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Côte d’Ivoire: un mort à Bouaké, intervention de l’armée en cours

mai 14, 2017

Des soldats mutins contrôlent des véhiculent à Bouaké le 14 mai 2017 / © AFP / ISSOUF SANOGO

La mutinerie de soldats en Côte d’Ivoire, déclenchée depuis vendredi pour obtenir des primes, a provoqué la mort d’un homme blessé par balle à Bouaké, grande ville du centre toujours contrôlée dimanche par les militaires en colère qui tiennent aussi Korhogo (nord).

Un premier bilan fait aussi état d’une vingtaine de blessés, dont six par balle, depuis ce nouveau mouvement de grogne de 100 à 300 soldats, qui fait suite à une précédente mutinerie en janvier.

L’homme, gravement blessé par balle samedi à Bouaké, est décédé dimanche au Centre hospitalier universitaire, a annoncé sa famille.

« Issouf Diawara (…) est finalement mort des suites de ses blessures par balle. Je suis un homme effondré. Sachez que je suis seul aujourd’hui après la mort de mon grand frère », a affirmé à l’AFP son jeune frère Souleymane Diawara.

La victime avait été atteinte d’une balle par des soldats mutinés qui s’étaient rendus au siège d’anciens rebelles non intégrés dans l’armée, appelés les « démobilisés », qui avaient aux mêmes réclamé des primes lundi, selon des témoignages.

« Une opération militaire est en cours pour rétablir l’ordre » contre « certains militaires récalcitrants qui continuent de désobéir » a déclaré le chef d’état-major des armées ivoiriennes, le général Sékou Touré, dans une déclaration, transmise à l’AFP.

Le patron de l’armée a déploré « l’usage d’armes à feu contre les populations civiles excédées par leurs (les mutins) agissements, des pillages et rackets systématiques… », soulignant des « actes d’une extrême gravité, contraires à la mission de protection assignée aux forces armées ».

Les mutins, qui demandent le versement de reliquats de primes, tiraient dimanche en l’air à Bouaké, pour empêcher la population de sortir de chez elle. Ils patrouillaient dans les quartiers, passant parfois à tabac des habitants, selon des témoins.

Une femme et cinq hommes ont été atteints par des tirs dimanche et étaient soignés au CHU, a constaté un journaliste de l’AFP.

Une quinzaine d’autres personnes, molestées, ont été légèrement blessées et admises à l’hôpital.

Samedi, des mutins impliqués dans ce mouvement avaient tiré sur deux personnes, à Bouaké et à Korhogo, les blessant gravement.

Dimanche, les mutins ont notamment pris position autour du rond-point de la préfecture de police dans le centre-ville de Bouaké, et ont tiré en l’air pour empêcher la tenue d’un rassemblement de protestation contre leurs actions, a constaté l’AFP.

« Les tirs continuent. Les mutins empêchent les gens de sortir », a confié un habitant sous couvert d’anonymat.

Les mutins ont en outre attaqué le siège du Rassemblement des Républicains (RDR, parti du président ivoirien Alassane Ouattara).

« Tous ceux qui étaient présents ont été copieusement tabassés. Il y a eu de nombreux blessés », a déclaré à l’AFP un responsable du parti, Moriba Touré.

« Ils (les mutins) s’attaquent désormais à tout ce qui ressemble de près ou de loin au parti. Nous évitons même de porter des habits à l’effigie du président », a confié Salif Koné, un militant du parti.

A Korhogo (nord), quatrième ville du pays, une situation similaire prévalait. Des habitants ont tenté de manifester mais ont été dispersés par les mutins qui ont tiré en l’air et frappé plusieurs personnes blessant au moins l’une d’entre elles, a constaté un journaliste de l’AFP.

« L’argent, c’est tout! » –

Dimanche soir à Bouaké, les mutins contrôlaient toujours les corridors Nord et Sud situés sur le principal axe routier du pays qui relie la capitale économique Abidjan au nord et au Burkina Faso..

« On veut l’argent, c’est tout! Il n’y pas à discuter », criait un des mutins après avoir tiré une rafale de kalachnikov en l’air, a constaté l’AFP.

Les mutins ont toutefois libéré ce point névralgique qu’ils bloquaient depuis vendredi, laissant passer des camions au compte-goutte.

Sur des kilomètres sur les bas-côtés de la Nationale plus de 500 poids-lourds devant aller à Bouaké, ou simplement la traverser, attendaient leur tour pour passer.

Une large partie de ces rebelles – qui ont soutenu le président Alassane Ouattara lors de la crise de 2010-2011 contre l’ex-président Laurent Gbagbo qui refusait de reconnaître sa défaite électorale -, a ensuite été intégrée à l’armée. C’est ce contingent de 8.400 hommes qui a lancé la mutinerie de janvier.

Les mutins qui ont lancé ce nouveau mouvement de grogne réclament les reliquats des primes promises par le gouvernement après ces mutineries de janvier qui ont ébranlé le pays.

A l’époque, ils avaient réclamé 12 millions de francs CFA de primes (18.000 euros) pour chacun d’eux (des sommes importantes pour le pays), et obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros). On leur avait promis les 7 millions restants par tranche à partir de ce mois de mai.

Jeudi, un représentant de soldats avait annoncé renoncer aux revendications financières, lors d’une cérémonie en présence du président Ouattara et d’autres soldats, qui se voulait visiblement un point final à la protestation des forces de sécurité.

Mais cette cérémonie a finalement déclenché un nouveau mouvement d’humeur, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest durement touché par l’effondrement des cours du cacao, vital pour son économie et dont il est le premier producteur mondial.

Romandie.com avec(©AFP / 14 mai 2017 22h21)                      

Gambie : la Cedeao n’exclut pas une intervention militaire si Yahya Jammeh ne quitte pas le pouvoir

décembre 23, 2016

Le président gambien, Yahya Jammeh, à Abuja, au Nigéria, le 30 décembre 2014. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Le président de la Commission de le Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Marcel de Souza, a assuré à Jeune Afrique que, s’il privilégiait toujours le processus diplomatique, le recours à la force militaire pour déloger Yahya Jammeh n’était plus à exclure.

La pression s’accentue sur Yahya Jammeh qui a juré de rester au pouvoir malgré sa défaite aux élections présidentielles gambiennes du 1er décembre. Le leader gambien, au pouvoir depuis 22 ans, a jusqu’au 19 janvier pour céder sa place à Adama Barrow, vainqueur avec plus de 19 000 voix d’avance.

« Nous souhaitons que le processus de médiation entamé autour du président nigérian Muhammadu Buhari aboutisse, mais nous n’excluons pas une intervention armée si Yahya Jammeh ne libère pas le pouvoir avant la date fixée » a déclaré Marcel de Souza à Jeune Afrique, avant de préciser : « Nous avons actuellement une force placée en attente, composée de 8 000 hommes mis en alerte. Si celle-ci devait agir pour faire respecter la volonté du peuple gambien, elle serait sous le commandement du Sénégal ».

Appel au calme

Réunis lors du sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cédéao, à Abuja samedi, les leaders ouest-africains se sont entendus pour faire respecter le résultats des urnes à tout prix, et installer Adama Barrow. En attendant la date butoir, le président de la Commission appelle au calme. « Le camp d’Adama barrow doit désormais éviter d’alimenter encore plus les tensions et les menaces de poursuites de faire preuve de patience. Nous sommes déterminés à faire respecter la Constitution et l’élection d’Adama Barrow ».

« Il y aura forcément des dommages collatéraux »

Yahya Jammeh, qui tient le pouvoir d’une main de fer depuis plus de 22 ans avait tout d’abord concédé sa défaite à la télévision nationale après les élections du 1er décembre, avant de contester les résultats dix jours plus tard. Le leader gambien s’est distingué à plusieurs reprises au cours de ses quatre mandats pour des violations des droits de l’Homme et une répression violente de l’opposition.

Pour le président de la Commission de la Cedeao, la menace de nouvelles violences n’est pas à exclure en cas d’intervention militaire. « Il y aura forcément des dommages collatéraux s’il y a une intervention armée, mais nous ne souhaitons pas en arriver à cette extrémité. » Le processus de médiation est privilégié jusqu’au 19 janvier.

Jeuneafrique.com par Romain Gras

Sommet de l’UA : les pays africains écartent l’idée d’une intervention en Libye

janvier 28, 2015

Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat.
Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat. © AFP

Réunis ce mercredi à Addis-Abeba à l’occasion du sommet de l’UA, les pays membres du groupe international de contact sur la Libye se sont prononcé en faveur d’une solution politique au détriment d’une intervention militaire.

Pour l’Union africaine qui, en 2011, avait vainement mis en garde la communauté internationale contre le recours à la force militaire en Libye, cela sonne comme une petite revanche. À l’issue de la réunion du groupe international de contact sur la Libye, qui s’est tenue à huis clos ce mercredi 28 janvier à Addis-Abeba, l’organisation panafricaine a paru reprendre la main, et aucun des participants ne se disaient plus favorables à une intervention militaire. « La solution ne peut être que politique, a résumé un ministre ouest-africain des Affaires étrangères. C’est mal connaître la Libye que de penser que l’on peut y résoudre quoi que ce soit par la force. »

Début janvier, pourtant, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait estimé qu’il était « indispensable » d’intervenir militairement pour empêcher que le pays, en proie à la violence depuis la chute de Mouammar Kaddafi, ne bascule dans le chaos. Mais cette option n’est de toute évidence plus à l’ordre du jour.

« La solution sera politique »

Aujourd’hui, Mohamed Bazoum, le chef de la diplomatie nigérienne, préfère insister sur le fait qu’il « faut faire pression sur tous les acteurs intérieurs et extérieurs qui interfèrent sur ce dossier » pour trouver un accord politique. Sans pour autant fermer la porte, « dans un second temps », à des frappes ciblées sur les groupes terroristes qui ont trouvé refuge dans le sud-ouest libyen. Selon plusieurs sources ministérielles, des éléments de Boko Haram ont par ailleurs été arrêtés récemment dans cette région, faisant ressurgir la crainte d’un front jihadiste allant du désert libyen aux forêts du nord-est du Nigeria.

« On ne peut pas interdire à des partenaires internationaux de s’intéresser à une crise majeure, a pour sa part déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtame Lamamra. Mais il faut le faire dans le respect de ce principe de base : il n’y aura pas de militarisation de la situation en Libye – ce n’est ni possible ni souhaitable. La solution sera politique ».

Réunion prochaine des pays voisins à N’Djamena

Réagissant à l’attentat suicide meurtrier perpétré la veille en plein centre de Tripoli, son homologue tchadien, Moussa Faki Mahamat, a lui aussi insisté sur le fait que ces évènements « devaient inciter les Libyens, les pays voisins et même l’ensemble de la communauté internationale à pousser davantage pour une solution négociée. Il faut continuer dans le sens des pourparlers qui ont déjà commencé [à Genève, sous l’égide de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Bernadino Leone]. C’est cela qui nous permettra d’isoler les terroristes, qu’ils soient libyens ou étrangers ».

Moussa Faki Mahmat a en outre annoncé l’organisation à N’Djamena, d’ici au 15 février, d’une réunion des six pays voisins de la Libye, à laquelle devrait aussi assister Bernadino Leone.

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Malentendu à la la réunion du groupe international de contact sur la Libye

La réunion du groupe international de contact sur la Libye s’est achevée sur une belle unanimité. Mais tout avait plutôt mal commencé… La délégation libyenne n’a en effet pas apprécié que la Turquie et le Qatar, connus pour le soutien qu’ils apportent aux milices islamistes qui contrôlent Tripoli, soient invités à prendre la parole dès le début de la réunion. Résultat : des discussions suspendues, un ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri, qui refuse de prendre part à la réunion, et de longs et discrets palabres, dans une salle située à quelques mètres de là, pour tenter de calmer le jeu. « Il faut comprendre les Libyens, commente un participant au huis-clos. Ils n’ont même pas été consultés… Il y a là une vraie maladresse. » Et il aura fallu tout le talent diplomatique des ministres algérien, tchadien et nigérien des Affaires étrangères pour que le malentendu soit dissipé.

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Jeuneafrique.com par Anne Kappès-Grangé et Benjamin Roger, envoyés spéciaux à Addis-Abeba

Berlin évoque une intervention militaire de la Russie en Ukraine

août 29, 2014

Berlin – Berlin a qualifié vendredi d’intervention militaire l’action des forces russes en Ukraine, à la veille d’un sommet européen où devraient être envisagées de nouvelles sanctions contre Moscou.

Nous attendons de la Russie des explications suite aux rapports multiples de franchissements illégaux des frontières ukrainiennes, qui finissent par constituer une intervention militaire, a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, lors d’un point presse régulier à Berlin.

C’est une évolution très sérieuse (de la situation) qui ne se justifie en rien, a poursuivi M. Seibert.

La Russie est urgemment appelée à cesser toute action qui conduirait à une nouvelle escalade, a-t-il ajouté.

M. Seibert a réitéré les déclarations de la chancelière Angela Merkel faites jeudi, selon lesquelles Berlin prônait une solution diplomatique à la crise, tout en envisageant de nouvelles sanctions de l’Union européenne contre la Russie.

Interrogé sur de possibles livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine, M. Seibert a comme par le passé exclu cette éventualité. Ce n’est absolument pas ce à quoi pense le gouvernement allemand, a-t-il dit.

Dans un entretien téléphonique dans la nuit de jeudi à vendredi, Mme Merkel et le président américain Barack Obama avaient convenu que le comportement de la Russie en Ukraine ne pouvait rester sans conséquences.

Romandie.com avec(©AFP / 29 août 2014 13h39)

MH17 : une mission militaire internationale n’est pas réaliste

juillet 27, 2014

La Haye – L’envoi d’une mission militaire internationale pour sécuriser le site de la catastrophe aérienne dans l’est de l’Ukraine n’est en ce moment pas réaliste, a estimé dimanche à La Haye le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

M. Rutte a souligné, au cours d’une conférence de presse, l’importante présence armée des séparatistes dans cette région proche de la frontière russe et conclu qu’il (n’était) pas réaliste d’y envoyer une mission militaire internationale.

Même une intervention militaire de très grande ampleur ne permettrait pas d’avoir l’avantage, a-t-il soutenu, dix jours après la destruction en vol d’un Boeing effectuant la liaison entre Amsterdam et Kuala Lumpur avec 298 personnes à son bord, dont 193 Néerlandais et 28 Australiens.

Le risque qu’une mission internationale se retrouve directement impliquée dans le conflit en Ukraine et que ce dernier prenne alors une dimension internationale est réel, a affirmé le Premier ministre.

Le succès de la mission de rapatriement (des corps, ndlr) dépend de la capacité à éviter une escalade (dans les combats, ndlr) dans cette zone, a affirmé Mark Rutte.

Il a assuré que toutes les options avaient été examinées en vue de sécuriser le site. La sécurité sur place est évaluée quotidiennement.

Malgré un fragile cessez-le-feu décrété aux abords direct du site où sont tombés les débris de l’avion, des tirs d’artillerie étaient entendus à un kilomètre de là et il y avait de la fumée noire, selon un photographe de l’AFP.

Les Pays-Bas sont chargés du processus d’identification des victimes et mènent l’enquête sur les causes du drame.

Trente experts médicaux-légaux néerlandais ainsi que des policiers non armés des Pays-Bas et de l’Australie s’apprêtaient à se rendre sur le site de la catastrophe dimanche matin, mais y ont finalement renoncé pour des raisons de sécurité.

De nombreux corps ont déjà été emmenés aux Pays-Bas, où leur identification doit avoir lieu. Mais des fragments de corps et des débris sont toujours éparpillés sur le site, où les inspecteurs n’ont jusqu’à présent eu qu’un accès limité.

Le Premier ministre australien Tony Abbott a indiqué que 49 policiers néerlandais et australiens se rendraient sur place dimanche et qu’il y’en aurait considérablement plus sur le site les prochains jours.

Plus tôt dans la journée, le gouvernement malaisien avait annoncé un accord avec les séparatistes prorusses sur le déploiement d’une mission de police internationale pour sécuriser le site et y permettre une enquête indépendante.

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Frans Timmermans et son homologue australienne Julie Bishop se devaient se rendre à Kiev dimanche afin d’obtenir que le parlement ukrainien approuve le déploiement d’une importante mission de police pour sécuriser le site.

Le gouvernement a décidé aujourd’hui de renforcer sa présence (en Ukraine, ndlr) pas à pas, a conclu le Premier ministre néerlandais.

Romandie.com avec(©AFP / 27 juillet 2014 18h47)

La Syrie demande à l’ONU d’empêcher les frappes sur son territoire

septembre 2, 2013

La Syrie a demandé à l’ONU d’empêcher toute agression contre son territoire après que Barack Obama a réaffirmé son intention de mener des frappes contre Damas. Alliée indéfectible du régime, la Russie a envoyé un navire de reconnaissance en Méditerranée orientale.

Dans une lettre au secrétaire général Ban Ki-moon et à la présidente du Conseil de sécurité Cristina Perceval, le représentant permanent de la Syrie à l’ONU Bachar Dja’afari demande à M. Ki-moon d’assumer la responsabilité d’empêcher toute agression contre la Syrie et de favoriser une solution politique à la crise en Syrie ».

Il estime que le Conseil de sécurité doit « rester dans son rôle de garant de la sécurité en empêchant tout recours absurde à la force en dehors de la légitimité internationale ».

Navire russe en Méditerranée

La Russie envoie un navire de reconnaissance en Méditerranée orientale. Le « Priazovié » a quitté la base navale de Sébastopol (Crimée) pour une mission de « collecte d’informations dans le secteur d’un conflit en pleine escalade ».

Alliée de Damas, la Russie dispose d’installations navales dans le port syrien de Tartous, au bord de la Méditerranée. Elle refuse toute intervention militaire contre le pouvoir syrien et s’est opposée à l’adoption de plusieurs résolutions contre Damas au Conseil de sécurité de l’ONU.

Les informations présentées par les Etats-Unis et leurs alliés concernant l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien « ne convainquent absolument pas » Moscou. Washington a assuré dimanche avoir analysé des échantillons.

Par ailleurs, la Chine s’est déclarée vivement préoccupée par la perspective d’une intervention militaire unilatérale contre la Syrie.

Romandie.com

Mauritanie : le président Ould Abdelaziz porte plainte contre le député français Noël Mamère

mars 7, 2013

Mohamed Ould Abdelaziz et Noël Mamère.
Mohamed Ould Abdelaziz et Noël Mamère. © AFP/Montage J.A.

Le président mauritanien a entamé une action judiciare en France contre le député vert Noël Mamère, qu’il accuse de diffamation. Celui-ci l’avait traité de « parrain de la drogue » au cours d’une émission télévisée.

Face aux propos du député écologiste français Noël Mamère, qui l’a accusé d’être un « parrain de la drogue », le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz a décidé de ne pas en rester là. Le 6 mars, une plainte en diffamation a été déposée auprès du tribunal de grande instance de Paris par ses deux avocats, l’un français, le second mauritanien, Me Eric Diamantis et Me Jemal M. Taleb. Ils réclament une peine symbolique : 1 euro de dommages et intérêts, ainsi que deux publications dans un quotidien national.

« Noël Mamère a porté atteinte à l’honneur et à la considération de Mohamed Ould Abdelaziz, ainsi qu’aux mauritaniens qui l’ont élu, explique Me Diamantis. Sa position aurait pourtant dû l’amener à s’exprimer avec davantage de sérieux. » Les conseils d’Aziz ont opté pour la citation directe, afin que « cette affaire soit réglée le plus vite possible. »

Le 21 janvier, invité de l’émission 28 minutes sur Arte, le maire de Bègles (Gironde) a été questionné au sujet de l’intervention militaire française au nord du Mali. « Est-ce que vous imaginez que les jihadistes vont disparaître et qu’ils ne vont pas se réfugier… en Mauritanie, où il y a un président qui est le parrain d’un trafic de drogue, par exemple ? » La séquence aurait pu passer inaperçue si la web-radio mauritanienne Kassataya ne l’avait pas isolée, puis diffusée sur son site Internet. Interrogé le 10 février par Mauriweb.info, un site mauritanien, Noël Mamère a réaffirmé ces accusations, ajoutant cette fois qu’il s’agit d’un « secret de Polichinelle. »

Marche arrière

La Coordination de l’opposition démocratique (COD) avait alors vivement dénoncé « le silence officiel », face aux « accusations graves » proférées à l’encontre d’Aziz. Sauf que de son côté, le président mauritanien avait déjà pris contact, en toute discrétion, avec ses avocats afin d’enclencher une procédure judiciaire en France. Depuis, Noël Mamère, s’il ne présente pas d’excuses, semble tout de même faire marche arrière.

Le 7 mars, dans un communiqué de presse publié par le site de l’hebdomadaire mauritanien Le Calame, il dément toute instrumentalisation et explique avoir « évoqué le président mauritanien, sans doute, abusivement. Comme j’aurais pu dire tchadien, malien ou algérien etc. Tant je ne visais pas l’homme lui-même mais plutôt les dysfonctionnements des appareils judiciaires – y compris chez nous en Europe – qui laissent parfois échapper de gros poissons mafieux (…). » La première audience n’aura pas lieu avant au moins deux mois.

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Jeuneafrique.com par Justine Spiegel

Mali : doutes sur les élections, situation humanitaire préoccupante

février 15, 2013

 

Un camp de réfugiés maliens en Mauritanie. Un camp de réfugiés maliens en Mauritanie. © AFP

Un peu éclipsée par l’intervention militaire franco-malienne, la situation humanitaire au Mali préoccupe. Alors que des dizaines de milliers de personnes continuent de fuir les zones d’affrontements, les besoins ne cessent de croître. D’autant que le gouvernement a tout intérêt à prendre le problème à bras-le-corps s’il veut tenir rapidement des élections, les deux tours de la présidentielle étant annoncés pour les 7 et 21 juillet.

Le problème malien ne se limite pas à la reconquête du nord du pays. Si les armées malienne et française reprennent une à une les positions de force des islamistes, une autre bataille s’engage avec, au cœur de celle-ci, les populations civiles. Depuis le début des frappes aériennes, des dizaines de milliers de personnes ont ainsi fui, en partie vers les pays voisins.

Pour ces déplacés et réfugiés, la galère ne fait que commencer. Malnutrition, risques de choléra, accès aux soins, le manque est partout et l’ONU a déjà annoncé qu’il faudrait au bas mot 373 millions de dollars pour la seule année 2013.

D’autant que ces populations ne devront pas être négligées dans quelques mois, lorsque le temps sera venu, selon le gouvernement malien, d’organiser des élections libres. Si les dates des 7 et 21 juillet ont été fixées par les autorités pour la présidentielle – elles ont annoncé ce choix le 14 février -, d’aucuns ont d’ores et déjà trouvé cette échéance prématurée. Mais, délai tenu ou non, il faudra, une nouvelle fois, trouver les fonds nécessaires afin d’assurer le bon déroulement du scrutin et, surtout, sa sécurisation.

Jeuneafrique.com par Mathieu Olivier

Mali: la tension reste vive à Gao après des combats contre des islamistes

février 12, 2013
Mali: la tension reste vive à Gao après des combats contre des islamistes Mali: la tension reste vive à Gao après des combats contre des islamistes © AFP

La tension est restée vive lundi à Gao, dans le nord du Mali, où les militaires français ont déminé les ruines du commissariat et de ses alentours après un bombardement à l’aube pour éliminer les islamistes armés qui s’y étaient retranchés.

Un mois jour pour jour après le début de l’intervention militaire française, « l’essentiel du territoire malien a été libéré, aucune ville n’est occupée par un groupe terroriste, aucun des réseaux ou groupes qui jusque-là mettaient en péril la vie des Maliens n’est capable de mener une véritable offensive », a assuré le président français François Hollande.

« Nous devons poursuivre non plus la libération d’un territoire mais (sa) sécurisation », a-t-il expliqué, alors que Gao, la plus grande ville du nord du Mali, a été dimanche le théâtre de combats de rue entre soldats maliens et français et des combattants jihadistes qui y ont aussi commis les premiers attentats suicides de l’histoire du pays, marquant une nouvelle étape du conflit.

Au moins deux islamistes et trois civils ont été tués dans les affrontements, qui ont également fait 17 blessés, 15 civils et deux soldats maliens, selon plusieurs sources.

Lundi en début d’après-midi, des soldats français ont déminé les ruines du commissariat, découvrant au total quatre mines enfouies dans la cour du bâtiment, ainsi qu’une roquette et deux grenades, a constaté un photographe de l’AFP.

Dans le même temps, le principal marché de la ville, qui se trouve à proximité du commissariat, a été évacué en début d’après-midi par des soldats français pour faciliter le travail des démineurs.

« Nous sommes dans la crainte d’un attentat, c’est pour cela que pour des raisons de sécurité, nous avons évacué le marché de Gao », avait affirmé de son côté un officier de l’armée malienne.

Des coups de feu sporadiques étaient entendus en milieu de journée en provenance du nord de la ville.

Le commissariat, ancien siège de la « police islamique » mise en place par le groupe islamiste du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) lorsqu’il occupait la ville, a été bombardé lundi à l’aube par un hélicoptère de l’armée française, selon des témoins.

« Deuxième phase des opérations »

Un journaliste de l’AFP a constaté que le bâtiment avait été totalement détruit et a également vu des fragments de corps humains aux alentours.

Les combats à Gao, à 1. 200 km de Bamako, sont le signe d’un regain d’activités des islamistes armés qui avaient dans un premier temps fui les villes reprises par les soldats français et maliens fin janvier.

Pour la première fois dans l’histoire du Mali, ils ont commis à Gao en deux jours deux attentats suicides contre un poste de contrôle de l’armée malienne à la sortie nord de la ville.

Ces attentats, comme l’attaque du commando dimanche, ont été revendiqués par le Mujao – groupe également accusé de diverses activités criminelles dont le trafic de drogue – qui tenait totalement la ville depuis plusieurs mois, y commettant de nombreuses exactions au nom d’une interprétation rigoriste de la charia (loi islamique).

« Les moujahidine sont dans la ville de Gao et y resteront », avait prévenu dimanche le porte-parole du Mujao, Abou Walid Sahraoui.

Entamée le 11 janvier pour stopper une offensive jihadiste vers le Sud et la capitale malienne, Bamako, l’opération de l’armée française, en appui de l’armée malienne, a permis en deux semaines de reprendre Gao, Tombouctou et Kidal, les grandes villes occupées pendant près de dix mois par les groupes liés à Al-Qaïda.

L’avancée des soldats français et maliens s’est faite sans presqu’aucune résistance, les jihadistes semblant avoir fui pour se retrancher dans des zones désertiques, notamment dans le massif des Ifoghas, dans la région de Kidal, à 1. 500 km au nord-est de Bamako, près de l’Algérie.

Mais depuis quatre jours, les islamistes ont montré qu’ils n’avaient pas tous fui et ont prouvé leur capacité de résistance à Gao, reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens, ce qui semble marquer un tournant dans leur stratégie.

Aux Etats-Unis, le président Barack Obama a donné lundi l’ordre d’allouer 50 millions de dollars (37 millions d’euros) pour une « assistance militaire immédiate au Tchad et à la France dans leurs efforts en cours pour protéger le Mali des terroristes et des extrémistes violents ».

Quelque 4. 000 soldats français et 2. 000 tchadiens sont déployés au Mali.

Selon le vice-secrétaire général de l’ONU Jan Eliasson, le gouvernement malien « hésite toujours » à donner son feu vert pour une opération de maintien de la paix de l’ONU dans le pays quand la sécurité le permettra.

Au 7 février, l’intervention militaire avait déjà coûté 70 millions d’euros, selon le gouvernement français.

Les Etats-Unis fournissent aussi une aide à la France en matière de renseignements et de transport aérien.

Jeuneafrique.com avec AFP

François Hollande en visite au Mali samedi

février 1, 2013
Francois Hollande, à Tulle (France), le 19 janvier 2013. Francois Hollande, à Tulle (France), le 19 janvier 2013. © AFP

Le président français François Hollande est attendu au Mali samedi 2 février. Il devrait se rendre à Bamako et Tombouctou. Il sera accompagné de plusieurs ministres, dont Jean-Yves Le Drian (Défense) et Laurent Fabius (Affaires étrangères). Par ailleurs, des centres de commandement, des dépôts logistiques et des centres d’entraînement de jihadistes ont été  visés ces derniers jours par l’aviation française dans la région d’Aguelhok, à une centaine de kilomètres au nord de Kidal.

La visite de François Hollande au Mali est prévue ce samedi, indique un communiqué de la présidence française. Selon Libération, le président français décollerait  vendredi soir pour Bamako. Samedi, il devrait rencontrer le président malien par intérim Dioncounda Traoré avant de se rendre à Tombouctou, ville récemment libérée par les forces maliennes et françaises, rapporte le quotidien français.

Lors de cette visite, qui survient trois semaines après le déclenchement de l’intervention militaire française dans ce pays, le chef de l’État sera accompagné des ministres des Affaires Étrangères, Laurent Fabius, de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et du Développement, Pascal Canfin.

Buyoya à la tête de la Misma

L’ex-président burundais Pierre Buyoya, haut représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, a été nommé chef de la Misma, la force africaine en cours de déploiement au Mali, en plus de ses actuelles fonctions, a annoncé l’UA jeudi 31 janvier. L’UA a ajouté que cette nouvelle mission à la tête de la Misma s’ajoutait à ses autres fonctions. Dans un communiqué, l’UA a précisé que M. Buyoya « qui a une grande expérience politique, diplomatique et militaire, contribuera de façon significative à assurer l’efficacité de la Misma et à mobiliser le soutien africain et international si nécessaire au succès des efforts de l’Afrique au Mali ». (Avec AFP)

Ce voyage présidentiel se déroule alors que les opérations militaires continuent dans le Nord-Mali. L’aviation française a ainsi procédé ces derniers jours à des frappes aériennes « assez importantes » dans la région d’Aguelhok, à une centaine de kilomètres au nord de Kidal. « Les objectifs visés étaient des centres de commandement, des dépôts logistiques, des centres d’entraînement », a précisé, jeudi 31 janvier, le porte-parole de l’état-major français, le colonel Thierry Burkhard.

La région d’Aghelhok est, selon le colonel Burkard, « assez logiquement une zone de repli des groupes terroristes qui sont en train de remonter vers le nord ». C’est également dans les montagnes au nord de Kidal – dans le massif des Ifoghas- que se trouvent « probablement les otages », a déclaré jeudi sur la radio France-Inter Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, ajoutant: « Nous ne perdons jamais de vue, ni d’esprit, ni de sensibilité, le fait qu’il y a des otages français dans ce territoire ». Sept Français ont été enlevés par des islamistes au Niger et au Mali en 2011 et 2012. Leurs ravisseurs ont menacé de les tuer en cas d’intervention militaire française.

Longtemps tenue par le groupe islamiste Ansar Eddine (Défenseurs de l’islam), allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Kidal venait de passer sous le contrôle du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, dissident d’Ansar Eddine) et du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touarègue) quand les Français y sont arrivés dans la nuit de mardi à mercredi, avant d’y être bloqués par une tempête de sable.

Négociations

Après avoir mené une offensive éclair pour s’emparer de Gao et de Tombouctou en moins de trois jours, la France, qui contrôle l’aéroport de la ville, semble vouloir jouer la carte de la négociation avec les groupes disant rejeter le terrorisme, évoquant une « situation particulière ». C’est sans l’appui des militaires maliens que les forces françaises ont pénétré – sans résistance – dans Kidal, à 1 500 km au nord-est de Bamako.

Le MIA avait fait savoir mercredi qu’il s’opposait à la venue de soldats maliens et ouest-africains. Mais selon le porte-parole de l’armée malienne, le colonel Souleymane Maïga, des militaires maliens sont arrivés jeudi 31 janvier, dans la ville. Une « petite unité de reconnaissance, partie préparer le terrain au reste de la troupe », précise le militaire basé à Bamako.

Un détachement d’environ 1 400 militaires tchadiens remonte par ailleurs par la route de la frontière nigérienne, où il était positionné, en direction de Kidal, selon Paris.

Jeudi, les autorités de Bamako ont annoncé qu’elles ne négocieraient pas avec la récente fraction dissidente d’Ansar Eddine, le MIA, dirigé par Alghabass Ag Intalla. « Le seul groupe avec lequel nous pouvons envisager des négociations, c’est certainement le MLNA à condition que le MLNA renonce à toutes ses prétentions territoriales », a déclaré le président malien.

Jeuneafrique.com avec AFP