La dernière mouture du dispositif de sécurité des Jeux olympiques prévoit un déploiement des forces de l’ordre jamais vu en France.
Les Jeux olympiques de Paris sous haute surveillance. Le ministère de l’Intérieur a prévu de mettre le paquet, en particulier sur la cérémonie d’ouverture, qui se déroulera le long de la Seine, et qui est classée à haut risque. Selon Le Figaro, pas moins de 35 000 forces de l’ordre seront à pied d’œuvre rien que pour la parade. Jusqu’à 45 000 agents seront déployés en même temps lors des Jeux.
« L’ampleur du dispositif sera inédite, sachant qu’il sera réévalué en fonction des options prises par le Comité d’organisation (Cojo) », précise une source à Beauvau. Le contour de la sécurité est en effet tracé avant même que le projet artistique de la cérémonie d’ouverture ne soit encore présenté. En attendant, tous les scénarios sont envisagés, allant jusqu’aux bombes nucléaires, pour anticiper les risques. Risques qui ne seront pas forcément uniquement humains : Gérald Darmanin avait rappelé que « Tokyo a été la cible de 4 milliards de raids informatiques lors des derniers JO ». Pas moins de 173 solutions techniques ont ainsi été testées pour parer ce genre d’attaques.
Pour cela, l’exécutif vient de signer l’achat de 50 millions d’euros de matériel innovant. Niveau technique, la France devrait être opérationnelle. Mais niveau humain ?
Pas de congé pendant les JO
Les unités sont d’ores et déjà prévenues : « Tous les congés annuels seront annulés pendant les JO », prévient le ministère de l’Intérieur. Et pour arriver au chiffre colossal de 45 000, Beauvau compte puiser parmi les réservistes. Certaines zones de police et de gendarmerie seront également abolies. Ainsi, des effectifs de tout le pays se retrouveront à la capitale, pour protéger les JO. Et ils seront aidés par sept nouvelles unités de forces mobiles et 3 000 élèves tout droit sortis d’écoles.
Un autre problème se dresse cependant devant Gérald Darmanin : la sécurité privée. Le manque de main-d’œuvre est criant, alors que les besoins sont estimés à 17 000 agents, et jusqu’à 22 000 au plus fort de l’événement. Alors que le recrutement traînait, l’exécutif a décidé de mettre les bouchées doubles : formations express pour des postes spécialement créés pour les « grands événements », augmentation des salaires des nouveaux embauchés…
Pôle emploi se retrousse les manches : l’antenne Île-de-France a appelé 2 000 potentiels postulants. Le ministre de l’Intérieur ne veut pas recruter sans poser un cadre : il faudra, pour être agent de sécurité pour les Jeux olympiques, maîtriser la langue française et être présent sur le territoire national depuis cinq ans.
Gérald Darmanin a cependant dû faire une concession. Lui qui avait affirmé qu’il n’y aurait « aucun événement culturel d’ampleur du 18 juillet au 11 août », a fait publier une circulaire mi-décembre précisant que les festivals se déroulant du 23 juin au 17 juillet pourront être maintenus, mais aucun événement culturel d’ampleur ne pourra avoir lieu entre le 18 juillet et le 11 août.
Avec Le Point par Martin Pereira