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États-Unis/enquête sur Mme Clinton: l’ex-chef du FBI fautif mais impartial

juin 14, 2018

James Comey, l’ancien directeur du FBI limogé par Donald Trump, lors de son audience le 7 juin 2017 devant le Congrès / © AFP/Archives / Brendan Smialowski

L’ancien chef du FBI James Comey s’est affranchi des règles en supervisant l’enquête sur Hillary Clinton avant la présidentielle de 2016, mais s’est montré impartial en excluant de poursuivre la candidate démocrate, conclut jeudi un rapport officiel.

« Nous n’avons trouvé aucune preuve montrant que les décisions des procureurs ont été influencées par des partis pris ou d’autres considérations déplacées », écrit l’inspecteur général Michael Horowitz, qui relève par ailleurs que M. Comey s’est montré « insubordonné ».

Ce rapport de 500 pages, très attendu car présenté comme susceptible d’être une bombe politique, risque pour M. Trump de ne pas avoir l’effet escompté: le président ne cesse d’affirmer que les démocrates se sont alliés avec des éléments du FBI pour tenter d’aider Mme Clinton à remporter la Maison Blanche.

M. Comey, que M. Trump a limogé en mai 2017 et qui s’est montré depuis très critique du président, est épinglé dans ce rapport pour avoir pris des libertés avec les procédures en vigueur à la tête de la police fédérale américaine.

L’inspecteur général Horowitz dirige un organe indépendant traquant d’éventuels abus au sein du ministère de la Justice et des agences en dépendant, censées être apolitiques.

– Couple anti-Trump –

Or son rapport confirme la teneur d’échanges entre deux agents du FBI, par ailleurs amants, ayant travaillé sous les ordres de M. Comey et ensuite pour le procureur spécial Robert Mueller, chargé de l’enquête sur une éventuelle collusion entre la Russie et des collaborateurs de campagne de M. Trump.

Ces deux fonctionnaires, la juriste Lisa Page et l’enquêteur Peter Strzok ont, selon l’inspecteur général, montré une « volonté d’agir officiellement pour affecter » les chances de M. Trump d’être élu président.

Trump « ne va jamais devenir président, n’est-ce-pas ? », avait demandé dans un email Mme Page.

« Non. Sûrement pas. Nous l’en empêcherons », avait répondu M. Strzok.

Le rapport « confirme les soupçons du président sur la conduite de M. Comey et les préjugés de certains membres du FBI », a commenté Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche.

M. Horowitz examine en profondeur certains actes d’enquête cruciaux de James Comey qui, en 2016, a tour à tour été accusé d’avoir favorisé Mme Clinton, puis M. Trump, dans leur course rivale à la Maison Blanche.

Dans une conférence de presse surprise en juillet 2016, M. Comey avait recommandé de ne pas poursuivre Mme Clinton sur ses emails envoyés avec un serveur privé, tout en notant que l’ex-secrétaire d’Etat avait fait preuve d’une « extrême négligence ».

– ‘Contexte extraordinaire’ –

Selon M. Horowitz, il aurait dû en référer d’abord à la ministre de la Justice de l’époque, Loretta Lynch, qui était sa supérieure hiérarchique.

« Cette façon d’agir de M. Comey a été extraordinaire et insubordonnée », a souligné l’inspecteur général.

Puis, fin octobre 2016, le patron du FBI avait relancé de façon retentissante l’affaire des emails en annonçant, dans une lettre au Congrès, rouvrir l’enquête sur Mme Clinton.

Celle-ci a par la suite assuré que cela lui avait coûté la victoire à l’élection présidentielle.

Toujours selon M. Horowitz, M. Comey a alors commis « une grave erreur de jugement » et aurait dû au contraire s’abstenir d’envoyer une telle lettre fracassante à dix jours du scrutin présidentiel.

Sur son compte Twitter et dans une tribune distincte publiée jeudi par le New York Times, James Comey a défendu ses décisions prises dans un « contexte extraordinaire », au nom de la transparence.

« Les conclusions (du rapport) sont acceptables, même si je suis en désaccord avec certaines d’entre elles », a-t-il commenté.

Toujours est-il que ce rapport semble affaiblir la position de l’ex-patron policier, qui a passé ces derniers mois à promouvoir un livre dans lequel il développe son éthique de dirigeant, qu’il oppose à celle de M. Trump.

L’actuel ministre de la Justice, Jeff Sessions, a lui relevé dans un communiqué que les « erreurs importantes » mentionnées dans le rapport étaient intervenues sous le gouvernement de Barack Obama.

Romandie.com avec(©AFP / 14 juin 2018 22h40)

États-Unis: Trump, un menteur invétéré au comportement mafieux selon l’ex-chef du FBI

avril 12, 2018

L’ancien directeur du FBI, James Comey, prête serment le 8 juin 2017 devant une commission du Sénat à Washington / © AFP/Archives / Brendan Smialowski

Le président américain Donald Trump est un menteur invétéré soumettant son entourage à un code de loyauté rappelant l’attitude d’un chef mafieux, estime dans ses mémoires l’ex-patron du FBI, James Comey.

Dans ce livre très attendu dont des passages ont fuité dans la presse jeudi, quelques jours avant sa sortie, l’ex-chef policier décrit un locataire de la Maison Blanche obsédé par des détails scabreux le concernant.

M. Comey relate ainsi que le président lui a demandé d’enquêter sur des allégations le mettant en présence de prostituées russes en 2013 dans un hôtel à Moscou.

Ce « dossier », faisant état d’une vidéo à caractère sexuel montrant Donald Trump, avait été rédigé par un ancien agent du renseignement britannique pour le compte d’opposants politiques au candidat républicain. Jugé crédible dans un premier temps par le renseignement américain, son authenticité avait ensuite été complètement remise en question.

Lors de cette discussion dans la tour Trump en janvier 2017, M. Trump a demandé au chef du FBI de tordre le cou à ces affirmations qui lui étaient très défavorables « au cas où il existerait une seule chance sur 100 qu’elles soient prises au sérieux par sa femme, Melania », selon James Comey.

Cet échange avec le président « m’a fait revenir au début de ma carrière, quand j’étais procureur face au Milieu », a-t-il ajouté.

L’ex-chef policier a décrit une scène digne de la mafia: « Le cercle silencieux qui acquiesce. Le boss qui fait le jour et la nuit. Les serments de fidélité. La vision du monde selon laquelle tous sont contre nous. Le mensonge généralisé, qu’il soit petit ou gros, au service d’une sorte de code de loyauté qui place l’organisation au-dessus de la moralité et de la vérité ».

Les mémoires de James Comey, intitulés « A Higher Loyalty: Truth, Lies, and Leadership », retracent ses 20 ans de carrière comme procureur à New York puis ministre adjoint de la Justice dans le gouvernement de George W. Bush, et chef du FBI entre 2013 et 2017.

Le livre s’est un temps hissé en tête du classement des pré-ventes d’Amazon, grandement aidé par les messages vengeurs sur Twitter de Donald Trump qui l’avait limogé le 9 mai 2017.

Lors d’une audition extraordinaire au Sénat, James Comey avait révélé les pressions venues de la Maison Blanche, le fait que le président ait exigé sa « loyauté » et qu’il lui ait demandé d’abandonner un volet de l’enquête portant sur le général Michael Flynn, son conseiller à la sécurité nationale, forcé à la démission.

Le livre sortira le 17 avril.

Romandie.com avec (©AFP / 13 avril 2018 00h58)                

États-Unis: l’enquête du FBI se rapproche de la Maison Blanche, Trump contre-attaque

décembre 3, 2017

James Comey, le 8 septembre 2016 à Washington et Donald Trump, photographié le 13 janvier 2017 à New York / © AFP/Archives / Drew Angerer, Jim WATSON

Donald Trump a lancé dimanche une violente contre-attaque contre le FBI, après son faux pas de la veille laissant entendre qu’il savait de longue date que son ancien conseiller à la sécurité nationale, inculpé dans l’affaire russe, avait menti à la police fédérale.

« Je n’ai jamais demandé à Comey d’abandonner l’enquête sur Flynn. Encore de fausses informations couvrant un autre mensonge de Comey », s’est défendu Donald Trump au petit matin, dans le premier d’une salve de tweets critiquant la police fédérale avec une virulence inédite pour un président américain.

Lors d’une audition sous serment début juin devant le Sénat, l’ancien directeur du FBI James Comey –brutalement limogé par le président– avait affirmé que Donald Trump lui avait personnellement demandé d’enterrer l’enquête visant Michael Flynn.

Ce dernier a plaidé coupable vendredi d’avoir notamment menti aux enquêteurs, plongeant le premier cercle de l’entourage de Donald Trump au coeur de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine de 2016 et une possible entente entre l’équipe de l’homme d’affaires et le Kremlin.

Or dans un tweet qui a fait sensation, le président a écrit samedi: « J’ai dû limoger le général Flynn parce qu’il a menti au vice-président et au FBI », laissant entendre par cette formulation qu’il était au courant des mensonges quand il avait demandé, selon James Comey, au patron du FBI d’abandonner l’enquête.

L’avocat personnel de Donald Trump, John Dowd, a ensuite affirmé aux médias que c’est lui qui avait rédigé ce message pour dédouaner le président. La Maison Blanche a par le passé souligné que les tweets de Donald Trump avaient valeur de communiqués officiels.

La sénatrice démocrate Dianne Feinstein, membre de la puissante commission du Renseignement au coeur de l’enquête russe, n’a pas été convaincue par ces arguments: « Je pense que ce qui est en train de se dessiner est un cas d’entrave à la justice », a-t-elle affirmé sur la chaîne NBC.

– ‘Réputation en lambeaux’ –

S’appuyant ensuite sur la nouvelle, tombée samedi, qu’un des principaux enquêteurs du FBI chargés du dossier russe –et précédemment de l’enquête sur les courriels de Hillary Clinton, classée sans suite– avait été écarté du dossier après des messages le critiquant, Donald Trump a lancé plusieurs violents coups de boutoir contre la police fédérale.

« Après des années de Comey, avec l’enquête bidon et malhonnête sur Clinton (et plus), à la tête du FBI, sa réputation est en lambeaux – la pire de l’Histoire! Mais n’ayez crainte, nous lui rendrons sa grandeur », a poursuivi le président américain.

L’enquête sur les courriels de Hillary Clinton avait secoué la campagne présidentielle de 2016, motivant Donald Trump et ses supporteurs, dont Michael Flynn, à demander, aux cris de « Enfermez-la », qu’elle soit condamnée et emprisonnée. En vain.

« +UN AGENT DU FBI ANTI-TRUMP A MENE L’ENQUETE CLINTON+ Maintenant tout commence à s’expliquer », a encore asséné le président, à propos de cet enquêteur, Peter Strzok, l’un des plus expérimentés dans les services de contre-espionnage du FBI et qui a été, cet été, réassigné aux ressources humaines, selon le New York Times.

– ‘Très haut responsable’ –

Washington avait été secoué vendredi matin par la nouvelle que Michael Flynn avait plaidé coupable notamment d’avoir menti sur ses conversations avec l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis puis accepté de coopérer avec la justice.

M. Flynn a surtout confirmé à l’accusation avoir ponctuellement agi sur les instructions d’un « très haut responsable » de l’équipe de transition présidentielle qui n’est autre, selon plusieurs médias américain, que Jared Kushner, gendre et proche conseiller de Donald Trump.

Puisqu’ils sont intervenus après la victoire de l’homme d’affaires en novembre 2016, ces contacts avec l’ambassadeur de Russie ne confortent pas la thèse d’une concertation entre Moscou et l’entourage du candidat pour influencer le scrutin.

Mais Michael Flynn pourrait fournir de nouvelles informations aux enquêteurs. Et si Robert Mueller parvenait à prouver une collusion avec la Russie ou une entrave à la justice –comme le laisse entendre le témoignage de James Comey– une procédure de destitution ne pourrait être exclue pour le 45e président des Etats-Unis.

– Réforme fiscale éclipsée –

Samedi, Donald Trump avait toutefois assuré n’être pas inquiet de ce que pourrait révéler Michael Flynn et réaffirmé qu’il n’y avait eu « aucune collusion » de son équipe de campagne avec la Russie lorsqu’il briguait la Maison Blanche.

Il avait alors bien tenté de maintenir l’attention sur la réforme fiscale adoptée la veille au Sénat, première grande victoire législative républicaine depuis son arrivée à la Maison Blanche, à même de faire oublier l’échec cuisant de la réforme de la santé.

Mais ses déclarations et l’avalanche de tweets éclipsaient largement dimanche cette refonte historique du code des impôts.

Romandie.com avec(©AFP / 03 décembre 2017 16h49)

États-Unis: Donald Trump accuse l’ex-chef du FBI James Comey de lâcheté dans un tweet

juin 11, 2017

Washington – Donald Trump a accusé dimanche l’ex-chef du FBI James Comey de lâcheté pour avoir fait fuiter à la presse des notes compromettantes sur leurs rencontres privées, révélant que le président américain lui aurait demandé d’abandonner un pan de l’enquête sur l’affaire russe.

« Je pense que les fuites de James Comey vont avoir beaucoup plus d’importance que quiconque ne l’aurait jamais pensé. Complètement illégales? Très +lâche!+ », a écrit Donald Trump dans un tweet qui laissait la porte ouverte à plusieurs interprétations.

Le président américain avait accusé James Comey de mentir vendredi, au lendemain de l’audition très suivie au Sénat de l’ex-chef du FBI, qu’il a limogé brutalement le 9 mai.

L’ancien premier policier des Etats-Unis a affirmé à cette occasion sous serment que le président lui avait demandé d’abandonner un volet de l’enquête sur de possibles ingérences russes portant sur le général Michael Flynn, son ex-conseiller à la sécurité nationale.

Lors de cette audition aux airs de pièce dramatique, James Comey a admis avoir fait fuiter à la presse en mai, via un ami, des notes dans lesquelles il avait consigné certains rendez-vous en tête à tête avec Donald Trump.

Un point dont s’est saisi l’avocat personnel du président pour menacer James Comey de poursuites. Comme Donald Trump dans son tweet dimanche, des proches de M. Trump s’étaient également rapidement emparés du fait que l’ex-chef du FBI soit passé par un ami pour dénoncer sa lâcheté présumée.

« Il a donné ses notes à un professeur de droit de (l’université de Columbia) parce qu’il n’a pas su agir en homme et donner ses notes directement aux médias quand il a voulu les transmettre aux médias », avait accusé vendredi le premier directeur de campagne de Donald Trump, Corey Lewandowski.

Romandie.com avec(©AFP / 11 juin 2017 15h07)                                            

Affaire russe: Trump contre-attaque, accuse à son tour Comey de mentir

juin 9, 2017

Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 8 juin 2017 à Washington / © AFP / NICHOLAS KAMM

Donald Trump est passé personnellement à la contre-offensive vendredi, accusant à son tour de « mensonges » l’ex-directeur du FBI James Comey, qui a révélé au Sénat la veille les pressions du président américain dans l’enquête sur la Russie.

Une accusation grave qui n’empêche pas le président de se dire conforté par le témoignage fleuve de l’ancien premier flic. M. Comey a redit que Donald Trump n’était pas visé par l’enquête sur l’ingérence présumée de la Russie dans la présidentielle américaine de 2016 et qu’il ne lui avait pas demandé de l’abandonner.

« Malgré tant de faux témoignages et de mensonges, confirmation totale et complète… et WOW, Comey est une balance ! », a-t-il écrit sur Twitter, un réseau social dont il est familier mais qu’il s’était gardé d’utiliser pendant l’audition de M. Comey laissant à son avocat personnel le soin de communiquer.

Le président aura encore l’occasion de s’expliquer vendredi après-midi lors d’une conférence de presse commune avec le président roumain.

« J’estime qu’il m’a limogé à cause de l’enquête russe », a accusé jeudi James Comey qui s’exprimait sous serment et a répondu calmement et avec précision pendant plus de deux heures et demie aux questions des sénateurs. « Le but était de modifier la façon dont l’enquête sur la Russie était conduite. C’est très grave ».

L’ancien directeur, 56 ans, a blâmé le président pour lui avoir intimé d’abandonner un volet de l’enquête russe sur un proche, Michael Flynn. Il a accusé l’administration Trump de diffamation et de « mensonges ». Et sous-entendu que le président lui-même était un menteur.

– ‘Echange’ –

A l’issue de l’audition devant la commission du Renseignement suivie en direct par tous les grands médias américains, l’opposition démocrate a estimé que les soupçons d’entrave à la justice visant le dirigeant républicain étaient confortés par les réponses de M. Comey, limogé le 9 mai.

L’entrave à la justice est un délit majeur qui a conduit au lancement par le Congrès de procédures de destitution contre Richard Nixon et Bill Clinton.

L’ex patron du FBI a raconté en détails sa gêne lors de conversations privées avec le locataire de la Maison Blanche, minutieusement décrites dans un texte publié la veille et basé sur des notes soigneusement prises après chacune des conversations.

Il a refusé d’émettre un avis juridique, s’en remettant au procureur spécial Robert Mueller, comme lui ancien patron très respecté du FBI et qui a repris l’enquête sur la Russie.

Certes, a-t-il dit, personne ne lui a demandé explicitement d' »arrêter » l’enquête menée par le FBI sur les ingérences russes.

Mais il a confirmé que M. Trump lui avait demandé sa « loyauté », alors même qu’il supervisait les investigations sur une éventuelle collusion entre des membres de l’équipe de campagne du républicain et Moscou.

« Mon bon sens me disait qu’il voulait quelque chose en échange de m’accorder ma demande de rester à mon poste », a-t-il estimé, alors que son mandat courait jusqu’en 2023.

– ‘Comme une instruction’ –

Paul Ryan, le président républicain de la Chambre des représentants, a quant à lui laissé le bénéfice du doute au président: « Il est nouveau pour ce qui est de gouverner, donc il n’était probablement pas au fait des protocoles existant depuis longtemps établissant les relations entre le département de la Justice, le FBI et la Maison Blanche ».

Le délit d’entrave est difficile à prouver et requiert beaucoup d’informations sur « l’intention de la personne », a expliqué à l’AFP Mark Tushnet, professeur de droit à Harvard. C’est ce que les enquêtes parlementaires chercheront à établir.

James Comey a détaillé la demande de M. Trump d' »abandonner » un volet de l’enquête visant le général Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité nationale.

« Je l’ai interprété comme une instruction », a-t-il dit. « Il est le président des Etats-Unis, seul avec moi, il dit qu’il espère ceci, je l’ai interprété comme une demande de sa part ».

Il a accusé l’administration de l’avoir « diffamé » après son départ.

– Fuites –

M. Comey a aussi confié qu’il avait décidé dès sa première rencontre avec le président élu, en janvier, de consigner ses échanges avec lui, par crainte que Donald Trump « ne mente sur la nature » de leurs conversations.

Il a par la suite demandé à un ami de transmettre ces notes à des journalistes afin de précipiter la nomination d’un procureur spécial.

L’avocat recruté par l’ancien promoteur immobilier pour gérer la crise, Marc Kasowitz, a démenti que son client ait jamais demandé à M. Comey de mettre fin à une quelconque enquête, et évoqué d’éventuelles poursuites contre James Comey pour avoir organisé des fuites.

« Sur le fond comme sur la forme, le président n’a jamais dit à M. Comey +J’ai besoin de loyauté, je m’attends à de la loyauté+ », a-t-il déclaré.

Dans un tweet en mai, Donald Trump avait sous-entendu qu’il détenait des enregistrements de ces discussions, susceptibles de contredire la version de l’ex-policier. Mais la Maison Blanche esquive systématiquement quand la question de leur existence lui est posée.

En tout cas, « j’espère bien qu’il y a des enregistrements », a défié M. Comey, sûr de sa mémoire.

Romandie.com avec(©AFP / 09 juin 2017 14h35)                

Etats-Unis: témoignage accablant de l’ex-chef du FBI contre Trump

juin 7, 2017

James Comey (g), ex-directeur du FBI limogé par Donald Trump (d), a livré mercredi un témoignage explosif sur les interventions du président américain dans l’enquête sur la Russie, risquant d’exposer le dirigeant à des accusations d’entrave à la justice. / © AFP/Archives / Drew Angerer, Jim WATSON

James Comey, ex-directeur du FBI limogé par Donald Trump, a livré mercredi un témoignage explosif sur les interventions du président américain dans l’enquête sur la Russie, risquant d’exposer le dirigeant à des accusations d’entrave à la justice.

A la veille de son audition publique et très attendue au Sénat, M. Comey a dans une déclaration écrite de sept pages confirmé que le milliardaire lui avait demandé d’abandonner toute enquête sur Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale mêlé à l’affaire de l’ingérence russe dans l’élection présidentielle et évincé en février.

« J’espère que vous pourrez trouver une façon d’abandonner cela, de lâcher Flynn. C’est un homme bien », lui aurait dit le président lors d’une rencontre en tête à tête le 14 février dernier dans le Bureau ovale.

Selon M. Comey, cette requête concernait toute investigation relative aux « fausses déclarations de M. Flynn concernant ses conversations avec l’ambassadeur russe en décembre », et non l’enquête plus large sur l’éventuelle collusion entre la Russie et la campagne du républicain.

« Cela m’a beaucoup inquiété, étant donné le rôle du FBI comme service d’investigations indépendant », écrit M. Comey.

Michael Flynn est accusé d’avoir menti au vice-président en ne révélant pas qu’il avait évoqué les sanctions américaines contre Moscou dans ces échanges.

L’ancien chef du FBI raconte aussi en détails un dîner à la Maison Blanche du 27 janvier, lors duquel Donald Trump lui aurait dit: « J’ai besoin de loyauté, je m’attends à de la loyauté ».

« Je n’ai pas bougé, parlé ou changé l’expression de mon visage », écrit l’ancien grand policier, décrivant « un silence gênant ».

Et quand le président, en fin de repas, l’a relancé sur la question de la loyauté, M. Comey a répondu qu’il « aurait toujours de l’honnêteté de sa part ».

« C’est ce que je veux, de la loyauté honnête », a dit M. Trump. « J’ai fait une pause et dit: +cela, vous l’aurez+ ».

– Trump pas visé par l’enquête –

Cette déclaration a été publiée par la commission du Renseignement du Sénat, où l’ancien chef du FBI témoignera lors d’une audition publique jeudi matin à 14H00 GMT, devant les caméras du monde entier.

Il y confirme également qu’il a consigné à l’époque dans des notes le contenu de ses conversations avec le président américain, comme l’avaient rapporté plusieurs médias.

Deux autres coups de fil ont également eu lieu entre les deux hommes, le 30 mars et le 11 avril. Dans ces conversations, le locataire de la Maison Blanche a demandé au patron du FBI ce qui pouvait être fait pour « lever le nuage » de l’enquête russe, dont l’ombre l’empêcherait d’agir efficacement au nom du pays, selon ce récit.

L’ex-policier a alors confirmé que le président lui-même n’était pas visé par l’enquête. « Il m’a dit à de nombreuses reprises: +nous devons révéler ce fait+ », écrit M. Comey.

« Le président a ajouté que si certains de ses proches +satellites+ avaient fait quelque chose de mal, ce serait bien de le découvrir, mais qu’il n’avait rien fait de mal et qu’il espérait que je trouve une façon de dire que nous n’enquêtions pas sur lui », poursuit-il. « Je lui ai dit que je verrais ce que nous pourrions faire ».

Dans le coup de téléphone d’avril, le président l’a relancé.

Le récit de M. Comey est frappant par la description sans équivoque du malaise suscité par les requêtes à répétition du président.

Après son tête-à-tête du Bureau ovale, que le président avait préalablement vidé de tous ses conseillers, James Comey a « imploré » le ministre de la Justice Jeff Sessions « d’empêcher toute future communication directe entre le président et moi ».

Ces faits minutieusement détaillés confirment des informations de presse publiées depuis le limogeage soudain du 9 mai, et qui avaient conduit plusieurs élus du Congrès à soupçonner une tentative d’entrave à la justice et, pour quelques uns, à réclamer l’ouverture d’une procédure de destitution.

Afin de protéger l’indépendance de l’enquête du FBI sur la Russie et une éventuelle collusion avec les équipes de campagne Trump, la Justice a nommé un procureur spécial, Robert Mueller, le 17 mai.

Les réactions ont commencé à tomber mercredi quelques minutes après la publication du document.

« Toute cette histoire est folle », a tweeté la sénatrice Elizabeth Warren.

A l’inverse, le parti républicain a fait valoir que trois fois, en janvier et en mars, James Comey avait confirmé à Donald Trump ce que celui-ci clame haut et fort depuis des mois: à savoir qu’il n’est pas lui-même visé par les investigations russes.

Romandie.com avec(©AFP / 07 juin 2017 21h25)                

États-Unis: Trump met en garde l’ex-patron du FBI de ne pas faire de révélations à la presse

mai 12, 2017

Washington – Le président américain Donald Trump a mis en garde vendredi matin l’ancien patron du FBI James Comey, qu’il a limogé mardi soir contre toute attente, de ne pas faire de révélations à la presse.

« James Comey ferait bien d’espérer qu’il n’existe pas d’+enregistrements+ de nos conversations avant qu’il ne commence à faire des révélations à la presse! », a tweeté M. Trump, lors d’une série de tweets matinaux dont il a l’habitude.

Le président a indiqué jeudi dans un entretien à NBC avoir eu deux conversations téléphoniques, et un dîner, avec M. Comey au cours desquels il a demandé s’il était visé par l’enquête du FBI sur une collusion avec la Russie.

« J’ai dit +Si c’est possible, pouvez-vous me dire s’il y a une enquête sur moi?+ Il a dit qu’il n’y avait pas d’enquête sur moi », a expliqué M. Trump à la chaîne de télévision américaine, en référence à l’enquête en cours au FBI sur de possibles liens entre son entourage et des responsables russes durant la campagne électorale de 2016.

Deux enquêtes sont également en cours au Congrès pour déterminer s’il y a eu collusion avec la Russie pour favoriser la candidature du républicain au détriment de son adversaire démocrate Hillary Clinton.

M. Trump a également réagi vendredi matin aux critiques concernant la communication de ses équipes après le limogeage surprise de M. Comey. Les versions ont en effet fluctué au fil des jours, différant même en fonction des interlocuteurs.

« En tant que président très actif avec énormément de choses en cours, il n’est pas toujours possible à mes équipes de se tenir sur un podium en ayant une parfaite exactitude », a relevé le milliardaire.

« La meilleure chose serait peut-être d’annuler tous les +points de presse+ à l’avenir et de remettre des réponses par écrit pour davantage d’exactitude », a-t-il poursuivi.

Romandie.com avec(©AFP / 12 mai 2017 14h57)                                            

États-Unis: Trump dans une tempête politique après le limogeage du patron du FBI

mai 11, 2017

Le président américain Donald Trump, le 10 mai 2017 à la Maison-Blanche, à Washington / © AFP / JIM WATSON

Le président américain Donald Trump est pris dans une tempête politique depuis qu’il a limogé le directeur du FBI James Comey, une décision selon lui sans lien avec l’enquête de la police fédérale sur une éventuelle collusion avec la Russie.

Le directeur par intérim du FBI Andrew McCabe doit témoigner publiquement jeudi devant la puissante commission du Renseignement du Sénat, une des trois commissions enquêtant sur les ingérences russes dans la campagne présidentielle américaine.

Des élus des deux partis s’interrogent depuis mardi soir sur les motifs et le calendrier du limogeage. L’opposition soupçonne le président américain de vouloir entraver une enquête qui entache son nom et cible certains de ses proches.

Ces investigations, ouvertes l’été dernier, s’intéressent aux piratages russes contre le camp démocrate et à une éventuelle « coordination » entre des membres de l’équipe de campagne Trump et la Russie.

Le dirigeant américain dément toute collusion et a souligné, dans sa lettre à M. Comey, que le directeur lui avait dit qu’il n’était pas lui-même ciblé.

Malgré cette mention de l’affaire russe, la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Huckabee Sanders a déclaré que le limogeage n’avait rien à voir avec la Russie et était due aux « atrocités » et aux « faux pas et erreurs » du directeur lors de l’enquête sur les emails de la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton l’an dernier.

« Il envisageait de congédier le directeur Comey depuis le jour où il est entré en fonction », a-t-elle déclaré. « Le président ne lui faisait plus confiance depuis des mois ».

Mercredi matin, Donald Trump a justifié ainsi sa décision: « Il ne faisait pas du bon travail, c’est très simple ».

L’argument utilisé pour justifier le départ du patron du FBI, dont le mandat courait jusqu’en 2023, est étonnant.

Il lui est reproché d’avoir commenté publiquement l’affaire Clinton durant la campagne, contrairement à l’usage au FBI mais à la grande satisfaction, à l’époque, du candidat républicain. Pourquoi, demande en substance la Maison Blanche, les démocrates crient-ils au scandale, alors qu’ils avaient eux-mêmes dénoncé le comportement de M. Comey?

« Maintenant qu’il a été viré, ils prétendent être mécontents. Des hypocrites! », a tweeté Donald Trump.

Quant au revirement de M. Trump, sa porte-parole a expliqué qu’être candidat était différent d’être président.

Dans une lettre d’adieu à ses collègues, révélée par CNN, M. Comey a écrit: « Je pense depuis longtemps qu’un président peut limoger un directeur du FBI pour n’importe quelle raison, ou pour aucune raison du tout. Je ne m’étendrai pas sur la décision ou la manière dont elle a été appliquée. J’espère que vous non plus. C’est fait, et tout ira bien pour moi ».

Comey convoqué au Sénat

Entre MM. Trump et Comey, les divergences s’intensifiaient depuis des mois, a fortiori dans les derniers jours, alors que l’enquête du FBI s’accélérait, selon plusieurs médias.

En mars, le premier flic des Etats-Unis avait confirmé au Congrès l’existence de l’enquête sur une éventuelle « coordination » entre proches de Donald Trump et Moscou. Il avait contredit M. Trump sur la mise sur écoute de la Trump Tower par l’ex-président Barack Obama (2009-2017).

En outre, M. Comey aurait réclamé la semaine dernière au ministère de la Justice des moyens supplémentaires pour l’enquête de ses agents, selon des médias.

« Cela rendrait le calendrier du limogeage encore plus suspect », a déclaré Chuck Schumer, chef des démocrates du Sénat.

L’opposition démocrate réclame la nomination d’un procureur spécial pour superviser l’enquête, ce que la Maison Blanche a jugé « pas nécessaire ».

Si de nombreux républicains soutiennent le président, plusieurs ténors ont exprimé leur embarras ou leur mécontentement, notamment John McCain ou le chef de la commission du Renseignement du Sénat, Richard Burr.

Le président doit désormais nommer un remplaçant, qui devra être confirmé par le Sénat, où la minorité démocrate devrait batailler dur.

En attendant, M. Comey a lui aussi été invité à s’expliquer mardi prochain, à huis clos, devant la commission du Renseignement.

Les sénateurs de la commission ont en outre émis mercredi une assignation pour que l’ancien conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, le général Michael Flynn, leur mette à disposition tous les documents qui pourraient les éclairer sur les liens éventuels de proches du président Trump avec Moscou.

M. Flynn avait été poussé à la démission le 13 février après la révélation de contacts répétés avec l’ambassadeur russe à Washington avant et après l’élection. La commission du Renseignement note qu’il lui a déjà été demandé de remettre ces documents, mais qu’il n’a pas obtempéré.

Du côté de Moscou, on prenait ses distances avec cette affaire: le limogeage du patron du FBI est « une affaire interne » américaine, a affirmé le Kremlin, disant « espérer que cela n’aura pas d’impact » sur les relations, aujourd’hui exécrables, entre les deux pays.

Romandie.com avec(©AFP / 11 mai 2017 11h00)                

Limogeage du chef du FBI: une « affaire interne » américaine (Kremlin)

mai 10, 2017

Moscou – Le limogeage du patron du FBI James Comey par le président Donald Trump est « une affaire interne » américaine, a affirmé mercredi le Kremlin, disant « espérer que cela n’aura pas d’impact » sur les relations entre les deux pays.

« C’est une affaire absolument interne aux Etats-Unis, une décision souveraine du président américain et qui n’a absolument rien à voir et ne doit rien avoir à voir avec la Russie », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Cette décision du locataire de la Maison Blanche a provoqué mardi une onde de choc à Washington, alors que la police fédérale est notamment chargée de l’enquête sur les liens éventuels entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie, accusée d’avoir interféré dans la présidentielle américaine.

« Nous espérons que cela n’aura aucun impact » sur les relations russo-américaines, a ajouté M. Peskov interrogé sur une conséquence éventuelle sur les relations entre les deux puissances.

Ce limogeage surprise, avec un seul précédent dans l’histoire du FBI, intervient alors que Donald Trump recevra mercredi à la Maison Blanche le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui ne devait initialement que rencontrer son homologue américain Rex Tillerson au sujet du conflit en Syrie.

Romandie.com avec(©AFP / 10 mai 2017 14h01)                                            

États-Unis: Donald Trump limoge le directeur du FBI

mai 9, 2017

Le président des États-Unis Donald Trump a limogé mardi James Comey, patron du FBI, la police fédérale américaine, une décision surprise qui a provoqué une onde de choc à Washington.
Le FBI est en particulier en charge de l’enquête sur les liens éventuels entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.
« Le FBI est l’une des institutions les plus respectées de notre pays et aujourd’hui marquera un nouveau départ pour l’agence-phare de notre appareil judiciaire », a indiqué M. Trump dans un communiqué.
La recherche d’un nouveau directeur du FBI débute « immédiatement », a précisé la Maison Blanche.
Dans un courrier adressé à James Comey, et rendu public par la Maison Blanche, Donald Trump lui signifie qu’il met fin à ses fonctions « avec effet immédiat ».
« Si j’ai apprécié que vous m’ayez informé, en trois occasions distinctes, que je ne faisais pas l’objet d’une enquête, je suis cependant d’accord avec l’analyse du ministère de la Justice selon lequel vous n’êtes pas capable de diriger de manière efficace le Bureau », ajoute-t-il.
Ex-procureur fédéral et ancien vice-ministre de la Justice, James Comey, 56 ans ans, a longtemps été encarté chez les républicains mais il avait été nommé par l’ancien président démocrate Barack Obama à son poste actuel.
À son arrivée au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump lui avait demandé de rester en fonction.