Posts Tagged ‘jean marc ayrault’

Paris exhorte le Burundi, l’Afrique du Sud et la Gambie à ne pas se retirer de la CPI

octobre 31, 2016

 

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. © Sergei Chuzavkov/AP/SIPA

La France demande aux trois pays qui ont annoncé leur décision de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), qu’ils accusent de cibler essentiellement des pays africains, de « reconsidérer » leur décision, a fait savoir lundi le ministère français des Affaires étrangères.

« Nous appelons instamment les pays ayant fait ces annonces à reconsidérer leur intention et restons disposés à entretenir un dialogue constructif sur le fonctionnement du système de justice pénale internationale », a indiqué le Quai d’Orsay lundi 31 octobre dans un communiqué.

« La lutte contre l’impunité est essentielle pour permettre le respect des droits de l’homme, une réconciliation et une paix durables », a souligné la diplomatie française, ajoutant que « la Cour pénale internationale joue à cet égard un rôle unique en tant que seule juridiction pénale permanente à vocation universelle ».

Retraits en cascade 

Le 18 octobre, le Burundi a officiellement annoncé son retrait de la CPI, suivi quelques jours plus tard, le 21 octobre, de l’Afrique du Sud, après la polémique causée par son refus d’arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, recherché par la CPI pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour.

L’Afrique du Sud et le Burundi ont déjà notifié formellement leur décision en octobre aux Nations unies. Ce retrait ne prendra toutefois effet que un an après la réception de cette notification officielle.

Le 25 octobre, dans une allocution à la télévision nationale, le ministre de l’information gambien, Sheriff Bojang, a annoncé que son pays avait également l’intention de se retirer de la CPI, déplorant une « persécution envers les Africains », selon ses propos termes. Pour rappel, sur les neuf enquêtes lancées par les magistrats de la Haye, huit d’entre elles visent des pays africains.

Jeuneafrique.com avec AFP

RD Congo: renvoyer la présidentielle à 2018 n’est pas une réponse à la crise, juge Paris

octobre 18, 2016

 

Paris – Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a estimé mardi que la décision de reporter à avril 2018 l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, prise sans l’aval de l’opposition, n’était pas une réponse à la crise.

Renvoyer l’élection à 2018 ne règle pas le problème. Il n’y a qu’une façon de sortir de la crise, que le président (sortant Joseph Kabila) annonce qu’il ne se représente pas et qu’une date soit fixée pour l’élection, a déclaré M. Ayrault lors d’une rencontre avec la presse diplomatique.

Le dialogue national en RDC a conclu lundi un accord reportant la présidentielle à avril 2018, résultat dénoncé par la majeure partie de l’opposition au président Kabila, qui a boycotté ce forum.

L’accord prévoit de maintenir dans ses fonctions jusqu’à cette date M. Kabila, dont le mandat s’achève en décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter.

La situation en RDC nous préoccupe beaucoup. Il y a un risque majeur d’affrontements et de manifestations violentes et de répression, s’est inquiété M. Ayrault. Interrogé sur l’éventualité de sanctions contre des personnalités du cercle du pouvoir à Kinshasa, il a répété que rien n’était exclu. On va se concerter (avec les Européens) pour voir si on doit faire quelque chose, a-t-il expliqué.

La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l’issue d’un scrutin marqué par des fraudes massives. Celle-ci est exacerbée par l’incapacité des autorités – volontaire, selon les détracteurs du chef de l’État – à organiser la présidentielle avant la fin de l’année.

Romandie.com avec(©AFP / 18 octobre 2016 13h39)

RD Congo : Kinshasa répond à Jean-Marc Ayrault et accuse Paris d’« encourager les extrémistes »

octobre 4, 2016

Des partisans de l’opposition congolaise, le 27 juillet 2016 à Kinshasa. © John Bompengo/AP/SIPA

La sortie de Jean-Marc Ayrault sur la RDC n’est pas du goût de Kinshasa. Le gouvernement congolais a accusé mardi le chef de la diplomatie française d' »encourager les extrémistes » après ses déclarations demandant au président congolais Joseph Kabila de respecter la Constitution de la RDC et de ne pas se représenter à la présidentielle.

« Après avoir allumé le brasier en encourageant les extrémistes, il évacuera ses compatriotes et laissera les Congolais se débrouiller », s’est agacé Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, en réaction aux propos du ministre français des Affaires étrangères sur la crise politique en RDC sur la chaîne TV5 Monde.

« La sollicitude du ministre Ayrault pour la RDC devient suspecte », a ajouté le porte-parole mardi 4 octobre, parce qu’elle « rappelle les interférences qui ont créé le chaos en Libye ».

« Aujourd’hui, la RDC a plus besoin de consensus que de ces invectives inutiles », a-t-il poursuivi.

« Je dénonce ce président »

Jean-Marc Ayrault n’avait pas mâché ses mots. « Je dénonce ce président qui n’a qu’un but : ne pas respecter la Constitution pour garder le pouvoir », avait déclaré le chef de la diplomatie française.

Le mandat de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, arrive à son terme le 20 décembre. La Constitution lui interdit de se représenter, mais le chef de l’État ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.

Conclave du « Rassemblement » ce mardi 

La Commission électorale de la RDC (Ceni) projette d’ailleurs d’organiser la présidentielle fin 2018, arguant des contraintes logistiques pour justifier ce report.

La majorité, une frange minoritaire de l’opposition et une fraction de la société civile prennent actuellement part aux travaux du « dialogue national » et négocient depuis samedi un accord politique pour fixer « par consensus » la date de la présidentielle.

Un glissement du calendrier que conteste le « Rassemblement » des forces politiques et sociales rassemblé autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi. Cette mouvance, qui boude le dialogue national, tenait son conclave mardi à Kinshasa pour proposer une « feuille de route de sortie de crise ».

Jeuneafrique.com

La RDC au bord de la guerre civile, estime Ayrault

septembre 28, 2016

Paris – Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a déclaré mercredi que la République démocratique du Congo (RDC) était au bord de la guerre civile et invité une nouvelle fois le président sortant Joseph Kabila à ne pas se représenter.

La République démocratique du Congo est un très grand pays, avec énormément de potentiel économique, humain, mais au bord de la guerre civile (…) parce qu’il y a un président qui est en place et qui veut garder sa place alors qu’il n’a plus le droit de se représenter, a dit M. Ayrault devant les étudiants de l’École des affaires internationales de Sciences-Po à Paris.

La capitale congolaise, Kinshasa, a été secouée les 19 et 20 septembre par des violences entre forces de sécurité et membres de l’opposition ou jeunes exigeant le départ de M. Kabila, dont le mandat expire fin décembre.

Le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a annoncé mardi que ces affrontements avaient fait au moins 53 morts (49 civils et 4 policiers).

La Constitution interdit à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se représenter, mais le chef de l’État ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.

Avec la communauté internationale, la France joue son rôle pour tout faire pour que le dialogue national ait lieu (..) pour que la date des élections soit fixée et pour que le président sortant, dont on garantira la sécurité – bien entendu il ne s’agit pas que cela se déroule dans la violence – annonce clairement qu’il ne se représente pas, a ajouté M. Ayrault.

Sincèrement, qui lui a demandé une protection ? a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, en réaction à ces propos.

Qu’il sache que nous ne sommes ni le Soudan du Sud ni la Libye. Avec Lumumba, nous avons déjà payé le prix de l’ingérence étrangère, a ajouté M. Mende, en faisant référence au héros de l’indépendance congolaise, Partice-Emery Lumumba, éphémère Premier ministre assassiné en 1961.

Il y a quelque chose qui se trame contre ce pays, a ajouté M. Mende.

M. Mende avait déclaré le 22 septembre que son gouvernement avait été choqué par les propos du président français François Hollande, qui avait accusé l’État congolais de s’être rendu coupable d’exactions contre son peuple les 19 et 20 septembre à Kinshasa.

C’est à se demander si la RDC (est) devenue un nouveau département d’outre-mer issu de nouvelles conquêtes de l’Hexagone, avait-il ajouté en faisant déjà référence au chaos qui règne en Libye depuis l’intervention militaire étrangère dans ce pays en 2011 à l’initiative de la France.

Romandie.com avec(©AFP / 28 septembre 2016 21h37)

Jean-Marc Ayrault : « Pour la France, l’Afrique est un tout »

août 2, 2016

Le ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, en juin 2016

Le ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, en juin 2016 Crédits : JOHN THYS / AFP
Le ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault est en visite officielle en Afrique de l’Est. Après le Kenya, le 1er août, il se rend aujourd’hui en Tanzanie. Dans un entretien au Monde Afrique, le ministre explique les enjeux de son déplacement dans une zone éloignée de l’Afrique francophone.

Les échanges se multiplient entre la France l’Afrique de l’Est. Paris s’éloigne-t-il de ce qu’on a pu considérer comme son « pré carré » ?

Il n’y a pas de précarré. Pour nous, l’Afrique est un tout. Il n’y a pas que l’Afrique de l’ouest, le Sahel et l’Afrique francophone : il y a aussi cette Afrique de l’Est, qui est en plein essor économique. Traditionnellement, c’est vrai, on s’y intéressait moins. Rendez-vous compte : c’est la première visite d’un ministre français des affaires étrangères au Kenya depuis 15 ans !

Cette partie de l’Afrique a un immense potentiel, qu’il faut accompagner. Je me rendrai également bientôt en Éthiopie. De manière plus générale, je m’efforce de sensibiliser mes collègues européens à l’importance et au potentiel de l’Afrique. Au dernier sommet de l’OTAN, début juillet, j’ai ainsi été très heureux d’entendre la chancelière Angela Merkel appeler à mieux coordonner notre approche stratégique vis-à-vis du continent.

Dans une tribune, publiée dans le quotidien kényan The Star, vous vous réjouissez que les investissements et le commerce entre le Kenya et la France aient progressé d’un quart entre 2014 et 2015. Avec l’Afrique de l’Est, c’est une relation plus « business » et moins politique ?

Non, c’est les deux. Durant cette visite, nous aborderons le combat commun contre le terrorisme, ainsi que les différents conflits de la région.

Le Kenya est à nos yeux un excellent exemple de cette Afrique dynamique et en plein essor économique. C’est un pays qui montre la voie sur le continent, avec une grande capacité d’innovation, d’investissement, une part remarquable des énergies renouvelables dans le mix énergétique, une démocratie qui se consolide et un véritable saut technologique, à travers par exemple l’essor du mobile banking.

Le Kenya, cependant, continue d’afficher sa volonté de fermer le camp de réfugiés de Dadaab, le plus grand du monde, malgré les protestations des acteurs humanitaires… Quelle est la position de la France sur le sujet ?

Nous respectons la décision du Kenya, mais nous souhaitons que tout cela se passe en étroite coordination avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés et dans le respect des traités internationaux. Sinon, on risque le chaos et la violence.

En Somalie, plusieurs pays ont annoncé le retrait de leurs troupes de Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM). Récemment, les ONG ont dénoncé la mort de 14 villageois somaliens, tués par les troupes éthiopiennes. L’Union Européenne et la France doivent-elles revoir leur soutien à l’AMISOM ?

Nous soutenons l’Union Africaine et on ne peut pas laisser les Chababs déstabiliser le pays. Mais nous demeurons vigilants : la protection des civils est cruciale dans les opérations de maintien de la paix. Le 10 juin, j’ai présidé une réunion au Conseil de sécurité [des Nations Unies] à ce sujet. La France a une expérience à apporter, du fait de son engagement dans le domaine du maintien de la paix, notamment en Afrique. Il ne faut pas fermer les yeux sur de possibles exactions.

Le Conseil de Sécurité a adopté la semaine dernière une résolution proposée par la France, permettant l’envoie de 228 policiers au Burundi. Cela est-il vraiment suffisant ?

La résolution a été adoptée après un énorme travail de dialogue mené par la France avec tous les membres du Conseil de sécurité et avec les autorités burundaises. 228 policiers, ce n’est certes pas beaucoup. Il s’agit d’une force d’observation, et non d’intervention militaire. Mais c’est déjà un signe et un message qui est donné afin d’apporter des garanties et ainsi apaiser les tensions. Cela montre que la communauté internationale ne ferme pas les yeux sur la situation au Burundi.

Au Soudan du Sud, la force de l’ONU, la MINUSS, paraît totalement dépassée par les événements. Cela vous inquiète ?

C’est un dossier très compliqué. Les accords signés entre l’opposition et le pouvoir n’ont pas été respectés. En conséquence, le pays est aujourd’hui au bord du gouffre.

Dans tous les cas, aucun conflit en Afrique ne doit susciter l’indifférence de la communauté internationale. J’insiste sur le rôle crucial que jouent l’Union Africaine et des voisins des pays en conflit, comme le Kenya, dans la résolution de ces tensions. Les Africains doivent régler eux-mêmes leurs problèmes, avec notre soutien.

François Hollande, se rendra-t-il aussi en Afrique de l’Est ?

Le président de la République s’est déjà rendu en Éthiopie. Lorsque j’ai évoqué mon voyage au Kenya et en Tanzanie avec lui, j’ai constaté tout l’intérêt qu’il porte à cette région. Je suis certain qu’il saisira toute opportunité d’y revenir.

France-Congo: Sassou a été laché? Sassou désormais tout seul?

mai 3, 2016

Photo de BrazzaNews.

Le Ministre des Affaires Étrangères Jean-Marc Ayrault

 Le « recadrage » du Quai d’Orsay? (Analyse

Les récentes « préoccupations » exprimées par le Quai d’Orsay au sujet de la situation politico-sécuritaire tendue au Congo-Brazzaville, annonce un « recadrage » de ce pays d’Afrique centrale, a estimé, dans un entretien téléphonique avec Anadolu, le Professeur Philippe Hugon, directeur de recherche, en charge de l’Afrique, à l’Institut de Recherches Internationales et Stratégiques (IRIS), basé à Paris.

Figurant, jusque-là, au même titre que d’anciennes colonies françaises, au nombre des alliés de Paris, Brazzaville pourrait voir cette qualité changer, à l’aune des récentes positions exprimées par le Quai d’Orsay. En l’espace d’un mois, la diplomatie française a exprimé par deux fois sa « préoccupation » de la gestion des processus électoral et post-électoral dans ce pays.

La gestion critiquée se rapporte, d’abord, au « contexte » dans lequel s’est déroulée la présidentielle du 20 mars, marqué par la coupure des moyens de communication. C’est ensuite la gestion violente de l’après-présidentielle qui provoque une autre réaction de la diplomatie française, allant jusqu’à demander une enquête internationale.

A la question de savoir si ces positions préjugent d’un « lâchage » du Président congolais Denis Sassou-Nguesso, le Professeur Philippe Hugon a expliqué que « la France n’a plus les mêmes intérêts qu’elle a pu avoir historiquement à l’époque d’Elf [entreprise d’exploitation, raffinage et de distribution pétrolière française], qui était implantée au Congo en situation de quasi-monopole » jusqu’aux années 90, a rappelé l’Universitaire français.

En outre, « le Congo dont la production en hydrocarbures a baissé, a, entre temps, diversifié ses partenaires économiques ces dernières années en s’ouvrant à la Chine et à la Russie », où le Président Sassou-Nguesso a été reçu, en 2012, selon Hugon, également Professeur émérite, agrégé en sciences économiques, à l’Université Paris X Nanterre.

Cette ouverture qui s’est faite au détriment de la France, a été concomitante avec un certain nombre « d’affaires ». Une instruction judiciaire pour « biens mal acquis » visant, depuis 2009 à Paris, Sassou-Nguesso a écorné l’image de son régime en France, et imposé « plus de distance vis-à-vis du Congo, de la part des pouvoirs publics ».

Par ailleurs, « Sassou-Nguesso, qui cumule plus de trente ans de pouvoir, est à la tête d’un régime autoritaire où l’opposition est muselée. Il fait partie, également, des dirigeants s’étant imposés au pouvoir par des manipulations constitutionnelles », a rajouté l’expert français, faisant allusion à un référendum constitutionnel ayant fait sauter le double verrou de la limite d’âge et du nombre de mandats présidentiels, en octobre 2015. Cette révision a déblayé la voie à la réélection de Sassou-Nguesso, dès le premier tour, en mars dernier.

Quoique « légitime », la préoccupation démocratique en Afrique demeure historiquement « récente » dans la tradition diplomatique française, selon des observateurs qui rappellent, d’autre part, que la règle de limitation des mandats présidentiels n’a fait son entrée dans le droit constitutionnel positif français qu’à partir de 2008.

Ces voix relèvent, ainsi, que jusqu’à la chute du mur de Berlin, en novembre 1989, non seulement le souci démocratique de la France en Afrique ne s’exprimait pas aussi fermement, mais les soutiens à des régimes autoritaires n’ont jamais failli, quand ceux-ci n’étaient pas installés avec un concours français.

« On préférait, à l’époque, fermer les yeux sur des chefs d’Etat autoritaires, cumulant parfois des dizaines d’années de pouvoir, parce que leurs régimes servaient de tampon à l’influence soviétique en Afrique. Ces dirigeants n’hésitaient pas d’ailleurs, pour garantir la disponibilité de la manne financière occidentale, à brandir la menace de basculer dans le camp de l’Est », a déclaré à Anadolu un ancien diplomate béninois.

Après la chute du Mur de Berlin, le sommet franco-africain de la Baule (France), en juin 1990, marquait un changement d’optique, en conditionnant désormais le soutien français à ces pays aux progrès réalisés en matière de démocratie et des droits de l’homme.

Cette règle recevait, néanmoins, une application variable, à mesure que le pays s’inscrivait, ou pas, dans une dynamique de partenariat stratégique. La montée du terrorisme, notamment en Afrique de l’Ouest et centrale, est un facteur nouveau qui commande une « application molle » des principes érigés par la Conférence de la Baule, sinon une exception à ceux-ci, selon le diplomate béninois.

« On peut considérer que le recadrage du Congo renoue avec les principes de la Baule, tout comme avec le Gabon, pour des raisons plus ou moins similaires », reconnaît, pour sa part, Philippe Hugon.

Les exigences de la Realpolitik font, néanmoins, qu’un pays comme le Niger, où l’uranium est exploitée par le groupe français Areva, ou le Tchad, où se trouve le commandement de l’opération française au Sahel Barkhane, échappent toujours à cette approche.

« Contrairement au Congo de Sassou-Nguesso, qui n’a pas joué le rôle auquel on s’attendait dans la sous-région, le Tchad, à travers une armée particulièrement efficiente, s’avère stratégique dans la lutte contre Boko Haram et les groupes djihadistes du Sahel », poursuit Hugon.

« Par opposition à Sassou-Nguesso, qui n’était pas, pour la France, l’homme de pacification de la région, [le Président tchadien Idriss] Deby peut négocier avec la France, qui est obligée, en retour, de composer avec lui », a comparé Philippe Hugon.

De fait, la diplomatie française s’est montrée très discrète, récemment, en dépit de nombre d’incidents dénotant « l’autoritarisme » de N’Djamena.

La récente expulsion d’un chercheur français, opposé à Deby, des irrégularités décriées par l’opposition lors de la présidentielle d’avril dernier, sanctionnée par la victoire dès le premier tour de Deby, des peines de prison prononcées contre des membres de la société civile, et même des dizaines de militaires tchadiens disparus, après avoir voté pour l’opposition, n’ont pas réussi à faire monter le Quai d’Orsay au créneau.

Des pays comme le Tchad et le Niger, classés parfois comme des « démocraties molles », demeurent néanmoins des exceptions et peut-être « les derniers régimes de la Françafrique, un terme qui n’est plus adaptée dans la mesure où la France essaie, en dépit de tout, de favoriser des systèmes démocratiques en Afrique », conclut Hugon.

Source: http://aa.com.tr/…/france-congo-brazzaville-le-recad…/565535

France: Ayrault bafouille pour justifier la Légion d’honneur au prince héritier saoudien

mars 7, 2016

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a justifié cette distinction par la «tradition diplomatique».

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a justifié cette distinction par la «tradition diplomatique». (Capture France Inter)
« C’est une tradition démo… euh diplomatique », a bafouillé le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault. La cause de cet embarras ? La Légion d’Honneur que François Hollande a remise en toute discrétion, vendredi à l’Élysée, au prince héritier et ministre de l’Intérieur d’Arabie saoudite Mohammed ben Nayef.
Après la révélation de cette cérémonie par l’Agence de presse saoudienne, les condamnations se sont multipliées tout le week-end sur les réseaux sociaux, plus encore dimanche après que le régime saoudien a procédé à sa 70e décapitation depuis le début de l’année.

« J’ai vu les réactions, on peut les comprendre », a d’abord réagi l’ancien Premier ministre sur France Inter. « J’ai rencontré mon homologue ministre des Affaires étrangères à deux reprises déjà, et de quoi nous discutons ? Nous discutons de la paix en Syrie. Et la paix en Syrie, l’Arabie saoudite a un rôle à jouer ».

Et de mentionner la part prise par l’Arabie dans les négociations de paix en Syrie : « sa position, c’est d’encourager la reprise des négociations, que le cessez-le-feu soit totalement respecté, que l’aide humanitaire arrive et c’est les encouragements qu’elle donne à l’opposition ». Au point d’obtenir l’une des plus hautes décorations françaises ? « C’est une tradition démocra… euh diplomatique. Hein, c’est une tradition diplomatique. Et je pourrais vous en citer plein, de légions d’honneur qui ont été données ou de décorations qui ont été reçues par la France ».

La France entretient des relations très suivies avec l’Arabie saoudite, allié important en Syrie dans la lutte contre le groupe État islamique (EI) et avec qui Paris a conclu d’importants contrats d’armement.

« Le commerce, ça compte, mais les intérêts stratégiques de la France, ce n’est pas que le commerce (…), ce n’est pas toujours de vendre des armes », a insisté le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère (LR). L’Arabie saoudite « n’est pas une démocratie, il y a des exécutions capitales (…). La France devrait être plus ferme, comme les autres grandes démocraties occidentales, à exiger un comportement différent », a-t-il plaidé sur Sud Radio et Public Sénat.

 

Leparisien.fr par J.Cl.

France: l’ex-Premier ministre Ayrault chef de la diplomatie, exécutif élargi aux écologistes

février 11, 2016

Paris – L’ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault a été nommé jeudi nouveau chef de la diplomatie française lors d’un remaniement du gouvernement qui voit revenir au pouvoir les écologistes, a annoncé la présidence française.

Jean-Marc Ayrault succède à Laurent Fabius, choisi mercredi pour devenir président du Conseil constitutionnel.

Les écologistes, qui avaient quitté le gouvernement en avril 2014, font leur retour avec trois portefeuilles de ministres ou secrétaires d’Etat.

La numéro un du parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Emmanuelle Cosse a été nommée ministre du Logement. Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé, deux parlementaires dissidents d’EELV, formation très divisée, sont nommés secrétaires d’Etat.

Attendu depuis plusieurs jours, ce remaniement vise à élargir la majorité du président socialiste François Hollande à un peu plus d’un an de la présidentielle de 2017, sans remettre en cause la ligne politique réformiste voulue par le chef de l’Etat.

La nouvelle équipe respecte une stricte parité hommes-femmes et reste dirigée par le Premier ministre Manuel Valls.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, conserve également à son poste, tout comme Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, numéro trois du gouvernement et ex-compagne de M. Hollande.

Mme Royal, qui faisait partie des postulants au ministère des Affaires étrangères, voit cependant son titre élargi aux Relations internationales sur le climat.

Outre Laurent Fabius, trois autres ministres sortent du gouvernement, notamment la ministre de la Culture Fleur Pellerin, remplacée par Audrey Azoulay, la conseillère du président Hollande pour ce domaine.

Romandie.com avec(©AFP / 11 février 2016 17h06)

Déchéance de nationalité : pour Ayrault, Valls « divise » la France

décembre 27, 2015

« Si la France est ‘en péril de paix’, alors ne la divisons pas davantage ! » a-t-il reproché face à la volonté de l’exécutif d’appliquer la mesure.

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Jean-Marc Ayrault, photo d’illustration. © PDN/SIPA

France: Valls nouveau Premier ministre, Hollande promet un gouvernement de combat

mars 31, 2014

PARIS – L’ancien ministre de l’Intérieur Manuel Valls a été nommé lundi par le président François Hollande à la tête d’un gouvernement de combat, resserré, au lendemain d’une lourde défaite de la gauche aux élections municipales en France.

Assurant avoir entendu le mécontentement et la déception des Français lors du scrutin qui a consacré la victoire de la droite et la percée historique de l’extrême droite, le chef de l’Etat a confié à Manuel Valls la mission de conduire le gouvernement après s’être séparé de Jean-Marc Ayrault, Premier ministre depuis 2012.

Le redressement du pays est indispensable. Celui de notre appareil productif. Celui de nos comptes publics. Celui de notre influence en Europe et dans le monde, a ajouté le président.

Il a promis une équipe resserrée, cohérente et soudée, qualifiée de gouvernement de combat, pour redonner de la force à notre économie.

François Hollande, au plus bas dans les sondages, a répété son objectif de mise en place d’un pacte de responsabilité entre l’Etat et les entreprises. Moins de charges sur les entreprises, en particulier sur les bas salaires et, en contrepartie, plus d’embauches et plus d’investissement, a plaidé le président.

Il a également annoncé une réduction des impôts des Français et une baisse des cotisations payées par les salariés.

Romandie.com avec(©AFP / 31 mars 2014 20h34)