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Ghana : l’ancien président Jerry Rawlings est décédé

novembre 12, 2020
Jerry Rawlings, ici en 2011 à Nairobi, est décédé le 12 novembre 2020 à Accra.

L’ancien président ghanéen est mort à Accra, à l’âge de 73 ans, ce jeudi 12 novembre.

Jerry Rawlings est décédé ce jeudi 12 novembre au matin, à l’hôpital universitaire Korle-Bu d’Accra, où il avait été admis une semaine auparavant, selon plusieurs médias ghanéens. Il avait dirigé le Ghana de 1981 à 2001.

Né à Accra d’une mère ewe et d’un père écossais, Jerry Rawlings se fait remarquer très tôt pour son franc-parler et son envie de révolte. Jeune homme doué et brillant, il s’engage dans l’armée de l’air et obtient, en quelques années, le grade de flight lieutenant (l’équivalent du rang de capitaine dans l’armée de terre).

Coups d’État

En mai 1979, il participe à son premier coup d’État militaire. C’est un échec : il est arrêté, traduit devant une cour martiale – juridiction devant laquelle il choisit de se défendre seul – et libéré quelques semaines plus tard par un groupe d’officiers qui rêvent d’en découdre avec une hiérarchie qu’ils estiment corrompue. Ensemble, au mois de juin suivant, ils renversent pour de bon le régime de Fred Akuffo.

Jerry Rawlings est porté à la tête du pays et s’engage à rendre rapidement le pouvoir aux civils. Promesse tenue : des élections générales sont organisées et, trois mois plus tard, Rawlings s’efface pour céder la place à Hilla Limann, tout juste élu président. Jerry Rawlings a à peine plus de trente ans et il est déjà très populaire au Ghana.

Mais il ne restera pas longtemps dans l’ombre. Écœuré par le régime d’Hilla Limann, dont il fustige la corruption et la mauvaise gouvernance, Rawlings reprend les armes en décembre 1981. Il renverse Limann, prend la direction du Conseil provisoire de la défense nationale et s’installe durablement au pouvoir.

Démocratisation

Les débuts sont difficiles. Le Ghana fait face, depuis plusieurs années, à une grave crise économique et Rawlings doit se résoudre à appliquer le programme d’ajustement structurel du FMI. Politiquement, la situation n’est pas meilleure : la Constitution est suspendue, les partis politiques abolis, le Parlement dissous et les droits de l’homme malmenés.

Le Ghana finit malgré tout par retrouver un peu de normalité. Sous la pression de l’opposition et de la communauté internationale, Jerry Rawlings engage son pays sur la voie de la démocratisation. En 1992, il démissionne de l’armée et fonde le National Democratic Congress (NDC). Élu démocratiquement en 1992, il sera réélu en 1996 pour un second mandat à la tête du Ghana.

En 2000, la Constitution lui interdisant de briguer un nouveau mandat, Rawlings appuie la candidature de son vice-président, John Atta-Mills. Ce dernier échouera à s’imposer face à John Kufuor, mais Rawlings restera l’homme qui a tenu sa promesse et accepté de tirer sa révérence, non sans une certaine élégance.

Avec Jeune Afrique

Débat constitutionnel : Lorsque les propositions de la direction du R.c font des émules

août 26, 2014

Invité Afrique de Radio-France internationale (R.f.i), le vendredi 22 août dernier, l’opposant congolais (RDC), Clément Kanku Bukasa, leader du M.s.r (Mouvement social pour le renouveau), a fait la proposition d’accorder aux chefs d’État sortant, un statut particulier qui puisse garantir leur sécurité. En réalité, cette idée a déjà été émise sur la rive droite du fleuve Congo, par la direction du R.c (Rassemblement citoyen), parti membre de la majorité présidentielle, comme contribution au débat constitutionnel qui bat son plein dans le pays, depuis quelques mois.

Dans la Constitution à venir, le R.c pense qu’il faut introduire cet aspect, afin de renforcer la démocratie. A l’époque, cette idée, malgré sa pertinence, était mal interprétée.

Que dit le bureau exécutif national dans sa réflexion publiée dans notre édition du mardi 17 juin 2014?

«Récemment, lors du Forum de Forbes tenu à Brazzaville, deux anciens chefs d’État, les présidents Obasanjo du Nigeria, et Jerry Rawlings du Ghana, et un ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, étaient venus partager notre réflexion sur l’objet du forum. C’est ce jour-là que nous avons compris l’immensité du gâchis des acquis de la Conférence nationale souveraine. Que faisons-nous de nos anciens chefs d’État, à la fin de leurs mandats?

Jerry Rawlings, Thabo Mbeki, Abdou Diouf, Pierre Buyoya et tant d’autres n’ont jamais été inquiétés, après avoir quitté le pouvoir à la fin de leurs mandats. Les nôtres, nous les traquons comme des criminels et cherchons même à leur ôter la vie ainsi qu’aux leurs. C’est là que nous nous trompons. Régler ce problème, c’est régler le débat d’aujourd’hui sur la Constitution, sur tout le processus électoral actuellement en débat. La garantie d’une retraite paisible à celui qui a dirigé notre pays».

Dans le débat sur la Constitution, la direction du R.c verse ce point qu’elle juge important. Car, si la Constitution est changée par référendum, ce point reviendra toujours à la fin du nouveau mandat présidentiel, au cas où l’actuel président trouve la chance de décrocher un nouveau mandat.

Interviewé par Radio-France internationale, l’opposant de la RDC l’explique à sa manière: «Les principales garanties sont des garanties d’ordre sécuritaire, d’abord. On doit assurer sa sécurité et il faut lui garantir cette sécurité. Il faut absolument qu’il ait une garde rapprochée. Quand on assume certaines fonctions d’État, on n’a pas que des amis… Il faut des immunités aux chefs d’État sortants, pour que cela soit une garantie sur le plan personnel…».

Précisant sa proposition, il a affirmé: «Nous disons que nous allons répertorier les immunités du chef d’État, nous allons faire un travail sérieux pour que [celui-ci] soit sécurisé sur les plans des immunités, mais que cela ne soit pas un boulevard accordé pour qu’il puisse s’adonner à n’importe quelle activité, en se disant qu’il aura des immunités après».

La seule différence est qu’au niveau de la RDC, l’opposant souhaite que cette proposition soit transformée en loi qui entre en vigueur dès 2015, année de l’élection présidentielle, pour «créer ainsi les conditions d’une alternance paisible».

La proposition du R.c vise, par contre, la prochaine Constitution. Au cas où l’on change de Constitution, ce parti de la majorité souhaite que cet aspect soit pris en compte. Ce qui laisse sous-entendre que le R.c n’est pas opposé au changement de constitution.

En effet, la direction du R.c pense qu’il ne faut pas reproduire les mêmes erreurs qu’en 2002, lorsque l’actuelle Constitution était élaborée. On pensait que l’horizon 2016 était si éloigné que c’était inutile de s’en soucier. Voilà qu’il arrive et que les problèmes se posent dans les mêmes termes. D’où la nécessité de changer la Constitution. C’est pourquoi il faut l’inscrire dans la future Constitution, au cas où le référendum constitutionnel se tient. La direction du R.c espère que, cette fois, le bien-fondé de sa proposition sera compris, et que les préjugés nés des incompréhensions seront balayés.

Lasemaineafricaine.net par Joël NSONI

Kenya: Le poète ghanéen Kofi Awoonor tué dans l’attaque du centre commercial de Nairobi

septembre 22, 2013

ACCRA – Le poète et homme d’Etat ghanéen Kofi Awoonor a été tué dans l’attaque samedi du centre commercial de Nairobi au Kenya par un commando islamiste, a annoncé dimanche le président ghanéen.

Je suis choqué d’apprendre la mort de Kofi Awoonor dans l’attaque terroriste du centre commercial de Nairobi. Quel triste coup du destin, a déclaré le président John Dramani Mahama dans un communiqué.

L’attaque a fait au moins 59 morts et 175 blessés, selon un dernier bilan provisoire, alors que la confrontation se poursuivait dimanche matin avec le commando islamiste toujours retranché dans le centre commercial de Westgate.

Kofi Awoonor, âgé de 78 ans, a été tué alors qu’il faisait du shopping avec son fils dans le centre, a précisé le secrétaire d’Etat à l’Information ghanéen Felix Kwakye Ofosu. Le fils a été blessé mais n’est plus à l’hôpital.

Kofi Awoonor était renommé pour sa poésie inspirée par la tradition orale du peuple Ewe, auquel il appartenait. Ses meilleurs ouvrages ont été publiés au Ghana dans les années qui ont suivi l’indépendance, notamment Redécouverte et autres poèmes, sorti en 1964.

Proche du premier président ghanéen Kwame Nkrumah, il avait dû partir en exil après le coup d’Etat qui l’avait renversé.

Kofi Awoonor avait pris des responsabilités politiques à partir des années 1990, devenant ambassadeur du Ghana aux Nations Unies, de 1990 à 1994, sous la présidence de Jerry Rawlings. Puis il avait été président du Conseil d’Etat sous le président John Atta Mills.

Romandie.com avec (©AFP / 22 septembre 2013 12h01)

Ghana : John Atta-Mills, un président panafricaniste et pragmatique

juillet 24, 2012
Ghana : John Atta-Mills, un président panafricaniste et pragmatique Ghana : John Atta-Mills, un président panafricaniste et pragmatique

Décédé brutalement et mystérieusement mardi 24 juillet, le président ghanéen John Atta-Mills était arrivé au pouvoir de justesse en 2009, après un scrutin tendu et deux tentatives infructueuses. Ce portrait signé Christophe Boisbouvier et publié dans Jeune Afrique n° 2505 (du 11 au 17 Janvier 2009) retrace l’ascension d’un homme d’État réputé pour son intégrité.

Article publié le 12/01/2009 : « La revanche de John Atta-Mills ».

Après avoir concédé à deux reprises la victoire à John Kufuor, l’ancien vice-président de Jerry Rawlings a cette fois fait preuve de pugnacité. Le nouveau chef de l’État doit maintenant prouver qu’il est capable de s’affranchir de son mentor.

La photo était belle. Côte à côte, le 7 janvier 2009 sur la place de l’Indépendance à Accra, le sortant John Kufuor, le nouvel élu John Atta-Mills et un Jerry Rawlings tout sourires, visiblement ravi de revenir sur le devant de la scène par procuration. Vêtu d’un kente – le tissu traditionnel ghanéen – assorti d’une chemise traditionnelle elle aussi, le nouveau maître du Ghana a prêté serment sur la Bible. Une vraie cérémonie consensuelle… Puis tout à coup, le « gentil Atta-Mills » a décoché un trait : « Lors des élections, la démocratie a été mise à l’épreuve, mais finalement la volonté du peuple a prévalu. » La petite phrase en dit long sur l’âpreté du combat.

De fait, jusqu’à la dernière minute, le Nouveau Parti patriotique (NPP) a tout fait pour garder le pouvoir. Campagne à l’américaine, pressions sur la commission électorale… Les partisans de Nana Akufo-Addo ont parié sur la répétition du scénario de 2004 : un scrutin très disputé et, au final, un Atta-Mills qui concède la défaite pour ne pas provoquer d’affrontements. Le NPP était tellement sûr de sa victoire qu’il avait déjà fait venir de France des caisses de champagne…

Jusqu’à la dernière minute, le Nouveau Parti patriotique (NPP) a tout fait pour garder le pouvoir.

Mais cette fois-ci, Atta-Mills s’est rebellé. Après le premier tour du 7 décembre, il a fait savoir à son adversaire que, si d’aventure il tentait de s’autoproclamer président, ce serait l’épreuve de force, y compris dans la rue. Au lendemain du second tour du 28 décembre, le Congrès national démocratique (NDC) d’Atta-Mills a même lâché publiquement qu’il ne serait plus en mesure de contrôler ses militants si jamais… Pour gagner, le « prof » à la voix douce a dû sortir les griffes.

Un homme de loi

John Atta-Mills, 64 ans, c’est d’abord un lawyer, comme disent les anglophones. Un homme de loi. Contrairement à la légende, il n’est pas issu d’une famille pauvre. Né à Tarkwa, dans l’ouest du pays, le jeune Atta-Mills a été poussé dans ses études par un père enseignant. Docteur en droit à Londres, il a occupé une chaire à l’université d’Accra pendant vingt-cinq ans. D’où son surnom de « prof ». « Une fois, se souvient un de ses étudiants, il m’a donné l’argent pour que je puisse aller aux obsèques de mon père. »

Au fil des ans, et surtout après son passage à la Direction des impôts, John Atta-Mills s’est forgé la réputation d’un homme d’une honnêteté scrupuleuse. C’est sans doute pour cela que le capitaine Rawlings l’a choisi comme vice-président en 1996. C’est aussi pour cette raison que ses adversaires, faute de trouver un dossier compromettant à son sujet, ont lancé des rumeurs sur son état de santé. Il y a un an, ils ont évoqué une hospitalisation pour maladie grave. Démenti formel de l’intéressé. Il a juste subi une opération de la cataracte à un œil. Cette fameuse honnêteté n’est pas une légende. Confidence de son frère, Cadman Atta-Mills : « Un jour de 1996, John a reçu à la maison la visite d’un homme d’affaires qui voulait le féliciter pour son élection à la vice-présidence. Quand il est reparti, il a laissé une enveloppe sur la table basse. Sur le coup, John n’y a pas fait attention. Puis il l’a vue. Dedans, il y avait 40 000 deutsche Mark. Tout de suite, il s’est affolé. Il a appelé son visiteur en lui disant : “Vous avez oublié votre argent.” Celui-ci lui a répondu que c’était pour payer ses dettes de campagne. Alors John lui a rétorqué : “Mais c’est de la corruption que vous êtes en train de faire !” et lui a fait remettre son enveloppe. Quand l’anecdote a été rapportée à Jerry Rawlings, celui-ci a dit bravo. » Qui sait si cette visite n’avait pas été montée par Rawlings lui-même pour tester son nouveau colistier ?

Père tranquille

Dans son action politique, Atta-Mills a trois modèles : Nelson Mandela, Julius Nyerere – parce qu’il était « intègre et nationaliste » –, et Kwame Nkrumah.

Autre facette du personnage : le père tranquille. Marié à une éducatrice, Ernestina Naadu Mills, et père d’un garçon de 19 ans, John Atta-Mills va à l’office tous les dimanches et adore le sport. Il a même été sélectionné une fois dans l’équipe nationale de hockey sur gazon. Comme tous ses compatriotes, Atta-Mills aime le foot. Un temps, il était au comité directeur des Hearts of Oak, l’un des deux grands clubs du pays. Le nouveau maître du Ghana est aussi un supporteur acharné du Manchester United. Depuis ses études à Londres, l’homme a adopté un style très british. Mais pour la table, ses goûts le portent vers la cuisine française. Pas fou, Atta-Mills.

Il est un autre aspect du personnage qui est moins connu. C’est son idéalisme. Dans son action politique, Atta-Mills a trois modèles : Nelson Mandela, Julius Nyerere – parce qu’il était « intègre et nationaliste » –, et Kwame Nkrumah. Évidemment, à Accra, il est de bon ton de se réclamer du père de la nation, mais Atta-Mills a fait un peu plus. Dans sa jeunesse, il a étudié au fameux Institut idéologique de Winneba, fondé par Nkrumah à l’époque du socialisme scientifique. En bon disciple, il croit au panafricanisme… et aux États-Unis d’Afrique. « Mais attention, précise l’un de ses conseillers, il veut y aller doucement. »

John Atta-Mills n’a pas le charisme d’un Nkrumah ou d’un Rawlings. De son propre aveu, il est incapable d’électriser une foule. Du coup, ses adversaires disent qu’il est trop « tendre » pour la fonction. « En Afrique, il faut être costaud pour gouverner. » Réalité ou apparence ? Quand les gisements pétroliers récemment découverts entreront en exploitation, en 2010, on verra si l’homme qui a fait campagne contre la corruption sera capable de tenir à distance les prédateurs. « Vous savez, il n’a pas l’air comme ça, dit son frère Cadman, mais il a un sacré caractère. Et quand il a décidé quelque chose, il ne bouge plus. » Atta-Mills dur comme du bois ? En français, Hearts of Oak signifie « Cœurs de chêne ».

Jeuneafrique.com par Christophe Boisbouvier

 

Nigeria: obsèques nationales du chef de la rébellion du Biafra, Emeka Ojukwu

mars 1, 2012

Le Nigeria a rendu hommage jeudi au chef de la rébellion du  Biafra, Emeka Odumegwu-Ojukwu, décédé en novembre à l’âge de 78 ans, avec une  cérémonie d’obsèques nationales dans sa région d’origine du sud.

Environ 2. 500 personnes étaient présentes à Enugu, sur une place entourée  d’un important dispositif de sécurité en raison des nombreux attentats  d’islamistes qui secouent le pays depuis des mois, a constaté un journaliste de  l’AFP sur place.

Le cercueil d’Ojukwu, décédé dans un hôpital londonien, était recouvert du  drapeau nigérian blanc et vert.  21 coups de canon ont salué son arrivée.   Beaucoup dans le public portaient des robes et des tenues confectionnées avec  des tissus frappés de son portrait, avec les inscriptions « Tu vis dans nos  coeurs » ou « Héros national ».

Figure historique et héraut de l’ethnie Igbo (ou Ibo) majoritaire dans le  sud-est, le lieutenant-colonel Ojukwu avait lancé en mai 1967 une tentative de  sécession alors qu’il était gouverneur militaire de la région Est, l’une des  trois que comptait le pays, aujourd’hui une fédération de 36 Etats.

Il accusait le pouvoir fédéral dominé par les musulmans du nord de  marginaliser sa communauté, notamment après l’assassinat en juillet 1966 du seul  président d’origine Igbo, le général Thomas Aguiyi-Ironsi.  Sa déclaration  d’indépendance était venue après des pogroms contre les Igbos dans le nord qui  avaient fait des milliers de victimes.

En janvier 1970, au bout de deux ans et demi, la guerre du Biafra s’est  achevée après avoir fait plus d’un million de morts, victimes en majorité de la  faim et de maladies.

Le vice-président nigérian Namadi Sambo – qui a salué un « patriote et  humaniste rare » – l’ex-dirigeant ghanéen Jerry Rawlings, des gouverneurs, des  ministres, la veuve d’Ojukwu et le lauréat nigérian du Nobel de littérature Wole  Soyinka étaient présentse.

Wole Soyinka, ardent dénonciateur des abus du pouvoir, avait été emprisonné  durant la guerre civile, accusé de soutenir la cause du Biafra.

Dans une oraison funèbre, il a rendu hommage à son « camarade » et cité Ojukwu  quand il avait déclaré la « République du Biafra » et enclenché ainsi la guerre  civile.

L’émir de Kano, la plus haute autorité musulmane de l’Etat septentrional de  Kano, avait aussi fait le déplacement.  Le nord est majoritairement musulman et  Kano est la deuxième ville du pays.

Le chef de l’Etat Goodluck Jonathan, un chrétien du sud, devait se rendre  vendredi à l’inhumation d’Ojukwu dans sa ville d’origine Nnewi (70 km d’Enugu),  selon la présidence.

Le porte-parole d’un mouvement qui veut préserver « l’esprit du Biafra »,  Uchenna Madu, a déclaré à l’AFP : « Ojukwu a vécu et est mort pour l’émancipation  des Igbos.  Nous allons continuer la lutte ».

La dépouille n’avait été rapatriée de Londres que lundi lundi et avait reçu  les honneurs militaires à l’aéroport de la capitale Abuja.

« Il a défendu la justice, refusé le compromis.  Il a défié l’absence  d’humanisme de l’homme envers l’homme (. . . ) il s’est battu et a quitté le  Biafra avec le dernier avion », avait alors déclaré le vice-président Sambo.

Ojukwu s’était exilé en Côte d’Ivoire après la capitulation des  indépendantistes.  Il n’était revenu au Nigeria que 13 ans plus tard, après une  grâce présidentielle.

Des centaines de membres des forces de l’ordre avaient été déployés jeudi,  alors que les islamistes du groupe Boko Haram multiplient les attaques et  attentats meurtriers, surtout dans le nord.

Jeuneafrique.com avec AFP