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La santé numérique et l’intelligence artificielle : une solution miracle pour l’Afrique ?

mai 31, 2023

Si les applications de santé numérique explosent partout dans le monde, pour l’experte en santé numérique Laure Beyala, l’Afrique doit développer massivement des systèmes intégrant les techniques de l’intelligence artificielle pour améliorer de façon significative les soins, et apporter des réponses efficaces à certaines maladies difficiles et rares.

La taille du marché mondial de la santé numérique devrait atteindre 559,52 milliards de dollars d’ici à 2027, selon le cabinet Fortune Business Insights. © PNUD

De nombreux pays africains souhaitent atteindre l’un des objectifs de développement durable (ODD) qui est d’assurer la couverture universelle des soins pour tous. La concrétisation de ce projet ambitieux nécessite d’avoir des pools de ressources compétentes dans les technologies innovantes, en particulier dans la conception, le développement et l’adoption des technologies de santé numérique qui intègrent des fonctionnalités autoapprenantes. De telles fonctionnalités issues des algorithmes d’intelligence artificielle (IA) permettront de développer de nouvelles méthodes non invasives pour collecter des données vitales et les analyser en temps réels.

Des défis à surmonter

Partant des dispositifs médicaux connectés passifs ou autoapprenants, en passant par des applications (de télémédecine, surveillance des patients hospitalisés, gestion des médicaments) et des systèmes d’aide à la décision clinique ou au diagnostic, la taille du marché mondial de la santé numérique devrait atteindre 559,52 milliards de dollars d’ici à 2027, selon le rapport du cabinet Fortune Business Insights. Sa valeur, étant estimée à 234,5 milliards de dollars en 2023 par Global Health Care Outlook 2020. Malgré ces opportunités liées aux technologies numériques dans le domaine médical, la plupart des pays africains n’arrivent pas encore à bénéficier pleinement de leur potentiel.

Comme toutes les technologies de rupture, les applications de santé numérique ont démarré comme des solutions de niche avec un attrait initial limité sur le marché de la santé. De nos jours, ils sont acceptés et transforment l’industrie de la santé. Cependant, certains pays du continent vont devoir faire face à un bon nombre de défis pour faciliter leur implémentation et leur adoption. Notamment le manque d’infrastructures réseaux qui englobe à la fois l’indisponibilité des serveurs et la faible disponibilité du réseau internet. On note également, l’absence des normes standard réglementaires ; le manque d’expertise en santé numérique et les compétences limitées pour développer des solutions appropriées dans le domaine de la santé. À cela s’ajoutent de nombreux défis juridiques et éthiques liés à l’usage du numérique en santé qui doivent être abordés et traités.

La recherche quantique, une stratégie ?

Il faudrait une stratégie africaine de développement du numérique en santé et de l’IA dont les lignes directives seraient communes à tous les États. Une stratégie qui serait dirigée par une structure de recherche quantique africaine doté d’un fonds de roulement, qui permettrait aux pays d’établir des recommandations ou des bonnes pratiques tirer des retours d’expériences des projets pilotes mis en place dans le cadre du développement du numérique en santé.

Pour apporter une réponse aux défis éthiques liés à la santé numérique et à l’intelligence artificielle, cette structure de recherche du quantique africaine pourra initier des collaborations internationales afin d’établir une norme intercontinentale d’éthique entourant l’utilisation des dispositifs numériques intégrant l’IA. Des protocoles d’éthiques devraient être élaborés et mis en place pour régir l’utilisation sécurisée des données médicales africaines. Cette organisation pourrait mettre en place des rencontres avec diverses parties prenantes pour établir des politiques concernant les pratiques pour assurer la disponibilité, l’intégrité, la sécurité et la confidentialité des données des patients.

Un cloud spécifique

Selon une étude de Uptime Institute Awards de 2018, l’Afrique ne compte que 1,3 % des datacenters mondiaux, soit 80 au total. Mais ce chiffre paraît dépassé à cette date car une dizaine d’États se sont dotés d’un plan national ambitieux lié à la construction des centres de données. Un secteur en pleine croissance sur le continent qui se justifie par le développement de la capacité en infrastructures réseaux haut débit ainsi que la volonté des pays africains de mettre en place des stratégies de développement numérique.

Nous pourrons donc espérer avoir un cloud spécifique dédié au cadre médical afin de pouvoir héberger, sécuriser, traiter et partager les données qui seront générées à travers des dispositifs de santé numérique. Le but étant d’améliorer la recherche scientifique afin d’apporter des réponses efficaces à certaines maladies difficiles et rares.

En plus de l’augmentation des infrastructures de téléphonie mobile, l’Afrique est dotée en partie d’une grande communauté de patients intellectuellement compétents. En ce sens, le déploiement des outils de santé numérique intégrant les algorithmes d’intelligence artificielle s’avère être particulièrement bénéfique pour ces systèmes de santé. Il offrira la possibilité de sauver des vies et de jouer un rôle crucial dans le transfert international d’un socle de connaissances et de compétences innovantes en matière de santé numérique.

Avec Jeune Afrique

Laure Beyala

Par Laure Beyala

Ingénieure de l’École d’ingénieur en génie électrique (Esigelec), fondatrice de la plateforme E-santé Expertise en charge du développement de la santé numérique en Afrique, Young Leader 2021 de la French African Foundation et experte en santé numérique et action innovante au sein de la Commission européenne. Elle est aussi l’autrice de deux ouvrages scientifiques en santé numérique parus chez Iste Éditions : « La Thérapie numérique, le nouvel âge de la santé » (2022) ; « Les Objets connectés en santé : risques, usages et perspectives » (2018).

Troquer son psy…contre une intelligence artificielle ?

juin 13, 2021

Aux États-Unis, certains préfèrent discuter avec une intelligence artificielle développée pour entendre leurs problèmes, explique Courrier international.

Aux Etats-Unis, la pandemie a mis en evidence un manque de personnel dans le domaine de la sante mentale.
Aux États-Unis, la pandémie a mis en évidence un manque de personnel dans le domaine de la santé mentale. © EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP / PHOTOPQR/LE BIEN PUBLIC/MAXPPP

Un thérapeute disponible instantanément, chaque jour, à toute heure du jour et de la nuit. Mais comprend-il seulement les problèmes de ceux qu’il écoute ? Aux États-Unis, l’algorithme Woebot a été développé pour aboutir à une application de chatbot à des fins thérapeutiques, pour s’entretenir avec des patients. L’utilisation de l’intelligence artificielle dans ce cas précis est destinée, à l’origine, à permettre à ceux qui n’en auraient pas les moyens de pouvoir consulter en cas de problème. 

Mais, comme l’explique Courrier international, l’opération soulève de nombreux doutes exprimés notamment dans le New York Times. Des spécialistes s’interrogent de concert : « Mais le simple fait de se confier peut-il être assimilé à un suivi psychologique  ? Certes, un robot thérapeute a l’avantage de pouvoir être appelé à toute heure du jour et de la nuit. Mais comprend-il vraiment vos problèmes  ? Quelques questions pointues et des exercices d’introspection peuvent-ils infléchir des schémas comportementaux bien installés ? Une démarche [de consultation] ne nécessite-t-elle pas des interactions humaines pour être efficace ? »

Un manque de thérapeutes aux États-Unis

De fait, la technologie répond ici à la demande. Les États-Unis ont traversé, pendant la pandémie, une véritable pénurie de professionnels de la santé mentale, beaucoup d’Amricains se tournant vers ce genre d’applications par nécessité, mais parfois aussi par choix. « Il n’était pas certain de vouloir dévoiler ses émotions devant une vraie personne, évoque un proche d’un jeune homme de 26 ans. Il ne voulait pas avoir à redouter un jugement, ni à contraindre son emploi du temps pour libérer un créneau pour un rendez-vous. »

Mais l’intelligence artificielle ayant encore ses limites, il n’est pas rare que Weobot se trahisse en apportant une réponse insensée ou étrangement formulée. Difficile, dans ces conditions, d’espérer une thérapie efficace. C’est pourquoi certains scientifiques voient en cette technologie un complément potentiellement précieux à une thérapie, notamment s’agissant des adolescents. Une première étape plus abordable, financièrement et émotionnellement, vers la prise de parole.

Par Le Point avec AFP

Toulouse veut devenir l’un des leaders mondiaux de l’intelligence artificielle

septembre 29, 2018

Toulouse (France) – L’Université Fédérale Toulouse-Midi-Pyrénées (UFTMP) veut faire de Toulouse l' »un des leaders mondiaux de l’intelligence artificielle » grâce à Aniti, projet de super-pôle dédié à ce domaine et rassemblant laboratoires et entreprises, déposé vendredi en réponse à un appel de Cédric Villani.

« Avec la création de l’Institut Aniti (Artificial and Natural Intelligence Toulouse Institut), c’est un véritable système d’organisation autour de la recherche en intelligence artificielle » que propose l’UFTMP, selon un communiqué de cette université, transmis samedi.

Le projet, qui répond à l’appel à manifestation d’intérêt impulsé par le député et mathématicien Cédric Villani, regroupe établissements d’enseignement supérieur, organismes de recherches et partenaires industriels.

Alors que Toulouse accueille la 2e plus grande concentration de chercheurs en France (6.800 dans le public), le projet entend s’appuyer sur les « forces en matière d’intelligence artificielle » déjà très développées dans la région, notamment concernant l’intelligence artificielle dite « hybride ».

33 des 143 laboratoires que comptent l’UFTMP sont ainsi déjà impliqués dans des expérimentations sur cette intelligence artificielle qui mêle raisonnement logique et apprentissage classique par déduction, afin de « construire une intelligence artificielle plus fiable ».

Si l’UFTMP compte déjà 23 établissements d’enseignement supérieurs, 1 centre hospitalier universitaire et 7 organismes de recherche répartis sur 11 villes, son ambition avec Aniti est de « doubler le nombre d’étudiants formés à l’IA à l’horizon 2023 » et « d’augmenter significativement le nombre de docteurs » dans ce même domaine.

Ce super-pôle aura pour vocation de mieux « intégrer les besoins de l’industrie » et de renforcer la recherche. « Les résultats en recherche et développement pourront en particulier être exploités dans les domaines des transports, de l’environnement et de la santé », explique l’UFTMP dans son communiqué.

Romandie.com avec(©AFP / 29 septembre 2018 16h19)                                                        

L’intelligence artificielle de Google s’implante à Paris

septembre 18, 2018

Paris – Google a inauguré mardi à Paris son nouveau laboratoire de recherche en intelligence artificielle, annoncé en janvier lors du sommet de grands patrons mondiaux « Choose France ».

L’implantation de ce centre de recherches à Paris « est un signal fort de l’attractivité de la France », a déclaré la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, Delphine Gény-Stephann, présente à l’inauguration.

« Les axes de recherche stratégiques retenus à ce jour [par Google] – santé, environnement, vision par ordinateur, art – viendront renforcer l’expertise de l’écosystème français dans ces secteurs d’activité », s’est-elle félicitée.

Le laboratoire parisien devrait employer un noyau dur d’une vingtaine de chercheurs, auxquels viendront peut-être plus tard se greffer des équipes chargées de développer des applications issues des recherches parisiennes.

« Pour l’instant, nous avons recruté cinq personnes, avec l’objectif d’arriver à une quinzaine d’ici à la fin de l’année », a expliqué à l’AFP Olivier Bousquet, le patron des activités d’intelligence artificielle de Google en Europe, basées à Zurich.

Google n’est pas le seul grand nom de la tech à investir en France dans l’intelligence artificielle.

IBM a ainsi annoncé au printemps 2018 l’embauche de 400 experts en deux ans, dont une bonne partie iront s’installer au sein du pôle technologique de Saclay en région parisienne.

« Nous avons déjà embauché à peu près 120 personnes et nous serons à 200 en fin d’année », a indiqué à l’AFP Nicolas Sekkaki, président d’IBM France. IBM inaugurera de premiers locaux avant la fin de l’année, a-t-il indiqué.

– « Un peu en retard » –

L’entreprise britannique DeepMind, qui fait partie du groupe Alphabet (la maison mère de Google) a aussi installé cet été à Paris une équipe de chercheurs.

Le constructeur informatique japonais Fujitsu est également en train de transformer son centre de recherche en région parisienne en centre d’expertise européen, avec pour ambition de doubler les effectifs dans les mois à venir.

Pour Sylvain Duranton, qui dirige au plan mondial l’entité Intelligence artificielle » du Boston Consulting Group, l’intérêt des géants de la tech pour les cerveaux français est une bonne nouvelle, car il permet de stimuler toute la filière française de l’intelligence artificielle.

Mais il est préoccupé par le retard que les entreprises françaises semblent prendre dans l’utilisation de l’intelligence artificielle.

« Nous avons beaucoup de talents en matière d’intelligence artificielle, mais pour ce qui est de vivre vraiment la révolution qu’elle apporte, le pays est un peu en retard », estime-t-il

Selon une étude réalisée par le BCG auprès de salariés du monde entier, 31% des actifs chinois disent déjà travailler dans une entreprise utilisant l’intelligence artificielle, contre 24% aux Etats-Unis et seulement 16% en France.

Chez Google, le laboratoire de recherche parisien s’inscrit dans le réseau mondial que le géant américain est en train de constituer.

Dans la zone Europe Moyen-Orient et Afrique, des équipes ont été installées ou sont en train d’être installées en Israël, à Amsterdam et au Ghana, a indiqué M. Bousquet.

A Paris, les chercheurs en intelligence artificielle seront installés dans le tout nouveau centre de recherches parisien de Google, un bâtiment entièrement rénové de 6.000 m2 jouxtant le siège de Google France dans le IXe arrondissement de Paris.

Google, qui emploie environ 700 personnes en France, compte faire passer rapidement ses effectifs à un millier, dont environ un quart d’ingénieurs et chercheurs se consacrant à la recherche et développement.

Romandie.com avec(©AFP / 18 septembre 2018 13h53)                                                        

Intelligence artificielle: le rapport Villani rendu public mercredi

mars 27, 2018

Paris – Le rapport de Cédric Villani, mathématicien et député LREM de l’Essonne, sur l’intelligence artificielle, qui doit éclairer le gouvernement sur sa stratégie en la matière, sera rendu public mercredi soir, a-t-on appris auprès de son entourage.

Depuis septembre, le lauréat 2010 de la médaille Fields – le « prix Nobel des maths » – a mené une large réflexion sur l’intelligence artificielle (IA) qui, en donnant aux machines de nouvelles capacités d’analyse et d’apprentissage, promet de bouleverser la manière dont fonctionnent bon nombre d’industries et de services. Son rapport était initialement attendu jeudi.

Emmanuel Macron doit dévoiler jeudi un plan pour faire de la France un champion de l’intelligence artificielle.

Le chef de l’Etat accueillera mercredi soir 15 sommités mondiales du secteur, dont le Français Yann Le Cun (scientifique en chef de l’IA chez Facebook), la Japonaise Noriko Araï, qui a conçu un robot capable de réussir un examen d’entrée à l’université, ou le Britannique Demis Hassabis, fondateur de la société DeepMind rachetée par Google en 2014.

Jeudi, après avoir reçu le président du géant sud-coréen Samsung, Young Sohn, Emmanuel Macron visitera un centre de recherche sur le cancer à l’Institut Curie à Paris qui est en pointe dans les nouvelles technologies de dépistage. Puis il présentera la « stratégie nationale » pour l’IA au Collège de France, où se tiendra le « Sommet de l’intelligence artificielle ».

Romandie.com avec (©AFP / 27 mars 2018 17h32)