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Mali : à Gao, Le Drian salue le « courage » des militaires français

mars 7, 2013
ean-Yves Le Drian rencontre des soldats français dans la région des Ifoghas le 7 mars 2013. ean-Yves Le Drian rencontre des soldats français dans la région des Ifoghas le 7 mars 2013. © Arnaud Roine/EMA/ECPAD/AFP

Le ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian, a tenu à saluer, depuis Gao, « les qualités professionnelles, le courage, le sang-froid, le don de soi » des troupes françaises engagées au Mali.

Après un passage dans le massif des Ifoghas, où ont lieu les combats les plus intenses entre la coalition franco-africaine et les jihadistes, Jean-Yves Le Drian, est arrivé à Gao dans l’après-midi de jeudi 7 mars. Pour l’accueillir à l’aéroport, des hauts gradés, dont le chef d’état-major des armées maliennes, le général Ibrahim Dahirou Dembélé, étaient présents.

« Mon premier sentiment est la fierté », a déclaré M. Le Drian dans une allocution prononcée devant environ 250 soldats, qui ont chanté la Marseillaise avec lui. « Je suis fier d’être ministre de la Défense avec des forces qui se conduisent comme elles se conduisent ici », a-t-il ajouté.

« L’engagement pour nos valeurs »

Poursuivant, il a salué « les qualités professionnelles, le courage, le sang-froid, le don de soi » des militaires français engagés au Mali, « jusqu’au don de [leur] vie ». Enfin, M. Le Drian a précisé qu’« au-delà de ces quatre morts, c’est l’engagement de la France qu’[ils portent], l’engagement pour nos valeurs ».

Au cours de sa visite surprise au Mali, entamée ce jeudi, le ministre devait ensuite rejoindre Bamako. Il y séjournera jusqu’à vendredi soir et rencontrera notamment le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, et son premier ministre, Diango Cissoko.

Jeuneafrique.com avec AFP

Visite surprise de Le Drian au Mali

mars 7, 2013
Visite surprise de Le Drian au Mali Visite surprise de Le Drian au Mali © AFP

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est arrivé jeudi matin dans le nord-est du Mali pour une visite surprise aux troupes françaises qui y combattent des groupes islamistes armés, a-t-on appris auprès de la Défense.

Il doit se rendre dans plusieurs villes notamment la capitale Bamako d’où il sera interrogé vendredi matin par Europe 1, a précisé cette radio.

Jeuneafrique.com

Côte d’Ivoire : au Ghana, les derniers exilés pro-Gbagbo rasent les murs

février 7, 2013
Lors d'un meeting pro-Gbagbo, en 2011. Lors d’un meeting pro-Gbagbo, en 2011. © AFP

Depuis quelques semaines, les extraditions de dignitaires de l’ancien régime ivoirien établis au Ghana se multiplient. Une situation qui plonge les pro-Gbagbo exilés dans la peur.

« Avec l’arrestation de Blé Goudé, c’est comme si un mur s’était effondré, que la protection politique et humanitaire dont bénéficiaient les exilés à Accra n’était plus qu’un vieux souvenir », nous confie un membre de la « galaxie des patriotes ». Après Charles Blé Goudé le 17 janvier, deux autres dignitaires du régime de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, Jean Noel Abehi et Jean-Yves Dibopieu, ont été arrêtés, lundi 4 février, au Ghana puis extradés dans la foulée vers la Côte d’Ivoire.

Depuis ces deux événements, les pro-Gbagbo se font tout petits. Ils seraient encore une vingtaine d’anciens hauts responsables et une dizaine d’officiers des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS) au Ghana. « Aujourd’hui c’est la peur qui règne. Beaucoup de nos amis sont injoignables par téléphone. Ils se terrent », raconte Alain Toussaint, ancien porte-parole de Laurent Gbagbo basé en France. « Mardi, j’étais en ligne avec l’un d’entre eux. La connexion était tellement mauvaise que j’avais l’impression qu’il se trouvait dans un bunker », poursuit-il.

Pourtant, quelques jours après l’arrestation de Blé Goudé, cinq cadres du Front populaire ivoirien (FPI) en exil, dont Assoa Adou (son coordinateur), Ahoua Don Mello (ancien porte-parole du gouvernement), et Justin Koné Katinan (porte-parole de Laurent Gbagbo), ont été reçus par les autorités ghanéennes. La délégation, qui tenait à « être rassurée sur la sécurité et la protection » des exilés était repartie « l’esprit tranquille », assure un proche. « Aucune promesse n’a été faite, mais une nouvelle rencontre devait avoir lieu », poursuit-il. Joint par Jeune Afrique à cette occasion, Damana Pickass, président de la Coalition des patriotes ivoiriens en exil (Copie) confiait même ne pas se sentir en danger : « je ne suis pas inquiet. Ici, ça n’a jamais été facile mais on s’en sort. »

Dans la communauté des pro-Gbagbo en exil, les deux dernières arrestations ont été vécues comme un tournant.

Mais dans la communauté des pro-Gbagbo en exil, les deux dernières arrestations ont été vécues comme un tournant. Car si le commandant Jean Noel Abehi était sous le coup d’un mandat d’arrêt, Jean Yves Dibopieu, ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), était, lui, inscrit comme demandeur d’asile. Conformément à la Convention de Genève de 1951, ce statut lui conférait une protection juridique.

Le silence d’Accra

Le gouvernement communique peu sur ce sujet qui n’intéresse que marginalement les Ghanéens. Même l’ancien président Jerry Rawlings, qui avait exprimé son soutien aux exilés et notamment à Charles Blé Goudé, n’a pas réagi publiquement lors de son arrestation. Les rares alliés ghanéens des dignitaires de l’ancien régime ivoirien pèsent peu politiquement. À l’image des membres du Freedom Center à Accra, une organisation socialiste dirigée par le journaliste Kwesi Pratt, ancien membre du Parti pour la Convention du peuple, crée par Kwame Nkrumah.

Mais l’évolution du chef de l’État ghanéen, John Dramani Mahama, est sensible. Depuis son élection, il a pris le contrôle des services de sécurité, qui étaient auparavant sous influence de personnages comme Rawlings, plutôt favorables à Laurent Gbagbo. Il a surtout compris l’intérêt de coopérer avec son voisin, Alassane Ouattara, lequel l’a soutenu pendant sa campagne électorale. Les deux pays ont de nombreux projets économiques communs (exploration et exploitation pétrolière, production de cacao, route Accra-Abidjan, etc.)

Des fissures dans le clan

L’unité du clan des pro-Gbagbo a également été atteinte par les récents événements. Quelques heures seulement après l’extradition de Charles Blé Goudé, Touré Moussa Zéguen, ex-chef des milices patriotiques, l’a accusé d’avoir un accord avec les autorités ivoiriennes. Menacé à Accra par les proches de l’ex-« général de la rue », Zéguen a depuis quitté la capitale ghanéenne pour une destination inconnue.

D’autres suivront-ils ce chemin ? « Il est possible que certain y pensent. Tout inciterait à le faire, assure Alain Toussaint. En attendant, une initiative politique va être prise dans les prochains jours », assure-t-il sans donner plus de précision.

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Jeuneafrique.com par Vincent Duhem

Mali : François Hollande en visite à Tombouctou

février 2, 2013
François Hollande accueilli par Dioncounda Traoré, lors de son arrivée à Sévaré. François Hollande accueilli par Dioncounda Traoré, lors de son arrivée à Sévaré. © AFP

Le président François Hollande est arrivé samedi à Tombouctou, où il a été accueilli avec ferveur par la population de cette ville emblématique du nord du Mali, récemment reprise aux groupes islamistes qui l’occupaient et y ont commis de nombreuses exactions.

François Hollande, accompagné du président malien par intérim Dioncounda Traoré, doit y visiter une mosquée historique, le centre de conservation de précieux manuscrits anciens, dont certains ont été incendiés par les islamistes, et rencontrer la foule.

Sur la place principale de la ville en partie désertée par ses habitants ayant fui l’occupation jihadiste, entre 2.000 et 3.000 personnes étaient rassemblées pour « dire merci » à la France, dansant au son des tam-tams, qui étaient interdits par les groupes islamistes, comme toute autre forme de musique.

Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako, a été placée sous très haute surveillance: des militaires français sont en position tous les 100 mètres, des blindés patrouillent dans les rues, ainsi que des pick-up remplis de soldats maliens.

Le président français est accompagné de trois ministres: Laurent Fabius (Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (Défense) et Pascal Canfin (Développement).

« François Hollande, nous les femmes de Tombouctou, on le remercie très infiniment, il faut lui dire qu’il a abattu l’arbre, mais il reste à le déraciner », a déclaré Fanta Diarra Touré, 53 ans, ex-réceptionniste, vêtue d’un boubou blanc orné de broderies et portant le drapeau français comme un châle. « Nous avons été libérés très très vite et sans combats, mais notre inquiétude, c’est que les jihadistes ont disparu dans la nature », a-t-elle ajouté, exhortant l’armée française « à rester au moins cinq mois pour rechercher ces gens-là ».

Devant la mosquée Djingareyber, construite au XIVe siècle, que doivent visiter MM. Hollande et Traoré, un commerçant, Hassèye Boussama Djitteye, vêtu d’un boubou d’un bleu électrique, déclare : « Nous sommes heureux de le rencontrer (Hollande) car c’est notre libérateur, il nous a libérés de ces bandits armés, sans l’armée française, c’était la catastrophe ».

Déjeuner de travail à Bamako

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), qui ont occupé Tombouctou pendant dix mois, y ont commis de très nombreuses exactions, au nom d’une interprétation rigoriste de la charia (loi islamique): amputations, coups de fouets aux couples « illégitimes », aux fumeurs. Ils ont imposé le port du voile intégral aux femmes, interdit la mixité dans les écoles, le football, la danse et la musique.

Ils ont également choqué le monde en détruisant des mausolées de saints musulmans adulés par les populations locales, assimilant cette vénération à de « l’idolâtrie ». Ils ont fait disparaître des manuscrits précieux datant de plusieurs siècles conservés dans cette ville qui a longtemps été un grand centre intellectuel de l’islam et une prospère cité caravanière à la lisière du Sahara.

Juste avant de se rendre à Tombouctou, le président Hollande avait été accueilli à Sévaré (centre) par le président Traoré. Les deux chefs d’Etat doivent ensuite aller à Bamako à la mi-journée pour un déjeuner de travail et un discours en public.

M. Hollande devrait appeler les pays africains à prendre rapidement le relais de la France au Mali et prôner le dialogue politique et la réconciliation nationale au Mali. Il pourrait aussi annoncer un début de désengagement français, alors que plus de 3.500 soldats sont déployés sur le terrain.

L’intervention française avait débuté le 11 janvier au lendemain d’une offensive en direction du sud du Mali menée par les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui occupaient le Nord depuis fin mars 2012.

Islamistes arrêtés près de Gao

Les évènements se sont accélérés le week-end dernier avec la reprise, coup sur coup, de Gao et Tombouctou et l’arrivée mardi soir de soldats français à l’aéroport de Kidal, ville tenue par des rebelles touareg et des islamistes dissidents s’affirmant « modérés ».

La situation est plus compliquée à Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, ville longtemps tenue par Ansar Dine, et passée, avant l’arrivée des soldats français, sous le contrôle du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, dissident d’Ansar Dine) et du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg).

« Un premier contingent de militaires tchadiens est arrivé à Kidal. Ils sont dans la ville et les Français tiennent l’aéroport », a indiqué une source malienne de sécurité sans plus de précisions.

Kidal et sa région comprenant le massif des Ifoghas, près de la frontière algérienne, sont le berceau des indépendantistes touareg et, selon Paris, le lieu de détention « probable » de sept otages français. C’est aussi le dernier refuge des combattants islamistes chassés des villes du Nord.

Dans la région de Gao, non loin de la frontière nigérienne, une trentaine d’islamistes ont été arrêtés, a constaté un journaliste de l’AFP. « Nous allons les traiter avec dignité, il n’y aura pas de vengeance », a assuré le colonel Saliou Maïga, de la gendarmerie de Gao. L’armée malienne a été accusée par des ONG d’avoir commis des exactions contre des membres des communautés touareg et arabe, assimilés à des « terroristes ».

Jeuneafrique.com avec AFP

À « la reconquête totale » du pays, les forces françaises et maliennes entrent dans Diabali

janvier 21, 2013
 

Un avion de l'armée française sur la base 101 près de Bamako, le 20 janvier 2013. Un avion de l’armée française sur la base 101 près de Bamako, le 20 janvier 2013. © AFP

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé, dimanche 20 janvier, que « l’objectif » de Paris était « la reconquête totale » du Mali. Sur le terrain, les forces françaises et maliennes poursuivent leur déploiement et sont entrées, lundi, dans la localité de Diabali sans rencontrer de résistance.

Mis à jour à 11h16.

Au onzième jour de l’opération Serval, dimanche 20 janvier, le ministre français de la Défense est revenu sur les objectifs de l’engagement de la France au Mali. Jean-Yves Le Drian a affirmé que ceux-ci étaient de « quatre ordres. (…) Il s’agit d’abord d’empêcher la progression des groupes terroristes (…) soit par des frappes aériennes (…) soit par des appuis au sol des forces maliennes », a-t-il expliqué sur la chaîne de télévision France 5.

« La deuxième mission consiste essentiellement pour les forces aériennes à frapper les bases arrière des terroristes. Cela a été le cas dans la région de Gao, dans la région de Tombouctou pour éviter que les groupes reviennent et se ressourcent », a poursuivi le ministre.

« La troisième mission est d’assurer la sécurité de Bamako, celles des institutions, de la population et de nos ressortissants », a-t-il ajouté. Enfin, « la dernière (…) est de préparer, aider les forces maliennes à se structurer et s’organiser et que la Misma puisse s’organiser pour aboutir à la reconquête totale du Mali. (…) S’il est nécessaire, les forces africaines pourront faire appel en soutien aux forces françaises quand elles arriveront à Tombouctou », a-t-il précisé.

Déploiement en cours

« Les forces françaises ont ces quatre missions à remplir en même temps et je dois dire qu’en ce moment elles les remplissent plutôt bien », s’est félicité Le Drian. « L’objectif, c’est la reconquête totale du Mali. On ne va pas laisser des poches de résistance », a-t-il poursuivi, alors que l’armée française poursuivait son déploiement sur le territoire malien.

« Le déploiement vers le Nord des forces de l’opération Serval, entamé il y a 24 heures, est en cours, vers les villes de Niono et de Sévaré (630 km au nord-est de Bamako), où elles sont arrivées », a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Emmanuel Dosseur, conseiller communication de l’armée française au Mali.

Niono (350 km au nord-est de Bamako) se situe à 60 kilomètres au sud de Diabali, localité prise il y a une semaine par les islamistes qui, selon l’armée malienne, l’ont abandonnée après des bombardements français. « L’évolution de Diabali va être positive dans les heures qui viennent », a indiqué le ministre, qui s’exprimait dimanche à 17 heures 30 GMT.

Situation peu claire

De fait, une trentaine de véhicules blindés dans laquelle se trouvaient quelque 200 soldats maliens et français (du 21e Régiment d’infanterie de marine (RIMa) et des parachutistes) est entrée dans la ville lundi matin vers 9 heures (locales et GMT), sans rencontrer de résistance, selon le journaliste de l’AFP qui accompagnait les militaires. L’entrée de la colonne, qui était partie à l’aube de Niono, avait été précédée par des vols de reconnaissance d’hélicoptères légers Gazelle de l’armée française. Des habitants sont sortis de leur domicile pour saluer l’arrivée des soldats.

La situation à Diabali, située à l’ouest du Mali, à 400 km au nord-est de Bamako, restait cependant incertaine. Un officier français positionné à Niono avait indiqué qu’elle n’« était pas très claire » mais que « a priori les combattants rebelles avaient quitté la ville ».

« Diabali, il y a encore deux jours, était devenue le pôle de renforcement de l’ensemble d’un groupe terroriste important, Aqmi, concentré là avec beaucoup de pick-up, qui sont des automitrailleuses et qui ne sont plus aussi visibles du fait des interventions que nous avons faites », avait affirmé Le Drian dimanche.

Jeuneafrique.com avec AFP

La France encore bien seule dans la bataille malienne

janvier 16, 2013
  • Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, dans la salle de commandement de l'armée de l'air, mardi à Paris.
  • Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, dans la salle de commandement de l’armée de l’air, mardi à Paris. Crédits photo : KENZO TRIBOUILLARD/AFP 
     
     

    L’Europe de la défense, source inépuisable de fières ambitions et de longs débats, n’en sort sûrement pas grandie: cinq jours après avoir donné un coup d’arrêt à l’offensive djihadiste au cœur du Mali, la France se découvre à peu près seule dans la bataille, bien que son entrée en scène jouisse d’un soutien diplomatique unanime.

    Implicitement, François Hollande vient de reconnaître l’absence durable des Européens dans la bataille en expliquant que Paris s’est donné pour objectif de «donner aux Africains la possibilité de chasser les terroristes» hors du Mali. Laurent Fabius, chef de la diplomatie, veut encore croire que la France n’a pas vocation à agir seule. Mais Alain Vidalies, ministre des Relations avec le Parlement, déplore ouvertement «une mobilisation minimale» du côté de l’UE et des «absences un peu regrettables».

    Au sens large, la crise malienne marque un nouveau rétrécissement de l’envergure militaire de l’Europe, moins de deux ans après l’offensive alors controversée lancée contre Kadhafi – avec le soutien de l’Otan. L’enthousiasme à dépêcher des troupes se trouve aujourd’hui inversement proportionnel à la légitimité reconnue de la cause.

    «La France n’a que de bonnes raisons de vouloir mettre hors d’état de nuire les bandes de gangsters et de trafiquants qui occupent le nord du Mali. Là-bas, le refus de se battre confine à la lâcheté», reconnaît l’eurodéputé Vert Jean-Paul Besset, à rebrousse-poil de l’argumentaire non-violent des écologistes. Et pourtant. «Le soutien politique est unanime, mais lorsqu’il faut agir, on ne trouve plus personne, enchaîne Arnaud Danjean, expert des questions militaires et eurodéputé UMP. Au bout du compte, la France ne peut vraiment compter que sur les Américains ou sur les Anglais…»

    Prêcher dans le désert

    Où qu’ils regardent en Europe, la diplomatie française et l’état-major risquent de ne trouver que de bonnes excuses. L’Allemagne, dernière puissance européenne à accroître son budget militaire, ne peut pas engager un soldat ou un blindé sans un vote au Bundestag, scénario dont Angela Merkel se défie en période électorale. L’Italie, elle aussi en pleine campagne législative, et l’Espagne, financièrement lessivée par la crise, ne montrent aucun enthousiasme. Au Nord, les contributeurs aguerris de l’Otan que sont les Pays-Bas et le Danemark s’intéressent assez peu à l’Afrique. À l’Est, la Pologne rappelle qu’elle reste engagée en Afghanistan…

    Ni le débat lancé mardi au Parlement européen, ni le rendez-vous des 27 ministres des Affaires étrangères de l’UE convoqué jeudi à Bruxelles ne bouleverseront la donne sur le front malien. Tout au plus les chefs de la diplomatie pourront-ils tirer le bilan décevant d’une «Initiative pour le Sahel», lancée à grand fracas en mars 2011 pour renforcer des pays comme le Mali. Si Bruxelles a effectivement alloué les crédits, le volet militaro-sécuritaire n’a jamais suivi. «Cela fait deux ans que Paris prêche dans le désert», dit Arnaud Danjean. Avant de lancer l’opération «Serval», la France espérait sûrement un appoint militaire européen, même si elle n’en a pas fait un préalable. L’absence de renforts de l’UE vient en tout cas compliquer les calculs de l’état-major sur la «deuxième phase», après plusieurs jours de bombardements qui ont réussi à bloquer l’avancée djihadiste.

    La voix singulière de la Tunisie critique l’intervention française

    Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, la Tunisie s’est dite opposée par principe à toute opération militaire non africaine sur le continent, au moment où la France mène une intervention armée au Mali contre des combattants islamistes. «Nous considérons que les problèmes qui se posent en Afrique doivent être résolus dans un cadre africain», a déclaré le chef de la diplomatie tunisienne. «D’une façon générale, nous sommes contre une intervention étrangère dans tous les cas de figure», a-t-il ajouté. Rafik Abdessalem est issu du parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement tunisien. L’opération menée parla France a été montée à la demande des autorités maliennes en attendant la formation d’une force africaine. Elle a reçu le soutien unanime du Conseil de sécurité de l’ONU et des membres de l’UE. Le président tunisien, Moncef Marzouki, s’était déjà gardé le week-end dernier d’apporter son soutien à l’intervention française, indiquant qu’il aurait «préféré une solution politique négociée». Il a cependant jugé que le nord du Mali, sous contrôle des djihadistes, était aussi un danger pour la Tunisie, le pays étant devenu «un corridor» pour approvisionner les forces islamistes en armes.

    Lefigaro.fr par Jean-Jacques Mevel

Des soldats sécurisent l’ambassade de France à Bangui

décembre 26, 2012

PARIS (Reuters) – François Hollande a ordonné mercredi la sécurisation des ressortissants français en République centrafricaine et de l’ambassade de France à Bangui, attaquée par des manifestants progouvernementaux s’inquiétant de la progression des rebelles qui menacent désormais la capitale.

Cette mission de sécurisation a été menée par un détachement de militaires français présents dans le pays dans le cadre de la mission Boali, a indiqué le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

« Intervenant en renfort des gendarmes français protégeant l’ambassade de France, ces forces sont parvenues à sécuriser l’emprise de l’ambassade et à rétablir le calme », dit-il dans un communiqué.

Dans le cadre de la mission Boali, environ 250 militaires basés à l’aéroport de Bangui assurent un soutien technique et opérationnel à la MICOPAX (Mission for the Consolidation of Peace in Central African Republic), sous mandat de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, précise le ministère.

L’ambassade de France à Bangui a été attaquée à coups de pierres dans la matinée de mercredi par une centaine de personnes, dont certaines ont pénétré dans le jardin et déchiré le drapeau français.

Des manifestants accusaient la France de soutenir la rébellion, tandis que d’autres demandaient à Paris d’envoyer des troupes pour appuyer l’armée fidèle au président François Bozizé.

« Suite à la manifestation qui a pris pour cible ce matin, sans raison connue, l’ambassade de France à Bangui, le président de la République a demandé au ministre de la Défense de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité de l’enceinte diplomatique et la protection de nos ressortissants en lien avec les autorités centrafricaines », a indiqué l’Elysée en début de soirée.

« Ces mesures ont été mises en œuvre dans les délais les plus courts et seront prolongées autant que nécessaire », ajoute le texte.

Le Quai d’Orsay estime à 1.200 le nombre de Français vivant en République centrafricaine, pour la plupart dans la capitale.

Selon plusieurs sources en Centrafrique, les rebelles étaient en fin d’après-midi autour de Damara, à 75 km au nord de la capitale.

Reuters

Centrafrique: Hollande ordonne la protection de l’ambassade et des Français

décembre 26, 2012

François Hollande a demandé mercredi au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian « de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité » de l’ambassade de France à Bangui, attaquée par des manifestants, ainsi que des Français, a annoncé l’Elysée dans un communiqué.

« Ces mesures ont été mises en oeuvre dans les délais les plus courts et seront prolongées autant que nécessaire », a poursuivi l’Elysée, précisant que « le président de la République se tient régulièrement informé de la situation » en Centrafrique.

Jeuneafrique.com avec AFP

Nord-Mali : d’après Le Drian, une intervention militaire pourrait avoir lieu dans « quelques semaines »

octobre 16, 2012
Jean-Yves Le Drian le 2 octobre 2012 à Paris. Jean-Yves Le Drian le 2 octobre 2012 à Paris. © AFP

Le ministre français de la Défense Jean-Yves le Drian a assuré mardi 16 octobre qu’une intervention militaire africaine au Nord-Mali, « sanctuaire terroriste », pourrait avoir lieu dans « quelques semaines ».

Pour Paris, la marge de manoeuvre malienne est étroite. D’un côté, la France affiche la fermeté contre le terrorisme et soutient une intervention militaire au Nord-Mali. De l’autre, elle doit gérer le dossier des six otages toujours détenus au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Après la diffusion d’une vidéo dans laquelle les jihadistes menacent la vie de ces otages, enlevés au Mali en novembre 2011, François Hollande a reçu leurs proches le 15 octobre. 

Si l’espoir d’une libération a été souligné, Paris ne dévie toutefois pas de la « ligne » extrêmement ferme affichée depuis plusieurs mois. Et se refuse, du moins officiellement, à faire entrer la question des otages dans l’équation complexe d’une intervention militaire africaine au Nord-Mali, occupé depuis six mois par des groupes liés à Aqmi qui sèment la terreur au nom de la charia.

François Hollande a encore réitéré ce week-end à Kinshasa « la détermination » de la France et son soutien à une intervention africaine au Mali. Celle-ci pourrait avoir lieu « dans quelques semaines », a assuré mardi 16 octobre son ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian.

 

 

Incompréhension

Quelques jours plus tôt, le président français avait insisté sur les « deux devoirs » de la France : « libérer nos otages et libérer le Mali des terroristes ».

« Il semble qu’il y a un changement de braquet. À l’époque Sarkozy, l’accent était mis sur les otages, et là on parle davantage intervention » militaire, note Pierre Boilley, historien et chercheur spécialisé sur le Sahel et le Sahara. Ce discours de fermeté a d’ailleurs entraîné des réponses d’Aqmi ou de ses affidés, qui depuis un mois « se sont rappelés au bon souvenir de l’État français » avec des messages menaçants ou la diffusion d’une vidéo d’otages, souligne M. Boilley.

Les otages « sont dans une bonne situation », a ainsi déclaré lundi soir à France 2 un homme présenté par la chaîne comme un porte-parole d’Aqmi qui a accusé les autorités française de « manquer de sérieux » dans les négociations en ne répondant pas à des « demandes pourtant légitimes et raisonnables ».

Les familles ont, elles, « du mal à comprendre ce qui se trame. Quel est l’objectif d’une mission militaire au Nord-Mali ? A-t-on l’intention d’éliminer les chefs d’Al-Qaïda ? Et dans ce cas, le gouvernement a-t-il prévu une mission simultanée pour sauver les otages ? », demande Pascal Lupart, président du comité de soutien des otages Philippe Verdon et Serge Lazarevic. « Je conçois, en tant que citoyen, le discours de fermeté. Mais les familles se demandent, elles : où cette fermeté va-t-elle nous mener ? », poursuit-il.

« Arrêter de payer »

« Il faut arrêter de payer. Je comprends que c’est difficile à admettre pour les familles, mais tout tourne autour de ça », martèle-t-il, rappelant que la Grande-Bretagne, un des rares pays à ne pas verser de rançon, « n’a plus d’otages » au Sahel. Londres a payé le prix fort avec un ressortissant, Edwin Dyer, exécuté en 2009 au Mali.

Paris paye-t-il ? « Il y a une vraie réflexion en cours, c’est une question de philosophie d’État », confiait récemment à l’AFP un haut responsable français.

Depuis 2003, les enlèvements au Sahel ont rapporté quelque 50 millions de dollars (environ 38 millions d’euros) aux preneurs d’otages, selon des sources proches du dossier malien. « Il faut absolument une approche internationale plus rigoureuse face à une affaire aussi grave », lance M. Loncle, en fustigeant « la faiblesse, pour ne pas dire la lâcheté de l’Union européenne sur ce sujet ».

Paris, « vaguement soutenu » par des Américains en campagne électorale et par les Britanniques, reste « complètement isolé » sur le dossier malien, estime M. Boilley, qui s’interroge sur les marges de manoeuvre de la France au Mali . M. Le Drian a réaffirmé le 15 ocotbre que la France soutiendrait logistiquement et matériellement l’intervention africaine mais a de nouveau exclu l’envoi de troupes au sol.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali: la France sera en soutien logistique d’une éventuelle intervention

septembre 20, 2012
Mali: la France sera en soutien logistique d'une éventuelle intervention Mali: la France sera en soutien logistique d’une éventuelle intervention © AFP

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a réaffirmé jeudi que la France apporterait « un soutien logistique » à une éventuelle intervention militaire dans le nord du Mali, alors que Paris est sous le coup d’une menace d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de tuer les otages français.

Comme on lui demandait sur i-Télé s’il jugeait « sérieuse » la menace lancée mercredi par Aqmi, le ministre a estimé que la situation dans cette zone du Sahel n’était « pas acceptable » et « nous ne pouvons pas laisser faire ça ».

« Nous ne laisserons pas faire l’évolution (. . . ) qui aboutit à la constitution d’une espèce de sanctuaire terroriste par des bandes organisées se réclamant d’Al-Qaïda au Mali », a-t-il dit. « C’est notre sécurité qui est en jeu à moyen terme », a-t-il aussi déclaré.

A propos d’une possible intervention armée, « il y a un processus qui a déjà été initié puisque le président du Mali a fait appel à ses voisins regroupés dans la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, ndlr) pour qu’ils l’aident à reconquérir le nord », a ajouté M. Le Drian.

Désormais « il y a une résolution de l’Onu, nous sommes légalement couverts pour qu’une initiative soit prise ».

Cette initiative, a-t-il poursuivi, « revient d’abord aux Africains mais manifestement c’est en cours de gestation et ça va être évoqué par le président de la République (François Hollande) à New York la semaine prochaine lors de l’assemblée générale de l’Onu ».

« La France a dit qu’elle apportera son concours et son soutien et j’espère que d’autres pays européens agiront de même mais en soutien logistique pas en intervention directe », a-t-il encore dit alors qu’on lui rappelait des propos similaires formulés cet été par François Hollande.

« Il y a une légalité », a insisté le ministre de la Défense, « il faut maintenant que les forces africaines s’organisent, déterminent une feuille de route, le fassent en collaboration avec les autorités françaises et nous appuierons logistiquement cette démarche ».

Il s’agira d’envoyer « du matériel mais pas des hommes, du soutien indirect à l’opération ». Même si Aqmi menace nos otages ? « Nous disons très clairement que nous voulons sauver nos otages, et que les moyens sont mis en oeuvre pour le faire », a-t-il répondu.

 Jeuneafrique.com avec AFP