle recommande aux banques centrales de se tenir « prêtes à agir rapidement si la reprise se renforçait plus promptement que prévu ou si les risques inflationnistes devenaient tangibles ». De plus, elle appelle les gouvernements à accélérer les réformes pour assurer une transition vers une économie verte générant de nouveaux emplois. Elle pointe enfin le problème de la dette publique mondiale qui, selon les calculs du FMI, atteint désormais près de 100 % du PIB mondial.

Par Le Point avec AFP