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Le décès du président tanzanien suscite des réactions mitigées

mars 18, 2021

NAKURU, Kenya — L’annonce du décès du président tanzanien John Magufuli suscite des réactions mitigées; plusieurs sont peinés, mais au moins un détracteur lui a reproché d’avoir fait reculer la démocratie dans son pays

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© Fournis par La Presse Canadienne

M. Magufuli comptait parmi les principaux sceptiques africains de la COVID-19. La vice-présidente Samia Suluhu Hassan a annoncé sur les ondes de la télévision nationale, mercredi soir, son décès des suites d’une défaillance cardiaque.

La vice-présidente Hassan devrait être assermentée sous peu et compléter le mandat de cinq ans de M. Magufuli, qui venait d’être réélu à la fin de l’an dernier. Elle deviendra la première présidente de la Tanzanie.

Si d’autres dirigeants africains ont salué le départ de M. Magufuri, le chef de l’opposition tanzanienne tenait un tout autre discours.

«Il y a une justice poétique, a dit jeudi à la télévision locale Tundu Lissu, qui prétend que le président a dans les faits été emporté par le coronavirus. Le président Magufuli a fait un pied de nez à la planète dans la lutte contre la COVID-19. Il s’est moqué de la communauté d’Afrique de l’Est, de tous nos voisins. Il a défié la science. Il a refusé de prendre les précautions de base qu’on recommande à tous les habitants de la planète.

«Il ne portait pas de masque. Il dénigrait même ceux qui en portaient. Il ne croyait pas aux vaccins. Il ne croyait pas la science. Il faisait confiance aux guérisseurs et aux herbes d’une valeur médicale douteuse. Et qu’est-ce qui est arrivé? Il a été emporté par la COVID-19. Et maintenant ils nous disent qu’il avait un problème cardiaque. C’était le coronavirus.»

M. Lissu, qui est en exil en Belgique, a rappelé que M. Magufuli avait dit, en septembre 2017, que tous ceux qui s’opposaient à ses réformes économiques méritaient la mort. Peu de temps après, M. Lissu a été atteint de 16 balles et a fui vers la Belgique.

Il est rentré en Tanzanie pour défier M. Magufuli lors des élections d’octobre 2020. Il a perdu, mais le scrutin a été entaché par la violence et des allégations de fraude. Les forces gouvernementales ont empêché des milliers d’observateurs de l’opposition de faire leur travail. Craignant pour sa sécurité, M. Lissu est retourné en Belgique après le vote.

M. Lissu a dit ne pas être surpris du décès du président Magufuli, puisqu’il recevait depuis le 7 mars des «informations crédibles» qu’il était gravement malade.

«Ce qui m’étonne est que son régime continue à mentir concernant la cause et le moment du décès», a-t-il dit.

Selon les mêmes sources qui l’auraient informé de la maladie de M. Magufuli, ce dernier serait dans les faits décédé le 10 mars.

M. Magufuli n’avait pas été vu en public depuis le 27 février. Il avait à ce moment assermenté un nouveau secrétaire en chef après le décès de son prédécesseur, possiblement lui aussi de la COVID-19.

Des représentants du gouvernement ont nié pendant plusieurs jours qu’il soit malade, répétant qu’il était occupé et que rien ne l’obligeait à se présenter en public.

«C’est le moment d’écrire un nouveau chapitre en Tanzanie, a dit M. Lissu. Pendant les cinq années où il a été président, Magufuli a chamboulé notre pays. Tellement de gens ont été tués depuis cinq ans. Plusieurs autres ont été blessés, torturés ou persécutés. Je m’en suis à peine tiré vivant.

«Il est mort et c’est une occasion, une occasion rare, pour notre pays de se retrouver pour une réconciliation nationale.»

D’autres leaders africains ont salué le leadership de M. Magufuli.

Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé sept jours de deuil national pendant lesquels le drapeau du pays flottera en berne.

«Avec le départ du président Magufuli, je perds un ami, un collègue et un visionnaire avec qui j’ai collaboré étroitement, surtout en développant des liens plus étroits entre le Kenya et la Tanzanie», a dit jeudi M. Kenyatta à la télévision.

Le président Cyril Ramaphosa a témoigné de sa tristesse. «L’Afrique du Sud est unie dans le deuil avec le gouvernement et le peuple de la Tanzanie en ce moment difficile», a-t-il écrit.

Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a offert ses condoléances sur Twitter.

– Par Tom Odula, The Associated Press avec La Presse Canadienne

Tanzanie : le président John Magufuli est mort

mars 17, 2021
Le président tanzanien John Magufuli, ici en 2015, est décédé le 17 mars 2021.

Le président tanzanien, John Magufuli, est décédé ce mercredi à l’âge de 61 ans, a annoncé la vice-présidente, Samia Suluhu Hassan.

« Nous avons perdu notre courageux leader, le président John Magufuli, qui est mort à 18 heures d’une maladie cardiaque », a déclaré la vice-présidente, Samia Suluhu Hassan, sur les antennes de la télévision nationale dans la soirée du mercredi 17 mars. Elle a annoncé un deuil national de quatorze jours.

Elle a précisé que le chef de l’État était décédé à l’hôpital Emilio Mzena, un établissement gouvernemental de Dar es-Salaam, où il était soigné. Il souffrait de problèmes cardiaques depuis dix ans, a-t-elle ajouté.

Il y a une semaine, le leader de l’opposition, Tundu Lissu, en exil en Belgique, avait commencé comme d’autres à s’interroger publiquement sur l’absence du président, le disant atteint d’une forme sévère du Covid-19, aggravée par des problèmes de santé.

Lundi, Samia Suluhu Hassan avait elle-même appelé à ignorer les rumeurs, tout en suggérant que le président, qu’elle prenait soin de ne pas nommer, était en effet malade. « S’il y a un moment où nous devons rester unis, c’est maintenant », avait-elle dit.

Élu en 2015, John Magufuli avait été réélu en octobre dernier. Surnommé « Tingatinga » (le « bulldozer »), il n’était plus réapparu en public depuis le 27 février. Son état suscitait une inquiétude croissante dans le pays, où sa gestion de la pandémie de coronavirus était critiquée.

En février, la Tanzanie, qui se disait depuis des mois « libérée » du Covid-19 grâce aux prières, a connu une vague de décès, officiellement attribués à des pneumonies. Des personnalités de premier rang ont été touchées, parmi lesquelles le vice-président de l’archipel de Zanzibar, Seif Sharif Hamad, qui est décédé, obligeant John Magufuli à admettre à demi-mot la présence du virus en Tanzanie.

Par Jeune Afrique

Tanzanie: le président Magufuli désigné candidat à sa succession par le parti au pouvoir

juillet 11, 2020

 

Les membres du parti au pouvoir en Tanzanie, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), ont désigné samedi à l’unanimité le président John Magufuli candidat à sa réélection lors des élections générales prévues en octobre.

Tous les membres du CCM présents à un congrès national diffusé en direct depuis la capitale Dodoma, ont voté pour M. Magufuli, seul candidat à l’investiture de son parti pour la présidentielle dont la date exacte n’a pas encore été fixée.

«Je suis élu par tous les membres de cette assemblée, mais nous ne devons pas nous attendre à gagner les élections générales à 100%. Je vous remercie tous pour votre soutien, mais travaillons dur et vendons (bien aux Tanzaniens) notre programme politique», a déclaré le président dans son discours au congrès.

Outre leur président, les Tanzaniens éliront en octobre leurs députés et conseillers municipaux.

  1. Magufuli, élu en octobre 2015, a été accusé d’avoir favorisé au cours de son premier mandat la restriction des libertés publiques, renforcé son autoritarisme et minimisé la dangerosité du nouveau coronavirus dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Depuis sa prise de fonction, le président s’est attaqué à la corruption mais au prix d’une gouvernance autoritaire, lui valant d’être fortement critiqué pour violations des droits de l’homme.

Les partis d’opposition ont appelé à la formation d’une commission électorale indépendante tout en indiquant qu’ils n’appelleraient pas à boycotter le scrutin, comme ils l’avaient fait l’année dernière lors des élections locales.

«Nos commissions électorales ne sont pas indépendantes et nous demandons des réformes, en vain. Cependant, notre parti a décidé de ne pas boycotter les élections cette fois», a affirmé Seif Sharif, président de l’Alliance pour le changement et la transparence (ACT).

Lors des cinq prochaines années, le CCM affirme vouloir se concentrer sur la création d’emplois, la bonne gouvernance, la justice et l’agriculture.

Le parti a également choisi Hussein Mwinyi, fils de l’ancien président Ali Hassan Mwinyi, comme candidat à la présidence de l’île semi-autonome Zanzibar.

Par Le Figaro avec AFP

Tanzanie: des ONG dénoncent le recul des libertés fondamentales sous Magufuli

octobre 28, 2019

 

Les libertés fondamentales ont nettement reculé en Tanzanie depuis l’arrivée au pouvoir en 2015 du président John Magufuli, dont le gouvernement a multiplié les actions répressives contre les médias et groupes de la société civile, ont dénoncé lundi 28 octobre Amnesty International et Human Rights Watch (HRW).

Selon les deux organisations de défense des droits de l’homme, les assauts répétés du pouvoir contre la liberté d’expression sont inédits dans ce pays d’Afrique de l’Est qui a longtemps bénéficié d’une image de stabilité et de tolérance. Le mandat du président Magufuli entre dans sa cinquième année début novembre et pour Roland Ebole, chercheur au sein d’Amnesty International, «la Tanzanie est en train de s’enfoncer à grande vitesse». «Nous n’avons encore jamais vu ce niveau de harcèlement ou d’intimidation, ni la fermeture de médias. C’est nouveau en Tanzanie», a-t-il ajouté.

John Magufuli, qui célèbrera ses 60 ans mardi, avait été désigné en 2015 par le parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM) pour porter ses couleurs et succéder à la tête du pays au modéré Jakaya Kikwete. En dépit des protestations de l’opposition sur la sincérité du scrutin, il avait été proclamé vainqueur de la présidentielle d’octobre 2015, après s’être présenté aux électeurs comme «l’homme du peuple». Il s’était attaqué à la corruption dès son arrivée au pouvoir. Mais très vite ses détracteurs ont dénoncé son style autoritaire et la multiplication des détentions arbitraires de journalistes ou d’opposants.

Dans deux rapports distincts publiés lundi, HRW et Amnesty International ont documenté la façon dont le régime impose ses vues en recourant à des lois draconiennes. Des journaux ont ainsi été fermés, des retransmissions en direct des travaux parlementaires coupées et des voies critiques emprisonnées. Récemment, le journaliste d’investigation Erick Kabendera a été arrêté et questionné sur sa citoyenneté, avant d’être menacé d’être inculpé pour sédition et d’être finalement poursuivi pour crimes économiques. Un autre journaliste pourfendeur du régime, Azory Gwanda, est porté disparu depuis 2017. En mai, un virulent critique du président Magufuli, Mdude Nyagali, avait été enlevé par des inconnus puis retrouvé grièvement blessé, quelques jours plus tard, à 70 km de son domicile. Ce climat détérioré «ne crée pas les conditions favorables à des élections libres et justes», a mis en garde Oryem Nyeko, chercheur chez HRW, en faisant référence aux élections générales prévues fin 2020. Le président Magufuli devrait être candidat à sa succession pour un nouveau mandat de cinq ans, selon de nombreux observateurs tanzaniens.

Le Fiagaro.fr avec AFP

Le président tanzanien « choqué » par la mort des Casques bleus en RDC

décembre 9, 2017

Nairobi – Le président tanzanien John Magufuli s’est dit « choqué » et « attristé » par l’attaque en République démocratique du Congo contre une base de Casques bleus tanzaniens qui a fait au moins 15 morts et 53 blessés, dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi.

Le président « a reçu avec un grand choc et une profonde tristesse la nouvelle de la mort de 14 membres des Forces de défense du peuple tanzanien qui participaient à une opération de maintien de la paix en République démocratique du Congo », a indiqué ce communiqué en swahili. »En plus de ceux qui ont sont morts, 44 autres ont été blessés tandis qu’on est sans nouvelles de deux autres », a ajouté ce communiqué.

L’ONU avait d’abord évoqué un bilan de 14 morts, avant de le faire évoluer dans la nuit à au moins 15 morts et 53 blessés, en précisant que tous les morts étaient tanzaniens.

« Je suis très choqué et très attristé d’apprendre la mort de nos jeunes, de braves soldats et des héros qui ont perdu leur vie dans l’accomplissement de leur mission de paix chez nos voisins de la RDC », a insisté M. Magufuli, cité dans le communiqué.

La Tanzanie fêtait samedi le 56e anniversaire de son indépendance vis-à-vis du Royaume. Lors d’une cérémonie à Dodoma (centre), la capitale administrative du pays, le chef de l’État a demandé la tenue d’une minute de silence.

Cette attaque est la pire subie par des Casques bleus depuis 24 ans. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est déclaré « indigné » face à ce « crime de guerre ».

D’après les archives de l’AFP, une force onusienne n’avait pas subi une opération aussi meurtrière depuis la mort de 24 Casques bleus pakistanais à Mogadiscio le 5 juin 1993.

Il s’agit aussi de l’attaque la plus meurtrière contre la force onusienne dans l’ex-Zaïre (Monusco) depuis son déploiement en 1999.

L’ONU attribue la responsabilité de l’attaque aux ADF (Allied Defense Forces, Forces démocratiques alliées), un groupe armé ougandais musulman actif dans le Nord-Kivu, un État de la RDC frontalier de l’Ouganda.

Les assaillants ont visé la base de la Monusco tenue par un contingent tanzanien jeudi à la tombée de la nuit à Semuliki, dans l’est de la RDC, selon des sources onusiennes.

Repliés en forêt, les ADF combattent depuis le Nord-Kivu le pouvoir du président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 27 ans.

Romandie.com avec(©AFP / 09 décembre 2017 13h59)                                            

Burundi : les présidents ougandais et tanzanien s’opposent à l’enquête de la CPI

novembre 12, 2017

 

John Magufuli, alors candidat à la présidentielle, s’exprime à un meeting à Dar es-Salaam le 23 octobre 2015 © Khalfan Said/AP/SIPA

Les présidents tanzanien John Magufuli et ougandais Yoweri Museveni ont vivement critiqué la décision des juges de la Cour pénale internationale (CPI) qui autorise l’ouverture d’une enquête sur des crimes contre l’humanité présumés au Burundi.

« Le président Magufuli a déclaré que cette décision compromet les efforts déployés par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), qui a mis en place un comité chargé d’aider à la résolution du conflit burundais, sous la direction du président Yoweri Museveni et de l’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa », indique samedi un communiqué de la présidence tanzanienne, au terme d’une rencontre dans l’ouest de l’Ouganda entre les deux chefs d’Etat.

Yoweri Museveni, désigné par ses pairs comme facilitateur des difficiles négociations entre les parties burundaises, est actuellement président en exercice de l’EAC, qui regroupe la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda, le Burundi et le Soudan du Sud.

Selon le président tanzanien, « la situation au Burundi n’est pas aussi mauvaise qu’elle a été décrite par la CPI car des nombreux réfugiés burundais en Tanzanie sont déjà rentrés chez eux tandis que d’autres continuent de rentrer ».

Toujours selon ce texte, le président Museveni a également condamné « la décision de la CPI qui se mêle des affaires de la Communauté d’Afrique de l’Est sans associer ses dirigeants, ce qui compromet les efforts visant à restaurer la paix au Burundi ».

Compétence de la CPI

Dans une décision rendue le 25 octobre, la CPI « a autorisé le procureur à ouvrir une enquête sur des crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis au Burundi ou par des ressortissants burundais à l’extérieur de leur pays depuis le 26 avril 2015 et jusqu’au 26 octobre 2017 ».

L’autorisation concerne « notamment : le meurtre et la tentative de meurtre, l’emprisonnement ou la privation grave de liberté, la torture, le viol, la disparition forcée et la persécution ».

Ce pays de la région des Grands Lacs est plongé dans une grave crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en 2015 sa candidature à un troisième mandat, obtenu après une élection boycottée par l’opposition.

Les violences qui ont accompagné cette crise auraient engendré au moins 1 200 morts, la détention illégale de milliers de personnes et la torture de milliers d’autres, des centaines de disparitions ainsi que le déplacement de plus de 400 000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, d’après les estimations de la Cour basée à La Haye.

Jeuneafrique.com avec AFP

Deux présidents est-africains pour la levée des sanctions de l’UE contre le Burundi

mai 21, 2017

Yoweri Museveni le 20 septembre 2016 lors de l’Assemblée générale des Nations unies. © AP/Sipa/Frank Franklin

Les présidents de Tanzanie et d’Ouganda ont lancé un appel samedi à Dar es Salaam en faveur de la levée des sanctions de l’Union européenne contre le Burundi, au cours d’un sommet régional.

L’appel, qui a été lancé par Yoweri Museveni (Ouganda) et John Magufuli (Tanzanie) devant la Communauté est-africaine (EAC), qui comprend aussi le Burundi, le Kenya et le Soudan du Sud, a aussitôt été rejeté par un diplomate de l’UE.

 

« C’est notre problème. Nous ne voulons pas que l’Union européenne prenne des mesures contre un Etat membre sans discussions avec nous », a déclaré le président Museveni, qui est le président de l’EAC et le principal médiateur dans la crise politique burundaise.

Le président tanzanien a pour sa part jugé que l’Europe devrait se concentrer sur ses propres problèmes. « Ils (les Européens) prennent des sanctions contre le Burundi quand ils sont également confrontés à des difficultés chez eux comme le Brexit », a-t-il dit.

L’ambassadeur de l’UE en Tanzanie et auprès de l’EAC, Roeland van de Geer, a insisté sur le fait que « les sanctions resteront en place tant que la situation ne changera pas ».

Le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences depuis la candidature en avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année.

Ces violences ont déjà fait de 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG). Des centaines de cas de disparitions forcées et de tortures ont poussé à l’exil plus de 400.000 Burundais.

Jeuneafrique.com avec AFP

Tanzanie: le nouveau président tanzanien appelle à l’unité nationale

octobre 30, 2015

Dar es Salaam – Le nouveau président tanzanien John Magufuli a appelé vendredi à l’unité nationale alors que le résultat des élections est toujours contesté par l’opposition.

Laissez-moi exprimer ma profonde gratitude à tous les Tanzaniens, aux partisans du CCM (le parti au pouvoir, ndlr), de l’opposition et à ceux qui n’ont aucune affiliation politique, a déclaré M. Magufuli lors de son premier discours public depuis la proclamation officielle de son élection jeudi.

Je promets de remplir mes engagements de campagne, mais nous devons travailler ensemble. Faisons tout notre possible pour garantir la paix et l’unité nationale, a-t-il ajouté.

Candidat du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM) au pouvoir, M. Magufuli a obtenu 58,46% des voix et largement devancé son principal rival Edward Lowassa (39,97%), membre du Chadema (Parti pour la démocratie et le développement), le premier parti d’opposition, selon les chiffres du scrutin de dimanche dernier communiqués par la Commission électorale nationale (NEC).

Mais M. Lowassa, qui avait fait défection du parti au pouvoir en juillet pour rejoindre le Chadema, a refusé d’accepter ces résultats et revendiqué la victoire, accusant la NEC d’avoir falsifié les chiffres.

M. Magufuli, ministre des Travaux publics dans le gouvernement sortant et qui fêtait son 56e anniversaire jeudi, prêtera serment le 5 novembre.

Il succède à l’actuel chef de l’Etat Jakaya Kikwete, qui a estimé que M. Magufuli était l’homme qu’il faut à (son) pays.

Conformément à la Constitution, le président Kikwete ne s’est pas représenté à l’issue de son second mandat. Il s’est dit heureux vendredi de quitter ses fonctions.

Pourquoi devrais-je être triste? Vous voyez, je suis tellement heureux, j’ai joué mon rôle, a-t-il déclaré avant d’enlacer son successeur.

On m’a donné cette opportunité et pendant dix ans j’ai travaillé au mieux de mes capacités pour construire notre nation, a-t-il ajouté. Le temps est maintenant venu de laisser mon pays pacifiquement aux mains de son prochain leader.

Le choix de M. Kikwete de ne pas se représenter contraste avec celui de plusieurs de ses pairs sur le continent, qui tentent de modifier la Constitution de leur pays pour se maintenir au pouvoir.

La NEC a proclamé les résultats à l’échelon national en dépit de l’annulation des élections à Zanzibar, où quelque 500.000 électeurs devaient désigner le chef de l’exécutif de cet archipel semi-autonome et leurs députés, en même temps que le président tanzanien.

Le président de la Commission électorale de Zanzibar (ZEC), Jecha Salim Jecha, a décidé mercredi d’y invalider les élections en raison de fraudes et de convoquer un nouveau scrutin.

L’actuel vice-président et chef du principal parti d’opposition de l’archipel, le Front civique uni (CUF), Seif Sharif Hamad, s’était déclaré dès lundi vainqueur de l’élection du président régional, avant même toute annonce officielle de résultats.

M. Hamad a menacé vendredi d’appeler à des manifestations lundi si le problème n’est pas résolu d’ici là. Il a prévenu qu’il ne reconnaîtrait pas l’autorité de l’actuel président Ali Mohamed Shein, du CCM, avec lequel il partage le pouvoir au sein d’un gouvernement de coalition.

A compter du 2 novembre (lundi), il n’y aura pas de gouvernement ici, et Shein ne sera plus le président, a-t-il affirmé. Le calme régnait cependant vendredi sur l’archipel, selon un photographe de l’AFP.

(Romandie.com avec©AFP / 30 octobre 2015 16h43)