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Le gouvernement malien saisit Compaoré de la situation à Kidal

mai 10, 2013

 

OUAGADOUGOU – Le chef de la diplomatie malienne, Tiéman Coulibaly, a indiqué vendredi avoir saisi le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise au Mali, de la situation à Kidal (nord), ville aux mains de la rébellion touareg du MNLA.

Le ministre a été reçu à Ouagadougou par Blaise Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Nous avons parlé de Kidal et M. Compaoré s’est engagé à s’occuper de ce dossier, a dit M. Coulibaly devant la presse après l’entretien.

Ceux qui sont conscients de leur responsabilité face à l’Histoire, qui ont accepté l’intégrité territoriale du Mali, la laïcité de notre République, qui renoncent à tout extrémisme religieux et qui savent que l’unité nationale est consacrée, à mon avis l’écouteront et viendront au dialogue pour que nous puissions travailler à construire une paix durable au Mali, a-t-il poursuivi.

M. Coulibaly n’a pas cité le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg laïque et autonomiste qui contrôle Kidal avec le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), groupe dissident des islamistes armés d’Ansar Dine. Le MNLA – dont des responsables sont basés à Ouagadougou – et le MIA refusent toute présence de l’armée et de l’Etat maliens dans la ville.

Selon des sources sécuritaires régionales, l’armée malienne n’exclut plus cependant d’intervenir dans cette ville où sont aussi présentes des troupes françaises. Les forces tchadiennes, auparavant présentes à Kidal, sont désormais à Tessalit, une autre ville du Nord, selon l’état-major tchadien.

Avant l’arrivée de la mission de stabilisation de l’ONU (devant remplacer la force africaine au Mali, ndlr), il est souhaitable que les choses deviennent normales à Kidal parce qu’il n’y aura pas de déploiement partiel. Le déploiement de cette mission se fera en même temps que l’administration malienne et l’armée malienne, a insisté le ministre malien des Affaires étrangères.

C’est une question de sécurité (…). Nous ne pouvons pas tolérer que cette situation d’incertitude et de relative confusion soit maintenue à Kidal, a-t-il martelé.

M. Coulibaly a par ailleurs affirmé que le gouvernement de transition travaille inlassablement à ce qu’une élection présidentielle puisse se tenir en juillet comme prévu, un délai que beaucoup jugent très difficilement tenable.

Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour tenir ce délai-là. C’est un engagement, a-t-il assuré, précisant avoir là aussi demandé l’appui du chef de l’Etat burkinabè.

Le ministre malien s’est également rendu vendredi à Abidjan, où il s’est entretenu avec le président ivoirien Alassane Ouattara, chef en exercice de la Cédéao.

Romandie.com avec (©AFP / 11 mai 2013 03h11)

Union africaine: la crise au Mali est l’une des plus graves que traverse l’Afrique |

juillet 14, 2012
Union africaine: la crise au Mali est l'une des plus graves que traverse l'Afrique Union africaine: la crise au Mali est l’une des plus graves que traverse l’Afrique © AFP

La crise actuelle au Mali, dont le nord est passé sous le contrôle de groupes armés, essentiellement islamistes, est « l’une des plus graves » que traverse l’Afrique, a estimé samedi à Addis Abeba le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping.

« Il ne fait guère de doute que la situation au Mali est certainement une des crises les plus graves à laquelle est confrontée notre continent », a affirmé Jean Ping, en ouvrant une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, consacrée à cette crise malienne et aux tensions entre les deux Soudans.

« Sa persistance fait peser un réel danger sur la viabilité de l’Etat malien, ainsi que sur la stabilité et la sécurité régionale », a-t-il ajouté, à la veille du 19e sommet des chefs d’Etat de l’UA, dimanche et lundi dans la capitale éthiopienne.

« Les principes en cause, qu’il s’agisse de la préservation de l’unité et l’intégrité territoriale du pays, du rejet du terrorisme et du refus des changements anticonstitutionnels de gouvernement sont d’une importance capitale pour le continent », a poursuivi M. Ping.

Le président de la Commission a également noté des progrès « lents et inégaux » dans l’application de la « feuille de route » élaborée par l’UA pour tenter de trouver une solution aux tensions persistantes entre les deux Soudans depuis la partition du Soudan en juillet 2011, qui ont débouché entre mars et mai à d’intenses combats à leur frontière commune.

« Mais je note avec beaucoup de satisfaction, l’affirmation récente par les deux pays de leur volonté de revenir à un esprit de partenariat dans leurs négociations » en vue de leurs « conclusions dans les délais prescrits », a poursuivi M. Ping.

Les négociations entre les deux pays ont repris en mai à Addis Abeba, sans réels progrès pour le moment, pour tenter de régler les principaux différends en suspens entre les deux pays: tracé de la frontière, question du pétrole et statut de zones contestées.

Le médiateur de l’UA dans la crise soudanaise, l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki doit présenter au CPS son rapport sur l’évolution des négociations.

Jeuneafrique.com avec AFP

Intervention militaire au Mali : vers un mandat de l’ONU ?

juin 19, 2012

Réunis une nouvelle fois lundi 18 juin, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont dit « prêts à étudier la requête de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) » et de l’Union africaine (UA) qui militent pour un soutien onusien à une intervention militaire au Mali. La France estime qu’une décision favorable devrait « aboutir rapidement ».

Au moment même où les islamistes d’Ansar Eddine ont accepté la médiation conduite par le Burkina Faso, le Conseil de sécurité des Nations unies pourrait apporter prochainement son soutien à la force militaire que l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) envisagent de déployer au Mali. C’est du moins le signal positif qui a été envoyé par l’organisation lundi.

Les membres du Conseil qui s’étaient contentés de « prendre note » du projet ouest-africain lors de leur dernière réunion, se sont déclarés « prêts à étudier la requête de la Cedeao une fois que des informations supplémentaires lui auront été fournies quant aux objectifs, aux moyens et aux modalités du déploiement envisagé », expliquent-ils dans un communiqué publié lundi 18 juin en fin de journée à New-York.

Optimisme

Toujours pas de oui explicite donc, mais des raisons pour la France de montrer de l’optimisme. « Je pense que les choses devraient aboutir rapidement à une décision du Conseil de sécurité qui avaliserait une opération militaire de l’Union africaine et de la Cedeao », a déclaré lors d’un point de presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero. « Après une phase de piétinement pendant le week-end, les choses sont en train de décanter très vite », a précisé le porte-parole français.

La Cedeao a déclaré lundi que cette force régionale destinée à rétablir l’intégrité territoriale du Mali sera constituée de près de 3 000 hommes. Le Nigeria, le Niger et le Sénégal ont d’ores et déjà promis d’y contribuer.

Jeuneafrique.com avec AFP

Cedeao : les chefs d’État envoient des forces militaires au Mali et en Guinée-Bissau

avril 27, 2012

Réunis à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’occasion d’un sommet extraordinaire jeudi 26 avril, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont décidé d’envoyer des troupes au Mali et en Guinée-Bissau, suite aux coups d’État dans ces deux pays. L’objectif de ces forces régionales sera avant tout de sécuriser les processus de transition.

Des forces militaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) seront envoyées au Mali et en Guinée Bissau. C’est la décision qu’ont pris les chefs d’État de l’instance régionale jeudi 26 avril, à l’issue d’un sommet extraordinaire à Abidjan.

Au Mali, un déploiement « immédiat » de militaires vise à « sécuriser les organes de la transition et le gouvernement intérimaire », suite à la formation d’un gouvernement de transition, un mois après le putsch militaire du 22 mars.

L’objectif est de « parer à toute éventualité dans l’hypothèse de l’usage de la force pour le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali » selon les mots du président de la Commission de la Cedeao, Désiré Kadré Ouédraogo. Pour autant, la force armée n’aura pas comme fonction d’aller combattre la rébellion du Nord-Mali, qui a déclaré l’indépendance de la région suite au coup d’État militaire à Bamako.

Le président a indiqué que la Commission « attend les négociations d’abord » et que le premier contingent veillera à sécuriser la transition, dont les modalités ont été décidées dans un accord-cadre entre la junte militaire et la Cedeao. Il n’a cependant pas exclu « que des unités combattantes soient envoyées plus tard », dans le cas où les discussions avec la rébellion touarègue et les groupes islamistes qui ont pris le pouvoir dans le nord du pays échouaient.

Plus de 500 hommes en Guinée-Bissau

Quant au nouveau gouvernement, son mandat n’exercera pas 12 mois, et devra se clore par des élections présidentielle et législatives. Une nouvelle fois, les dirigeants de la Cedeao ont appelé les membres de la junte à « retourner dans les casernes », mettant en garde « contre toute action arbitraire et unilatérale », passible de « sanctions individuelles ciblées ». 

Du côté de la Guinée-Bissau, pays abonné aux coups d’État et devenu une plaque tournante du trafic de drogue entre Amérique latine et Europe, les chefs d’État de la région ont pris la décision de « déployer avec effet immédiat un contingent » suite au putsch du 12 avril. « Cinq cents à six cents hommes » seront envoyés, en provenance d’au moins quatre pays (Nigeria, Togo, Côte d’Ivoire et Sénégal). Pour ces militaires, l’objectif sera de permettre le retrait de la mission militaire angolaise, composée de quelque 650 hommes et présente depuis 2011 mais aussi d’ « assister la sécurisation du processus de transition ». Le processus doit également durer 12 mois et finir  par des élections, selon la Cedeao.

Les États d’Afrique de l’Ouest ont en outre menacé la Guinée-Bissau de sanctions diplomatiques et économiques et des « sanctions ciblées » sur les membres de la junte, si ceux-ci n’allaient pas dans le sens d’une « restauration immédiate de l’ordre constitutionnel ». Les putschistes ont 72 heures pour réagir faute de quoi, outre les sanctions, ils pourraient être poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI).

« Notre réaction ferme et l’engagement de nos alliés sont plus que jamais vitaux pour que notre sous-région ne bascule dans le terrorisme et la criminalité transnationale », avait averti le président ivoirien Alassane Ouattara à l’ouverture.

Jeuneafrique.com avec  AFP

Guinée-Bissau : la junte prête à se défendre face à une force de l’ONU

avril 21, 2012

La junte, qui a pris le pouvoir en Guinée-Bissau le 12 avril, s’est déclarée vendredi prête à « défendre l’intégrité » du pays en cas d’envoi, sous l’égide de l’ONU, d’une force militaire pour y rétablir l’ordre constitutionnel.

« La Guinée-Bissau n’acceptera pas une force d’interposition car la situation ne l’exige pas. Si on lui envoie une force, elle défendra son intégrité territoriale », a déclaré le lieutenant-colonel Daba Na Walna, porte-parole de l’armée et de la junte. La veille, les pays lusophones, au premier rang desquels le Portugal et l’Angola, ont plaidé devant le Conseil de sécurité à New York pour l’envoi d’une force mandatée par l’ONU afin de « rétablir l’ordre constitutionnel » dans le pays.

« Le temps est venu de dire non à la domination des armes sur les urnes », avait lancé le chef de la diplomatie portugaise Paulo Portas, venu défendre une intervention dans cette ancienne colonie portugaise qui a connu le 12 avril son quatrième coup d’Etat militaire en moins de quinze ans. Une éventuelle « force de maintien de la paix » ou « mission de stabilisation » pourrait intégrer des contingents d’Afrique de l’Ouest et de pays lusophones, notamment des soldats angolais déjà présents sur place dans le cadre d’un accord bilatéral de coopération ou encore Cap-Verdiens.

« Ce qui est en cause, c’est le choix entre un Etat basé sur l’ordre constitutionnel ou un Etat voyou basé sur le pouvoir du trafic de drogue », a affirmé le ministre portugais, qui a demandé des sanctions internationales contre les auteurs du coup et « ceux qui les appuient politiquement ». Minée par une instabilité chronique, la Guinée-Bissau est devenue ces dernières années la plaque-tournante du trafic de cocaïne entre Amérique du sud et Europe, avec la complicité souvent dénoncée de la haute hiérarchie militaire et de certains reponsables politiques.

« Usurpation de pouvoir »

En annonçant jeudi, une semaine après le coup, un « transfert sans équivoque du pouvoir aux civils », la junte, qui maintient toujours en détention le président intérimaire Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior, n’a guère convaincu. Pire, l’alliance de circonstance entre l’armée et les anciens opposants au régime renversé a provoqué la colère des voisins de la Guinée-Bissau qui se sont sentis dupés par les militaires.

Ces derniers s’étaient engagés « par écrit » lundi à « se retirer pour permettre un retour immédiat à la normalité constitutionnelle », selon le président de la Commission de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) Désiré Ouédraogo. Faisant fi de leurs promesses, la junte et l’ex-opposition ont désigné jeudi un président de transition en la personne de Manuel Serifo Nhamadjo, un dissident du parti au pouvoir éliminé au premier tour de la présidentielle du 18 mars, remporté par l’ex-Premier ministre Gomes Junior.

Le président du futur Conseil national de transition (CNT) a également été choisi. Il s’agit Braima Seri Djalo, vice-président du Parti de la Rénovation sociale (PRS) de Koumba Yala, principal opposant à Gomes Junior. S’exprimant vendredi soir pour la première fois depuis sa désignation, M. Serifo Nhamadjo a assuré ne pas avoir été consulté ni même informé préalablement de sa désignation, qu’il n’a toutefois pas rejetée. La date de l’investiture des nouveaux organes de transition, prévue pour fonctionner deux ans, n’a pas été précisée.

En attendant, la Cédéao a affirmé qu’elle rejetait cette « usurpation de pouvoir » et fait savoir qu’elle ne reconnaîtra « aucune transition émanant de la junte ». L’organisation régionale a prévu la semaine prochaine deux sommets pour discuter de la crise en Guinée-Bissau: le premier réunira six chefs d’Etat ouest-africains le 23 avril à Conakry, le second, trois jours plus tard à Abidjan, sera consacré aussi à la crise au Mali, autre pays de la région victime d’un coup d’Etat le 22 mars.

Jeuneafrique.com

Mali : la junte s’engage à rendre le pouvoir aux civils, la Cedeao menace d’intervenir par la force

avril 7, 2012

La junte militaire au Mali s’est engagée vendredi soir à  remettre le  pouvoir aux civils dans le cadre d’un accord avec la Cedeao, qui a   menacé de recourir à la force pour préserver « l’intégrité territoriale »  du pays  après la déclaration d’indépendance du territoire de l' »Azawad »,  au Nord, par  un mouvement de la rebellion touareg.

« Nous sommes parvenus à un accord, accord qui permettra dans les heures et  les jours à venir de mettre effectivement en place les organes prévus par la  Constitution et qui fonctionneront de manière régulière », a annoncé à la  télévision publique ORTM le ministre burkinabè des Affaires étrangère, Djibrill  Bassolè, au nom de la la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest  (Cedeao).

Il s’exprimait à Kati, le QG de la junte, près de Bamako, après la lecture  par le chef de la junte malienne, le capitaine Amadou Sanogo, de l’intégralité  de « l’accord-cadre » de cinq pages prévoyant un président intérimaire en la  personne du président de l’Assemblée nationale, un Premier ministre et un  gouvernement de transition ainsi qu’une future loi d’amnistie pour les  putschistes.

Le parlement malien (monocaméral) est actuellement présidé par  Dioncounda Traoré, qui était vendredi soir à l’étranger, d’après diverses  sources.

L’accord stipule encore que le président intérimaire aura « comme mission  d’organiser une élection présidentielle dans le délai constitutionnel de 40  jours ».

La Cedeao a également demandé que le président malien Amadou Toumani Touré,  renversé le 22 mars par la junte, soit protégé et libre du choix de sa  résidence, a ajouté le ministre burkinabè, représentant du médiateur dans la  crise malienne.

Le président en exercice de la Cedeao, l’Ivoirien Alassane Ouattara, a  demandé la levée « immédiate » des sanctions de cette organisation contre le Mali  à la suite de l’accord, a encore annoncé M. Bassolé. La Cedeao a imposé un  embargo diplomatique et économique total au Mali.

Le Mali est « un et indivisible »

Réunie à Abuja, la capitale nigériane, la Cedeao a menacé d’autre part  vendredi de recourir à la force pour préserver « l’intégrité territoriale » du  Mali après la déclaration d’indépendance du territoire de l' »Azawad »,  qu’elle rejette totalement. Dans un communiqué, elle « rappelle à tous les  groupes armés du Nord du Mali que le Mali est +un et indivisible+ et qu’elle  usera de tous les moyens, y compris le recours à la force, pour assurer  l’intégrité territoriale du Mali ».

L’organisation ouest-africaine – 15 membres, Mali compris- envisage depuis le  coup d’Etat d’y envoyer une force militaire de 2.000 à 3.000 hommes. Les chefs  d’état-major des armées de la Cedeao, réunis jeudi à Abidjan, ont élaboré un  « mandat » pour cette force, qui reste à valider par les chefs d’Etat.

La Cédéao « dénonce » et juge « nulle » la proclamation de l’indépendance de  l’Azawad, vaste zone dominée par des groupes armés islamistes et criminels,  selon les termes de son communiqué. Elle « réaffirme son attachement à l’unité et  à l’intégrité territoriale » du Mali.

La proclamation de l’indépendance de l’Azawad a renforcé la confusion règnant  dans cette vaste zone, au bord du « désastre humanitaire », qui compte plus de  210.000 réfugiés et déplacés depuis le déclenchement de la rébellion du MNLA  mi-janvier. La proclamation d’indépendance, faite par un porte-parole en  France du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Mossa Ag Attaher,  « officialise » la division du Mali entre le sud des militaires putschistes et le  nord en proie à l’anarchie.

« Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce  jour », a déclaré Mossa Ag Attaher sur la chaîne France 24 en des termes  identiques à ceux d’un communiqué publié par le MNLA sur son site internet. Très vite, l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), les Etats-Unis, des  pays voisins du Mali et la France, ex-puissance coloniale, ont rejeté cette  déclaration unilatérale comme « nulle et non avenue » ou « sans aucune valeur »,  selon Jean Ping, président de la Commission de l’UA.

Des responsables touareg du Niger, dont d’anciens chefs rebelles, ont  également condamné cette proclamation. L’Azawad, immense territoire aride  d’une surface équivalente à celle de la France et de la Belgique réunies, est  situé au nord du fleuve Niger et comprend les trois régions administratives de  Kidal, Tombouctou et Gao.

Le MNLA prêt à combattre Aqmi

Après le coup d’Etat militaire, ces régions sont tombées aux mains du MNLA,  du mouvement islamiste Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) appuyé par des  éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d’autres groupes  criminels.

Les islamistes et des groupes criminels ont très vite pris le dessus sur le  MNLA, selon divers témoignages, relativisant la déclaration unilatérale  d’indépendance des rebelles touareg, qui ne semblent pas en mesure de contrôler  ce territoire. Mossa Ag Attaher a affirmé à l’AFP que le MNLA serait prêt à  combattre Aqmi dans le cadre de la mise en place « d’un partenariat  international ».

Omar Hamaha, chef militaire d’Ansar Dine, qui a pris le contrôle de  Tombouctou, a, lui, affirmé mener une guerre « contre l’indépendance » de l’Azawad  et « pour l’Islam », dans une déclaration publique dont l’AFP s’est procuré les  images. « Notre guerre, c’est une guerre sainte, une guerre légale, au nom de  l’islam. Nous sommes contre les rebellions. Nous sommes contre les  indépendances », a-t-il dit.

L’Algérie, voisin du nord et puissance militaire régionale dont six  diplomates ont été enlevés jeudi à Gao, « n’acceptera jamais une remise en cause  de l’intégrité territoriale du Mali », a déclaré le Premier ministre Ahmed  Ouyahia au journal Le Monde.

Alger a annoncé une réunion des ministres des Affaires étrangères d’Algérie,  du Niger et de la Mauritanie dimanche à Nouakchott pour discuter de la  situation, en l’absence de représentants du Mali.

Il y a urgence: les effets combinés de la sécheresse, des violences et des  graves atteintes aux droits de l’homme commises dans le Nord font que cette  région est « au bord du désastre humanitaire », selon Amnesty International.

Le front antijunte, qui regroupe partis politiques et organisations de la  société civile, a appelé l’ONU à intervenir d’urgence « pour éviter une  catastrophe humanitaire » en particulier à Gao où « des menaces d’interruption des  fournitures d’eau et d’électricité planent » et où « des enlèvements de petites  filles sont également signalés ».

Des centaines de jeunes, pour la plupart natifs du nord du Mali, ont manifesté vendredi à Bamako pour dénoncer des  « ignominies » commises dans leur région et réclamé des armes pour aller la  défendre.

L’ex-Premier ministre malien Modibo Sidibé, détenu plusieurs jours au moment du coup d’Etat,  a été brièvement interpellé vendredi à Bamako et relâché ensuite, selon ses  proches.

Jeuneafrique.com

L’indépendance du nord du Mali rejetée par la communauté internationale

avril 6, 2012

Photo fournie par le MNLA le 2 avril 2012 montrant des rebelles de ce mouvement dans un lieu non indentifié au Mali, en février 2012

Photo fournie par le MNLA le 2 avril 2012 montrant des rebelles de ce mouvement dans un lieu non indentifié au Mali, en février 2012 (Photo AFP)

L’Union africaine, les États-Unis et le Quai d’Orsay rejettent cette déclaration des touaregs. Londres a pour sa part fermé «temporairement» son ambassade au Mali.

La rébellion touareg du Mali a proclamé vendredi l’indépendance du territoire de «l’Azawad» dans le nord du pays, vaste territoire désertique au nord du pays dominé par des groupes armées islamistes et criminels et au bord du «désastre humanitaire».

L’initiative du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a été largement condamnée par les pays africains et les européens.

La proclamation d’indépendance faite par un porte-parole en France du MNLA, Mossa Ag Attaher, «officialise» la division du Mali : une partie Sud contrôlée par des militaires putschistes isolés et impuissants, une partie Nord en proie à l’anarchie.

Condamnations internationales

Très vite, l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et la France, ex-puissance coloniale, ont rejeté cette déclaration unilatérale comme «nulle et non avenue» ou «sans aucune valeur», selon Jean Ping, président de la Commission de l’UA. Il a appelé «toute la communauté internationale à soutenir pleinement cette position de principe de l’Afrique».

Les Etats-Unis l’ont aussi rejetée. «Nous rejetons la déclaration  d’indépendance du MNLA  (Mouvement national de libération de l’Azawad)  et répétons notre appel à  préserver l’intégrité territoriale du Mali», a déclaré à Patrick  Ventrell, un porte-parole du département d’Etat américain.

«Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour», a déclaré Mossa Ag Attaher sur la chaîne France 24 en des termes identiques à ceux d’un communiqué publié par le MNLA sur son site internet.

L’Azawad, immense territoire aride d’une surface équivalente à celle de la France et de la Belgique réunies, est situé au nord du fleuve Niger et comprend les trois régions administratives de Kidal, Tombouctou et Gao.

Deux semaines après le coup d’Etat militaire qui a renversé le 22 mars à Bamako le président Amadou Toumani Touré, ces régions sont tombées en trois jours aux mains du MNLA, du mouvement islamiste Ansar Dine (défenseurs de l’islam) appuyé par des éléments d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et d’autres groupes.

Guerre sainte

Très vite, les islamistes et des groupes criminels ont pris le dessus sur le MNLA, selon divers témoignages, relativisant la déclaration unilatérale d’indépendance des rebelles touareg qui ne semblent pas en mesure de contrôler «leur» territoire.

Mossa Ag Attaher a affirmé que le MBLA serait prêt à combattre Aqmi dans le cadre de la mise en place «d’un partenariat international».

Omar Hamaha, chef militaire d’Ansar Dine, qui a pris le contrôle de Tombouctou, a, lui, affirmé mener une guerre «contre l’indépendance» de l’Azawad et «pour l’Islam», dans une déclaration publique dont l’AFP s’est procuré les images.

«Notre guerre, c’est une guerre sainte, une guerre légale, au nom de l’islam. Nous sommes contre les rébellions. Nous sommes contre les indépendances. Toutes les révolutions qui ne sont pas au nom de l’islam, nous sommes contre», a-til dit.

Les voisins du Mali membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui ont imposé un embargo diplomatique et économique total au Mali quelques jours après le coup d’Etat, ont toujours clamé leur attachement à l’intégrité territoriale de ce pays.

Ils envisagent d’y envoyer une force militaire de 2 000 à 3 000 hommes pour la préserver : les chefs d’état-major des armées de la Cédéao, réunis jeudi à à Abidjan, ont élaboré un «mandat» pour cette force.

Capture d’écran d’une vidéo d’un bar incendié à Tombouctou, le 3 avril 2012 (Photo AFP)

Effets combinés dévastateurs

L’Algérie, voisin du Nord et puissance militaire régionale dont six diplomates ont été enlevés jeudi à Gao, «n’acceptera jamais une remise en cause de l’intégrité territoriale du Mali» et prône le «dialogue» pour régler la crise, a déclaré le Premier ministre Ahmed Ouyahia au journal Le Monde vendredi.

Alger a ensuite annoncé une réunion des ministres des Affaires étrangères d’Algérie, du Niger et de la Mauritanie dimanche à Nouakchott pour discuter de la situation, en l’absence de représentants du Mali.

Il y a urgence : les effets combinés de la sécheresse, des violences et des graves atteintes aux droits de l’Homme commises dans le Nord font que cette région est «au bord du désastre humanitaire», selon Amnesty International.

Le front antijunte, qui regroupe partis politiques et organisations de la société civile, a appelé l’ONU à intervenir d’urgence «pour éviter une catastrophe humanitaire» en particulier à Gao où «des menaces d’interruption des fournitures d’eau et d’électricité planent» et où «des enlèvements de petites filles sont également signalés», selon le président de ce front, Siaka Diakité.

Des centaines de jeunes, pour la plupart natifs du nord du Mali, ont manifesté vendredi à Bamako pour dénoncer des «ignominies» commises dans leur région et réclamé des armes pour aller la défendre.

Oxfam «craint que la combinaison des conséquences dévastatrices des combats et de l’insécurité ainsi que l’aggravation de la situation alimentaire ne produise un plus grand nombre de réfugiés dans la région», où il y a déjà plus de 210 000 réfugiés et déplacés depuis le déclenchement de la rébellion du MNLA mi-janvier.

World Vision craint aussi «l’impact négatif et de grande envergure» des sanctions sur les démunis.

Ces deux ONG demandent la levée de l’embargo imposé par la Cédéao, car «la fermeture des frontières signifie que les prix des denrées alimentaires, déjà élevés, vont encore augmenter et être hors de portée des plus pauvres», selon World Vision.

Une mission de la Cédéao conduite par le ministre burkinabé des Affaires étrangères Djibril Bassolé, se trouvait toujours vendredi à Bamako pour des pourparlers avec la junte. Elle demande à son chef, le capitaine Amadou Sanogo, un retour à l’ordre constitutionnel en échange de la levée de l’embargo.

Pour la première fois, une ambassade occidentale à Bamako, celle du Royaume-Uni, a décidé de retirer son personnel.

Liberation.fr avec AFP

« Situation critique au Nord-Mali », selon Sanogo qui demande l’appui de la Cedeao

mars 30, 2012

De plus en plus acculée, la junte au pouvoir à Bamako demande à  la Cedeao de la soutenir pour faire face aux rebelles touaregs au Nord-Mali.  Ceux-ci ont pris la ville de Kidal, et menacent désormais directement Tombouctou  et Gao.

Après la chute de Kidal, vendredi vers 9 heures 30, qui ouvre la  route de Gao aux rebelles touaregs, la junte au pouvoir à Bamako réagit par la voix de son chef, le  capitaine Amadou Haya Sanogo. « La situation est actuellement critique dans le  nord du Mali en raison de l’avancée de rebelles touaregs et d’islamistes armés, face auxquels l’armée a besoin du  soutien extérieur », a-t-il affirmé au camp militaire de Kati, le QG des  putschistes, à 15 km de Bamako.

« Les rebelles continuent à agresser notre pays et terroriser nos populations  (…). La situation est à cette heure critique, notre armée a besoin du soutien  des amis du Mali pour sauver les populations civiles et sauvegarder l’intégrité territoriale du Mali », a-t-il  répété, alors que Tombouctou est également menacé par les rebelles du Mouvement  national de libération de l’Azawad (MNLA).

« Incident malheureux »

Sanogo a également évoqué la brève manifestation de la veille sur le Tarmac  de l’aéroport de Bamako, qui a empêché la délégation de chefs d’État de la  Cedeao, menée par Alassane Ouattara, d’atterrir dans la capitale malienne. Il a  déploré un « incident malheureux indépendant de notre volonté », puis a présenté  ses excuses à l’organisation ouest-africaine. À la suite de l’échec de Bamako,  celle-ci a tenu jeudi une réunion en urgence à Abidjan, en présence notamment de  Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, et de Boni Yayi, président en  exercice de l’UA. Un ultimatum a été lancé à la junte, la menaçant d’embargo  économique et financier si l’ordre constitutionnel n’était pas rétabli « dans les 72 heures ».

« Nous avons compris la position de la Cedeao, nous nous félicitons surtout  de la volonté de part et d’autre de continuer à privilégier le dialogue », a  poursuivi Sanogo. « Nous réitérons notre invitation à la Cedeao d’approfondir  davantage son analyse de la situation du Mali », a-t-il ajouté. Et de conclure : « C’est pour affronter ce défi sécuritaire, celui du redressement de notre  démocratie avec un processus rapide de normalisation à travers l’organisation  d’élections libres et transparentes, avec une restauration de l’État, que nous  invitons une fois de plus les États de la Cédéao, la communauté internationale à  soutenir les populations maliennes et la junte ».

Jeuneafrique.com avec AFP