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En Bulgarie, l’exode sans fin de la jeunesse

novembre 4, 2022
En Bulgarie, l'exode sans fin de la jeunesse
En Bulgarie, l’exode sans fin de la jeunesse© AFP/Nikolay DOYCHINOV

Huit berceaux en tout et pour tout: dans une maternité du centre de la Bulgarie, la pédiatre Bistra Kambourova a vu le nombre de nouveau-nés diminuer drastiquement au fil de ses 37 ans de carrière.

« Il ne reste plus grand monde en âge de procréer. Les plus jeunes sont partis chercher du travail dans les grandes villes ou à l’étranger », explique Mme Kambourova, dont les deux fils ont également quitté Gabrovo.

La Bulgarie, pays le plus pauvre de l’Union européenne, se dépeuple à un rythme inédit ou presque au monde. En cause, la corruption, l’absence de perspectives économiques et la succession des crises politiques – les Bulgares ont voté début octobre pour leurs quatrièmes législatives en un an et demi, qui ont à nouveau débouché sur un Parlement morcelé.

« Un désert »

Nichée au pied de la chaîne montagneuse des Balkans, la commune de Gabrovo symbolise cet inexorable déclin.

Berceau de l’industrie qui lui a valu au début du 20e siècle le surnom de Manchester bulgare, elle ne compte plus que 48.000 habitants, quasiment moitié moins qu’en 1985.

Textile, chaussures, industrie mécanique et chimique… des milliers d’ouvriers s’y affairaient sous le régime communiste, avant des faillites en série et des privatisations sauvages.

« Je suis arrivée en 1985. A l’époque, le nombre de naissances était encore élevé – autour de 1.000 par an », raconte la médecin de 68 ans.

L’an dernier, seulement 263 bébés ont vu le jour dans son service qu’elle dirige énergiquement « pour un salaire misérable ».

A ses côtés, une sage-femme poursuit: « L’explication est simple: pas d’emploi, pas de jeunes, pas de bébés », résume Mariana Varbanova.

Et ceux qui sont encore là ont des rêves d’ailleurs.

« A Gabrovo, on apprécie le calme et l’air pur mais c’est un désert où on ne rencontre que des seniors », confie Hristiana Krasteva, une orthophoniste de 23 ans qui vient d’accoucher d’une petite fille.

D’ailleurs, son mari ébéniste s’apprête à partir en Angleterre à la recherche d’un avenir meilleur pour sa famille.

« Petit-enfant à louer »

Un lycéen rencontré devant le bâtiment de la première école publique de Bulgarie, fondée en 1835, n’a qu’une hâte: rejoindre l’Europe de l’Ouest en quête « d’une éducation de qualité et de nouveaux horizons ».

« C’est le chaos ici », soupire Ivo Dimitrov, dénonçant l’incurie de la classe politique.

Lueur d’espoir, Gabrovo a profité des fonds de l’UE pour lancer des projets d’aménagement territorial, dans les transports ou le tourisme. La municipalité cherche aussi à développer le secteur technologique mais ce secteur a besoin de peu de main-d’oeuvre.

« Un renversement de la tendance démographique prendra du temps », souligne Adrian Nikolov, expert du groupe de réflexion IME (Institute for market economics) de Sofia, interrogé par l’AFP.

La région détient le triste record national du taux de natalité le plus bas et du nombre de villages sans âme qui vive ou avec un seul habitant: 163 y sont recensés, sur 5.000 communes en Bulgarie.

Le pays a perdu un dixième de sa population en une décennie, selon le dernier recensement: elle se situe à 6,52 millions, soit autant qu’en 1934, contre près de 9 millions en 1989. Et un quart ont plus de 65 ans.

Dans le pittoresque village de Zaya, situé à 25 km de Gabrovo, les 35 résidents sont tous retraités, dans un joli mélange de nationalités: Français, Britanniques, Belges, Russes et Italiens, attirés par une vie peu chère, côtoient les habitants du coin.

Comme l’épicerie a fermé faute de clients, Marin Krastev, 77 ans, s’improvise chauffeur de trois dames une fois par semaine. « Nous avons décidé de nous regrouper pour aller faire les courses », dit-il. « C’est la débrouille ».

L’été, des adolescents viennent égayer leur quotidien grâce à un programme municipal intitulé « Petit-enfant à louer », permettant à des jeunes de découvrir la vie rurale. « Ils profitent des lapins, ainsi que des tomates et poivrons à portée de main », sourit Boyana Boneva, 75 ans.

Par Le Point avec AFP

RDC : Félix Tshisekedi appelle la jeunesse à la mobilisation face au M23

novembre 4, 2022

Dans une allocution télévisée, le président congolais a appelé ce jeudi 3 novembre la jeunesse de son pays à « s’organiser en groupes de vigilance » face au M23 qui, a-t-il réaffirmé, bénéficie de « l’appui du Rwanda ».

Le président Félix Tshisekedi (ici le 8 avril 2022) a fait une allocution télévisée ce jeudi soir. © Tchandrou Nitanga/AFP

Dans un message à la nation diffusé par la télévision nationale, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a appelé ce jeudi soir « la jeunesse » de son pays à « s’organiser en groupes de vigilance » face à la rébellion du M23.

« La guerre qui nous est imposée […] exige des sacrifice », a-t-il déclaré, en appelant ses compatriotes à « taire [leurs] divergences » pour faire front. « La nation a besoin de l’engagement de toutes ses filles et de tous ses fils », a poursuivi le président.

« En réponse à la forte demande de la jeunesse, a-t-il continué, j’invite celle-ci à s’organiser en groupes de vigilance en vue d’appuyer, d’accompagner et de soutenir nos forces armées ». Il a aussi « renouvelé » son appel aux jeunes qui en ont la vocation « à s’enrôler massivement » dans l’armée.

Tension entre Kinshasa et Kigali

Le Rwanda a « des velléités expansionnistes, avec comme intérêt principal l’appropriation de nos minerais », a-t-il accusé lors de cette même allocution.

« Pour ce faire, il s’active à déstabiliser l’est du Congo pour créer une zone de non-droit en vue d’assouvir ses appétits criminels », a poursuivi le président, déplorant que les différentes initiatives diplomatiques engagées pour apaiser les tensions n’aient abouti à « aucun résultat tangible ».

La tension est particulièrement vive entre Kinshasa et Kigali depuis la résurgence, fin 2021, du M23 (Mouvement du 23 mars), qui a repris les armes en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation de ses combattants.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali conteste en accusant en retour la RDC de collusion avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda. « Fallacieuse accusation », a martelé Félix Tshisekedi.

Ambassadeur expulsé

Il a cependant demandé aux Congolais de « ne pas céder aux propos xénophobes et autres discours de haine ou de stigmatisation des communautés rwandophones ».

Après plusieurs semaines d’accalmie, la rébellion du M23 est à l’offensive depuis le 20 octobre dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, où elle s’est emparée de plusieurs localités sur un axe routier stratégique desservant Goma.

L’ambassadeur du Rwanda vient d’être expulsé par la RDC, qui a aussi annoncé en début de semaine le rappel de son chargé d’affaires à Kigali.

Par Jeune Afrique (avec AFP

« L’océan Indien a deux grandes richesses : sa jeunesse et sa biodiversité »

août 15, 2022

Une hyper-dépendance aux matières premières et aux importations, des défis énormes dans la connectivité, des écosystèmes à préserver… La femme d’affaires malgache Joséphine Andriamamonjiarison, présidente de Cap Business océan Indien, évoque les enjeux économiques des îles et archipels du Sud-Est africain.

Joséphine Andriamamonjiarison, présidente de Cap Business océan Indien. © Cap Business IO.

Créée en 2005 pour fédérer les acteurs du secteur privé, Cap Business océan Indien regroupe des chambres de commerce et d’industrie, ainsi que des organisations professionnelles des cinq îles de la Commission de l’océan Indien (COI) – Comores, Réunion, Madagascar, Maurice et Seychelles – et de Mayotte.

L’association est présidée depuis mai 2021 par Joséphine Andriamamonjiarison. Après une carrière au siège de la BNP à Paris, puis au sein du groupe Bolloré à Madagascar en tant que directrice de la filiale distribution de tabac, la femme d’affaires malgache a créé ses propres entreprises de communication. Associée au sein du cabinet Hermès Conseils, elle est aussi présidente de la chambre de commerce et d’industrie d’Antananarivo.

Jeune Afrique : Qu’est-ce qui fait la spécificité de l’Indianocéanie ?

Joséphine Andriamamonjiarison : Son dynamisme économique avant tout. Nos territoires sont certes séparés par la mer, mais ils demeurent complémentaires. Tous ont démontré une relative résilience face à la pandémie de Covid-19. Et tous ont amorcé la relance de leur économie, malgré les nouveaux défis liés aux répercussions du conflit russo-ukrainien sur les chaînes d’approvisionnement.

En ce qui concerne nos richesses, j’en soulignerai deux : notre jeunesse et notre biodiversité, nos territoires abritant des écosystèmes uniques au monde. Cap Business océan Indien s’est engagé à mobiliser le secteur privé régional autour de cet enjeu jusqu’en 2025 dans le cadre du programme Varuna, dont l’objectif est de préserver la biodiversité de l’océan Indien.

Quels sont les secteurs d’actions prioritaires de Cap Business ?

Ses priorités sont la connectivité, l’économie bleue, le tourisme durable, l’énergie/construction et l’agriculture/agro-industrie. Cela étant dit, pour que la croissance induite par ces secteurs soit durable, résiliente et juste, nous avons ajouté des marqueurs transversaux : les stratégies bas-carbone, le climat, la biodiversité et l’inclusion.

L’UN DES ENJEUX MAJEURS POUR NOTRE ZONE DEMEURE LA CONNECTIVITÉ, ENTRE NOUS ET AVEC LE RESTE DU MONDE

L’objectif est de promouvoir ces secteurs auprès des entreprises, en particulier à l’aide de nouveaux outils, tels que la Fresque du climat [une association visant à sensibiliser au dérèglement climatique]. Notre accompagnement se traduira aussi par le cofinancement de bilans carbone, la constitution d’une base de connaissances en matière d’économie circulaire, ainsi que l’organisation de cycles de conférences.

Qu’attendez-vous de la 13e édition du Forum économique des îles de l’océan Indien, que vous organisez à Maurice, du 11 au 13 octobre prochain ? 

L’un des enjeux majeurs pour notre zone demeure la connectivité, entre nous et avec le reste du monde. C’est l’un des grands enseignements de la pandémie de Covid-19 – confirmé par les répercussions du conflit russo-ukrainien –, qui a démontré notre sur-dépendance aux matières premières et aux produits importés, en particulier alimentaires et énergétiques.

Avec la fermeture des frontières et les restrictions de voyage, la pandémie a assené un coup dur à la coopération économique régionale. Les entrepreneurs n’ont pu se rencontrer pendant une longue période. Ce forum veut donc être une occasion de donner un nouvel élan aux échanges entre les îles et avec d’autres régions. C’est de là qu’est venue l’idée d’inviter des opérateurs économiques de pays riverains de l’océan Indien : Afrique du Sud, Tanzanie et Kenya. Nous voulons leur présenter la région, mais aussi inciter nos entrepreneurs à explorer les possibilités qu’offrent ces pays.

Avec Jeune Afrique par François-Xavier Freland

Ce que la jeunesse espère du travail

juin 25, 2022

À l’instar des étudiants de la promotion d’AgroParisTech, qui, en avril, ont appelé à « déserter des jobs destructeurs », beaucoup de jeunes s’interrogent sur le sens de leurs futures activités. Mais tous ne peuvent se permettre de remettre en question le modèle entrepreneurial existant.

Lors de leur cérémonie de diplôme, huit étudiants de la prestigieuse école d’agronomie ont prononcé un discours au vitriol contre « une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours ». © AgroParisTech via Youtube

Le 30 avril, la remise des diplômes de la promotion d’AgroParisTech, prestigieuse école d’ingénieurs agronomes française, s’est transformée en « happening » lorsqu’un groupe d’étudiants a lancé un vibrant appel à leurs camarades les invitant à « bifurquer » et à « déserter » les carrières promises par leur formation.  « Ces jobs sont destructeurs. Les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns », ont-ils notamment déclaré, dénonçant une industrie destructrice du vivant et de la paysannerie. Cet appel enregistre à ce jour plus de 890 000 vues et semble entrer en résonance avec un profond bouleversement des attentes de la jeunesse vis-à-vis du travail.

La jeunesse ? Mais quelle jeunesse ? À l’occasion du Forum euro-méditerranéen des jeunes talents organisé par l’ambassade de France au Maroc du 10 au 12 juin, j’ai pu discuter avec des étudiants et des entrepreneurs marocains de leurs aspirations en matière de travail, eu égard notamment aux répercussions de la pandémie de Covid-19. Ils ont cité sept priorités parmi lesquelles la rémunération (un revenu suffisant pour vivre), l’environnement et le climat de l’entreprise (des modes de travail fondés sur la collaboration, qui permettent de se développer et se former), ainsi que les perspectives de carrière…

L’obstacle du milieu social

Alors quelles conclusions tirer des résultats de cette enquête ? Bien que celle-ci ne soit pas de grande ampleur, nous pouvons néanmoins en tirer un nécessaire décentrement pour penser les transformations en cours dans notre rapport au travail, lequel reste une réalité et ne valeur – son sens et sa place dans nos vies ne peuvent donc qu’être marqués par les différences sociales et culturelles. En France, ne sont en effet visibles que les jeunes les plus privilégiés, souvent étudiants ou diplômés de grandes écoles. Le refus de certains de placer le travail au cœur de leurs existences est certes retentissant. Il ne peut que nous rendre optimiste sur l’émergence d’une révolution qui, à long terme, remettrait le travail à sa juste place, en cohérence avec les préoccupations sociales, politiques, environnementales, qui doivent, de toute urgence, devenir les nôtres.

Mais ne pas faire de la rémunération la préoccupation et le critère premiers de nos choix de carrière reste un luxe que bien peu de jeunes peuvent s’offrir, en France, et surtout dans le monde. Plus fondamentalement, philosophiquement, nous ne pouvons pas penser notre rapport au travail si nous faisons abstraction de cette dimension essentielle : le travail est ce qui nous permet de vivre, et c’est seulement à partir de cette contrainte-là qu’une réflexion réaliste peut se développer. On ne saurait dès lors faire de la possibilité de « déserter » une règle tant le milieu social d’origine de la plupart des jeunes est à ce titre un obstacle.

De quelles ressources familiales faut-il en effet disposer pour aller s’installer à la montagne, faire du dessin ou fonder une communauté agricole, comme ont déclaré le faire certains des diplômés d’AgroParisTech ? Comment financer une reconversion professionnelle ? Et même, comme l’ont pointé les jeunes participants à mon atelier – que je remercie –, et comme nous l’avons tous constaté lors du confinement, de quel confort individuel et collectif (un réseau internet qui fonctionne, par exemple) faut-il disposer pour télétravailler ?

Dans ce cadre, vouloir s’engager dans une carrière au sein d’une entreprise qui offre des garanties de stabilité sur un temps long reste une aspiration légitime face aux incertitudes de notre monde.

 Avec Jeune Afrique par Aïda N’Diaye

Enseignante, auteure et philosophe. Chroniqueuse sur France inter et collaboratrice à Philosophie Magazine.

Concours d’essai : la fondation Goi peace et l’Unesco accordent la parole à la jeunesse

avril 23, 2022

L’édition 2022 du concours international d’essai « Goi peace/Unesco » est ouverte à toute personne âgée de 25 ans, au maximum, au 15 juin, date limite de candidatures.

L’affiche du concours/DR

Depuis 2013, la fondation Goi peace, en partenariat avec la commission japonaise de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), organisent le concours international de rédaction en faveur des jeunes du monde entier. Cette initiative permet de ressortir et mettre en avant l’énergie, l’imagination et la volonté des jeunes à promouvoir une culture de paix et du développement durable. Elle contribue également à inciter la société à apprendre des jeunes esprits et à réfléchir à la façon dont chacun peut faire une différence dans le monde.

Cette année, le thème retenu est « Mes valeurs ». Pour les participants, comme le soulignent les organisateurs dans l’appel à candidatures, il s’agit de cerner que « nos valeurs déterminent notre façon de penser et d’agir, et elles façonnent la société dans laquelle nous vivons. Quelles sont les valeurs qui vous sont chères ? Comment pouvez-vous vivre au mieux votre vie en accord avec ces valeurs et, ce faisant, quel type de société, espérez-vous créer ? ».

Au programme, deux catégories en compétition : enfants (jusqu’à 14 ans) et jeunes (15 à 25 ans). Les candidatures peuvent être soumises personnellement par le candidat ou par les enseignants et directeurs d’école. A ce propos, les organisateurs exigent que les dissertations soient originales et non publiées ; écrites par une seule personne, car les essais rédigés en collaboration ne sont pas acceptés ; soumises uniquement en ligne et non par courrier postal ou électronique. En cela, chaque postulant est invité à se rendre sur la page d’inscription en ligne et suivre les étapes requises.

Pour chaque catégorie, un premier prix sera attribué au lauréat qui recevra un certificat, une somme de 100 000 yens (environ 472 966 FCFA) et un cadeau. Pour le deuxième prix, le jury récompensera deux participants de chaque catégorie à travers un certificat, une enveloppe de 50 000 yens (environ 236 483 FCFA) et un cadeau. Le troisième prix, dont bénéficieront cinq participants, sera constitué d’un certificat et d’un cadeau. A cela s’ajoute « la mention honorable », destinée à vingt-cinq participants, qui comprendra un certificat et un cadeau ; ainsi que des prix supplémentaires (prix de la meilleure école, prix d’encouragement à l’école) qui pourront être décernés, le cas échéant.

A en croire les organisateurs, les gagnants du 1er au 3e prix seront invités à la réunion des gagnants qui se tiendra en ligne. Tous les gagnants seront annoncés, le 31 octobre, sur le site web du concours. Les certificats et les cadeaux seront envoyés aux gagnants en décembre.

Avec Adiac-Congo par Merveille Atipo

Littérature jeunesse : l’Afrique sans complexe

décembre 14, 2021
De nombreux auteurs se penchent sur les enjeux du monde d’aujourd’hui, pour mieux les raconter aux enfants. © Klaus Vedfelt/Getty Images

Bientôt Noël ? Offrez des livres ! Il y en a pour tout le monde. Voici une sélection qui permettra aux petits, comme aux grands, d’en savoir plus sur le génocide des Tutsi du Rwanda, de mieux connaître Joséphine Baker… et d’affronter le racisme sans se démonter ! Bonne lecture.

Le grand voyage d’Alice, de Gaspard Dalmasse, La Boîte à Bulles, 144 pages, 23 euros

Le génocide des Tutsi du Rwanda est sans doute, parmi les drames qui ont frappé l’Afrique, l’un de ceux qui a le plus suscité de littérature. Essais, romans, pièces de théâtre, témoignages… Nombreux sont les auteurs qui ont essayé de dire l’indicible, de raconter l’horreur pour essayer de la comprendre. En bande dessinée, l’un des premiers artistes à se saisir – avec brio – du sujet fut le Belge Jean-Philippe Stassen, qui publia en 2000 Deogratias (Dupuis), puis prolongea son travail sur ce thème quelques années plus tard avec Pawa et Les enfants. D’autres auteurs suivirent, comme Pat Massioni, Alain Austini et Cécile Grenier (Rwanda 1994, Glénat BD) ou Patrick de Saint-Exupéry et Hippolyte (La Fantaisie des Dieux, Rwanda 1994, Les Arènes). Parmi d’autres.

Le grand voyage d’Alice, de Gaspard Dalmasse.
Le grand voyage d’Alice, de Gaspard Dalmasse. © La boîte à bulles

Cette abondante production a un avantage : elle autorise la complexité de l’analyse par rapport à un événement historique récent dont on continue d’interroger les tenants et les aboutissants. Avec Le grand voyage d’Alice (La boîte à Bulles), le dessinateur belge Gaspard Dalmasse se penche à son tour sur l’histoire en narrant le parcours de sa propre épouse, Alice Cyuzuzo.

Maniant avec dextérité les ocres et les verts propres aux paysages rwandais, Dalmasse déroule le film de son récit à hauteur d’enfant, évitant tout didactisme. S’il distille, ici et là, des informations permettant de situer et de dater certains événements, la trajectoire d’Alice et de sa famille n’est vue qu’à travers les yeux de la petite fille, qui n’est jamais vraiment en capacité de mettre en perspective ce qui lui arrive.

Particularité remarquable de ce terrible récit : Alice et sa famille sont Hutu et l’album se concentre sur leur exil, après le génocide des Tutsi, vers le Congo voisin, et sur les tueries de masse dont furent victimes bien des civils. Émouvant et complexe, Le grand voyage d’Alice peut se lire avec des yeux d’enfants ; il doit aussi donner l’occasion d’explications adultes.

Joséphine. Joséphine Baker, la danse, la résistance et les enfants, de Patricia Hruby Powell et Christian Robinson, adapté de l’anglais par Laurana Serres-Giardi, Rue du monde, 108 pages, 19,50 euros

Aucun romancier n’aurait osé imaginer la vie de Joséphine Baker : impossible ! Incroyable ! Invraisemblable ! Et pourtant, chacun a pu, à l’occasion de l’entrée au Panthéon de cette grande dame, découvrir ses combats, depuis sa naissance en 1906 à Saint-Louis du Missouri à sa mort et ses funérailles grandioses à Paris en 1975 : « Un corbillard couvert de fleurs transporte lentement son cercueil à travers les rues de la capitale. Des centaines de policiers canalisent la foule émue. Une voix lance : – Elle est morte et immortelle. »

Joséphine. Joséphine Baker, la danse, la résistance et les enfants, de Patricia Hruby Powell et Christian Robinson.
Joséphine. Joséphine Baker, la danse, la résistance et les enfants, de Patricia Hruby Powell et Christian Robinson. © Rue du monde

L’immortelle Joséphine Baker a souvent été racontée, et même récemment en bande dessinée par Catel & Bocquet (Joséphine Baker, Casterman, 2021). Mais comment résumer l’œuvre d’art que fut sa vie auprès d’un public plus jeune ? Connues pour leurs engagements humanistes, les éditions Rue du monde ont choisi d’adapter un livre de Patricia Hruby Powell et Christian Robinson qui revient sur toute l’histoire de l’artiste en 108 pages.

Si l’on regrettera l’abus de mots en lettres capitales inutiles, on se réjouira d’un texte facile d’accès qui aborde avec élégance même les questions les plus sensibles. « Dans la haute société, on se fait bronzer pour ressembler à Joséphine… Alors que Joséphine tente de blanchir sa peau avec du citron pour ressembler aux gens de la haute société ! », peut-on ainsi lire au détour d’une page. Un brin rétro, le dessin est vif et les pages éclatent de mille couleurs. Un album à mettre entre toutes les mains et qui rend hommage à cette France universaliste qui sut accepter une artiste noire à une époque où la ségrégation régnait avec violence aux États-Unis.

Awa, Faut qu’on change le monde, de Zélia Abadie et Gwenaëlle Doumont, Talent hauts, 66 pages, 11,90 euros

Vous ne la connaissez pas ? Normal, elle est toute jeune et vous n’êtes plus à l’école primaire. Mais vos enfants peut-être. Alors écoutez-la se présenter : « Je suis liégeoise-belge de ma naissance, guinéenne de ma maman et de ses parents, française, marseillaise de mon papa, mais aussi italienne, sicilienne des parents de mon papa. C’est pas compliqué, c’est magique. » Elle, c’est Awa.

JE M’EN FICHE DES PRINCESSES, JE M’EN FICHE DE ME MARIER, JE M’EN FICHE DU ROSE

Et comme le dit son père, elle n’a pas la langue dans sa poche : « Que ce soit bien clair, je m’en fiche des princesses, je m’en fiche de me marier, je m’en fiche du rose. Et je suis pas mignonne et je suis pas gentille avec tout le monde. » Autant d’affirmations que l’on pourra vérifier – et parfois même infirmer – au fil de ses aventures (d’une page) écrites par Zélia Abadie et dessinées par Gwenaëlle Doumont.

Awa, Faut qu’on change le monde, de Zélia Abadie et Gwenaëlle Doumont.
Awa, Faut qu’on change le monde, de Zélia Abadie et Gwenaëlle Doumont. © Éditions talents hauts

« Souvent, quand elle me dessine, son crayon me fait trop rire de chatouilles, nous dit encore Awa. Elle rit avec moi parce que j’ai un rire contaminateur (c’est ma maman qui le dit). » Bille en tête, les autrices de cet album vif abordent, la plupart du temps avec légèreté, parfois au bazooka, des problématiques actuelles comme le racisme ou la misogynie à travers des instants volés au quotidien. Un quotidien pétillant que l’on envie parfois, surtout quand Awa joue avec notre gourmandise : « J’ai trop de la chance. Je connais plein de plats. Les arancini de ma nonna Enza, les pieds-paquets de mon pépé Paolo, le riz au gras de ma grand-mère Fanta, les lasagnes de mon papa et le magret de canard aux mangues de ma maman. »

Avec Jeune Afrique par Nicolas Michel

En Ethiopie, la jeunesse est appelée à prendre les armes pour freiner l’avancée des rebelles du Tigré

juillet 31, 2021

Cette campagne d’enrôlement express vise à renforcer une armée fédérale aux abois après des mois de guérilla dans la province du nord.

Henok Ashenafi se dit prêt à tout sacrifier. Ce jeune homme de 27 ans, légèrement bedonnant, vient d’abandonner l’épicerie qu’il tient à Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie, et laisse sa femme derrière lui. Lui qui n’a jamais manipulé un fusil de sa vie part aujourd’hui à la guerre. « Un entraînement rapide me suffira pour être en forme et capable de combattre le Front de libération du peuple du Tigré [FLPT] », claironne-t-il, quelques heures avant son départ.

Ce jour de la fin juillet, à Addis-Abeba, ils sont plus de 3 000 à avoir répondu à l’appel du gouvernement. Alors que les troupes fédérales éthiopiennes sont engagées depuis neuf mois dans une opération militaire sans issue contre les forces rebelles de la province septentrionale du Tigré, les autorités appellent la jeunesse à prendre les armes.

Sur la grande place Meskel, en plein centre de la capitale, les nouvelles recrues sont exhibées par la mairie d’Addis-Abeba, face à un public majoritairement composé de fonctionnaires de la capitale éthiopienne. Sur l’estrade où se produit la fanfare de l’armée nationale, un slogan proclame en grosses lettres : « Tant que nous serons là, l’Ethiopie ne sera pas vaincue par une guerre par procuration. » La municipalité a convoqué ses associations pour participer au spectacle : un groupe de supporteurs d’un club de football de la capitale, des vétérans de l’armée éthiopienne et même l’équipe de taekwondo de la ville. Autour, pourtant, la vie suit son cours. L’événement n’attire que peu de curieux.

« En finir avec ce cancer »

Henok Ashenafi et ses comparses arborent tous un tee-shirt aux couleurs de l’armée éthiopienne et une casquette kaki marquée de l’inscription « L’Ethiopie nous appelle ». Mais sous leurs attirails militaires, les nouveaux appelés cachent des motivations diverses. « Le FLPT m’a terrorisé depuis ma naissance », lâche Temesgen Hailu, un maçon de 26 ans, accusant le parti tigréen d’avoir depuis toujours attisé les divisions ethniques dans le pays. « Je m’engage pour en finir une bonne fois pour toutes avec ce cancer », insiste-t-il, reprenant l’expression utilisée par le premier ministre Abiy Ahmed pour qualifier le FLPT.

Girma Takele, 18 ans, originaire de la région Oromia, la plus vaste du pays, explique quant à lui que rejoindre l’armée est le moyen « d’avoir enfin un travail », lui qui peinait à trouver comment gagner sa vie.

Ces derniers jours, l’enrôlement massif de la jeunesse éthiopienne se déroule dans la précipitation. Les rebelles tigréens progressent dans les régions Amhara et Afar, voisines du Tigré, menaçant de couper la route qui relie Addis-Abeba à Djibouti, un axe d’approvisionnement vital pour la capitale éthiopienne.

Des troupes fédérales émaciées

La guerre du Tigré, débutée en novembre 2020, a longtemps été confinée à la province du nord. Les troupes éthiopiennes, épaulées par l’armée érythréenne et les forces spéciales de la région Amhara, ont repoussé des mois durant les soldats du FLPT dans le maquis. Fin juin, lors d’une spectaculaire contre-offensive, les rebelles ont repris le contrôle de la quasi-totalité de la province, forçant l’armée nationale à une humiliante retraite.

Déterminé à récupérer un territoire de l’ouest du Tigré (le Wolkait) aujourd’hui contrôlé et revendiqué par les nationalistes amhara, le FLPT continue de se battre. En guise de riposte, la région Amhara a décidé de conscrire tous les hommes de plus de 18 ans possédant une arme. La levée massive de ces miliciens ainsi que la diffusion d’un discours identitaire font craindre un basculement dans la guerre civile.

Le pouvoir éthiopien tente de rester dans le jeu malgré l’effondrement de son armée nationale. Privées des nombreux généraux tigréens dès le début de la guerre, les troupes fédérales sortent émaciées de sept mois de guérilla dans les montagnes du Tigré. Au moins 6 000 soldats ont été faits prisonniers. Des milliers d’autres ont péri. De nombreuses armes lourdes ont été détruites ou récupérées par les rebelles.

« La soudaine vague de recrutement s’explique par une urgence militaire », confirme un humanitaire qui souhaite garder l’anonymat. « Sans réelle capacité opérationnelle, l’armée mise maintenant sur l’effet de nombre », ajoute-t-il.

« Ramassés de force dans la rue »

Questionnée sur l’ampleur des recrutements, Billene Seyoum, la porte-parole du premier ministre, n’a pas souhaité avancer de chiffre. Au moins cinq des dix régions éthiopiennes sont concernées par ces opérations de mobilisation, précise la porte-parole. « Ces individus veulent donner leur vie pour l’Ethiopie, assure-t-elle. Ils montrent leur solidarité en s’engageant dans l’armée. »

Pourtant, plusieurs partis d’opposition de la région Oromia interrogés par « Le Monde Afrique » affirment que ces jeunes hommes et femmes sont loin d’être toujours volontaires. « Certains s’inscrivent parce qu’ils n’ont pas de travail ou de famille. Mais la plupart ont été ramassés de force dans la rue », rapporte un membre du Congrès fédéraliste oromo (OFC).

Ce propos, même s’il émane d’un parti d’opposition, jette le doute sur les prétentions d’Abiy Ahmed qui revendiquait, le 6 juillet, sa capacité à lever une force nationale en quelques jours seulement. « En une, deux ou trois semaines, 100 000 forces spéciales entraînées, armées et organisées peuvent être mobilisées. Si la force spéciale n’est pas suffisante, si une milice est nécessaire, en un ou deux mois, un demi-million de miliciens peuvent être mobilisés », affirmait-il.

Depuis les revers subis par son armée, le premier ministre, lui-même ancien lieutenant-colonel, multiplie les discours emphatiques pour appeler à la mobilisation. « Il n’y a pas d’engagement plus courageux que celui de servir son pays sans repos, de donner son amour sans hésitation et de se sacrifier pour ces principes », clamait-il sur son compte Twitter le 26 juillet.

La population incitée à mettre la main à la poche

Mais la guerre coûte cher. L’économie sort exsangue du conflit tigréen. L’Etat y a déjà consacré quelque 2,3 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros), soit la moitié du coût du grand barrage de la Renaissance sur le Nil, en construction depuis 2011. Outre la recherche de nouvelles recrues pour partir au front, le gouvernement éthiopien appelle donc la population à mettre la main à la poche. La région Amhara et la ville d’Addis-Abeba relaient quotidiennement des dizaines de numéros de comptes bancaires sur les réseaux sociaux, espérant voir affluer les dons de la population.

« Difficile de dire aujourd’hui combien d’argent nous est parvenu par ce canal, reconnaît Abdi Tsegaye, porte-parole de la mairie de la capitale. Mais les commerçants ont participé en nombre. » Près de 24 millions de dollars ont été récoltés dans les rues d’Addis-Abeba, selon la municipalité. Certains commerçants, notamment des bijoutiers, affirment pourtant que les autorités ne leur ont pas laissé le choix, les menaçant de difficultés administratives s’ils ne contribuaient pas.

Passée l’euphorie patriotique, Henok, Girma, Temesgen et les autres se retrouveront rapidement sur le champ de bataille. Ils n’ont pourtant aucune expérience militaire, et ne savent pas très bien ce qui les attend avant d’aller combattre.

L’armée éthiopienne, la mairie d’Addis-Abeba et le bureau du premier ministre n’ont pas souhaité préciser la nature des entraînements qui doivent leur être proposés. Une source gouvernementale dans la capitale éthiopienne glisse que ces jeunes sont envoyés directement en région Afar, sans formation préalable et parfois même sans armes.

Par Le Monde avec Noé Hochet-Bodin (Addis-Abeba, correspondance)

RDC/Union Africaine : lancement d’une académie temporaire pour encadrer la jeunesse

juillet 29, 2021

L’Académie des jeunes agents de changement a été lancée, le 29 juillet, à Kinshasa par le panel chargé d’accompagner le mandat de la République démocratique du Congo à la présidence de l’Union Africaine(UA). Mission : encadrer les jeunes Congolais en vue de les préparer à postuler à des postes au sein de l’UA et d’autres institutions internationales, indique le communiqué de presse du panel.

L’affiche annonçant la formation en faveur des jeunes

La cérémonie de lancement de cette académie s’est déroulée en présence du ministre de la Jeunesse, de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté et de la Cohésion nationale, Dr Yves Bunkulu Zola, du coordonnateur du panel, le Pr Ntumba Luaba et de la commissaire chargée des Ressources humaines, des Sciences, Techniques et Innovations à l’UA, Pre Sarah Anyang Agbor.

Pour sa première session de formation, annonce le communiqué, l’Académie des jeunes agents de changement accueille cent cinquante jeunes Congolais âgés de 25 à 35 ans, dont cent onze hommes et trente-neuf femmes. Ces jeunes ont été retenus à l’issue d’un appel à candidatures qui a été diffusé au courant du mois de juin 2021 sur plusieurs plateformes numériques. A la clôture de l’appel à candidatures, indique-t-on, 1891 jeunes ont répondu sur le formulaire en ligne. Après vérification des critères d’éligibilité, c’est-à-dire l’âge, le contenu des dossiers, y compris les pièces complémentaires demandées, le comité de pré-sélection a mis de côté les candidatures ne répondant pas aux critères de base. Ce premier tri a abouti à un vivier d’environ trois cents dossiers que le comité de sélection a minutieusement examinés, pour retenir finalement cent cinquante candidats, souligne le communiqué.

Cursus et parcours variés

Les candidats retenus, explique-t-on, ont des cursus académiques et des parcours professionnels très variés, mais ils possèdent tous au moins un diplôme de graduat. Les candidats, précise-t-on, ont été retenus uniquement sur la base de leurs qualifications et expériences professionnelles, sans égard à leurs provinces d’origine. La plupart des candidats retenus résident à Kinshasa, mais 30% d’entre eux résident en provinces. Quinze Congolais de la diaspora font également partie de la liste des candidats retenus.

Formation en ligne

Du 29 juillet au 5 août, indique-t-on, ces cent cinquante jeunes et le comité organisateur vont participer à une formation en ligne organisée par la division jeunesse de la commission de l’UA. Les thèmes abordés sont : l’Union africaine et la Commission de l’Union africaine, le Panafricanisme ; Cadre de développement du rôle des jeunes (Agenda 2063, AYC, APAYE, MOCAAP, 4As) ; rôle des jeunes : cadre de développement  des jeunes (Intégration des jeunes) ; responsabilité des jeunes : AUC Programmes (AUYVC, YPP, Programme de stage et d’échange), développement de CV et technique d’entretien ; nouvelle plateforme de carrière de l’UA et exigences de recrutement.

Jeunesse, une opportunité pour le présent et une garantie pour le futur

L’Académie des jeunes agents de changement, explique-t-on, est mise en place grâce à l’appui de la division jeunesse de la commission de l’UA, en collaboration avec le ministère de la Jeunesse, l’équipe du panel chargé de l’éducation, jeunesse, science, technologie et innovation, des jeunes défenseurs de la Charte africaine de la jeunesse, du Conseil national de la jeunesse ainsi que du réseau africain des adolescents et jeunes en population et développement (AfriYAN). « Cette première initiative à l’Union africaine marque la présidence qu’assure son Excellence Monsieur le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo  avec comme thème « Arts, culture et patrimoine : leviers pour l’édification de l’Afrique que nous voulons », qui se base sur une vision stratégique d’« une union africaine au service des peuples africains », se déclinant en neuf piliers prioritaires, dont le pilier 6 qui vise à promouvoir le développement du capital humain africain pour une Afrique émergente. Investir dans le capital humain, c’est investir dans la jeunesse qui est mis au centre des actions du chef de l’Etat et président en exercice de l’UA. Dans sa vision, la jeunesse est une opportunité pour le présent et une garantie pour le futur », dit le panel.P

Avec Adiac-Congo par Patrick Ndungidi

Pouvoir en déluge

décembre 18, 2019

 

Dans l’inondation sale du pouvoir

Aucun ministre n’émerge du perchoir

Chacun sonne et prépare son départ furtif

Empochant avidement l’argent frais sur le vif

 

Spectateurs avertis de la contestation universelle

Ils surveillent le ras-le-bol de la jeunesse mondiale

Comme une puce affamée qui leur pince les oreilles

Au point de mettre déjà à l’abri leurs victuailles

 

Ayant émergé dans la mauvaise gestion et la corruption

Le cœur battant la chamade d’une éventuelle punition

Ils sont devenus des amis des féticheurs aigris des gris-gris

Leur permettant à temps de s’enfuir à l’assaut du moindre cri

 

Bernard NKOUNKOU

L’Afrique des dictateurs

février 27, 2018

 

L’Afrique aux nombreux dictateurs

Vaste champ rocheux de corrupteurs

Qui roulent le peuple dans la farine

En le tuant comme de petites sardines

 

Afrique mature aux richesses immenses

Mal exploitées par des sociétés rapaces

Qui exportent ses minerais à vil prix

En appauvrissant ces dons naturels des pays

 

Ô Afrique qui regarde ses enfants mourir

Alors que véritablement son sol peut les nourrir

A quand ses mauvais dirigeants laisseront tranquille

Ce patrimoine à cette jeunesse encore virile

 

Bernard NKOUNKOU

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