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RDC – Droits de l’homme : ce qu’on sait de l’affaire Christopher Ngoy

février 13, 2015

Christopher Ngoy lors de sa présentation à la presse le 10 février. © Capture Youtube

Arrêté le 21 janvier, Christopher Ngoy, est soupçonné par la justice congolaise d’avoir été l’un des organisateurs des émeutes survenues à Kinshasa en janvier contre le projet de révision de la loi électorale. L’organisation de la société civile qu’il dirige avait appelé à manifester contre une réforme qui pouvait retarder l’élection présidentielle prévue en 2016.

Que reproche le pouvoir à Christopher Ngoy ?

Christopher Ngoy dirige la coordination de la Société civile de la RDC. Cette organisation s’était jointe en janvier à la plateforme « Sauvons la RDC » pour appeler les populations congolaises à sortir massivement dans les rues contre le projet de réforme de la loi électorale introduite au Parlement par le gouvernement . Ledit projet devait conduire à un recensement de la population qui retarderait de plusieurs mois la présidentielle dont la date vient d’être fixée au 27 novembre 2016. Les manifestations ont fait 23 morts à Kinshasa, selon un décompte officiel, beaucoup plus selon la société civile.

Pour la police judiciarie, Christopher Ngoy serait auteur ou co-auteur des troubles qui avaient émaillé les manifestations. L’interessé devra faire face à onze chefs d’accusation dont incitation à la violence et à la haine raciale et atteinte à la sûreté intérieure de l’État.

Quels sont les arguments de la défense ?

Pour Patrick Ngoy, un des fils et avocat du détenu, Christopher Ngoy n’a rien à avoir avec les charges retenues contre lui. « Tout ceci n’est qu’un maquillage judicaire », a-t-il déclaré aux journalistes lors de la présentation du prévenu à la presse, me 10 février. L’avocat révèle au passage que la perquisition au cours de laquelle des documents ont été saisis a été faite en l’absence du militant des droits de l’homme, ce qui est contraire aux usages juridiques en cours en RDC.

La défense indique également que la détention de Christopher Ngoy pendant trois semaines avant son inculpation est illégale et constitue une violation des droits du détenu, qui de surcroît n’a toujours pas été présenté à un juge.

Détenus politiques ou de droit commun ?

Plusieurs personnalités dont Jean-Claude Muyambo, qui dirige un parti de l’opposition sont détenues dans les prisons du pays depuis les émeutes de janvier. Jean-Claude Muyambo a été écroué à la prison centrale de Makala à Kinshasa le 20 janvier, officiellement pour une affaire d’abus de confiance. Ses soutiens estiment qu’il s’agit ni plus ni moins d’une arrestation politique, l’interessé ayant aussi participé aux manifestations anti-Kabila.

Plus de 600 ONG congolaises soutenues par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) ont adressé une lettre ouverte au président Kabila le 2 février pour réclamer la libération des personnes arrêtées en marge des manifestations contre le projet de loi électorale.

Jeuneafrique.com par Edmond d’Almeida

RDCongo: un député met en garde contre un scénario à la Burkinabè

octobre 31, 2014

 

RDCongo: un député met en garde contre un scénario à la Burkinabè
RDCongo: un député met en garde contre un scénario à la Burkinabè © AFP

Le député congolais Jean-Claude Muyambo issu de la majorité présidentielle mais en campagne contre une révision constitutionnelle a mis en garde vendredi contre un scénario à la Burkinabè en République démocratique du Congo si Joseph Kabila parvient à se maintenir au pouvoir au-delà de 2016.

« Les Sud-Africains sont en train de beaucoup investir dans notre pays. S’il y a des troubles chez nous, leurs investissements vont se volatiliser », a déclaré l’élu, lors d’un point presse à Johannesburg où plusieurs hauts responsables sud-africains ont été approchés, y compris à la présidence.

« Vous avez suivi ce qui s’est passé au Burkina Faso, il y a eu des pillages (. . . ) Nous voulons la démocratie chez nous et pour çà, nous avons besoin d’institutions stables et nous disons +non+ à la révision constitutionnelle », a-t-il ajouté.

Originaire de Kolwezi dans la province du Katanga (sud), M. Muyambo avait rallié M. Kabila en 2006, et maintenu son soutien en 2011, avant de partir en guerre contre une révision de la Constitution qui permettrait de se présenter à un troisième mandat de cinq ans.

Il a parrainé le mémorandum rédigé par dix associations issues de la société civile et défenseurs des droits de l’homme et remis aux autorités politiques sud-africaines pour demande « le soutien à la demande du peuple congolais que des élections démocratiques, libres et honnêtes soient organisées en 2016 ».

« On n’a pas de problème particulier avec M. Kabila », a souligné M. Muyambo, alors que le mémorandum souligne que M. Kabila ne peut se présenter une troisième fois « sans compromettre la paix (. . . ) et commettre un coup d’Etat constitutionnel ».

« Respecter la Constitution permettra au Congo d’aller de l’avant », a insisté l’un des signataires du mémorandum, Janvier Tshovu (« Opposition politique congolaise »).

« Nous devons nous départir de la peur. Nous allons vous inviter à être aux aguets et à adopter le même comportement qu’au Burkina Faso », a-t-il ajouté, à l’adresse de ses compatriotes, qui forment une importante diaspora en Afrique du Sud.

Jeuneafrique.com avec AFP