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Le gouvernement malien saisit Compaoré de la situation à Kidal

mai 10, 2013

 

OUAGADOUGOU – Le chef de la diplomatie malienne, Tiéman Coulibaly, a indiqué vendredi avoir saisi le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise au Mali, de la situation à Kidal (nord), ville aux mains de la rébellion touareg du MNLA.

Le ministre a été reçu à Ouagadougou par Blaise Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Nous avons parlé de Kidal et M. Compaoré s’est engagé à s’occuper de ce dossier, a dit M. Coulibaly devant la presse après l’entretien.

Ceux qui sont conscients de leur responsabilité face à l’Histoire, qui ont accepté l’intégrité territoriale du Mali, la laïcité de notre République, qui renoncent à tout extrémisme religieux et qui savent que l’unité nationale est consacrée, à mon avis l’écouteront et viendront au dialogue pour que nous puissions travailler à construire une paix durable au Mali, a-t-il poursuivi.

M. Coulibaly n’a pas cité le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg laïque et autonomiste qui contrôle Kidal avec le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), groupe dissident des islamistes armés d’Ansar Dine. Le MNLA – dont des responsables sont basés à Ouagadougou – et le MIA refusent toute présence de l’armée et de l’Etat maliens dans la ville.

Selon des sources sécuritaires régionales, l’armée malienne n’exclut plus cependant d’intervenir dans cette ville où sont aussi présentes des troupes françaises. Les forces tchadiennes, auparavant présentes à Kidal, sont désormais à Tessalit, une autre ville du Nord, selon l’état-major tchadien.

Avant l’arrivée de la mission de stabilisation de l’ONU (devant remplacer la force africaine au Mali, ndlr), il est souhaitable que les choses deviennent normales à Kidal parce qu’il n’y aura pas de déploiement partiel. Le déploiement de cette mission se fera en même temps que l’administration malienne et l’armée malienne, a insisté le ministre malien des Affaires étrangères.

C’est une question de sécurité (…). Nous ne pouvons pas tolérer que cette situation d’incertitude et de relative confusion soit maintenue à Kidal, a-t-il martelé.

M. Coulibaly a par ailleurs affirmé que le gouvernement de transition travaille inlassablement à ce qu’une élection présidentielle puisse se tenir en juillet comme prévu, un délai que beaucoup jugent très difficilement tenable.

Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour tenir ce délai-là. C’est un engagement, a-t-il assuré, précisant avoir là aussi demandé l’appui du chef de l’Etat burkinabè.

Le ministre malien s’est également rendu vendredi à Abidjan, où il s’est entretenu avec le président ivoirien Alassane Ouattara, chef en exercice de la Cédéao.

Romandie.com avec (©AFP / 11 mai 2013 03h11)

Les autorités musulmanes de Bamako soutiennent la guerre

janvier 26, 2013
  • Le très influent imam Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali (HCI), a dénoncé une «campagne de dénigrement contre l'intervention de la France» lancée depuis plusieurs jours dans le monde arabo-musulman.
    Le très influent imam Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali (HCI), a dénoncé une «campagne de dénigrement contre l’intervention de la France» lancée depuis plusieurs jours dans le monde arabo-musulman. Crédits photo : © Stringer . / Reuters/REUTERS

    Pour le Haut Conseil islamique du Mali, l’intervention militaire ne serait pas une croisade anti-islam mais bien au contraire une guerre destinée à libérer un pays à plus de 90 % musulman.

    Depuis le début de l’intervention armée, le Haut Conseil islamique du Mali (HCI) avait gardé une étonnante discrétion. Cette semaine, cette institution extrêmement importante au Mali est finalement sortie de sa réserve pour proclamer son soutien sans réserve à l’intervention militaire, remercier la France pour son implication et demande aux fidèles de faire bloc derrière les autorités du pays et l’armée.Surtout, son président, le très influent imam Mahmoud Dicko, a dénoncé une «campagne de dénigrement» lancée depuis plusieurs jours dans le monde arabo-musulman. Depuis le début de l’intervention militaire française, des voix de journalistes ou de prédicateurs se sont élevées dans certains médias tunisiens, égyptiens ou encore mauritaniens, qui présentent l’intervention militaire française comme une agression contre les musulmans.

    «Nous ne sommes pas d’accord avec cette interprétation, s’insurge Mahmoud Dicko, nous pensons que c’est le contraire! C’est la France qui a volé au secours d’un peuple en détresse, qui avait été abandonné par tous ces pays musulmans à son propre sort. Nous parler aujourd’hui de croisade anti-islam, poursuit l’imam, c’est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter en tant que responsables musulmans du Mali.»

    Pour le Haut Conseil islamique, l’intervention militaire ne serait pas une croisade anti-islam mais bien au contraire une guerre destinée à libérer un pays à plus de 90 % musulman. Aussi, dans les attaques dénoncées par le Haut Conseil, Mahmoud Dicko croit-il voir la main de nations étrangères pas toujours bien intentionnées. «Nous ne voulions pas y croire, mais vu cette campagne, nous sommes obligés de prendre très sérieusement la chose et de voir si certains pays ne sont pas derrière. Je pense au Qatar, parce que la personnalité du monde musulman la plus influente à avoir dénoncé cette intervention se trouve au Qatar.»

    Réconciliation nationale

    Une allusion aux propos du chef religieux Youssef al-Qaradaoui, qui dénonce une intervention «précipitée» de la France, «avant d’avoir épuisé tous les moyens de parvenir à une solution pacifique et à la réconciliation nationale».

    Le nord du Mali est occupé par les djihadistes depuis plus de neuf mois. Dans la foulée de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui appelait la semaine dernière à un «cessez-le-feu immédiat» et à un retour aux négociations avec les islamistes, le gouvernement du Qatar en appelle lui aussi au dialogue.

    Doha, déjà cité comme une possible source de financement des groupes islamistes armés qui opèrent au Mali, notamment du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), serait donc à l’œuvre pour exercer son influence et imposer la charia dans la région sahélienne. Le président du Haut Conseil conserve un conditionnel de rigueur… mais, déjà, il dénonce.

    Lefigaro.fr par David Baché

Mali: 50 à 60.000 personnes réunies pour la paix dans un stade à Bamako

août 12, 2012
Mali: 50 à 60.000 personnes réunies pour la paix dans un stade à Bamako Mali: 50 à 60.000 personnes réunies pour la paix dans un stade à Bamako © AFP

De 50. 000 à 60. 000 personnes se sont réunies dimanche à Bamako à l’appel du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) pour « la paix et la réconciliation nationale », plus important meeting depuis l’occupation du nord du pays par les islamistes fin mars, a constaté un journaliste de l’AFP.

Plusieurs hommes politiques, dont le Premier ministre Cheikh Modibo Diarra, ont assisté au meeting qui s’est tenu au stade du 26 mars, le plus grand de Bamako, au cours duquel plusieurs chefs religieux ont pris la parole.

« Prions pour le Mali, prions pour la paix », a déclaré Mahmoud Dicko, président du HCIM qui regroupe les principales organisations musulmanes du Mali.

« Nous ne sommes pas surpris de ce qui nous arrive, c’est la résultante de la trahison érigée en système » et de « la corruption », a-t-il ajouté, en demandant à tous les Maliens de s’entendre « pour le bien » de leur pays.

« Notre pays a besoin de paix, de réconciliation nationale. C’est aux Maliens de trouver la solution du Mali et je demande à tous les Maliens de se pardonner », a pour sa part déclaré le plus célèbre des prêcheurs du pays, Madani Ousmane Haïdara.

« Je suis inquiet pour notre pays, il faut vraiment qu’on se parle, qu’on trouve une solution », a de son côté affirmé l’imam Aboubacar Kamara.

Moussa Boubacar Bah, président des jeunes musulmans du Mali, s’en est pris à la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui avait lancé l’offensive dans le nord en janvier, avant d’en être chassée par les groupes islamistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

« En 1990 et en 2006, on a pardonné des rebellions touareg. Cette fois-ci, on ne pardonnera jamais aux gens du MNLA », a-t-il dit en demandant à ce qu’on laisse le président par intérim Dioncounda Traoré et son Premier ministre « travailler ensemble pour le bien du Mali ».

Un important dispositif de sécurité entourait la manifestation qui se poursuivait à la mi journée.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali : Aqmi, le grand gagnant de la fusion MNLA-Ansar Eddine ?

mai 28, 2012

La fusion annoncée entre les deux groupes rebelles Ansar Eddine et le MNLA consacre la prédominance au Nord-Mali des forces islamistes radicales les plus proches d’Aqmi. Paradoxe : la nouvelle donne favorise les négociations à court terme, tout en rendant très improbable l’atteinte d’un accord stable dans la durée.

Annoncée par la signature samedi à Gao (Nord du Mali) d’un « protocole d’accord » entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le groupe islamiste Ansar Eddine, la prochaine fusion des deux groupes rebelles marque un tournant dans la crise malienne qui a éclaté à la mi-février.

Comme c’était prévisible, c’est d’abord l’islam qui a permis au MNLA, sécessionniste et laïque, et Ansa Eddine, qui prône d’abord l’instauration de la charia au Mali, de surmonter leurs divisions en décrétant leur « auto-dissolution » et la création d’un « Conseil transitoire de l’État islamique de l’Azawad », l’immense territoire du septentrion malien. De l’avis de tous les observateurs sur place, les islamistes et leurs alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sortent donc renforcés par la nouvelle donne.

« Le MNLA perdait du terrain »

Le MNLA « perdait du terrain et ça, tout le monde le voyait. Il lui fallait une initiative pour rebondir », analyse ainsi le politologue malien Issa Touré. Les rebelles touaregs sont « en pleine déconfiture. Donc ils signent avec Ansar Eddine pour survivre », confirme une source sécuritaire dans la région. « C’est Ansar Eddine qui absorbe le MNLA, et non le contraire », poursuit-elle, soulignant que « beaucoup d’officiers du MNLA ont rejoint ces derniers temps les rangs » du mouvement islamiste.

« C’est une alliance contre-nature » qui « ne favorisera qu’Aqmi », s’indigne Malaïnine Ould Badi, un responsable de la communauté arabe du Nord malien. Les principaux responsables d’Aqmi et d’Ansar Eddine ont d’ailleurs commencé jeudi à Tombouctou des discussions sur leurs relations futures. « À cette allure, demain, c’est Aqmi qui va nommer le préfet ou le gouverneur de Gao », proteste Mohamed Maïga, un représentant des habitants songhaï de cette ville.

Une chose est sûre désormais : l’alliance avec Ansar Eddine retire au MNLA l’un des arguments sur lesquels il fondait sa légitimité et celle de son État indépendant, l’Azawad : la lutte contre les terroristes d’Aqmi. « Ansar Dine nous a dit qu’il n’est pas question de déclencher une guerre à Aqmi. (…) C’est ça le problème », reconnaît Ibrahim Assaley, maire de la localité de Talataye (nord) et membre du MNLA.

Solution négociée ou temporisation ?

Du point de vue des autorités maliennes, la nouvelle configuration des forces au Nord pourrait renforcer la piste d’une solution négociée, même si le gouvernement malien de transition, qui peine à s’imposer face à l’ex-junte, a immédiatement rejeté « catégoriquement toute idée de création d’un État de l’Azawad, encore plus d’un État islamique ». De fait, l’Algérie voisine, qui joue un rôle central au Nord-Mali, continue de plaider pour le « dialogue » avec les rebelles tandis que la médiation ouest-africaine de la Cedeao veut également croire que la fusion des groupes armés permet d’avancer vers des discussions.

« La médiation salue toute dynamique allant vers la cohésion entre les différents mouvements armés, l’essentiel étant que ce groupe (choisisse) l’option d’une solution négociée au conflit », a affirmé le ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé. Le président burkinabè Blaise Compaoré a déjà noué des contacts avec le MNLA et Ansar Dine, mais en excluant officiellement Aqmi.

Or c’est là que le bât blesse, la proximité idéologique et tribale étant très forte entre le mouvement terroriste et Ansar Eddine.  Et il est vraisemblable de penser que, du point de vue des islamistes, un accord ne saurait avoir d’autre valeur que transitoire, dans l’attente d’une nouvelle opportunité pour progresser vers l’instauration définitive de la charia.

Autre indice laissant peu d’espoir à une solution négociée à terme : l’ultra-militarisation de la région. Selon la source sécuritaire régionale citée plus haut, les djihadistes d’Aqmi sont pour l’heure les plus forts : « Aqmi est aujourd’hui plus armé que les armées du Mali et du Burkina réunies ». Le groupe, doté notamment d’armes lourdes rapportées de Libye, s’est d’ailleurs emparé cette semaine à Gao d’un important dépôt d’armes de l’armée malienne, selon plusieurs sources. Mais dès que l’équilibre des forces changera, la voix du canon devrait se faire réentendre…

Jeuneafrique.com avec AFP