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La fuite de la princesse Haya vers Londres fait craindre des tensions entre Dubaï et le Royaume-Uni

août 1, 2019

 

Haya de Jordanie, qui avait souhaité s’éloigner de son mari, le premier ministre des Emirats arabe unis, a demandé à la justice britannique des mesures de protection.
La princesse Haya Bint al-Hussein arrive à la Haute Cour de justice de Londres, mardi 30 juillet.
© Alastair Grant / AP La princesse Haya Bint al-Hussein arrive à la Haute Cour de justice de Londres, mardi 30 juillet.
 

C’est le genre d’histoires de princesse que l’on ne raconte pas aux enfants. Depuis plus d’un mois, la princesse Haya de Jordanie a fui son émir de mari, le souverain de Dubaï Mohammed Ben Rached al-Maktoum, qui est également vice-président, premier ministre et ministre de la défense des Emirats arabes unis. Réfugiée à Londres avec ses deux enfants de 7 et 11 ans, ses valises et quelque 34,5 millions d’euros, la sixième épouse du richissime dirigeant émirati a demandé à la justice britannique des mesures de protection exceptionnelles, faisant craindre des tensions diplomatiques accrues.

Mardi 30 juillet, le juge aux affaires familiales de la Haute Cour de justice de Londres a écouté les demandes de cette femme de 45 ans, fille du défunt roi Hussein de Jordanie. Lors de cette audience, qui s’est tenue à huis clos et avec des restrictions quant à sa diffusion publique, relate le quotidien britannique The Guardian, Haya Bint al-Hussein a demandé à bénéficier d’une mesure de protection contre un mariage forcé qui pourrait concerner l’un des deux enfants du couple. La princesse a également demandé une mesure de protection contre des brutalités et réclamé la garde de ses enfants.

« Vivante ou morte, peu m’importe »

L’affaire aurait pu en rester à un contentieux conjugal comme il en existe des centaines de milliers dans le monde, s’il n’entachait le plus haut sommet des Emirats arabes unis et la réputation de Mohammed Ben Rached al-Maktoum, 70 ans. Ce dernier n’a pas caché sa haine à l’égard de celle qu’il a épousée en 2004, y compris sur Instagram, où il a publié un poème se concluant par : « Vivante ou morte, peu m’importe. Tu n’as plus ta place dans ma vie. Pars avec qui tu veux. » Une accusation tacite d’adultère qui pourrait servir à jeter le discrédit sur Haya Bint al-Hussein et dédouaner sa parole.

Dans ce dossier exceptionnel, tout fait en effet l’objet d’une homérique bataille de communication. Nulle surprise, donc, si la princesse Haya, qui a fait ses études dans la prestigieuse université d’Oxford, a choisi pour avocate Fiona Shackleton, connue pour avoir représenté le prince Charles, héritier du trône britannique, lors de son divorce avec la princesse Diana. Mohammed Ben Rached al-Maktoum est, lui, représenté par Helen Ward, qui avait représenté le réalisateur britannique Guy Ritchie lors de son divorce avec la chanteuse américaine Madonna.

Après deux jours d’auditions préliminaires, la Haute Cour de justice de Londres a annoncé la tenue d’un procès pour le 11 novembre. D’ici là, nul doute que les deux protagonistes continueront à fourbir leurs armes, notamment pour obtenir la garde des deux enfants, Jalia, 11 ans, et Zayed, 7 ans.

Troisième princesse en exil

Car Haya Bint al-Hussein a assurément le pouvoir de ternir un peu plus l’image du vice-président, premier ministre et ministre de la défense des Emirats arabes unis. Plusieurs militants des droits de l’homme qui œuvrent à Dubaï espèrent ainsi que la dirigeante en fuite profitera de l’occasion pour faire des révélations sur certaines affaires ayant déjà conduit deux femmes de la famille à s’enfuir.

A l’été 2000, Shamsa al-Maktoum, l’une des vingt-trois enfants de l’émir, avait profité d’un séjour en Angleterre pour tenter l’exil, du haut de ses 17 ans. Elle avait été rattrapée rapidement par des proches et renvoyée de force à Dubaï, où elle n’est pas reparue en public depuis.

Dix-huit ans plus tard, c’est sa sœur cadette, Latifa, qui avait à son tour tenté de s’échapper. La princesse, âgée de 32 ans, avait embarqué sur un yacht privé à destination de l’Inde, avant que le navire ne soit arraisonné par des militaires indiens qui l’avaient restituée à son pays malgré des accusations de mauvais traitements que lui aurait infligés son père.

Depuis, la jeune femme a, elle aussi, quasiment disparu des écrans radar. Régulièrement, on la dit objet de sévices et de rétention forcée. A Noël dernier, des photographies l’avaient toutefois montrée aux côtés de l’ancienne présidente irlandaise Mary Robinson, le regard légèrement fuyant. Une « opération photo totalement orchestrée », lors de laquelle la princesse Latifa était apparue « hébétée » et « sous sédatifs », selon Radha Stirling, la présidente de l’organisation Detained in Dubai, basée à Londres, qui tente d’aider juridiquement les victimes d’injustice aux Emirats.

« A la fois une victime et un témoin »

« Latifa aurait subi des abus indicibles de la part du cheikh Mohammed et n’avait pas d’autre choix que de s’échapper. Haya s’est apparemment retrouvée dans la même situation. Heureusement pour elle, elle a réussi à s’enfuir », avait déclaré Mme Stirling, début juillet, dans un communiqué. Elle avait estimé que la princesse Haya « est à la fois une victime et un témoin ». « Nous espérons donc qu’elle restera en sécurité et qu’elle coopérera avec les autorités internationales pour révéler les abus présumés perpétrés derrière les portes du palais royal de Dubaï », avait-elle ajouté.

De son côté, l’émir de Dubaï entend bien faire monter la pression sur son épouse. Comme le rappelle le quotidien israélien Haaretz, traduit par Courrier international, le dossier risque en effet de prendre un tour diplomatique et pourrait constituer une « bombe à retardement politique » entre les Emirats arabes unis et la Jordanie.

Haya est, en effet, la demi-sœur du souverain jordanien, le roi Abdallah II. Or ce dernier « sait que la moindre remarque déplacée pourrait causer préjudice aux 200 000 Jordaniens qui travaillent aux Emirats arabes unis, tarir l’aide financière qu’il reçoit du pays et bouleverser le fragile équilibre diplomatique entre la Jordanie et les Etats du Golfe », rappelle le quotidien israélien.

Quitte à abandonner à son sort d’exilée sa demi-sœur ? « Je me suis senti parmi les miens », a écrit la semaine passée sur Twitter le souverain jordanien à l’issue de sa visite à Abou Dhabi, le 28 juillet. Il a aussi précisé vouloir « maintenir des liens entre les deux pays et les deux peuples frères ».

Par Le Monde.fr

Le prince William arrive en Jordanie, première étape d’une tournée au Proche-Orient

juin 24, 2018

Le prince Harry est accueilli par le prince Hussein ben Abdullah à Amman, le 24 juin 2018 / © AFP / KHALIL MAZRAAWI

Le prince William est arrivé dimanche en Jordanie, première étape d’une visite historique au Proche-Orient qui le conduira ensuite en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Le prince William, 36 ans, deuxième dans l’ordre de succession au trône britannique, a été reçu à son arrivée à l’aéroport militaire de Marka par le prince héritier Hussein ben Abdallah, 23 ans, avec lequel il aura des entretiens, selon un correspondant de l’AFP.

Il ne rencontrera pas le roi Abdallah II et son épouse, la reine Rania: le souverain hachémite s’est envolé jeudi pour Washington, où il doit rencontrer le président américain Donald Trump et discuter des principaux dossiers au Moyen-Orient, notamment du processus de paix israélo-palestinien.

A Amman, le prince William doit aussi rencontrer des jeunes Jordaniens, des militaires britanniques et des réfugiés syriens.

Le duc de Cambridge « est impatient de construire une relation réelle et durable avec les gens de la région », a récemment indiqué son porte-parole. « Il est heureux que son programme lui permette de rencontrer des personnes de sa génération ».

A son arrivée, le prince William, en costume noir, a reçu les honneurs de la garde royale jordanienne habillée du traditionnel Keffieh rouge et blanc, dans ce petit aéroport de l’est d’Amman.

Le maire d’Amman, Youssef al-Chawarbeh, et des diplomates étrangers en poste en Jordanie étaient présents à cette cérémonie d’accueil.

Le prince William se rendra lundi soir en Israël où il visitera le lendemain à Jérusalem le mémorial de Yad Vashem, en mémoire des victimes de la Shoah. Il s’entretiendra avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président, Reuven Rivlin.

Il rencontrera mardi le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie occupée, et rendra également visite à des jeunes palestiniens pour une « célébration de la culture, de la musique et de la nourriture palestiniennes », toujours selon son porte-parole.

Le prince William clôturera sa visite à Jérusalem, où il se rendra au Mont des Oliviers, ainsi que sur la tombe de son arrière grand-mère, la princesse Alice, le mère du prince Philip, époux de la reine Elizabeth II.

C’est la première fois qu’un membre de la famille royale effectuera, au nom du gouvernement britannique, une visite officielle en Israël et dans les territoires palestiniens.

Aucun représentant du gouvernement n’est présent dans la délégation de dix personnes qui prend part à la tournée. La duchesse de Cambridge, Kate, ne sera pas non plus du voyage, qui intervient deux mois après la naissance de son troisième enfant, Louis, le 23 avril.

Romandie.com avec(©AFP / 24 juin 2018 16h32)

Jordanie: aide saoudienne, koweitienne et émiratie de 2,5 Mds de dollars

juin 10, 2018

Ryad – L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït ont accordé une aide de 2,5 milliards de dollars à la Jordanie, qui traverse une grave crise économique et sociale, a annoncé lundi l’agence de presse saoudienne.

« A la lumière des liens fraternels étroits (…), il a été acté que les trois pays fourniront une aide économique à la Jordanie d’un montant total de 2,5 millards de dollars », a indiqué l’agence SPA.

L’envelope, annoncée à l’occasion du sommet des quatre pays dans la ville sainte de La Mecque, comprend un acompte versé à la banque centrale de Jordanie, une garantie de la Banque mondiale, un soutien budgétaire sur cinq ans et le financement de projets de développement, selon l’agence.

La rencontre s’est déroulée à l’invitation du roi d’Arabie Salmane et en présence du roi Abdallah II de Jordanie et des dirigeants des Emirats et du Koweit.

La Jordanie, engagée auprès du Fonds monétaire international (FMI) à mener des réformes structurelles en échange d’un prêt de plusieurs centaines de millions d’euros, vient d’être secouée pendant une semaine par d’importantes manifestations contre des hausses de prix à répétition et un projet de loi fiscale.

Le mouvement de protestation populaire a conduit à la démission du Premier ministre. Pour calmer la rue, son successeur, qui doit encore former un gouvernement, a décidé de retirer le projet de loi controversé.

L’économie jordanienne traverse une période difficile –la Banque mondiale évoque une « faible perspective de croissance en 2018 »–, 18,5% de la population est au chômage, et 20% vit à la limite du seuil de pauvreté.

L’accueil de centaines de milliers de Syriens ayant fui la guerre pèse aussi lourdement sur les finances publiques et Amman appelle régulièrement la communauté internationale à une aide plus substantielle sur ce dossier.

La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a annoncé dimanche une nouvelle aide de 20 millions d’euros à la Jordanie.

Romandie.com avec (©AFP / 11 juin 2018 01h21)                                                        

Journée de grève en Jordanie, la rue ne décolère pas

juin 6, 2018

/ © AFP / AHMAD GHARABLI

La colère ne faiblit pas en Jordanie, où une grève a été observée mercredi à l’appel de syndicats toutefois à la peine au moment de canaliser des manifestants déterminés à aller jusqu’au bout pour faire tomber le projet décrié de réforme fiscale.

Avocats en robe, enseignantes venues en groupe, médecins avec leurs enfants… Ils étaient plus d’un millier rassemblés devant le siège des syndicats à Amman, sous une chaleur écrasante, clôturant la grève qui s’est tenue de 09H00 (06H00 GMT) à 14H00 (11H00 GMT).

« J’ai peur pour mon avenir », « Je n’ai plus les moyens », pouvait-on lire sur des feuilles blanches, écrites parfois à la main. Certains manifestants brandissaient des galettes de pain, d’autres des drapeaux jordaniens.

« C’est la première fois de ma vie que je participe à des manifestations et je suis surprise de voir que les gens me ressemblent, sont bien habillés, ne sont pas des voyous qui veulent tout casser! », explique en riant Linda, 35 ans, professeure d’anglais dans un lycée privé de la capitale.

La démission lundi du Premier ministre et l’appel du roi Abdallah II à une « révision complète » du projet de loi sur l’impôt sur le revenu n’ont pas suffi à dissiper les craintes et griefs.

La principale revendication reste le retrait pur et simple du texte au Parlement.

« Ce projet de loi est une catastrophe, il va entraîner dans la précarité ce qu’il reste des classes moyennes! », s’indigne Tarek, un avocat de 45 ans, père de deux enfants.

« Nous avons décidé de donner une chance au gouvernement », qui doit encore être formé par le nouveau Premier ministre Omar al-Razzaz, « de mener un dialogue national autour du projet », a lancé à la foule Ali al-Abbous, président de la confédération syndicale.

Cette déclaration a aussitôt été accueillie par des huées des manifestants, qui ne l’ont pas laissé terminer son discours.

– « C’est inacceptable ! » –

« C’est inacceptable! Nous ne dialoguerons avec le gouvernement qu’après le retrait du projet », clame Saad, 27 ans, étudiant en pharmacie.

Autour de lui, les applaudissement fusent. « Ils ont vendu » notre cause, crient en coeur la foule, forçant M. Abbous à interrompre son discours.

Le président de la confédération syndicale a plus tard assuré à la télévision que son propos avait été mal compris, et que la principale revendication -à savoir le retrait du projet de loi- restait inchangé.

« Il faut simplement donner du temps au gouvernement pour répondre », a-t-il argué.

Le texte prévoit une augmentation entre 5% et 25% des impôts pour les particuliers et impose les personnes ayant un salaire annuel supérieur à 8.000 dinars (environ 9.700 euros).

Des manifestations rassemblant des centaines de personnes ont de nouveau eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi. Les protestataires se retrouvent quotidiennement depuis une semaine, après le coucher du soleil, lorsque le jeûne est rompu en ce mois de ramadan.

– Bouée de sauvetage –

Le gouvernement « doit procéder à une révision complète de la fiscalité » de manière « à stopper l’imposition (…) injuste qui ne répond pas (au besoin) d’équité » entre classes sociales, avait indiqué mardi Abdallah II.

Il a nommé le même jour M. Razzaz, jusque-là ministre de l’Education, comme nouveau chef du gouvernement, en remplacement de Hani Mulqi.

La réforme fiscale est notamment prônée par le Fonds monétaire international (FMI), qui pousse la Jordanie à des réformes structurelles en échange d’une bouée de sauvetage de 723 millions de dollars accordée en 2016 pour soutenir l’économie de ce pays de 10 millions d’habitants.

L’économie jordanienne traverse une période difficile –la Banque mondiale évoque une « faible perspective de croissance en 2018 »–, 18,5% de la population est au chômage et 20% vit à la limite du seuil de pauvreté.

L’accueil de centaines de milliers de Syriens ayant fui la guerre pèse lourdement sur les finances publiques et Amman appelle régulièrement la communauté internationale à une aide plus substantielle sur ce dossier.

Depuis janvier, le royaume a vécu plusieurs hausses de prix de produits de base, ou encore un inflation des factures d’électricité. Certaines de ces hausses sont dues à la fin des subventions publiques dans le cadre des réformes demandées par le FMI.

Dans un communiqué mardi, Human Rights Watch (HRW) a de son côté jugé « crucial » que les forces de sécurité jordaniennes « agissent avec retenue et permettent aux manifestants pacifistes d’exprimer librement leurs demandes ».

Romandie.com avec (©AFP / 06 juin 2018 15h44)                  

En Jordanie, la contestation sociale fait tomber le Premier ministre

juin 4, 2018

Des manifestants jordaniens protestant contre un projet de loi fiscal devant les bureaux du Premier ministre le 2 juin 2018 / © AFP / Khalil MAZRAAWI

Le Premier ministre jordanien Hani Mulqi a été contraint à la démission lundi, après plusieurs jours d’une contestation populaire, inédite depuis des années, ciblant un projet de réforme fiscale et une hausse des prix.

A la tête du gouvernement depuis mai 2016, « Hani Mulqi a présenté cet après-midi sa démission au roi, qui l’a reçu au palais (…) et l’a acceptée », a indiqué une source gouvernementale sous le couvert de l’anonymat.

Le roi Abdallah II a parallèlement désigné le ministre de l’Education, Omar al-Razzaz, pour former un nouveau gouvernement, selon la même source.

Alors que la Jordanie est sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) pour mener des réformes et réduire ses déficits, un récent projet fiscal et la hausse de certains prix ces derniers mois ont suscité un mouvement de contestation grandissant contre le gouvernement de M. Mulqi.

Ces derniers jours, des milliers de personnes –environ 3.000 samedi et 5.000 dimanche– se sont rassemblées en soirée devant les bureaux du Premier ministre à Amman, réclamant sa démission avec des slogans tels que « Le peuple jordanien ne s’agenouillera pas » ou « Le peuple veut la chute du gouvernement ».

Ce mouvement de contestation est le plus important depuis fin 2011 dans ce pays de quelque 10 millions d’habitants, et des manifestations ont aussi eu lieu dans d’autre villes, selon des correspondants de l’AFP.

Ces rassemblements sont rythmés par le ramadan, mois de jeûne musulman durant lequel la vie nocturne est traditionnellement plus animée.

La colère de la population vise notamment un projet élargissant l’impôt sur le revenus à des salaires plus modestes. Ce projet de loi, présenté sur les recommandations du FMI, prévoit une augmentation d’au moins 5% des impôts pour les particuliers et impose désormais les personnes ayant un salaire annuel de 8.000 dinars (environ 9.700 euros). Les impôts des entreprises doivent augmenter de 20 à 40%.

Le FMI a approuvé en 2016 une ligne de crédit de 723 millions de dollars (617 millions d’euros) sur trois ans. En contrepartie, le royaume s’est engagée à mettre en place des réformes structurelles pour entre autres réduire progressivement sa dette publique à 77% du Produit intérieur brut (PIB) d’ici 2021, contre 94% en 2015.

L’accueil de centaines de milliers de réfugiés syriens ayant fui la guerre dans leur pays voisin pèse toutefois lourdement sur l’économie jordanienne.

– « Exigences du FMI » –

Au cours des dernières 48 heures, le Premier ministre n’était pas parvenu à trouver de terrain d’entente avec les syndicats, affirmant in fine que le dernier mot reviendrait au Parlement.

L’Etat doit « garder son indépendance et ne pas se plier aux exigences du FMI », a martelé le président de la principale fédération syndicale, Ali al-Abbous.

Ces syndicats avaient fait monter la pression en appelant à une nouvelle journée de grève nationale mercredi, et en indiquant vouloir adresser une lettre au roi Abdallah II pour qu’il intervienne « dans cette situation délicate que traverse la nation ».

Dans une première tentative pour apaiser la contestation, le souverain avait appelé à « un dialogue national global et raisonnable à propos du projet de loi sur l’impôt ». Lors d’une réunion dimanche pour discuter « des moyens de faire face à la crise », le président du Sénat Fayçal al-Fayez a relayé en vain ce message.

Mais il a dans le même temps mis en garde contre « les actions violentes et le chaos », en appelant à « traîner en justice » les « fauteurs de troubles ».

Depuis janvier, plusieurs hausses de prix ont frappé des produits de première nécessité dont le pain en raison d’un relèvement des taxes.

Le prix du carburant a aussi augmenté à cinq reprises cette année, alors que les factures d’électricité ont connu une hausse de 55% depuis février. De nouvelles hausses qui devaient entrer en vigueur jeudi dernier ont finalement été gelées vendredi en raison du mécontentement.

« Celui qui augmente les prix cherche à enflammer le pays », ont scandé ces derniers jours les manifestants.

Selon des chiffres officiels, 18,5% de la population jordanienne est au chômage et 20% à la limite du seuil de pauvreté.

« Le mouvement populaire (…) a surpris le gouvernement », a dit à l’AFP Adel Mahmoud, analyste spécialisé en sciences politiques, qui estime qu’il « continuera jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites ».

Romandie.com avec (©AFP / 04 juin 2018 15h10)                  

Statut de Jérusalem: manifestations en Tunisie et en Jordanie

décembre 7, 2017

Des manifestants brandissant des drapeaux palestiniens protestent contre la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem capitale d’Israël, lors d’un rassemblement à Tunis le 7 décembre 2017 / © AFP / FETHI BELAID

Des milliers de personnes ont manifesté jeudi en Tunisie contre la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, et les parlementaires ont appelé à une mobilisation nationale vendredi.

En Jordanie, des centaines de manifestants ont brûlé des photos du président Donald Trump et le drapeau américain près de l’ambassade des Etats-Unis à Amman. « Pas d’ambassade américaine sur le sol jordanien », ont-ils crié en scandant également « Mort à Israël ». Des protestations sont également prévues vendredi dans le royaume après la prière musulmane hebdomadaire.

Dans le centre de Tunis, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, à l’appel de partis de gauche et groupes islamistes, aux cris de « Nous sommes tous Palestiniens », et « Trump soit maudit ».

Entre 100 et 200 manifestants, qui avaient tenté de se diriger vers l’ambassade américaine, en ont été empêchés par la police, selon un journaliste de l’AFP sur place. Plusieurs dizaines de minibus de police étaient déployés et toutes les routes alentours coupées.

A Sfax (centre-est), deuxième ville de Tunisie, environ un millier de manifestants sont descendus dans la rue. « Avec notre âme, avec notre sang, nous nous sacrifions pour la Palestine », ont-ils scandé.

Au Parlement, les députés ont voté un texte demandant aux « pouvoirs arabes et musulmans d’assumer leur responsabilité historique afin que la décision (américaine) ne soit pas mise à exécution ».

Ils ont appelé « tout le peuple à participer largement à la manifestation nationale » vendredi en Tunisie.

La puissante centrale syndicale UGTT et le parti islamiste Ennahda, qui fait partie de la coalition gouvernementale, ont appelé à participer à cette manifestation.

Les taxis ont prévu d’arborer un signe de solidarité tandis que le syndicat des journalistes a décidé de relancer « l’initiative de boycott des produits américains et sionistes ».

D’autres protestations ont eu lieu dans le monde musulman, notamment au Pakistan et en Turquie.

Romandie.com avec(©AFP / 07 décembre 2017 16h50)                

Jordanie : dix personnes dont une touriste canadienne tuées par un commando

décembre 18, 2016

Des hommes armés ont ouvert le feu avant de se retrancher dans la forteresse croisée de Karak, qui compte parmi les sites les plus fréquentés par les visiteurs étrangers. Les forces spéciales ont tué une partie des assaillants et en traquent plusieurs autres.

Sept policiers et deux civils jordaniens, ainsi qu’une touriste canadienne, ont été tués, dimanche après-midi, lors d’une intense fusillade à Karak, une localité touristique située à l’est de la Mer morte, tandis qu’une trentaine d’autres personnes ont été blessées. Selon un communiqué de la police, plusieurs assaillants ont été tués et les forces de sécurité passent actuellement la citadelle au peigne fin pour déloger les autres. La Sûreté générale évoque l’implication de «cinq ou six hommes armés» mais le Premier ministre Hani Mulqi parle, pour sa part, «de dix hommes armés retranchés dans la citadelle».

D’après la Sûreté générale, la première des ces attaques – qui n’ont pas été immédiatement revendiquées – a eu lieu quand une patrouille de police s’est rendue dans une maison de Karak où un incendie avait été signalé. «Sur place, des hommes armés non identifiés qui étaient à l’intérieur de la maison ont ouvert le feu sur la patrouille, blessant un policier, puis se sont enfuis en voiture», selon le communiqué de la Sûreté générale qui ajoute que, peu après, «des hommes armés ont ouvert le feu sur une autre patrouille, sans faire de victimes».

Au même moment, des hommes armés retranchés dans la citadelle ont tiré sur le commissariat de police de Karak, «blessant plusieurs policiers et passants» qui ont été conduits à l’hôpital, indique le communiqué qui précise que «des forces de sécurité ont encerclé le château et ses environs et lancé la traque des hommes armés».

Une source de sécurité a indiqué que des gens s’étaient retrouvés piégés dans un des premiers niveaux de la forteresse quand les hommes armés y ont trouvé refuge mais a démenti des informations de presse selon lesquelles ils avaient été pris en otage: «Ils ont eu peur de partir quand les hommes armés ont échangé des tirs avec les forces de sécurité.»

Le gouvernement canadien a lui qualifié d’«odieuse» l’attaque. «Nos pensées sont avec les proches de la citoyenne canadienne qui aurait été tuée en Jordanie aujourd’hui, ainsi qu’avec toutes les personnes affectées par ces attaques», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «Le gouvernement du Canada est prêt à aider la Jordanie à traduire en justice les auteurs de cette attaque odieuse», a-t-il ajouté.

Civils paniqués

Cette attaque risque de renforcer les interrogations sur la vulnérabilité de la Jordanie face à la propagation de la violence djihadiste au Moyen-Orient. Les vidéos postées dimanche après-midi sur les réseaux sociaux montrent des civils paniqués courant dans les rues de Karak et des policiers qui s’abritent derrière leurs voitures tandis que retentissent des rafales d’armes automatiques.

Les autorités se sont, dans un premier temps, contenté d’accuser «des criminels» sans pointer du doigt une organisation terroriste en particulier. Mais ces images, tournées dans un des lieux les plus fréquentés par les touristes étrangers après Petra et le Wadi Rum, ne sont pas de nature à rassurer.

La Jordanie, qui héberge plus de 600.000 réfugiés syriens et participe, depuis l’automne 2014, à la coalition aérienne contre l’organisation Etat islamique (EI), avait jusqu’à présent été relativement épargnée par la contagion terroriste. Mais les autorités redoutent que les revers enregistrés par les djihadistes sur le théâtre syrien ne les décident à retourner leurs armes contre la monarchie hachémite. En juin dernier, l’EI a revendiqué une attaque à la voiture piégée contre un poste-frontière, dans laquelle sept militaires jordaniens ont été tués et treize autres blessés. L’armée a, depuis lors, renforcé le bouclage de la frontière avec la Syrie.

Les services de sécurité s’inquiètent pas ailleurs de la séduction croissante exercée par l’EI sur les milliers d’adeptes du salafisme djihadiste que compte le pays. Etroitement surveillés, la majorité d’entre eux s’en tiennent traditionnellement à une ligne de non-confrontation avec le régime. Mais selon le Centre d’études stratégiques d’Amman, plus de 2000 Jordaniens seraient partis se battre en Syrie depuis le début de la guerre et environ 400 y auraient péri. «Il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg, estimait au printemps dernier Hassan Abou Haniyeh, et de nombreux salafistes djihadistes écoutent aujourd’hui la propagande de l’EI avec une oreille d’autant plus attentive qu’ils comprennent mal pourquoi leur pays combat dans la coalition anti-Daesh aux côté des Etats-Unis.»

Le 1er mars 2016, un coup de semonce a ébranlé le Royaume lorsqu’une opération antiterroriste a dégénéré en fusillade à Irbid, non loin de la frontière avec la Syrie. Sept djihadistes présumés ainsi qu’un membre des forces de sécurité ont péri dans cet affrontement qui a duré plusieurs heures. Quelques mois plus tôt, un capitaine de la police jordanienne présenté a posteriori comme psychologiquement instable avait tué deux militaires américains. Le mois dernier, enfin, trois formateurs des forces spéciales américaines ont été tués à l’entrée d’une base jordanienne dans des circonstances qui demeurent à ce jour nébuleuses.

Lefigaro.fr par Cyrille Louis avec AFP

Violences israélo-palestiniennes: le roi de Jordanie reçoit Ban Ki-moon

octobre 22, 2015

Amman – Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a été reçu jeudi à Amman par le roi Abdallah II de Jordanie, après sa visite en Israël et en Cisjordanie occupée, où il a pressé les deux camps d’agir d’urgence contre l’escalade des violences.

Lors de cet entretien, le roi Abdallah II a insisté sur le rôle de la Jordanie dans la défense de l’esplanade des Mosquées, sur la base de sa tutelle sur les lieux saints islamiques et chrétiens à Jérusalem, a-t-on indiqué dans un communiqué du palais royal.

Interlocuteur clé du conflit, le royaume jordanien, gardien de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem selon le statu quo de 1967, accuse Israël d’être derrière la dernière escalade avec les Palestiniens en voulant modifier les règles régissant l’accès à ce site sacré, troisième lieu saint de l’islam également vénéré par les juifs.

Ce site a été le point de départ en septembre d’une nouvelle flambée de violences qui se poursuivent en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Le roi a mis en garde contre toute tentative de changer le statu quo à Jérusalem, estimant que la réalisation d’une paix juste et globale, sur la base d’une solution à deux Etats, était la base d’une sortie des crises que connaît la région, selon la même source.

De son côté, le secrétaire général de l’ONU cité par le communiqué, a souligné la responsabilité de la communauté internationale (…) pour trouver une solution juste et globale à la question palestinienne.

En arrivant à Amman, M. Ban s’est adressé mercredi soir au Conseil de sécurité de l’ONU par vidéoconférence pour faire part de son pessimisme après ses entretiens avec les dirigeants palestinien et israélien étant donné le fossé grandissant entre les deux camps, selon des diplomates présents.

Sa visite dans la région s’inscrit dans le cadre d’un effort international pour peser sur des évènements qui, a dit M. Ban, menacent de prendre une tournure catastrophique et de se transformer en guerre aux conséquences imprévisibles.

De son côté, le secrétaire d’Etat américain John Kerry menait jeudi des entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en Allemagne. Il est attendu également en Jordanie, selon des médias, pour rencontrer le président Mahmoud Abbas et le roi Abdallah II.

Romandie.com avec(©AFP / 22 octobre 2015 14h50)

Jordanie: le fils d’un député auteur d’un attentat suicide de l’EI en Irak

octobre 2, 2015

Amman – Le fils d’un député jordanien est mort cette semaine dans un attentat suicide qu’il a perpétré en Irak et qui a été revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI), ont rapporté vendredi des médias jordaniens.

Le député Mazen al-Dhalaein (indépendant) a confirmé au site d’information Khaberni la mort de son fils Mohamed en Irak.

Il a indiqué avoir appris la mort d’Abou Baraa de son nom de guerre, après avoir vu sa photo sur des comptes de jihadistes de l’EI qui revendiquaient cette semaine une attaque suicide contre l’armée irakienne dans la banlieue d’Al-Jaraishi, au nord de Ramadi (ouest), ville tombée aux mains de l’EI en mai.

Selon la revendication de l’EI publiée sur les sites jihadistes mercredi, le Jordanien a péri avec deux autres kamikazes en menant cet attentat à bord de trois véhicules piégés.

Mohamed al-Dhalaein, 23 ans, étudiait la médecine en Ukraine avant de décider cet été de rejoindre le groupe EI, en se rendant en Irak via la Turquie puis la Syrie, selon son père.

Le député a indiqué que le dernier contact qu’il avait eu avec son fils remontait au mois d’août. Ce dernier l’avait alors informé dans un message qu’il avait été enregistré pour un attentat suicide (qui devait être perpétré)bientôt.

Il me considérait ainsi que sa mère comme des apostats et essayait de nous convaincre de rejoindre l’EI, a-t-il ajouté.

Les médias jordaniens ne précisent pas la date exacte de la mort du jihadiste, mais l’avocat islamiste Moussa Abdullat a précisé à l’AFP que le fils du député avait été tué mardi dans une attaque contre l’armée irakienne.

Selon l’avocat, près de 4.000 jordaniens font partie des groupes jihadistes en Irak et en Syrie, pays voisins de la Jordanie. 80% d’entre eux ont rejoint l’EI, a-t-il ajouté, précisant que 420 jihadistes jordaniens ont été tués en Irak et en Syrie depuis 2011.

Romandie.com avec(©AFP / 02 octobre 2015 16h41)

L’EI affirme avoir brûlé vif le pilote jordanien

février 3, 2015

Beyrouth – Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a diffusé mardi une vidéo d’un homme en train d’être brulé vif dans une cage et affirmé qu’il s’agissait du pilote jordanien capturé après le crash de son F-16 en Syrie le 24 décembre.

Maaz al-Kassasbeh menait un raid sur des positions de l’EI dans le cadre de la coalition internationale anti-jihadistes lorsqu’il a été capturé.

Sur les images insoutenables de cette vidéo de 22 minutes, on voit un homme portant une tenue orange enfermé dans une cage en fer et les flammes qui consument ses vêtements jusqu’à ce qu’il devienne une boule de feu.

La Jordanie avait affirmé dimanche sa détermination à tout faire pour sauver la vie de son pilote prisonnier et avait également vivement condamné l’exécution, la veille par l’EI, d’un second otage japonais, capturé en Syrie.

Depuis plusieurs jours, Amman exigeait une preuve que son pilote était vivant avant d’envisager de libérer, comme l’exigeait l’EI, une prisonnière irakienne condamnée à mort pour son implication dans des attentats meurtriers en Jordanie en 2005.

L’EI occupe de larges portions de territoire en Irak et en Syrie, où ses jihadistes ont commis de nombreuses exactions, dont des décapitations d’otages, notamment occidentaux.

L’ONU accuse l’organisation ultra-radicale sunnite de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité.

Romandie.com avec(©AFP / 03 février 2015 18h19)