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Le roi Charles III est « bienvenu » malgré le mouvement social, dit Mélenchon

mars 23, 2023
Le roi Charles III est "bienvenu" malgre le mouvement social, dit Melenchon
Le roi Charles III est « bienvenu » malgré le mouvement social, dit Mélenchon© POOL/AFP/Kirsty Wigglesworth

Le roi Charles III, accueilli en fin de semaine par Emmanuel Macron, est le « bienvenu » en France malgré le mouvement social sur les retraites, a déclaré Jean-Luc Mélenchon jeudi sur TF1.

« C’est le représentant des Grands-Bretons, c’est eux qui choisissent le régime qui leur convient », a noté le chef de LFI.

« Ils ont un roi, ce n’est pas notre goût à nous Français qui sommes républicains », a-t-il souri.

« Mais il est le bienvenu car il représente le peuple anglais, aussi longtemps que le peuple anglais n’aura pas fait le nécessaire, c’est-à-dire instaurer une république », a estimé Jean-Luc Mélenchon.

L’ancien candidat à la présidentielle a ajouté avec malice: « Parce que les Anglais un jour ou l’autre auront une république, comme les Espagnols, et tous les pays libres ».

Mardi en meeting en Ariège, il avait été plus acide, s’adressant à Emmanuel Macron, qui refuse de retirer sa réforme controversée des retraites: « Que nous laissez-vous comme perspective, à part de vous admirer à Versailles avec le roi je sais pas combien ? »

Et celui qui a postulé trois fois pour être chef de l’Etat français s’était aussi adressé à Charles III: « Ici c’est la République. Ecoutez monsieur le roi on n’a rien contre vous, vous êtes le roi des Anglais c’est votre affaire, mais nous autres, Versailles ça va quoi… C’était pas le bon moment ».

Pour sa première visite d’Etat à l’étranger comme souverain du dimanche au mercredi, Charles III se recueillera à l’Arc de Triomphe à Paris avant de s’adresser au Sénat, une première pour un monarque britannique. Il se rendra aussi à Bordeaux dans le Sud-Ouest. Un dîner d’Etat aura lieu lundi soir au château de Versaillles.

Mais les débordements et la tension qui ont augmenté cette semaine dans la mobilisation contre le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, ainsi que des déclarations de défiance de certains syndicalistes vis-à-vis de la venue de Charles III, inquiètent les autorités anglaises.

Interrogé sur les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, Jean-Luc Mélenchon a rappelé: « Je ne suis pas d’accord avec ces formes d’action, elles invisibilisent » le mouvement social pacifique.

Le Point avec AFP

Visite de Pelosi à Taïwan : une « provocation », selon Jean-Luc Mélenchon

août 4, 2022

Le leader de La France insoumise estime que « les Chinois régleront le problème entre eux », en pleine tension entre Taipei et Pékin.

Le chef de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qualifie de « provocation » sur son blog le déplacement de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, à Taïwan, affirmant qu’il « n’y a qu’une seule Chine », en pleine tension entre Taipei et Pékin. L’initiative de Nancy Pelosi, prise dans le cadre d’une tournée asiatique, est considérée par la Chine comme une provocation, un soutien aux partisans de l’indépendance de Taïwan et un reniement de la promesse des États-Unis de ne pas avoir de relations officielles avec l’île.

Parlant de « provocation des USA à Taïwan », Jean-Luc Mélenchon estime dans son billet de blog hebdomadaire qu’il « n’y a qu’une seule Chine », en référence au territoire continental, et que « Taïwan est une composante à part entière de la Chine », reprenant un vocable défendu par le régime de Pékin mais refusé par les autorités de Taipei.

« Les Chinois régleront le problème entre eux »

Issue d’un parti indépendantiste, l’actuelle présidente Tsai Ing-wen refuse, contrairement au gouvernement précédent, de reconnaître que l’île et le continent font partie « d’une même Chine ». « Les Chinois régleront le problème entre eux. Il n’y a pas d’autre issue raisonnable possible », a balayé Jean-Luc Mélenchon, qui accuse les États-Unis de vouloir « ouvrir un nouveau front ». Une position tenue depuis longtemps par l’Insoumis, qui disait l’année dernière refuser « la guerre froide avec la Chine », au sujet d’une proposition de résolution en faveur de l’association de Taïwan aux travaux des organisations internationales, à l’Assemblée nationale.

La Chine a lancé jeudi les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de Taïwan, une réponse musclée à la visite de la cheffe des députés américains Nancy Pelosi sur l’île. L’armée chinoise a lancé une série de missiles qui ont survolé Taïwan avant de tomber pour la première fois dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon.

Vingt-deux avions de combat chinois sont un court instant entrés jeudi dans la zone de défense aérienne taïwanaise, a annoncé le ministre taïwanais de la Défense. Pour Pékin, ces manœuvres sont « une mesure nécessaire et légitime » après la visite de Nancy Pelosi. Les visites de responsables et de parlementaires étrangers se sont également multipliées ces dernières années, provoquant l’ire de Pékin.

Le Point avec AFP

France-« La police tue » : Mélenchon assume et scandalise ses opposants

juin 7, 2022

Dans deux tweets, samedi et dimanche, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « une police [qui] tue », Élisabeth Borne dénonce des propos « très choquants ».

La passagere du vehicule est morte apres avoir ete touchee par balle.
La passagère du véhicule est morte après avoir été touchée par balle. © STAFF / AFP

Le contrôle au cours duquel un conducteur a été grièvement blessé et une passagère tuée par des tirs policiers samedi à Paris a viré à la querelle politique lundi entre Jean-Luc Mélenchon, ses adversaires et les syndicats de police, à une semaine du premier tour des législatives. Le chef de file des Insoumis, qui brigue le poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche réunie, n’a pas tardé à s’exprimer après le contrôle opéré dans le 18e arrondissement de la capitale.

Dans deux tweets samedi et dimanche, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « une police (qui) tue », coupable d’appliquer « la peine de mort pour un refus d’obtempérer » et exerçant « un abus de pouvoir inacceptable ». « Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte, c’est quand ? » a-t-il ajouté, s’en prenant aussi au syndicat Alliance qui a pris la défense des fonctionnaires, qualifié de « groupe factieux ». « Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant », lui a répondu le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, « les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d’une campagne électorale ». Marine Le Pen a de son côté dénoncé les mots « d’une gravité inouïe » de Jean-Luc Mélenchon. Alliance a annoncé un dépôt de plainte « dès demain » (mardi) et le syndicat Synergie accusé le chef des Insoumis de « tapiner un peu plus auprès du caïdat », alors qu’il « ne connaît rien à l’affaire ».

Auprès de France Info, David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), dénonce : « Comme d’habitude, c’est à la fois un manque de pudeur, un manque de respect, y compris pour les victimes. » Il estime que « montrer du doigt un coupable, si toutefois il y a un coupable, c’est suppléer la justice » et « regrette les postures totalement nauséabondes de Jean-Luc Mélenchon ». « Il y a une affaire pénale très grave, poursuit-il. Il y a trois policiers qui jouent leur carrière et leur avenir. Donc la pudeur serait le minimum qu’on pourrait attendre d’un leader politique. »

Mélenchon assume « évidemment », ses opposants s’insurgent

Invité ce mardi matin dans la matinale de France Inter, le chef de file de La France insoumise est revenu sur ses propos qui ont fait polémique. « Évidemment, c’est mon devoir », répond-il quand on lui demande s’il assume ces phrases. « Je dis que ce n’est pas normal qu’on tue quelqu’un parce qu’il refuse d’obtempérer ; il y a la loi, des punitions, des amendes mais pas la peine de mort. » Jean-Luc Mélenchon affirme se placer comme une voix importante de l’opposition, en particulier sur ce sujet. « J’ai monté le ton, et j’ai eu ce que je veux, déclare-t-il. Les gens savent qu’il y a un responsable politique qui n’accepte pas la doctrine d’usage de la force de police en place dans notre pays. Il est nécessaire d’arrêter cette escalade, sinon nous allons être les États-Unis d’Amérique. Je suis pour une police de maintien de la paix – une police de proximité –, beaucoup de police judiciaire pour démanteler les trafics ».

Presque simultanément, Bruno Retailleau (LR), Christian Estrosi (soutien de la majorité), Marine Le Pen (RN) et Xavier Bertrand (LR) se sont tous déclarés scandalisés par la teneur du discours de Jean-Luc Mélenchon. Sur France 2, Bruno Retailleau estime que « les propos de Jean-Luc Mélenchon sont intolérables et montrent qu’il est d’extrême gauche » et qu’il « doit des excuses aux policiers ». Même son de cloche sur RTL chez Xavier Bertrand, qui martèle : « C’est un scandale ce qu’il a dit, faire un fonds de commerce de la critique permanente des policiers, c’est un scandale. Et il voudrait être Premier ministre, mais jamais de la vie ! »

« Je trouve très choquant (sic) la façon qu’a Jean-Luc Mélenchon de s’en prendre systématiquement à la police avec des propos totalement outranciers », a déclaré la Première ministre, Élisabeth Borne, sur France Bleu mardi. « Les policiers exercent une mission difficile au service des Français. » Quelques heures plus tard, Éric Dupond-Moretti a réagi à son tour aux propos polémiques. « Bien sûr que Jean-Luc Mélenchon va trop loin. Il a dérapé et c’est un dérapage contrôlé », a déclaré le garde des Sceaux à l’antenne de BFMTV. « Ceux qui rendent la justice, ce ne sont pas Le Pen ou Mélenchon. Qu’on laisse la justice faire son travail », a-t-il ajouté.

Sur BFMTV, le maire de Nice, Christian Estrosi, se garde de juger l’affaire en cours. « On ne jugera pas ce matin, la justice se fait dans un tribunal, il y a présomption d’innocence », déclare-t-il tout en dénonçant à son tour le comportement de Jean-Luc Mélenchon. « Il faut mettre Jean-Luc Mélenchon hors d’état de nuire. S’attaquer à la police, c’est nuire à la République. » Enfin, l’ex-adversaire à la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon Marine Le Pen (RN) s’insurge contre des propos qui, selon elle, sont « une véritable honte ». « Je crois qu’il s’éloigne totalement des valeurs républicaines, ajoute-t-elle, la vérité, c’est qu’il commet une diffamation extrêmement lourde à l’égard de la police. Jean-Luc Mélenchon est toujours du côté des voyous, des criminels, il n’est jamais du côté des forces de l’ordre […] ».

Par Le Point avec AFP

France: Christiane Taubira désignée vainqueure de la Primaire populaire, devant Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon

janvier 30, 2022

L’ancienne ministre de la justice a terminé première de cette consultation citoyenne qui a réuni plus de 400 000 votants. Elle devance Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. Anne Hidalgo termine cinquième derrière Pierre Larrouturou.

Christiane Taubira

Chloé Ridel, de l’association Mieux voter, précise que 67,42 % des électeurs ont attribué à Christiane Taubira la mention bien + ou une mention supérieure. Près d’un électeur sur deux lui a même donné la mention très bien. Selon elle, sa victoire est donc « nette ».

Les urnes ont été ouvertes et dépouillées sous le contrôle d’un huissier de justice et de scrutateurs, précise-t-elle.

Les résultats détaillés de la Primaire populaire

  1. Christiane Taubira, mention bien +
  2. Yannick Jadot, assez bien +
  3. Jean-Luc Mélenchon, assez bien −
  4. Pierre Larrouturou, passable +
  5. Anne Hidalgo, passable +
  6. Charlotte Marchandise, passable −
  7. Anna Agueb-Porterie, insuffisant
De gauche à droite: Christiane Taubira, Yannick Jadot Jean-Luc-Mélenchon et Anne Hidalgo

Par Le Monde avec AFP

France: Jean-Luc Mélenchon rejette une nouvelle fois une primaire à gauche

janvier 3, 2022

A moins de cent jours de l’élection présidentielle, le candidat de La France insoumise a opposé une fin de non-recevoir à une participation à la Primaire populaire, lundi sur France Inter.

Une primaire à gauche, c’est toujours non pour Jean-Luc Mélenchon. A moins de cent jours de l’élection présidentielle, le candidat de la France insoumise a une nouvelle fois rejeté, lundi 3 janvier sur France Inter, l’appel lancé par Anne Hidalgo et Christiane Taubira à participer à un scrutin pour éviter les multiples postulants à gauche.

« Je suis un peu fatigué de voir comment toute une certaine gauche passe son temps à gémir et à pleurnicher sur le thème “S’il n’y a pas d’union, eh bien, il n’y a pas de victoire possible”, a-t-il asséné. Moi je dis : mobilisez-vous ! Agissez ! » Alors que la candidate socialiste et Christiane Taubira notamment appellent les candidats de gauche à participer à la Primaire populaire, initiative citoyenne rassemblant plus de 300 000 personnes, M. Mélenchon a une nouvelle fois exprimé son refus.

« Je n’irai pas à cette primaire. Ce n’est pas sérieuxJe suis moi aussi un électeur de gauche depuis que je peux voter. En 1981, François Mitterrand a gagné alors qu’il y avait un candidat communiste [Georges Marchais] contre lui, alors qu’on était dans l’union de la gauche contre lui. »

Candidat pour la troisième fois à une élection présidentielle, après 2012 et 2017, le député La France insoumise estime que ce « qui nous manque, ce n’est pas l’union, c’est la mobilisation »« Si la masse des Français se mobilise sur des idées, tout sera emporté et c’est le mécanisme sur lequel je compte », a-t-il précisé.

Scrutin entre le 27 et le 30 janvier

Alors que les candidats ont jusqu’au 15 janvier pour annoncer leur participation à cette Primaire populaire, Anne Hidalgo, Christiane Taubira ou l’eurodéputé Pierre Larrouturou pourraient participer à ce scrutin organisé entre le 27 et le 30 janvier. Mais pour Jean-Luc Mélenchon, les propositions entre les candidats à gauche sont trop différentes pour permettre une candidature unique.Lire aussi  Article réservé à nos abonnésEntre Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, des gauches irréconciliables au plan international

« Pour faire l’union, il faudrait se taire sur toute une série de sujets sur lesquels nous ne sommes pas d’accord », a-t-il fait savoir, avant de revenir sur sa différence avec Anne Hidalgo, sur l’âge de départ à la retraite. « Je milite pour la retraite à 60 ans avec 40 annuités. Les socialistes ont porté la retraite à 43 annuités et M. Sarkozy l’a mis à 62 ans. Et Mme Hidalgo a dit qu’elle voulait le sanctuariser à 62 ans. Qu’est-ce que je vais dire alors ? On ne va pas parler de retraite pour ne fâcher personne ? », a-t-il questionné sur France Inter.

« Je suis prêt à discuter de tout ce qu’on veut, mais ce ne serait pas sérieux de dire : “Ecoutez, on recommence tout à zéro”, a-t-il poursuivi. A moins de cent jours de l’élection, on voit sur quoi on peut s’entendre, sur quoi on ne s’entendra pas, et puis on votera. Ce n’est pas sérieux. »

« Convergences »

A rebours de la position de Jean-Luc Mélenchon, Mme Taubira estimait, elle, dans une tribune au Monde publiée le 29 décembre, que les « convergences » idéologiques à gauche « sont suffisantes pour nous permettre de gouverner ensemble cinq ans ».

Selon l’ancienne ministre de la justice, qui a donné rendez-vous à la mi-janvier pour clarifier sa position, les forces de gauche, aujourd’hui fragmentées entre plusieurs candidatures, sont « liées par un destin collectif qui transcende les péripéties personnelles ». Pour elle, « les convergences ne manquent pas », « même avec des nuances », notamment sur « le choc climatique », les « services publics » ou encore « l’école », a-t-elle jugé, « malgré une propension avérée à inventer entre nous des querelles insurmontables ».

Pour autant, Mme Taubira ne nie pas « les divergences » idéologiques qui existent sur certains sujets à gauche, dont le « rapport à l’Union européenne » et « le débat sur les sources d’énergie » qui « ne peut être évacué ». Mais « de ces désaccords, combien sont insurmontables ? », s’est-elle interrogée, concluant de nouveau qu’une primaire est nécessaire « pour trancher sur ces grands enjeux ».

Rejet de Jadot et Roussel

Mais outre M. Mélenchon, le candidat écologiste, Yannick Jadot, et le communiste, Fabien Roussel, rejettent également une participation à une primaire à gauche. Ce dernier a aussi estimé, lundi matin sur Europe 1 que les divergences étaient trop grandes à gauche pour espérer une candidature unique.

« La gauche qui a été au gouvernement et a fait le choix de signer les traités européens et ultralibéraux a renié ses engagements en direction du peuple et du monde du travail », a-t-il regretté. Le député du Nord s’en est notamment pris à Mme Taubira, dont il n’est pas convaincu « qu’elle puisse incarner une candidature unique à gauche ». « Je trouve ça un peu léger de venir aujourd’hui dans la campagne sans avoir d’éléments programmatiques à proposer, a-t-il regretté. C’est quand même une élection sérieuse. Pour ma part nous nous y préparons depuis plus d’un an. »

Avec Le Monde

Jean-Luc Mélenchon, l’autre discours de Ouagadougou

juillet 22, 2021

En visite au Burkina Faso, le président du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale s’est dit prêt, s’il est élu, à annuler tous les accords de défense signés avec des Etats africains.

Pour exposer sa conception des relations franco-africaines, forcément renouvelées selon la promesse de tous les candidats en campagne, Jean-Luc Mélenchon avait projeté une tournée de dix jours au Sahel avec des visites au Niger, au Mali et au Burkina Faso. Les restrictions dues au Covid-19 et le débat parlementaire en France sur le passe sanitaire l’ont finalement amené à concentrer son déplacement sur quatre jours, du 18 au 21 juillet, et un pays.

Inévitablement, le choix s’est porté sur le Burkina Faso pour une visite dans une nation qui s’enorgueillit de ses contestations. Un voyage en pays ami – accompagné de Mathilde Panot, la vice-présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée, et du député de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud – avec ses étapes officielles et ses hommages aux figures révolutionnaires passées et présentes. M. Mélenchon a ainsi eu droit à un entretien avec le président Kaboré qui l’a reçu « avec une forme de courtoisie et de fraternité » en dépit de son statut d’opposant.

Il est également allé chercher l’inspiration auprès du Balai citoyen, mouvement-phare de « la révolution citoyenne » de 2014 qui mena à la chute du président Blaise Compaoré. M. Mélenchon a, enfin, salué comme il se doit pour toute personnalité de gauche de passage la mémoire de Thomas Sankara« haute figure de l’insoumission ». Le groupe LFI avait demandé, en 2017, l’ouverture des archives françaises sur l’assassinat de ce capitaine trente ans plus tôt.

Opposition à l’opération « Barkhane »

Le Burkina Faso est le lieu idéal pour tenir un discours de rupture à destination d’une jeunesse d’Afrique francophone qui manifeste ouvertement sa défiance à l’égard de l’ancien colonisateur. Emmanuel Macron avait ainsi choisi à dessein en novembre 2017 l’université de Ouagadougou pour assurer devant un auditoire dubitatif « qu’il n’y a plus de politique africaine de la France » et amorcer un récit où « l’Afrique n’est ni un encombrant passé ni un voisin parmi d’autres ».about:blankclose

A moins d’un an de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon est donc venu marcher sur les pas du chef de l’Etat, mais avec l’ambition affichée d’effacer sa trace. Mercredi 21 juillet, dans cette même université Joseph-Ki-Zerbo connue pour son esprit frondeur, il a tenté de faire entendre « une autre voix de la France », forcément débarrassée des maux de « l’impérialisme », du « néocolonialisme » et du « paternalisme ».

Le député LFI a ainsi réitéré son opposition à l’opération « Barkhane », en voie de disparaître, et déploré l’absence de consultation sur l’intervention au Sahel dont le président Macron a annoncé une diminution des effectifs. « Il n’existe aucune solution militaire à un problème politique. Les premiers qui l’ont dit ce sont les militaires de mon pays. Je ne supporte pas que nous soyons depuis huit ans en guerre et que nous n’en ayons discuté qu’une fois à l’Assemblée nationale », a-t-il dénoncé une nouvelle fois, avant de se dire, s’il est élu, « prêt à annuler tous les accords de défense » qui lient Paris avec plusieurs capitales africaines en cas d’attaque extérieure. « Le départ de l’armée française, c’est quand vous voulez ! », a-t-il lancé à son jeune public.

Alors que l’une des premières préoccupations des Burkinabés est la perte de contrôle de leur Etat face aux groupes djihadistes, Jean-Luc Mélenchon a délivré sa vision du combat qui doit être mené. « Je crois à la guerre idéologique, à la guerre sociale (…), à la guerre du financement » contre des groupes sur lesquels il dit avoir « de petits doutes sur les motivations religieuses ».

« Il n’est pas là pour nous, il parle aux Français »

Pour lui, à l’origine de tous les maux se trouvent « des puissants », animés par des logiques d’accaparement auxquels devrait être opposée la réalisation d’ « un horizon commun ». Son outil pour rétablir les ponts entre une France où se renforce « un sentiment xénophobe insupportable » et une Afrique où le sentiment antifrançais « est un crève-cœur » ? Une langue française et un monde créolisés. « Je sais quels soupçons pèsent sur la francophonie. Un instrument de l’impérialisme français », a t-il concédé. Mais, selon lui, « la langue est un usage commun », « un bien commun » pour 300 millions de locuteurs présumés. « J’en appelle à une langue francophone qui soit une langue d’opinions et de projets », a-t-il plaidé, dessinant les batailles à venir : contre « le Big Pharma » dans la crise sanitaire actuelle, contre le changement climatique avec la création d’une force « pour intervenir à chaque fois qu’il y a une catastrophe » et pour « la souveraineté alimentaire, où cela a été compris au Burkina Faso plus vite qu’ailleurs ».

A l’issue de deux heures de discours et d’échanges, dans l’auditoire les avis se partageaient entre ceux conquis par l’ardeur de la dénonciation et ceux revenus de toutes les promesses venues d’ailleurs. Aucun n’était dupe des intentions. « Il n’est pas là pour nous, il parle aux Français », jugeait Kelgwendé Sawadogo, un étudiant en philosophie de 28 ans. Notamment à un électorat issu de l’immigration africaine, dont une partie garde un œil attentif sur les déclarations relatives au continent. Jean-Luc Mélenchon a répété durant son voyage qu’il était venu « apprendre et pas pour donner des leçons ». Une démonstration d’humilité aux allures de numéro de séduction.

Avec Le Monde par Cyril Bensimon et Sophie Douce (Ouagadougou, correspondance)

France: L’homme soupçonné d’avoir enfariné Jean-Luc Mélenchon en garde à vue

juin 12, 2021

L’homme soupçonné d’avoir enfariné Jean-Luc Mélenchon au départ de manifestation contre l’extrême droite samedi à Paris a été arrêté pour «violence volontaire» sur l’élu et placé en garde à vue en fin de journée.

Cet homme, qui avait fait l’objet d’un contrôle d’identité peu après les faits, a été interpellé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) pour «violence volontaire sans ITT (incapacité totale de travail) sur personne dépositaire de l’autorité publique», a précisé la source policière. L’enquête a été confiée à la Sûreté territoriale parisienne.

Vers 14 heures, alors qu’il répondait à la presse place de Clichy, le patron de LFI et candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon avait reçu de la farine sur le visage.

Le leader de La France insoumise a dénoncé un acte «lâche» qui «aurait pu être pire» et a fait état d’«une grande tension» et d’«un seuil qui a été franchi» quelques jours après que le chef de l’Etat eut reçu une gifle lors d’un déplacement dans la Drôme.

Devant des journalistes qui le filmaient après son geste, l’auteur présumé s’était présenté comme un «souverainiste». «Je ne crois pas au débat», a-t-il ajouté, se disant «très énervé». Interrogé sur la violence de son geste, il a évoqué «un geste de contestation, comme beaucoup de gens en font».

Par Le Figaro avec AFP

France: Jean-Luc Mélanchon et sa part de farine au visage

juin 12, 2021

Avec Les News 2

France: Mélanchon a été enfariné au cours d’une manifestation contre l’extrême droite

juin 12, 2021

PARIS — Le chef de la France insoumise, un parti de la gauche radicale, Jean-Luc Mélanchon, a été enfariné lors d’une manifestation contre l’extrême droite, quelques jours après que le président Emmanuel Macron eut été giflé par un citoyen.

© Fournis par La Presse Canadienne

Des syndicats, des groupes communautaires et des dirigeants de la gauche française avaient exhorté les Français à manifester dans l’Hexagone, à une semaine du premier tour des élections régionales et départementales. On s’attend à une forte poussée du Ralliement national, le parti de Marine Le Pen.

M. Mélanchon manifestait à Paris lorsqu’il a été atteint par un sac de farine.

La chaîne de télévision BFMTV, qui a parlé à celui qui a lancé le sac de farine, a indiqué que celui-ci s’était décrit comme un opposant à l’ensemble «de la classe politique» et a nié être un partisan de l’extrême droite.

L’ambiance politique est actuellement délétère en France.

Un tribunal français a condamné jeudi à quatre mois d’emprisonnement un homme de 28 ans pour avoir giflé le président de la République, Emmanuel Macron, deux jours auparavant.

Vendredi, un candidat du Ralliement national et un militant ont été agressés à Arles pendant qu’ils posaient des affiches. Selon une vidéo, un homme aurait projeté ce qui semble être de l’essence avant de leur donner des coups de bâton. Le militant souffrirait d’une fracture à la jambe.

La gauche est si divisée en France depuis la victoire de M. Macron aux élections de 2017 qu’elle n’a même pas pu se rassembler pour les manifs de samedi.

Avec The Associated Press

France-Attentats et présidentielle: Mélenchon suscite l’indignation, attaque l’extrême droite

juin 7, 2021
Attentats et presidentielle: Melenchon suscite l'indignation, attaque l'extreme droite
Attentats et présidentielle: Mélenchon suscite l’indignation, attaque l’extrême droite© AFP/Archives/Lionel BONAVENTURE

Jean-Luc Mélenchon renoue avec la polémique: les propos du chef de file de LFI liant terrorisme et élection présidentielle ont suscité l’indignation. L’insoumis a réagi en dénonçant une « ambiance violente » entretenue par ses détracteurs, braquant les projecteurs sur « l’appel au meurtre » d’une vidéo d’extrême droite.

Après son « la République, c’est moi » lancé lors d’une perquisition houleuse au siège de La France Insoumise en 2018, le candidat à l’Élysée se retrouve de nouveau dans la tourmente, accusé d’avoir tenu dimanche des propos « indécents » voire « complotistes », à moins d’un an de la présidentielle.

« Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012 (auteur jihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban), ça a été l’attentat la dernière semaine sur les Champs Élysées (en 2017, un jihadiste assassine le policier Xavier Jugulé). Avant on avait eu Papy Voise (un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002), dont plus personne n’a jamais entendu parler après. Tout ça, c’est écrit d’avance », a déclaré le chef des Insoumis sur France Inter.

Ces propos ont aussitôt provoqué l’indignation, dans la classe politique mais aussi auprès de proches de victimes d’attentats, tels Latifa Ibn Ziaten, dont le fils militaire a été tué par Mohammed Merah, et qui a dénoncé des propos « inadmissibles ».

Plusieurs membres du gouvernement, à l’image de Marlène Schiappa, l’ont accusé de tenir « des propos complotistes » et « honteux » qui « manquent de respect aux familles de victimes » des attentats terroristes. A droite, mais aussi côté socialiste et écologiste, plusieurs voix se sont élevées pour critiquer « des propos irresponsables, pas dignes d’un homme d’État ».

« Il est en pleine dérive », a taclé la présidente du RN, Marine Le Pen. « Je suis malheureuse pour ses propres électeurs qui très certainement ne doivent pas le reconnaître », a-t-elle ajouté.

« Ambiance morbide »

En guise de réaction à la polémique, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une « odieuse manipulation » de ses propos et braqué les projecteurs sur une vidéo postée dimanche après-midi – et depuis supprimée – par le youtubeur d’extrême droite « Papacito », qui simule le meurtre d’un électeur insoumis, représenté par un mannequin.

D’abord depuis le siège de LFI, drapeau tricolore en arrière plan, puis à la tribune de l’Assemblée nationale, l’Insoumis, le visage fermé et le verbe lent, a clamé: « Je mets en garde contre le fait que cette vidéo est parue en fin de journée dimanche, alors même que commençait à s’orchestrer une odieuse manipulation de mes propos à propos des attentats qui ont eu lieu au cours des précédentes élections, et à propos desquels je veux renouveler l’expression de ma compassion pour les victimes ».

Selon Jean-Luc Mélenchon, la vidéo est l’aboutissement de « l’ambiance morbide et violente » entretenue par ses détracteurs. Il a donc appelé à « faire redescendre le niveau de violence verbale et en images qui règne dorénavant, à l’initiative de groupes dont le danger n’est plus à signaler », tout en annonçant son intention de porter plainte contre le youtubeur.

Le candidat PCF à la présidentielle Fabien Roussel a également annoncé « saisir le procureur » parce que les communistes sont aussi désignés comme cibles.

« Que ce genre de vidéo circule librement sur internet est effroyable », a tweeté le maire de Grenoble et potentiel candidat EELV à la présidentielle Éric Piolle.

Jean-Luc Mélenchon a également reçu le « soutien républicain » des députés LREM Sacha Houlié et Fabien Matras. « Cette vidéo est abjecte », a dénoncé le secrétaire d’État au Numérique Cédric O, interrogé sur LCP, qui au nom du gouvernement, « condamne » ces images.

L’épisode de la vidéo n’a fait que resserrer les rangs des Insoumis, qui avaient déjà fait bloc derrière leur chef, comme l’a démontré le soutien de la députée LFI Clémentine Autain, qui n’a pas hésité à exprimer ses désaccords par le passé.

« Ce qu’il a voulu dire, c’est que nous n’acceptons pas l’instrumentalisation de ces faits gravissimes qui arrivent la dernière semaine d’un scrutin important », a-t-elle défendu.

La candidate à la présidence de la région Île-de-France a toutefois concédé un « propos ramassé » qu’il était aisé de « mal interpréter ».

Le chef des Insoumis est coutumier des controverses, qu’il dit considérer à chaque fois comme la défense d’un « système » contre sa candidature.

Par Le Point avec AFP