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[Tribune] – Pour une intervention des institutions africaines au Sahel

avril 28, 2021
Au Mali, patrouillent conjointement les soldats francais de la force Barkhane et ceux des forces armées maliennes du G5 Sahel

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger connaissent une crise profonde qui ne trouve aucune solution dans les actions antiterroristes mises en place. Il est temps que d’autres acteurs africains prennent leurs responsabilités.

La crise au Sahel central est l’une des plus importantes au monde, avec 14 millions de personnes ayant besoin d’une aide d’urgence au Burkina Faso, au Mali et au Niger. En 2020, plus de civils ont été tués par des soldats censés les protéger que par des groupes armés non étatiques. Pourtant, aucun soldat burkinabé, malien, nigérien ou chef de milice impliqué dans des violations des droits de l’homme n’a encore été traduit en justice.

Stratégies défaillantes

En ma qualité d’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits humains au Mali, j’ai constaté que les souffrances et l’instabilité ont été d’une telle ampleur qu’on pourrait penser que ce conflit aurait fait l’objet d’une médiatisation globale et aurait été la priorité de l’attention mondiale. Toutefois, cela n’a pas été le cas, comme en témoigne le fait que, sur les plans d’intervention humanitaire de 2020, seuls 48 % ont été financés au Mali, 60 % au Burkina Faso et 61 % au Niger.

Malgré toutes les informations disponibles sur le conflit, les gouvernements sahéliens et leurs partenaires internationaux ont réagi à la crise principalement par une optique antiterroriste qui ne s’attaque pas suffisamment aux causes profondes de la crise, ni met la protection des civils au cœur de leur réflexion. Les défaillances de gouvernance stratégique , la corruption et l’impunité ne sont toujours pas résolues, ce qui a permis à la crise de progresser et de perdurer.

Un récent rapport de la Coalition citoyenne pour le Sahel intitulé « Sahel: ce qui doit changer » fait valoir que les attaques des groupes djihadistes continuent et doublent chaque année depuis 2016. L’augmentation spectaculaire des morts civils aux mains des forces de sécurité de l’État illustrent clairement que l’accent mis sur une approche antiterroriste au Sahel central ne fonctionne pas.

La France et d’autres membres de la communauté internationale ont une responsabilité à endosser afin de résoudre les conflits dans la région à plus long terme, en particulier dans le contexte du colonialisme.
Ce n’est un secret pour personne qu’au cœur de la crise de gouvernance au Sahel central se trouve l’échec de la construction de l’État-nation. Plus précisément, l’incapacité de briser le modèle hérité des politiques coloniales en vertu desquelles chaque colonie était gouvernée séparément en fonction de son utilité individuelle.

SOLUTIONS AFRICAINES AUX PROBLÈMES AFRICAINS

Le colonialisme a eu pour conséquence directe le manque d’intégration au niveau national et sous-régional, remettant en question la cohésion nationale dans les trois États sahéliens centraux, et les prédisposant au cycle répété de la polarisation, de la radicalisation et des conflits. Néanmoins, ces liens historiques n’exonèrent pas les États africains de leur responsabilité et de leur rôle de leadership. Les gouvernements sahéliens, avec le soutien de l’Union africaine, ont l’obligation d’entendre et d’agir par rapport aux aspirations de leurs citoyens. Notre orientation politique ne peut plus être éclairée par des sommets convoqués à la hâte par des puissances extérieures – cela va à l’encontre de toute notion d’autodétermination et de « solutions africaines aux problèmes africains ».

Les pays sahéliens doivent répondre à la crise en donnant la priorité à la protection de leurs citoyens, en particulier des civils. Les principes de bonne gouvernance exigent une meilleure gestion de la diversité, du dynamisme ethnoculturel et territorial, ainsi que la gestion des ressources naturelles, y compris la dynamique concernant les conflits agriculteurs-éleveurs. Ces règles ont des répercussions sur l’étendue de la représentation des citoyens dans le processus politique. Une bonne gouvernance responsable exige que les gouvernements centraux et leurs autorités locales fournissent des services essentiels, efficaces et efficients à tous les citoyens, et sans discrimination.

Le changement est maintenant urgent. Les inégalités qui se reflètent dans les déséquilibres persistants entre les zones urbaines et rurales dans l’investissement public ne peuvent pas perdurer, pas plus que la corruption dans la gestion des budgets du secteur de la défense et l’impunité des forces armées qui commettent des actes de violence contre les civils qu’elles sont chargées de protéger.

La Coalition citoyenne pour le Sahel est cette union relativement jeune d’organisations de la région sahélienne, du continent africain et de partenaires du monde entier. Elle a utilisé, avec succès, le pouvoir d’une voix unie pour proposer audacieusement de nouvelles solutions mesurables et mettre à nu  le décalage entre les défaillances de gouvernance, leur contribution à l’escalade du conflit et le coût d’une insistante réponse militarisée générant une surabondance de morts parmi les civils.

Les réactions des représentants de l’Union africaine, de la France et de l’Allemagne ont été vues. Leur appui explicite à la nouvelle approche envisagée prouve que les efforts militaires ne peuvent, à eux seuls, résoudre les crises profondément enracinées du Sahel, ni protéger les civils. Cela indique que le changement au Sahel pourrait effectivement être en vue. Toutefois, des mesures concrètes sont encore nécessaires pour transformer des déclarations une réalité.
Les Sahéliens doivent maintenant tenir pour responsable leurs dirigeants, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, l’Union africaine et les partenaires internationaux afin de placer les populations au centre de la réponse et de mettre fin à leurs souffrances en s’attaquant, d’abord et avant tout, aux causes profondes du conflit.

Je crois que la ténacité, l’activisme et la créativité qui résident dans le peuple sahélien ne permettront plus aux dirigeants, dans la région et au-delà, de se reposer sans donner la priorité aux populations civiles.

Par  Alioune Tine

Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits humains au Mali, Fondateur du think tank AfrikaJom.

Plus de 500 institutions ont renoncé à des investissements dans les énergies fossiles

décembre 2, 2015

Le Bourget (France) – Plus de 500 institutions représentant 3.400 milliards de dollars d’actifs ont désormais renoncé à certains investissements dans les énergies fossiles, a indiqué mercredi l’ONG 350.org, à l’origine d’une large campagne internationale visant à comptabiliser ces engagements.

Le montant global des sommes finalement désinvesties des énergies fossiles n’a pu être calculé, pour des raisons de confidentialité, mais le nombre de collectivités, d’établissements publics et privés, de banques ou d’assurances réorientant leurs investissements vers les énergies propres est en croissance rapide, assure ce rapport présenté au Bourget, à l’occasion de la conférence de l’ONU sur le climat.

Le nombre d’institutions ayant rejoint cette campagne est passée de 181 acteurs, représentant 50 milliards de dollars d’actifs, en septembre 2014, à désormais plus de 500, se félicite l’ONG 350.org, qui tient un décompte en ligne sur l’évolution de sa campagne de désinvestissements.

Ces chiffres montrent que les investisseurs comprennent ce qui se passe et réorientent de façon spectaculaire l’argent vers les énergies propres et renouvelables, ajoute dans un communiqué l’ONG fondée par le militant américain Bill McKibben.

La conférence sur le climat de Paris, lancée en grande pompe lundi par 150 chefs d’Etat et de gouvernement au Bourget, au nord de la capitale, a pour objectif d’aboutir le 11 décembre à un accord universel permettant de contenir le réchauffement de la planète sous le seuil de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.

La question énergétique et la façon de verdir l’économie en s’éloignant du charbon, du pétrole et du gaz est au coeur de la problématique. Pour tenir l’objectif de contenir le réchauffement à +2°C, officiellement retenu en 2010 dans le cadre de ces négociations onusiennes, il faudrait laisser dans le sol 80% des réserves fossiles connues, selon les scientifiques.

Parmi les dernières institutions à avoir rejoint cette campagne de désinvestissements dans les énergies fossiles, l’ONG 350.org a enregistré les engagements de 19 villes françaises, dont Lille, Bordeaux, Dijon ou Rennes, mais aussi de Uppsala, devenue la plus grande ville de Suède engagée, Melbourne, Oslo, ainsi que l’assureur Allianz ou l’Eglise protestante de la région allemande de Hesse-Nassau.

Romandie.com avec(©AFP / 02 décembre 2015 13h11)

Congo/Majorité présidentielle : Deux préoccupations au dialogue: la gouvernance électorale et les institutions de la République

mars 31, 2015

 

Pierre Ngolo.

Les partis et associations membres de la majorité présidentielle étaient en assemblée générale, la troisième du genre au cours du mois de mars, le vendredi 27 mars, au palais des congrès, à Brazzaville, pour discuter de deux préoccupations à soumettre au dialogue national: la gouvernance électorale et les institutions de la République. Tous les partis ayant maintenu leurs activités à la majorité présidentielle étaient représentés.

A l’issue de cette assemblée générale qui s’est tenue à huis clos, sous le patronage de Pierre Ngolo, président par intérim de la majorité présidentielle, le président de la commission chargée de la réflexion sur le dialogue, André Ongagna, a résumé à la presse, le contenu de leur réunion.

Deux points étaient à l’ordre du jour de la dernière assemblée générale de la majorité présidentielle: la gouvernance électorale et les institutions de la République, a dit en substance André Ongagna. «Nous n’avons pas d’à priori. Nous sommes ouverts au dialogue. Les uns et les autres, chacun vient avec son point de vue et nous échangions. Nous souhaitons sortir de là avec les mêmes idées, c’est-à-dire avoir le consensus sur les grandes questions qui secouent notre actualité», a-t-il précisé.

Une question lui a été posée à propos de certains partis de la majorité qui n’ont pas encore signé la déclaration sur le changement de la Constitution. «La majorité présidentielle est un ensemble de partis et associations. A ce niveau et pour montrer que nous fonctionnons de façon démocratique, certains partis peuvent, sur certaines questions, demander un peu plus de réflexion. Ils ne peuvent donc pas adhérer au premier moment. Nous continuons à les considérer comme membres à part entière de notre organisation, la majorité présidentielle», a-t-il dit.

«Sur la question du changement de la Constitution, nous avions dit qu’il y a un premier groupe de partis et associations qui avait déjà souscrit pour le changement de la Constitution. Les uns et les autres sont en train d’emboiter le pas. Petit-à-petit, nous espérons réussir avoir tout le monde. Sinon, il y a certains partis qui ne souscrivent pas à cette approche, nous constatons. Mais, la question sur le dialogue national ne signifie pas qu’on discutera spécialement du problème de la Constitution. Et d’ailleurs, vous avez suivi notre déclaration du 17 mars 2015, nous avons dit: nous devons discuter des institutions, donc pas exclusivement du changement de la Constitution. Donc, avec les autres partenaires de l’opposition, du centre et de la société civile été autres, nous discuterons de ces institutions-là, y compris est-ce qu’il faut oui ou non changer la Constitution», a-t-il poursuivi.

Selon, il n’y a pas encore de date fixée pour la tenue du dialogue: «Les uns et les autres sont en train de réfléchir, pour faire des propositions. Même lorsqu’il y a un mémorandum qu’on adresse au président de la République, ce sont des propositions et c’est le président qui va décider en dernier ressort».

2016, c’est déjà l’année prochaine. Le temps ne presse-t-il pas? André Ongagna pense que «le temps, on ne l’a pas toujours pour nous. Nous tenons compte de tous ces aléas. C’est le président qui, après avoir écouté tout le monde, après avoir reçu les propositions des uns et des autres décidera. Et il tiendra compte du temps également».

Enfin, que pense-t-il du refus de certains partis d’opposition qui ne veulent voir figurer au menu du dialogue la question sur le changement de la Constitution? «Nous allons discuter, justement pour trouver un consensus. C’est ça le dialogue. Chacun vient avec son point de vue, mais à la sortie, nous souhaitons avoir les mêmes points de vue. Maintenant, si nous n’avons pas les mêmes points de vue, on tirera, tous, les conséquences», a-t-il dit.
Allocution du Président par intérim de la Majorité Présidentielle

Messieurs les Dirigeants des Partis et Associations membres de la Majorité Présidentielle, Mesdames et Messieurs,
L’actualité politique nationale, très agitée, ne nous laisse aucun répit et nous impose un rythme de travail particulier. Rien qu’au cours de ce mois de mars, après les assemblées générales du 10 et du 17 mars, nous voilà aujourd’hui 27 mars à nouveau réunis à l’effet de définir notre approche du dialogue.

Elevé par le Président Denis Sassou-Nguesso comme outil de gouvernance et instrument concourant à la construction d’une démocratie apaisée pour autant qu’il contribue à transcender les divergences et à régler les contradictions sans accrocs, le dialogue revêt, dans le contexte actuel de déchaînement des passions sur la question de la Constitution, une dimension singulière.

Il nous faut le préparer, bien le préparer pour qu’il conserve toujours sa vocation de pilier de la concorde et de la paix, dans une société où les acteurs politiques, très inventifs, n’ont pas toujours la force de tirer les enseignements et de leurs actes et de l’histoire qui se déroule devant eux.

Comment, après avoir, à la Conférence nationale souveraine, juré «plus jamais ça!!!», après avoir reconnu et dénoncé la «bêtise humaine» qui rappelle, dans la conscience des Congolais, horreurs et abus, comment après tout cela expliquer l’atmosphère lourdement polémique et crispée actuelle, à propos du débat sur la Constitution du 20 janvier 2002? Et pourtant, au-delà des apparences, sur la Constitution, un large consensus national est bien établi.

La Majorité, l’Opposition, le Centre et la Société civile conviennent de ce que la Constitution du 20 janvier 2002 représente, pour l’avenir, beaucoup plus une source de contradictions et de conflits, un terreau pour des abus, la paralysie et des crashs qu’un support efficace pour une démocratie qui consolide l’élan pris et assure la stabilité des institutions, nécessaire à la réalisation des grandes œuvres.

Chers Dirigeants,
Il y a véritablement consensus sur ce que la Constitution pose problème et mérite d’être changée. La conférence de presse que nous avons organisée le 6 mars avait pour objectifs, entre autres, de mettre en évidence cette réalité du consensus sur le diagnostic, avec le concours de certains supports vidéos incontestables. Ces supports médiatiques existent, ils sont nombreux: écrits, vidéos, audiovisuels et peuvent être exploités à tout instant.

A la suite de cette conférence de presse, il n’y a eu aucune objection sur l’authenticité des sources et des informations vidéo projetées. Bien au contraire, chacun se retrouve. Si chacun se retrouve et si tous, à l’unanimité, nous sommes d’avis que la Constitution est porteuse de germes de conflit, de paralysie et de crise potentiels, qu’est-ce qui nous oppose donc? Pourquoi ne pas, dans la sérénité, prescrire à ce diagnostic, qui fait consensus, la thérapie qui convient avant que ce ne soit trop tard? Là se trouve le paradoxe de notre démocratie où, sur les questions de principe, la subjectivité prend le dessus sur l’objectivité, les calculs politiciens sur l’intérêt général et les intérêts particuliers sur le bien commun.

Ainsi, on entend: «la Constitution pose problème, elle n’est pas la Constitution pour une vraie démocratie, c’est une Constitution des paresseux», ainsi de suite, pour conclure sur la nécessité de la changer. Mais, quand il s’agit de passer à ce changement inévitable, certains objectent qu’il n’est pas à faire maintenant, au risque d’ouvrir un boulevard à Denis Sassou-Nguesso qui sera à nouveau réélu, si on lui offre ainsi l’horizon politique.

A ceux-là, nous disons: s’ils redoutent tant Denis Sassou-Nguesso, c’est qu’ils ont conscience de leur faiblesse ou de leur incapacité à lui tenir tête lors d’un scrutin populaire. Pourquoi donc ne s’inclinent-ils pas devant le leadership du Président Denis Sassou-Nguesso?

On a entendu récemment certains déclarer, en cas d’alternance, leur intention de dissoudre l’Assemblée nationale, en vue d’inaugurer un nouveau rapport de force au Parlement, qui leur permette de gouverner et de mettre en œuvre leur programme politique. Ici, il convient de souligner que c’est une aventure hasardeuse qui, dans le cadre de la Constitution du 20 janvier 2002, précipiterait le pays dans une grave crise aux conséquences tragiques aisément envisageables.

Pour éviter, demain, ces situations d’impasse, il est bon que les Congolais se retrouvent dans leur diversité, débattent sereinement des grandes questions d’intérêt général et envisagent, ensemble, les solutions qui s’imposent, afin de conjurer le sort qui s’annonce à l’horizon implacablement.

Chers Dirigeants,
En réitérant nos remerciements et nos félicitations pour la mobilisation et l’engagement dont nous faisons preuve, je déclare ouverts les travaux de l’Assemblée générale de la Majorité présidentielle du vendredi 27 mars 2015.
Je vous remercie!

Lasemaineafricaine.net

Le Tchad affirme avoir déjoué une tentative de déstabilisation du pouvoir

mai 1, 2013

N’DJAMENA – Le gouvernement tchadien a annoncé mercredi dans un communiqué avoir arrêté des individus ayant tenté de mener une action de déstabilisation du pouvoir, parmi lesquel un député d’opposition, a-t-on appris de sources concordantes.

Ce jour 1er mai, un groupuscule d’individus mal intentionnés a cherché à mener une action de déstabilisation contre les institutions de la république, indique le communiqué du gouvernement, affirmant que les membres du groupuscule (…) conspiraient depuis plus de quatre mois pour remettre en cause la paix chèrement acquise.

Les forces de défense (…) ont fini par les neutraliser et les mettre totalement hors d’état de nuire, poursuit le communiqué, soulignant que les principaux auteurs arrêtés ont été confiés au Procureur de la république pour les besoins de l’enquête.

Aucune précision supplémentaire n’a été donnée sur l’origine, les appartenances et le nombre des personnes arrêtées. Toutefois de source policière, plusieurs arrestations de civils et de militaires parmi lesquelles Saleh Makki (député d’opposition, ndlr) ont eu lieu lundi.

Depuis deux heures de temps, on signale une situation trouble faites de nombreuses arrestations à N’Djamena, dont celle du député Saleh Makki (…) confirmée par plusieurs sources, a pour sa part affirmé à l’AFP par courriel le député et chef de file de l’opposition tchadienne Saleh Kebzabo.

Romandie.com avec (©AFP / 02 mai 2013 01h22)

Hollande rend hommage à Atta Mills

juillet 24, 2012
Le chef de l’Etat français François Hollande a salué ce soir la mémoire du président ghanéen John Atta Mills, brusquement décédé mardi à 68 ans, comme « garant des institutions » et « défenseur de la démocratie ghanéenne », selon un communiqué de l’Elysée.

« Le président Atta Mills avait à coeur de préserver l’unité nationale », souligne M. Hollande. « Je salue la mémoire du garant des institutions et du défenseur de la démocratie ghanéenne qu’il a toujours été. »  « Il était aussi profondément attaché à l’unité africaine et à la place de l’Afrique au sein de la communauté internationale », déclare le président français qui adresse au peuple et aux autorités ghanéennes ses condoléances les plus sincères.

Lefigaro.fr avec AFP

Amadou Toumani Touré : « Je ne suis pas détenu par les mutins, je suis libre » au Mali

mars 28, 2012

Le président malien Amadou Toumani Touré a accordé mercredi 28  mars sa première interview depuis le coup d’État militaire du 22 mars au Mali.  Il explique qu’il va bien et n’est pas retenu par les mutins. Pour le reste,  l’homme n’est pas très prolixe…

Dans sa première intervention depuis le coup d’État militaire qui l’a  renversé, le 22 mars dernier, le président malien Amadou Toumani Touré commence par soutenir  la position de la Cedeao, qui a tenu un sommet extraordinaire  sur la crise malienne à Abidjan, le 27 mars. « Je souscris entièrement aux  propositions faites par les chefs d’État [ouest-africains, NDLR] pour une sortie  de crise dans notre pays. Cela s’entend par le retour à l’ordre institutionnel  normal (…) et à éviter toute aventure. Cela passe aussi par la remise en place  des institutions de la République qui ont été démocratiquement élues par le  peuple souverain du Mali », confie-t-il sur RFI ce 28 mars.

ATT affirme ne pas se trouver en détention, même s’il tient à garder secret  son lieu de résidence. « Je suis à l’intérieur du Mali, chez moi, au Mali. (…) Je ne suis pas détenu par les mutins. Je suis libre dans mon pays. » À la  question de savoir comment il se porte, le président malien répond : « Oh, bien  ! Je me porte très bien, la seule chose qui me manque, c’est un peu de force (…) Je me porte très bien, aussi bien que ma famille. » Et d’esquiver la question  sur son entourage et les personnes qui assurent sa sécurité. Est-il ou non  entouré de fidèles ? « Je ne pourrais pas vraiment le dire, dans tous les cas.  Il y a toutefois quelques militaires que je garde pour moi-même », répond-il. On  ne saurait être plus évasif…

Calme et détachement

En ce qui concerne la situation politique, ATT ne fait en tout cas montre  d’aucune acrimonie envers les mutins putschistes, et parle avec un grand calme, presqu’un  certain détachement. « (…) À deux mois de la fin de mon mandat, je reste  disponible et c’est tout compréhensible, pour toute solution allant dans le sens  de la paix et de la souveraineté de la démocratie malienne. C’est un exemple  démocratique auquel avec tant d’autres Maliens, tant d’autres démocrates (…) j’ai contribué à la mise en place. Je veux parler de la démocratie. »

Une démocratie qui l’a fait chef d’État, une fonction dont il semble  cependant ne plus vouloir assumer le statut. Pour preuve, quand on lui demande  s’il se considère toujours comme le « président du Mali », il explique ne pas  vouloir « rentrer dans cette polémique. Je me considère d’abord comme un citoyen  malien, comme un démocrate. Je me considère également comme un homme qui agit  pour son pays, nettement moins pour lui que pour son pays. »

Fidèle à son style, ATT préconise une solution à la crise à base de larges  négociations, sans beaucoup plus de précision. « Je pense que le plus important  aujourd’hui c’est, de manière consensuelle, avec l’ensemble de la classe  politique du Mali, et l’ensemble des chefs d’État de la Cedeao, c’est de dégager  une sortie de crise. Je pense qu’aujourd’hui le plus important ce n’est pas les  hommes. C’est les institutions et c’est le Mali. »

Esquives et évitements

Serait-il toutefois disposé à laisser son siège sans condition, ou à le  confier au président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré ? Là  encore, la réponse est plutôt floue… « Je pense que la question n’a pas encore à  être posée. Mais sachez qu’il y a vingt-deux ans je ne pensais pas pouvoir être  élu dans mon pays. Vingt-deux ans après je suis encore là, face à cette crise.  Vous savez que pour moi, c’est le Mali d’abord, et le Mali avant tout », répète-t-il.

Même évitement lorsqu’on lui demande si la nouvelle Constitution proposée par la junte est « recevable » – « ce n’est vraiment pas à moi de décider » – ou s’il est favorable  à une intervention miliaire, comme le suggère la Cedeao – « je serais très mal à  l’aise de répondre à des questions qui n’ont pas été posées ». Au final, outre  les précisions sur sa santé, ATT n’aura véritablement répondu qu’à une seule  question : a-t-il ordonné à sa garde présidentielle de ne pas combattre les  putschistes pour éviter une effusion de sang ?

« Non, non, non : dans tous les cas de figures, d’aucune manière, je ne le  souhaiterai jamais. Que des soldats de l’armée malienne tuent d’autres soldats  de l’armée malienne… Non, pour moi, ce sont des soldats et officiers de l’armée.  Vous imaginez que je n’aurais jamais souhaité d’affrontement entre les forces  armées, uniquement pour protéger un homme. Ce n’est pas important. L’important  aujourd’hui, c’est d’appeler à l’unité, à la cohésion pour faire face à tous ces  défis que nous connaissons dans notre pays. »

Jeuneafrique.com