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L’Irak récupère une fraction des 2,5 milliards de dollars volés au fisc

novembre 27, 2022
L'Irak recupere une fraction des 2,5 milliards de dollars voles au fisc
L’Irak récupère une fraction des 2,5 milliards de dollars volés au fisc© IRAQI PRIME MINISTER’S PRESS OFFICE/AFP/-

L’Irak a récupéré « une partie » des 2,5 milliards de dollars frauduleusement retirés d’un compte bancaire du fisc, a annoncé dimanche le Premier ministre, appelant toute personne impliquée dans ce scandale à se rendre et à restituer les fonds publics subtilisés.

Mohamed Chia al-Soudani a annoncé qu’un des hommes d’affaires impliqués dans cette affaire, Nour Zouhair Jassem, avait rendu un peu plus de 125 millions de dollars, sur les plus d’un milliard de dollars qu’il a « avoué » avoir obtenus.

L’homme d’affaires sera remis en liberté sous caution, en échange de quoi il rendra le reste de l’argent volé sous deux semaines, a précisé M. Soudani.

L’affaire, médiatisée à la mi-octobre, a provoqué une vive indignation dans un Irak riche en pétrole et frappé par une corruption endémique.

Un document de l’Administration générale des impôts expliquait que ces 2,5 milliards de dollars ont été prélevés entre septembre 2021 et août 2022, via 247 chèques encaissés par cinq entreprises. L’argent a ensuite été retiré en espèces des comptes de ces sociétés, dont les propriétaires, en fuite pour la plupart, font l’objet de mandats d’arrêt.

« Les autorités compétentes ont pu récupérer une première tranche d’un montant de 182,6 milliards de dinars irakiens », soit plus de 125 millions de dollars, a annoncé M. Soudani.

Il s’exprimait lors d’une allocution télévisée, flanqué de piles de billets de banque entassés par paquets. Ces fonds ont été rendus par Nour Zouhair Jassem, arrêté fin octobre à l’aéroport de Bagdad alors qu’il tentait de quitter le pays à bord d’un jet privé.

« Personne ne sera épargné »

La justice a trouvé un « accord » avec l’accusé pour qu’il restitue l’intégralité de la somme, a précisé M. Soudani. « Il sera remis en liberté sous caution afin de faciliter le processus de restitution ».

Un autre accusé a été interpellé dans la région autonome du Kurdistan et va être livré aux autorités à Bagdad, a précisé M. Soudani.

Martelant sans cesse sa volonté de lutter contre la corruption, le Premier ministre enchaîne les annonces et les initiatives à ce sujet depuis qu’il a accédé au pouvoir en octobre.

S’agissant des 2,5 milliards, il a appelé dimanche tous les accusés « à se rendre et à restituer les sommes volées », laissant entendre qu’ils pourraient bénéficier d’accords semblables à celui trouvé avec M. Jassem.

« Nous œuvrerons avec la justice pour les aider avec les procédures judiciaires, dans le cadre de ce qui est autorisé par la loi », a-t-il promis.

« Oui, il est très important d’arrêter les voleurs et ceux qui les ont aidés », a encore dit le Premier ministre. « Mais le plus important c’est la restitution des fonds. Qu’importe si untel ou untel est en prison, si les (2,5 milliards de dollars) ne sont pas dans les caisses de l’Etat ? », a-t-il justifié.

Des responsables du fisc et des organismes de contrôle public sont impliqués, a reconnu le Premier ministre, précisant que leur identité « sera dévoilée à la fin de l’enquête ». « Nous n’épargnerons personne », a-t-il promis.

Malgré une corruption qui s’est infiltrée dans toutes les institutions étatiques et administrations publiques, si les condamnations existent en Irak elles visent souvent les échelons intermédiaires de l’Etat ou de simples exécutants, rarement le sommet de la pyramide.

Par Le Point avec AFP

Le Premier ministre irakien échappe à une tentative d’assassinat par drone

novembre 7, 2021

Moustafa al-Kazimi a été victime d’une tentative d’assassinat dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 novembre. Il est indemne.

Moustafa al-Kazimi, ici aux cotes d'Emmanuel Macron, a ete victime d'une tentative d'assassinat dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 novembre. Il est indemne.
Moustafa al-Kazimi, ici aux côtés d’Emmanuel Macron, a été victime d’une tentative d’assassinat dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 novembre. Il est indemne.© Thomas Padilla / MAXPPP / /MAXPPP

Dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 novembre, le Premier ministre irakien a été la cible d’une tentative d’assassinat. Le domicile de Moustafa al-Kazimi a été visé par un drone piégé, qui a explosé devant l’entrée de la maison. Dans la foulée, les États-Unis ont dénoncé un « acte apparent de terrorisme », tandis que le président irakien, Barham Saleh, a fustigé une « tentative de renversement de l’ordre constitutionnel ».

C’est la première fois qu’une telle attaque vise la résidence du Premier ministre, aux affaires depuis mai 2020. La tentative d’assassinat, dont Moustafa al-Kazimi est sorti indemne, intervient par ailleurs alors que des discussions sont en cours pour former une nouvelle coalition parlementaire, dans la foulée des élections législatives du 10 octobre dernier. L’Alliance de la conquête, vitrine politique du Hachd al-Chaabi, une influente coalition d’anciens paramilitaires pro-Iran, a vu son nombre de sièges fondre à l’issue du vote et dénonce une « fraude » électorale. Certains partisans du Hachd accusent M. Kazimi d’être « complice » de cette « escroquerie ». Sur Twitter, Moustafa al-Kazimi a appelé au « calme et à la retenue de la part de tous pour le bien de l’Irak ».

« Agression lâche »

« Ma résidence a été la cible d’une agression lâche. Dieu soit loué, je vais bien, ainsi que ceux qui travaillent avec moi », a-t-il ensuite déclaré dans une courte vidéo où on le voit assis à un bureau. Selon son bureau, cette « tentative d’assassinat ratée » a été perpétrée au moyen d’ « un drone piégé ». Deux sources sécuritaires ont toutefois fait état de « trois drones » lancés depuis un secteur situé à un peu plus d’un kilomètre à vol d’oiseau de la résidence. « Deux drones ont été abattus » par la garde rapprochée de Moustafa al-Kazimi et le troisième a pu faire exploser sa charge. Une autre source sécuritaire a indiqué à l’AFP que deux gardes du corps du Premier ministre avaient été blessés.

La Zone verte dans laquelle se trouve sa résidence est un périmètre ultra-protégé situé au cœur de la capitale irakienne et qui abrite l’ambassade américaine et des bâtiments gouvernementaux. Sur des photos distribuées par les services de M. Kazimi, on pouvait voir des gravats sur le sol et des escaliers extérieurs endommagés.

Joe Biden et Boris Johnson « condamnent fermement » l’attaque 

Le président américain Joe Biden a « condamné fermement » dimanche l’attaque « terroriste ». « Je suis soulagé que le Premier ministre n’ait pas été blessé et salue les capacités de leader dont il a fait preuve en appelant au calme et à la retenue », a déclaré Joe Biden dans un communiqué, réclamant que les responsables de cette attaque soient jugés. « J’ai ordonné à mon équipe de sécurité nationale d’apporter l’assistance nécessaire aux forces de sécurité irakiennes pour enquêter sur cette attaque et identifier les responsables », a ajouté le président démocrate.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a également « fermement condamné l’attaque » dimanche contre son homologue irakien. Dans une conversation téléphonique avec Moustafa al-Kazimi, Boris Johnson a en outre « clairement indiqué que le Royaume-Uni » soutenait ses « efforts pour former un gouvernement à la suite des élections », une démarche « vitale pour la stabilité à long terme de l’Irak », a déclaré dans un communiqué un porte-parole de Downing street.

La mission des Nations unies en Irak a aussi condamné l’attaque dans les « termes les plus forts ». L’influent leader chiite Moqtada Sadr, dont le courant arrive en tête des élections, a évoqué une attaque « contre l’Irak et le peuple irakien ». Les forces de sécurité ont été déployées en nombre dans la Zone verte et à ses abords, selon un journaliste de l’Agence France Presse. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fermement condamné dimanche « la tentative d’assassinat » du Premier ministre irakien. Il a aussi exhorté les Irakiens à la retenue et ne pas céder à la violence ou à des tentatives de déstabilisation de l’État, d’après un communiqué.

Déroute électorale

Et des heurts ont mis aux prises vendredi plusieurs centaines d’entre eux avec les forces de sécurité près de la Zone verte. Selon une source sécuritaire, un manifestant est mort, tandis qu’une source au sein du Hachd al-Chaabi a évoqué « deux morts ». Vendredi, Qaïs al-Khazali, le chef d’Assaïb Ahl al-Haq, l’un des principaux groupes pro-Iran du Hachd al-Chaabi, avait mis en garde contre « toute tentative d’acteurs liés aux services de renseignement de bombarder la Zone verte et d’accuser ensuite les factions de la résistance », nom que se donnent les pro-Iran, farouchement antiaméricains.

Une partie des Irakiens accusent le Hachd, qui a combattu le groupe djihadiste État islamique et qui est désormais intégré à l’État irakien, d’être le relais de l’Iran dans leur pays. Ils lui attribuent la responsabilité des assassinats et des enlèvements de militants anti-pouvoir qui se sont soulevés en octobre 2019. Malgré sa déroute électorale, cette coalition devrait rester une force politique importante au Parlement, grâce au jeu des alliances et la cooptation des élus indépendants.

Par Le Point avec AFP

Les États-Unis vont restituer à l’Irak quelque 17 000 pièces archéologiques volées

juillet 28, 2021

Ces antiquités ont été pillées lors des conflits qui ont dévasté l’Irak au cours des dernières décennies, notamment après l’invasion américaine de 2003.

Le président des Etats-Unis, Joe Biden (à droite), et le premier ministre irakien, Mustafa Al-Kadhimi, se sont rencontrés à la Maison Blanche, le 26 juillet.
Le président des Etats-Unis, Joe Biden (à droite), et le premier ministre irakien, Mustafa Al-Kadhimi, se sont rencontrés à la Maison Blanche, le 26 juillet. SAUL LOEB / AFP

C’est un trésor d’environ 17 000 objets archéologiques, datant de près de 4 000 ans. Une restitution des Etats-Unis à l’Irak « sans précédent », s’est félicité le ministre irakien de la culture, Hassan Nazim, mercredi 28 juillet. « Il s’agit de la plus importante restitution d’antiquités à l’Irak », a-t-il déclaré dans un communiqué, en ajoutant que cette annonce était le « résultat de plusieurs mois d’efforts des autorités irakiennes en liaison avec leur ambassade à Washington ».

Les 17 000 pièces seront transportées dans l’avion du premier ministre irakien, Moustafa Al-Kadhimi, qui rentre jeudi en Irak après une visite de plusieurs jours à Washington, où il a rencontré le président américain, Joe Biden. La majorité des restitutions documentent « les échanges commerciaux pendant la période sumérienne », l’une des plus anciennes civilisations de la Mésopotamie, selon le communiqué du ministère irakien de la culture.

Des pillages inquantifiables

Parmi les biens rendus pourrait figurer une tablette d’argile cunéiforme, vieille de 3 500 ans, que les Etats-Unis comptent rendre à l’Irak. Elle est considérée comme « un bien culturel volé », introduit frauduleusement sur le marché de l’art américain, selon le ministère américain de la justice, qui n’a cependant pas précisé quand elle serait de retour dans le pays.

La tablette comporte des fragments de l’Epopée de Gilgamesh, considérée comme l’une des plus anciennes œuvres littéraires de l’humanité, qui narre les aventures d’un puissant roi de Mésopotamie en quête d’immortalité. La décision judiciaire américaine « représente une étape importante vers le retour de ce chef-d’œuvre de la littérature mondiale dans son pays d’origine », a affirmé mardi la procureure Jacquelyn Kasulis, chargée du dossier.

Les antiquités irakiennes sont pillées depuis des décennies, à la faveur des multiples conflits qu’a connus le pays, notamment de l’invasion américaine de 2003. « Il est impossible de quantifier le nombre de pièces qui ont été volées sur les sites archéologiques », a expliqué Qahtan Al-Obaid, directeur des antiquités et du patrimoine du musée de Bassora, la deuxième ville d’Irak. Les pillages relèvent généralement du crime organisé, mais sont parfois aussi le fait de populations locales qui cherchent à assurer leur survie, a-t-il précisé.

Les sites archéologiques à travers le pays ont été sévèrement endommagés et négligés, et les musées pillés à la chute du dictateur Saddam Hussein, en 2003. Quelque 15 000 possessions ont ainsi été volées dans le seul musée national d’Irak, situé à Bagdad. « J’espère que dans un futur proche nous pourrons récupérer le reste de nos biens, notamment en Europe », a déclaré le ministre irakien de la culture dans son communiqué.

Avec Le Monde avec AFP

Irak: attaque à la roquette contre une base abritant des Américains

juin 20, 2021

Une roquette a visé dimanche en Irak une base aérienne de l’ouest désertique abritant des soldats américains, a indiqué à l’AFP une source de sécurité, un type d’attaque attribué par Washington aux alliés en Irak de son grand ennemi iranien. «Une roquette a visé la base aérienne d’Aïn al-Assad», a indiqué cette source deux jours après l’élection en Iran de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi saluée par les groupes pro-Iran les plus radicaux du pays qui mènent campagne pour expulser les 2500 soldats américains déployés en Irak dans le cadre de la coalition antijihadistes.

Ils ont salué ce résultat électoral comme «l’échec des pions des Américains» alors qu’au total, 43 attaques ont visé des intérêts américains depuis le début de l’année en Irak, que ce soit l’ambassade à Bagdad, des bases abritant des soldats ou des sous-traitants américains ou encore des convois de soutien logistique à la coalition.

Ces attaques, longtemps menées avec des roquettes et des bombes en bord de route, ont récemment connu une escalade: quatre fois depuis la mi-avril des drones piégés ont été lancés contre des intérêts américains, sur le modèle des attaques menées par les rebelles yéménites houthis, pro-Iran, contre l’Arabie saoudite.

Pour les experts, le recours à cette technique est le signe d’une escalade en Irak où les Américains sont actuellement en train de redéployer leurs batteries de défense aériennes Patriot, mais maintiennent des système C-RAM qui ont déjà intercepté de nombreuses roquettes.

Preuve que Washington s’inquiète visiblement de ce nouveau développement, il a annoncé il y a dix jours offrir jusqu’à trois millions de dollars pour des informations sur les attaques visant leurs intérêts en Irak.

Par Le Figaro avec AFP

Irak: arrivée vendredi à Bagdad du pape François pour une visite historique

mars 5, 2021

Le pape François est arrivé vendredi après-midi en Irak pour une visite historique notamment destinée à soutenir la communauté chrétienne du pays déchiré par de nombreuses années de conflits et de violences, et plus récemment éprouvé par la pandémie de COVID-19.

 © Fournis par La Presse Canadienne

L’avion de la compagnie Alitalia transportant le souverain pontife s’est posé vers 14h00, heure locale, sur une piste de l’Aéroport de Bagdad, la capitale.   

La visite de François prévoit des allocutions et des messes à Bagdad, mais aussi dans la ville sainte de Nadjaf, à Mossoul et à Erbil.

Des centaines de personnes étaient déjà massées le long du parcours que devait emprunter le pape, dans l’espoir de pouvoir le saluerLa communauté chrétienne d’Irak était constituée d’environ 1,5 million de personnes avant l’invasion des États-Unis en 2003 qui a chassé du pouvoir le dictateur Saddam Hussein. Un grand nombre de chrétiens ont fui le pays, au point où il n’en resterait désormais que quelques centaines de milliers.

Avec La Presse Canadienne

Le pape plaide « la réconciliation » à la veille de sa visite en Irak

mars 4, 2021

A la veille d’un voyage historique en Irak, le pape François a adressé jeudi un message vibrant et très personnel aux Irakiens, évoquant leurs « années de guerre et de terrorisme » et appelant à « la réconciliation »

.Une Irakienne passe devant une fresque murale représentant le Pape François, à Bagdad, le 22 février 2021

© AHMAD AL-RUBAYE Une Irakienne passe devant une fresque murale représentant le Pape François, à Bagdad, le 22 février 2021

« Je désire tant vous rencontrer, voir vos visages, visiter votre terre, berceau antique et extraordinaire de la civilisation », a lancé dans un message vidéo le pape argentin, qui visitera les quatre coins de l’Irak –la Mésopotamie antique– pendant trois jours, à la rencontre tout particulièrement d’une communauté chrétienne fortement réduite par l’exil.

SONORES Le pape François assure dans un message au peuple irakien qu'il vient en visite dans leur pays en "pèlerin de paix (...) après des années de guerre et de terrorisme".

© Fournis par AFP SONORES Le pape François assure dans un message au peuple irakien qu’il vient en visite dans leur pays en « pèlerin de paix (…) après des années de guerre et de terrorisme ».

La visite sera néanmoins tout aussi virtuelle pour une grande partie des Irakiens, qui devront se contenter de regarder cette star planétaire à la télévision, le pays étant placé à partir de jeudi minuit en confinement strict avec plus de 5.000 contaminations au Covid-19 chaque jour désormais.

 Carte des principales étapes de la visite historique du pape François en Irak du 5 au 8 mars

© Gal ROMA Carte des principales étapes de la visite historique du pape François en Irak du 5 au 8 mars

– « Réconciliation après le terrorisme » –

En arrivant vendredi à Bagdad, c’est sans aucun doute dans une voiture blindée que le pape découvrira une capitale aux rues vides mais ornée de posters à son effigie et même d’un immense arbre lumineux aux couleurs du Vatican sur l’emblématique place Tahrir où fin 2019 une révolte avait éclaté.

A l’époque le pape François avait évoqué les manifestants et condamné la répression sanglante qui s’abattait sur eux.

« Je viens comme pèlerin, comme pèlerin pénitent pour implorer du Seigneur pardon et réconciliation après tant d’années de guerre et de terrorisme », a dit le pape, qui place son déplacement sous le signe de « la paix » et de « la fraternité ».

Des forces de sécurité irakiennes patrouillent à Bagdad avant la visite du pape, le 3 mars 2021

© Sabah ARAR Des forces de sécurité irakiennes patrouillent à Bagdad avant la visite du pape, le 3 mars 2021

« Vous êtes tous frères et sœurs », a insisté un souverain pontife, qui n’a de cesse de marteler ces mots, au point d’y avoir consacré récemment une longue encyclique intitulée « Fratelli tutti » (« Tous frères »).  

Le pape se rend d’ailleurs très symboliquement sur la terre natale d’Abraham, personnage de l’ancien Testament, « qui réunit en une seule famille musulmans, juifs et chrétiens », rappelle-t-il. Là, il priera avec des dignitaires sunnites, chiites, yazidis et sabéens.

Cet appel à la fraternité a pris depuis un an une résonance particulière en plein désastre sanitaire et économique dû au Covid. « En ces temps difficiles de pandémie, aidons-nous les uns les autres à renforcer la fraternité, à construire ensemble un avenir de paix », a ainsi souligné l’Argentin Jorge Bergoglio. 

Avec AFP

Irak: deuxième attaque contre des intérêts américains en 24 heures

juillet 5, 2020

 

Une roquette s’est abattue dans la nuit de lundi à mardi près de l’aéroport de Bagdad, où sont postés des soldats américains, la deuxième attaque de ce type en 24 heures contre des intérêts américains, a indiqué à l’AFP un responsable des services de sécurité irakiens. Ces tirs sont habituellement attribués aux pro-Iran mais n’ont jamais été revendiqués par des factions connues. Ils reprennent alors que dimanche à de nombreuses reprises Bagdad a été secouée par de fortes explosions.

Il s’agissait de tests de C-RAM, un dispositif conçu pour intercepter des roquettes, désormais installé aux abords de l’ambassade américaine à Bagdad, visée la nuit dernière par une roquette, selon un haut-gradé irakien. Des rampes de lancement et des roquettes dirigées vers une base abritant des soldats américains au nord de Bagdad ont également été saisies au moment de l’attaque contre l’ambassade.

Ces nouvelles attaques sont vues comme un défi au gouvernement de Moustafa al-Kazimi, qui passe pour proche de Washington, grand ennemi de Téhéran, et semble vouloir donner des gages aux Etats-Unis à l’approche d’un voyage outre-Atlantique du Premier ministre. Dans la nuit du 25 au 26 juin, les autorités avaient pourtant emporter une manche: les unités d’élite du contre-terrorisme avaient arrêté quatorze hommes, des membres des brigades du Hezbollah, la faction pro-Iran la plus radicale du pays, en possession de plusieurs rampes de lancement de roquettes. Mais quatre jours plus tard, ils étaient tous libérés par un juge estimant «manquer de preuves», à l’exception d’un seul, «directement incriminé» selon un responsable gouvernemental.

Côté autorités, les responsables assurent, unanimes, que mener un tel raid est déjà en soi une réussite, alors que 35 attaques à la roquette contre des diplomates ou des soldats américains -dont certaines meurtrières- ont déjà eu lieu et qu’elles n’ont jamais mené à des arrestations ou même des perquisitions sous le gouvernement précédent, d’Adel Abdel Mahdi. Aussitôt, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, avait salué «un pas dans la bonne direction» qu’il a dit «applaudir».

Mais en face, les pro-Iran, brigades du Hezbollah en tête, maintiennent leur position anti-Américains, considérés par ces factions comme des «occupants» en Irak. Durant leurs quatre jours de détention de leurs hommes, les brigades du Hezbollah ont multiplié les menaces, s’en prenant en particulier à Moustafa al-Kazimi, qu’elles accusent déjà depuis des mois d’être «complice» de l’assassinat en janvier par Washington du général iranien Qassem Soleimani et de son lieutenant irakien à l’aéroport de Bagdad. Elles affirment aujourd’hui qu’elles vont le poursuivre pour «enlèvement» de leurs hommes et, dans une démonstration de force qui a fait le tour des réseaux sociaux, des membres de cette faction ont piétiné des photos de Moustafa al-Kazimi en brûlant des drapeaux américains.

Par Le Figaro avec AFP

Irak: onze militaires américains blessés dans l’attaque iranienne

janvier 16, 2020

Onze soldats américains ont été soignés pour des blessures légères suite à l’attaque de missiles iraniens sur une base en Irak où étaient basées des troupes américaines, le 8 janvier dernier, a finalement admis jeudi soir l’armée américaine après avoir affirmé le contraire.

«Alors qu’aucun membre de l’armée américaine n’a été tué dans l’attaque du 8 janvier contre la base aérienne al-Assad, plusieurs ont été traités pour des commotions liés aux explosions et sont toujours évalués», a déclaré le capitaine Bill Urban, porte-parole du Commandement militaire central.

Par Le Figaro avec Reuters

L’ayatollah Sistani condamne la confrontation US-Iran en Irak

janvier 10, 2020

Le grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité chiite d’Irak, a condamné vendredi la confrontation en cours entre les Etats-Unis et l’Iran sur le sol irakien, dénonçant une violation de souveraineté et un mépris flagrant pour un peuple déjà éprouvé par plusieurs décennies de guerre.

Les Etats-Unis ont mené le 3 février une frappe aérienne près de l’aéroport de Bagdad visant le général iranien Qassem Soleimani, entraînant une riposte de l’Iran qui a tiré une série de missiles contre des bases irakiennes abritant des forces américaines en Irak.

«L’utilisation de méthodes excessives par les différentes parties (…) ne va qu’aggraver la crise et empêcher de parvenir à une solution», a estimé l’ayatollah Sistani dans un message lu par l’un de ses représentants lors de la prière du vendredi, dans la ville sainte de Kerbala. Ces «actes agressifs et dangereux» constituent des «violations répétées de la souveraineté irakienne» et contribuent «à la détérioration de la situation» dans la région, a ajouté le dignitaire irakien de 89 ans. «Le peuple (irakien) a suffisamment souffert des guerres».

Voix influente en Irak, le grand ayatollah Sistani n’intervient publiquement sur les questions politiques qu’en cas de crise et est respecté aussi bien par les chiites et les sunnites pour son refus notamment du confessionnalisme.

Par Le Figaro avec Reuters

Canada: Trudeau condamne les tirs iraniens contre les Américains en Irak

janvier 8, 2020

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a condamné mercredi les tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats canadiens et américains en Irak en représailles à l’élimination par Washington du général Qassem Soleimani. «Le Canada condamne les attaques de missiles lancées par l’Iran la nuit dernière», a déclaré Justin Trudeau lors d’une conférence de presse portant sur le crash d’un Boeing en Iran, appelant de nouveau à une «désescalade des tensions et au dialogue dans la région».

«Je peux confirmer qu’il y avait des Canadiens sur la base canadienne d’Erbil lorsque les missiles se sont abattus, mais ils sont tous en sécurité», a-t-il annoncé.

Après l’attaque américaine qui a tué le 3 janvier à Bagdad le puissant général iranien, Donald Trump avait expliqué que ce raid était nécessaire pour «arrêter» une guerre. Appelé à commenter ces propos, Justin Trudeau a estimé que les «Américains avaient pris une décision en fonction de leur évaluation de la menace», se refusant à préciser s’il partageait cette évaluation.

L’opération «Martyr Soleimani» a été lancée par l’Iran au beau milieu de la nuit en représailles à l’élimination du général Soleimani. Selon le Pentagone, 11 missiles tirés par l’Iran ont touché la base aérienne de Aïn al-Assad (ouest) et un celle d’Erbil (nord), où sont stationnés certains des 5.200 soldats américains déployés en Irak. «Aucun Américain n’a été blessé dans les attaques de la nuit dernière», s’était félicité le président américain Donald Trump plus tôt mercredi avant d’annoncer de nouvelles sanctions économiques contre la République islamique.

Avant même ces frappes de la nuit, le Canada avait annoncé le déplacement d’une partie de ses troupes d’Irak vers le Koweït. Le Canada compte quelque 800 militaires dans la région, dont environ 500 en Irak où ils participent notamment à la mission de formation de l’OTAN, dirigée par la majore-générale canadienne Jennie Carignan. Des soldats canadiens participent également à une autre mission dans le cadre de la coalition internationale luttant contre le groupe Etat islamique, emmenée par les Etats-Unis.

Le Canada a coupé ses relations diplomatiques avec l’Iran en 2012.

Par Le Figaro avec AFP