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France-Metaleurop 20 ans après: une terre empoisonnée, des riverains inquiets

avril 29, 2022
Metaleurop 20 ans apres: une terre empoisonnee, des riverains inquiets
Metaleurop 20 ans après: une terre empoisonnée, des riverains inquiets© AFP/Archives/PHILIPPE HUGUEN

Du plomb partout: dans l’école, le stade, les légumes. Les cheveux des enfants. Deux décennies après la fermeture de la fonderie Metaleurop dans le Pas-de-Calais, les résultats « préoccupants » d’une enquête journalistique sur la pollution des terres alentour ont été présentés vendredi aux habitants.

Pendant des dizaines d’années, l’usine a rejeté dans l’air des tonnes de métaux lourds, notamment du plomb et du cadmium, au point qu’à sa fermeture en 2003, la zone, sur 700 hectares, était considérée comme la plus polluée de France.

Des familles habitent là, à Noyelles-Godault et Courcelles-lès-Lens, où se trouvait la fonderie, mais aussi à Evin-Malmaison, particulièrement polluée.

C’est dans cette cité minière, la plus pauvre des environs, qu’une équipe de l’émission d’investigation « Vert de rage », sur France 5, a effectué des prélèvements sur la présence de plomb, avec le laboratoire canadien TrichAnalytics et une équipe de l’hôpital Lariboisière.

La terre sous le toboggan de l’école est testée. Celle du terrain de foot et de quelques jardins aussi.

Les résultats, présentés vendredi, révèlent une contamination au plomb qui serait 3 à 5 fois supérieure au seuil à partir duquel le sol contaminé doit normalement être remplacé.

Pire: sur l’ancien site de l’usine, les taux seraient jusqu’à 774 fois plus importants que ce seuil.

« En colère »

L’analyse de feuilles de thym et de poireaux révèle des teneurs en plomb qui seraient jusqu’à 91 fois supérieurs aux seuils légaux.

Les cheveux de 29 enfants de l’école sont également contrôlés, témoignant d’une exposition au plomb. Il est difficile cependant d’en tirer des conclusions, faute de comparatif possible.

Ces résultats sont jugés « préoccupants, à minima », par Martin Boudot, le journaliste qui coordonne cette enquête, diffusée à l’automne prochain. « On a été très surpris des niveaux qu’on a trouvés. »

Avec le toxicologue lillois Jean-Marie Haguenoer, l’équipe de France 5 a aussi tenté d’évaluer le nombre d’enfants de la zone qui ont été atteints de saturnisme, la « maladie du plomb » qui affecte le système nerveux, la moelle osseuse et les reins.

En croisant diverses données, ils estiment que 5.815 enfants pourraient avoir été touchés entre 1962 et 2020. Dont une centaine depuis 20 ans.

Propriétaire à Evin-Malmaison depuis 2010, Clarisse Kaczmarek se dit « en colère » face à ce qu’elle considère comme une inaction des autorités publiques. Et se demande aujourd’hui si elle n’aurait pas « intérêt à partir ».

« On ne s’attendait pas à une pollution encore aussi présente », témoigne cette cadre de la fonction publique, mère de deux jeunes enfants.

« Injustice »

Un collectif d’habitants tente de faire reconnaître devant la justice une carence de l’Etat dans le contrôle de la pollution. Sans succès pour l’instant.

La communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin (CAHC, 14 communes) a elle déposé une plainte pour réclamer à l’Etat « la remise en état des terres polluées » ou, à défaut, 574 millions d’euros de dommages et intérêts.

« La réparation d’une injustice », explique son président, le socialiste Christophe Pilch, qui pointe « un préjudice sanitaire, patrimonial et économique ».

La zone – cinq communes, 24.000 personnes – est encadrée depuis 1999 par un projet d’intérêt général (PIG) qui restreint l’usage des sols.

L’Etat prend en charge la dépollution sur 50 cm de profondeur, à condition d’avoir obtenu une autorisation de travaux. Car c’est le fait de remuer la terre, donc de libérer les poussières toxiques, qui présenterait un danger, avait expliqué le sous-préfet de Lens en 2018.

Contactée par l’AFP, la préfecture du Pas-de-Calais renvoie désormais vers l’Agence régionale de santé (ARS).

Cette dernière souligne que « huit campagnes de dépistage » de saturnisme ont été menées entre 1999 et 2012 sur les enfants du secteur. Le taux de contamination, d’abord élevé (15 % selon les normes de l’époque), est descendu à 2,5 % en 2012, ce qui reste « supérieur à la moyenne régionale ».

Elle met aussi en avant une étude selon laquelle la capacité des poussières de plomb à passer dans le sang diminue avec le temps. Et a demandé en 2020 une enquête à Santé Publique France pour un éventuel renforcement des mesures de précaution prescrites dans la zone.

SPF a précisé à l’AFP que ce travail débuterait « en 2022-2023 »

Par Le Point avec AFP

Flambée des prix : vers des « troubles sociaux » en Afrique ?

avril 29, 2022

INQUIÉTUDES. Au regard de l’important renchérissement des produits alimentaires, le FMI s’interroge sur le spectre de nouvelles « émeutes de la faim ».

La guerre en Ukraine et l'explosion des prix des denrees accentuent les faiblesses structurelles autour de la securite alimentaire dans de nombreux pays consideres comme vulnerables.
La guerre en Ukraine et l’explosion des prix des denrées accentuent les faiblesses structurelles autour de la sécurité alimentaire dans de nombreux pays considérés comme vulnérables.© SIA KAMBOU / AFP

Dans un rapport régional publié ce jeudi, l’institution de Bretton Woods exprime ses « craintes à l’égard de la sécurité alimentaire ». Selon le Fonds monétaire international, celles-ci se sont nettement accentuées avec la guerre en Ukraine et l’explosion des prix des denrées alimentaires. Conséquence : les risques de troubles sociaux se sont accrus au sein des pays vulnérables. « Nous sommes très inquiets de la récente flambée des prix des aliments et du carburant » sur le continent, a commenté auprès de l’AFP le directeur du département Afrique au FMI, Abebe Aemro Selassie, qui pointe des risques de « protestations sociales ». « Ce choc frappe de manière extrêmement ciblée les plus pauvres, en faisant augmenter les prix alimentaires, ceux des carburants et du transport en général, et au bout de la chaîne les producteurs de biens et services qui rehaussent leurs prix », a-t-il poursuivi. La flambée des prix des denrées alimentaires est sans précédent. Ceux-ci ont atteint un nouveau record en mars, lequel a effacé le précédent plus haut de 2011, selon l’indice de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui inclut les tarifs des huiles végétales, des céréales ou des produits laitiers.

Le blé : un front préoccupant

En première ligne, il y a le blé. La progression des prix du blé est « particulièrement préoccupante », écrit le FMI dans son rapport intitulé « Un nouveau choc et une faible marge de manœuvre ». Explication : l’Afrique subsaharienne importe 85 % de sa consommation de la céréale avec des montants particulièrement élevés en Tanzanie, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Mozambique. Plus largement, les importations de blé, de riz et de maïs représentent plus de 40 % des calories consommées chaque jour par les habitants du Botswana, du Lesotho, de Maurice et du Cap-Vert, détaille un graphique de l’organisation internationale. Celui-ci révèle que, parmi les pays les plus fragilisés par l’insécurité alimentaire, il y a Madagascar, la République démocratique du Congo et les États autour du Sahel. Deux mois après le début de la guerre en Ukraine et alors que le conflit ne montre pas de signe d’accalmie, « la hausse des prix des denrées alimentaires exacerbera l’insécurité alimentaire et les tensions sociales », craint le FMI.

La crainte d’une répétition des « émeutes de la faim »

C’est justement une forte augmentation des prix des aliments de base qui avait précédé les « émeutes de la faim » de 2008, des mouvements de protestations plus ou moins violents dans une trentaine de pays, notamment au Sénégal et au Cameroun, ainsi qu’au Maghreb et dans les Caraïbes. Faut-il craindre un acte 2 ? La question mérite d’être posée, même si le FMI reste prudent quant à de potentielles révoltes violentes. En tout cas, signe peu rassurant, le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, a dressé, en avril, un parallèle entre l’explosion de 2008 et la situation actuelle, mettant en exergue que les deux crises sont marquées par une flambée des prix alimentaires, des carburants, des engrais, ainsi que des transports. La situation est même potentiellement plus problématique cette fois, a-t-il ajouté, en raison de deux années de pandémie et des risques majeurs que fait peser la guerre en Ukraine sur les récoltes de l’an prochain. La pandémie a fait augmenter le nombre de personnes sous-alimentées à un quart de la population subsaharienne en 2021, calcule le FMI. Une redite de 2008 « peut être évitée », a toutefois estimé Qu Dongyu, évoquant la nécessité de ne pas voir s’accélérer les restrictions à l’export sur les aliments.

Le budget des États sous pression : l’autre facteur aggravant

Le FMI s’inquiète aussi quant aux capacités budgétaires des États, dans une région dont la croissance économique devrait ralentir cette année à 3,8 %. « Bien plus de pays d’Afrique subsaharienne étaient en meilleure santé budgétaire en 2008-2009 pour absorber le choc », signale Abebe Aemro Selassie. « Cette fois, avec des dettes publiques aussi élevées dans autant de pays, les marges de manœuvre sont fortement diminuées », selon le directeur Afrique, qui appelle la communauté internationale à soutenir la région « de la manière la plus énergique possible ».

Par Le Point avec AFP

Mali : à Gossi, les populations s’inquiètent du départ de Barkhane

avril 20, 2022
Un soldat français de la force Barkhane dans la commune de Gossi, le 14 avril 2022. © Tanguy Vabatte

L’heure est aux derniers contrôles techniques. Il n’est pas encore trois heures du matin dans le camp militaire de Gao et une flotte de camions civils, dont les conducteurs font les derniers pleins d’huile et d’essence, s’apprête à prendre la route. Une fois passée la dernière chicane de la base, le convoi d’une centaine de véhicules – soixante camions pour quarante blindés militaires environ – s’élancera à travers les 160 kilomètres qui séparent les bases françaises de Gao de celle de Gossi. Une fois arrivé à destination, il reprendra la route en sens inverse, chargé des derniers conteneurs de matériels de cette base opérationnelle avancée, avant le départ de la force Barkhane, ce mardi 19 avril.

Ouverte en 2019 sur le site d’un ancien camp de la mission de la paix de l’ONU au Mali (Minusma), Gossi est la petite dernière des emprises françaises au Mali. Après trois ans d’opérations de la force Barkhane aux alentours de cette ville du Gourma malien, le camp a été transféré à l’armée malienne ce 19 avril. Succédant à celles de Kidal, Tessalit et Tombouctou à la fin de l’année 2021, Gossi est la quatrième emprise fermée par les Français.

Zone d’influence du GSIM

Le cap mis sur la « réarticulation de la force Barkhane », telle qu’annoncée en février dernier par Emmanuel Macron dans un contexte de rupture politique avec Bamako, n’a pas empêché les opérations de se poursuivre sur le terrain. Comme en cette matinée d’avril, quelques jours avant le transfert de la base. Ce jour-là, une colonne de blindés contourne la mare de Gossi, tarie en cette saison, sous le regard indifférent d’un troupeau de bovins. Dans les ruelles sableuses de la ville, les habitants, qui exploitent chaque mètre carré d’ombre pour se protéger de la touffeur ambiante, ne semblent pas s’étonner de la patrouille des militaires français en armes.

ICI, LE TAUX DE CHÔMAGE EST TRÈS ÉLEVÉ, SURTOUT CHEZ LES JEUNES

« Au contraire, c’est une présence rassurante pour beaucoup », assure un élu local pour qui le départ de Barkhane est source d’inquiétude. Sur le plan économique d’abord : « Des habitants font du commerce, du travail de maintenance ou de réparation pour les militaires français. Ici, le taux de chômage est très élevé, surtout chez les jeunes. Il n’y a pas de travail. Et la précarité les pousse à se tourner vers toute proposition, quels qu’en soient les risques », met-il en garde, de crainte de voir les rangs jihadistes s’étoffer.

Il faut dire que le Gourma malien est une zone stratégique pour le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), très actif sur ce territoire. Reliant le nord du pays à son centre, elle est un carrefour entre l’essentiel des régions du Mali. «Il y a beaucoup de jihadistes dans la zone. Et, chaque jour, les gens me demandent qui pourra remplacer Barkhane », raconte un habitant de Gossi. « Je ne sais pas quoi leur répondre », admet-il.

Faiblesse des Fama ?

Pourtant, la nouvelle a été communiquée : déjà présentes dans la zone, les Forces armées maliennes doivent renforcer leurs effectifs locaux d’au moins 150 hommes, lesquels prendront leurs quartiers dans l’ancienne base française.

« Cela ne suffit pas à rassurer la population. Ici, le souvenir de 2012 est encore bien présent : quand les jihadistes sont arrivés à Gossi, les Fama n’ont pas su les contenir », tranche l’élu. « Les soldats maliens sont tout à fait en capacité de prendre le relais », répond le capitaine Jérôme, qui a mené plusieurs patrouilles conjointes et séances d’entraînement avec les Fama.

Ce mardi, après trois ans de présence française dans la zone, lui et ses hommes ont laissé derrière eux Gossi, ses habitants et leurs préoccupations. Bientôt, ce sera au tour de l’emprise de Ménaka, qui abrite des soldats de la force Barkhane mais aussi des forces spéciales européennes regroupées au sein de la task force Takuba, de fermer ses portes. Viendra alors le tour de Gao, la plus grande base tricolore restant au Mali. Ses quelque 3 000 soldats seront les derniers éléments français à quitter le pays, après une quasi-décennie d’opérations extérieures.

Avec Jeune Afrique par Manon Laplace – à Bamako

RDC : des élections en 2023, ce sera compliqué, prévient la Ceni

février 4, 2022
Denis Kadima. © Présidence RDC

Présentant la feuille de route de la commission électorale qu’il dirige, Denis Kadima a énuméré une série de contraintes – sécuritaires, financières et politiques – qui pourraient ouvrir la voie à un glissement. Au grand dam de l’opposition.

C’était sa première prise de parole publique depuis son entrée en fonction, en octobre dernier. Jeudi 3 février, devant un parterre de journalistes et de diplomates, Denis Kadima, le nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a présenté sa feuille de route pour la période 2021-2027. Il a affiché sa volonté de respecter les délais constitutionnels pour l’organisation des prochains scrutins, mais la liste des difficultés qu’il a énumérées n’est guère rassurante.

Retards et incertitudes

Ladite feuille de route prévoit plusieurs grandes séquences. Entre janvier 2022 et juillet 2023 auront lieu les opérations de cartographie des sites d’identification et d’enrôlement des électeurs. Ensuite, à partir de juillet 2023 et pendant un mois, la Ceni réceptionnera les candidatures pour les scrutins directs (la présidentielle et les législatives). Les élections en elles-mêmes seront organisées entre septembre 2023 et décembre 2023. Viendront ensuite les scrutins indirects (élections des sénateurs et des gouverneurs) puis, dans le jargon de la Ceni, les activités de pérennisation du processus électoral, entre mars 2024 et mars 2027.

Voilà pour la théorie. Mais tout cela s’annonce très compliqué, a aussitôt ajouté Denis Kadima. « Il faut noter que cette feuille de route ne peut se matérialiser que si un certain nombre de contraintes sont surmontées, a-t-il insisté, précisant que la Ceni [avait] fait un certain nombre d’analyses sans complaisance des risques qui pourraient affecter négativement la mise en œuvre de cette feuille de route ».

Les contraintes, a-t-il expliqué, sont d’abord politiques et sécuritaires. Et de citer « le retard de l’appui des institutions de l’État dans l’accompagnement de la Ceni » et « l’insécurité dans certaines zones du territoire national qui peut bloquer le déploiement du matériel, du personnel et les collectes de données ». Il a poursuivi en faisant état de fortes contraintes financières. « La non-reconnaissance de l’autonomie financière de la Ceni entache son indépendance. Il y a aussi l’incertitude quant au décaissement de fonds par le gouvernement. L’éventuel non-respect des engagements par les partenaires qui souscrivent pourrait avoir une incidence [sur le processus électoral]. »

SI ON OPTAIT POUR UN DEUXIÈME TOUR À LA PRÉSIDENTIELLE, CELA AURAIT UNE INCIDENCE SUR LE BUDGET DES OPÉRATIONS

Et le fait que des voix s’élèvent dans l’opposition pour demander le retour à une présidentielle à deux tours pourrait aussi avoir un impact sur le chronogramme, prévient le président de la Ceni. « Il y a aussi des contraintes d’ordre légal et l’incertitude sur les grandes options politiques à lever dans le cadre des réformes électorales. Si on optait pour un deuxième tour à l’élection présidentielle, cela aurait une incidence même sur le budget des opérations. Même le vote ou non des Congolais de l’étranger, […] tout cela aura une incidence. »

Nouveau glissement ?

Autre difficulté que voit se profiler Denis Kadima : le fait que le gouvernement souhaite coupler un vaste recensement de la population au processus d’enrôlement des électeurs. « C’est de nature à retarder le processus électoral, déjà soumis aux contraintes constitutionnelles », prévient-il. Sans oublier les difficultés liées à l’épidémie de Covid-19, laquelle pourrait retarder les commandes et générer des contraintes logistiques.

CELA PRÉPARE [L’OPINION] À L’IMPOSSIBILITÉ D’ALLER AUX ÉLECTIONS EN DÉCEMBRE 2023

Autrement dit, les difficultés s’annoncent nombreuses et l’opposition a immédiatement réagi en disant voir dans cette sortie de Denis Kadima la preuve que le président Félix Tshisekedi n’avait pas l’intention d’organiser les élections dans les délais, et ce en dépit des engagements pris. « Cette feuille de route ouvre la voie non pas au glissement mais à l’incertitude, affirme un proche de l’opposant Martin Fayulu contacté par Jeune Afrique. Cela prépare [l’opinion] à l’impossibilité d’aller aux élections en décembre 2023, conformément à ce que prévoit la Constitution. »

« C’est un ballon d’essai lancé par Félix Tshisekedi et sa coalition, abonde une source proche de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Denis Kadima est dans son rôle, il fait ce pour quoi il a été imposé à la tête de la Ceni. Nous les avons à l’œil. » Les avis ne sont pas plus optimistes dans l’entourage de Moïse Katumbi, lequel n’exclut pas de se présenter en 2023. « Les contraintes citées n’en sont pas, s’agace un proche de l’ancien gouverneur du Katanga, officiellement allié au chef de l’État. Avec de la bonne foi, tous les obstacles peuvent être levés. Le problème, c’est que la volonté politique fait défaut. Félix Tshisekedi n’a pas de véritable bilan et désire uniquement conserver le pouvoir. »

Avec Jeune Afrique pae Stanis Bujakera Tshiamala  – à Kinshasa

Covid : Nu, nouveau variant d’Afrique australe au cœur de toutes les inquiétudes

novembre 26, 2021
Laboratoire de traitement des tests PCR, en Afrique du Sud. © A technician uses a single channel pipette dropper at an on-site laboratory processing PCR tests in the hospital at Anglo American Platinum Ltd.’s Tumela mine in Amandelbult, South Africa, on Thursday, Aug. 12, 2021. Its at sites such as these, a three-hour drive northwest of Johannesburg, where South African companies are playing a crucial role in helping the government counter the ravages of the pandemic among remote communities. © Waldo Swiegers/Bloomberg via Getty Images

Alors que l’OMS se réunit en urgence ce vendredi pour évaluer la dangerosité du variant, plusieurs pays, inquiets des mutations inédites de celui-ci, ont déjà fermé leurs frontières aux voyageurs arrivant du sud du continent.

Jeudi 25 novembre en milieu de journée, l’OMS ne cachait déjà plus son inquiétude. Lors de son briefing hebdomadaire, Matshidiso Moeti, la directrice régionale de l’OMS, expliquait qu’après « presque quatre mois d’une baisse soutenue, le nombre de cas de Covid-19 se stabilisait en Afrique. » En particulier dans la partie australe du continent où, « pour la première fois depuis le pic de la troisième vague en août, le nombre de cas avait augmenté, bondissant de 48 % au cours de la semaine qui s’est achevée le 21 novembre. »

Quelques heures à peine après cette première mise en garde, une équipe de scientifiques sud-africains, emmenée par le virologue Tulio de Oliveira, directeur du Center for Epidemic Response and Innovation, rattaché à l’université du Kwazulu-Natal, enfonçait le clou. L’emballement actuel du nombre de cas en Afrique du Sud, et dans les pays voisins, était sans doute lié à l’identification d’un tout nouveau variant du Covid, nom de code Nu, identifié pour la toute première fois au Botswana le 11 novembre. Jeudi 25 novembre, les chercheurs recensaient 22 cas confirmés en Afrique du Sud, un au Botswana (le premier patient testé) et un à Hong Kong, ce dernier cas étant un voyageur en provenance d’Afrique du Sud.

Caractéristiques surprenantes

Ce vendredi 26 au matin, le bilan était passé à 77 cas dans la province sud-africaine de Gauteng (la plus peuplée du pays, où se trouvent les villes de Pretoria et de Johannesburg), 4 au Botswana, toujours un seul à Hong Kong et un en Israël, arrivé par avion du Malawi. Les chiffres restent donc très modestes, même s’ils progressent vite. Pourtant, le variant Nu fait peur. Prenant la parole aux côtés du virologue Julio de Oliveira, le ministre de la Santé sud-africain Joe Phaahla (nommé à ce poste en remplacement de Zweli Mkhize au début du mois d’août) parlait déjà d’une « menace majeure ».

LES ÉVOLUTIONS DE CETTE VERSION DU VIRUS TOUCHENT LA FAMEUSE PROTÉINE SPIKE

La nature du nouveau variant inquiète en effet les chercheurs. Il serait « très différent » de toutes les formes de coronavirus observées ces derniers mois, variant Delta inclus, et présenterait des caractéristiques « surprenantes ». Le principal sujet d’inquiétude concerne les mutations qu’il a subies. Certes, les virus mutent en permanence, mais le nombre d’évolutions observées sur celui-ci est sans précédent, et beaucoup touchent la fameuse protéine Spike, l’élément extérieur de la cellule qui lui permet de se fixer dans l’organisme du patient. Or la plupart des vaccins développés à ce jour ciblent précisément cette protéine, et les mutations font craindre une baisse de leur niveau d’efficacité. Selon le professeur Richard Lessells, qui travaille également sur le sujet, le variant Nu présenterait aussi « un potentiel de propagation très rapide ».

La menace est jugée suffisamment sérieuse pour que l’OMS ait décidé de se réunir ce vendredi pour discuter de la dangerosité du variant et échanger sur les mesures à prendre afin de freiner sa dissémination. Dans les prochains jours, selon la procédure habituelle de l’agence onusienne, elle décidera de le classer soit parmi les « variants préoccupants » (VOC) soit parmi les « variants d’intérêt » (VOI), ce qui conditionnera le niveau d’alerte et l’ampleur des moyens déployés.

Les scientifiques très partagés

Sans attendre, de nombreux pays ont déjà adopté des mesures de précaution, parfois drastiques. Moins de 24 heures après l’annonce des scientifiques sud-africains, le Royaume-Uni, la France (où les autorités prédisent l’arrivée imminente d’une cinquième vague), l’Italie, l’Allemagne et Singapour ont refermé leurs frontières aux voyageurs arrivant d’Afrique australe. Et ce vendredi matin, les bourses asiatiques plongeaient toutes de 2 à 3 %, bientôt imitées par les places européennes à mesure qu’elles ouvraient leurs cotations. La crainte des financiers : que le variant mutant provoque de nouveaux confinements, synonymes de ralentissement de l’activité économique.

LES MUTATIONS DU VARIANT NU SONT PEUT-ÊTRE LIÉES À LA SANTÉ DÉGRADÉE DU PATIENT DÉCOUVERT AU BOTSWANA

À cette heure pourtant, la communauté scientifique reste très partagée sur la dangerosité réelle du variant. Si certains postent déjà sur Twitter des messages parlant d’un virus « horrible » ou du « pire variant jamais observé », d’autres rappellent que certaines mutations observées depuis le début de la pandémie, en particulier le variant Beta, n’ont finalement pas eu l’impact dévastateur annoncé, et que rien ne permet encore de préjuger du potentiel de propagation du nouveau virus, si ce n’est des extrapolations. Certains estiment même que le nombre exceptionnel de mutations constatées est peut-être lié à l’état de santé très dégradé du patient découvert au Botswana.

La principale inquiétude tient, à vrai dire, à une possible diminution de l’efficacité des vaccins face à cette nouvelle forme du coronavirus. Le 24 novembre, Tedros Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, déclarait déjà qu’avec l’émergence du variant Delta, l’efficacité moyenne des vaccins était tombée à 40 % (sans doute beaucoup plus pour les sérums à ARN-messager mais probablement encore moins pour quelques autres…), et qu’il était plus crucial que jamais de continuer à porter le masque et à respecter l’ensemble des mesures barrières instituées depuis le début de la pandémie. L’organisation a aussi précisé le 26 novembre qu’à ce stade, les restrictions de voyages ne se justifiaient pas encore, visiblement sans être entendue.

Mais pour les responsables Afrique de l’OMS, la cause semble entendue : ils estiment déjà qu’une quatrième vague de contaminations, aggravée par les nombreux déplacements qui auront lieu à l’occasion des fêtes de fin d’année, va déferler sur le continent au début de 2022.

Avec Jeune Afrique par Olivier Marbot

COP26 : plus de cent millions d’Africains exposés aux aléas climatiques d’ici à 2030

novembre 4, 2021

Jusqu’à 118 millions de personnes seront, d’ici à 2030, « exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique, si des mesures adéquates ne sont pas prises », selon l’Organisation météorologique mondiale. Cette situation a d’énormes répercussions sur la sécurité de l’eau à l’avenir, compte tenu de l’augmentation de la population et de la dégradation de l’environnement. 

L’alerte est lancée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), à l’occasion de la publication d’un rapport sur l’état du climat en Afrique (2020). « L’Afrique connaît une augmentation de la variabilité météorologique et climatique, qui entraîne des catastrophes écologiques et sociales. D’ici à 2030, on estime que jusqu’à 118 millions de personnes extrêmement pauvres seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique si des mesures adéquates ne sont pas prises », a déclaré la commissaire à l’Economie rurale et à l’Agriculture de la commission de l’Union africaine à l’OMM, Josefa Leonel Correia Sacko. Selon les indicateurs climatiques donnés par le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, au cours de l’année 2020,  l’Afrique a connu une augmentation continue des températures, une accélération de l’élévation du niveau de la mer, des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, tels que les inondations, les glissements de terrain et les sécheresses, et les impacts dévastateurs associés.

« La fonte rapide des derniers glaciers d’Afrique de l’est, dont on s’attend à ce qu’elle soit totale dans un avenir proche, nous alerte d’un changement imminent et irréversible du système terre », a déclaré Petteri Taalas. L’autre inquiétude soulignée par l’OMM c’est l’élévation du niveau de la mer et la fonte des glaciers emblématiques du continent. Ce qui met en évidence « la vulnérabilité disproportionnée de l’Afrique et montre comment les avantages potentiels des investissements dans l’adaptation au climat, les services météorologiques et climatologiques et les systèmes d’alerte précoce l’emportent largement sur les coûts ». Ce rapport de l’OMM est publié dans la perspective des négociations des Nations unions sur le changement climatique qui se déroulent dans le cadre de la COP26, à Glasglow, en Ecosse. Il vient s’ajouter aux éléments scientifiques qui prouvent l’urgence de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, de renforcer les ambitions en matière de climat et d’allouer davantage de financements à l’adaptation.

L’eau, une priorité en matière d’adaptation climatique

L’eau est en première ligne du changement climatique et constitue une priorité absolue en matière d’adaptation. Les dirigeants de la coalition Eau et  Climat, présents à Glasgow, ont lancé un appel urgent et uni en faveur d’une action intégrée pour l’eau et le climat, afin de remplacer l’approche actuelle, fragmentée et axée sur la crise. Ils ont souligné la nécessité d’une gestion intégrée d’eau et du climat, fondée sur un partage accru des données et des informations. Seulement 0,5 % de l’eau sur terre est utilisable et disponible sous forme d’eau douce. Mais au cours des vingt dernières années, le stockage de l’eau terrestre a diminué de 1 cm par an. Cette situation a d’énormes répercussions sur la sécurité de l’eau à l’avenir, compte tenu de l’augmentation de la population et de la dégradation de l’environnement. Le changement climatique exacerbe à la fois la pénurie d’eau et les risques liés à l’eau, car la hausse des températures perturbe le régime des précipitations et l’ensemble du cycle de l’eau. Actuellement, 3,6 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau au moins un mois par an, et ce chiffre devrait passer à plus de 5 milliards d’ici à 2050.

Avec Adiac-Congo par Noël Ndong

Coronavirus : pourquoi la Centrafrique s’attend au pire

juin 14, 2020

Des gendarmes centrafricains sécurisent la morgue de l'hôpital communautaire de Bangui, pendant la pandémie de coronavirus, le 10 juin 2020.

Des gendarmes centrafricains sécurisent la morgue de l’hôpital communautaire de Bangui, pendant la pandémie de coronavirus, le 10 juin 2020. © Pacôme Pabandji pour JA

 

L’augmentation du nombre de cas de contamination n’a jamais aussi été aussi rapide en Centrafrique. Et le non-respect des mesures barrières nourrit les inquiétudes.

De plus en plus de Centrafricains sont testés positifs au Covid-19 ces derniers jours. L’évolution de la contagion est exponentielle dans le pays. Rien que pour la journée du 8 juin, au moins 200 nouveaux cas ont été déclarés, faisant passer le nombre de cas total à au moins 2 000. Un chiffre important pour un pays de 4,9 millions d’habitants.

Ministres, cadres administratifs ou encore conseillers du président ne sont pas épargnés. Plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre des Finances, Henri-Marie Dondra, souffrent aujourd’hui du coronavirus. Et un conseiller politique de Faustin-Archange Touadéra en est mort.

Chaque jour, le pays enregistre des chiffres records de contamination. Alors qu’il y a deux mois encore, le pays comptait moins de dix cas, il a franchi le cap des 1 000 cas en trois jours.

À ce jour, le nombre de patients guéris reste minime par rapport au total des cas de contamination recensés. « Sur près de 2000 cas positifs, nous n’avons qu’une trentaine de guérisons. Le protocole suivi par l’État n’est pas fiable », affirme un médecin centrafricain sous couvert de l’anonymat.

Le ministère de la Santé souligne lui que le protocole de soin adopté – traitement des cas positifs avec une association d’azythromycine et d’hydroxychloroquine – a été validé par un comité scientifique dirigé par des chercheurs de l’université de Bangui.

Des gestes barrières ignorés

Dès les premières contaminations, en mars, le gouvernement a pris des mesures, fermant écoles, églises, débits de boissons et lieux pouvant rassembler plus de quinze personnes. Pour faire respecter la distanciation sociale, les autorités avaient imposé une réduction du nombre de passagers dans les taxis et dans les bus et avait même déployé des policiers et des gendarmes dans les rues et les avenues pour faire respecter ces mesures.

Mais de fait, certains contournent ces interdictions. Des débits de boissons ouvrent clandestinement et des partis politiques organisent des rassemblements pouvant réunir une centaine de personnes. « Les gens continuent de se saluer à la main, de se faire des bises, de clairement se moquer des mesures barrières, déplore un cadre du ministère de la Santé. Il y a un réel problème de discipline. Cela nous a conduit au niveau auquel nous nous trouvons aujourd’hui.

Les gens ne se protègent pas. Et il y a aussi un manque de sensibilisation et de communication de la part des autorités

C’est l’incivisme, d’une manière générale, qui est la première cause de propagation de la maladie dans le pays. En mai, des proches parents de la première personne décédée du coronavirus en Centrafrique ont violenté des volontaires de la Croix-Rouge pour récupérer son corps dans la morgue d’un hôpital. Puis les obsèques du défunt ont rassemblé plusieurs centaines de personnes. Le ministère de la Santé a annoncé qu’il engageait des poursuites judiciaires contre la famille.

Le gouvernement a fixé des horaires pour les levées de corps dans les morgues, tout en interdisant les places mortuaires. Pour faire respecter ces règles, il a déployé policiers et gendarmes devant toutes les morgues de Bangui.

Un gendarme sécurise la morgue de l'hôpital communautaire de Bangui, pendant la pandémie de coronavirus, le 10 juin 2020.
Des gendarmes centrafricains sécurisent la morgue de l’hôpital communautaire de Bangui, pendant la pandémie de coronavirus, le 10 juin 2020. © Pacôme Pabandji pour JA

« Le pire est à venir »

« Les gens ne se protègent pas. Et il y a aussi un manque de sensibilisation et de communication de la part des autorités. Cela pose un problème. On pourrait avoir plus de contaminations dans les très prochains jours », fait valoir Moussa Hassabarassoul, leader communautaire dans le quartier PK5.

Ce quartier musulman de Bangui est devenu l’un des foyers de la contamination dans le pays. Dès le début de la pandémie, plusieurs conducteurs de camions qui arrivaient du Cameroun voisin y logeaient. Et le non-respect des mesures barrières y a favorisé la diffusion du virus.

« Nous n’avons pas encore maîtrisé la maladie, ce qui fait que nous allons continuer à avoir des chiffres vertigineux, estime notre cadre du ministère de la santé. Le pire est encore à venir. Nous avons peur. Nous avons peur pour les personnes vulnérables et pour toute la population ».

Avec Jeune Afrique par Pacôme Pabandji – à Bangui

 

Le développement d’Air France-KLM figé par le départ de son PDG

mai 7, 2018

Plusieurs grands dossiers sont laissés en suspens par le départ du pdg Jean-Marc Janaillac, qui a démissionné vendredi à la suite du rejet d’un accord salarial par le personnel / © AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT

Modernisation de la flotte d’Air France, développement de Transavia et de Joon, réorganisation de Hop!: la démission du président d’Air France fige les grands projets du groupe Air France-KLM, et suscite de vives inquiétudes chez KLM.

Air France-KLM a redressé ses comptes depuis 2015, bénéficiant de la reprise du trafic aérien dans le monde et de la baisse du kérosène mais la hausse du baril et le coût de la grève risquent de lui porter un coup d’arrêt en 2018.

Plusieurs grands dossiers sont laissés en suspens par le départ du pdg Jean-Marc Janaillac, qui a démissionné vendredi à la suite du rejet d’un accord salarial par le personnel.

– « Trust Together » –

Le plan stratégique, lancé à l’automne 2016 par M. Janaillac avec pour objectif la reconquête du trafic face à la concurrence des compagnies du Golfe et des low-cost, s’est traduit par la création de Joon, une compagnie fonctionnant sur des coûts réduits. Ce plan devait permettre d’accroître les recettes et améliorer la compétitivité d’Air France.

Il doit trouver son prolongement dans un nouveau plan stratégique à cinq ans. Les grandes lignes devaient être présentées en juin, avec l’objectif de réagir face au low cost long-courrier, qui constitue une nouvelle menace pour le groupe.

– Joon –

La compagnie à coûts réduits a débuté ses vols fin novembre sur le moyen-courrier et a commencé à se déployer sur le long-courrier.

Les gains de productivité, essentiellement sur le personnel navigant, doivent lui permettre de dégager 130 millions d’euros d’ici 2020 sur des liaisons où la maison-mère perd de l’argent. La compagnie dispose d’une flotte limitée, qui sera de 28 appareils en 2020.

– Modernisation de la flotte –

La compagnie franco-néerlandaise doit lancer des appels d’offres pour renouveler une partie de la flotte court et moyen-courrier d’Air France, KLM, Transavia et Hop!, avait annoncé Jean-Marc Janaillac. Il s’agit des avions les plus anciens, mis en service il y a bientôt 20 ans. Cet appel d’offres devait être lancé avant la fin de l’année.

– Développement de Transavia –

L’accord de 2014 entre la direction et les pilotes autorisait Transavia France à porter sa flotte de 14 à 40 avions pour accompagner sa croissance et fixait les conditions de détachement pour les pilotes d’Air France volontaires pour voler sur la compagnie low-cost. L’extension de la flotte au-delà de 40 appareils prévu en 2020 nécessite l’accord du syndicat des pilotes SNPL d’Air France.

– Réorganisation de Hop! –

Les résultats de la compagnie court-courrier se sont « fortement » dégradés en 2017. La compagnie, qui opère au départ de l’aéroport parisien d’Orly et de plateformes régionales, est notamment handicapée par le transfert de ses pilotes vers Air France, selon un document interne d’Air France. Le groupe a prévu un « plan d’action » pour « simplifier et rationaliser » la flotte de sa filiale et « industrialiser sa production ».

– KLM –

Les Néerlandais sont catastrophés par la tournure des événements chez Air France. Les pertes du groupe au premier trimestre sont exclusivement dues à la compagnie tricolore. La compagnie franco-néerlandaise affiche une perte d’exploitation de 118 millions d’euros: Air France perd 178 millions quand KLM affiche un bénéfice d’exploitation de 60 millions. La grève a pesé à hauteur de 75 millions.

Selon François Robardet, administrateur Air France-KLM, il est « techniquement, commercialement et financièrement impossible d’obtenir la fin du groupe Air France-KLM. Par contre, en raison de ses meilleurs résultats, KLM pourrait demander d’augmenter son activité au détriment d’Air France. »

Romandie.com avec(©AFP / 07 mai 2018 16h00)                  

Togo : le mystère Faure Gnassingbé

juin 22, 2015

Le président togolais Faure Gnassingbé à l'investiture de son homologue nigérian, Muhammadu Buhari, le 29 mai 2015 à Abuja. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Le président togolais Faure Gnassingbé à l’investiture de son homologue nigérian, Muhammadu Buhari, le 29 mai 2015 à Abuja. © Sunday Alamba/AP/SIPA

La dernière apparition publique de Faure Gnassingbé remonte au 5 juin. Deux semaines plus tard, la situation du chef de l’État demeure un mystère, tandis que le Togo et la sous-région bruissent de rumeurs alarmistes.

« Informez-moi si vous parvenez à avoir des éléments sur la localisation du président. Moi-même je suis sans nouvelles depuis deux semaines », a confié le 22 juin à Jeune Afrique un très proche conseiller du chef de l’État togolais. De fait, les spéculations sur la santé actuelle de Faure Gnassingbé vont bon train. Surtout sur les réseaux sociaux, mais pas seulement.

Vu pour la dernière fois en public le 5 juin 2015 – il était alors à Accra où il a rendu visite aux rescapés de l’explosion d’une station d’essence -, le chef de l’État réélu fin avril pour un troisième quinquennat reste invisible plus de deux semaines après. Même certains de ses pairs de la sous-région commencent à s’inquiéter.

Inquiétudes en Afrique de l’ouest

« Plusieurs chef d’États ouest-africains ont tenté en vain de joindre leur collègue togolais, surtout depuis son absence au 25e sommet ordinaire de l’Union Africaine qui n’est tenu les 14 et 15 juin 2015 à Johannesburg », indique à Jeune Afrique une source diplomatique haut placée. De fait, dans une zone qui a affronté plusieurs crises majeures, comme celle du Mali, aucun dirigeant ne souhaiterait revivre le stress de la succession d’Eyadema Gnassingbé en 2005.

Le 16 juin pourtant, Victoire Dogbé, directrice du cabinet présidentiel, assurait que tout allait pour le mieux. « Le président se porte bien et a travaillé avec certains collaborateurs toute la journée ». Quelques jours après, l’édition en ligne de Focus Info, un journal local généralement bien informé des nouvelles du palais de Lomé II, revenait sur les rumeurs alarmistes concernant Faure Gnassingbé, et indiquait que ce dernier était non seulement présent dans la capitale togolaise, mais qu’il avait fait son habituel footing avec un de ses proches amis, patron de la succursale d’une grande multinationale à Lomé.

Nouvelles rassurantes ?

Une source proche de la famille présidentielle assurait également lundi 22 juin à Jeune Afrique que Faure Gnassingbé était bien à Lomé et « en très bonne santé ». Aucun commentaire n’a néanmoins filtré, même en off, sur les rumeurs d’AVC dont il aurait été victime. Ailleurs, on indique que le « Patron » aurait fait passer le message à ses proches collaborateurs de ne rien communiquer sur sa situation pour « laisser les adeptes des rumeurs fantaisistes poursuivre leur oeuvre macabre ». Certains ministres, contactés par nos soins, refusent même d’aborder le sujet, expliquant qu’il ne s’agit là que « de bassesses de certaines personnes qui souhaitent affronter le mort plutôt que le vivant ».

Maladie, vacances, retraite spirituelle… Le feuilleton peut connaître très vite son épilogue… ou de surprenants rebondissements.

Aux abords du palais présidentiel de Lomé II, « le dispositif de sécurité est le même et des éléments de la garde rapprochée du chef de l’État sont présents », indique un journaliste togolais, « signe que le maître des lieux est bien présent à son bureau », croit-il savoir. Si cette présence s’avérait exacte, Faure Gnassingbé saura-t-il expliquer à ses compatriotes sa subite disparition ?

Maladie, vacances, retraite spirituelle… Le feuilleton peut connaître très vite son épilogue… ou de surprenants rebondissements. Ce n’est pas la première fois que des bruits alarmistes circulent sur la santé du président togolais. Fin novembre 2012, alors qu’il effectuait un voyage d’État en Israël, des rumeurs persistantes, toujours relayées par les réseaux sociaux, avaient annoncé son décès « après une brève hospitalisation dans un hôpital de Tel Aviv ».

Une destination qui pouvait alimenter les fantasmes puisque feu le président Eyadema Gnassingbé avait l’habitude de s’y rendre pour soigner ses yeux. Mais le 1er décembre, moins d’une semaine après le début de la polémique, Faure Gnassingbé était « rentré triomphalement » à Lomé, accueilli par des centaines de partisans en liesse. « Je me porte bien. Je suis désolé qu’ils soient déçus », avait-il lancé à l’endroit des théoriciens de son décès. Reste qu’en 2012, le silence radio du chef de l’État n’avait duré que quelques jours.

Jeuneafrique.com par