Posts Tagged ‘interview’

Une journaliste star de CNN refuse de porter le voile pour interroger le président iranien, l’interview annulée

septembre 23, 2022

Le conseiller du président iranien a expliqué que dans ces conditions, l’entretien prévu à New York en marge de l’assemblée de l’ONU n’aurait pas lieu.

La journaliste vedette de CNN Christiane Amanpour a affirmé ce jeudi 22 septembre avoir refusé de porter un voile pour une interview la veille à New York du président iranien Ebrahim Raïssi, ce qui a provoqué selon elle l’annulation du face-à-face en plein mouvement de protestations dans le pays.

Selon les tweets de la cheffe de l’antenne internationale de CNN, un conseiller du président iranien est venu la voir «40 minutes après l’heure à laquelle l’interview aurait dû débuter», pour lui dire qu’Ebrahim Raïssi «suggérait» qu’elle porte un voile, «parce que ce sont les mois sacrés de Mouharram et Safar».

Le président iranien accuse l’Occident d’avoir «deux poids deux mesures» sur les droits des femmes

«J’ai poliment refusé. Nous sommes à New York, où il n’existe aucune loi ou tradition concernant le port du foulard. J’ai fait remarquer qu’aucun président iranien précédent ne l’avait exigé lorsque je l’avais interviewé en dehors de l’Iran», a expliqué la journaliste née en Grande-Bretagne d’un père iranien. D’après cette figure internationale de CNN, le conseiller lui a expliqué que dans ces conditions l’entretien, qui devait se dérouler en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, n’aurait pas lieu.

«Alors nous avons laissé tomber. L’interview n’a pas eu lieu. Alors que les manifestations se poursuivent en Iran et que des personnes sont tuées, cela aurait été important de parler avec le président Raïssi», a conclu Christiane Amanpour, qui a posté une photo d’elle en face d’un fauteuil vide.

Des manifestations, au cours desquelles au moins 17 personnes sont mortes selon le bilan d’un média d’État, ont éclaté en Iran depuis que les autorités ont annoncé le 16 septembre le décès de Mahsa Amini, 22 ans. Elle avait été arrêtée pour «port de vêtements inappropriés» par la police des mœurs, chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique.

Par Le Figaro avec AFP

Congo: Interview de Jean Itadi, président du Cap, après la disparition de Nimi Madingou et de Christophe Moukoueké

octobre 4, 2021

Le Congrès africain pour le progrès (CAP) pleure depuis quelques jours ses deux vice-présidents, Dominique Nimi Madingou et Christophe Moukouéké, décédés respectivement le 23 septembre à Paris, en France, et le 30 septembre à Brazzaville. Dans une interview accordée à la presse, le président du CAP, Jean Itadi, revient sur ce double choc, les préparatifs des prochaines élections ainsi que la main tendue du premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads).

Jean Itadi/Adiac

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B) : Vous venez de perdre deux membres influents du parti, comment vivez-vous ces moments ? 

Jean Itadi (J.I) : C’est un moment difficile, ce n’est pas simplement deux co-fondateurs du CAP, mais ils sont les vice-présidents du parti. Ils partent en une semaine pratiquement, le destin est parfois cruel. C’est une période très difficile, je ne peux être que triste parce qu’il est évident que j’étais bien plus content quand j’avais ces camarades autour de moi. Maintenant que je perds quelques-uns parmi les plus importants, c’est comme si vous dirigiez une troupe et que les principaux officiers tombent. Il n’y a pas de gaité, ce n’est pas possible.

L.D.B : Peut-on dire que votre rêve vient d’être brisé ?

J.I : Non ! Pas du tout. Ce que nous avons appris de notre éducation personnelle, c’est que dans la diversité, il faut s’affirmer. Si nous devions baisser les bras maintenant, nous ne serons pas à la hauteur de la tâche qui est la nôtre. Ils nous ont choisi pour diriger ce parti, c’est pour faire aboutir les rêves qui sont les nôtres. C’est l’occasion plus que jamais de mobiliser celles et ceux qui auraient pu douter pour dire : ils sont partis mais nous devons tout faire pour gagner afin qu’ils se disent que nous sommes partis, mais le travail se poursuit.

Parce que très peu de partis gagnent avec leur créateur. Pascal Lissouba est l’un des rares, dans les partis démocratiques. Généralement, les créateurs partent et ce sont les générations futures qui viennent et qui gouvernent. Mais, si dans cette marche, les successeurs, les uns avec les autres abandonnent le combat parce qu’il y a un premier obstacle, c’est la catastrophe.

L.D.B : Avec qui allez-vous continuer le combat ?

J.I : En fait, c’est un peu curieux. Il y a quelques temps, nous avons décidé de rajeunir la direction du parti, de faire entrer des intelligences nouvelles, dirigeants généralement jeunes, plein de talent et qui avaient pour le pays un amour certain. Ces jeunes-gens étaient déjà avec nous, il y a d’autres qui arrivent, ils vont faire de sorte que l’instrument soit dans les bonnes mains. Il y a des gens qui viennent, ils savent que leur place est au CAP. Que la disparition des deux vice-présidents n’amène pas le président à lâcher. Il y en a qui adhèrent, qui veulent jouer le rôle. Nous allons transformer ce malheur en force et nous serons plus forts.

L.D.B : Le premier secrétaire de l’Upads, Pascal Tsaty-Mabiala, a tendu la main aux anciens du parti pour le regagner, comment avez-vous appris cette invite ?

J.I : La chance que certains ont, c’est qu’ils n’ont pas été les compagnons de Lissouba, ils ne le connaissent pas. Beaucoup d’entre eux croient que Pascal Lissouba et son combat politique ont commencé avec l’Upads. Le Premier secrétaire de l’Upads nous a tendu la main, mais en politique, on ne procède pas de la sorte. S’il veut qu’on se retrouve, il faut poser les bonnes questions : nous allons nous retrouver pourquoi ? Est-ce qu’on se retrouve parce que nous avons été à des étapes différentes? Le Congo connaît des évolutions, on a défini une ligne politique qui nous permet de nous retrouver mais on ne se retrouve pas comme cela.

Un parti politique ce n’est pas un « matanga », un parti politique ce sont les hommes et les femmes qui se retrouvent pour un combat, mais un combat suppose une direction. Quelle est la direction ? Est-ce qu’on viendra-là pour dire que vous étiez les vice-présidents, on va vous mettre quelque part, puis allons-y seulement? …Ils étaient bien contents qu’on se sépare, pourquoi maintenant on devrait se retrouver ? S’ils veulent, qu’ils mettent en place un programme politique et demandent que l’actuelle direction de l’Upads discute avec les partis politiques qui ont la même ligne. Tendre la main pourquoi, nous avons commis quel crime?

L.D.B: Vous avez boycotté l’élection présidentielle de mars dernier, ce sera-t-il le cas pour les législatives et locales à venir ?

J.I : Je dois vous dire que c’est triste pour le pays, depuis les élections de 1992, le Congo n’a jamais organisé des élections justes, libres et transparentes. C’est la honte du pouvoir parce que c’est une de ses missions de faire que l’alternance, la dévolution du pouvoir se fasse selon les règles démocratiques. Nous ne pouvons pas nous dire qu’on se prive d’élections définitivement sinon pourquoi avoir créé un parti politique? Mais, nous sommes simplement attristés du fait que c’est un coup d’épée dans l’eau. Quand vous avez l’exécutif qui est de la même couleur de manière complète que le législatif, il y a des chambres introuvables parce qu’en démocratie, il y a la séparation des pouvoirs.

 En démocratie, il faut accepter le pluralisme, la compétition, il faut que la population choisisse les meilleurs fils du pays pour conduire les destinées ou la représenter. Nous serons aux élections, nous ferons notre part de travail pour aller aux élections et nous espérons que le pouvoir va bien les organiser cette fois-ci. 

Avec Adiac-Congo propos recueillis par Parfait Wilfried Douniama

Interview. Assia-Printemps Gibirila : « Ecrire, c’est comme une seconde vie, c’est presque une nécessité »

août 19, 2021

Assia-Printemps Gibirila est originaire du Congo et du Vietnam par sa mère ainsi que du Bénin par son père. L’éducation reçue de cette source hybride l’a rendue assez combative jusque dans son engagement littéraire dont elle nous fait part dans cet entretien.

Assia-Printemps Gibirila/ DR

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Comment est née la vocation d’écrivain qui vous habite ?

Assia-Printemps Gibirila (A.-P.G.) : Ma vocation d’autrice est un héritage familial. Mon père écrivait. « Rencontres et passions » est un recueil de poésie édité en 1961 aux Cahiers de la jeunesse. Quant à ma mère, elle nous a toujours raconté des nouvelles et des contes venus de son imagination. Une façon bien à elle de nous faire découvrir les us et coutumes du continent africain. Depuis toute petite, le papier a toujours été mon confident le plus intime. Diplômée supérieure en géographie et d’assistante sociale, mes études puis mon parcours professionnel ont  facilité cette propension pour l’écriture. J’ai travaillé pendant de longues années dans la publicité à des postes d’attachée de presse, relation publique, etc. Dans ce milieu et le social dans lequel je suis à présent, savoir écrire et parler sont indispensables. C’est en 2009 que je décide de passer le cap « écrire pour être lue », ainsi paraît mon premier roman « Mission soleil ». Depuis cette date, chaque année, un livre paraît.

L.D.B.C. : Pouvez-vous nous parler de vos publications et thématiques phares ?

A.-P.G. : Depuis plus de vingt ans dans le social, j’ai donc une sensibilité toute particulière en ce qui concerne les problématiques humaines, elles sont nombreuses : la condition des femmes, la guerre, les enfants soldats, les inégalités sociales.

Au travers de mes livres, j’aborde des thèmes touchant aux droits des femmes et à leur manque de liberté : « Elles », « maux, mots de femmes » (éditeur Les plumes d’Ocris), « Kala ou le poids du secret » et autres tranches de vie (auto-édition). J’aime faire également voyager mes lecteurs. A chacun de mes livres, ils peuvent, sans passeport, passer d’un continent à un autre. Aussi, cela me demande un temps minutieux de recherches pour être au plus proche de la réalité et avoir aussi la volonté de leur apporter un petit plus qui leur donnera l’envie de s’intéresser à tel ou tel sujet.

Mon tout dernier opus commence à Ouidah, on vit avec un terrible déchirement, ces femmes, ces enfants qui sont embarqués dans les tombeaux de la mort pour se retrouver esclaves aux Amériques. « Ainsi est née cette musique de contestation qui parle de nos larmes, qui sont comme des armes : le jazz ».

Pour écrire ce roman « Balade de la dernière ou jazzy weather », il m’a fallu dix ans de recherches. On y retrouve les temps forts de la vie des Noirs américains, leurs combats, leurs souffrances mais aussi leurs forces, leurs créativités avec la naissance du jazz. Ce dernier est un peu une piqûre de rappel sur des faits socio-politiques que l’on pense révolus ou résolus mais qui resurgissent aujourd’hui et pas seulement aux Etats-Unis.

Pour revenir à mon parcours, j’ai tout d’abord commencé par écrire des romans, des contes et des nouvelles, puis de la poésie. Naturellement est apparue cette volonté de transmettre par le biais des conférences. Être autrice-conférencière me permet de voyager en France et en Europe pour me faire connaître et ainsi élargir mon lectorat. J’essaie de me rendre disponible dès que l’on me sollicite.

L.D.B.C. : Un message ou une projection pour l’avenir ?

A.-P.G. : Puisque nous parlions des Noirs américains, « I have a dream », je souhaiterais que l’un de mes livres deviennent un film car je pense que les thèmes que j’aborde peuvent toucher un très vaste public. Chacun peut se retrouver dans la peau de l’un de mes personnages ou bien dans le contexte de l’une de mes fictions. En attendant, je prépare mon retour avec des salons qui sont déjà programmés sur ma région et dans le nord de la France. Cela n’empêche que, plus je participerai à des salons plus, j’affirmerai mon statut d’autrice-conférencière. En attendant, je vous invite à découvrir ma bibliographie et les thèmes de mes conférences  sur mon site : http://assia-printemps-gibirila.webnode.fr

Avec Adiac-Congo propos recueillis par Aubin Banzouzi

Congo: Le Président Denis Sassou face à la République et la presse

avril 18, 2021

Avec Bob Ebaka

France/14-Juillet : ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron

juillet 14, 2020

Le président de la République a accordé un entretien de plus d’une heure à TF1 et France 2, en direct depuis l’Élysée. Il a expliqué le sens du remaniement et détaillé son plan d’action contre la crise.

Cap sur les «600 jours». Pour la première fois depuis son élection, Emmanuel Macron a accepté de se soumettre à la traditionnelle interview du 14-Juillet ce mardi après-midi. Interrogé par TF1 et France 2, en direct depuis l’Élysée, le chef de l’État est revenu sur les très nombreux sujets d’actualité de ces dernières semaines, à commencer par la crainte d’un rebond épidémique du coronavirus. Puis il a précisé les contours du «nouveau chemin» dans lequel il veut projeter le pays, pour affronter la crise économique et sociale des prochaines années. Autant de chantiers qui devront être à nouveau évoqués dans le détail par le premier ministre Jean Castex lors de son discours de politique générale, prévu mercredi après-midi à l’Assemblée nationale puis jeudi au Sénat.

● Macron prend acte de la «détestation» contre lui mais déplore la «haine»

Contrairement à sa promesse de 2017, Emmanuel Macron a reconnu qu’il n’était «pas parvenu» à réconcilier les Français. Le chef de l’État regrette notamment de n’avoir «pas assez montré» le «chemin de justice» qu’il souhaitait tracer, pour permettre à chacun d’atteindre «l’excellence» républicaine. Et ce «quel que soit son prénom, quelle que soit la famille où on est né, sa religion, sa couleur de peau». Emmanuel Macron considère que c’est à cause de cet échec que «les gens se sont mis à détester ce président», qui a donné l’impression de ne s’adresser qu’aux «meilleurs». «Cette détestation a pu être alimentée» selon lui par les «maladresses» et les «petites phrases». Pour autant, le chef de l’État a affirmé que «la haine n’est pas acceptable en démocratie».

● «Je rends hommage à Édouard Philippe»

Le chef de l’État a rendu un hommage appuyé à son ancien premier ministre, une semaine après avoir nommé son successeur, Jean Castex, à Matignon : « La méthode utilisée durant les trois premières années du quinquennat a permis de faire des réformes inédites, que l’on pensait impossible, s’est-il félicité. Je rends hommage à Edouard Philippe et au gouvernement». Mais « une page politique de la vie du pays » se tourne, selon le chef de l’État, justifiant un changement de premier ministre. « Parce qu’on ne peut pas dire qu’on emploie un nouveau chemin, une nouvelle méthode et dire on fait avec la même équipe », a-t-il expliqué.

● Avec Castex, Macron croit toujours au «dépassement politique»

C’est l’enracinement local de Jean Castex qui a présidé à sa nomination comme premier ministre. « C’est un élu de terrain, pas d’une grande ville […] qui connaissait très bien ce qu’est la vie des élus locaux, de nos collectivités, la proximité dont on a besoin », a loué le chef de l’État, tout en balayant sa venue de la droite. « Je crois au dépassement politique français. Nos concitoyens m’ont élu là-dessus, a assuré Emmanuel Macron. Quand la relance arrive, on demande à ce qu’elle soit efficace et juste, non pas qu’elle soit de gauche ou de droite. »

● Macron «partage» la cause féministe mais soutient Darmanin face aux «jugements de rue»

Pas question de changer de ministre de l’Intérieur. Visé par une plainte pour viol – dont l’enquête a été rouverte «pour des raisons de formes» après avoir été «classée ou (avoir) donné lieu à une absence de suite» à trois reprises -, Gérald Darmanin a reçu le soutien d’Emmanuel Macron. Même s’il «respecte» et «partage» la «cause féministe» et la «colère» des victimes, comme le prouve selon lui son bilan en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, le chef de l’État s’est posé en «garant de la présomption d’innocence». Refusant de «céder à l’émotion constante» ou de basculer dans une «démocratie d’opinion», le président a dénoncé les «jugements de rue ou de réseaux sociaux». Puis il a affirmé que le nouveau locataire de la Place Beauvau était «blessé par ces attaques». «Il y a une relation de confiance d’homme à homme (entre lui et moi)», a-t-il conclu.

● Les masques bientôt obligatoires dans les lieux publics clos, a priori le 1er août

Compte tenu de « l’incertitude » sur la situation sanitaire, le chef de l’État souhaite « rendre obligatoire le masque dans tous les lieux publics clos », probablement à partir du 1er août, jugeant que son port est devenu aujourd’hui « erratique ». Rappelant qu’« il y a, dans beaucoup de pays voisins, des indices d’une remontée » du virus, le président s’est félicité que les tests ont été « largement déployés » en France, à près de 370 000 par semaine. En cas de seconde vague, « nous serons prêts », a martelé le chef de l’État. «Nous sommes en train de tout faire pour éviter une nouvelle vague et pour avoir une approche différenciée», a-t-il ajouté, écartant la perspective d’un confinement généralisé à l’ensemble du territoire.

● Macron prend ses distances avec Raoult et la chloroquine : «Il n’y a pas de traitement stabilisé»

«Non». Même s’il était atteint du Covid-19, Emmanuel Macron ne se soignerait pas avec de la chloroquine. «Il n’y a pas de traitement stabilisé», a-t-il prévenu, avant de rappeler que «nous sommes le pays des Lumières». «Je crois à la rationalité, et donc à la rationalité scientifique (…). Ce n’est pas au président de la République ou à un politique de trancher un débat scientifique avec des politiques. (…) La science, c’est processus de vérification et c’est comme ça qu’on se porte mieux», a-t-il balayé. Faut-il y voir un désaveu du professeur Didier Raoult, à qui il a pourtant rendu visite au mois d’avril ? «C’est un grand scientifique. (…) Il était normal et légitime, de mon point de vue, qu’il participe au débat scientifique», a-t-il esquivé.

● Face à une «augmentation massive» du chômage, Macron défend son action

Interrogé sur un chiffre de l’Insee qui prévoit 900 000 chômeurs de plus à la fin de l’année 2020, le président de la République a concédé que le pays allait connaître «des plans sociaux et une augmentation du chômage massive». Il a également défendu son dispositif de chômage partiel, qui a touché près de 13 millions de Français. «C’était légitime parce qu’il y avait le feu à la maison, donc on n’a pas compté les seaux. Nous avons fait ce qu’aucun pays au monde n’a décidé. Je le dis parce qu’on peut être fier de la France parfois et en l’espèce, je crois qu’on le doit.»

● Des exonérations de charges pour les jeunes diplômés

Interrogé sur les 700 000 jeunes qui arriveront sur le marché du travail en septembre, le président a d’abord annoncé que «la jeunesse doit être la priorité de cette relance». Et de préciser une série de mesures, parmi lesquelles un dispositif d’exonération des charges pour les jeunes, en particulier pour les faibles qualifications ou les emplois jusqu’à 1,6 SMIC. Le président a également annoncé la mise en place de 300 000 «contrats d’insertion» en apprentissage qui permettront «d’aller chercher des jeunes qui n’ont pas réussi à trouver d’entreprise». Il a enfin annoncé l’ouverture de 200 000 places pour compléter la formation «des jeunes qui devait rentrer sur le marché du travail cette année».

● La réforme des retraites est «juste» et favorise les «métiers modestes»

Il n’est pas question de renoncer à la réformes des retraites, mise en pause par le confinement. Emmanuel Macron l’a rappelé. «Est ce que c’est une bonne idée de l’abandonner totalement? Je ne crois pas», a-t-il d’abord dit, en reconnaissant qu’il faudrait peut-être l’amender et la «remettre en concertation». Le président a défendu une réforme «juste» et «faite pour celles et ceux qu’on a appelé les premiers de corvées», soit les caissières, les livreurs, les «métiers modestes». Emmanuel Macron a reconnu que dans cette réforme, «on revenait sur des avantages qui avaient été acquis dans le temps par d’autres régimes, par exemple les régimes spéciaux», mais a coupé court aux spéculations sur le financement de la réforme (travailler plus, repousser l’âge pivot…) en assurant que «ce n’est pas au président de la République d’asséner un 14-Juillet ce que va être la réforme des retraites».

● Le président demande une «modération des dividendes»

Emmanuel Macron a également été interrogé sur les fameux plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), qui promettent de conserver l’emploi en échange de compensations, comme une baisse des salaires ou une limitation des jours de congés. Il a justifié la possibilité «qu’il y ait des salaires qu’on accepte de baisser momentanément plutôt que des licenciements» parce que «parfois on met des années à revenir à l’emploi». Emmanuel Macron a mis sur la balance de ces baisses de salaires une «modération des dividendes» qui a été «demandée aux entreprises [que l’État] abonde». «Si on dit aux salariés de faire un effort, l’actionnaire doit faire un effort aussi», a-t-il dit. Enfin, Emmanuel Macron a annoncé un dispositif de 30 milliards d’euros «pour compléter les salaires, financer des formations et [faire aller les salariés vers] les secteurs d’activité où il y a des opportunités».

● Un référendum «le plus vite possible» sur l’inscription de l’écologie dans la Constitution

Le chef de l’État compte bel et bien reprendre les propositions de la Convention climat. À commencer par l’inscription de «l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique et le respect de la biodiversité dans notre texte constitutionnel». «Favorable» à cette «avancée majeure», qui «permettra de créer du droit et (…) d’aider à transformer notre pays», Emmanuel Macron a dit vouloir convoquer un référendum «le plus vite possible». Cela suppose d’abord de faire adopter cette proposition par l’Assemblée et le Sénat «dans les meilleurs délais», avant de la soumettre au vote des Français.

● Macron dresse des «objectifs à dix ans» mais ne se prononce pas sur 2022

Interrogé à plusieurs reprises sur sa volonté de se présenter pour un second mandat, Emmanuel Macron a balayé une « question intempestive […] Pourquoi voudriez-vous que je décide aujourd’hui de m’enfermer dans un autre calendrier que le calendrier démocratique ?» Si le chef de l’Etat a rappelé qu’« il y a des choses sur lesquelles le peuple français est souverain et c’est bien ainsi », il a pourtant appelé à avoir un « objectif pour le pays à dix ans » : « rendre la France plus forte en répondant à des problèmes qu’elle n’avait pas su traiter par temps calme. »

Avec Le Figaro par Arthur Berdah, Louis Heidsieck et Charles Sapin

Congo(Covid-Organics) Alexis Elira Dokékias : « le produit malgache n’est pas toxique »

mai 27, 2020

 

Dans une interview exclusive accordée aux Dépêches de Brazzaville, le professeur Alexis Elira Dokékias, président de la Commission prise en charge au sein du Comité de riposte au coronavirus (Covid-19) annonce la publication, le 28 mai du rapport d’analyses toxicologiques faites par le laboratoire de l’Institut de recherche en science de la santé du Congo.

 

-Professeur Alexis Elira Dokékias/Photo Adiac

Les Dépêches de Brazzaville : le Congo a reçu un lot de Covid-organics, la décoction malgache censée guérir le coronavirus. A quand la distribution du produit aux malades ?

Alexis Elira Dokékias : la première étape ne consiste pas en la distribution du produit à la population, mais plutôt à faire des analyses chimiques et toxicologiques, pour vérifier si le produit a la toxicité sur les rats à titre expérimental. Les conclusions d’analyses toxicologiques faites par le laboratoire de l’institut de recherche en science de la santé du Congo seront disponibles le 28 mai. La composition chimique est connue, et les analyses toxicologiques montrent que le produit n’est pas toxique.

Cependant, le produit contient une quantité de sucre non négligeable. De ce fait, nous devons tenir compte de ce qui est rapporté pour que le produit soit administré à la population. Il y a près de quatre semaines, nous avons reçu, en terme préventif, deux cents doses, qui ont été calculées sur la base de la situation épidémiologique du Congo, trois cents doses curatives. Avant de lancer les essais, nous avons pris un minimum de précautions.

L.D.B : Que faut-t-il faire avant d’utiliser le produit ?

A.E.D : D’abord, il a fallu obtenir l’avis du comité d’éthique pour savoir si ce que nous faisons est en conformité avec les directives de l’OMS en matière d’expérimentation, puis celui du comité des experts. Tous les essais ont été faits, et les protocoles rédigés.

Le premier essai, à titre préventif, concernera les sujets exposés, c’est-à-dire, les infirmiers, les médecins, la presse. En un mot, tous ceux qui sont exposés au risque d’être contaminés. Toute personne en bonne santé doit prouver que son test de la Covid-19 est négatif au départ. Le deuxième essai c’est à titre curatif.

Dans les deux essais, les patients doivent être âgés de plus de dix-huit ans, puisqu’ils doivent au préalable signer leur consentement éclairé. D’ici la semaine prochaine nous débuterons l’essai. Il y a un bilan minimal à faire avant d’inclure tout patient. Plusieurs examens sont nécessaires avant la consommation du produit.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a jamais fait d’études sur ce produit. C’est à nous de confirmer l’efficacité du produit, et l’OMS attend nos conclusions. Elle devrait coordonner les études pilotes. Dans la période actuelle, il est important d’être humble puisqu’il n y a pas encore de protocole consensuel. Pendant que les essais se font, il faut être prudent, parce que dans cette maladie, les mesures les plus efficaces pour l’instant se résument en prévention et sur le plan curatif, il n’y a pas de consensus.

L.D.B : Quel produit administrez-vous aux malades atteints de coronavirus ?

A.E.D : Nous administrons aux malades des traitements très efficaces. Dans le protocole mis en place, nous enregistrons rarement les échecs. Lorsqu’on reprend le traitement cinq ou dix jours après, la virémie a disparu. Nous avons plus de 95% de réussite. Nous avons en assemblage des produits pharmaceutiques, y compris la fameuse chloroquine, et un antibiotique. Tout ceci, associé à un médicament qui fait ses preuves dans les propriétés antivirales. Voilà la trithérapie administrée aux patients, qui parfois, entraîne des petits effets secondaires comme un petit inconfort gastrique. De façon observationnelle, nous n’avons aucun décès dû à ce traitement. Mais, nous devons rester vigilants, en mettant tous les moyens nécessaires pour assurer la surveillance des patients.

L.D.B : Votre point de vue sur l’usage de la chloroquine dans la lutte la Covid-19 comme le professeur Didier Raoult ?

A.E.D : Je n’ai pas encore pris connaissance des travaux du professeur Didier Raoult. En pratique, j’utilise, en tant que hématologue, l’hydroxychloroquine depuis plus de 25 ans, pour moduler la réponse immunitaire en vue de combattre le Covid-19. Ses vertus sont certainement réelles. Mais, sur le plan expérimental, au Congo, nous n’avons pas choisi l’hydroxychloroquine seule. Nous l’associons à un antiviral, car, en dehors de la réponse humanitaire, il faut un médicament qui agit contre les différentes phases de l’évolution du virus. Par conséquent, je ne peux pas critiquer un confrère scientifique. Il a ses moyens et sa méthodologie. Nous avons mis en place un protocole avec méthodologie et des moyens qui sont adaptés à nos capacités.

L.D.B : Votre message à la population congolaise ?

Il faut se faire dépister, surtout, après avoir été en contact avec une personne diagnostiquée positive, afin de commencer le traitement tôt. En plus, il faut observer les mesures de prévention pour éviter de contacter la maladie, en appliquant les mesures barrières, (la distanciation sociale, le lavage des mains…). Ce sont les seules mesures qui garantissent la prévention. Je reproche aux Congolais l’automédication, parce que c’est très dangereux. Elle peut entraîner des morts subites.

 

Avec Adiac-Congo propos recueillis par Yvette Reine Nzaba

Congo/Interview. Pr Alexis Elira Dokekias : « Les personnes testées à temps sortent négatives après le 22e jour »

mai 9, 2020

 

Le Pr Alexis Elira Dokekias livre dans cet entretien l’essentiel des informations sur le protocole thérapeutique qu’utilise le Congo et ses méthodes, la décision du pays d’expérimenter le Covid-Organic élaboré à Madagascar et la question du déconfinement qui doit être traitée sans que les structures perdent leur rythme de travail. Interview complète à suivre également cette semaine sur notre webtélé

 

Les Dépêches de Brazzaville. Où en êtes-vous avec la prise en charge des malades du Covid-19 au Congo ?

Alexis Elira Dokekias : « Dans un projet important comme celui-ci, la prise en charge est liée à toutes les commissions.  Evidemment dans le cadre d’un système sanitaire qui n’est pas au point, il y a des imperfections depuis le départ. Sur cette prise en charge, nous pouvons dire qu’il y a environ 270 cas qui ont été révélés positifs selon les derniers examens réalisés. Et au niveau national, l’Etat a mis des structures de prise en charge. Au niveau de Brazzaville, nous avons le CHU qui est le premier site qui a été ouvert et qui a reçu le premier cas qui a été dépisté dans des conditions difficiles, le site n’étant préparé. Ensuite, nous avons le site de l’hôpital Albert-Leyono, celui de l’hôpital de Mfilou dont les travaux sont prêts à 85% et qui n’a pas encore ouvert, et celui de Kintélé La Concorde qui est un site hôtelier que nous avons transformé en site de prise en charge. A Brazzaville, avant, vous avez des sites de quatorzaine que vous appelez quarantaine, des sites dédiés à toutes personnes se retrouvant à l’extérieur du pays et qui devraient subir la quarantaine au niveau de plusieurs formations hôtelières.

L.D.B. : Qu’on est -il de la situation à Pointe-Noire où plusieurs sites ne sont pas totalement opérationnels ?

A.E.D. : Au niveau de Pointe-Noire, nous avons des sites officiels de prise en charge, notamment l’hôpital Adolphe-cissé qui n’est pas prêt a 100%. Nous avons le site de Mouesso- Madeleine qui est un centre de santé intégré situé à Tié-Tié. Sur ce site, les travaux ne sont pas encore terminés malheureusement. Ce qui fait qu’au niveau de Pointe-Noire, les compagnies pétrolières ou les centres médicaux sociaux d’entreprises ont dû réquisitionner certains hôtels pour lesquels nous avons dû placer certains patients pour la prise en charge. A ces patients, il faut compter que près d’un tiers était pris en charge à domicile. Nous avons mis en place un protocole de prise en charge à domicile. Au niveau du reste de la République, nous avons l’hôpital Edith-Lucie-Bongo-Ondimba à Oyo. Puis, nous avons dû précipiter la mise en place d’un centre au niveau du CSI Nzalangoye a Ouesso pour prendre en charge le cas que nous avons dépisté à Ouesso. Ceci dit, toutes les cliniques privées participent à notre commission de prise en charge, que ce soient des cas alertes ou positifs. Nous avons conseillé la mise en place des espaces de pré-tri dans les hôpitaux.

L.D.B. plusieurs personnes jugent mitigé le rapport entre le nombre de personnes dépistés positifs et ceux qui guérissent. Est-ce à dire que vos schémas thérapeutiques sont moins efficaces ?

A.E.D. : Vous devez comprendre que chaque pays a des schémas thérapeutiques. Le nôtre est très dur. Dans d’autre pays, il suffit de rester quatorze jours et on vous sort de l’hôpital. On sort des personnes qu’on croit être guéries et parfois elles restent encore positives. C’est ce qu’ils ne vous disent pas. Ils disent que le nombre d’hospitalisation décroît, alors que la prise en charge est biaisée. Chez nous, lorsque vous commencez un traitement aujourd’hui, il faut attendre le 22e jour pour qu’on fasse le premier contrôle. Et si celui-ci est négatif, il faut un 2e contrôle fait au 10e ou 14e jours pour confirmer. Cela veut dire que quand on sort un patient au 22e jours, il doit rester confiné chez lui pendant quatorze jours. Les normes édictent que la durée totale du confinement pour une personne qui est positive qui n’a pas eu de symptômes de la maladie est de vingt-huit jours minimum. Nos critères sont durs et il faut être patient. Je peux vous dire que nous avons déjà prêt de quarante patients guéris. Selon les nouveaux schémas de quinze jours qui sont scientifiquement démontrés, je peux vous dire que tous ce qui ont bénéficié de ce traitement sortent négatifs après le 22e jour.

L.D.B. : Quel est finalement le protocole officiel thérapeutique que le pays utilise pour parvenir aux résultats que vous estimez ?

AED. : Nous avons le sulfate de chloroquine, mais on aurait souhaité avoir l’Hydroxychloroquine, la molécule qui permet l’immunomodulation prouvée. La molécule de base c’est la chloroquine. Nous avons un antibiotique que nous donnons pour essayer de faire que les infections respiratoires ne prennent pas le devant. Nous avons des médicaments contre le virus qui présentent plusieurs composantes. Car nous devons interrompre la chaîne de production des virus dans le corps. On ne peut pas malheureusement vous faire le récit complet de tous ceci. Pour certains cas, nous associons d’autres maladies.

L.D.B. Vous étiez à la tête d’une délégation qui a séjourné récemment à Madagascar pour récupérer un produit appelé Covid-Organics issu de la recherche malgache pour contrer le Covid-19. Pourquoi le Congo s’allie-t-il à cette forme thérapeutique alors que vous avez des protocoles qui marchent bien ?

A.E.D. : C’est un produit à base d’une recette traditionnelle préparée par nos collègues de l’Institut malgache des sciences appliquées. Il se présente soit sur une forme de solution dans un flacon plastique de 33 cl soit sur une forme en sachets conditionnés. Au même titre que nous faisons des essais cliniques sur des médicaments modernes, au même titre que nous devrons le faire sur les médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle. Ce produit contient l’artémesia à 60%, une plante dont nous avons initié la culture chez nous aussi. A 20%, il comprend les composants d’une plante médicinale pour lequel les collègues malgaches ne sont pas obligés de divulguer pour préserver la propriété intellectuelle. Et puis il contient près de 15% d’excipients. Nos collègues malgaches nous ont montré des preuves qu’ils ont eu près de 176 cas et zéro décès et que ce produit n’a pas de toxicité, qu’il est efficace contre l’infection à Covid-19. Notre chef d’Etat étant sensible à la question, il nous a dépêchés à Madagascar après des échanges qu’il a eus avec son homologue malgache.

L.D.B. Justement où en êtes-vous avec la prescription médicale de ce produit dans les différents centres de prise en charge ?

A.E.D : Nous sommes des scientifiques. Sur cette base, il est de notre droit de prendre un échantillon de produit et de faire des analyses chimiques et de toxicologies préalables. Ce qui est en cours. D’ici deux jours, nous aurons la certitude de la composition chimique de ces produits. Et à partir de là comme dans ces recettes traditionnelles, il y a celles qui sont préparées pour la prévention et d’autres pour la recette curative, nous sommes en train de finaliser les protocoles que nous allons soumettre au comité des experts dont je fais partie et au comité d’éthique en science de la santé. Ce qui nous permettra dès l’avis favorable à utiliser ces produits et de les intégrer dans nos schémas thérapeutiques. Si son efficacité est prouvée, je peux vous assurer que le président de la République fera en sorte que nous acquérons ce produit par voie normale car ce premier lot est un don du président malgache.

L.D.B. Quels sont les malades épinglés comme prioritaires dans l’utilisation de ce Covid-Organics ?

A.E.D. : Les malades destinataires, dans le cadre de ce protocole que nous avons préparé, sont les asymptomatiques, c’est-à-dire ceux qui ont peu de symptômes cliniques. Il s’agit de démontrer qu’en prenant ce produit pendant sept jours, lorsqu’on contrôle au 14e jour,  nous puissions avoir la négativation de la virémie si elle était constatée positive au départ. Est-ce qu’on doit l’intégrer seul ou en association avec d’autres produits comme nous l’avons entrepris ? C’est le protocole qui va le déterminer. La quantité que nous avons est suffisante pour couvrir le nombre des sites si l’efficacité est prouvée.  Les patients de l’avenir pourront bénéficier du produit par la voie que j’ai citée.

L.D.B. Dans l’optique d’un déconfinement annoncé d’ici peu, comment votre commission va s’y prendre pour poursuivre la prise en charge des malades sachant que des débordements peuvent être observés à plusieurs niveaux ?

A.E.D. : Le déconfinement est normal. Le président de la République nous a prescrit ce qui doit accompagner ce déconfinement progressif. Il faut d’abord que nous cernions la majorité des cas contacts.  Et après, il faut que cela soit accompagné d’un dépistage de masse qui doit cibler certaines populations. On ne pourra pas dépister les 5 millions de Congolais. Mais il y a des personnes exposées qu’il faut dépister prioritairement. Il s’agit des professionnels de santé, la force publique, les administrations, les vendeurs de marchés, les chauffeurs dans les transports en commun et bien d’autres. Il convient donc d’organiser des stratégies au niveau des douze départements du pays et voir comment assurer la prise en charge. Mais des mesures de prévention doivent être prioritaires. Que chacun porte son masque et respecte les gestes barrières déjà édictées car l’épidémie est encore en cours.

L.D.B. Depuis le début de la pandémie, des Congolais comme plusieurs africains se sont lancés dans l’automédication, notamment à base des tisanes concoctées ici et là. Que sera votre message à nos lecteurs dont plusieurs doutent encore des conditions d’hébergement des malades dans les différents centres de santé et ceux érigés pour la circonstance ?  

A.E.D. : Le patient congolais est très méchant. Quand il a des symptômes, il aime l’automédication. Il va regarder les réseaux sociaux pour prendre ce qu’on lui conseille. Et c’est quand il est en détresse qu’il va courir à l’hôpital parce qu’il a des complications respiratoires. Et après, on nous demande de faire la magie. On ne joue pas avec les maladies qui ont une atteinte respiratoire comme celle-là. En France, vous avez vu des décors qui assuraient parfois entre 500 et 1000 morts par jours. Les gens ne mourraient pas parce que les médecins français ne sont pas compétents mais parce qu’il y a des gens qui arrivent à un stade tardif et les médecins sont débordés. Les médicaments que nous donnons sont gratuits. Maintenant, pour les conditions hôtelières, c’est vrai qu’on nous critique mais nous continuons d’améliorer les méthodes et nous sommes très avancés sur ce point. Vous pouvez aller voir comment les choses s’améliorent chaque jour.

 

Avec Adiac- Congo par Quentin Loubou

Guinée: Alpha Condé pointe la « responsabilité » de la France dans le retard du pays

octobre 1, 2018

Alpha Condé, le président guinéen, au palais présidentiel à Conakry en octobre 2016. © Vincent Fournier/JA

 

Le président guinéen Alpha Condé a attribué une part des difficultés traversées par son pays depuis l’indépendance en 1958 à l’attitude de la France de l’époque, dans une interview à Conakry avec des journalistes de TV5 Monde, RFI et Le Monde.

Lors de cette interview, diffusée dimanche, à deux jours du 60e anniversaire de l’indépendance, M. Condé s’est insurgé contre une question sur le fait que le pays « ne décolle pas économiquement ».

Les Français « doivent savoir que si la Guinée a été en retard, il y a la responsabilité des chefs d’État guinéens, mais aussi la responsabilité de la France de l’époque », a-t-il estimé. « Lorsque nous avons pris l’indépendance en 58, du jour au lendemain tous les cadres français sont partis, la Guinée est restée sans cadres », a déclaré M. Condé. « On a voulu anéantir économiquement le peuple de Guinée », a-t-il ajouté.

« Il ne faut pas oublier aussi que la Guinée a été mise en quarantaine (…), il a fallu que l’Union soviétique et la Chine viennent porter secours à la Guinée, tous les Français étaient partis, on n’avait pas de cadres », a insisté le président guinéen.

« L’histoire de la Guinée ne se ramène pas à la violence »,

La Guinée est devenue le premier pays d’Afrique subsaharienne à obtenir sa souveraineté de la France, après avoir voté non le 28 septembre 1958 au référendum instituant une « communauté » franco-africaine, proposée par le général De Gaulle.

De cet épisode, Alpha Condé a indiqué tirer « deux messages » pour la jeunesse guinéenne. En 1958, la Guinée « s’est donné la main comme un seul homme pour appeler à voter non », a-t-il dit. « Si nous voulons, nous pouvons de nouveau être unis pour faire face aux défis de la Guinée, ça c’est le premier message ». « Le deuxième, c’est que le gouvernement français à l’époque n’a pas eu une attitude correcte, ce qui a fait que, pendant longtemps, les rapports avec la France ont été tendus », a-t-il déploré.

« L’histoire de la Guinée ne se ramène pas à la violence », a-t-il par ailleurs souligné, alors qu’à l’occasion de cet anniversaire la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et RFI ont publié un ouvrage, « Mémoire collective, une histoire plurielle des violences politiques en Guinée », revenant notamment sur le massacre du 28 septembre 2009.

« Je suis choqué ! »

M. Condé, au pouvoir depuis décembre 2010, s’est emporté à plusieurs reprises contre ses intervieweurs, leur reprochant d’être « venus avec des idées arrêtées ». « Je suis choqué de vous entendre dire que la Guinée n’a pas émergé, je suis choqué, franchement. Je suis choqué ! », s’est-il exclamé.

Ancien opposant historique, Alpha Condé est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest, régie jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires, voire dictatoriaux.

Malgré la richesse de son sous-sol, plus de la moitié de la population de Guinée vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d’un euro par jour, selon l’ONU.

Jeuneafrique.com avec AFP

Interview Paris-Match avec Ferdinand Mbaou: « Pourquoi on veut me tuer »

septembre 20, 2018

 

Ferdinand Mbaou, opposant redoutable

 

Selon les révélations du Monde et du Figaro, ce général congolais aurait été la cible d’une tentative d’assassinat en France impliquant deux anciens agents de la Dgse. Ferdinand Mbaou répond aux questions de Paris Match Afrique.

Paris Match Afrique. La semaine dernière, Le Monde et Le Figaro révèlent qu’une tentative d’assassinat a été planifiée en région parisienne contre vous. Etiez-vous au courant ?

Ferdinand Mbaou. Non ! Je l’ai appris en même temps que tout le monde, en lisant dans le journal que des personnes avaient été arrêtées parce qu’elles projetaient d’assassiner un opposant congolais ici en région parisienne. J’ai été surpris de lire qu’il s’agissait de ma modeste personne.

Quel sentiment avez-vous éprouvé ?

J’ai déjà échappé à une tentative d’assassinat le 10 novembre 2015 à coté de chez moi dans le Val d’Oise. On m’a tiré dessus à bout portant. J’ai encore les projectiles dans mon corps, on n’est jamais heureux de ce genre de situation, jamais aguerri. On essaye de faire avec. La différence cette fois, c’est que d’après les articles des anciens agents des services de sécurité français sont impliqués. Cela m’a fait beaucoup de peine de l’apprendre. Heureusement, d’autres agents, en fonction ceux-là, ont bien travaillé. Je tiens à les remercier et j’espère qu’ils vont continuer maintenant qu’ils ont la preuve que je suis dans la ligne de mire de ce commanditaire dont je ne veux pas citer le nom.

Saviez-vous que des personnes cherchaient à vous tuer ?

Oui je sais pourquoi on veut me tuer. Les Congolais m’ont averti et puis j’ai reçu des menaces par SMS: « on va venir te tuer aujourd’hui. » J’ai tenté d’alerter les services, mais ils n’ont pas donné suite.

La justice ne m’a informé de rien et je n’ai aucune protection policière

Bénéficiez-vous d’une sécurité rapprochée ?

Non pas du tout. La justice ne m’a pas encore informé officiellement et je n’ai aucune protection policière. Seule la presse nous a informés. D’ailleurs, je suis très heureux que cette presse utile existe en France. Chez nous au Congo, les hommes de presse qui ont dit la vérité ont fini en prison.

Vous avez été le chef de la garde présidentielle du président congolais Pascal Lissouba jusqu’en 1997 avant l’arrivée au pouvoir de l’actuel président Denis Sassou-Nguesso, pourquoi vous en voudrait-il encore autant ?

Je suis l’un de ses ennemis les plus redoutables et dans sa république un peu bananière, tout est en train de partir en lambeau. Il y a une crise politique, économique, sociale, il est isolé sur le plan international et cela qui le rend comme un chien en cage.

Est-ce que vous constituez une menace ?

Quand un peuple est opprimé, c’est l’oppresseur qui définit la nature du combat. Quand le peuple est descendu dans la rue pacifiquement il s’est fait tirer dessus. Il y a eu des morts et les gens ont a compris qu’il fallait trouver d’autres moyens plus adéquats pour renverser cet état des choses.

Est-ce la raison pour laquelle vous avez été emprisonné lors de votre retour au Congo en 2009 ?

J’étais allé au Congo pour me recueillir sur la tombe de mon père, mort dans les combats en 1997. A mon arrivée, on m’a jeté en prison pour « atteinte à la souveraineté extérieure de l’Etat » et « usurpation de grade de général ». J’ai passé 170 jours bien comptés en prison. A ma sortie, les Congolais ont exigé que je sois jugé à la Cour criminelle qui m’a acquitté sur les deux chefs d’accusation.

Avez-vous subi d’autres intimidations depuis lors ?

Oui on a gelé mes comptes et mes avoirs en France à quatre reprises. Là aussi, je me demande pourquoi ! Quand je pose la question, on me répond : « Vous voulez renverser le Président Sassou Nguesso » (réélu après des élections contestées le 16 mars 2016, ndlr). Je dis clairement : « C’est votre président, ce n’est pas le nôtre ! » J’ai toujours dit à haute voix que je considère que depuis 1997 le Congo Brazzaville vit entre parenthèses. Pour autant, je sais qu’un jour, avec notre intelligence, dans l’unité et dans la paix, nous sortirons de cette situation pour que notre pays soit comme le dit notre hymne national dans l’unité, le travail et le progrès !

Zenga-mambu.com by Laurent avec François de Labarre

RDC/She Okitundu: « Nous n’avons pas de leçons à recevoir de l’Angola et du Rwanda

juin 17, 2018

 

« Les élections auront lieu le 23 décembre et le président Kabila respectera la Constitution »

Pour le ministre des affaires étrangères de RDC Léonard She Okitundu, le calendrier des législatives, provinciales et de la présidentielle sera respecté.